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[RP] Loin des yeux, loin du coeur?

Iloa
[Gien le 20 Juin 1459]

Voila une semaine qu'ils s'étaient retrouvés, une semaine qu'elle l'avait observé, que tout deux s'étaient toisés sans se toucher. Un jeu de séduction s'était mis en place, mais au fond, c'était plus profond. Iloa n'aurait eu aucun mal à trouver du divertissement à Gien si elle l'avait voulu, pourtant toute son attention était portée sur ce voyageur. Tout deux s'était rencontré à Blois plusieurs semaines plus tôt, le voyageur faisant une escale et ayant rencontré la belle au détour d'une taverne. Quand il lui avait fallu reprendre la route, ils s'étaient écrit plusieurs jours et s'étaient enfin retrouvés. Elle n'aurait su s'expliquer pourquoi, mais dès qu'elle l'avait vu il s'était passé un petit quelque chose en elle. La rouquine avait confié à une personne qu'elle pensait être son amie, son envie, son désir, qu'elle éprouvait pour le brun, mais elle savait n'avoir aucune chance. Ryxende, une femme pleine de mystère, habitait la vie de Musaraigne. Musaraigne, le nom était prononcé et il ne s'échappait pas des pensées de la belle.

D'ailleurs, depuis son second départ, de Gien cette fois, Ilote tournait comme un lion en cage, alors qu'il avait quitté la ville depuis une journée seulement. Elle avait terriblement mal dormi, anxieuse de le savoir seul sur la route, esperant que son chemin ne croise pas un groupe de brigands. La nuit était bien entamée mais la belle ne dormait toujours pas, se tournant et se retournant dans son lit. Et s'il ne revenait pas, s'il était mieux avec Ryxende? Après tout il était avec elle depuis de nombreux mois et devait surement se plaire avec, sans quoi ils ne seraient plus ensemble. Si Musaraigne l'oubliait, tout simplement, si elle n'avait été qu'une souffle d'air pur dans sa vie? Si il avait voulu goutter sans vraiment céder, aux plaisirs que procurent la jeunesse? Le soleil ce levait déjà et la belle n'avait pas dormi ne serait ce qu'une minute. Pourtant elle ne se sentait nullement épuisée, au contraire, elle avait de l'énergie à revendre. Ses nerfs la tenaient éveillée et elle s'était levée d'un bon, le soleil jouant sur ses joues déjà bien rouges. Elle passa négligemment une belle robe et couru sur les remparts. En effet, heureusement pour elle, ses cousins arrivaient à Gien, permettant à la cadette de la famille d'oublier l'espace de quelques heures le départ de son voyageur, si tant est que cela ait été possible. Debout, aux cotés des meneurs et des maréchaux, Ilote scruta l'horizon à la recherche d'une calèche et pour ne pas ressasser sa tristesse, elle fit la causette aux membres en poste. Soudain la calèche familiale se fit entendre et Iloa couru comme une forcenée à la rencontre de sa famille. Son cousin et sa femme étaient enfin là, pour s'installer avec le reste de la famille dans la rebelle. L'accueil avait été chaleureux, comme la pipelette savait en faire. Tous allèrent en taverne fêter cette arrivée puis Iloa prit le chemin des ambassades.
Le château était animé, les gens courraient partout, surement un diner diplomatique en vue. Ilote ne dénotait pas dans cette ambiance électrique, elle qui était survoltée, elle en profita donc pour mettre tous ses dossiers à jour et il y en avait pas mal. Elle avait boudé son bureau tout le temps que Musaraigne avait été à Gien, il fallait donc rattraper le retard et reprendre les bonnes habitudes. Et puis le temps qu'elle passait dans les dossiers diplomatiques, les histoires de frontières fermés, d'accord judiciaire, était autant de temps qu'elle ne passait pas à se lamenter sur le départ de son Musa. Quelques heures plus tard, elle changea d'aile et se dirigea au conseil ducal, la encore pour faire son travail largement mis de coté durant une semaine. Les procès devaient avancer, elle se mit donc une grosse claque et rattrapa tous son retard en quelques heures à peine.

N'ayant plus rien à faire au sein du chateau, elle prit la sortie et décida d'aller au bord de la Loire. Non décidément, elle n'arrivait pas à se le sortir de l'esprit, sa voix résonnant dans sa tête comme la plus mélodieuse des chansons. Elle prit place près de son chêne préferé, celui qui bizarrement avait attiré le brun, et l'encercla de ses bras. A chaque fois elle se défiait d'en faire le tour, mais il aurait fallu au moins trois hommes pour y parvenir. La tête posée contre son tronc, la main droite caressant l'ecorce, Ilote prit une grande bouffée d'air. Son coeur battait à tout rompre, elle était triste. L'une des premières fois qu'elle ressentait ce sentiments étranges, comme si Musaraigne était parti avec un morceau d'elle. Soupirant, elle relacha son étreinte, retira ses chausses et plongea ses pieds dans l'eau froide. Elle esperait qu'il ne serait pas trop long, qu'il ne l'oublirait pas et qu'il tiendrait sa promesse. Le soleil abordait son déclin majestueux et il était temps pour la belle de prendre le chemin de chez elle, enfin exténuée. Sur le bord de sa fenêtre, la rouquine trouva une belle colombe, volatile qu'aimait tout particulièrement son correspondant. Affichant un sourire franc, elle soulagea le volatile de son papier et le dévora des yeux. Ses pupilles s'emplirent de larmes, larmes de joies, et sans plus attendre elle répondit à l'homme qui hantait son coeur. Les mots issus du plus profond d'elle couchés sur le vélin, elle envoya la colombe apporter le message au voyageur. Puis elle prit le chemin de son lit, sereine, et s'endormit en quelques secondes à peine.

_________________
Musaraigne
[Orléans le 20 juin]

C'était avec les brumes matinales, que Musaraigne avait franchi les portes de la capitale orléanaise. Marcher lui avait évité de penser... ou plus exactement lui avait permis d'organiser ses pensées. Étrangement, il avait établi ce constat : Il ne savait pas quand il était arrivé à Gien. Il ne savait pas combien de temps, il y était resté. C'était comme une douce parenthèse sucrée dans sa vie... Tout le long de la route, il s'était répété : Ne pense pas à la roussette... ne pense pas à elle... Oublie la ! Bordel de m... tu vas réussir à la sortir de ta tête ! Se concentrer sur la belle de Lorraine, tel était son souhait le plus cher. C'était d'ailleurs pour ça, qu'il avait quitté précipitamment Gien... pour ne pas commettre l'irréparable... pour ne pas craquer au contact de la belle Rousse. Faire les choses dans l'ordre, telle était sa volonté :

1) faire le point sur sa relation avec Ryxende : Quel type de sentiments les unissait ? A quel type d'amour appartenait leur lien ??? Ou en étaient ils tous les deux ?
2) identifier la place que la Roussette occupait dans sa tête, dans son coeur : A quoi correspondait le sentiment qui naissait en lui vis à vis d'elle ? Pourquoi avait il éprouvé un désir si violent pour elle ? Etait il à ce point en manque charnel pour avoir eu autant envie d'elle ?

Alors, arrivé à Orléans, sa première préoccupation avait été de trouver un endroit calme pour écrire ses doutes et ses pensées confuses à sa belle fleur de Lorraine... Des mots purs et sincères mais qui ne manqueraient pas de la blesser et il s'en voulait énormément pour ça. Mais la franchise avait toujours été la base solide de leur couple ? Mais pouvait il seulement parler de couple les concernant ?

Sur le vélin, il fit donc courir les mots qui exprimaient l'étrange attirance pour la rouquine à laquelle il avait du faire face à Gien. La flamboyante rousse, avec sa spontanéité, sa pétulance, sa joie de vivre avait réussi à faire naître en lui le terrible désir de la faire sienne... Sienne pour un nuit... pour deux... pour une semaine... pour un mois... pour une vie... Il n'en savait rien... Il avait juste été transpercé par ce désir de la posséder et d'être posséder par elle... Il avait réussi à maîtriser parfaitement cette pulsion... et rien ne s'était déroulé entre eux. Cependant, il avait tout écrit à sa douce Ryxende de ce qu'il avait ressenti pour la Roussette... Il ne lui avait aucunement caché le trouble que la jolie Iloa avait provoqué en lui... et les interrogations qui en étaient nées.

La réponse à sa lettre ne tarda pas... Ryxende, égratignée par chacune des lignes qu'elle avait lues, ne lui formulait aucun reproche, mais désirait pas ou plus qu'il la rejoigne... Pas tant qu'il n'aurait pas les idées plus claires.

Musaraigne était décidé à respecter le choix de Ryxende, même s'il était persuadé que ce choix balayait tout chance qu'ils se retrouvent et passent le cap de cette épreuve ! Leur seule chance de s'en sortir était que lui et Ryxende se trouvent et qu'ensemble, ils lèvent les doutes et les interrogations sur leur relation atypique. Il ré-écrit une seconde longue lettre à Ryxende, lui expliquant sa vision des choses, comme elle lui avait demandé. Mais est ce qu'une réponse reviendrait ? Il n'en savait rien !

A peine avait il fini d'écrire à Ryxende, qu'un pigeon d'Iloa se posa près de lui. Il sourit en voyant le volatile près de lui puis il soupira. Il savait que la flamboyante lui manquait déjà... peut être que le temps estomperait ce manque. Mais avait il réellement envie que ce manque s'estompe ? Ils avaient au moins 15 ans d'écart... Iloa méritait un homme bien plus jeune que lui... D'ailleurs, il n'y avait sans doute rien à attendre ou à espérer. Il n'était sans aucun doute qu'une tocade pour la jeune femme...

Cependant, il lut lentement le courrier et se décida à lui répondre dans la foulée.

[Dans le fond d'une taverne orléanaise]

Citation:
Très chère Flamboyante,

Oui, demain... je serai à Blois ! Je ne sais pas encore si j'y resterai où si je poursuivrai ma route. Mes idées continuent d'être confuses. Ryxende ne souhaite pas que je la rejoigne tant que des doutes et des interrogations existent dans mon esprit... Des doutes ? Elle même m'écrit ne pas savoir si notre relation était une relation de couple ? Le dit elle pour se protéger ? Ou le dit elle en le pensant réellement ? Ma relation avec elle a toujours été atypique... et je n'ai jamais eu la sensation qu'elle me désirait.... Et un couple peut il exister sans désir ? Pourtant je suis convaincu qu'une sorte d'amour nous uni... Mais comme je vous l'ai déjà dit... Il y a tellement de façon d'aimer ! Bref, je n'ai aucune idée de ce que je représente pour elle...

Bizarrement, je me dis que son choix nous condamne... Pour lutter contre les sentiments naissants que j'éprouve pour vous et dont je ne suis pas dupe... j'aurai eu besoin qu'elle me dise que notre relation avait un sens, que les liens qui nous unissaient étaient réels et forts, que je lui manquais... Mais je comprends parfaitement son choix...Je comprends parfaitement son besoin qui est un choix si humain : S'éloigner d'un homme qui lui a avoué avoir eu envie de posséder une autre qu'elle !

