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[RP] Elles se sont donné rendez-vous en Enfer.

Griotte
La descente aux Enfers se fait par un escalier en colimaçon aux marches raides et inégales. Il s'enfonce dans les entrailles de la terre pour les mener dans des profondeurs obscures, où les cris de détresse se perdent comme un écho dans un gouffre sans fond. Le lieu est hanté par la souffrance des suppliciés agonisant et la terreur de ceux qui attendent leur tour, recroquevillés dans des cages crasseuses et si exigües, qu'un homme de taille moyenne serait bien incapable de se tenir debout sans avoir à se vouter le dos.

Ces loques humaines qui se terrent dans les ombres en tremblant comme des feuilles ne sont autres que les gents de Digoine sur lesquels c'est abattu le courroux du maître des lieux. Représailles contre des indociles ou simples caprices du Blanc-Combaz, ils finissent tous ici, à prier pour ne pas être les prochains à franchir le seuil de la lourde porte sur laquelle débouche ce couloir de l'horreur.

Ils frémissent en entendant de plus en plus distinctement le bruit des bottes claquant sur le sol en pierre. Une lueur vacillante perce soudain l'obscurité. Ils retiennent leur souffle et se font ombre parmi les ombres pour ne pas attirer l'attention du cortège ouvert par l'un des écorcheurs du Vicomte. Jour de chance ? La petite procession ne fait que passer. Elle se dirige directement jusqu'à la salle de torture.


Nous y voila...

Un signe de la main et la porte est ouverte pour livrer passage à la bâtarde et ses invités. Grande première pour la jeune fille qui n'a jamais mis les pieds dans cette pièce sombre où plane la Douleur et la Mort. Elle connaissait l'existence de cette salle, mais son père aurait surement refusé de l'y conduire. Seulement voila, le Balbuzard avait quitté son nid pour partir en voyage, laissant son domaine à la merci de sa terrible progéniture. Mauvais plan ! Très mauvais plan...

Dois-je vous souhaiter la bienvenue en Enfer ou au Paradis ?

Les émeraudes se tournent vers la Flamande, la scrutant sans vergogne. La morveuse avait-elle réellement aperçu une lueur avide dans le regard de cette femme lorsqu'elle avait posé les yeux sur le pilori un peu plus tôt dans la journée ?
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Quiou
Grande Place Dijonnaise

Elles s’étaient défiées du regard, froideur réfléchie contre réaction emportée, noirceur maculée contre jeunesse empourprée.
Nul doute que ce genre de légère altercation satisfaisait grandement une Misanthrope désœuvrée, si vite perdue en les pénibles méandres de l’ennui, en les gouffres obscurs d’une pensée trop poussée.

Ordre avait presque été donné à la juvénile personne que de trouver prestement un moyen de faire oublier son erreur, et, sur la place au pilori, la Blanc-Combaz semblait alors avoir réussi à susciter quelque peu l’intérêt deswaardien par une invitation toute trouvée, alléchante, divertissante, sanglante.


Digoine et ses souterrains, quelques heures plus tard

Elles n’avaient guère parlé durant le trajet les menant jusqu’en une salle que d’aucuns souhaiteraient oublier. Les couloirs avaient ainsi été traversés, les dédales également, les sombres escaliers.

Le Royaume des Suppliciés ainsi profané ne paraissait renvoyer qu’une image des plus glauques, quelques cages étriquées accueillant des loques dépravées ne semblant plus donner qu’une envie aux plus affaiblis : fuir prestement sans se retourner.

Mais c’est sans compter sur la Terreur qui ne fait assurément guère partie de ces énergumènes si vite effarouchées. Dès lors, au fil de ses pas reporte-t-elle sans crainte son attention sur l’univers empli d’affliction qui l’entoure, façade de neutralité doctement vissée en son faciès blanchâtre.
Elle ne sent plus l’odeur nauséabonde de la peur, elle ne voit plus les marques suppurantes de la douleur.

Le funeste cortège arrive.

Cependant, plutôt que de s’attarder en premier à examiner la splendeur toute subjective de la salle aux milles tourments, les glaciales prunelles de la Reyne Noire s’astreignent à observer la réaction d’une Guigne presque mûre.
Est-ce là une habituée des lieux ? Se confondra-t-elle avec l’éternelle souffrance de la pièce ? Tremblera-t-elle sous la force de l’imagination qui lui offrira très certainement de quoi nourrir ses pensées de scènes toutes empreintes de désolation et d’affliction ?

