Cymoril
Aube...
Elle aime le calme de ces premières heures du jour où le soleil semble hésiter encore à se lever. Déjà debout ou pas encore couchée, la petite demoiselle tire sa charrette sur le pavé dun pas lent. Çà et là les volets commencent à souvrir, les odeurs des premières fournées de pain chaud viennent recouvrir celles plus âcres des marais alentour.
De banalités échangées sur le cours du maïs en rapides bonjours à lattention des journaliers croisés en partance pour les champs, et elle poursuit dans le dédale des faubourgs de la capitale.
Elle a abandonné ses jupons au profit dhabits plus pratiques et pourtant lhabitude perdue de porter braies sans rien dessus fait quelle se tortille par moments, dès quil ny a plus personne en vue.
Heureusement il ny a pas long de la taverne à la bâtisse à demie écroulée qui lintéresse. Et lorsque enfin elle arrive devant, un sourire satisfait se dessine sur son visage mutin. Une longue inspiration est prise, comme pour se dire "Quand faut y aller" ou "Cest parti la Fourmi". Les derniers mètres ont abolis, faisant passer cheval de trait et charrette sous le porche pour gagner larrière cour.
Et tandis quelle commence à sactiver, déchargeant ce qui devait lêtre avant de pénétrer dans le bâtiment, elle laisse son esprit vagabonder, se demandant où les anciens proprios avaient bien pu échouer, ce qui avaient bien pu leur arriver pour abandonner tout derrière eux de la sorte La guerre peut-être, une épidémie.. La mort ou une fuite précipitée.. Elle ne voyait que ça pour faire quon laisse ses outils à la décrépitude.
Porte et fenestrons sont ouverts sur larrière pour laisser entrer un peu de lumière du jour et que loccupation se fasse discrète depuis la rue, même si les jours prochains, bruit et fumée rendront la chose bien moins évidente.
Les heures défilent plus rapidement quà lordinaire et la corvée de nettoyage quelle simpose na pas cet arrière goût de contrainte du quotidien. Elle qui déteste les tâches ménagères et dépense sans regarder en lavandières et gouvernante. Tout cela nest que le prélude à une tâche à laquelle elle sadonne avec passion.
Les poussières volètent doucement dans la pièce, myriade pailletée sous les rais de lumière qui filtrent par les ouvertures. Lâtre profond est vidé, chaque outil soigneusement nettoyé, gratté, débarrassé de traces de rouille, lenclume rendue presque brillante et le soufflet testé afin de sassurer que rien ne viendra dysfonctionner le moment venu.
Stères de bois empilées pour le lendemain et barres de fer laminé rangées. Même les bacs de trempage et refroidissement ont pris la place quelle veut pour travailler. Chaque outil rangé avec soin Tout est prêt lorsquelle sarrête enfin, lobscurité gagnant.
Un minois recouvert de traces de poussière et de suie passe la porte furtivement pour se rendre compte que le soir est déjà là
Derniers actes, et non des moindres pour elle, avant de sen retourner, angélique brûlée dans le foyer et une branche de sorbier accrochée au dessus. Le sourire en esquisse alors quelle jette un dernier coup dil à lensemble, relativement satisfaite du travail accompli, inspirant longuement les fumées dégagée par la plante bénie des anges avant de sortir et reprendre dun pas presque léger lenchevêtrement de ruelles jusquà la taverne
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Elle aime le calme de ces premières heures du jour où le soleil semble hésiter encore à se lever. Déjà debout ou pas encore couchée, la petite demoiselle tire sa charrette sur le pavé dun pas lent. Çà et là les volets commencent à souvrir, les odeurs des premières fournées de pain chaud viennent recouvrir celles plus âcres des marais alentour.
De banalités échangées sur le cours du maïs en rapides bonjours à lattention des journaliers croisés en partance pour les champs, et elle poursuit dans le dédale des faubourgs de la capitale.
Elle a abandonné ses jupons au profit dhabits plus pratiques et pourtant lhabitude perdue de porter braies sans rien dessus fait quelle se tortille par moments, dès quil ny a plus personne en vue.
Heureusement il ny a pas long de la taverne à la bâtisse à demie écroulée qui lintéresse. Et lorsque enfin elle arrive devant, un sourire satisfait se dessine sur son visage mutin. Une longue inspiration est prise, comme pour se dire "Quand faut y aller" ou "Cest parti la Fourmi". Les derniers mètres ont abolis, faisant passer cheval de trait et charrette sous le porche pour gagner larrière cour.
Et tandis quelle commence à sactiver, déchargeant ce qui devait lêtre avant de pénétrer dans le bâtiment, elle laisse son esprit vagabonder, se demandant où les anciens proprios avaient bien pu échouer, ce qui avaient bien pu leur arriver pour abandonner tout derrière eux de la sorte La guerre peut-être, une épidémie.. La mort ou une fuite précipitée.. Elle ne voyait que ça pour faire quon laisse ses outils à la décrépitude.
Porte et fenestrons sont ouverts sur larrière pour laisser entrer un peu de lumière du jour et que loccupation se fasse discrète depuis la rue, même si les jours prochains, bruit et fumée rendront la chose bien moins évidente.
Les heures défilent plus rapidement quà lordinaire et la corvée de nettoyage quelle simpose na pas cet arrière goût de contrainte du quotidien. Elle qui déteste les tâches ménagères et dépense sans regarder en lavandières et gouvernante. Tout cela nest que le prélude à une tâche à laquelle elle sadonne avec passion.
Les poussières volètent doucement dans la pièce, myriade pailletée sous les rais de lumière qui filtrent par les ouvertures. Lâtre profond est vidé, chaque outil soigneusement nettoyé, gratté, débarrassé de traces de rouille, lenclume rendue presque brillante et le soufflet testé afin de sassurer que rien ne viendra dysfonctionner le moment venu.
Stères de bois empilées pour le lendemain et barres de fer laminé rangées. Même les bacs de trempage et refroidissement ont pris la place quelle veut pour travailler. Chaque outil rangé avec soin Tout est prêt lorsquelle sarrête enfin, lobscurité gagnant.
Un minois recouvert de traces de poussière et de suie passe la porte furtivement pour se rendre compte que le soir est déjà là
Derniers actes, et non des moindres pour elle, avant de sen retourner, angélique brûlée dans le foyer et une branche de sorbier accrochée au dessus. Le sourire en esquisse alors quelle jette un dernier coup dil à lensemble, relativement satisfaite du travail accompli, inspirant longuement les fumées dégagée par la plante bénie des anges avant de sortir et reprendre dun pas presque léger lenchevêtrement de ruelles jusquà la taverne
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