Pourtant personnellement, j'aurai aimé lui parler de vive voix, j'aurai aimé être proche d'elle pour savoir ce que j'éprouvais réellement pour elle... savoir si dans ses bras, je vous pensais à vous ou si au contraire vous vous évaporiez.... Mais je reconnais que c' est un choix terriblement égoïste de ma part.

Ca doit vous paraître bizarre que je vous raconte tout ça... Mais, j'éprouve aussi le besoin de vous exprimer tout ce qui me traverse l'esprit. Ryxende considère que vous appartenez aux femmes qui tombent facilement amoureuses, d'homme comme moi. Qu'est ce que ça signifie, d'homme comme moi ? Suis je quelqu'un de si anormal ?

Voilà, ma pétillante, vous savez a peu près tout de mon état !
Vous savez qu'il y a une chose d'amusante entre nous : Dans vos lettres, vous m'embrassez.... mais quand nous étions ensemble, nous avons toujours gardé une distance entre nous... Du moins autant que possible... je sens encore votre souffle dans mon cou lors de notre baignade !

Je dépose sur votre front un léger baiser...
Passez une belle nuit ma douce.
Prenez soin de vous !

Musaraigne


Musa roula le parchemin. Avec quelques pièces, il le remit à un messager en lui demandant de l'amener à Damoiselle Iloa à Gien. Musaraigne regarda l'homme partir avec un léger sourire.... Pourquoi, lui manquait elle tant ? Allez, courage... remets toi en route !
Iloa
[Gien le 20 Juin au soir]

Ilote avait été réveillée en sursaut par un cauchemar, en sueur. Elle en faisait de moins en moins, pourtant quand elle était tracassée, ses vieux démons ressurgissaient. A chaque fois, les mêmes visions: elle courait en souriant quand tout à coup elle tombait dans un trou profond. Le noir l'entourait, elle avait peur alors elle se mettait à hurler pour qu'on la retrouve. Mais jamais, jusqu'à maintenant, on ne l'avait retrouvé, dans aucun de ses cauchemars. Elle finissait par succomber à la faim et à la soif, sans qu'on ne la retrouve jamais. Le coeur en furie, elle se leva, s'épongeant le front, tentant de se calmer. La rouquine descendit les marches doucement, les jambes flageolantes, afin de rejoindre sa cuisine. Elle s'assit, reprenant un peu ses esprits, avant de se servir un verre de lait chaud, dans lequel elle avait mis quelques morceaux de caramels au beurre salé, spécialité de Bretagne. Le caramel fondu dans son lait, elle le porta à ses lèvres délicates, soupirant de plaisir. Ses papilles se délectaient de ce breuvage doux, l'apaisant un peu plus à chaque gorgée. Elle passa son regard par la fenêtre et vit un animal blanc dans la pénombre de la nuit. Ouvrant la fenêtre, elle se saisit de l'animal qui était la colombe de son voyageur, la rassurant un davantage.

Son coeur avait reprit une allure viable, et la rouquinette donna à boire et quelques graines à l'oiseau, se saisissant de son parchemin. Elle caressa le volatile doucement, de longues minutes tout en lisant les mots que Musaraigne avait écrit pour elle. Esquissant tantôt un sourire, tantôt une grimace crispée, elle arriva à la fin de la missive. Relâchant la douce étreinte portée à la colombe, elle se releva et se dirigea d'un pas sur jusqu'à son bureau. Se saisissant de sa plus belle plume et de son plus beau papier, elle se mit à écrire.

Citation:
Mon voyageur,

Je comprend vos instants de doutes, moi même je suis sous l'emprise de l'incertitude. J'ai une peur incontrolable de vous perdre, l'angoisse se faisant ressentir au fond de mon estomac, formant une étrange boule au fond de mon ventre. Je suis terrorisée à l'idée de ne plus jamais vous revoir, à l'idée de vous imaginer avec Ryxende, dans ses bras, l'embrassant avec tendresse, posant vos mains sur son corps nu, laissant votre langue courir la moindre parcelle de sa poitrine. Je suis jalouse malgré moi, moi qui n'ai jamais envié qui que ce soit.
Je me demande ce que vous avez bien pu me faire pour que je sois ainsi envoutée.

Je suis désolée pour vous, de savoir que Ryxende ne veut pas vous voir tant que tout ne sera pas clair en vous, pour autant, je dois vous confier que j'ai été soulagée de l'apprendre. Suis je méprisable pour avoir de telles pensées? Je ne me reconnais pas, je pense à vous sans cesse. Je suis même allée au bord de la Loire en fin d'après midi, mon dieu je suis pathétique! *rit*

Mon tendre musa, prenez soin de vous et ne vous précipitez pas. Après tout j'ai une bonne 15aine d'année de moins que vous, surement ne suis je pas celle qu'il vous faut. Vous avez besoin d'une femme expérimentée, plus mature et moins frivole, qui sait faire preuve de sérieux... Autrement dit, tout ce que je ne suis pas. Vous êtes tous ce que je désire, mais je pense que je suis loin d'être tout ce que vous, vous désirez. Je désirais tellement vous embrasser lorsque vous étiez à Gien, mais je respectais votre relation avec Ryxende... Sachez que ce n'est pas l'envie qui en manquait.

Bien à vous, je vous embrasse affectueusement.

Iloa


Elle se releva, siffla le volatile qui arriva en quelques battements d'ailes seulement, puis elle s'en saisit avec douceur. La rouquine fixa solidement son parchemin à la patte de l'oiseau, lui déposa un baiser délicat sur le bec et le remis dehors en lui soufflant "trouves musa". La fatigue avait totalement disparue, mais il fallait à la belle se recoucher si elle voulait pouvoir se lever le lendemain matin. Aussi elle reprit place dans sa couche, la tête dans les étoiles, pensant à celui à qui ses rêves allaient être dédiés.

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Musaraigne
A Orléans Musaraigne avait trouvé un vieux couple, rempli de tendresse l'un pour l'autre, qui rentrait chez eux à Blois. Ils lui avaient gentiment proposé de voyager avec eux... et bien qu'il soit un solitaire dans l'âme, il avait accepté, espérant que ça lui éviterait de trop réfléchir.

En écoutant les bruits de la nuit et en admirant les étoiles jouant à cache cache avec les nuages, il s'était donc laissé ballotter dans la charrette... A chaque passage sur une pierre, il se tassait un peu plus dans le fond. Sa colombe revient de Gien à une heure plus que tardive... La flamboyante aurait elle du mal à dormir ? Tenant la lettre à la main, il finit par s'endormir sous les secousses de la charrette... Ses rêves l'emmenèrent naturellement dans les bras de cette jolie Rousse.

Quand il se réveilla avec les premiers rayons du soleil, il fut étonné de découvrir qu'il était arrivé dans la cour de la ferme du vieux couple et que face à lui se trouvait le volatile de Ryxende. Depuis combien de temps était il là ? Les cheveux en bataille, il se redressa et s'assit en tailleur dans la charette. Il tendit la main et attrapa le message. Il le déroula et le lit attentivement.

Il se laissa retomber en arrière dans un long soupire. Finalement que la vie était paisible sans femme pour la perturber. Ses lèvres sourirent ... Enfin, c'était très relatif... certains plaisirs solitaires perdaient beaucoup de leur charme ! Ses pensées volèrent alors vers la Roussette dont il avait l'impression de sentir encore les fragrances.

Il se redressa et sortit de quoi écrire.

Citation:
Chère Iloa,

Ma belle Flamboyante, ne soyez donc pas désolée de ce qui arrive. Vous avez été et vous êtes encore une bouffée de fraîcheur dans ma vie... vous êtes comme un petit rayon qui tente de percer à travers les nuages.... vous êtes comme les grains de sable qui frayent leur passage aux travers les rochers...

Bien sûr que vous semez le trouble dans mes pensées et dans mon coeur... Vous êtes une immense source de questionnement et de doute ! Ai je le droit de balayer tout ce que Ryxende et moi avons tenté de construire parce que vous avez déboulé dans ma vie comme un chien au milieu d'un jeu de quilles ? parce que vous avez fait naître en moi un appétit insatiable de désir de vous ? Rien n'est si simple !

Et contrairement à ce que vous pensez, je ne cherche pas une femme expérimentée... Je ne cherche absolument rien ! Je suis devenu méfiant vis à vis des sentiments en vieillissant. A force d'observer autour de moi, j'en ai déduit que les relations sentimentales sont souvent sources de conflit... et donc que ne pas aimer, ne pas s'attacher est sans aucun doute la meilleure des solutions pour atteindre la sérénité. Cependant, on ne maîtrise pas les sentiments qui naissent en nous... au mieux, on peut tenter de les fuir ... C'est d'ailleurs ce que nous avons fait tous les deux. Nous avons étouffé nos envies pour préserver ce que nous avions déjà.

Bref, tout ça pour dire que c'est justement votre énergie explosive, votre fougue, votre impétuosité qui m'attirent en et à vous. C'est à la fois votre douce naïveté vis à vis des étapes de la vie et votre émerveillement pour des choses simples qui m'ont ramené vers vous.

Je vous vois encore me dire que vous souhaitez porter et donner la vie... La vie, le cadeau le plus précieux qui existe. Voir le ventre de la femme qu'on aime s'arrondir... puis le sentir bouger, vivre... pour finalement éclore ! C'est sans aucun doute le moment le plus magique de toute une vie ! Mais vous avez bien le temps de penser à tout ça, non ? Vous êtes si jeune... que la maternité ne devrait pas vous travailler !

Aujourd'hui, je dois me faire violence pour ne pas rebrousser chemin et revenir vers vous... Je sais que si je vous retrouve, je n'arriverai pas à canaliser mes envies... que j'aurai besoin de savoir ce que j'éprouve pour vous en allant plus loin, en expérimentant ce que nos corps expriment d'eux même... Que ressentirai je en posant mes lèvres contre les vôtres ? Que je ressentirai je en fouillant votre bouche de ma langue ? Pour le moment, l'envie de vous prendre ne s'estompe pas malgré la distance... pourtant je m'efforce à ne pas penser à vous !

Mon estomac gargouille... et il est grand temps que je croque dans un pain. Je vais donc vous laisser...

Je vous embrasse.
Prenez soin de vous !

