Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] D'espoir à désespoir, il n'y a qu'un pas...

Emi4218
Deuxième jour d'errance dans les rues de Bazas...

Après une soirée merdique qui avait fini par une nuit passée à dormir dans la rue avec sa fille, Emi s'était dit que ça ne pouvait pas être pire. Quelle idée bizarre, évidemment que ça pouvait être pire...

Tenant Alia par la main, elle vagabondait de ruelle en ruelle se remémorant ce qui venait de se passer quelques heures auparavant. Pourquoi est ce qu'il protégeait autant les autres femmes au risque de la blesser ? Il savait pourtant... Elle d'une jalousie maladive, c'était évident qu'elle ne supporterait pas, la blessure de la veille encore fraiche dans son coeur. Pourquoi faisait-il tout pour la perdre ?
Quelqu'un dira dans quelques siècles : "Cette chose absurde et magnifique, entre haut mal et bien suprême, qu'on nomme si légèrement amour." *
C'était tellement vrai...

Comme elle l'aimait cet homme qu'elle avait épousé... Et qui la blessait.

Ses pas les mena à la petite ruelle dans laquelle elles avaient dormi toutes les deux. Elle fit demi tour, chancelante d'avoir trop bu, mauvaise habitude de se pinter quand ça n'allait pas, elle finirait par passer pour ivrogne à force. Perdue dans ses pensées, les larmes ruisselant sur ses joues sans même qu'elle s'en rende compte, elle sortit de son état second lorsque qu'Alia s'adressa à elle.



*Denis de Rougemont
_________________
--Alia




Alia jouait, riait tranquillement lorsque sa mère l'attrapa par la main et l'emmena avec elle. Où allaient-elles ? Aucune idée mais elle le saurait bien à un moment.

Elle avait déjà vu sa mère pleurer, mais jamais elle ne l'avait vu dans cet état de détresse. Durant un long moment, elle marcha en silence aux côtés de celle qui lui avait donné la vie il y a un peu plus de 7 ans. Mais il était maintenant temps d'avoir des réponses
.

Mamon ?

Grosse hésitation en prononçant ce simple mot. Comment sa mère allait réagir ? Est ce qu'elle sortirait de sa torpeur pour répondre à ses questions ? Elle profita d'un arrêt pour l'interroger.

Qu'est ce qui se passe Mamon ? Pourquoi est ce que tu pleures ? Où est pap... Nomar ? C'était peut être pas trop le moment de faire une bourde... Je t'en prie, dis moi...

Regard suppliant vers sa mère, elle s'inquiétait pour elle. Elle était tellement heureuse... Avant...
Nomar
Parallèlement...

Assis contre une maison abandonnée, le regard vide, la tête lourde, le cœur attristé et le corps saoul, Nomar se remémorait les évènements d'aujourd'hui et de la veille. Sa mémoire abrutie par l'alcool l'empêchait de bien se rappeler de ce qui s'était passé, les idées venaient par bribes. Ses souvenirs arrivaient par simples mots, jamais dans l'ordre chronologique, alors le normand éméché était incapable de faire la liaison entre eux. "Mélodie" "Secret" "Jalousie" et "Blessure" revenaient dans son esprit, rebondissant dans les coins de sa tête, cognant son crâne déjà meurtri par l'alcool et la tristesse.

Déçu d'être blessé puis déçu d'avoir blessé, il avait vidé sa bourse d'une soixantaine d'écus et les tavernes de toutes leurs réserves. Après cela, il s'en était pris à sa réserve personnelle de calva, dont la dernière bouteille, vide, tenait dans ses mains. Il ne comprenait tout simplement plus pourquoi tout était arrivé ainsi, deux fois, en si peu de temps. Laissant ses pensées vagabonder, l'époux d'Emi lâcha la bouteille, puis, dans un éclair de clarté, il rassembla ses dernières forces pour se mettre debout. Il lui fallait trouver Emi et Alia, s'assurer qu'elles aillent bien, leur payer une chambre dans une auberge, s'occuper d'elles...
L'homme, imbibé autant de tristesse que de boisson, se leva donc, chancelant, fit quelques pas, et s'écroula dans un fossé, l'ivresse reprenait le dessus de son corps et de son âme.
Dans sa chute, le genou gauche craqua, et une intense douleur se fit sentir. Nomar s'en rendit à peine compte, devenu insensible par la breuverie. Il fixait le sol devant lui d'un regard vague, sourit tendrement, comme s'il voyait le visage de sa tendre femme, et murmura, utilisant ses dernières forces, avant de s'évanouir :


