Erwelyn
Paris, encore
Ces derniers temps, la mainoise passait le plus clair de son temps en la capitale, lui rappelant les longues années de tenue du poste de chambellan en Maine. Les réunions au sein du salon des diplomates, les soirées arrosées d'alcool et de nourriture à s'en faire péter la panse.
Derrière la sombre petite lucarne, le soleil essaie de percer pour aller se poser délicatement sur un bras qui dépasse. Il vient d'abord mordre les doigts, puis remonte le long d'un poignet débarrassé de son gant pour la nuit, laissant apparaître une main amochée par une vilaine chute lors d'une nuit de garde sur les remparts du Mans. Il grimpe ensuite pour aller titiller le visage, recouvert partiellement d'une chevelure en bataille, que d'aucun qualifierait de blond foncé, mais que Lynette s'acharnait à appeler châtain.
Lentement, la mainoise se réveille, étirant un bras, une jambe, baillant à s'en décrocher la mâchoire. Un il s'ouvre, puis le second. Et un sourire vient se ficher sur le visage de la Corleone, nièce de la Belladone la plus connue du royaume. Elle sourit car elle sait que la journée qui l'attend va être des plus intéressante. Vincennes l'attend.
Depuis peu, la mainoise s'est découvert une passion pour les joutes. Malgré qu'elle tienne bien en selle, il lui est encore difficile de faire mouche à tous les coups avec sa lance. Et elle espère qu'elle pourra trouver conseil auprès des nombreux cavaliers émérites qui se trouvent en la capitale.
Apprêtée, Lynette se rend auprès de Tralala, à qui elle chuchote à l'oreille avant de monter en selle :
Aller Tralala, en route. Et tâches de me rendre fière de toi.
La cavalière fait alors route vers Vincennes, parcourant les lieues séparant le domaine de l'île de la Cité seule. Ygerne est restée à l'auberge, nul besoin de sa chambrière pour ce genre de journée. Et puis la petite a bien droit à un peu de repos, elle, si dévouée. La rousse veillera sans aucun doute sur Poneybouboule, avec qui elle entretient une relation qui laisse Erwelyn perplexe.
Mais arrivée aux alentours de Vincennes, encore entourée de l'épaisse forêt, une première douleur violente vient lui vriller le crane, la faisant vaciller sur sa monture. S'accrochant aux rênes, Lynette essaie de stopper Tralala, qui redescend au petit trot, alors même qu'une deuxième revient à la charge.
Essayant de se glisser au bas de sa jument, elle se tient la tête, voulant arracher le hennin qui l'enserre. Les douleurs étaient revenues depuis peu, alors qu'elles l'avaient laissée tranquille durant de longs mois. Peut-être était-ce dû à sa dernière chute lors des joutes de Valençay. Un genou atterrit à terre, souillant la robe violine enrubannée de rose par de la boue collante. La main droite le rejoint, crispant ses doigts sur une pierre. Et son cerveau la lâche, le traitre. Malgré tout son acharnement à la retenir, la crise vient la frapper de plein fouet, l'envoyant valser au sol. Son esprit plongé maintenant dans un autre monde, son corps lui, est secoué de spasmes violents. La langue est mordue, l'empêchant de justesse de s'étouffer avec. Une mort des plus idiotes, s'étouffer avec son propre corps
Peu à peu, elle rejoint le monde des vivants, protégeant d'une main salie par la boue les yeux agressés par la lumière vive de l'astre solaire. Le mal lui vrille le crâne, et c'est recroquevillée sur elle-même que Lynette essaie de calmer les battements de son cur. De noble, elle n'en a plus que le titre. L'allure est sale, maculée de gadoue visqueuse, le visage est crispé, accueillant des larmes brulantes lui courant le long de la joue.
Et pour une fois, Tralala ne s'est pas enfuie. Son museau se baisse et vient caresser les cheveux collés de sa maitresse échappés de la huve, faisant courir un souffle chaud le long de son cou.
