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[RP] Loin des yeux, loin du coeur?

Iloa
[2 Juillet, l'instant avant le départ]

Houppelandes, bustiers les plus sexy, lingerie fine venue de Paris, chemise, braies, Iloa avait tout mis dans sa malle. Elle n'avait pas oublier d'ajouter quelques paires de chausses, des rubans pour nouer à sa guise ses cheveux ainsi que son eau de jasmin. La rouquine du s'assoir sur la malle pour parvenir à la fermer, décidément les femmes ont un don pour ne pas voyager léger! Elle la tira de toute ses forces mais elle n'eut d'autre choix que de faire appel à l'un de ses voisins pour qu'il ne l'aide à monter ses effets personnels dans la calèche.
Triomphe était dans le champs en train de galoper et la rouquine le tira à contre coeur de ses amusements afin de l'atteler elle même. Bien sur, elle aurait largement pu s'offrir les services de quelques domestiques mais la pétillante avait le plus grand mal à supporter que l'on exploite une autre personne pour faire ce qu'elle même pouvait aisément faire seule. Bien qu'en réalité, une cuisinière n'aurait pas été de trop, les dons culinaires de la cadette étant inexistant. Son coeur battait la chamade, prêt à rompre tant l'angoisse était présent en la jeune fille. Fini de rigoler, les choses devenaient sérieuses pour elle, il ne s'agissait plus d'une simple amourette, d'un jeu de séduction... c'était très concret pour elle. La jeune femme désirait plus que tout partager sa vie avec Musaraigne, son beau brun fugace. Elle désirait voyager avec lui, se poser de temps à autre, totalement faite à l'idée que la politique pouvait attendre quelques années. Après tout elle était jeune, avait la vie devant elle, rien ne pressait pour sa carrière. Alors que Musa, lui, risquait de lui échapper à chaque instant.

Le tout puissant jouait avec la jeune fille à un jeu bien cruel... Donner puis reprendre, cela avait toujours été ainsi, à commencé par Ectelion, puis Arthus, alors non, elle ne se laisserait plus faire! Elle avait décidé de mettre un grand coup de savate dans ce qu'on appel "le destin" et de prendre la route de Blois. Elle priait à user les oreilles de Dieu pour que celui qui avait su percer la carapace pourtant solide de la belle la rejoigne. Son étalon fermement arnaché à la carriole, Iloa monta et prit les rennes. Elle passa chercher Fleure chez Garrus, puis toutes deux prirent le chemin de la ville qu'Iloa n’oublierait jamais. Néanmoins, elles durent faire un petit détour par la demeure familiale afin de prévenir Euphémie, gouvernante et maman de coeur de la flamboyante, qu'elle serait absente ces prochains jours, qu'elle ne savait pas quand elle rentrerait et qu'il était donc non nécessaire de lui préparer le repas. Iloa sourit à sa tendre Phémie puis enfin, elle dévala les routes caillouteuses menant à Blois.


[Sur la route]

La route était bien accidentée, les cailloux crissaient sous les roues de la calèche, son cheval glissant de temps à autre. Les deux amies parlaient, de tout, de rien... enfin surtout de tout. Tout? Musaraigne, Garrus, étaient le tout respectif. Iloa expliquait à son amie ce qu'elle éprouvait, le drole de sentiment qui était né en elle, d'abord attirance physique devenue peu à peu amour. Elle expliquait qu'elle avait l'impression qu'une partie de son coeur lui avait été arraché quand elle était loin de lui, mais que dès qu'il était à ses cotés, le bonheur était entier et inébranlable. Le chemin se passa rapidement, la nuit tombée sur les deux jeunes femmes. Iloa priait pour ne pas tomber sur des brigands et se faisait violence pour ne pas trembler comme une feuille. Pas qu'elle avait peur de trépasser, mais elle ne voulait pas être en retard à son rendez vous avec l'élu de son coeur. Comme quoi, ca rend drôlement con l'amour parfois. La jeune rouquine scrutait les horizons, plissant les yeux, sa vue dérangée par la pénombre ambiante. Heureusement, elles n'avaient croisées personnes et au coeur de la nuit, elles arrivèrent à Montargis.