Enfin, un condensé de géhenne est observé, les mirifiques limbes se laissant étudier par les pupilles aguerries d’une Teigneuse invétérée.
Un amas détonnant d’instruments sordides dans lesquels l’on trouvait du fin outillage promettant blessures subites et suppurantes, que ce soit cisailles et autres joyeusetés, ainsi que de plus grands objets offrant sans l’ombre d’un doute une agonie plus longue, moins douce, tel que l’illustre Vierge de Fer, le Chevalet.


Un Paradis d’une noirceur indéniable, c'est évident.

La Deswaard sourit en coin. Serait-ce là une boutade de mauvais goût ?
Rien n’est moins sur.

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En construction.
Griotte
Une évidence parée d'un humour noir, qui laisse la bâtarde songeuse. Elle tourne et retourne dans son esprit les propos de la Flamande en cherchant quelque chose à répondre, mais peut-être que réponse n'était pas attendue. Elle se contente donc d'observer les lieux d'un oeil brillant de curiosité ne demandant qu'à être assouvie.

C'est cette même curiosité qui entraine finalement ses pas dans une flânerie distraite. Elle aborde la découverte de ces outils de torture avec une insouciance qui en glacerait plus d'un. On aurait été en droit de penser qu'une jeune fille en fleurs éprouverait un certain mal être à se trouver dans ce sanctuaire voué à la souffrance, mais justement, la morveuse n'était pas née dans une rose avec une cuillère en argent dans le bec. Le berceau dans lequel elle avait vu le jour ressemblait à une fosse à purin. Cette fille de catin connaissait la souffrance depuis longtemps déjà. Elle l'avait subi à maintes reprises. A présent, il est temps d'apprendre à la maitriser.

Ainsi, elle déambule en effleurant du bout des doigts le bois du Chevalet, s'arrêtant finalement devant une table où s'aligne une série de pinces, de cisailles et autres outils du même acabit, qui lui font recouvrer la parole :


Si nous sommes au Paradis, qui endossera le rôle du Tout-Puissant ? Celle qui sera la plus prompte à se saisir d'une pince ?

Le Pouvoir se gagnerait par la force. Encore une évidence...

Je vous déconseille de vous jeter sur le fer rouge. Le temps d'allumer un feu dans l'âtre ou de le faire chauffer à la lueur d'un flambeau, vous seriez perdante.

Et de se saisir du dit outil pour le soupeser et l'observer sous toutes les coutures.

Quel meilleur moyen que de se venger en gravant sa signature dans la chair d'un ennemi pour qu'il se rappelle de vous chaque jour de sa misérable existence ? Oh, des meilleurs il devait y en avoir des masses, bien plus divertissants encore...

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Felina
[Si j'avais su ... J'aurai pas venu ...]

Jamais, non jamais la Rastignac ne se serait imaginée traverser la cour du domaine de Digoine autrement qu’encadrée de deux gardes la menant à une mort certaine. Et pourtant, c’est bien libre et la bienvenue qu’elle en arpente en ce moment même le pavé. Lorsqu’elle s’est présentée à la porte de la demeure, il lui a suffit de se présenter et le garde l’a laissée passer sans même la moindre question. L’ennemi d’hier serait-il devenu ami ? Peut être pas … mais le temps avait fait son œuvre, liant toujours plus le Balbuzard à la Féline et ce bien malgré eux. Pour les beaux yeux d’une Petite Rouge et d’un Petit Magicien Blond.

Des jours que la Rastignac repousse ce moment, se trouvant toujours une bonne excuse. Elle avait appris qu’elle lui devait sa survie et elle savait que la benjamine des Blanc Combaz avait survécu à ses blessures. Les choses auraient sûrement pu rester en l’état … mais c’était sans compter sur le caractère de la mercenaire. Fière, elle l’est à n’en pas douter, mais pour autant l’honneur ne lui fait pas défaut. Ainsi, c'est inéluctable : elle se doit de le remercier, tout autant que d’excuser sa faiblesse et son incapacité à défendre la fillette. Une fois encore, elle va devoir plier devant le Balbuzard, se montrer sous son jour le plus faible et ravaler sa hargne et son égo.