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Ces derniers temps, la mainoise passait le plus clair de son temps en la capitale, lui rappelant les longues années de tenue du poste de chambellan en Maine. Les réunions au sein du salon des diplomates, les soirées arrosées d'alcool et de nourriture à s'en faire péter la panse.
Derrière la sombre petite lucarne, le soleil essaie de percer pour aller se poser délicatement sur un bras qui dépasse. Il vient d'abord mordre les doigts, puis remonte le long d'un poignet débarrassé de son gant pour la nuit, laissant apparaître une main amochée par une vilaine chute lors d'une nuit de garde sur les remparts du Mans. Il grimpe ensuite pour aller titiller le visage, recouvert partiellement d'une chevelure en bataille, que d'aucun qualifierait de blond foncé, mais que Lynette s'acharnait à appeler châtain.
Lentement, la mainoise se réveille, étirant un bras, une jambe, baillant à s'en décrocher la mâchoire. Un il s'ouvre, puis le second. Et un sourire vient se ficher sur le visage de la Corleone, nièce de la Belladone la plus connue du royaume. Elle sourit car elle sait que la journée qui l'attend va être des plus intéressante. Vincennes l'attend.
Depuis peu, la mainoise s'est découvert une passion pour les joutes. Malgré qu'elle tienne bien en selle, il lui est encore difficile de faire mouche à tous les coups avec sa lance. Et elle espère qu'elle pourra trouver conseil auprès des nombreux cavaliers émérites qui se trouvent en la capitale.
Apprêtée, Lynette se rend auprès de Tralala, à qui elle chuchote à l'oreille avant de monter en selle :
Aller Tralala, en route. Et tâches de me rendre fière de toi.
La cavalière fait alors route vers Vincennes, parcourant les lieues séparant le domaine de l'île de la Cité seule. Ygerne est restée à l'auberge, nul besoin de sa chambrière pour ce genre de journée. Et puis la petite a bien droit à un peu de repos, elle, si dévouée. La rousse veillera sans aucun doute sur Poneybouboule, avec qui elle entretient une relation qui laisse Erwelyn perplexe.
Mais arrivée aux alentours de Vincennes, encore entourée de l'épaisse forêt, une première douleur violente vient lui vriller le crane, la faisant vaciller sur sa monture. S'accrochant aux rênes, Lynette essaie de stopper Tralala, qui redescend au petit trot, alors même qu'une deuxième revient à la charge.
Essayant de se glisser au bas de sa jument, elle se tient la tête, voulant arracher le hennin qui l'enserre. Les douleurs étaient revenues depuis peu, alors qu'elles l'avaient laissée tranquille durant de longs mois. Peut-être était-ce dû à sa dernière chute lors des joutes de Valençay. Un genou atterrit à terre, souillant la robe violine enrubannée de rose par de la boue collante. La main droite le rejoint, crispant ses doigts sur une pierre. Et son cerveau la lâche, le traitre. Malgré tout son acharnement à la retenir, la crise vient la frapper de plein fouet, l'envoyant valser au sol. Son esprit plongé maintenant dans un autre monde, son corps lui, est secoué de spasmes violents. La langue est mordue, l'empêchant de justesse de s'étouffer avec. Une mort des plus idiotes, s'étouffer avec son propre corps
Peu à peu, elle rejoint le monde des vivants, protégeant d'une main salie par la boue les yeux agressés par la lumière vive de l'astre solaire. Le mal lui vrille le crâne, et c'est recroquevillée sur elle-même que Lynette essaie de calmer les battements de son cur. De noble, elle n'en a plus que le titre. L'allure est sale, maculée de gadoue visqueuse, le visage est crispé, accueillant des larmes brulantes lui courant le long de la joue.
Et pour une fois, Tralala ne s'est pas enfuie. Son museau se baisse et vient caresser les cheveux collés de sa maitresse échappés de la huve, faisant courir un souffle chaud le long de son cou.
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