Iloa aurait voulu continuer, ne pas s'arreter, mais son étalon protestait. Il était mort de fatigue et il meritait bien une pause. Fleure, elle, dormait comme un bébé dans la calèche. La cadette se résigna, prépara une couche, trop préoccuper pour avoir le coeur de partir à la recherche d'une auberge prète à les accueillir. Elle sortie des couvertures, les installa de facon à faire une couche confortable au fond du carrosse et s'y allongea, partant dans ses rêves, ou plutot cauchemars.


[L'inconscient est parfois bien cruel!]

Elle était à Blois, exténuée, cernée, affreuse, mais à Blois. Fleure n'avait pas eu le temps de dire ouf que la pétillante avait sauté de la charrette pour demander au service des douanes si Musaraigne avait montré le bout de son nez, courant à n'en plus pouvoir. Elle était dans un drole d'état la rouquine, je vous le dis, entre joie et terreur, éclatant de rire et pleurant à la fois. Non décidément, elle avait du mal à résister à la pression amoureuse, trop impatiente de savoir si elle avait eut raison d'y croire si fort, d'esperer, de se laisser aller à aimer. La porte des douanes fut ouverte avec fracas, et sans prendre le temps de s'en excusée, le souffle court, les mains sur les hanches et le corps légerment courbé vers le bas pour reprendre sa respiration, elle demanda entre deux bouffée d'air:

Musaraigne... est'il.... là?

Elle n'avait rien pu dire d'autre, les douaniers la regardant comme s'il venait de voir la mort. Ses esprits reprit, tout du moins le peu qu'elle pouvait reprendre, elle soupira et leur répondit que c'était urgent, qu'une vie en dépendait, sa vie. Bon d'accord elle exagerait un peu, usait son don pour le mélodrame pour avoir ses informations, mais l'amour vaut bien quelques mensonges non? Les hommes épluchèrent les registres et firent un signe négatif de la tête. Le monde s'écroula autour de la belle, celle ci ne montrant pourtant pas son trouble. Elle remercia les douaniers avec un sourire sincère, quelque peu pincé, mais les hommes avaient surement prit ceci pour de la fatigue. Elle rejoignit les tavernes, riant, s'amusant, et faisant la pitre comme à son habitude. Personne ne percevait se tristesse, et pourtant... Pourtant ses rires extérieurs étaient autant de pleurs intérieurs, ses paroles légères autant de paroles violentes en elle. Iloa avait un don exceptionnel pour cacher ses émotions, mais quand l'émotion est trop forte... La jeune fille prit le chemin de sa chambre et craqua, à l'abris des regards indiscrèts. Ainsi donc il avait rejoint Ryxende, elle aurait du s'y attendre, mais son espoir était le plus fort. Une nouvelle fois, la rousse avait le coeur brisé.


[Le réveil, soulagement]

Les larmes avaient coulés sur ses joues brulantes, la couverture mouillée par les pleurs. Son coeur était serré, la jeune fille se sentait bizarre. Mais tout ca n'avait été qu'un cauchemar, un horrible cauchemar. Elle n'était qu'à Montargis, encore loin de Blois. Musaraigne était surement lui aussi en train de la rejoindre, un rêve n'est qu'un rêve, aussi affreux fut il. Prenant une grande inspiration, elle se dirigea au marché, laissant Fleure dormir encore un peu, acheta des fruits, du pain, du fromage et de quoi boire, puis les bras bien chargés, elle retrouva son amie reveillée. Toutes deux petit déjeunèrent puis reprirent la route, Iloa n'y tenant plus. Sur le chemin, elle avait ressenti ce besoin irrépressible de lui ecrire, ses doutes, ses peurs, ses envies. Elle se saisit donc d'un parchemin et d'une plume bien usée et se mis à écrire malgré les secousses.

