Trann
[Non loin du manoir de Lescout, sur le domaine de Jegun, là ou réside une richesse convoitée]
Trois jours auparavant, j'avais fait la connaissance de Juliette, en ville, une petite domestique avenante oeuvrant pour une bourguignonne.* Mon avidité n'avait guère mis de temps à se manifester, et j'avais décidé d'aller dépouiller les quelques nobles résidant à Jegun.
Assis sur le petit ponton surplombant la Loutrière, je regarde le manoir ou réside la comtesse régnante. Il ne m'aura fallu guère de temps pour trouver la localisation de la demeure, et le temps de réfléchir à un plan, j'ai pris la route. Depuis le matin je surveille la demeure, la garde est assez conséquente, mais cela ne m'inquiète pas.
Une marguerite dans la main, je l'effeuille, un sourire machiavélique aux lèvres.
Elle m'aime un peu...
Beaucoup...
A la folie...
Je continue ma litanie, tandis que les pétales tombent à terre dans une jolie danse aérienne.
Beaucoup... Et bien cela suffira !
D'un geste de la main, je rafle les autres marguerites qui attendent patiemment qu'on les mette dans un vase, et je vérifie ma mise. Je m'avance vers l'entrée du domaine, ou des gardes veillent. Je prend alors un air très triste, le pas devient un peu incertain, comme si j'avais un peu bu.
Je m'accroche à l'épaule d'un des gardes, en commençant à raconter mon histoire.
Vous d'vez m'aider mon bon messire ! J'm'appelle Trann, et j'suis le soupirant de Juliette ! Vous savez, la domestique qui vient de Bourgogne ! J'ai fait tout du chemin ! J'veux lui avouer mon amour !
Laissez-moi entrer !
Statistiquement les chances que les gardes me laissent entrer sont quasi-nulles, mais c'est sans compter mon joker ! Et je me mets à hurler en direction du manoir :
Juliette ! Juliette !
Si elle ne m'entend pas, je fais confiance aux rumeurs pour la prévenir assez vite de ma présence.
Vous trouvez que je suis un salaud de me jouer ainsi d'une domestique de 14 ans naïve pour pouvoir dévaliser une demeure noble ?
Vous avez raison.
*voir topic "Un sou est un sou"
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Trois jours auparavant, j'avais fait la connaissance de Juliette, en ville, une petite domestique avenante oeuvrant pour une bourguignonne.* Mon avidité n'avait guère mis de temps à se manifester, et j'avais décidé d'aller dépouiller les quelques nobles résidant à Jegun.
Assis sur le petit ponton surplombant la Loutrière, je regarde le manoir ou réside la comtesse régnante. Il ne m'aura fallu guère de temps pour trouver la localisation de la demeure, et le temps de réfléchir à un plan, j'ai pris la route. Depuis le matin je surveille la demeure, la garde est assez conséquente, mais cela ne m'inquiète pas.
Une marguerite dans la main, je l'effeuille, un sourire machiavélique aux lèvres.
Elle m'aime un peu...
Beaucoup...
A la folie...
Je continue ma litanie, tandis que les pétales tombent à terre dans une jolie danse aérienne.
Beaucoup... Et bien cela suffira !
D'un geste de la main, je rafle les autres marguerites qui attendent patiemment qu'on les mette dans un vase, et je vérifie ma mise. Je m'avance vers l'entrée du domaine, ou des gardes veillent. Je prend alors un air très triste, le pas devient un peu incertain, comme si j'avais un peu bu.
Je m'accroche à l'épaule d'un des gardes, en commençant à raconter mon histoire.
Vous d'vez m'aider mon bon messire ! J'm'appelle Trann, et j'suis le soupirant de Juliette ! Vous savez, la domestique qui vient de Bourgogne ! J'ai fait tout du chemin ! J'veux lui avouer mon amour !
Laissez-moi entrer !
Statistiquement les chances que les gardes me laissent entrer sont quasi-nulles, mais c'est sans compter mon joker ! Et je me mets à hurler en direction du manoir :
Juliette ! Juliette !
Si elle ne m'entend pas, je fais confiance aux rumeurs pour la prévenir assez vite de ma présence.
Vous trouvez que je suis un salaud de me jouer ainsi d'une domestique de 14 ans naïve pour pouvoir dévaliser une demeure noble ?
Vous avez raison.
*voir topic "Un sou est un sou"
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