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[FdV] Intronisation du nouveau Grand Ecuyer de France

Cristòl
Je t'en ficherai du grognon ! Cristol, sitôt la Reine annoncée, avait redressé les épaules et assumé un regard loyal et une révérence de rigueur, tandis que l'opulente souveraine passait devant eux. Elle avait les mêmes formes que l'épouse du Comte, mais encore la fraîcheur et la fermeté de la jeunesse.
Il l'avait déjà remarqué au Tournoi des Fournisseurs de la Maison royale, et cela se confirmait : son visage avait un quelque chose de froid qui lui donnait majesté et qui renvoyait les yeux vairons du Méridional à leur humilité.
Et puis, la pensée de son épouse, Paula-Estèva, les fit briller ; car elle avait le feu dans sa chevelure, elle était chaleur et bonté, et en fin de compte, hormis les formes de chair, il n'y avait rien de commun entre la jeune Reine et la vénérable Comtesse.

Pour ne point pécher par irrévérence, le Chevalier des Pyrénées avança de quelques pas, quittant son arbre et approchant des faits, pour mieux entendre le serment de l'admirable Guillaume de Jeneffe, pour lequel il concevait une vénération sans bornes.

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--Germain


Non non je ne panique pas, je suis calme et serein, tout va bien, je suis la tranquillité incarnée ET QUI C'EST QUI A MIS LES CHOUQUETTES A COTE DES FRIANDS A LA VENAISON ?!?
Non mais c'est vrai ça, ça va pas ensemble...


Voici un résumé succint de ce qui se tramait dans la tête de Germain, le pauvre second des cuisines propulsé à la cérémonie pour cause de malaise de la naine Premier Maitre d'Hotel. C'était donc un doux mélange entre méthode Coué et crise d'hystérie, le tout en tentant de ne pas trembler ou de suer trop abondamment.

De toute façon, il ne comprenait pas vraiment ce qui se passait, connaissait pas la moitié des personnes présentes, et il se promit d'en faire baver à Eilinn dès qu'elle serait remise, en vengeance.
La tenue propre, en bonne santé, le poil brillant et la truffe humide (ou presque), Germain se tenait prêt à son poste pour la collation qui suivrait.


Guillaume_de_jeneffe
Etait-il resté seul avec sa fille volontairement ? Ou n'avait-il été qu'ignoré par des personnes qui, pour certaines, lui étaient bien connues. En temps normal, le chevalier se serait posé la question, et aurait tenté de reprendre la place qui devait être la sienne dans le tourbillon de la vie de cour. Mais ce jour était particulier pour lui, surpassant de beaucoup ce qu'il avait pu vivre jusque là. Seul son adoubement, au vrai, l'avait autant touché. L'annoblissement, qu'il se soit agi de sa baronnie ou de sa seigneurie, lui avait été conféré par des personnes qu'il avait longuement côtoyées, non sans que certaines ne deviennent des amies. L'honneur avait été au rendez-vous mais que ce soit le fait d'avoir déjà reçu le tortil ou de trop connaître ses seigneurs, la pompe lui avait quelque peu échapper. Or, ici, c'est la reine de France qui lui remettraient bientôt l'épée et le baudrier fleurdelysé de sa charge. Il lui avait d'ailleurs fallu se débarrasser du fourreau qu'il s'était fait confectionner par un artisan flamand si tôt apprise sa nomination, ignorant qu'il était des usages et convaincu – reliquat de l'expérience de la « présence » lévanesque où c'était Juliani qui faisait les membres de l'Ordre souverain de Saint-Ouen ? – que c'était à lui de veiller à son parement. Soit, cela n'en aurait que plus de poids.

Il sentait autant qu'il voyait la place se remplir autour de lui, envoyant à tout hasard des signes de tête à des personnes qui semblaient ne pas le voir. Mais tout cela restait mécanique, et il n'y avait guère que pour sa fille qu'il avait quelques mots, la plupart du temps afin d'identifier ceux des invités qu'il connaissait ou reconnaissait ou pour la présenter à ceux qui s'arrêtaient tout de même à sa hauteur, et quelques vrais sourires, aussi. Mais elle ne pouvait ne pas comprendre que son père était ailleurs. Il ne cherchait du reste pas véritablement à le lui cacher, et une ou l'autre parole d'excuse venait ponctuer ses silences, lui laissant deviner le poids que le chevalier ressentait aujourd'hui prêt à s'abattre sur ses épaules. Qu'importent les longues heures et journées déjà passées à la Curia, au Conseil des Ordres royaux, au Conseil du Domaine Royal, aux Chasses royales, au Conseil des Grands Feudataires ou aux Haras et Ecuries royaux, il allait entrer dans la suite de ses frères. Car c'est bien cela qui le touchait aujourd'hui. Le fait qu'après avoir vu ses amis évoluer dans les plus hautes sphères du pouvoir royal, après en avoir encouragé d'autres à faire de même, il allait lui aussi inscrire son nom dans la longue liste des Licorneux Grands Officiers de la Couronne. Et avec cette inscription la crainte de faillir, toujours.