Citation:
Mon amour,

Oh mon ange, mon chéri! Si vous saviez à quel point j'ai peur, à quelle point je pense à vous! Je suis sur la route de Blois, mes pas me mènent un peu plus vers vous. Avez vous reçu mon bracelet de cuir? Je sais que c'est là un bien maigre présent, mais je n'en ai pas de plus symbolique à vous offrir. En effet, ce bracelet je l'ai tressé avec mon père, l'un des rares moments de complicité que j'ai passé avec lui. Il ne m'a jamais quitté, jusqu'à hier, mais je pense qu'il sera tout aussi bien avec vous, preuve bien maladroite de mes sentiments envers vous.

Oh mon ange, mon chéri! Je vous en supplie, dites moi que vous me rejoignez, que vos pas vous menènt à moi, qu'enfin nous allons pouvoir nous laisser aller à nos sentiments. Je ne vous ferai pas de promesse ridicule, de vous aimer jusqu'à mon trépas, ou de ne jamais vous faire souffrir. Mais je jure que tant que je vous aimerai, je le ferai avec passion, tant que je vous aurez à mes cotés, je ne vous ferai pas souffrir volontairement. Oh bien sur, il n'est pas d'histoire sans verres cassés, sans pleures, sans doutes, sans disputes. Mais cela ne me fait pas peur, les tempêtes, je veux les affronter à vos cotés!

Oh mon ange, mon chéri! Mon coeur saigne de savoir que vous allez peut être rejoindre Ryxende. J'en ai rêvé cette nuit, arrivant à Blois, vous y attendant des jours et des nuits... en vain. J'ai si peur, je ne me reconnais pas, moi qui n'ai que rarement ressenti le besoin d'être auprès de quelqu'un. Oh je ne m'apitoie pas sur mon sort, je savais dans quoi je m'embarquais, enfin presque. Quelle histoire compliquée! Mais qu'importe, je me battrai pour nous, car je sais que cela peut fonctionné, que notre histoire n'est pas vouée à l'échec!

J'espère que vous viendrez chercher vos baisers auprès de moi.

Je vous a... *rature* Prenez soin de vous sur les routes.

Iloa


La jeune fille roula le parchemin et l'envoya par pigeon à l'homme qui avait fait d'elle une femme amoureuse.

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Musaraigne
Un chaotique retour à la civilisation

Musaraigne avait passé deux jours loin de tout et de tous. Il en avait profité pour se remettre de ses légères blessures occasionnées par les brigands et pour faire un certain vide. En ce lundi midi, il se décida à ouvrir et lire les différentes missives. Les lettres de Ryxende avaient touché Musaraigne et y avaient mis également un étrange doute dans son esprit. Même s'il avait fait l'effort de garder une parfaite neutralité sentimentale face à l'hypothèse d'une Ryxende enceinte, il ne pouvait nier que l'idée qu'elle puisse porter un enfant, un enfant de lui, ne le laissait nullement indifférent... Il avait donc répondu en priorité à la Belle Lorraine.

Maintenant, il était là à regarder avec amusement le bracelet de cuir envoyé par la jolie Iloa. Il le fit tourner un long moment entre ses doigts avant de l'accrocher à son poignet. Il sourit légèrement en lisant qu'elle se battrait pour eux car elle savait que ça pouvait fonctionner... Elle aussi avait parlé d'enfants. Décidément ! Enfin, là... il n'avait aucun doute, ce n'était que projection imaginaire ... On ne tombait pas enceinte sans rien faire !^^

Il se décida à prendre un parchemin et à lui répondre.