Pourtant, cette fois, les choses sont tellement différentes.
Cette fois elle n’est pas sous la contrainte.
Cette fois elle n’est pas liée sur cette chaise, devant le tison qui plus tard lui brûlera les chairs.
Cette fois elle n’est pas face à son bourreau.
Cette fois elle ne devrait pas perdre l'usage d'une main à la fin de l'entretien privé avec le Vicomte.
Cette fois, c’est tête haute, quoique boitillante et le bras droit en écharpe qu’elle s’apprête à l’affronter.

Au garde qui voulait l’accompagner près du propriétaire des lieux, elle a prétendu qu’elle connaissait l’endroit comme sa poche, soudain désireuse de partir seule en chasse.
Une large inspiration pour laisser l’air gonfler ses poumons et lui donner la juste dose de courage nécessaire à l’exécution de sa tâche et la voilà qui pousse une porte, au hasard. Le B sur son épaule semble soudain se rappeler à son mauvais souvenir, comme un signe, comme un avertissement qu'elle se garde bien d'écouter, se contentant de se masser l'épaule.

Devant elle : le noir le plus absolu. Néanmoins, rapidement, ses yeux de félins s’habituent à la semi obscurité, suffisante pour qu’elle distingue un escalier, semblant descendre dans les profondeurs de la terre. Curiosité quand tu nous tiens … Et la voilà, clopin-clopant qui s’enfonce à son tour dans les entrailles de Digoine, comme attirée par ce puits sans fond qui s’ouvre sous la semelle usée de ses bottes. Soudain, non loin, des voix, diffuses, lui font dresser l’échine et se crisper.

La main valide se porte en réflexe sur le manche de la seule arme encore en possession de la Rastignac, une dague dont elle vient de faire l’acquisition il y a quelques heures à peine. Tous les sens en alerte, la Féline poursuit sa progression, se laissant guider par les voix d’outre-tombe. Toute concentrée sur leur origine, c’est sans surprise qu’elle rate la dernière marche de l’escalier, manquant de peu de s’étaler de tout son long sur le sol et ne devant son salut qu’à ses réflexes encore assez vifs. Pourtant, elle ne peut retenir le juron de protestation et de douleur qui lui échappe de la gorge, et qui à coup sûr sonnera le glas de sa discrète arrivée …


Foutrecouille !!

Ca ... c'est fait ...
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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Quiou
Chacune des joyeusetés présentes étaient observées méticuleusement par une Deswaard intéressée, prise par une envie subite, une lubie qui la forçait à sélectionner ce qu’elle chercherait à acquérir plus tard en ses domaines septentrionaux. Cependant, l’on ne pouvait véritablement point lire cette appétence morbide en ses gestes à elle, la grande économe de ses mouvements, en son faciès éternellement rongé par l’indifférence ou la colère, par alternance.

Postée devant la Vierge de Fer, contemplant son armature, ses pointes effilées, la Terreur ne manquait guère de jeter de bref coup d’œil à son hôte, située à l’opposée de la salle aux milles tourments.
Le Galéran, page émérite, en retrait non loin de sa Maîtresse, trépignait d’impatience, hâtif que de retrouver l’air libre et ses lumières chatoyantes, ses beautés naturelles et ses plaines verdoyantes.

Soudain, la Guigne parle, une pointe de défi transparaissant en la voix, mise en exergue, ne laissant à l’Acariâtre que l’obligation de se détourner de l’objet de toutes ses convoitises du moment pour mieux reporter son attention sur son interlocutrice.


Il serait indécent que d’octroyer à l’unique facteur vitesse l’opportunité d’élire le Très-Haut de cette pièce.

Et, tandis que la juvénile personne s’en va se saisir d’un fer encore glacé, « Sa Sombritude », sans l’ombre de la moindre inquiétude, referme l’emprise de son poignée sur le pommeau d’un poignard se trouvant à ses côtés.
Instrument décadent, outil de milles nuits, ami de tant d’ignominies.


Peut-être devrions-nous céder ce titre à la plus aguerrie, à moins que vous ne préfériez voir l’innocence trôner sur ce royaume empli de félicité.

