Blanca_corvinus
Le grand jour était arrivé.
Dès qu'elle avait posé le pied au château ce matin-là, elle avait senti quelque chose de différent. Ce château de Dôle qu'elle arpentait depuis des mois sans jamais pouvoir entrer dans les endroits secrets ou poussiéreux était devenu comme une espèce de forteresse mystérieuse où seuls quelques élus pénétraient.
Et le fait d'avoir accès à ce lieu légendaire avait sur elle un effet indéfinissable. A la fois terrifiant et terriblement excitant...
Et ce changement... Etait-ce elle? Etait-ce le regard des gens sur elle? Sans doute que la deuxième réponse était la bonne car elle se sentait en tous points identique à la veille. D'ailleurs elle continuerait à cuire son pain pour gagner sa "croûte", à se réveiller la nuit pour bercer son fils lorsqu'il se réveillait en pleurant, à faire la popote à son râleur de compagnon... Tout ça ne changerait pas...
Et pourtant...
Elle n'aurait jamais imaginé qu'elle, petite Sanclaudienne roturière, puisse devenir Franc Comtesse un jour. Jusqu'au bout elle s'était dit qu'elle ne serait pas élue, malgré la confiance inébranlable de ses proches autour d'elle. Elle entendait déjà les critiques fuser: "trop jeune", "trop inexpérimentée", "trop insouciante"... Cela faisait partie du jeu, elle l'avait accepté.
Mais elle était là. Prête à devenir à la fois une bonne aristotélicienne et une bonne Franc-Comtesse. Prête à faire ce qu'il fallait pour la Franche-Comté, pour cette province qui lui avait démontré sa confiance et son envie de la voir réussir dans sa tache. Cela seul suffisait à lui redonner confiance en elle même si elle savait que cela allait être difficile, qu'elle allait devoir se battre, argumenter, convaincre, trancher, communiquer, concéder, etc, etc...
Elle jeta un dernier regard à sa tenue. Sobre et soignée mais rien de clinquant car elle n'avait ni le goût ni les moyens pour se le permettre. Elle avait attaché ses cheveux noir corbeau pour qu'ils aient l'air un peu plus disciplinés que d'habitude en une tresse et elle pinça ses joues pour les faire rosir un peu. Elle était prête.
Elle n'osait entrer dans la cathédrale et s'arrêta quelques instants sur le perron, le temps de voir arriver quelques visages connus.
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Dès qu'elle avait posé le pied au château ce matin-là, elle avait senti quelque chose de différent. Ce château de Dôle qu'elle arpentait depuis des mois sans jamais pouvoir entrer dans les endroits secrets ou poussiéreux était devenu comme une espèce de forteresse mystérieuse où seuls quelques élus pénétraient.
Et le fait d'avoir accès à ce lieu légendaire avait sur elle un effet indéfinissable. A la fois terrifiant et terriblement excitant...
Et ce changement... Etait-ce elle? Etait-ce le regard des gens sur elle? Sans doute que la deuxième réponse était la bonne car elle se sentait en tous points identique à la veille. D'ailleurs elle continuerait à cuire son pain pour gagner sa "croûte", à se réveiller la nuit pour bercer son fils lorsqu'il se réveillait en pleurant, à faire la popote à son râleur de compagnon... Tout ça ne changerait pas...
Et pourtant...
Elle n'aurait jamais imaginé qu'elle, petite Sanclaudienne roturière, puisse devenir Franc Comtesse un jour. Jusqu'au bout elle s'était dit qu'elle ne serait pas élue, malgré la confiance inébranlable de ses proches autour d'elle. Elle entendait déjà les critiques fuser: "trop jeune", "trop inexpérimentée", "trop insouciante"... Cela faisait partie du jeu, elle l'avait accepté.
Mais elle était là. Prête à devenir à la fois une bonne aristotélicienne et une bonne Franc-Comtesse. Prête à faire ce qu'il fallait pour la Franche-Comté, pour cette province qui lui avait démontré sa confiance et son envie de la voir réussir dans sa tache. Cela seul suffisait à lui redonner confiance en elle même si elle savait que cela allait être difficile, qu'elle allait devoir se battre, argumenter, convaincre, trancher, communiquer, concéder, etc, etc...
Elle jeta un dernier regard à sa tenue. Sobre et soignée mais rien de clinquant car elle n'avait ni le goût ni les moyens pour se le permettre. Elle avait attaché ses cheveux noir corbeau pour qu'ils aient l'air un peu plus disciplinés que d'habitude en une tresse et elle pinça ses joues pour les faire rosir un peu. Elle était prête.
Elle n'osait entrer dans la cathédrale et s'arrêta quelques instants sur le perron, le temps de voir arriver quelques visages connus.
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