Emi...
Emi4218
Viens avec moi

Telle était la seule et unique réponse qu'elle comptait donner à sa fille, pour le moment. Ce n'était pas plantées au milieu d'une rue qu'elles pourraient discuter convenablement. Machinalement, elle l'amena vers la forêt, elle se sentait bien au milieu des arbres, ça avait toujours été.
Repérant un arbre de loin, elle s'assura d'un regard de sa solidité et grimpa dedans, avant de tendre la main à Alia pour qu'elle l'y rejoigne.


Nous serons bien ici... Pour parler.

Sûr qu'il y avait des endroits plus appropriés, comme un banc dans un parc ou sur une chaise dans une auberge, mais le conformisme n'avait jamais été le fort d'Emi.
Elle planta son regard dans celui de sa blondinette, elle essuya les larmes sur son visage d'un revers de manche puis respira profondément avant de prendre la parole.


Tout d'abord, pardonnes moi si je t'ai fait peur, je ne le voulais pas. Comme je ne souhaitais pas te faire dormir dehors la nuit dernière...

Il était difficile de lui expliquer, elle ne trouvait pas les mots pour exprimer ce que son cœur hurlait et pour qu'elle comprenne, il lui fallait raconter l'histoire de No.

Je ne sais pas trop par où commencer, mais je vais tenter de faire au mieux pour que tu comprennes. Elle lui raconta l'histoire de Mélodie, la blessure de No qui ne se remettait pas de cette perte... Jusqu'à la dispute. Il ne m'en parle jamais mais je le sais profondément meurtri par cette perte, j'ai simplement voulu le faire réagir, qu'il ne fasse pas d'amalgame entre l'enfant perdu et celui à naître... Et c'est là qu'il a été blessant...

Toujours avec la même honnêteté, elle lui conta les faits, tels qu'ils s'étaient déroulés, sans rien omettre. Elle observa les expressions de sa fille qui avait la même difficulté qu'elle à cacher ce qu'elle ressentait. La situation était délicate, mais sa blondinette, malgré son jeune âge, était plus mature que certains adultes. Elle n'avait jamais réellement vécu une enfance normale, ayant eu à vivre tellement d'épreuves que peu connaissent...

C'est là que je suis allée te chercher et que nous sommes allées dormir dans la ruelle... Je suis désolée ma puce.
Ensuite, pendant que tu jouais dehors cet après midi, nous avons tous les deux discutés longuement, j'avais fini par lui pardonner même si je gardais cette blessure de la veille en moi...
Et il y a eu ce vieux chantage...


Elle lui expliqua sa jalousie, le fait qu'il en joue, les questions qu'elle se posait sur la continuité de son couple, sur ce qu'il cherchait en faisant ça, toussa quoi...

Et maintenant, nous voilà plantées dans cet arbre. Je sais que tu tiens beaucoup à lui et tu peux l'appeler papa si tu le souhaites puisqu'il est ce qui s'en approche le plus. Je sais que ça te tient à cœur d'avoir un père... Léger silence, petit soupir. Je l'aime tellement...
_________________
Orandin
La nuit était tombée, le Rouquin se trouvait dans "son espace privé", à l'Auberge du Souvenir, où personne ne pouvait entrer sans son autorisation. Digne d'un grand flemmard, il était affalé tout du long sur un grand fauteuil, adoptant une posture décontractée. Fermant les yeux pour mieux savourer ce silence et le confort divin, il pouvait rester des heures ainsi. Malheureusement, des cris se faisaient entendre depuis l'espace Taverne de son auberge suivit par la voix de son tavernier toquant sur sa porte: "Patron ! On a plus de bières ! Venez vite ! ". Plus de bière ? Comment cela pouvait-il se produire ? Le bazadais quitta son siège afin de se diriger vers une glace où il se pomponna. Il ne pouvait sortir de cette pièce sans être présentable au risque de voir sa réputation chuter. Une fois, tout beau, tout propre, il sorti de son antre pour prendre connaissance du problème.