Leurs visages se dessinaient devant lui, et à chacune de leurs apparitions il se sentait plus indigne de leur succéder. De la même façon qu'il se sentait indigne de leur avoir survécu, alors qu'il aurait sans hésiter donner sa vie pour sauver la leur. Et qu'il avait appris qu'une autre vivait le même tourment, à plusieurs lieues de là. Ou comment faire de l'honneur une punition. Encore une fois lui revenait l'envie de se retirer, de laisser le monde aller autour de lui, ne se contentant que des fruits de la terre pour vivre, loin de tous et de leurs vilenies. Mais il savait, en même temps, qu'il n'avait guère le choix. Plus depuis Vendôme et sa semi-conscience où il avait décidé de ne plus reculer et de ne plus se dire jouet du destin. Son destin, leur destin à tous deux, il le forgerait, foi de Jeneffe.

Aussi est-ce dans de meilleures dispositions qu'il releva le crâne dégarni par l'âge et le port du bassinet lorsqu'il entendit son nom appelé. Sourire vers sa fille, d'abord.


- Tu m'excuseras, Bérénice, mais il me faut te quitter quelques instants. Je dois recevoir le symbole de ma charge. Je reviens dès que la Reine se lasse de moi, promis.

Un rapide clin d'œil et un baiser sur le front plus tard, voici le Flamand qui s'avançait devant une assistance ébahie, consternée, étonnée, envieuse, amie, ennemie – rayez les mentions inutiles – d'un homme qui, comme on le lui avait dit avec raison, arrivait à la Curia comme un cheveu dans la soupe. Pensez ! Nommé deux semaines à peine après avoir franchi les grilles de Ryes et être revenu au monde après plusieurs années d'absence passées loin des terres françoises. On serait surpris à moins. Il l'avait été d'ailleurs.

Mais il n'était déjà plus temps de penser au passé car déjà il se trouve à portée de voix de sa souveReine. Il ralentit la marche, laissant à tous le temps d'assister à ses derniers pas avant de poser un genou en terre. Ca y était. Impossible de reculer. Il ne lui restait plus qu'une chose à faire, parler. Alors qu'il aimait tant cela en temps normal, le voici presqu'à hésiter.


« Vostre Majesté Béatrice de Castelmaure, fille du chevaleresque Charles, dict Knightingale, en ce jour, moi Guillaume de Jeneffe, votre humble serviteur par-delà les titres et les charges, je jure de servir fidèlement et respectueusement le Royaume de France à travers la Couronne par vous portée. Je promets en toute conscience de contribuer, de conseiller et d'agir dans les intérêts du Royaume. Et je m'engage à œuvrer consciencieusement en mon Office de Grand Escuyer de France afin de défendre encore et toujours la chevalerie, rempart de métal prêt à livrer sa vie pour défendre un royaume toujours plus menacé par l'action de tous les hommes de mal et l'inaction de certains des gens de bien ».

Son regard, jusque là fixé au niveau du bas de la robe réginale, remonta pour chercher l'accord de celle dont il était le lige du fait de cette fière Licorne d'argent qui lui ornait le col, et qui paraissait ici dans toute la puissance de ses habits de Reine. D'ailleurs, parés, ils l'étaient tous deux. Elles par les munificences de la toilette royale, lui par l'or qui tranchaient sur sa gangue de métal. Le choix du paraître restait chez lui comme une seconde nature. Être c'est paraître lui avait-on une fois dit, et à Paris plus qu'ailleurs s'était-il plu à rajouter plus tard. Rien n'était innocent. Ni les cheveux blonds de la licorne de son cimier, ni son avancée en armure brillante, ni les manches d'un jaune éclatant, ni les colliers qu'il portait. La Flandre était présente, mais surtout ressortait l'Or. Un Or qu'il avait voulu marier avec le bleu si pur et puissant de la Reine, symbolisant le mariage des deux couleurs royales, fond d'azur et lys d'or, affirmant sa fidélité presque corporelle à la Couronne et à celle qui la portait en ce jour. Comme s'il acceptait et revendiquait d'incarner la puissance chevaleresque de la Reine de France. Celle-ci le comprendrait-il ? Il ne le savait. Il l'espérait, connaissant son passé, mais c'était là un pari dont il ne pouvait être certain de la réussite. Soit. Nous verrons bien, amis lecteurs...
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Mariealice
Elle avait suivi les arrivées des yeux, les mises à l'écart d'un haussement de sourcils, s'était relevée à l'annonce de l'arrivée de la Reine, avait plongé dans une révérence puis avait fini par se rasseoir. Il lui arrivait de plus en plus, en ces occasions, d'observer, silencieuse, et bien malin qui aurait pu lire ses pensées sur son visage. Dans ses noisettes scrutatrices peut-être et encore...

