[RP] La Cascade de Bourganeuf

Elle allait perdre la raison entre l'absence de son tendre et le silence oppressant de ce village.
Maegorn avait hâte de quitter Bourganeuf.
Son regard se posait sur des ruelles vides, passait à travers les fenêtres des tavernes désertes.
Son esprit allait la quitter, c'était certain.
La jeune femme aimait le changement et les découvertes.
Pourtant elle se sentait enfermée dans une cage.
Sans cesse, elle tournait en rond, frôlant les barreaux.
Tout était pareil tous les jours. Et elle en connaissait chaque recoin.
Ses pas la mènent jusqu'au chemin de la Cascade. Son esprit s'embrouille.
Mais quand va-t-il enfin revenir ? S'il savait comme il lui manquait.
Elle se sentait vide. Puis Maegorn se fige.

Il est assis devant elle. Elle le voit de dos.
Maegorn avance sans bruit, craignant une hallucination due à la folie qui la guettait.
Non, l'hallucination ne disparaît pas et ne bouge pas.
Son coeur bat fort dans sa poitrine, s'emballant.
" Arthus ? "

Il était partit un peu avant l'aube de chez les moines. Sa nuit avait été courte mais il n'en pouvait plus. Elle lui manquait terriblement et puis le vin de messe des moines lui donnait des maux d'estomac à force.... On l'avait laissé partir pourtant et il avait marché sans arrêt, s'arrêtant à peine pour se restaurer......

Lorsqu'au petit jour il aperçut les premières maisons de Bourganeuf son coeur se mit à battre plus vite. Il faisait frais mais il n'avait pas froid, la marche l'avait bien réchauffée. Il était plein de poussière, sale et ne sentait pas spécialement la rose.... Il pensa qu'il devait se faire beau pour celle qui hantait ses nuits mais avant cela il fit un tour en ville. Bien entendu, comme il s'en doutait il n'y avait pas un chat, les tavernes étaient vides même s'il était encore tôt.

Il se dirigea machinalement vers la cascade, cet endroit que Mae lui avait fait découvir dès leur arrivée et s'assit près de l'eau. Il resta là un moment, reprenant son souffle et se désaltérant un peu lorsqu'il entendit une voix qu'il aurait reconnu entre mille...




Arthus, sans se retourner, sourit puis changeant légèrement sa voix, répondit.

Nan.... Z'êtes trompé.... Ch'juis point Arthus.....
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La jeune femme regardait son dos. Non, c'était bien lui.
Son coeur perdait son rythme habituel qu'en sa présence.
Elle le regarde de dos, penché sur l'eau.

" Veuillez m'excuser Messire alors du dérangement.
Puisque celui que je guette n'est pas là, je m'en vais.
Bonne Journée à vous et profitez de cette belle journée. "

Ces mots furent dits sur un ton posé.
La voyageuse regarde ce dos se retenant de ne pas l'étreindre.
Elle tourne les talons et commence à s'éloigner. Un peu.
Un regard en coin pour s'assurer qu'il est toujours là.
Une pointe de malice dans ses yeux.

Arthus écouta Mae parler toujours avec cette si belle voix qu'il aimait tant. Il aimait sa manière de s'exprimer en fait, il aimait tout d'elle..... Il tiqua légèrement tout de même quand il entendit le bruit de ses pas commencer à partir... Que faire ? Rester là et jouer le jeu jusqu'au bout ou arrêter là cette souffrance qu'il ne voulait pas lui imposer ainsi qu'à lui du reste. Aussi il se leva d'un bond puis la rattrapa. Il la retourna et la regarda longuement.

Vous devez aimer celui que vous cherchez Damoiselle, ça ne se voit rien qu'à vos yeux.... Peut être que je pourrais le remplacer même quelques minutes non si cela peut vous redonner le sourire ?
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Maegorn le vit la rejoindre.
De toute manière, elle n'aurait pas pu aller plus loin.
Il la mit face à elle et la femme rejoint son regard avec un immense plaisir.
Le revoici. Son sourire revint alors sur ses lèvres.
" Nul ne pourrait le remplacer Messire.
D'ailleurs, je puis vous dire que votre masque s'en ait allé et que sans le remplacer, vous reprendrez la place qui est vôtre. "

Doucement, sa main vint lui caresser le visage.
Son ours se tenait devant elle et elle reprenait vie.

