Iloa
[Gien le 20 Juin 1459]
Voila une semaine qu'ils s'étaient retrouvés, une semaine qu'elle l'avait observé, que tout deux s'étaient toisés sans se toucher. Un jeu de séduction s'était mis en place, mais au fond, c'était plus profond. Iloa n'aurait eu aucun mal à trouver du divertissement à Gien si elle l'avait voulu, pourtant toute son attention était portée sur ce voyageur. Tout deux s'était rencontré à Blois plusieurs semaines plus tôt, le voyageur faisant une escale et ayant rencontré la belle au détour d'une taverne. Quand il lui avait fallu reprendre la route, ils s'étaient écrit plusieurs jours et s'étaient enfin retrouvés. Elle n'aurait su s'expliquer pourquoi, mais dès qu'elle l'avait vu il s'était passé un petit quelque chose en elle. La rouquine avait confié à une personne qu'elle pensait être son amie, son envie, son désir, qu'elle éprouvait pour le brun, mais elle savait n'avoir aucune chance. Ryxende, une femme pleine de mystère, habitait la vie de Musaraigne. Musaraigne, le nom était prononcé et il ne s'échappait pas des pensées de la belle.
D'ailleurs, depuis son second départ, de Gien cette fois, Ilote tournait comme un lion en cage, alors qu'il avait quitté la ville depuis une journée seulement. Elle avait terriblement mal dormi, anxieuse de le savoir seul sur la route, esperant que son chemin ne croise pas un groupe de brigands. La nuit était bien entamée mais la belle ne dormait toujours pas, se tournant et se retournant dans son lit. Et s'il ne revenait pas, s'il était mieux avec Ryxende? Après tout il était avec elle depuis de nombreux mois et devait surement se plaire avec, sans quoi ils ne seraient plus ensemble. Si Musaraigne l'oubliait, tout simplement, si elle n'avait été qu'une souffle d'air pur dans sa vie? Si il avait voulu goutter sans vraiment céder, aux plaisirs que procurent la jeunesse? Le soleil ce levait déjà et la belle n'avait pas dormi ne serait ce qu'une minute. Pourtant elle ne se sentait nullement épuisée, au contraire, elle avait de l'énergie à revendre. Ses nerfs la tenaient éveillée et elle s'était levée d'un bon, le soleil jouant sur ses joues déjà bien rouges. Elle passa négligemment une belle robe et couru sur les remparts. En effet, heureusement pour elle, ses cousins arrivaient à Gien, permettant à la cadette de la famille d'oublier l'espace de quelques heures le départ de son voyageur, si tant est que cela ait été possible. Debout, aux cotés des meneurs et des maréchaux, Ilote scruta l'horizon à la recherche d'une calèche et pour ne pas ressasser sa tristesse, elle fit la causette aux membres en poste. Soudain la calèche familiale se fit entendre et Iloa couru comme une forcenée à la rencontre de sa famille. Son cousin et sa femme étaient enfin là, pour s'installer avec le reste de la famille dans la rebelle. L'accueil avait été chaleureux, comme la pipelette savait en faire. Tous allèrent en taverne fêter cette arrivée puis Iloa prit le chemin des ambassades.
Le château était animé, les gens courraient partout, surement un diner diplomatique en vue. Ilote ne dénotait pas dans cette ambiance électrique, elle qui était survoltée, elle en profita donc pour mettre tous ses dossiers à jour et il y en avait pas mal. Elle avait boudé son bureau tout le temps que Musaraigne avait été à Gien, il fallait donc rattraper le retard et reprendre les bonnes habitudes. Et puis le temps qu'elle passait dans les dossiers diplomatiques, les histoires de frontières fermés, d'accord judiciaire, était autant de temps qu'elle ne passait pas à se lamenter sur le départ de son Musa. Quelques heures plus tard, elle changea d'aile et se dirigea au conseil ducal, la encore pour faire son travail largement mis de coté durant une semaine. Les procès devaient avancer, elle se mit donc une grosse claque et rattrapa tous son retard en quelques heures à peine.
N'ayant plus rien à faire au sein du chateau, elle prit la sortie et décida d'aller au bord de la Loire. Non décidément, elle n'arrivait pas à se le sortir de l'esprit, sa voix résonnant dans sa tête comme la plus mélodieuse des chansons. Elle prit place près de son chêne préferé, celui qui bizarrement avait attiré le brun, et l'encercla de ses bras. A chaque fois elle se défiait d'en faire le tour, mais il aurait fallu au moins trois hommes pour y parvenir. La tête posée contre son tronc, la main droite caressant l'ecorce, Ilote prit une grande bouffée d'air. Son coeur battait à tout rompre, elle était triste. L'une des premières fois qu'elle ressentait ce sentiments étranges, comme si Musaraigne était parti avec un morceau d'elle. Soupirant, elle relacha son étreinte, retira ses chausses et plongea ses pieds dans l'eau froide. Elle esperait qu'il ne serait pas trop long, qu'il ne l'oublirait pas et qu'il tiendrait sa promesse. Le soleil abordait son déclin majestueux et il était temps pour la belle de prendre le chemin de chez elle, enfin exténuée. Sur le bord de sa fenêtre, la rouquine trouva une belle colombe, volatile qu'aimait tout particulièrement son correspondant. Affichant un sourire franc, elle soulagea le volatile de son papier et le dévora des yeux. Ses pupilles s'emplirent de larmes, larmes de joies, et sans plus attendre elle répondit à l'homme qui hantait son coeur. Les mots issus du plus profond d'elle couchés sur le vélin, elle envoya la colombe apporter le message au voyageur. Puis elle prit le chemin de son lit, sereine, et s'endormit en quelques secondes à peine.