Du bruit.
Une sorte de brève vocifération acrimonieuse venant du fin fond du ténébreux couloir s’en va clore la prise de parole de la Teigneuse. Celle-ci, ne perdant évidemment point sa lucidité, adresse un léger signe de tête à son docile valet afin qu’il aille s’enquérir de la situation.
Le page, trop content de délaisser quelques secondes l’atmosphère insoutenable de cette salle aux centaines de mânes, se dépêche d’abandonner là la Griotte Blanc-Combaz en prise direct avec la Reyne Noire.

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En construction.
Griotte
Une pointe d'ironie mal interprétée et voila que la Flamande porte la main sur le pommeau de sa lame. Sentant la menace planer au-dessus d'elle, la bâtarde resserre sa prise sur le tison qu'elle s'apprêtait à reposer un instant plus tôt. Si la langue est acérée et les propos acides, la Griotte n'avait pas pour autant l'intention de s'en prendre à la Teigne, ses provocations s'arrêtant généralement à quelques piques verbales bien placées.

Il en allait tout autre des réactions suscitées chez les personnes titillées. La morveuse avait appris à guetter les répliques brutales et violentes. Celle de cette inconnue ne laissait rien présager de bon. La Blanc-Combaz ne la quittait plus des yeux. Prête à bondir au moindre geste brusque, elle essayait de percevoir la présence de l'écorcheur de son père, espérant qu'il avait eu assez de jugeote pour se tapir dans l'ombre et veiller sur elle, plutôt que de la laisser seule dans cette pièce morbide. Ce qu'elle ignore, c'est que Victor est retourné dans le couloir des horreurs pour se vautrer sur la chaise destinée à l'homme de garde.

La dite chaise est adossée contre le retour que forme le mur au pied de l'escalier. Sa position ne la rend pas visible aux yeux des nouveaux arrivants. Emplacement stratégique savamment pensé, puisqu'en temps normal, il permet au veilleur piquant du nez de se recomposer un faciès éveillé avant que le Vicomte ne se pointe.

Pas de chance pour la Féline, l'écorcheur a entendu ses pas résonner dans l'escalier. Un sourire carnassier sur les lèvres, il attend son arrivée avec sa rapière à la main. A peine a-t-elle fait deux pas dans le couloir qu'il surgit soudain de l'ombre et l'immobilise en lui plaquant sa lame sur la gorge.


Tiens, tiens ! Et moi qui m'attendais à faire une petite frayeur à ce blanc-bec de Cassian...

Raffermissant sa prise, il lance une oeillade en direction du page qui vient de faire son apparition à l'autre bout de l'alignement de cages.

Hé, toi ! Vas dire à ta maîtresse qu'on a de la compagnie.

Bousculant la Rastignac :

Avances !
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Felina
[Lorsque que curiosité vire au cauchemard.]

En un autre temps, en d’autres lieux, la jeune Félicité Rastignac avait été surnommée Félina par ses deux aînés parce que de félin elle en avait tous les atours. La démarche souple, le pas léger et discret, les réflexes affûtés et la vue perçante. Pourtant, en ce sombre corridor, ce n’est qu’une pâle copie de la dîte Féline qui se fait surprendre, telle la plus minable des apprentis voleuses. Boiteuse, semi-manchote et désormais sous le joug d’une lame qu’elle n’a pas vu venir, pour sûr que s’il ne lui restait pas une once de fierté, elle en aurait pleuré de dépit.

Qu’est-t-elle donc devenue ?
Où est celle qui savait vous ôter la bourse ou la vie avant même que vous n'ayez eu le temps de crier ?
Honteux … Pitoyable …

Le froid de l’acier appuyé contre sa gorge, elle n’a qu’entraperçu son assaillant, mais pas besoin de l’avoir reluqué bien longtemps pour comprendre qu’il n’est sûrement pas qu’un enfant de chœur. Si elle avait été en pleine possession de ses moyens, peut être lui aurait elle asséné un coup de coude en arrière, espérant le faire suivre d’un coup de genou dans les parties avant d'extirper la dague glissée à sa ceinture afin de l’affronter en l’un de ses face à face qu’elle affectionne tant, de ceux qui ont le don de faire monter son excitation. Mais là, elle ne peut que se crisper et serrer le poing valide qui a abandonné la garde de son arme sous l’effet de la surprise. Sûr que de là haut, nombreux sont ceux qui doivent rire à cette heure.