« - Qu'est ce que tout ça ?
- Un homme est venu ici et a commandé la totalité des stocks en bière.
- C'est quoi cette plaisanterie ?...
- Ce n'en n'est pas une, c'est bien la vérité... Il est parti, il y a quelques minutes d'ailleurs, bien bourré.
- Bon... Voici la clef de la cave où il doit rester encore un ou deux fûts de bière. Je vais aller de suite commander d'autres fûts pour demain... sinon, on va être à sec.
- Merci. Je fonce chercher les fûts car ils sont déchainés... »


Orandin atteignit la sortie de la taverne sans trop de difficulté. Alors qu'il marchait dehors en direction de son fournisseur de bière, son regard fut attiré par un homme qui semblait fort bourré mais dont sa silhouette lui disait quelque chose. Il s'arrêta net, cherchant à mettre à un nom. L'inconnu tomba brutalement dans un fossé. Machinalement, le Rouquin s'empressa d'aller porter assistance à l'homme en danger. Il semblait s'être relevé et lança un: "Emi..." avant de s'évanouir. C'était Nomar, l’époux d'Emi !

En à peine quelques secondes, le Sergent de Police était arrivé en haut du fossé, légèrement essoufflé de la course qu'il venait d'entreprendre. Il descendit le fossé rapidement, ne prenant même pas la peine de regarder les alentours.

« Nomar ? Tu m'entends ?! ...C'est Orandin ! »

_________________
« Si vis pacem, para bellum » ~ Bourgmestre déchu de Bazas ~ By Orandin
--Alia
[Sur son arbre perché]

Alia écouta sa mère jusqu'au bout, sans l'interrompre. Elle connaissait le manque de tact de celle-ci et pouvait comprendre la réaction de son père de cœur, mais pas la manière qu'il a eu de la blesser de cette manière. Elle lui en voulait, tout comme elle en voulait à celle qui l'avait fait naître.
Ils étaient idiots tous les deux... Ils s'aimaient, c'était indiscutable, mais ils passaient leur temps à se disputer bêtement, ils ne se comprenaient pas.

Lorsque sa mère eut terminé son récit, elle hocha simplement la tête afin de lui signaler qu'elle avait compris.


Vous êtes des imbéciles. Ça c'était dit. Au lieu de profiter de chaque moment de bonheur que vous pouvez partager ensemble, vous vous déchirez. Vous vous aimez, ça se voit, ça se ressent quand on est près de vous, vous inondez d'amour ceux qui vous entoure et vous passez votre temps à vous disputer... Vous êtes d'un illogique et d'une telle bêtise, c'est assez impressionnant.

Et voilà, la gamine qui faisait la leçon à sa mère, on aura tout vu... Maintenant, il lui fallait assumer ses paroles et sûrement la foudre de sa mère.
Emi4218
[...Tenait en son bec un fromage ? ]



Hey ! Doucement jeune fille. Tes propos sont peut être irréfutables, mais regardes bien à qui tu parles comme ça... Je reste ta mère.

Elle ne voulait pas l'engueuler, mais si elle laissait passer ça, c'était porte ouverte à tout pour la suite. Quand elle disait que sa gamine n'avait pas des réflexions de son âge, elle ne se plantait pas. Sa décision était prise malgré tout, elle devait retrouver son époux.

Tu viens le chercher avec moi ou tu restes... là ?

Elle ne put s'empêcher de sourire, elle connaissait déjà la réponse.
Elle descendit de l'arbre d'un bond, suivi de près par sa fille puis elles se dirigèrent ensemble vers le village. Le silence entre les deux était pesant, la petite boudait de la soufflante, la mère était inquiète et nerveuse.

Emi ne s'était pas rendue compte de la distance parcourue mais le retour était interminable. Des champs à perte de vue, les remparts au loin. Elle avait l'impression que plus elle s'approchait, plus le village s'éloignait, c'était horrible cette perception de la distance. Elle pressa le pas et finalement atteignit son but.


On va commencer nos recherches par les auberges, c'est là bas qu'on l'a laissé... Et c'est surtout aussi que je ne sais pas du tout où le chercher...

Elle associa le geste à la parole, se dirigeant vers l'auberge municipale. Arrivée sur place, celle-ci était vide mais les cadavres de son passage à elle, un peu plus tôt dans la journée, jonchaient toujours le comptoir.
Prochaine étape, l'auberge du souvenir.
Elle arriva aux abords lorsqu'elle aperçut un peu plus loin une tignasse flamboyante. Elle s'approcha du rouquin qui lui tournait le dos, peut être que lui avait vu son mari.


