jake
Le visage de la blondinette noblette devenait pâle dun coup. Serait-ce parce quil venait de prononcer le mot mari ? Jake fût un peu inquiet de voir le visage de sa patiente perdre ses couleurs. Ses propos lavaient choqué apparemment. Peut-être que ses propos lavait apparu comme une évidence. Elle ny avait peut-être pas pensé. Il alla dire « Vous allez bien ? » quand elle bredouilla « Mon époux ? »
Jake acquiesce de la tête la laissant prendre conscience de ses paroles. Pas toujours facile dassimiler certaines choses. Et puis arrive les questionnements. Jake répondit alors à Della avec le sourire.
« Evidement quun homme peut aussi avoir quelques soucis de fertilité. Cela peut être dû à plusieurs facteurs, son équilibre alimentaire, sa corpulence et sil occupe des fonctions plutôt stressantes. Sil y a des humeurs peccantes dans son fluide humoral, cela peut entrainer un déséquilibre de ses capacités sexuelles. Mais rassurez-vous, je ferais tout ce qui est possible pour que vous puissiez enceinter. Il existe des herbes permettant daugmenter la fertilité de lhomme ou de la femme. »
Leha
La jeune fille, assise grâce à l'intervention miraculeuse de Della écoutait sagement, les mains posées sur ses genoux, la tête haute.
C'était assez déroutant cette histoire, même si elle avait apprit quelques temps auparavant que les enfants ne naissent pas dans les choux ou les roses. Une blessure pouvait rendre stérile ? Elle plissa le nez rien qu'à cette idée.
Par contre, elle n'avait pas comprit la partie sur les menstrues. Qu'était-ce d'ailleurs ?
Son visage encore enfantin changeait régulièrement d'expression au fil de la discussion. Une lueur de surprise lorsqu'elle apprit que Della avait été blessée, un nez plissé de dégout, une bouche qui s'ouvre pour poser des questions mais se referme aussitôt.
Elle ne disait mot, ce n'était pas son rôle. Sois belle, utile, et tais toi.
Mais la règle n'était pas encore tout à fait assimilée, et elle ne pu réprimer un petit "Oh !" lorsqu'il fut question des macarons qui rendaient stériles.
La gamine se leva, ravalant sa gêne et son inquiétude. C'est qu'elle les dévorait par dizaines ces friandises.
Avec douceur, elle aida la blonde à se déshabiller, non sans regarder régulièrement le médicastre d'un il inquisiteur. Qu'il se rince l'il, il le regretterait.
jake
Mmmhhh ! Anxiété, responsabilité entrainant parfois un surmenage, trop de sucreries. Tout cela nétait guère bon pensait-il. Il était temps à présent de passer à lauscultation de ce ventre qui attendait avec impatience dêtre arrondi et de renfermer la vie.
Pendant que la blonde se déshabillait à laide de sa dame de compagnie, Jake était pensif. Avec son épouse, il avait eu plus de chance que ce couple et se dit que cette situation doit être vraiment difficile pour eux. Cétait un pur bonheur davoir un enfant avec lêtre aimé. Jake en profitait quand son épouse était présente pour sentir ce petit être qui grandissait en elle. Il en était toujours ému. Pourtant, ce nest pas la première fois quil avait des enfants mais il était ainsi, un grand sentimental.
Une fois que la jeune femme était prête, dénudée devant lui. Elle lui demanda sil préférait quelle sallonge ou reste debout. Jake ne porta pas attention une seule seconde au corps de la jeune femme, bien quelle soit attirante, mais Jake était un homme comblé, et préférait autant regarder sa femme quune autre. Ici, il regarderait ce corps comme une étude médicale.
« Je préfère que vous vous allongiez sur le dos, ce sera plus simple pour examiner votre ventre. »
Leha
Sa cousine allongée, le médicastre qui allait l'examiner ... Et la normande, qui ne sait plus où se mettre.
Faut il rester, étudier l'examen médical ? Ce serait chouette si elle voulait se lancer dans la médecine un jour.
Mais sa pudeur enfantine l'y empêche.
Est ce cela le devoir d'épouse ? Devoir à tout prix enfanter, même si cela oblige à se déshabiller face à un inconnu - certes habilité - pour un examen des plus déplaisant ? La dignité de la femme doit elle être oubliée pour accomplir ce devoir ? Quel paradoxe tout de même, ces êtres du sexe faible !