Un regard rapide vers le jeunot qui se fait rabrouer dès son arrivée. Maîtresse ? Mais qui donc complote dans les bas fond de Digoine ? Sur l’ordre de l’homme qui ne souffre, elle l’a bien compris, aucune rebéllion, la Rastignac, réprimant la douleur que lui inflige cette position, avance vers la lumière, les mâchoires serrées à l’extrême.
Lorsqu’enfin elle passe le seuil de la pièce tant convoitée, et malgré tout son courage, son sang se glace dans ses veines, et elle ne peut retenir un haut le cœur et un juron étouffé de dégout. En un instant les souvenirs affluent, lui faisant clore les paupières sous l’assaut : la douleur, la honte, le bruit de ses os que l’on brise, le regard du Balbuzard sur son corps dénudé … et cette odeur nauséabonde de chair brûlée qui précédera le noir absolu.


Bord** ... Non !

Pas encore ! Pitié faite que le cauchemar ne recommence pas …
Les yeux hagards, telle une bête apeurée, voilà notre fière mercenaire qui détourne le regard du centre de la pièce et de tous ses objets qu’elle ne reconnaît que trop, pour se poser sur les deux autres présences. La Flamande et … Qui est la jeunette ? L’effroi cède aussitôt la place à la curiosité, et, sans faire le moindre geste, la Féline reprend quelque peu contenance, espérant qu’elle saura donner le change face aux deux étrangères qui lui font face.


Heu … 'Jour M’dames … J’ai vu d’la lumière alors bah … j’suis entrée …

Pitoyable qu’on vous a dit …
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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Quiou
Face à face prometteur de tant de joyeusetés, duel oculaire de deux déchaînées.
A nouveau, comme plus tôt dans la journée en une place de marché, à l’ombre de la sourde menace d’un pilori pas encore aguerri, s’affrontaient-elles pour on ne sait quelles valeurs, on ne sait quelle fierté.
Peut être était-ce là le fruit de quelques phrases mal tournées, de quelques actes assurément décalés, tel un enchainement de causes et d’effets.

Elles se jaugent encore alors que le page est à son office, observant un instant le nouveau couple du couloirs des suppliciés, s’apprêtant ainsi à suivre à la lettre les ordres octroyés par la bête du châtelet.
Elles se toisent alors que leur parviennent des voix d’outre-tombe, que s’approchent d’ignobles créatures en ces lugubres catacombes.

Galéran, de retour, rejoint prestement sa néfaste maitresse, s’incline brièvement avant que de lui susurrer à l’esgourde quelques affaires des plus funestes.


Ma Dame...Une visite pour vous…la Rastignac.

Les lèvres deswaardiennes se pincent, s’étirent en un léger sourire avant que vienne le balayer un grognement bien pensé, cinglant la clarté de la pièce aux mille tourments, aux âmes damnées.
La Terreur en oublierait-elle la présence probablement désuète du moindre intérêt de la bâtarde noyautée ? Serait-elle aussi imprudente, laissant de côté la menace viscérale que pourrait représenter une Blanc-Combaz doctement équipée, savamment entourée ?
Non.
Assurément non, mais la prochaine arrivée de l’animal déchiqueté la force irrévocablement à se rembrunir, se crisper un peu plus qu’à l’accoutumée, et, paradoxalement, à déjà se délecter de la suite des événements.

Le Chat mal loti, plus que l’ombre de lui-même ainsi assouvi par une tenaille telle une laisse passée au collier, effectue enfin son entrée.
Blême, apeuré, attristé, déboussolé.
Son faciès trahit la bête, ses gestes la rendent obsolète.


Miteux matou…Viendriez-vous là afin que de faire joujou ?

Voila la Revêche qui reporte à nouveau son attention sur l’hôte de la maison, fallacieuse neutralité fichée jusqu’au bout du nez.

Vérole ! Jeune damoiselle, jamais me sera-t-il possible que de blâmer l’accueil enchanteur de cette demeure. Tout au plus pourrais-je m’attarder à vanter les surprises que vous vous êtes évertuée à me présenter.

La dextre délaisse sa prise sur l’instrument décadent, les bras finissent par se croiser, l’imagination de la Teigneuse l’amenant à penser à une Féline empalée sur l’un des objets emplis d’attrait.
Sourire carnassier.