Un sourire pourtant vint fendre cette neutralité lorsque le licorneux s'avança et présenta son serment. Une Licorne, encore. Cela avait sans doute fait jaser, encore. Et elle s'en fichait, toujours. Noisettes plus douces qui parcouraient le visage de son ami et cherchaient sans doute à le rassurer. On ne se sentait jamais à la hauteur de la tache qu'on avait, on ne l'était jamais au yeux de tous, le tout était de faire de son mieux. Il le ferait, elle le savait alors le reste importait peu.

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En réfection.
Ingeburge
Béatrice ayant décidé de s'adresser en quelques mots à l'assemblée réunie afin d'ouvrir elle-même l'événement, le Grand Maître des Cérémonies de France salua du chef et alla diligemment reprendre son poste, à gauche du trône de bois et de verdure. C'est là, de ce point de vue imprenable qu'Ingeburge put donc assister au bref discours, disposée à intervenir au moment opportun. Elle était donc prête à faire signe à l'huissier Aymeric de Mistra afin que celui-ci appelle sur un signe de sa part le futur Grand Ecuyer de France à s'avancer. Las, la souveraine se chargea de cela aussi et après n'avoir eu personne, si ce n'est a Castelamure, à annoncer, l'huissier se trouva de nouveau au chômage. La duchesse d'Auxerre signifia donc son congé à l'homme, à voix basse, celui-ci pourrait donc aller se délasser s'il en était besoin avant le gros œuvre qui suivrait, l'hommage des vassaux franciliens; là, sauf malédiction implacable, l'officier pourrait annoncer les nobles convoqués et donner ainsi de la voix, comme on l'attendait de lui.

L'esprit quelque peu chagrin, la duchesse d'Auxerre se consola bien vite en observant avec force acuité et force admiration la progression du chevalier de Jeneffe. Il lui avait été donné, par le passé, de le croiser brièvement mais elle ne le connaissait guère, ne sachant de lui ce qu'en avaient retenu ceux qui avaient édifié sa réputation et c'est donc d'autant plus attentive qu'elle posa ses yeux opalins sur la silhouette tout en or et métal du Flamand, cherchant à démêler superficiellement le vrai du faux dans la légende courant sur l'un des plus célèbres disparus des Royaumes connus. Certes, elle savait que son examen appliqué ne lui apprendrait rien, ne lui permettrait pas de trier l'ivraie du bon grain mais ce qu'elle pouvait se dire à l'instant et qu'elle confierait, plus tard, à ses familiers, c'est que le vicomte de Marchiennes portait beau et que les chroniques n'avaient pas rien exagéré en ce qui concernait son allure chevaleresque et son air noble. C'est en ces instants de magie qu'elle bénissait sa charge et ne souffrait plus des contraintes que celle-ci lui imposait et c'est en ces moments de grâce qu'elle se rappelait pourquoi elle œuvrait; les critiques négatives et acrimonieuses n'importaient plus, les déceptions non plus, le plaisir de voir l'Histoire en marche payait au centuple les peines et désillusions endurées.

Le serment fut prêté et se révéla conforme à ce que le Licorneux laissait transparaître tant dans sa vêture que dans sa démarche et le Grand Maître des Cérémonies de France, discrètement, comme pour ne pas briser le charme, présenta en silence et en toute discrétion le coussin supportant l'épée de Grand Ecuyer de France rangée avec soin dans son fourreau fleuderlysé :


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Grand Master of Ceremonies of France , oh yeaaaaaaaaaaaaaaaaaah
Back dans les bacs, wesh!
Coxynel
Hop hop hop. Les installations avaient été vérifiées, les alentours de la place végétale également. La Reyne ne tarda pas à faire son apparition, entourés de Gardes Royaux et d'autres personnes dont les visages étaient inconnus à la jeune femme. La cérémonie ne tarda pas à commencer et la Reyne entama un petit discours avant l'intronisation du nouveau Grand écuyer de France.

Coxynel prit donc place sur un côté de la place aménagée afin de ne pas gêner les invités tout en conservant néanmoins un bon angle de surveillance. La concentration était de mise une fois de plus, et elle n'entendit que d'une oreille les discours prononcés, d'autant que le cadre qui était d'un réel délice néanmoins, ne facilitait pas la tache de surveillance.

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