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Voila une semaine qu'ils s'étaient retrouvés, une semaine qu'elle l'avait observé, que tout deux s'étaient toisés sans se toucher. Un jeu de séduction s'était mis en place, mais au fond, c'était plus profond. Iloa n'aurait eu aucun mal à trouver du divertissement à Gien si elle l'avait voulu, pourtant toute son attention était portée sur ce voyageur. Tout deux s'était rencontré à Blois plusieurs semaines plus tôt, le voyageur faisant une escale et ayant rencontré la belle au détour d'une taverne. Quand il lui avait fallu reprendre la route, ils s'étaient écrit plusieurs jours et s'étaient enfin retrouvés. Elle n'aurait su s'expliquer pourquoi, mais dès qu'elle l'avait vu il s'était passé un petit quelque chose en elle. La rouquine avait confié à une personne qu'elle pensait être son amie, son envie, son désir, qu'elle éprouvait pour le brun, mais elle savait n'avoir aucune chance. Ryxende, une femme pleine de mystère, habitait la vie de Musaraigne. Musaraigne, le nom était prononcé et il ne s'échappait pas des pensées de la belle.
D'ailleurs, depuis son second départ, de Gien cette fois, Ilote tournait comme un lion en cage, alors qu'il avait quitté la ville depuis une journée seulement. Elle avait terriblement mal dormi, anxieuse de le savoir seul sur la route, esperant que son chemin ne croise pas un groupe de brigands. La nuit était bien entamée mais la belle ne dormait toujours pas, se tournant et se retournant dans son lit. Et s'il ne revenait pas, s'il était mieux avec Ryxende? Après tout il était avec elle depuis de nombreux mois et devait surement se plaire avec, sans quoi ils ne seraient plus ensemble. Si Musaraigne l'oubliait, tout simplement, si elle n'avait été qu'une souffle d'air pur dans sa vie? Si il avait voulu goutter sans vraiment céder, aux plaisirs que procurent la jeunesse? Le soleil ce levait déjà et la belle n'avait pas dormi ne serait ce qu'une minute. Pourtant elle ne se sentait nullement épuisée, au contraire, elle avait de l'énergie à revendre. Ses nerfs la tenaient éveillée et elle s'était levée d'un bon, le soleil jouant sur ses joues déjà bien rouges. Elle passa négligemment une belle robe et couru sur les remparts. En effet, heureusement pour elle, ses cousins arrivaient à Gien, permettant à la cadette de la famille d'oublier l'espace de quelques heures le départ de son voyageur, si tant est que cela ait été possible. Debout, aux cotés des meneurs et des maréchaux, Ilote scruta l'horizon à la recherche d'une calèche et pour ne pas ressasser sa tristesse, elle fit la causette aux membres en poste. Soudain la calèche familiale se fit entendre et Iloa couru comme une forcenée à la rencontre de sa famille. Son cousin et sa femme étaient enfin là, pour s'installer avec le reste de la famille dans la rebelle. L'accueil avait été chaleureux, comme la pipelette savait en faire. Tous allèrent en taverne fêter cette arrivée puis Iloa prit le chemin des ambassades.
Le château était animé, les gens courraient partout, surement un diner diplomatique en vue. Ilote ne dénotait pas dans cette ambiance électrique, elle qui était survoltée, elle en profita donc pour mettre tous ses dossiers à jour et il y en avait pas mal. Elle avait boudé son bureau tout le temps que Musaraigne avait été à Gien, il fallait donc rattraper le retard et reprendre les bonnes habitudes. Et puis le temps qu'elle passait dans les dossiers diplomatiques, les histoires de frontières fermés, d'accord judiciaire, était autant de temps qu'elle ne passait pas à se lamenter sur le départ de son Musa. Quelques heures plus tard, elle changea d'aile et se dirigea au conseil ducal, la encore pour faire son travail largement mis de coté durant une semaine. Les procès devaient avancer, elle se mit donc une grosse claque et rattrapa tous son retard en quelques heures à peine.
N'ayant plus rien à faire au sein du chateau, elle prit la sortie et décida d'aller au bord de la Loire. Non décidément, elle n'arrivait pas à se le sortir de l'esprit, sa voix résonnant dans sa tête comme la plus mélodieuse des chansons. Elle prit place près de son chêne préferé, celui qui bizarrement avait attiré le brun, et l'encercla de ses bras. A chaque fois elle se défiait d'en faire le tour, mais il aurait fallu au moins trois hommes pour y parvenir. La tête posée contre son tronc, la main droite caressant l'ecorce, Ilote prit une grande bouffée d'air. Son coeur battait à tout rompre, elle était triste. L'une des premières fois qu'elle ressentait ce sentiments étranges, comme si Musaraigne était parti avec un morceau d'elle. Soupirant, elle relacha son étreinte, retira ses chausses et plongea ses pieds dans l'eau froide. Elle esperait qu'il ne serait pas trop long, qu'il ne l'oublirait pas et qu'il tiendrait sa promesse. Le soleil abordait son déclin majestueux et il était temps pour la belle de prendre le chemin de chez elle, enfin exténuée. Sur le bord de sa fenêtre, la rouquine trouva une belle colombe, volatile qu'aimait tout particulièrement son correspondant. Affichant un sourire franc, elle soulagea le volatile de son papier et le dévora des yeux. Ses pupilles s'emplirent de larmes, larmes de joies, et sans plus attendre elle répondit à l'homme qui hantait son coeur. Les mots issus du plus profond d'elle couchés sur le vélin, elle envoya la colombe apporter le message au voyageur. Puis elle prit le chemin de son lit, sereine, et s'endormit en quelques secondes à peine.
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