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En construction.
Felina
[Chat(te) échaudé(e) craint l’eau froide.]

Si la panique a été la première réaction, pitoyablement humaine de notre sauvageonne, s’emparant de tout son être et la faisant vaciller, soudain les mots de la flamande semblent trouver écho en elle, ravivant la flamme et redonnant vie à la prédatrice endormie. Le corps se crispe plus encore, les sens sont à l’affût. Pourtant, retrouvant son masque d’indifférence, la Féline ne fait pas un geste, pas encore, se contentant de suivre des yeux la blonde vénitienne qui détourne son attention vers les funestes objets présents ça et là. Imperceptiblement, contre sa cuisse, la dextre se réveille, gant de cuir qui craque doucement comme les griffes de métal commencent à la démanger.

Alors que l'Aimable reprend la parole, et ne la regarde même plus,, il ne faut alors à la mercenaire guère plus de quelques secondes pour serrer le poing infirme et planter les dites griffes dans la cuisse du malheureux qui a osé la menacer et poser la main sur elle, profitant ainsi entièrement du mince répit offert. Dans le même mouvement, d’un coup sec et brutal, elle fait tourner sa main, réprimant d’un rictus la souffrance que lui inflige un tel geste. Ce faisant, les pointes d'acier trouent plus encore les chairs de l’écorcheur, devenu écorché en un éclair.

De surprise tout autant que de douleur, l’homme hurle et sa lame recule comme il fait ce pas en arrière, salvateur. Une goutte carmine perle du cou de la Rastignac, mais déjà, d’une impulsion sur sa jambe valide, et dans un grognement bestial, elle a bondit sur la jeunette inconnue, griffes acérées menaçant aussitôt la gorge immaculée alors qu’elle jette un regard noir tant vers l’homme que vers la Flamande. La senestre a dégainé la dague qu’elle tient tout contre son flanc, en guise de second avertissement. Sait on jamais, le premier ne suffit peut être pas à la rendre crédible …

Que l’un d’vous deux fasse un geste et la d’moiselle est morte !

Certes, si jamais cela doit se produire, elle la suivra à n’en pas douter de quelques secondes, mais pour l’heure, elle n’a pas d’autres perches à saisir pour se sortir du guêpier dans lequel elle vient, bien malgré elle, de se fourrer. A deux doigts de sombrer, et alors que la situation n’est guère à son avantage, contre toute attente … elle sourit, et dans ses yeux brillent cette flamme éteinte depuis maintenant des semaines. Le cadavre du miteux matou, enfin, gît sous les crocs de la Panthère, échappée des Enfers icelle ayant retrouvé sa hargne et ce goût du sang qui la maintient en vie depuis tant d’années.

Et maintenant ?

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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Griotte
Revirement de situation. La Griotte est dans la mouscaille ! Le matou miteux ne sommeillait que d'un oeil. Attendait-il le moment propice pour assouvir sa vengeance ? Le Balbuzard n'aurait pas du quitter son nid en laissant sa progéniture à la merci de l'ennemi. Les griffes de la Féline sont prêtes à se planter dans la gorge de la fille du rapace, en proie à une brusque montée d'adrénaline. Comment les rôles ont-ils pu s'inverser aussi rapidement ?

Le sang s'est mis à battre les tempes de la bâtarde. Son souffle s'accélère. L'immobilité de son corps crispé à l'extrême n'est plus que perturbée par les mouvements légers de sa maigre poitrine, se soulevant à un rythme irrégulier. Ses pupilles dilatées parcourent la pièce avec nervosité, cherchant un moyen de pouvoir se sortir de ce mauvais pas, à défaut de pouvoir trucider la Rastignac se trouvant dans son dos.

Les émeraudes finissent par croiser le regard impénétrable de la Flamande. La morveuse n'attend aucune aide de sa part, imaginant bien le malin plaisir qu'elle doit prendre face à la scène qui se joue sous ses yeux. Quant à l'écorcheur, il ne lui serait pas plus secourable que le page de la Nordique. A la vue de la main pressée sur la cuisse ensanglantée, la Blanc-Combaz n'éprouva pas une once de pitié pour le blessé, au contraire. Si elle venait à s'en sortir vivante, elle allait lui en faire baver pour son moment de faiblesse. Mais encore fallait-il qu'elle parvienne à sortir du guêpier dans lequel elle s'était fourrée !