Musaraigne


Musa fit partir sa colombe. Il se décida à manger un morceau... en relisant la longue lettre de Ryxende. Il continuait à essayer de comprendre ce qui lui arrivait... se comprendre pour savoir quoi faire était à ses yeux l'unique issue.
Iloa
[Gien la rebelle le 21 Juin 1459]

Midi sonnèrent au cloché de l'Eglise et Ilote se leva d'un bon. Elle avait dormi plus que de raison et les rayons du soleil n'avait pas eu raison de son sommeil. La rouquine se dirigea dans la salle d'eau, se lavant avec douceur, la tête encore dans les étoiles, puis elle se para de ses plus beaux atours. C'est qu'elle aimait être coquète, surtout un midi comme celui ci où elle devait retrouver ses cousins enfin arrivés pour déjeuner. Déjeuner?!! La panique envahit la jeune fille, terriblement en retard à l'auberge dans laquelle le repas avait été fixé. Se coiffant à la hâte, se parfumant vite d'eau de jasmin, elle sortie en trombe, courant, tenant les pans de sa robe pour ne pas se prendre les pieds dedans. Dieu que les habits féminins n'étaient pas pratique quand il s'agissait d'exercice, espérons que d'ici quelques temps, les femmes auront le droit de sortir en pantalon. Elle passa devant les étales du marché, salivant en santant toutes les odeurs alléchantes qui s'en dégageaient, mais impossible de s'y arrêter. Il fallait qu'elle se dépêche, la jeune fille honteuse allait subir les remontrances de son suzerain. Ses poumons proches de l'explosion, deux dérapages contrôlés et une glissade évitée grâce à un fantastique moulinet des bras plus tard, m'dame le procureur était enfin face à ladite auberge. S'arrêtant une demi seconde afin de prendre son souffle, en profitant de lisser sa houppelande, elle franchit la porte avec une démarche propre à celle de son rang. Elle n'aimait guère se tenir si parfaitement, un sourire de circonstance affiché, elle se tenait droite et s'inclina devant son cousin. Ghost était impassible, affichant un rictus disant pour lui "je le savais". Confuse, elle s'inclina devant sa cousine, Ana plus clémente lui adressa un petit sourire de réconfort, puis la jeune fille prit place à la table. Xalta elle, levait les yeux au ciel, se retenant assurément pour ne pas lui faire la morale sur les règles d'assiduité et de ponctualité.

Le repas se déroula sur de longues heures, la belle s'ennuyant à mourir. Les discussions sur les joutes ne l'interessait guère, pas plus que celle sur les guerres en cours. Elle était préoccupée par un homme et pas n'importe lequel. Son beau voyageur devait être arrivé à Blois maintenant, la ville de leur rencontre. Un pincement au coeur se fit ressentir et la jeune fille en sursauta, renversant son verre de vin sur la table. Les yeux noirs de sa soeur se posèrent sur sa cadette et Iloa baissa le regard, soufflant un "désolée je suis confuse". Elle prit une serviette et épongea les dégats et s'excusa, se dirigeant vers la sortie. Il fallait qu'elle prenne l'air, qu'elle se resaisisse, mais elle ne pensait qu'à une chose, rentrer et voir s'il lui avait répondu. Mais il lui faudrait encore patienter, sa soeur lui avait dit qu'elle avait trop de retard au conseil et qu'elle ne serait pas congédiée tant que tous les procès en retard ne seraient pas bouclés. Elle demanda à l'un des maitre d'hotel de s'excuser pour elle auprès de sa famille, la belle prenant le chemin de son bureau. Le procureur se dirigeait jusqu'au chateau, la jeune fille flanant un instant bref dans les jardins qui l'entourait, puis elle se rendit dans son bureau, mis le nez dans ses dossiers, plume à la main, et se mis au travail.

Lorsqu'elle ressortie du chateau, il était facilement 16h. Surement avait il répondu, si son pigeon n'avait pas été dévoré par un prédateur sans scrupule. Face à sa porte, dans son pigeonnier, il était là, roucoulant fièrement à l'approche de sa maitresse. Souriant, son coeur faisant un bon dans sa poitrine d'exitation à l'idée de lire la missive, Iloa se saisit de son oiseau, le félicita et prit la missive. Elle la lu rapidement, dans la cour de la maison, comme affamée des mots de Musaraigne. Elle releva la tête, franchit le seuil et de la porte et décida de lui répondre sur le champs... comme à chaque fois en fait.


Citation:
Cher ami,

Votre missive m'est bien parvenue, toujours pleine de sincérité ce qui me rassure je dois vous le confier. De nature méfiante quand il s'agit de sentiments s'apparentant de près ou de loin à l'amour, vous avez le don de me mettre en confiance.
Vos mots font s'envoler mon coeur, je résiste pour ne pas prendre moi même la route afin de vous rejoindre à Blois! J'aimerais vous serrer dans mes bras, vous embrasser enfin, suite à une si difficile mais obligatoire attente. Mais Ryxende? Vous manque t'elle comme je vous manque? Ressentez vous la même tristesse d'être séparé d'elle que celle que vous éprouvez pour moi? Ces questions n'ont pas pour but d'assouvir une soif d'égocentrisme, uniquement de vous faire réflechir, de vous aider à trouver le chemin qui est le votre.

Une partie de votre missive m'a fait sourire mon beau voyageur. Mon envie de maternité vous semble si risible? *sourit en coin*. Me trouveriez moins désirable le ventre arrondi par le fruit de notre désir? *sifflote*. Certains hommes pourtant trouve davantage de plaisir lorsque leur belle porte la vie, allez savoir, peut etre trouveriez vous cela plaisant. Quoi qu'il en soit, nous n'en sommes pas là, un enfant ne se fait pas à la légère, il faut qu'il soit désiré et surtout aimé, fruit de l'amour. Et si je suis presque certaine de ce que j'éprouve pour vous, il en est moins sur en ce qui vous concerne.

J'ai rêvé de vous cette nuit, hé oui pour la seconde fois, et je ne doute pas que vous désiriez que cette fois encore je vous narre mon rêve. Sachez uniquement qu'il se déroulait dans la Loire et que tout était plus fort que ce que nous avons vécu, non pas que ce que nous avons fait ne le fut pas.

Je vous laisse sur ces quelques mots, sinon je risquerais de vous étouffer sous le flot de ma "pipeletterie".

Je vous embrasse à distance, attendant qu'un vrai baiser arrive un jour.
Tendrement, votre Iloa


Iloa envoya sa lettre, esperant que son pigeon ne soit pas trop fatigué de ses allées venues.
_________________
Musaraigne
Blois... une ville qui a chaque passage ne revêtait jamais le même visage pour l'homme voyageur. Il avait connu une Blois rieuse... puis il avait connu une Blois moralisatrice... et là, il faisait face à une Blois nobiliaire et sans humanitude. Blois : la ville aux 1001 facettes !

Mais c'est surtout une immense fatigue et une étrange lassitude qui traversèrent le voyageur... Est ce du à cette discussion animée sur la condition féminine ? Est ce du à la nostalgie d'un passé lointain dont il essayait tant de se détacher mais qui restait le fondement de son être ? Il n'en savait rien... Mais là dans cette ville, il s'était senti étrangement vieux et en décalage complet avec ce qu'il voyait ou entendait. Tout lui avait semblé vain et inutile.

Les dernières forces qu'il avait regroupé avant de s'endormir avaient été pour écrire à Ryxende. Ryxende, la douce, la sensible... celle qui jamais ne faisait de reproches mais qui restait toujours là à l'écouter dans ses mutliples éclats. Il avait toujours eu du mal à définir leur relation...
La nuit avait été perturbée de rêves et souvenirs refoulés... mais remontant aux grands galops. Le chant du coq de la ferme le réveilla en sursaut... Il passa sa main dans sa chevelure ébène. Il s'étira lentement.

Avant même de prendre le temps de se commander une boisson chaude, il s'était installé à la table de la chambre et s'était mis à écrire à la pétillante.

Citation:
Blois, le 22 juin 1459


Bonjour ma pétillante !

Comment allez vous en ce jour ? Vous rendez – vous compte que je suis incapable de savoir depuis quand je vous ai quitté ? Décidément, les dates, les noms... ont du mal à s'inscrire dans ma mémoire sans doute parce que je n'y porte aucun intérêt.

Blois est décidément une ville particulière. J'ai rencontré une Duchesse... attachante malgré ses grands airs. Nous avons parlé de mariage arrangé pour ne pas dire forcer... Comme je trouve ces pratiques irrespectueux de l'être et de la vie... Pourtant ça leur semble si logique … le carcan des obligations, chose normale ! J'en arrive à me demander si toute cette noblesse ne possède aucun libre arbitre ! Enfin, vous faites partie de cette noblesse... alors veuillez excuser mes paroles.

Au fait, votre famille vous a t'il trouvé un joli parti ?
Comptez vous toujours vous installer à Blois ?
Et... encore une question... Arthus ou Exa ? Je ne doute pas une seule seconde que vous sachiez de quoi je parle !

Après cette salve de questions, je vais répondre à la votre : Comment me manque Ryxende ? Difficile à dire... Nos discussions en tête à tête me manquent terriblement. Le sentiment de sécurité qu'elle disperse chez moi me manque également beaucoup. Quand je suis à ses cotés, les choses sont simples... je n'ai pas à me poser de questions. Elle est là et je prends soins d'elle. C'est alors mon unique raison d'être.

Je ne sais pas réellement vous définir comment elle me manque. Mais si vous parlez de manque physique. Non, je n'éprouve aucun manque charnel vis à vis d'elle... mais ça me paraît tout à fait logique que j'en éprouve pas car j'ai toujours cherché à canaliser cette fougue la concernant. J'ai toujours cherché à étouffer mes envies pour ne pas la mettre à l'aise, pour ne pas la faire fuir... Donc à force, on s'habitue à cet état. Je crois que je vous ai tout expliqué.

Je me remets en route ce jour... mais je ne sais pas encore pour où. Est ce important d'ailleurs ce où ? Je vais peut être allé errer un temps en campagne pour faire le vide face à toute civilisation.

Et vous, que devenez vous ? A quel homme faites vous tourner la tête depuis mon départ ? Je vous espère toujours en pleine forme... et que vos rencontres ont été belles et douces. Prenez soin de vous jolie roussette !

Je vous embrasse affectueusement

Musaraigne


Le voyageur attacha soigneusement le message à son porteur. Il le regarda s'envoler. Puis, Musaraigne rangea ses affaires avec soins. Quelle destination prendrait il ? Il n'en savait encore fichtre rien !
Iloa
[22 Juin 1459 à Gien]

Iloa avait été réveillée tôt ce matin, par un étrange état de mal être, comme si quelques choses de triste ou de facheux allait se passer, sans qu'elle ne sache de quoi il allait s'agir. Elle se dirigea en taverne, à la rencontre de Galdros et entama avec lui une petite salve de pique, tentant de lui expliquer que la rouquinnitude était un état d'esprit et que de ce fait la jeune fille ne pouvait être que parfaite. Elle avait rit avec son ami, mais son trouble ne la quittait pas, des sueurs froides se faisant ressentir. La belle ne s'expliquait pas son ressentiment, mais il la pourchassait. Son coeur s'emballait pour battre normalement la seconde d'après. Tout cela était bien étrange, était il arrivé malheur à son neveu qui était sur la route? Ou sa soeur avait elle quelques ennuies? Iloa ne savait que faire, si ce n'est d'attendre afin de comprendre ce qu'il se passait en elle, autant dire que ce fut difficile, la jeune femme n'étant pas réputée pour sa patience légendaire.