Citation:
Tours, le 4 juillet 1459

Très chère petite bulle,

D'abord merci pour votre bracelet de cuir qui a pris place à mon poignet.... gauche... pour ne point me ralentir quand je vous écris. ^^

La seconde nouvelle est que demain je serai à Blois comme vous. Mais, ne vous emballez pas ! J'ai rendez-vous avec Ryxende à Dijon mais je ne sais pas encore pour quelle date...vu qu'elle est partie visiblement sacrément au Sud. Il ne s'agit donc que d'un passage à durée indéterminée à vos cotés avant de rejoindre la petite Fleur de Lorraine. J'ai beaucoup de choses à vous dire... et comme je pourrai vous les dire de vive voix dès demain, j'avoue n'avoir guère envie de les écrire. Enfin, je dirai que la fainéantise l'emporte chez moi, à l'instant présent !

Cependant je vais relever malgré tout un point de votre dernière lettre : Vous avez écrit que vous vous battrez pour nous... J'avoue que c'est très flatteur ! Mais ma jolie pétillante, vous rendez vous seulement compte dans quoi vous vous embarqueriez avec un type comme moi ? Je vais vous énumérer rapidement une partie de ce qui rend un amour entre nous difficile voire concrêtement impossible.

Je suis votre aîné de 15 ans. Imaginez la tête de vos proches qui vous répèteront inlassablement que vous vivez et couchez avec votre père !
Je suis fauché comme les blés. Imaginez la tête de vos proches qui vous répèteront tout aussi inlassablement que vous viviez avec un gueux.
Je suis un homme non baptisé et sans conviction aristotélicienne. Imaginez la tête de vos proches qui vous répèteront tout aussi inlassablement que je vous conduis tout droit en enfer.
Je suis un homme qui est intellectuellement convaincu du besoin d'égalité entre les hommes et que le premier rouage à faire sauter pour obtenir cette égalité est l'abolition des privilèges de la noblesse et le partage des ressources entre tous... Vous imaginez les étincelles que je ferai dans votre milieu. Et je ne suis pas homme à me taire... donc ça ferait forcément des étincelles, Iloa !

Avez vous seulement conscience de toutes les embûches qui se mettraient entre nous ? Avez vous seulement conscience de tout ce que cela impliquerait pour vous ? Vous êtes un magnifique et précieux joyau, Iloa... mais nous sommes de deux mondes différents qui n'ont rien en commun !

En tout cas, demain, c'est en face à face que nous pourrons aborder ces sujets... Je suis à la fois impatient et anxieux à l'idée de vous revoir...

Je dépose un léger baiser sur votre front.
A très bientôt ...

Musaraigne

PS : Au fait, au sujet de votre notion de choix. Il existe trois choix et non deux, ma douce : Vous, elle et aucune. ^^


Il posa sa plume. Il hésita à faire partir son courrier... après tout demain... il serait dans le même lieu... Finalement si, il attacha le mot à la patte du pigeon et le fit partir pour Blois.
Iloa
[A Blois]

Il est des jours où tout va bien, le soleil irradie, la bonne humeur vous habite pour ne pas vous quitter. Dès le réveil, tout va bien, vous le savez, la journée sera bonne et agréable. Pour peu qu'il fasse chaud et que l'on puisse se baigner et tout est parfait. Mais il en est d'autre où tout va mal, des journées pleines de doutes, d'angoisses, d'incertitudes. La bonne humeur vous fuit, elle vagabonde loin, très loin de vous. Tout vous semble alors morne et inutile. C'est ce drôle de sentiments qui habitait ces derniers jours la rouquine, son sourire légendaire la quittant peu à peu au profit d'un regard préoccupé. Comment lutter contre une femme qui avait déjà prouvé à Musa tout ce qu'elle devait encore démontrer pour sa part? Comment aurait elle l'ombre d'une chance, elle qui n'était que douceur, pétillement et joie de vivre, quand celle qui était son opposé n'était que tristesse, tenebre et silence? Elle l'aimait pourtant, ca oui, mais lui? Qu'en était il de ses sentiments? Depuis que la Lorraine avait reprit la plume, Iloa avait l'étrange impression d'être de trop, celle qui dérange, de qui on se délie peu à peu.

