Monseigneur de Guérande entendit, plus qu'elle ne la vit, la blonde conseillère élue prêter le serment traditionnel, tout en s'interrogeant sur le fait de savoir à quand remontait cette coutume.
Elle se souvenait des nombreux conseils auxquels elle avait participé et elle connaissait le serment d'allégeance au roy prononcé par les ducs et comtes, le serment aux nobles que devait rendre les vassaux, mais elle restait dans le doute sur l'avènement des règles nouvelles et multiples qui survenaient un peu partout, ces derniers temps.
Elle interrompit ses réflexions en voyant s'approcher le maitre spinoziste, bientôt suivi par le curé de Castres.
Elle modifia sa posture et dans un mouvement de menton, leva vers eux un regard clair bien que n'ayant pas le même bonheur à voir chacun.
Mon père ! Messire Excel ! C'est une bien étonnante cérémonie à laquelle nous assistons, n'est-il point ?
J'ai bien peur d'avoir vu le comte en exercice faire une demande en mariage en bonne et dûe forme au milieu de la foule... J'en reste suffoquée d'ailleurs. Les fiançailles ont-elles passées de mode par chez nous, durant mes quelques jours d'absence en mon autre province ?
Levant le regard vers le sire Excelsior :
Notez-bien que d'autres sujets d'étonnement me furent donnés en ce jour.
Voyez donc comme la --hum...tolérance -- est justement appliquée en notre belle province, messire l'admor.
On vous laisse dégoiser à votre guise en pleine place publique. Heureusement que les critères de sélection par chez vous autres sont sévères. Enfin, je le suppose...Je l'espère, car vos propos paraissant nouveaux pourraient passer pour attirants. Vous savez comment sont les jeunes gens ! Et on croirait, à s'y méprendre, à quelque prosélytisme.
Mais je me fourvoie certainement. Celà n'est point, n'est-ce pas ?
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Diocèse de Rodez - militante pour la réhabilitation du point virgule ;