Les heures passèrent à la vitesse de l'escargot, la jeune femme errant dans sa chaumière comme une ame en peine. Elle avait bien essayé de travailler, de tricoter, de faire le ménage, afin de chasser ses mauvaises pensées, mais elle en était incapable. Alors, lorsque le volatile blanc atterrit sur le rebord de sa fenêtre grande ouverte, Iloa sourit, enfin une bonne nouvelle. Ouvrant le vélin, elle laissa ses yeux le courir de part en part et ce qu'elle y lu eu sur elle comme l'effet d'une bombe que l'on aurait fait exploser sur son coeur. Les doutes revenaient au galop, la tristesse se faisait plus forte, plus oppressante. Les larmes montèrent en elle, la rouquine usant de toute son énergie pour les contenir. Pourtant, il n'avait rien de dramatique ce courrier à première vue. Mais à y regarder de plus près, il était plein de sous entendu qui ne présageait rien de bon. Son pressentiment n'avait pas été faux finalement. Le regard dans le vide, elle se mit à réfléchir, à lui, à eux? Y avait il seulement jamais eu un eux? Iloa ne savait pas, n'avait pas les réponses à ces questions, pourtant la demoiselle crevait d'envie d'être auprès de lui, dans ses bras, la tête contre son épaule, à tergiverser sur tout et sur rien.

Que ressentait elle pour lui? Difficile à dire et pourtant... Pourtant lorsqu'il était loin d'elle, il lui manquait quelque chose, comme si sa bonne humeur était amputée. Elle ressentait un état de tristesse jamais connu auparavant, bien qu'elle ne sache rien de lui finalement. Triste constat de se dire que lui non plus ne savait rien de celle qu'il appelait tendrement sa "flamboyante". Aussi, les larmes contenues mais si proches de l'évasion, Iloa s'empara d'un parchemin et se mit à écrire, écrire, écrire. Sa main ne s'arrêtait plus, il fallait que tout sorte, que tout soit dit, qu'il n'y ai aucun secret. La sincérité, une chose dont la belle savait faire preuve. Surement dans ce nouveau courrier, certains passages ne plairaient pas à l'homme, d'autre lui décrocheraient un sourire, et peut être même arriverait elle à faire bondir son coeur sous le coup d'une vive émotion.


Citation:
Au plus beau des voyageurs,

Votre missive m'est bien parvenue et c'est non sans tristesse que je l'ai lue. Tristesse parce que votre vélin est plein de doutes, d'incertitudes, de mystères aussi. Je sais que rien n'est simple entre nous, mais suis je une femme simple? *rit*
A vrai dire, j'ai fais le constat que nous ne nous connaissions que très peu, même si cela peut sembler incroyable, pipelette que je suis ^^. Aussi, je vais vous confier ce que vous ne savez pas sur moi, les parts d'ombres, la face cachée d'une rouquine à l'allure si pure. Sachez tout d'abord que, oui je suis noble, mais n'en ai point l'attitude. Vous l'avez certainement deviné, ils m'exaspèrent avec leur air hautin, leur façon de se croire supérieur, eux qui ont simplement eut la chance, tout comme moi, de naitre dans la bonne famille. Ma soeur m'avait trouvé un époux mais j'ai refusé, pesté, hurlé si fort qu'elle à renoncé à me marier avec un homme que je n'aimais pas. J'ai de la chance d'avoir une soeur telle qu'Exaltation, elle non plus n'est pas très à cheval sur les principes, mais les respectant davantage que la jeune impétueuse que je suis ^^. Aussi m'a t'elle dit que dès qu'une relation sérieuse verrait le jour, je devrais passer avec ledit homme à l'Eglise.
L'Eglise... je n'aime pas cet endroit et pour cause, j'ai passé 16 ans au pensionnat Sainte Bénigne à Guéret, quelques années avec ma soeur, le reste de ma retraite seule, entourée des soeurs. Mon séjour ne fut pas des plus agréable vous vous en doutez, aussi je ne voue pas une passion pour le très haut, bien que je ne nie pas son existence. Disons qu'il m'a déçu et bien que je ne sois pas rancunière outre mesure, je n'arrive pas à lui pardonner toutes les épreuves qu'il m'a fait vivre alors que je n'étais encore qu'une enfant. Je n'ai pas été un petit ange, en faisant voir de toutes les couleurs à la mère supérieure comme vous pouvez vous en douter et j'y ai pris un malin plaisir *éclate de rire en y repensant*. C'est d'ailleurs au sein de cet établissement que j'ai connu les plaisirs des boissons alcoolisés, ayant dérobé la clé de la cave (et croyez moi, les soeurs ne font pas que prier!!!).

Le jour de mes 22 ans, fin de ma retraite, retour à la vie normale, enfin si tant est que ma vie au couvent n'ait pas été normale ^^. Là, j'y ai rencontré un homme charmant et délicieux (pas au sens charnel du terme :p) qui répondait au nom de Wayl. Pourquoi je vous parle de lui, alors qu'entre nous il ne s'est jamais rien passé me direz vous alors? Parce que Wayl avait deux frères (paix à son ame): Exael et Arthus. *frémit en couchant le dernier nom sur le parchemin*. Je ne sais qui vous à parlé d'eux, mais qu'importe, ce n'est pas un secret, moi même je vous en ai quelque peu parlé, sans mettre de nom sur mes paroles.
Ma peur de l'amour, de l'engagement, y avoir cru, trop cru! Arthus est la source de mes doutes, de mes peurs, de mes angoisses. Lui qui par deux fois s'est joué de moi, naïve que je suis! Je l'ai rencontré à Blois, hé oui lui aussi, un mal pour un bien diront nous, quelques semaines avant votre arrivée. Il était doux et gentil, est venu à moi sans que je ne demande rien et m'a volé un baiser. Des promesses, des caresses, des paroles douces et puis la désillusions. Des mensonges, de l'hyocrisies, des reproches, un départ rapide... Et mon coeur qui saignait, moi qui m'étais laissée avoir par ses paroles. J'en ai versé des larmes et but des tonneaux avant de me remettre de la tristesse qu'il à semé en moi. Et lorsque je fus enfin remise de mon émoi, voila qu'il me réécris, disant qu'il regrettait tout ce qu'il m'avait dit, qu'il ne voulait pas que cela se passe ainsi. Qu'il était parti en niant ses sentiments pour moi vis à vis de son frère qui ne me portait pas une très grande amitié. Et bim l'Ilote! Une seconde fois dans le panneau, oui je n'ai pas été très maligne. Quand je vous disais que j'y avais trop cru...

Depuis, je me méfie de ces sentiments, mon coeur ayant suffisamment été malmené. Mais je ne peux malheureusement réprimer les sentiments que j'éprouve à votre égard. Je ne saurais dire si je suis amoureuse de vous, mais sachez que ce que je ressens n'est pas de l'ordre de la seule amitié. Ni du désire charnel uniquement... Bien que j'ai une envie terrible de vous, là n'est pas l'unique envie que j'ai de vous. Il s'agit d'une envie plus profonde, plus difficile à gérer... Peut être finalement s'agit il de l'amour? *frémit en couchant ses mots* Pour le savoir, il me faudrait être auprès de vous, sans retenue, sans peur du lendemain. Mais je me retiens, oui, fortement, parce que je suis pleine de doutes et d'interrogations. Si je ne vous rendais pas heureux, si vous regrettiez d'avoir laisser Ryxende, et si, au final, vous me haïssiez d’être entrée dans votre vie. Votre besoin vital de parcourir les routes du royaume me fait peur, bien que je n'ai pas envie de vous retenir à moi, enchainé comme certaine femme le font avec leur époux.
Je sais au combien la solitude peut parfois s’avérer nécessaire dans un couple, je n'aime pas ces êtres qui restent collés l'un à l'autre comme si un lien invisible les contraignait à le faire. Je tiens trop à ma liberté pour être obligée de rester 24h sur 24 avec l'homme, quand bien même l'aimerais je à en mourir. Je suis bien sur prête à vagabonder sur les routes à vos cotés, si le coeur vous en dit, un peu de vous, un peu de moi, dans notre façon de vivre, tantôt nomades, tantôt sédentaires. Mais une fois de plus, je m'égare, la situation est loin d'en être là.

J'ai le sentiment étrange et douloureux de n'éveiller en vous qu'un désire charnel, bien loin des sentiments qui se développent à moi. Malgré tout, malgré notre différence d'âge, malgré le fait que nous soyons de deux castes différentes, malgré le regard des gens, les moqueries, les médisances, j'y crois, une nouvelle fois, surement trop. Mais qu'importe, la vie est ainsi faite, et elle serait terriblement ennuyeuse si nous ne prenions pas de risque. Le risque de vous voir rejoindre Ryxende, les mots que vous employés à son égard étant emplit de tendresse et d'amour.

Me voila débordée sous le coup de l'émotion et en me relisant je m’aperçois de la longueur de cette missive. Je tiens à m'en excuser, prenant un temps certain sur vos minutes si précieuse.

Je vous embrasse des plus tendrement, et ne vous inquiétez pas, mon sourire et ma bonne humeur sont toujours au rendez vous.

Iloa.

Ps: Si j'en avais le droit, alors je vous hurlerais de revenir sur vos pas, de venir me retrouver en Orléanais. Mais puisque tel n'est pas le cas, je prend le gauche et vous implore de rebrousser chemin.


Iloa fit convier l'un de ses messagers, lui confiant le message, lui indiquant le chemin à suivre pour retrouver Musaraigne. Puis elle lui tendit un panier plein de vivre, n'ayant pas oublié le pêché mignon de l'homme à qui elle tenait malgré qu'il soit sous ses ordres, et quelques piécettes, plus qu'il n'en fallait pour la course, afin qu'il puisse se faire un petit plaisir personnel dans l'une des boutiques de Blois.

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Iloa
[Le 23 Juin 16h57 (oui oui c'est précis :p) à Gien]

La nuit avait été relativement calme, beaucoup moins agitée que les deux précédentes, sans cauchemars. La rouquine avait été réveillée par les chants du coq, signifiant que le soleil se levait déjà. Ilote s'étira dans son lit, décontractant chacun de ses muscles, chacune de ses articulations, puis elle resta un instant dans le chaud de son duvet, ne pensant à rien, rien d'autre qu'elle. Puis elle se leva doucement, aucunes obligations ne la tenant aujourd'hui. La journée s'annonçait calme, trop calme, mais parfois cela faisait du bien. La belle entra dans la salle d'eau, laissa ses vêtements de nuit tomber négligemment au sol et entreprit sa toilette. Lavée, pomponnée, Iloa s'habilla d'une simple chemise et d'un pantalon, à la garçonne. Après tout Musaraigne n'était pas présent, elle n'avait personne à séduire, sa tenue suffirait donc. Musaraigne, ses pensées se tournèrent soudain vers lui, avait il répondu au courrier? La belle descendit les escaliers de la chaumière et inspecta chacune de ses fenêtres, le coeur battant, esperant une réponse à son courrier si lourd, si empli de tristesse. Malheureusement aucun volatile n'avait investi ses fenêtres, la flamboyante se dirigea donc jusqu'à son pigeonnier. Là non plus, aucun oiseau en vue. Soupirant, elle rentra chez elle, pas question de se laisser aller, ni de montrer aux autres sa détresse. Et puis un jour, dans une lettre, elle avait promis à un voyageur presque inconnu que pour rien au monde sa bonne humeur ne la quitterait, une promesse étant une promesse, Ilote prit le chemin des tavernes.