Pourtant, elle le savait qu'elle n'était pas faite pour l'amour, elle avait assez souffert avec Arthus et voila qu'il en était de même avec Musaraigne. D'accord, la gamine allait peut être un peu vite en besogne, tirant des conclusions un peu hâtives. Mais comment ne pas douter quand on reçoit un vélin tel que ce dernier? Elle soupira, la jeune femme ayant l'impression que Musaraigne tentait de se convaincre que leur histoire n'avait pas d'avenir. Aussi, avec rage, celle qui vous sort du fond du ventre quand vous vous battez contre une injustice, et se mit à écrire. Qu'importe qu'il soit là le lendemain, il fallait que ca sorte.

Citation:
Très cher Musaraigne,

Je suis ravie de savoir que mon bracelet est à votre poignet et qu'il ne vous gene en rien pour écrire. Ce serait en effet facheux qu'il soit l'origine de votre silence *rit*.
Ainsi donc vous serrez à Blois demain mais ne dois pas m'en réjouir? Hum je suis navrée, mais je ne peux cacher ma joie de vous revoir enfin, même si je vous sens tellement distant avec moi depuis que Ryxende vous réécrit. Alors, qu'importe que cela vous plaise ou non, je suis ravie que vous soyez à Blois demain !

Vous citez des raisons qui ferait que notre relation serait soudainement impossible. Laissez moi vous prouver que vous vous tromper, pire, que je ne suis pas si différente que vous!

Vous êtes mon ainé de 15 ans, oui et...? Croyez vous que les couples n'aient pas moins de moyenne d'age?! Ma mère était de 20 ans la cadette de mon père et cela ne choquaient en rien! Ce qui choquerait, au contraire, ce que je sois avec un jouvenceau, que je prefere l'inexpérience à un homme ayant déjà vécue des choses. Un homme qui pourra me guider, me canaliser, me faire avancer dans les épreuves de la vie. Votre age n'est pas une faiblesse, elle est votre force. Ma famille serait davantage outrée que je m'entiche d'un homme sans expérience.

Vous n'avez pas le sous? Et où est le problème? J'ai de l'argent pour deux, pour trois, pour dix! L'argent ne fait pas le bonheur, la preuve en est, l'argent n'achete pas l'amour. Si j'avais le choix entre ma fortune sans amour, ou vous sans mon héritage, assurément, je vous choisirais sans hésiter une demi seconde!

Vous n'avez foi en rien, si ce n'est l'ame humaine. Combien de fois, dans mes courriers, je vous ai avoué ma foi ébranlée? A quel cadence vous ais je dis que le tout puissant n'est pas la personne en qui j'ai le plus de conviction? Je ne nie pas son existance, je dis juste que nous ne sommes pas en bon terme lui et moi et que je le sollicite presque jamais. Même si en ce moment, j'éprouve le besoin de demander à une force supérieure de m'aider avec vous.

Vous etes investi par l'égalité, ne le suis je pas? Avez vous vu une femme de compagnie? Un seul domestique à m'astiquer les bottes? Je suis femme qui n'aime pas les différences de castes, je haie que l'on traite les domestiques comme des moins que rien. Je me suis mis mon beau frere à dos, parce qu'il à selon moi manqué de respect à l'un des gardes du domaine familiale. Je parle avec les employés comme avec vous, égal à égal. Je partage donc votre conviction!


Dès lors, tout votre argumentaire tombe à l'eau! La question n'est pas ce que ma famille désire, mais ce que vous, vous désirez. J'ai la terrible sensation que vous n'avez plus cette envie, cette joie lorsque vous m'écrivez. Surement que je m'imagine des choses, je deviens presque parano, j'ai tellement souffert, tellement mis de carapace autour de moi, et vous, vous les avez fait tomber! Alors non, ce n'est pas juste! Je ressens des choses pour vous et voila que j'ai l'impression que vous allez m'abandonner, moi qui y crois si fort. N'aimez vous plus ma douceur, mon sourire, ma franchise?