Allez-y... tuez-moi ! Les hommes de mon père ne vous laisserons jamais sortir vivantes si je ne sors pas de ce trou à rats en même temps que vous. Vous en avez mâté un, mais serez-vous capable de venir à bout de toute une garnison ?

Inutile de préciser que la dite garnison n'est même pas au fait de la présence de la bâtarde au domaine.
Ca lui apprendra à être toujours en vadrouille on ne sait où !

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Quiou
Haussement d’épaules.
Il semblerait que la totalité des faits n’inspirait que cette unique réaction de la part de la Terreur controversée.
Bien sur avait-elle constaté le réveil d’un Félin trop longtemps endormi, la renaissance d’un animal aguerri. Elle avait vu le déchainement de violence, de réminiscences mal pensées qui avaient nécessairement obligé le miteux matou à enfin mettre en exergue son courroux.
Elle l’avait cherchée, l’avait titillée depuis tant de temps et, alors que la colère de l’animal enragé semblait être à son apogée, la ténébreuse flamande s’était contentée modestement que de soulever ses épaules pour mieux signifier son indifférence à l’assemblée.

Il lui importait peu que la Guigne ne soit retenue à la vie que par un modeste fil, ou une lame décatie.
Il lui importait peu qu’un écorcheur écorché se trainasse non loin de ses pieds, médusé.
Il lui importait peu que de ressentir cette menace emplir l’espace.
Il lui importait peu, comme à l’accoutumée, à elle, l’Acariâtre invétérée.

Adoncques le redoutable prédateur était-il chassé, la proie savamment délivrée de son entrave et, la Deswaard, plutôt que de le déplorer, s’en satisfaisait telle une brave. Ainsi, tandis que les glaciales prunelles s’attardaient à jauger le feu des yeux de la criminelle, la Reyne Noire s’astreignait au calme et à la volupté, comportement des plus décalés.


Je ne vous savais guère capable que de jouer sur le fait qu’il est indécent de menacer prestement la vie de l’innocence doucereuse et de sa langueur acrimonieuse.

Une pause, comme pour laisser l’ambiance délétère de la pièce empuantir l’atmosphère.

Vous seriez ainsi tombée bien plus bas que le pire des malfrats.

Sourire en coin, comme pour souligner ce point.
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En construction.
--Felina


L’excitation est à son comble lorsqu’elle sent sa proie frémir contre elle. Elle ressent sa peur, s’en abreuve, elle se délecte de son souffle affolé. Les yeux se ferment à demi, juste une seconde, et un sourire presque jouissif vient ourler ses lèvres. Puis, les mots de l’oiselle prise en ses serres, un à un, parviennent à l’esprit échauffé et encore embrumé de la mercenaire.
Son Père … Digoine … Lui !!
Soudain c’est la Flamande, Sa Marbritude pourrait-on la surnommer, qui l’embrouille avec son verbiage aussi pompeux qu’incompréhensible. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Leçon numéro un par la Deswaard …

En une seconde elle pourrait tuer la gamine si elle le voulait. Quelques autres à peine lui suffiraient pour rebrousser chemin et sortir de ce trou à rat. La garnison ne serait jamais là assez tôt, la porte n’étant gardée que par un seul trouffion et pas des plus effrayant, à son arrivée. Vengeance serait assouvie … enfin.
Mais …

Contre toute attente l’étreinte se relâche et la Féline recule.
Contre toute attente, le déferlement de violence promis n’aura pas lieu.
Contre toute attente les traits de la sauvageonne se décrispent.
Contre toute attente, la Rastignac part dans un éclat de rire nerveux, totalement incontrôlable et qui à n’en pas douter laissera les présents dans la pièce totalement incrédules.

Ecrasant finalement une larme imaginaire au coin de ses yeux, elle finit par porter son regard, de nouveau sans âme, sur la jeune fille à ses côtés.


Gamine, ton père justement j’venais l’voir. Nous avons des affaires à régler lui et moi … Félina Rastignac, pour te desservir !

Courbette singée, et sourire exagéré, la semi manchote n’en a pour autant pas lâché sa dague, attentive à la moindre réaction d'hostilité des protagonistes ou de leurs larbins

J’me d’mande d’ailleurs s’il serait ravi d’te voir ici. Surtout en telle compagnie …

Rictus moqueur à l’intention de la Ténébreuse et la Rastignac poursuit le jeu.