Par pudeur, elles se cachent sous leurs habits. Les épaules découvertes sont mal vues, il en va de même pour la moindre parcelle de peau mal placée, alors elles se couvrent de tissu luxueux pour ne pas passer pour des femmes de mauvaise vie. Pourtant, elles se dénudent pour leur mari, que ce soit dans le lit conjugal ou sur un divan du Louvre, pour se livrer aux mains d'un homme, médecin ou époux.
Machinalement, la rousse remonte d'un petit geste son corset. Bon, il n'y a pas grand chose à cacher pour le moment, mais prudence est mère de sureté. Elle sait, la gamine, que un jour elle sera à la place de Della. Pas forcément sur le même divan, ni aux mains du même homme, mais elle qui rêve de mariage, de froufrous et d'une vie de bonne condition, devra se déshabiller.
Sans dire un mot, elle va chercher dans un coffre une robe de chambre. Légère, mais très rapide à enfiler. Quand le supplice sera finit, elle la tendra à sa cousine. Une fine couche du plus doux des tissus pour recouvrer cette dignité que les ardeurs des hommes leur imposent et leur enlèvent selon des envies ou un besoin d'enfant.
Mais en attendant, elle se tient debout, aux côtés de la blonde, l'habit posé sur son bras gauche. Sa main droite, celle du cur comme on dit, attrape délicatement la main de sa cousine. Elle a vu faire ça souvent, pendant son enfance. Les malades aiment le soutien. Et comme la jeune fille ne sait pas quoi dire, il ne faudrait pas interférer dans le travail de Jake, elle se contentera d'un peu de chaleur humaine.
Par contre après ça, faudra pas s'étonner si Leha a plein de questions en tête. Que ce soit à propos des macarons stérilisants ou du devoir d'épouse !
jake
La blonde sétait allongée sur le divan comme il lui avait demandé. La jeune rouquine quitta un instant la pièce. Il se leva et approcha sa patiente prenant le premier coussin qui lui tomba sous la main pour cacher ses galbes de chair, histoire de détendre la mariée. Il comprenait bien que cela devait être pénible de montrer ses courbes efféminées devant un inconnu, même si cétait son mire.
La jeune demoiselle revient avec une petite robe légère entre ses mains. Jake accroupit prêt à ausculter tendit son bras à Leha.
« Vous permettez ? »
Et il prit la robe pour létendre sur les jambes de Della, jusquà son bas ventre. Ensuite, il se pencha sur ce ventre, et commença son examen. Dabord, il observa la cicatrice plutôt grossière. Le médecin qui l'avait soigné ne devait pas être spécialiste de la couture. Pourtant cela était indispensable pour réaliser des points précis et permettre aux patients de ne pas avoir une cicatrice laide.
« Hum
la cicatrice nest pas jolie à voir
Je vais devoir toucher
»
Et il commença a tâter la cicatrice de ses doigts restant professionnel. Il regarda jusquoù la cicatrice allait, voyant que le bas ventre navait pas été atteint, fort heureusement.
« Cela vous fait-il mal quand je palpe ? »
Jake se releva se caressant le menton, en pleine réflexion.
« Bien, je ne vois rien danormal Dame Della. Vous pouvez vous rhabiller. »
Il se retourna laissant les deux femmes vaquer à leurs occupations, et il attendit quon lui dise de pouvoir rejoindre le fauteuil.
jake
Lauscultation était terminée. Cela avait été comme une véritable torture pour la jeune femme. Sa pudeur était grande et cela ne dérangeait point Jake qui continua à faire son métier avec professionnalisme. Tout ce que voulait le médecin, cest aider la demoiselle à réaliser son rêve. Il serait heureux de partager ce bonheur avec elle, avec eux !
Della sétait rhabillée avec laide de sa dame de compagnie et toussota afin de lavertir quil pouvait se retourner. Jake vient sinstaller et écouta sa patiente avec intérêt. Elle se posait des questions et quoi de plus naturel. Evidemment, Jake ne pouvait pas donner de réponse concrète alors il se contentait de répondre à la jeune femme de façon à ce quelle garde espoir. De plus, il avait besoin de voir son mari également afin davoir toutes les données nécessaire pour faire une prognose fiable.