Je vous souhaite bonne route.

Adieu les envies de baisers, bonjour les chastes bisous sur le front.

Iloa


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Iloa
[Blois, aux alentours de 19h, le 5 Juillet 1459]

Iloa l'avait revu, enfin, et tout le poids qu'elle portait sur ses épaules s'était envolé. Ils avaient été distant une bonne heure, deux peut être, se retenant chacun de leur coté de faire quelque chose qui puisse nuire à qui que ce soit. Et puis peu à peu ils s'étaient retrouvés, leur complicité avait reprit le dessus, riant, joutant, ou parlant tout simplement. Les moments légers et les instants de sérieux s'étaient succèdés uns à uns. Iloa prenait les choses comme elle venait, la boule au fond de son estomac désormais dissipée. Il était là, près d'elle et c'est tout ce qui comptait. Ils n'avaient pas parlé d'amour, ni même évoqué quoi que ce soit en début de journée. Et au fur des heures, ils s"étaient laissés allé à un sourire tendre, une caresse, une étreinte, un baiser et puis... et puis ils s'étaient donner l'un à l'autre, dans un échange doux et passionné. Puis les discussions reprirent, les risques de leur relation, la suite aussi. Et si Ryxende était enceinte? Non elle ne le priverait pas de son enfant et non il ne se priverait pas de la rouquine non plus. Un compromis, pour vivre heureux, tous ensemble. Le mot amour n'avait pas été prononcé, à part une fois, une seule fois, une phrase qui assurément marquerait à jamais la jeune demoiselle. "Je suis sur que nous pouvons vivre un amour, fort, très fort... il faut juste du temps". Du temps, du haut de ses 23 années et des quelques mois de plus, elle en avait à revendre du temps. Elle patienterait donc, le temps qu'il faudrait. Quittant la taverne, un peu plus tard, Iloa rejoint l'auberge dans laquelle elle avait prit pension. Un vélin et une plume en main, Ilote se mit à écrire à la seule personne à qui elle confiait tout, le moindre de ses secrets, son ainée.


Citation:
Ma soeur d'amour!

Je t'envoie ce petit courrier de Blois où il fait bon vivre. J'ai retrouvé Musaraigne et après quelques heures de distances mutuelles, surement pour nous protéger, nous nous sommes rapprochés. Nous nous sommes embrassés, tu te rend compte?! Oh oui, je me doute que tu t'en rend compte, tu es ma soeur après tout. Nous sommes allés un peu plus loin, jusqu'à nous offrir l'un à l'autre, et si tu savais quel amant attentif et avisé il est, tu es serais jalouse. *rit devant sa feuille*.
Il m'a aussi apprit quelques mots de breton, mais diantre que ce dialecte est compliqué! Je crois que pour trinquer il faut dire "oyaaa gante quelque chose" et pour dire bonne nuit, "nozvate". Je ne suis pas très sur de l'orthographe. Hum bizarre n'est ce pas. Père aurait du nous enseigner ce langage au lieu de l'anglois.

Je reprend la route à ses cotés demain direction Gien. Nous arriverons d'ici deux jours. Je t'aime, tu me manques terriblement!

Ta cadette,
Iloa.


Elle attacha le vélin et se laissa tomber dos le premier sur son lit. Ce soir, assurément, elle dormira comme une enfant.

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Musaraigne
Blois : Avant un nouveau départ : 6 juillet 1456

Après une nuit blanche, à tournicoter la situation dans tous les sens, sa décision était prise : Musaraigne donnait rendez-vous à Ryxende à Poitiers, ville neutre. Elle viendrait ou elle ne viendrait pas... mais lui il y serait et l'y attendrait.

Décision prise, Musaraigne était passé rapidement en taverne pour annoncer à la douce Iloa son départ imminent pour Poitiers. Une annonce qui avait eu lieu sans ménagement de sa part. A quoi ça servait de tergiverser ou de polémiquer ? A rien.