Salut Oran ! Qu'est ce que tu fa...

Arrêt sur image, elle venait d'apercevoir le corps inanimé. Elle blêmit avant de se mettre à courir vers lui, en panique, sachant de quoi était capable l'homme qu'elle aimait.

No ! Noooo ! Elle jeta à Orandin un regard emplit d'effroi avant de reporter celui ci sur son amour tout en questionnant son ami. Qu'est ce qu'il s'est passé ? Pourquoi il est là ? Est ce qu'il est... en vie ?

Il était hors de question de prononcer le mot "mort", elle ne voulait même pas envisager cette hypothèse. Non ! C'était inconcevable, elle secoua la tête pour chasser cette idée morose. Elle n'était pas prête à le perdre... Pas maintenant... Pas encore... Elle se retrouva, en l'espace d'une seconde, des années en arrière, revoyant le défunt père d'Alia, étendu inerte...
Ses larmes se mirent à couler à nouveau. Le cri d'Alia la fit sortir de son apathie, elle se tourna vers sa fille.


Alia non... Il... Il va bien...

Les yeux exorbités, la fillette fixait son père de cœur. Elle non plus n'était pas prête à vivre ça, elle ne devait pas revivre ça...
La future mère décida qu'il était temps d'agir, ils n'allaient pas tous rester là à ne rien faire. Elle s'agenouilla aux côtés de son homme, elle remarqua enfin qu'il respirait. Comment n'avait-elle pas pu le voir plus tôt ? Sûrement la crainte qui lui brouillait l'esprit. Par contre la peur ne troublait pas son odorat et elle reconnaitrait cette odeur entre mille... Le calva...
Elle grimaça légèrement, il devait être dans un sacré sale état pour finir dans un fossé. Son cœur se serra.


Oran ! Il faut qu'on l'emmène à ton auberge, il sera mieux qu'ici.

Elle attrapa un bras à son époux puis attendit que le rouquin fasse de même de son côté. De sa main disponible, elle prit celle de sa fille, se voulant rassurante.

Ça va aller ma puce, ne t'inquiètes pas. Il a bu...
_________________
Orandin
[Maître Renard, par l'odeur alléché... ]

Des bruits de pas, s’intensifiant au fur et à mesure des secondes, se faisait entendre derrière le Rouquin. Il pouvait aussi entendre les cris d'une femme très... très inquiète. Une voix qui lui était familière et qu'il pouvait reconnaitre n'importe où... c'était celle d'Emi. Cette dernière se jeta sur lui et l’assomma de questions. Il aurait bien voulu y répondre mais elle le coupa pour ajouter une autre question à chaque fois. « Emi... » dit-il sur un ton calme et posé. Mais, cette dernière paniquait tellement qu'elle ne l'avait même pas entendu, et telle une puce, elle donnait de la tête un peu partout pour finir à genoux aux cotés de son mari. Orandin jeta à coup d'oeil vers Alia qui semblait pétrifiée par les évènements. Il lui adressa un petit clin d'oeil pour la rassurer et reporta son attention vers "ses parents".

« Emi ! Calme toi ! Nomar va très bien... il s'est juste évanoui. Je l'ai vu tomber dans le fossé. Il s'est, immédiatement, relevé puis est, de nouveau, tombé de nouveau après avoir légèrement crié ton nom. la rassura t-il avec sur son visage, un sourire amical. Il tourna, ensuite, sa tête vers Alia, toujours souriant. Alia, tu pourrais m'apporter le petit seau là bas ? On va arroser... Papa ? Beau-Papa ? Il ne savait pas quoi dire et ce n'était pas le moment de faire une gaffe. ... Nomar. Il s'est endormi dans le fossé, il faut donc le réveiller. » Enfin... Il espérait que Nomar ne s'était qu'évanoui et qu'il allait se réveiller après le jet d'eau, car il ne savait pas , du tout, quoi dire à la fille d'Emi si cela ne se produisait pas. Il savait pertinemment qu'elles souffraient suite aux souvenirs qui jaillissaient de leur mémoire avec la mort du véritable père d'Alia. La situation était très délicate...

Le Bazadais souriait trop en plus d'être raide, presque inerte alors qu'il est d'une nature assez vive, en temps normal, et cela, Emi le savait bien. Alia revenait avec le seau en le soulevant avec ses deux petits bras. Il quitta le fossé pour aller aider la gamine qui semblait avoir un peu de mal. « Merci Alia. Tu veux venir avec moi arroser le dormeur ? » dit-il en la regardant toujours avec un sourire plaqué sur son visage.