Le longues heures plus tard, pleine de rire, de délire, de joie et de bonne humeur, Iloa rentra chez elle. Trois minutes plus tard, 17h sonna. Une nouvelle inspection des lieux mais toujours pas de pigeon. Qu'importe, la précédente missive nécessitait surement un peu de temps pour qu'il puisse y répondre. s'armant de patience, Iloa se mit à tricoter...

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Musaraigne
Musaraigne poursuivait, dans une certaine sérénité, sa route. Il avait atteint en fin de matinée la ville de Saint Aignan. Sur les bords de la route, lors d'un roupillon improvisé, il s'était fait volé ses maigres réserves. En établissant le constat de vol, il n'avait pas pu s'empêcher de sourire en se disant que son voleur avait du être un peu déçu du peu qu'il avait trouvé... Bref, aujourd'hui serait un jour maigre, non par conviction religieuse mais pas simple obligation pécuniaire. Ainsi va la vie !

Il s'assit contre un arbre et sortit son matériel d'écriture. Le nez, pointé vers le ciel, il réfléchit quelques instants aux mots qu'il allait couché sur le papier. Puis, il laissa sa plume caresser le vélin.

Citation:
Saint Aignan le 24 juin 1459

Ma douce pétillante,

J'espère que Ma Dame le juge se porte toujours bien !

Je vous rassure, votre dernière missive m'est parfaitement bien parvenue. En quoi ma précédente lettre était triste ? Bien sûr que je doute... Mais douter fait partie entière de la vie, ma très chère. Le doute permet de progresser, de faire avancer. A chaque fois que l'homme sensé fait un choix, le doute et le questionnement s'installent en lui. En religion, certains disent même qu'on ne peut croire sans douter... et que toute foi est toujours envahie à un moment ou à une autre de doute.

Durant ces dernières 48 heures, j'ai beaucoup réfléchi... à vous, à Ryxende... à vos écrits... aux siens... Puisque nous sommes au stade des confidences, je vais vous dire une chose très vraie sur moi : Quel que soit l'ampleur de mon Amour, aucune femme ne me conduira jamais devant l'autel. Pourquoi ?

1) Parce que pour moi quelle que soit la confession religieuse, ce n'est qu'un endoctrinement qui bâillonne les êtres. C'est contraindre la personne à rentrer dans un moule, même s'il ne lui convient pas. Faut il être pareil que son voisin ? Non, la vie en serait terriblement laide ! Cependant, je n'ai encore jamais vu de religion ne pas obliger ses membres à ressembler à son voisin... je n'ai jamais vu une religion ne pas ôter à ses membres son libre arbitre ! Attention, je ne dis pas que je ne crois pas en un Dieu Créateur... je dis simplement que je ne suis pas homme de religion et que je ne crois pas en l'institution religieuse.

2) Parce que pour moi, le mariage est une ineptie au même titre que la religion. A quoi sert donc le mariage ? On se promet fidélité tout au long de sa vie... respect... subsistance... Promesse dans le vide.... simple hypocrisie. Pourquoi ? parce que personne ne connaît son avenir, personne n'est capable de savoir ce qu'il sera, fera demain... Le mariage ne garantit rien, ne protège de rien... et ne préjuge encore moins de l'amour entre deux êtres.

Donc, tout ça pour vous dire, que quoi qu'il se passe entre nous... je ne suis pas l'homme qui vous conduira à l'autel. Le mariage... et le mariage religieux encore plus, sont deux choses impensables pour moi. Après à vous de voir...

Tout comme, la demande formulée par Ryxende, de revenir près d'elle que si je suis certain de ne plus lui faire revivre ce questionnement, ne permet qu'une réponse par la négative et donc une séparation aujourd'hui de nos chemins. Je ne peux pas lui garantir que mes doutes et questionnements actuels ne réapparaîtront pas un jour... Je ne suis pas devin... je ne suis qu'un homme avec ses faiblesses, ses doutes, ses interrogations...

Sur ces quelques mots, il est grand temps que je me mette en quête d'un travail....

Je vous embrasse affectueusement.

Musaraigne.


Musa plia le parchemin en 4. Il se dirigea vers le centre de la ville. Là, il trouva un messager à qui il remit le parchemin après l'avoir scellé. Il lui indiqua où trouver la belle... Puis regardant le messager s'éloigner, il soupira...
Iloa
[24 Juin, Gien]

En train de faire la cuisine, tout du moins essayer, de la farine jusque sur le front, les mains pleines de pâte à tarte trop collante pour son malheureux rouleau à patisserie, Ilote entendit quelqu'un frapper à la porte de sa maisonnette. Étonnant, personne ne lui rendait jamais visite ici, son lieu de tranquillité, elle le tenait secret comme un cocon qui n'appartenait qu'à elle. Néanmoins, curieuse, elle alla ouvrir, dans un état honteux mais dont la belle n'avait que faire. Sa chevelure n'ayant plus grand chose de flamboyante, ternit par la blancheur de la farine, elle ouvrit la porte et vit face à elle un homme inconnu, lettre à la main. Souriant, se demandant qui était l'auteur de la lettre, elle le remerciait, le fit entrer quelques secondes et lui tendit de quoi se sustenter. A la mine déconfite du messager qui regarda alternativement la rouquine, tout du moins ce qu'il en restait et le repas qu'elle venait de lui tendre, Iloa éclata de rire. Elle le rassura quant à l'origine de ces mets, fait par sa nourrice, Euphémie. Cette dernière avait un don que peu avait pour la cuisine, proche de l'art culinaire. Jamais, nul part ailleurs, Iloa n'avait été charmé par les plats servis comme elle l'était par ceux de sa gouvernante. Rassuré, l'homme la remercia timidement et prit le chemin de la sortie. La belle le retint de justesse, le suppliant de rester et d'attendre la réponse à la lettre qu'elle n'avait pas encore lue. Le blondinet opina du chef et Iloa alla se laver les mains afin de ne pas tacher le parchemin et se mit à lire.

Musaraigne avait fait appel à un messager, les pigeons devant être à bout de force, ayant été mis à lourde contribution. Elle aurait reconnue son écriture entre mille, ses mots, sa façon de tourner ses phrases, la forme de ses lettres... Il n'écrivait pas en pattes de mouches, contrairement à bon nombre de personne de la gente masculine. Oh dire qu'il écrivait bien aurait été mensonge, mais il était lisible, très lisible. Les yeux de la belle se mirent à parcourir sa missive, un sourire doux s'affichant sur son visage. Ses mots sur le mariage était le pure reflet de ses pensées, bien qu'elle rêvait d'un mariage, d'une belle robe. Non pas pour faire comme tout le monde, non plus pour attacher à une corde son beau, non juste pour la beauté de l'instant, la magnificence des lieux, voir les yeux pétillants de l'homme amoureux à l'arrivée de sa future épouse. Mais Ilote pouvait aisément s'en passer, après tout l'amour avait il besoin d'être scellé pour être sincère? Bien sur, son futur suzerain ne l'entenderait pas de cette oreille, sa soeur elle, ne pourrait rien dire elle même encore célibataire, mais la cadette n'en avait cure. Et si elle devait renoncer à ses titres pour vivre heureuse auprès de l'homme qu'elle aime, alors elle le ferait. Trop de personnes avaient recours au divorce, elle, elle ne voulait pas en arriver là.

Prenant une feuille vierge, elle répondit à l'homme qui faisait s'envoler son coeur.


Citation:
Mon globetrotteur adoré,

Me voila rassurée de savoir mon pigeon bien arrivé à votre rencontre, le pauvre doit être exténué. Il faut dire que je ne le ménage pas, faute de pouvoir me retenir de vous écrire. Vos lettres, comme un besoin vital, à défaut de votre présence à mes cotés. Et dieu tout puissant sait oh combien vous me manqué et à quel point chaque jour loin de vous est une épreuve à traverser.

Je vois que nous sommes tout deux pleins de doutes, mais les doutes sont aussi la source d'un début, d'un commencement. Ce qui n'existe pas ne permet pas de douter, aussi je prend ces interrogations comme un bon présage, signe d'une histoire naissante, tout de moins je l'espère. Concernant votre avis sur le mariage, je le partage tout ou partie, bien que je sois une femme et que l'idée de porter une sublime robe blanche le jour de mon mariage, de voir mon futur époux debout face à l'autel, les yeux pétillants en me voyant, me fait rêver. Mais il ne s'agit pas là d'une conviction religieuse, juste d'une envie de petite fille, telle qu'on les racontes dans les contes de fée. Hééééé oui, la flamboyante qui vous fait vous poser tant de question est par certains cotés encore une petite fille *sourit avec malice*. Mais je ne serai pas déçue si cela ne m'arrivait pas, comme je vous l'ai dis dans ma précédente lettre, je ne voue pas une passion sans borne à l'Eglise et moins j'y vais mieux je me porte. Aussi votre état d'esprit ne sera pas un frein à un "nous".
Je suis désolée pour vous et Ryxende, je sais à quel point vous êtes attaché à elle. Pour autant, je ne peux nier qu'une partie de moi se ravie de cette nouvelle, j'en ai honte croyez moi, mais c'est incontrôlable. *rosit en l'écrivant*.

En parlant des doutes qui planent sur nous, vous ne m'avez malheureusement pas répondu quant aux miens, ceux que je vous exposaient dans mon dernier courrier. Suis-je simplement source d'envie charnel, ou est ce plus profond que cela?

Une question me taraude cher voyageur, où êtes vous? Où vous mènent vos pas, vers quelle contrée encore inexplorée par vos pieds vous dirigez vous? J'aimerais tant prendre la route, moi qui suit une aventurière du dimanche *éclate de rire* afin de vous retrouver, de vous serrez dans mes bras. Cela vous plairait il beau brun, de me revoir?

Sur ces quelques mots, je vous laisse trotter, un peu plus loin ou un peu plus près de moi.

Je vous embrasse avec la plus grande tendresse.
Iloa


La belle relu son courrier et satisfaite, le plia en trois et le remis au messager qui avait à priori fini de se restaurer. Sur un air penaud, il demanda.

- Je voulais savoir Dame...oh non rien, c'est déplacé.
- Mais si, demandez voyons, je ne vais pas vous manger.
- Je... euh... vous semblez si heureuse et si triste à la fois... qui est à l'origine de cet état si paradoxal.


La jeune fille vira au rouge et avec tendresse répondit.

- Hummm oui, c'est vrai qu'en ce moment ma façon d'être est un peu confuse, passant du rire aux larmes en une fraction de seconde. Qui en est à l'origine? Un homme, mais pas n'importe quel homme!

Elle toussota puis se mis à chanter, le sourire aux lèvres, en regardant l'homme.