Arthus la dévisagea et lorsqu'elle lui caressa le visage il se sentit fondre. Il ne résista plus et la pris dans les bras, la serrant fort contre lui. Il pencha la tête et vint poser ses lèvres sur les siennes dans un long baiser. Il profita de ce moment de retrouvailles, sans rien dire, tout était bien au delà des mots...... Sa main glissa le long de son dos, elle lui avait tellement manqué mais là, il revivait à nouveau....
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Leur baiser lui avait paru magique.
Il lui avait manqué. Cette pensée revenait sans cesse en tête.
Sa main chaude lui frôlait le dos et la jeune femme lui sourit.
" Viens mon ours. "
Maegorn l'emmène à la grange, endroit où ils avaient élus domicile ces derniers jours. Il lui conterait tout.

Depuis un certain matin d'hiver, Merwyn n'avais plus emmenée Neige en foret.
De brefs aller retours a la capitale ou au château Carsenac oui mais pas dans le sous bois.
Autant pour exorciser ces souvenirs que pour faire prendre un peu d'exercice a sa jument, elle entreprend ce jour là une balade a la chute d'eau au cœur de Chabrière.

Sentiers ombragés et odeur d'humus, au lointain l'écho des coups de cognée d'un bucheron, le doux chant des oiseaux et les rayons du soleil jouant entre les feuilles. C'est si paisible....
Une fois sur place, elle laisse sa monture brouter a loisir et s'installe sur un rocher, laissant ses pieds tremper dans l'eau.

S'adressant a la Camargue:

Dis ma belle, puisque nous sommes seules...
Tu peut surveiller pendant que je pique une tête?


Neige dresse une oreille attentive et hennit doucement.
Sans plus attendre Merwyn suspend ses vêtements a une branche et seulement vêtue d'une vielle chemise elle se jette a l'eau.
Celle ci est fraiche malgré la chaleur de l"été naissant.
Après un moment, la jeune femme en ressort transie et s'allonge sur une grande pierre plate pour se laisser réchauffer et se sécher au soleil.

On devrais venir plus souvent ici, qu'en pense tu?

Fermant les yeux, elle se laisse bercer par le chuintement de la cascade et profite du temps présent.
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)

Chaleur...
La So passait son temps à s'éventer avec tout ce qu'elle pouvait trouver.
Le voyage permettait de se dégourdir un peu les pattes, et avait quelque chose de revigorant. Peut-être le fait de partager la route avec des gens qu'elle ne connaissait que peu? Pourtant contre toute attente, elle se sentait à l'aise avec eux. Du coup elle en profitait. Même la mauvaise humeur de Dazibaan ne l'atteignait pas. Et tout ça lui permettait de s'aérer l'esprit et de ne pas penser, seulement à l'instant présent.

Déambulant dans les rues de ce village, connu? Inconnu? Elle ne le savait même plus. Combien de villages avait-elle traversé depuis quelques années? Pfiou... Est-ce qu'elle était déjà passée par là? Elle ne reconnaissait rien. La brune avait entendu parler d'une cascade quelque part en dehors du village. Bon plan... Elle n'avait plus les moyens de se payer une chambre et un bain digne de ce nom, du coup, quoi de mieux qu'une cascade et un bassin naturel empli d'eau??

Elle eut bien du mal à trouver le coin... Tournant et retournant... Les cheveux sombres qui finissent relevés en chignon bien haut sur la tête histoire de laisser la nuque fine à la merci des courants d'air, aussi légers soient-ils. Commençait sérieusement à désespérer la brunette... Jusqu'à ce qu'un bruissement se fasse entendre. Un sourire s'esquissa, et la So prit la direction du bruit. De l'eau! Joli coin découvert là, bien caché à l'abri des regards. Guettant tout autour afin de voir si personne n'avait eu -par hasard- la même idée qu'elle. Apparemment ce n'était pas le cas. Elle leva le nez vers le ciel avec un soupir bienheureux.