Il ne s'était pas attardé en taverne. En sortant, il s'était dirigé vers la Loire. Il y chercha un endroit calme et à l'abris des regards. Il y déposa ses affaires. Il ôta sa chemise de lin et ses chausses. Il s'approcha de la rive où il achoppa une pierre dont le roulé-boulé de celle-ci et le plouf final le firent sourire malgré le poids qui pesait lourdement sur sa poitrine depuis les derniers 48 heures.

Les rayons du soleil réchauffaient doucement la peau bistre de son dos alors qu'il observait son reflet brouillé dans l'eau. Il n'était ni heureux, ni malheureux par la situation. Il était profondément contrarié par la manière dont les différents évènements s'emboîtaient... Là les deux pieds dans l'eau froide de la Loire, il se demandait juste pourquoi il s'étonnait encore du manque de courage des êtres.

Puis il repensa à Iloa et à leur rapide rencontre du jour... Trop rapide rencontre, enfin c'était mieux que rien ! Les circonstances avaient fait que la Roussette et le Brun n'avaient pas eu une seule seconde d'intimité lors de cet échange. Peut être que c'était mieux ainsi... Mais il mourrait d'envie de la caresser une fois encore, de s'enivrer de ses fragrances intimes, de la sentir se laisser aller à ses désirs les plus inavouables.

Pour deux êtres se découvrant, leurs ébats de la veille avaient été étrangement passionnés. Malgré son inexpérience, Iloa n'avait pas cherché à recevoir des caresses pour atteindre son plaisir mais elle avait spontanément cherché à lui procurer du plaisir. Il était si rare que les gens donnent... Elle, elle avait d'abord donné, puis elle s'était offerte pour recevoir. Revoyant les images passer devant ses yeux, il en souriait encore béatement.

Son corps s'emballait à nouveau en pensant à la Flamboyante. Il fallait qu'il fasse redescendre sa température corporelle... Dans un mouvement agile, il se cambra légèrement en arrière et plongea sous l'eau pour disparaître. Il se mit à effectuer de grandes brasses sous marines. A bout d'air, il remonta à la surface. Il nagea longuement... Et ça lui faisait le plus grand bien.

Il ressortit de l'eau et s'allongea sur l'herbe pour sécher au soleil et au vent. Ses yeux se promenaient sur le ciel... mais il ne pensait à rien. Il s'assit. Après avoir observer les alentours, il se leva et alla cueillir quelques boutons d'or et quelques pâquerettes. Il les tressa soigneusement ensemble par leur tige laissant les fleurs former une couronne. L'anneau ainsi formé ne devait guerre être plus large qu'un bracelet. Il sortit de sa besace un parchemin sur le lequel il n'écrivit que ces quelques mots : Avec toute mon affection. Prenez soin de vous. Votre Musa.

Il se leva, renfila sa chemise sur ses braies encore moites. Il rejoignit la ville où il trouva un messager pour faire parvenir à la pétulante Rousse son très modeste présent.
Iloa
[Blois, le dernier soir]

Les derniers jours passés à Blois avaient été des plus agréables. Les angoisses de la belle avaient été dissipées rapidement par la douceur et les attentions de son voyageur. Les moments passés en sa présence étaient hors du temps, plus rien d'autre ne comptait alors à par eux. La belle avait aussi fait connaissance d'une bretonne adorable, Théophanie. Elles avaient passées de longues heures ensembles, l'une enseignant à l'autre les rudiments du breton. Théo avait un don pour le récit, narrant pour le plus grand plaisir de la demoiselle des histoires telles que celles de cendrillon. Toutes deux avaient même philosophé sur le besoin d'être seul parfois. Ilote avait donc confié ce qu'elle aimait par dessus tout, lorsqu'elle avait besoin de quiétude: monter sur un toit et regarde le ciel, les nuages, les étoiles... Le ciel nocturne, c'est ce qu'elle préférait. Elle aimait à penser que ces astres lumineux étaient autant de personnes ayant quitté leur enveloppe terrestre. La haut, peut être, ses parents veillaient sur elle, la protégeaient, ou au contraire, lui envoyaient des épreuves.