- Il me manipule... Il ondule, et moi, je roucoule. Quand il demande la lune, j'y peux rien, mais j'hulule!
Il est tellement pure, un concentré d'homme idéal, en le diluant dans l'eau on pourrait faire dix hommes normaux.
Ce n'est qu'une petite chanson d'amour de plus!
Quand je pense à lui de drôles de choses se passent!*


Elle cessa la mélodie et éclata de rire en voyant le jeune homme face à elle incrédule et timide. Elle lui fit un clin d'oeil et sur un ton enjoué lui dit.

- Etonnant n'est ce pas! Mais je ne me contrôle pas. Si l'envie vous dit, si votre mémoire le permet, vous pourrez chanter cette chanson de ma part au destinataire de cette missive.

L'homme sourit et s'inclina face à elle, lui promettant que sa mémoire était parfaite et qu'il retenait tout en une fraction de seconde. Prenant la sortie, il la salua respectueusement et se remit un route. Iloa le regarda marcher jusqu'à ce qu'il soit hors de vue puis referma sa porte. Se retournant, elle regarda sa cuisine avec un sourire en coin en se disant "bon la reine de la cuisine, on s'y remet!" et ca, c'était pas gagné.

* Monospace, Bénabar

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Musaraigne
Vive Châteauroux : Quand la bêtise humaine vous rattrape !

Musa avait quitté la dernière ville traversée avec une pointe d'amusement ironique au fond des yeux. Non seulement, à son arrivée, il s'y était fait détrousser de l'intégralité de ses maigres denrées alimentaires... mais il s'y était aussi fait accusé et mis en procès pour une appartenance à un groupe dont il ignorait même l'existence avant la fameuse lettre accusatrice du procureur.

Comme à son habitude, il avait ignoré le ridicule et infondé courrier d'un procureur sans doute trop zélé pour faire fonctionner les quelques neurones dont il avait été pourvu ! Musa s'était donc remis en route, fauché comme les blés et l'estomac encore plus vide que la veille.

Là, allongé bras et jambes en croix, il admirait les nuages crémeux dans un ciel d'été joliment bleu. Aaaah qu'est ce qu'on était bien... ainsi... en pleine campagne ! Bon, certes l'estomac plein, ça aurait été encore mieux... Il sourit en pensant à la flamboyante. Il fouilla dans son sac et en sortit un petit et vieux bout de parchemin.... Faute de mieux, il lui écrirait sur cet affreux petit bout.

Citation:
Ma belle Flamboyante,

Je suis désolé de vous répondre si tardivement. Ma vie a été un peu bizarroïde les derniers jours. Cependant, votre coursier m'a bien remis votre lettre.... et... et ... il a bien chanté aussi ! ^^

Il me manipule...
Il ondule, et moi, je roucoule.
Quand il demande la lune, j'y peux rien, mais j'hulule!
Il est tellement pure, un concentré d'homme idéal, en le diluant dans l'eau on pourrait faire dix hommes normaux.
Ce n'est qu'une petite chanson d'amour de plus!
Quand je pense à lui de drôles de choses se passent!

Ce sont des paroles terriblement touchante, mon cœur.... mais j'avoue qu'en public, heureusement que le ridicule ne tue pas. Le pauvre homme a failli finir en prison pour l'étrangeté de ses mœurs : Faire une telle déclaration à un autre homme... vous imaginez combien cela est scandaleux de nos jours ! ... Ils nous a fallu convaincre la foule amassée pour écouter puis le chef des gardes... qu'il n'était que le messager d'une Flamboyante Rousse qui craquait pour mon charme irrésistible !

Ou suis je.... Aucune idée... en rase campagne et bientôt en procès pour haute trahison au Berry. Ils ont du fumer trop d'herbes dans ce pays pour voir en moi une menace... Moi, le pauvre gueux errant selon votre ami Gien.

Mais je vous rassure... ça ne me fait ni chaud, ni froid... même si ma tête finit pendue au bout d'une potence... pour une raison totalement stupide et déplacée. Enfin, si je sauve ma tête... mes pas me reconduiront vers vous ma pétillante ! Si je ne sauve pas ma tête, je vous épargnerai d'avoir qu'un corps.... encore qu'un corps seul, ça peut assouvir certaine pulsion... Oups, excusez moi, je m'égare.

Je suis désolé, mon morceau de vélin est tout petit et je ne peux m'attarder plus. Dès que je trouve une ville... je me chargerai de voler un ou deux parchemins vierges à une bonne âme... pour pouvoir vous écrire plus longuement.

Surtout prenez soin de vous ma perle !

Je vous embrasse avec... Vous ne saurez pas ! Vous n'aviez qu'à être là ! Ne dit on pas que les absents ont toujours tords... En voilà la preuve !

Je suis déjà impatient de vous relire... enfin si mon pigeon, que j'aurai volontiers mangé pour remplir mon estomac affreusement vide... arrive jusqu'à vous !

Je vous embrasse une seconde fois, avec toujours.... Vous ne saurez toujours pas !^^

Musaraigne


Musa attacha le petit bout de parchemin à la patte du volatile qui devait avoir aussi fin que lui. Lui caressant la tête avec douceur, il lui souffla : Allez file... file voir la belle.
Iloa
[28 Juin 1459, Montargis]

Elle avait trotté toute la nuit aux cotés de Kynardin, celui-ci devant récolter son maïs et le vendre avant de reprendre le chemin de la rebelle où il se plaisait tant. Surement mettrait il un petit écriteau pour en annoncer la vente. Quoi qu'il en soit, la flamboyante s'ennuyant à Gien avec tous ces départs en retraite avait trouvé que c'était une bonne idée d'accompagner Kyn et au passage, cela lui ferait un entrainement quand elle se mettrait à trotter aux cotés de son tendre voyageur. Sur la route, pendant les rares instants de silences, Iloa se demandait où était son Musa, ce qu'il faisait, quelles nouvelles rencontres il avait bien pu faire. Par certains cotés, la rouquine enviait même les personnes qui croisait le chemin de l'homme sur lequel elle avait craqué.
La route n'avait pas été longue, les amis se lançant volontiers dans des paris idiots ou des confidences à n'en plus finir. Il n'avait fallu aux deux âmes complices quelques heures seulement pour entrer dans la ville de Montargis. Le soleil se levait sur la ville quand un volatile arriva à sa rencontre. Iloa nargua Kynardin qui lui n'avait pas de courrier en lui tirant la langue et une séance de chatouille et des rires en éclats plus tard, la belle pu enfin lire la lettre.

Elle se mit à la parcourir, appréciant chacun de ses mots, riant de bon coeur lors du passage de la chanson et de ses conséquences, rougissant en lisant "mon coeur " et souriant avec sincerité quand il lui parlait de lui revenir. Puis elle grimaça en lisant l'acte d'accusation de la part du procureur du Berry et la rouquine fustigea.


Nooooooooon mais il se prend pour qui lui?! Ca leur suffit pas d'héberger les brigands, il faut aussi qu'ils accusent des innocents?! A croire que la loi dans ce duché pourrit c'est "soit méchant ou crève!!!!!". Je vais aller le trouver moi ce procureur à la mord moi le noeud et crois moi, ca ne va pas se passer comme ca non d'une pipe en bois!!!!


Kynardin la regardait ébaubit, comme s'il n'avait jamais vu la rousse en colère... et à réfléchir, c'était bel et bien une première. Les colères d'Iloa étaient rares, si rares que lorsqu'elle explosait, ce n'était pas à moitié. La rouquine donnait des coups dans l'air, imaginant son "confrère" en face d'elle, assenant des coups de pieds dans une botte de foin fraichement faite et hurlait comme une déséquilibré. Si elle l'avait eut sous la main, il ne fait aucun doute que le procureur berrichon aurait passé un sale quart d'heure. Le brun tenta de la calmer en la prenant de force dans ses bras et l'effet escompté eu lieu. Tout deux prirent alors le chemin d'une taverne histoire que la belle boivent une bière pour se détendre. Quelques chopines plus tard, Iloa totalement calmée était à nouveau souriante et conviviale. Mais un drame allait arriver sans qu'elle ne le sache! La Reyne avait convié le peuple de Montargis à une séance de peinture. Chaque personne se reverrai mettre un tableau à son effigie et ce gratuitement, surement l'état bien affaiblie de Sa Majesté qui lui faisait prendre des décisions aussi farfelues et couteuses. Mais qu'importe, se faire tirer le portrait était surement très amusant et la rouquine accompagné de son fidèle ami décidèrent d'aller en place publique.

Kynardin passa le premier et Ilote regarda le peintre agiter son pinceau comme certains usent de leur bêches, avec dextérité et précision. Peu à peu la toile prit forme et le résultat fut éloquent. Le portrait de Kyn était fantastique, le peintre avait fait un travail d'orfèvre. Iloa admirative devant le tableau prit la place de son ami avec joie, imaginant déjà la sublime toile qu'elle pourrait accrocher chez elle, entre ceux de ses parents. Les minutes parurent pour la jeune impétueuse des heures, décidément la patience n'étant pas son fort, quand soudain l'artiste reposa ses pinceaux et tourna la toile. Iloa regarda la toile et....


Oooooooh mon dieuuuuu!! Mais c'est quoi cette horreur?! Pis je suis pas comme ca moi, oh mes cheveux...Oh mon nez!!!!!


Elle se toucha le nez comme pour se rassurer qu'il n'était pas réellment à l'image de la peinture, son coeur battant la chamade. La pauvre rouquine ne ressemblait à rien sur la toile et elle en eut les larmes aux yeux. Comme un homme qui avait peint à la perfection Kynardin avait pu loupé complètement l'Ilote?! Déconfite, prenant le tableau avec honte, se gardant bien de le montrer à quiconque, elle reprit le chemin des tavernes. De la s'en suivit une crise pas possible et à nouveau Kynardin du faire appel à ses dons d'homme doux pour la maitriser.

Tu as vu ce qu'il à fait?! C'est honteux, oh rassure moi Kyn, je suis pas si laide hein?!

Lui riait aux éclats en l'entendant parler ainsi tout en lui faisant non de la tête. Consternée, elle soupira et prit un morceau de parchemin afin d'écrire à son tendre ses aventures et mésaventures.

Citation:
Mon tendre brun,

Alors comme ca on à la chance d'avoir un messager à ses pieds et en public qui plus est! Vous en avez de la chance vous! *rit* Enfin remarque, à Gien j'ai aussi une admiratrice, oui oui UNE, je crois que je lui ai tapé dans l'oeil, enfin au sens figuré du terme hein ^^ Je ne lui ai pas réellement frappé ce qui lui sert à voir, je ne suis pas aussi barbare. M'enfin bref, vous m'avez compris, je fais des ravages de partout moi Monsieur! Comme quoi, nous avons énormément de point commun.
J'espère que mon messager à néanmoins réussi à expliquer que j'étais à l'origine de ce terrible malentendu! J'aurais vraiment voulu être une petite souris et assister à la scène, car devant ma lettre j'ai beaucoup rit!