« Non, il me semble que vous nayez rien danormal en effet. La lame vous a épargné de peu. Un peu plus bas et vous ne pourriez plus enceinter. Que le Très-Haut vous bénisse.
Pour votre époux, cest une possibilité à envisager mais je ne pourrais pas mavancer tant que je ne laurai pas vu en consultation.
En attendant, je peux vous prescrire quelques fortifiants pour vous rendre plus fertile. Cest tout ce que je peux faire pour linstant. »
Della
Jake était rassurant. Della buvait ses paroles, ne perdait pas une miette de ses explications.
Elle hocha la tête, pensive à l'idée qu'il faudrait faire venir Kéridil. Accepterait-il ? Rien n'était mois sûr. D'autant que Della ne lui avait pas parlé de la visite du médicastre.
Mais faire revenir messire de Valombre dans deux semaines était ridicule ! Le brave homme était venu à Paris exprès pour elle...
Oui...prescrivez-moi déjà ces fortifiants.
Et je vais faire mander mon époux, si vous voulez bien patienter quelques minutes. Il est au Louvre, il sera là bientôt.
Elle se leva et rédigea rapidement un petit mot.
Léha ? Voulez-vous porter ceci à Kéri, s'il vous plait ? Il est dans son bureau. Vous connaissez le chemin, n'est-ce pas ?
Della tendit le message à Léha.
Citation:Kéri Chéri,
Il se trouve que le sieur Valombre, médicastre réputé, se trouve chez nous.
Pourriez-vous rentrer immédiatement afin qu'il se penche sur votre santé ?
J'y tiens.
Tendrement.
Della.
Bon, le message n'était pas très explicite.
Il serait toujours temps d'expliquer plus ou moins en détails la situation lorsque l'époux serait là, n'est-ce pas ?
Et puis, devant des témoins, il n'oserait pas se fâcher...il serait calmé au départ de Jake, tout baignait.
Votre projet avance-t-il, messire Valombre ?
Une petite conversation pour patienter...?_________________
jake
Della souhaitait donc avoir la prescription, alors Jake senquit de prendre dans sa besace son nécessaire décriture pour noter les différentes ingrédients dont elle avait besoin pour préparer les différentes recettes.
Elle se leva pour écrire une lettre à son époux et envoya la rouquine lapporter. En attendant, Jake notait de mémoire la préparation des fortifiants. Elle alla sans doute le regarder bizarrement mais tant pis. Une fois que la messagère fut envolée telle la colombe porteuse de nouvelles, Jake reprit donc la consultation avec sa patiente.
Il prit appuis sur la table basse pour écrire la prognose tout en parlant à la demoiselle.
« Donc, pour commencer, je vous propose de prendre du jus de sauge, une cuillère dans une coupe deau, 3 fois par jour avant le repas, matin, midi et soir. Pour la recette, faire infuser pendant 10 minutes une poignée de feuilles de sauge dans leau frémissante.
Je vous prescris également de lélixir de cornaline. Je vous ai apporté un flacon. Cest à prendre 3 fois par jour à raison de 5 gouttes diluées dans une coupe deau à prendre avant les repas pendant 3 jours.
Vous verrez, l'élixir de cornaline augmente la vitalité générale et exerce son action tonique sur tout l'organisme. C'est l'élixir de nettoyage par excellence car il stimule le corps physique à rejeter les impuretés. Cet élixir renforce les fonctions des organes génitaux, soulage les douleurs menstruelles et est bénéfique pour stimuler la fertilité. »
Il termina décrire tout ce quil venait de dire sur un parchemin avant de le glisser sur la table à lintention de sa patiente. Il sorti de sa besace un flacon qu'il avait préparé lui même avant son départ, et le déposa également sur la table basse.
« Voilà qui est fait. »
Della souhaita connaître les avancées de lOstel-Dieu.
« Oui, il avance doucement mais surement. Ce nest pas aisé de reconstruire une institution royale de rien. Heureusement, jai une bonne équipe de doyens pour maider. La rédaction des cours avancent et nous récoltons pas mal de traité de médecine pour la bibliothèque. Cest un peu lent mais comme dit le dicton. Rome ne sest pas construit en un jour. »