_________________
« Si vis pacem, para bellum » ~ Bourgmestre déchu de Bazas ~ By Orandin
--Alia
Alia gardait son regard fixé sur le corps de son père, ses souvenirs remontant à la surface. Olaf. Cette nuit de sa mort elle était là avec sa maman, de garde sur les remparts. Elle l'avait vu mourir sous ses yeux, avait aidé sa mère à transporter le corps jusqu'à la maison... Son oncle Olaf communément appelé par la fillette "Tonton Lalaf".

De voir Nomar dans le fossé, elle ne put s'empêcher de crier, ce qui eut un effet bénéfique sur sa mère au final. Elle voyait la panique dans ses yeux, la peine, le désespoir, elle lui sourit malgré cette terreur qui l'étreignait, serrant fort sa main.

Cette main qu'elle relâcha lorsque le rouquin lui demanda d'aller chercher le seau. Elle se hâta d'y aller, si ça pouvait aider, autant ne pas perdre de temps. Elle le remplit de l'eau de l'abreuvoir et... Ouch... Ça pesait, sûr qu'elle retournerait vers eux moins rapidement qu'elle ne les avait quitté.
Voyant certainement sa peine à porter ce poids de ses petits bras, Orandin la rejoignit, toujours ce sale sourire sur le visage. Il donnait l'impression de jubiler de leur peine ou de prendre un malin plaisir de voir son père dans cet état, elle n'appréciait pas vraiment ça. Lorsqu'il lui demanda si elle voulait l'aider, elle secoua la tête négativement.
Ils s'approchèrent de l'ivrogne.

En voyant le Bazadais lever le seau, elle aperçu un léger sourire satisfait poindre au coin des lèvres de l'homme. Elle rageait, il jubilait de cette situation.
Elle resta plantée là, regardant l'eau se déverser sur la personne qu'elle aimait le plus au monde après sa maman...
Nomar
Les rêves de l'homme endormi par l'alcool et la douleur physique et mentale commençaient à assaillir tranquillement son esprit. Ils étaient une sorte de mélange entre réalité, souvenirs et fantaisie. Alors que l'ivrogne allait savoir le dénouement de son rêve, il reçut la première volée d'eau de la part d'Orandin.

Il sursauta et s'appuya instinctivement sur ses coudes, en reprenant des bouffées d'air. Nomar se demanda tout d'abord où il était, et mit quelques secondes avant de se rappeler les évènements passés. Il savait bien qu'on le regardait, mais n'avait pas encore conscience de qui il s'agissait. Un mal de crâne lui tambourinait la tête, effets secondaires de l'alcool. Il tourna la tête pour grimacer de douleur lorsque son genou redoubla l'intensité de sa souffrance. Enfin il se reprit.

Le normand aperçut sa femme, sa fille de cœur, et Oran. Il jeta un œil noir à ce dernier, s'il n'avait pas été en mauvaise posture, qu'il n'y avait pas Emi et Alia, et qu'il n'était pas blessé, il aurait dit ses quatre vérités à l'hypocrite qui le traitait de sale con dans son dos, faisait ses déclarations à son épouse et essayait à chaque occasion de briser leur couple. Pour se calmer, Nomar se rappela les fois, où, à Montauban, il embrassait Emi et regardait du coin de l’œil Oran souffrir de ses baisers. C'était d'ailleurs la raison pourquoi il n'avait pas arrêté de la bécoter lorsqu'ils étaient seuls, tous les trois. Ses souvenirs lui arrachèrent un sourire.

Sans être encore totalement sobre, le mari d'Emi tenta une première fois de se relever mais la douleur à son genou le cloua à terre un instant. Il ne s'en inquiétait seulement que pour le voyage qu'ils devaient faire, la souffrance, il connaissait déjà, il n'était plus à ça près. Réfléchissant et observant les alentours, ne voulant pas être aidé, surtout en présence d'Orandin, Nomar trouva un bâton, le prit de sa main gauche, et se stabilisa dessus pour se lever.

C'était bon, il avait mal, mais il tenait. Cachant sa douleur avec l'impassibilité du visage et le plus faible appui possible sur le bout de bois, il se tourna vers sa petite famille pour ignorer superbement le roux. L'ivrogne n'aimait pas garder les choses pour lui, mais pour l'instant, il savait que s'il lui disait quelque chose de déplacé, Emi lui en voudrait, et ce n'était pas vraiment le moment pour ça.