Dans la journée, aux alentours de midi, son brun était passé furtivement en taverne. Il l'avait regardé et sans ménagement il lui avait annoncé partir sur Poitiers, retrouver Ryxende afin de parler du bébé qui était en route. Iloa encaissa le coup et tout deux s'isolèrent un instant pour parler. Au plus profond d'elle même, elle savait qu'il avait besoin d'en parler, après tout une telle histoire qui vous arrive sans prévenir, ca à de quoi vous remuer un homme. Tout deux parlèrent, peu, elle l'écoutant avec intérêt, lui confiant ses doutes, ses interrogations, ses spéculations. Iloa le soutenait, l'encourageant à rejoindre Ryxende. Il lui confia qu'il aurait aimé qu'elle l'accompagne mais il avait peur que cela fasse fuir la mère de son enfant, et ca, Iloa le concevait tout à fait. Elle ne s'offusqua en rien, le soutenant simplement dans sa démarche. Il n'était nullement question d'elle, uniquement question d'un petit être à venir, qui n'avait rien demandé à personne. L'annonce faite, Musa avait émit le besoin d’airer un peu. Elle le laissa donc repartir, dans un doux baiser.

Théo était entrée peu de temps après le départ de son globetrotteur et se mirent à parler. En pleine discussion, un messager vint ouvrir la porte. Ce n'était pas le blond cette fois, il s'agissait la d'un brun, plutot grand, tout de noir vêtu. Il avait un regard transperçant, pourtant il dégageait une certaine sympathie. S'approchant de la rousse d'un pas plus ou moins assuré, lui demandant de confirmer son identité, il lui tendit un morceau de parchemin et un petit présent. Dans sa main, délicatement déposé, un bracelet fleurit. Le messager n'avait pas serré la main, cela se voyait, les fleurs étant parfaitement conservées. Iloa se saisit du présent et du vélin, remercia le messager et le pria de patienter un instant. Dans un regard complice, elle déplia le mot face à sa nouvelle amie. Les mots étaient comme une plume qui vinrent caresser la peau de la belle. Quelques mots à peines, deux phrases, mais derrière cela, un message si présent. Le coeur de la belle s'emballa et elle ne pu s’empêcher de sautiller, le sourire jusqu'aux oreilles. Il lui portait de la tendresse, beaucoup de tendresse. Sifflant doucement entre ses lèvres "Votre Musa" elle regardait Théo. Son musa, à elle... son ange, son tendre. L'homme à qui elle s'était laissé allé, à qui elle avait donné, tout donné. Tout ce qu'elle avait en elle, une preuve de ses sentiments. De son index, elle effleurait les fleurs, n'osant enfiler le bracelet de peur de le briser. Elle préféra le garder, à jamais, souvenir impérissable de cet instant de bonheur à l'état pure. La flamboyante souleva alors sa besace, en sorti un morceau de lin tissé, y glissa la création de son rongeur comme l'appelait la bretonne, et replia le morceau de tissu. Les fleurs sécheraient, figées à jamais et ne la quitteraient plus. Elle y inséra aussi le parchemin et remit le tout dans sa besace, avec soin, délicatesse, pour ne rien abimer.

Sur un petit nuage l'espace d'un instant, ses pieds ne touchant plus terre, Iloa se laissa aller à ses pensées. Elle en ressortie, touchée par les compliments de la bretonne. A son tour Iloa griffona quelques mots à son ange.


Citation:
Mon amour,

Votre présent me va droit au coeur, je le garderai comme le plus précieux des trésors. Prenez soin de vous, c'est la condition sine qua non à mon propre bien être. Je vous embrasse de tout mon être, faites attention sur la route. Avec toute mon affection, votre flamboyante.


Elle confia le mot au messager et le libéra, souriant niaisement.
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