Cymoril

Le regard un court instant, une éternité, reste résolument ancré sur le plancher devenu soudainement la chose la plus attrayante qui soit, avec tous ces nœuds patinés par l’usure du temps, les cernes foncées du bois dense utilisé pour la charpente. Elle tressaille presque, un rictus fugace d’appréhension passant sur son visage, sa tête s’enfonçant encore plus entre ses épaules menues la faisant apparaître presque plus petite et fluette qu’elle n’est déjà lorsque le ton claque et lui arrache un grognement… Cym le laisse finir, se tendant encore plus tandis qu’il prend un malin plaisir à la tourmenter en laissant planer ses mots pour mieux faire oublier qu’il venait de dire quelque chose d’agréable à entendre.
La mine renfrognée, le minois quitte son admiration des nœuds du rustique de la bâtisse pour suivre l’immense carcasse qui se déplace et vient prendre les armes. Si elle garde encore le silence, son regard ne peut s’empêcher de pétiller de le voir faire, d’apprécier ce simple spectacle des lames qui brillent dans ses mains..
Hey ! oh ! Humpfff…
Une répartie à toute épreuve, infaillible… Preuve s’il en est qu’elle a perdu l’habitude de parler. Si elle s’y remettait depuis quelques temps, depuis le début de leur association, force était de constater que certaines rencontres, certaines remarques ou attitudes de part et d’autre avaient balayé le peu d’assurance qu’elle avait eu tant de mal à regagner. L’art de faire un pas en avant suivi de deux pas en arrière. Quand on part d’aussi loin qu’elle. C’est pas gagné, c’est le cas de le dire. Et comme en bon diable qu’il est il s’ingénie à titiller ses points faibles pour tenter de fendiller ce carcan de tempérance qu’elle s’impose… Une longue inspiration pour reprendre un peu pied, pour effacer son balbutiement de quelques mots, lâchés de façon sporadique de son timbre éraillé.
Tu t’y feras…
Un sourire tente de s’esquisser sur ses lèvres, alors qu’elle s’approche lentement. Des lames. Levant une main pâle pour venir caresser l’épée du bout des doigts, effleurant le plat avec la douceur d’une mère pour son enfant, les yeux brillants encore plus de ce contact avec l’acier qui flamboie. Le nez se relève encore et c’est un regard presque amusé qu’elle pose sur le Colosse.
Quant à l’abîmer… autant éviter oui…
Un petit hochement de tête ponctue son propos alors que ses yeux viennent se poser furtivement sur les ampoules éclatées de la paume de son autre main qu’elle referme aussitôt, avant de repartir glisser sur la lame suivant le parcours des doigts qui vont effleurer les petites ciselures et qu’elle murmure comme lors de la gravure le nom de chaque rune, profitant du fait qu’il l’ait en main pour en réaffirmer le sens.
C’est pas une lame facile à faire…
…
... Celle là non plus, d’ailleurs.
Les doigts quittent l’épée sans précipitation, alors qu’au fil des mots elle pivote doucement pour aller poser sa paume sur la lame de la hache. On pourrait presque penser qu’elle en cherche les battements d’un cœur, le signe de vie allant avec les reflets dansant sur le métal. Et le murmure quasi inaudible à nouveau, alors qu’elle sourit toujours discrètement.
Le sourcil haussé d’amusement quand il la rend presque responsable de son désir de partir. Elle qui tourne comme un lion en cage depuis des semaines et s’enferme encore plus de peur de ne pas résister à l’envie d’étriper de plus en plus de monde, en dépit de sa nature ordinairement calme et réservée.
Tu peux toujours t’entraîner sur les pouilleux du coin… Histoire de les avoir bien en main…
On part quand ?
. La question est posée l'air de rien, glissée en douce. Parce qu’avec tout ça, elle trépigne d’impatience de se barrer de cet enfer berrichon. Même si elle s’efforce de ne pas le montrer et de se présenter toujours d’humeur égale, pour peu qu’on fasse l’effort de lui parler.
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La mine renfrognée, le minois quitte son admiration des nœuds du rustique de la bâtisse pour suivre l’immense carcasse qui se déplace et vient prendre les armes. Si elle garde encore le silence, son regard ne peut s’empêcher de pétiller de le voir faire, d’apprécier ce simple spectacle des lames qui brillent dans ses mains..
Hey ! oh ! Humpfff…
Une répartie à toute épreuve, infaillible… Preuve s’il en est qu’elle a perdu l’habitude de parler. Si elle s’y remettait depuis quelques temps, depuis le début de leur association, force était de constater que certaines rencontres, certaines remarques ou attitudes de part et d’autre avaient balayé le peu d’assurance qu’elle avait eu tant de mal à regagner. L’art de faire un pas en avant suivi de deux pas en arrière. Quand on part d’aussi loin qu’elle. C’est pas gagné, c’est le cas de le dire. Et comme en bon diable qu’il est il s’ingénie à titiller ses points faibles pour tenter de fendiller ce carcan de tempérance qu’elle s’impose… Une longue inspiration pour reprendre un peu pied, pour effacer son balbutiement de quelques mots, lâchés de façon sporadique de son timbre éraillé.
Tu t’y feras…
Un sourire tente de s’esquisser sur ses lèvres, alors qu’elle s’approche lentement. Des lames. Levant une main pâle pour venir caresser l’épée du bout des doigts, effleurant le plat avec la douceur d’une mère pour son enfant, les yeux brillants encore plus de ce contact avec l’acier qui flamboie. Le nez se relève encore et c’est un regard presque amusé qu’elle pose sur le Colosse.
Quant à l’abîmer… autant éviter oui…
Un petit hochement de tête ponctue son propos alors que ses yeux viennent se poser furtivement sur les ampoules éclatées de la paume de son autre main qu’elle referme aussitôt, avant de repartir glisser sur la lame suivant le parcours des doigts qui vont effleurer les petites ciselures et qu’elle murmure comme lors de la gravure le nom de chaque rune, profitant du fait qu’il l’ait en main pour en réaffirmer le sens.
C’est pas une lame facile à faire…
…
... Celle là non plus, d’ailleurs.
Les doigts quittent l’épée sans précipitation, alors qu’au fil des mots elle pivote doucement pour aller poser sa paume sur la lame de la hache. On pourrait presque penser qu’elle en cherche les battements d’un cœur, le signe de vie allant avec les reflets dansant sur le métal. Et le murmure quasi inaudible à nouveau, alors qu’elle sourit toujours discrètement.
Le sourcil haussé d’amusement quand il la rend presque responsable de son désir de partir. Elle qui tourne comme un lion en cage depuis des semaines et s’enferme encore plus de peur de ne pas résister à l’envie d’étriper de plus en plus de monde, en dépit de sa nature ordinairement calme et réservée.
Tu peux toujours t’entraîner sur les pouilleux du coin… Histoire de les avoir bien en main…
On part quand ?
. La question est posée l'air de rien, glissée en douce. Parce qu’avec tout ça, elle trépigne d’impatience de se barrer de cet enfer berrichon. Même si elle s’efforce de ne pas le montrer et de se présenter toujours d’humeur égale, pour peu qu’on fasse l’effort de lui parler.
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