Le blessé s'avança donc vers Emi, boitant, essayant en vain de cacher sa douleur, penché sur son bâton. Il s'arrêta assez prêt pour lui glisser quelques mots à l'oreille, assez fort pour que seulement elle l'entende.


"Excuse moi ma chérie, mon but n'était pas de te faire du mal, seulement de savoir. Aussi je te propose d'en parler dans un endroit plus confortable. Actuellement, j'ai m..." Il allait dire "mal", mais le nouvellement boiteux n'allait pas l'avouer, ou du moins, pas tout de suite "...Je fatigue actuellement. Pardon."

Nomar savait qu'ils n'allaient pas dormir, ou peu. Il fallait qu'ils parlent. Alors il se tourna et regarda à présent Alia et Emi, d'une voix plus forte que son murmure précédent, mais pas gueulante non plus. Une voix normale en quelque sorte, quoiqu'éreintée par la douleur, la fatigue, l'alcool et les émotions qui commençaient à réapparaitre.

"Je crois qu'il est temps de rentrer. Alia, tu dois être fatiguée, et ça ne sert à rien d'attendre ici. Il est tard et assez d'émotions sont passées, on a eu notre compte. On va aller se coucher..." Seulement un demi-mensonge, le couple aussi allait se coucher, mais plus tard.

Le père de cœur de la blondinette prit alors la main de la mère de celle-ci. Quant à Emi, elle tenait celle d'Alia. Il les emmena donc vers les ténèbres de la nuit, toujours claudiquant, après être passé vers Oran, lui grommelant quelques mots, que seul le Bazadais roux pouvait entendre.


"Merci...Mais ça change rien."
Orandin
Et l'ivrogne préférant inonder ses ennuis par l'alcool afin de les remettre à demain, chose que le Rouquin ne comprenait et voyait cela comme de la lâcheté, sursauta au premier jet d'eau qui rencontra son visage puant d'un alcool Normand. Nomar regarda une par une les personnes présente et lorsqu'il tomba sur lui, il le dévisagea d'un regard noir. Voila comment l'on remercie un Bourgeois qui a dû bouger son postérieur pour porter secours à cette infâme personne qui ne semble pas connaitre, ou très peu, la courtoisie. Il avait enfin trouvé une bonne raison de l'appelé le "crétin" lors de ces conversations avec Emi ce qui avait le don de l'énerver à chaque fois qu'il prononçait ce mot. Il fronça légèrement les sourcils tout en regardant Nomar. Dommage que son épouse et Alia étaient présente sinon il aurait bien voulu lui apprendre les bonnes manières d'une façon assez brutale.

Délaissé sur le coté, il lui fallut attendre que la famille quittait cet endroit pour que le Normand lui adressa quelques mots dont la fin était assez dur à avaler et éveillait quelques questions chez le Rouquin.

« De rien... » dit-il en regrettant ensuite ses paroles. Sa courtoisie le perdra...

_________________
« Si vis pacem, para bellum » ~ Bourgmestre déchu de Bazas ~ By Orandin
Emi4218
Toujours dans un état second, Emi mit le temps avant de réagir, son mari était déjà debout lorsqu'elle même se releva.
Elle entendit son époux lui murmurer quelques mots mais sans réellement en prendre conscience, ni vraiment les comprendre. Elle hocha la tête malgré tout. Sa peur était toujours présente, l'enserrant de l'intérieur, cette crainte si puissante d'un jour le perdre...

Elle suivit son amour, machinalement. Ils commençaient tous les trois à s'éloigner du rouquin, lorsqu'elle lâcha les mains de No et Alia.
Elle se tourna vers son ami, avança de quelques pas vers lui et le serra dans ses bras
.

Merci Orandin ! Sans toi, je ne l'aurais jamais retrouvé, merci, merci... Il serait peut être mort demain si tu n'avais pas été là, je te dois beaucoup...

Elle ponctua ses paroles d'une bise sur la joue de son ami, avant de rejoindre ses deux amours. Reprenant les mains à chacun, ils se dirigèrent vers l'auberge ensemble. Mais elle espérait que son cher et tendre époux était conscient qu'il ne s'en sortirait pas sans une bonne gueulante.
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)