Toi aussi t’veux faire joujou et t’essayer à … *geste rageur vers le chevalet et ses instruments diaboliques* ça …

En serais-tu seulement capable ?




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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Griotte
Asphyxie. La présence des griffes métalliques dardées sur la gorge de la gamine se fait de plus en plus oppressante. L'acier n'a pas besoin d'effleurer la peau fragile et dénudée. La bâtarde sent déjà la mort planer au-dessus d'elle, parmi les fantômes des âmes torturées qui hantent les coins obscures de cette salle des horreurs. La peur s'insinue en elle et lui glace les veines. Elle a l'impression que l'air est devenu plus dense. Il a du mal à se faufiler jusqu'à ses poumons. C'est la peur qui rend sa respiration difficile, mais ce qui la terrifie, ce n'est pas la mort en elle-même, mais la façon dont elle va perdre la vie. L'environnement dans lequel elle se trouve laisse présager que ce sera long et douloureux...

Abasourdie. La scène qui se joue alors lui semble irréelle. Les mots de la Deswaard sont nébuleux. Ils effleurent à peine les oreilles de la gamine, qui se demande, l'espace d'un fragment de seconde, si la Flamande flegmatique ne s'est pas exprimée en une langue ancienne, aujourd'hui disparue.

Plus déroutant encore, l'emprise qui se relâche soudain et le rire hystérique qui déchire le silence. Un rire de démente. La morveuse se retrouve aux prises avec une siphonnée. Deux siphonnées ! La Nordique cache son jeu derrière un faciès de marbre, mais le regard indifférent qu'elle porte sur le monde la rend aussi dérangée du bulbe que la Rastignac. Une personne normalement constituée n'aurait jamais mis les pieds en ce lieu ! Il faut qu'elle trouve un moyen de prendre la poudre d'escampette, mais se dérober ne sera pas chose facile.


J'en suis capable !

Le ton est déterminé. La gamine fait mine d'entrer dans le jeu du vilain matou. Quel autre choix a-t-elle ? Une contrariété et elle risque de se prendre un coup de griffes.

La question est plutôt de savoir qui subira les sévices. Des volontaires ?

Les émeraudes s'attardent d'un protagoniste à l'autre. N'attendant pas vraiment de réponse, elle poursuit d'une voix qui se veut assurée tandis que son coeur bat toujours la chamade :

Je pourrai m'en prendre à Victor pour le punir de s'être laissé surprendre, mais il en a déjà pris pour son grade. Le sort ne va quand même pas s'acharner contre lui...

Le regard quitte l'écorcheur suant à grosses gouttes pour s'arrêter sur le jeune page accompagnant la Deswaard. Il sera son moyen de faire diversion !

Et pourquoi pas sur lui ?
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Quiou, incarné par Griotte



Non.

Cela avait sonné tel un couperet qu’il était impossible de modifier, comme une décision radicale dont on ressentait la menace viscérale.
Si la Deswaard, dans son abominable mansuétude, s’attardait souvent, voir même constamment à rendre difficile la moindre compréhension de son être, il lui arrivait pourtant, en de rares occasions, de ne plus guère voiler ses propos de douces illusions et de préférer à cela le chaleureux réconfort d’une froide et radicale autorité.

Elle avait vu l’étreinte effacer toute menace de la juvénile Noyautée, les griffes décaties, au tranchant aguerri, s’étant doucereusement éloignées de la gorge dévoilée.
Elle avait entendu le rire hystérique de la démente Féline, animal à la sauvage mine.


Non.

La Terreur se répétait, mauvais signe pour les principaux intéressés, preuve, encore une fois, de sa froideur et de sa tyrannie innées. Inconsciemment, elle s’était même placée devant son pseudo protégé, main tapotant outrageusement le pommeau de son épée, comme pour appuyer ses deux précédentes négations.

Ne pensez-vous point que cette pauvre créature du Divin soit déjà suffisamment punie rien que dans son obligation de m’obéir sans sommations ?

En effet, la Deswaard, au souvenir du pouce droit de son page déjà orné d’une cicatrice préventive, ne put que se conforter dans l’idée que le pauvre Galéran avait déjà souffert surabondamment.
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