Par contre j'ai beaucoup moins rigolé en lisant que le procureur du Berry avait entamé à votre encontre un procès pour haute trahison. Ces berrichons sont d'une incompétences sans égales! Vous savez qu'ils refusent de passer un accord judiciaire avec nous afin d'héberger les brigands hm? M'est avis que ces derniers leurs reversent une partie de leur bénéfices des raptes pour pouvoir avoir un point de chute lorsque les procès pleuvent !!! Enfin bref, sachez que si vous revenez en Orleans, vous ne risquez plus rien du tout *sourit avec malice*.

J'ai hate de vous voir, j'espère rapidement, pour vous montrer l'horreuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur qu'un peintre à fait!!!! J'imagine que la Reyne à prit cette initiative pour l'ensemble du royaume, cette envie soudaine de faire peindre chacun de ses sujets! Et bien mon portrait est simplement horrible!!!! J'en ai honte, j'hésite entre le mettre au feu ou l'enterrer! Non mais jvous jure, pourtant il dessine à merveille les hommes, mais les femmes, une véritable catastrophe! Surement un peintre ayant un petit faible pour la gente masculine, enfin bref! Le drame de ma journée, vous n'avez pas idées!!!!

Je vous laisse sur ces quelques mots, attendant de vous lire plus longuement à votre prochaine étape, que j'espère en orleans!!!

Je vous embrasse.... oh hé puis vous n'avez qu'a imaginer comment et venir le chercher ce baiser! Car si j'ai été l'absente, c'est à votre tour de l'être et d'avoir tort!!!

Donc je vous embrasse.... comme ca et je vous dis à très très vite!

Avec tout mon amour,
Ilote!


La jeune fille plia la lettre et l'envoya, la bonne humeur revenue. Drole d'état, changement d'humeur constant. Si elle n'avait pas été sage dans la Loire, on aurait pu croire que la jeune fille avait été fécondée ^^
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Musaraigne
Quand la poisse vous colle à la peau.

Comment avait il pu oser une escapade en ville ? C'était pure folie... croyez moi ! Voilà que le voyageur, après avoir quitté le Berry en catastrophe... se retrouvait dans une situation tout aussi inconfortable et chaotique en Touraine. A croire qu'il n'existait plus dans le royaume un seul endroit calme et reposant... Pauvre monde... pauvre monde, je vous le dis !

Certains se lancent dans un tour du monde touristique... Les Dieux avaient sans doute décidé que Musaraigne se lanceraient dans un tour du monde des geôles ! Tout ça pour dire qu'à défaut de connaître les auberges des villes traversées, le voyageur découvrait les unes après les autres les paillasses des prisons du royaume de France ! D'ailleurs, il commençait à réfléchir sérieusement à rédiger un petit guide touristique des bonnes prisons françaises !

Finalement, on ne dormait pas si mal en prison, si on omettait les odeurs d'urine et d'alcool des ivrognes ramassés sur le trottoir... Tiens en parlant de trottoir... En prison, il avait discuté un moment avec une jolie Dame de plaisir qui occupait la cellule en face de la sienne. Et en fin de matinée, un garde était venu les sortir de leur rêverie solitaire pour les jeter à nouveau dans la rue. La Dame de plaisir - c'est plus beau que fille de joie - lui avait proposé de partager un verre. Sans trop savoir pourquoi, il avait accepté... C'était une jeune femme pleine de vie, d'énergie et d'espoir malgré les égratignures de la vie. Il n'y avait aucune vulgarité chez elle. Elle dégageait une profonde douceur. Il avait fallu très peu de temps à Musa pour savoir qu'elle portait en elle la vie. Mais que leur réservait donc l'avenir ?

Après ce moment étrange mais agréable de discussion simple, ils s'étaient dit simplement au revoir... Il l'avait regardée partir avec cette tristesse de résignation au fond des yeux... Il ne pouvait rien faire pour l'aider. Une fois seul à sa table, il sortit de sa botte deux parchemins et de quoi écrire. Par qui commencer ? La jolie fleur de Lorraine ou à l'inverse la pétillante Roussette ? Les difficultés des derniers jours faisaient que Musa avait perdu totalement la notion du temps... Laquelle avait écrit en premier ? Il avait beau se concentrer, il n'arrivait pas à s'en souvenir. Il décida donc de commencer par la lettre la plus courte et la plus simple.

Citation:
Tours le 30 juin 1459,

Bonjour ma pétillante !

Vous connaissez mon grand cœur ! Alors, je vais résoudre votre souci d’œuvre d'art. (^^) La prochaine fois que vous m'écrivez... faites parvenir avec votre missive la fameuse toile horrible. Je serai heureux d'avoir avec moi un portrait en art moderne de votre joli frimousse !^^

Au fait, chère Roussette, comment pouvez vous imaginer, une seule seconde, que je puisse avoir tord ? Dans votre haute noblesse, ne vous a t'on pas appris que l'homme a toujours raison même quand il a tord ? (^^)

Sinon, je vais réfléchir à votre proposition de revenir en Orléanais. L'idée n'est pas idiote ! J'avoue ne pas y avoir tester les paillasses de la prison d'Orléans et ça manque étrangement à mon palmarès !

Et vous comment allez vous ? Où en êtes vous avec votre adorable ami dont vous avez omis de m'écrire le nom ? Est il mieux ou moins bien que votre cousin dans le domaine ... "A califourchon" ! Je suis certain que vous savez à quoi je fais allusion, ma chatte aux yeux d'émeraude !

Êtes vous toujours à Montargis ? Je n'ai malheureusement pas le temps de vous écrire plus longuement. Il faut que je réponde à une longue et affreusement troublante lettre de la belle Ryxende. Cette adorable femme a le chic pour me rendre totalement chèvre !

Prenez soin de vous ma flamboyante rousse !
Vos éclats de rire et votre douce malice me manquent terriblement.

Je vous embrasse... Hum... Je vous laisse le soin d'imaginer comment, où, pourquoi ....

Musaraigne


Il roula le parchemin et le remit à un coursier qui prenait la route pour Gien. En regardant l'homme partir, Musaraigne se demanda à combien de jour de marche était il de Gien et de la Roussette...
Musaraigne
Fatigué de s'être réveillé aux aurores pour travailler, en ce milieu d'après midi, Musaraigne s'était allongé tranquillement sous un arbre. Il profitait de ce moment de sérénité pour ne penser à rien... Ecouter le chant des oiseaux, sentir l'air circuler sur son visage... un pur moment de bonheur ! Se ressourcer avait toujours été un besoin vital chez lui. Il avait un certain nombre de lubie comme celle là....Peut être qu'un jour, la roussette découvrirait toutes ces petites choses qui le faisait être lui ! Il sourit à cette idée. Mais pourquoi continuait il de penser à elle malgré la distance et le temps qui les séparaient ... Ça restait inexplicable pour lui. Ils auraient du se lasser... l'un comme l'autre... L'oubliait elle ? Peut être...

C'est alors que soudainement, ses pensées allèrent jusqu'à la savoureuse Mirabelle de Lorraine. Les trois dernières lettres de la belle l'interpellaient étrangement. Avant ces lettres, il s'était résigné et avait finit par admettre qu'elle et lui n'étaient finalement pas fait pour être ensemble, qu'ils avaient fait fausse route et que ce n'était pas un amour conjugal mais une amitié intense qui les unissait... Malgré ses efforts, Musaraigne avait fini par conclure que ça ne marchait pas. C'était même devenu une évidence pour lui ! La place que la Belle Lorraine occupait dans son coeur, lui resterait acquise dans une amitié profonde... mais il n'y avait pas d'amour passionnel réciproque entre eux, c'était devenu clair dans l'esprit du voyageur... Puis, il y avait eu ces trois lettres enflammées de la part de Ryxende, trois lettres pleine d'émotion et d'amour... Jamais encore, la Belle Lorraine ne lui avait écrit de tels mots. Il en avait été profondément déconcerté... et il l'était encore... Alors que les choses étaient redevenues limpides dans son esprit... voilà que tout était à nouveau confus. L'image des deux femmes se mélangeait à nouveau dans son esprit... le doute des bons ou mauvais choix se réinstallait dans son esprit. A nouveau, il ne savait plus dans quelle direction aller !

Soudainement, une profonde envie de parler avec Iloa le poignarda en plein coeur. Ne pouvant assouvir son besoin, il se décida à lui écrire une fois encore.

Citation:
Tours, le 1 juillet 1459,

Pétillante... Pétillante où êtes vous...
Flamboyante, flamboyante que faites vous ?

Comment ça, mon démarrage de lettre est non conventionnel... Et alors, ça vous choque ?
Hum, j'en doute quand je repense à la façon dont vous m'auriez bien dévoré dans la Loire...

Bien que je n'ai pas eu de réponse à mon dernier courrier... je vous écris parce que j'ai étrangement envie de vous parler. Oui, envie de vous sentir là à coté de moi... et que nous discutions ! Vous allez à mon avis, trouver mon sujet de conversation un peu marrant... enfin, ça me turlupine donc, je vous en fais part.

Suite à des lettres troublantes de Ryxende, je lui ai écrit très longuement. Mais bizarrement, j'ai tout autant envie d'aborder le même sujet avec vous... du moins en partie. Je vais coucher mes mots d'une façon sans doute maladroite sur ce papier... vous n'êtes en rien obligé de me répondre. Mais moi, j'ai besoin de vous les écrire.

Voilà en gros les réflexions qui occupent mon esprit depuis les derniers courriers de Ryxende. Qu'est ce qui m'attire chez chacune de vous deux ? Et qu'est ce que j'ai envie ? Je sais parfaitement que ce qui m'attire chez l'une est exactement l'opposé de ce qui m'attire chez l'autre. Ce que je veux dire...c'est que votre caractère joyeux qui m'attire est l'opposé du caractère extrêmement posé qui m'attire chez elle. Les exemples de ce type sont fort nombreux. Je me suis amusé à m'en faire une petite liste. Donc, je sais parfaitement ce que j'aime chez chacune de vous deux et pourquoi j'aime ces traits de caractère chez vous...

Mais j'ai aussi réalisé que si le brin de folie qui manque à Ryxende me pèse par moment... sans doute que votre "euphorie permanente" me pèserait aussi. Donc ma question est : Est ce que vous et moi arriverions à discuter sérieusement de choses profondes ensemble ou est ce que toute conversation tournerait à la "blague sans intérêt"? Je n'en sais rien... Le temps que nous avons passé ensemble ne me permet pas de le savoir ! Là où j'ai des réponses concernant Ryxende, je n'en ai pas vous concernant. Même si c'est tout à fait logique... vous êtes pour moi l'inconnue.

Les mots qui vous suivrent... risquent de vous choquer encore davantage. Dans la Loire, j'ai eu profondément envie de vous... Et quand je pense à vous, j'ai toujours et encore cette profonde envie de vous prendre, de sentir votre souffle se saccader, de vous entendre vous laisser aller aux gémissements sous mes caresses,... Mais je m'interroge sur la source même de mon envie... Ai je envie de vous par soif de curiosité de vous découvrir en pleine ascension vers l'extase ? Ai je simplement envie de savoir comment vous êtes quand vous gravissez les montagnes du plaisir ? Oui, j'ai étrangement envie de savoir comment vous êtes dans ces moments d'intimité... Mais et après ? Ressentirai je encore la même envie de vous ou à l'inverse l'intérêt que je vous porte disparaîtra ? Pourquoi ai je eu autant envie de vous à Gien... alors qu'à Blois, je n'ai pas ressenti cela ?

