--Petitesourisblanche
Ooooh Lynette! Ooooooh Lynette!
Ton absence est insupportable,
Ton odeur de cheddar me manque,
Et je pleure ton absence,
Et nos souvenirs ensemble me ronge le coeur.
Comment ta beauté peut-elle arriver à ronger un rongeur?
Mais me revoilà! Toi qui voyage, qui voyage, encore et encore,
Comment pourrais-je arriver à te suivre?
Et je suis profondément jaloux des poneys que tu affectionnes.
Si j'étais un poney, m'aimerais-tu?
Me brosserais-tu chaque matin pour que je sois le plus beau?
Serais-tu ma cavalière?
Et si j'étais rose? Et si j'étais rose?
M'aimerais-tu si j'étais rose?
Et si j'étais rose? Et si j'étais rose?
Annulerais-tu ton mariage pour moi?
La petite souris avait voyagé de bagages en bagages à la recherche de l'élue de son coeur. Il s'était rendu aux 6 coins de la France, reniflant l'odeur de Lynette partout où elle était déjà allée lors de ses nombreux voyages diplomatiques et lors de ses délires avec les poneys roses. Et alors qu'il était presque arrivé à grimper dans sa charrette, tirée par une gueuse rousse, il avait perdu patte et s'était retrouvé étendu dans la rue, le coeur lourd et l'âme en peine. Il avait regardé la chevelure divine de Lynette s'éloigner à vive allure, tout seul, en plein milieu de la ville. Et là, on l'avait chassé à coup de balai.
Mais quand on perd espoir, revient-il au galop? À Orléans, il lui sembla reconnaître une voix, puis une silhouette et... voilà sa chance! La petite souris blanche s'était faufilée dans les bagages de la dame et se retrouva, à sa plus grande joie, dans le Maine, sa terre natale, là où il avait fait ses débuts en politique. Oui oui, en se faufilant sous les jupes des conseillères et, bien sûr, en espionnant le bureau de Lynette. Oh Lynette, te rappelles-tu notre première rencontre?
C'était comme si c'était hier. C'était le coup de foudre. C'était une grande fête et nous étions tous les deux invités. Toi dans le grand monde, moi dans la vermine. J'étais caché sous la table, repérant les miettes de nourriture qui tomberait de la bouche des invités pour me nourrir. Et là, on m'a presque découvert et je me suis faufilé sous ta robe qui m'a servit de cachette. Et dans ma fuite, j'ai escaladé ta jambe douce et ainsi tu m'as sauvé des vilaines personnes qui souhaitaient m'exterminer. Et là, je suis tombé amoureux. Ooooh Lynette! J'ai si hâte de te retrouver...
Seulement... oui, car le monde n'est pas tout à fait rose. Parfois, il est bleu et en ce moment, le monde est bleu à mes yeux. Tu es amoureuse d'un autre, tu vas te marier. Et ça, je ne peux pas le supporter...
Alors voilà, il me faut un bain de peinture rose et ça presse!
La petite souris blanche était sorti des bagages de la dame et cherchait à présent le contenant miracle qui lui donnerait une allure à couper le souffle à Lynette. Il serait tout rose! Oh oui! Mais comment trouver cela, comme ça à l'aveuglette? Il lui faudrait trouver un peintre... sauf qu'il n'en connaissait pas. Mais il y avait des couturiers. Existait-il un maître teinturier dans ce Comté?
Et là... hum... une odeur de... nourriture... mais laquelle? Ce n'était pas du fromage... un gâteau? Le voyage lui avait donné drôlement faim. Le museau en l'air, il traversa la route, grimpa sur quelques boîtes et flaira l'odeur d'une bonne tarte aux pommes. Quel festin!
Et ce qui devait arriver arriva. La petite souris blanche avait un adversaire: un écureuil. Comme sa tête était si petite, elle ne lui permit pas de trouver une solution raisonnable: partager.
Alors la petite souris fronça le museau et regarda l'écureuil d'un mauvais oeil. C'était SON repas!
Et l'écureuil lui rendait le même regard. C'était SON repas!