Je n'arrive pas à trouver ces réponses... et étrangement, j'ai besoin de ces réponses pour avancer. Jusqu'à aujourd'hui, mes pas me ramenaient vers vous. Aujourd'hui, je ne sais pas si je fais bien ou pas... J'ai prévenu Ryxende de ma remontée vers Gien... mais je lui ai également proposé de la retrouver où elle voulait si elle souhaitait qu'on se revoit..

Je suis désolé pour la longueur de ma lettre... J'espère que vous ne me tiendrez pas trop rigueur pour son contenu confus et qui peut peut-être blessant... Je ne sais pas.

Ma flamboyante, si vous le permettez encore, je vous embrasse!

Musaraigne


Musaraigne se dirigea vers la ville pour trouver un messager. Aaah, les femmes allaient le ruiner, c'était une évidence ! Toutes ses maigres économies passaient soit dans les poches des brigands, soit dans l'achat de parchemins et dans le financement de coursiers... Bientôt, il allait finir par devenir tout maigre... je vous le dis !
Iloa
[De retour à gien, le 1er Juillet 1459, enfin!!]

Il était enfin là, face à elle après une interminable et douloureuse attente, bien qu'elle n'eut en rien regretté d'avoir laisser le brun repartir sur les routes. Il avait eu le temps de réflechir, de peser le pour et le contre d'une relation avec une jeune femme de plus de 15 ans sa cadette et, pour la plus grande joie de la rouquine, Musaraigne avait retrouvé le chemin de l'Orléanais. Iloa n'en croyait pas ses yeux, son imagination lui jouait elle des tours? Elle sentait presque son souffle sur son visage, les emmeraudes de la pétillante plongées sans retenue dans les ébènes du voyageur. Iloa se mordillait la lèvre inférieure, osant à peine y croire. Prenant une grande inspiration, elle tendit la main avec douceur jusqu'à la joue de son jouteur, laissant glisser le bout de ses doigts sur sa peau douce. Son coeur battait un peu plus vite à chaque centimètre parcouru. Puis elle replia la main pour n'en laisser que l'index de déplier et le glissa sur ses lèvres, lèvres qu'elle avait désiré, qu'elle avait rêvé des jours et des nuits. Doucement, elle approcha son visage de celui de l'être aimé, car elle le savait, ses sentiments n'étaient pas passagers, afin de déposer avec pudeur et maladresse un tendre baiser.

Iloa se recula, les joues rougies, le sang lui battant les tempes, confuse. Mais le brun lui agrippa la nuque avec fermeté et pourtant extrême douceur, la collant à lui et lui dévorant le cou. Soupirant, Ilote se laissa aller à ses désirs qu'elle réprimait la minute d'avant. Ses mains fines parcouraient le dos de Musa jusqu'à son échine, passant avec délectation sous ses braies afin de se saisir de ses fesses musclés. Puis elle le délesta de sa chemise, regardant son torse avec une fausse timidité, le caressant avec envie. La chaleur l'envahissait, ses pensées vagabondaient à n'en plus finir, son bas ventre humidifiant sous le poids des caresses de son amant. Son brun la souleva dans un baiser passionné et l'allongea sur une table de la taverne, remontant la houppelande sur les cuisses de sa maitresse et s'aventurant à la quête d'un plaisir mutuel. Les premiers baisers sur les cuisses firent frémir la jeune maitresse, les premiers coup de langue quant à eux la firent gémir, doucement d'abord, gémissements qui se transformèrent peu à peu en cris et en hurlements de plaisir. Iloa n'arrivait pas à contenir en elle tout ce qu'elle éprouvait, cet état de béatitude dans lequel elle ne controlait plus aucune partie de son corps, esclave de son plaisir. L'extase arriva, ses cris stridents surement audibles de l'extérieur.

Sursaut! La giennoise ouvrit les yeux, en sueur, la main entre les cuisses, haletante comme jamais. Un rêve, tout cela n'avait été qu'un rêve, plein de sensation certes, un orgasme en ayant même découlé, mais il n'en restait pas moins un rêve. Les spasmes la tiraillèrent quelques minutes, la belle allongée sur son lit, le regard dirigé vers le plafond, les idées dans le brouillard. Jamais elle n'avait ressenti cela, jamais elle ne s'était caressé dans son sommeil. Son souffle retrouvé, elle dit à voix haute:


Mais pourquoi provoque t'il ca en moi?

Elle se leva, le soleil déjà haut puis se dirigea dans la salle d'eau. Il fallait faire la toilette des vices auxquels elle venait de céder. Une fois propre, elle se regarda dans le miroir et fustigea contre elle même.


Arrête de penser un peu à lui!!!! Tu n'en à pas le droit, ca suffit!


Mais elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas cesser de penser à lui. Le sentiment qu'il provoquait en elle était trop agréable. Iloa était dans un état de bien être ambiant depuis qu'elle l'avait revu et depuis, elle avait un besoin irrépressible de lui. La belle descendit les escaliers et se posa sur un fauteuil, vetu d'un peignoir en soie. Elle recroquevilla ses jambes, posa son menton sur ses genoux tout en entourant ses jambes de ses bras et se mit à penser. Où était il? Pensait il à elle? Est ce que son chemin avait une troisième fois croisé celui de brigands? Iloa aurait tant aimer le retrouver, sauté dans une calèche sans penser à rien d'autre que son propre bonheur, et quitter le duché à sa recherche. Mais ses fonctions l'en empêchaient.

Nouveau sursaut! Pour la seconde fois, on frappa à sa porte, surement le même messager, lui seul avait l'adresse de sa demeure. Iloa se releva à la hate, referma avec fermeté son peignoir, et ouvrit la porte. L'homme face à elle souriait, lui tendant une lettre avec un petit sourire curieux. Iloa le fit entrer, lui offrant un clin d'oeil magnifique. Entre eux naissait une complicité sans égale et la belle était bien décidée à partager avec ce blondinet les mots délicieux de son beau. Oh bien sur, elle ne lui ferait pas lire, mais lui raconterai le plus gros de la lettre. En attendant, elle lui indiqua les placards et le laissa y dégoter de quoi se nourrir.

Son regard parcouru la lettre, son coeur se serra parfois, mais elle n'était pas triste. Musaraigne était sincère avec elle, la rouquine pouvait aisément lui faire confiance et ca, elle aimait. Il ne jouait pas, ne trichait pas. Aussi elle lui répondit sur le champs.

Citation:
Voyageur de mon coeur,

Je vous écris ces mots de Gien que j'ai regagné il y à quelques heures à peine. Je comprend vos doutes, vos questions, vos raisonnements et ne peux vous en vouloir pour cela. Car s'il est vrai que tout deux nous nous attirons d'un point de vue charnel, il est tout aussi vrai que nous ne nous connaissons en réalité que très peu. Néanmoins, l'une de vos questions me fait sourire, serais je capable d'entretenir avec vous une discussion sérieuse. Il est vrai que je suis par bien des cotés une petite fille dynamique, proche de l'hyperactivité et que cela peut en effrayer plus d'un. Mon comportement ne me créé pas que des amis, je me doute que vous le savez. Mais je suis femme intelligente, ayant reçu une éducation, même si je ne l'applique que lorsque cela m'arrange.

De part mes fonctions ducales, que ce soit au conseil ou aux ambassades, je me dois d'être posée et sérieuse, de faire face à des situations dans lesquelles l'amusement n'a en rien sa place. Si en taverne j'ai cette facilité déconcertante à la déconnade, il est des moments ou la situation exige que je sois plus concentrée et sérieuse. Si nous devions avoir une conversation sérieuse, comme c'est le cas en ce moment, sachez mon tendre voyageur que je rayerais le temps qu'il faudra mon comportement puéril au profit d'une attitude plus mure.

Mon éducation des plus stricte est surement à l'origine de ma fougue actuelle, mais je ne blâme pas mes parents ni ma perceptrice. J'ai ca pour moi, je sais faire preuve de beaucoup de discernement et j'ai une capacité à m'adapter à de nombreuses situations. Nous nous connaissons à peine mon ange, mais pourtant je sais qu'au dela de l'amusement, mes sentiments à votre égard sont tous ce qu'il y a de plus sérieux. Et croyez moi, s'il est une chose avec laquelle je ne plaisante pas, c'est l'amour. Bien que j'ai envie de jouer avec vous à des jeux dangereux, je dois vous confier qu'il m'est arrivé à certain moment de m'imaginer avec vous, au coin d'un feu, à parler politique entourés d'enfants... de nos enfants. Je sais que tout cela est très précipité, mais tout ca pour dire que je ne veux pas uniquement jouer, je désire quelque chose de concret, de fondé. Dans un couple, il faut un juste milieu ne croyez vous pas? Un peu de rire, un peu de sérieux, et voila une famille épanouie. Je suis apte à faire les deux, vous le découvrirez bien assez tôt.

Je déplore que vous pensiez à rebrousser chemin, alors pour vous prouvez la véritable nature de mes sentiments, je prend dès demain le chemin pour Blois, lieu de notre rencontre si lourde de sens pour moi. Cette ville aura à jamais un quelque chose que les autres n'auront jamais. Si vous pensez que vos sentiments à mon égard sont suffisamment forts, alors vous m'y rejoindrez. Vous seul êtes maitre de votre destin. Ryxende la femme posée et réservée, ou moi, plus dynamique mais sachant faire preuve de tempérance lorsque le moment l'exige, à vous de faire votre choix. Je prie le très haut pour que mes pas vous mènent vers moi, et croyez moi, si je renoue avec le seigneur, c'est que vous compter extrêmement à mes yeux.

J'accepte vos baisers, et si vous en voulez en retour, alors venez les chercher à Blois.

Tendrement,
Iloa


La jeune fille plia la lettre sans la relire. Plus que toutes les autres, celle ci sortait de ses tripes. Elle ne savait pas si elle ferait une bonne compagne, mais elle se donnerait les moyens de le rendre heureux. Après tout, elle n'était pas plus maladroite qu'une autre et portait à ce voyageur une tendresse qu'elle n'avait jamais porté à qui que se soit, même pas à Arthus. Iloa se dirigea vers le messager, lui raconta tout en détail, ayant à son tour besoin d'exterioriser ce qu'elle ressentait, puis elle lui tendit le parchemin. Elle lui donna suffisamment d'argent pour que les prochains échanges soient financés par la belle. Avant qu'il ne quitte la maison, elle lui confia un bracelet de cuir tressé par ses soins et demanda à son nouvel ami de le donner à Musaraigne.

Dis lui bien que je tien à lui d'accord.

Le blondinet acquieça et reprit le chemin, rebroussant chemin. Le coeur battant à tout rompre, elle se dirigea dans sa chambre et fit ses malles. Demain à la tombée du jour, elle prendrait la route direction Blois.
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