Une chausse retirée, une seconde et la brune se pose assise sur une pierre plate qui surplombait le bassin. Un bas vint rejoindre les chausses posées à côté, rapidement suivi du deuxième, et la tête se retourne d'un côté et de l'autre afin de voir s'il n'y avait toujours personne. Pas le cas, à moins qu'elle n'entende pas à cause du bruit que faisait la chute d'eau. Bustier délassé et posé avec le reste des affaires, ceinture ôtée suivie des jupes et autres jupons, bracelets et chemise qui viennent ensuite, et la jeune femme se retrouve avec une simple chaisne qui la recouvre jusqu'aux genoux. bras serrés contre elle, elle guette à nouveau, et se lève, avant de boiter sans se cacher, en direction de la petite étendue d'eau.

Tendant un pied d'abord, un sourire ravi s'afficha en sentant la fraîcheur de l'eau. Le pied se posa sur le fond et la petite brune commença à s'avancer doucement, s'enfonçant d'abord jusqu'aux mollets avant de continuer lentement sa descente, jusqu'à s'y immerger complétement. Le lacet qui tenait ses cheveux fut retiré et lancé afin de rejoindre le reste des vêtements, laissant la cascade de jais dévaler sur les épaules de la demoiselle. Qu'il faisait bon se prélasser dans l'eau après ces jours de voyage!
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Une belle bannière?

Elle en a rêvé la nuit précédente, en rêve encore ...
L'eau parcourue du ru au bassin, guidée par le courant qui miroite d'éclats solaires, la bretonne étouffée de l'air brûlant, remonte patiemment vers la promesse de fraicheur.
Elle se rappelle un peu le même parcours, l'année dernière en Touraine, et sa déception quand elle avait trouvé le plan d'eau occupé. Mais il n'était pas question qu'elle découvre à des yeux inconnus, la peau qu'elle avait bicolore de miel et lait … Elle s'était contentée d'un méandre plus profond qu'un autre pour enfin s'immerger.

Mais ici, les villageois l'ont assurée que personne ou presque ne vient à la cascade.
Cascade … l'évocation de son nom seul, a réussi à la rafraichir un peu.
L'animal qu'elle tient au bout d'une longe, patauge allègrement, futur berger qui a décidé de l'adopter malgré la crainte qu'elle a de ses congénères.
La rousse, elle, n'a pas quatre pattes, et a du mal à retenir l'enthousiasme de la bête à longs poils blancs.
Ses pieds se dérobent souvent, glissant sur les cailloux moussus. Si elle connait les pièges du goémon, ceux des cours d'eau terrestres sont un mystère pour elle, et l'eau qui monte à ses genoux, cache ce que ses orteils aveugles découvrent.

Seulement, la bête décide de tirer plus fort au moment où Steredenn, un pied levé, cherche un appui sûr.
Il ne faut rien de plus pour que l'équilibre s'estompe, et que le temps fasse durer ce qui doit arriver.
La longe abandonnée, les bras moulinent une fois, peut-être deux, avant de chercher à gagner la terre, ou plutôt l'eau, comme le reste du corps emporté.
Le choc est étrangement souple quand ses doigts s'enfoncent dans la vase, seule une de ses fesses amortit celui plus rude des cailloux traitres.
Assise dans l'eau qui a pris une couleur terne et terreuse, le souffle coupé par la surprise et le chien trop démonstratif qui veut aussi en profiter, la bretonne laisse échapper un rire.
L'onde troublée est fraiche malgré tout, et c'est ce qu'elle voulait, même si tout ne s'est pas passé comme prévu.
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Kentoc'h Mervel Eget Bezañ Saotret

Elle finissait de laver ses cheveux, frottant doucement les mèches entre elles, amusée en repensant à la séance de brossage de l'autre soir, quand un grand fracas la fit sursauter et tout lâcher. La tête dans les épaules, elle ne se retourna pas de suite, laissant l'eau finir de l'asperger d'abord. Méfiante, elle y alla doucement, tournant la tête en direction de ce qui avait fait tant de grabuge.

Les yeux verts finirent par se poser sur une jeune femme qui semblait avoir... Chuté! En tous cas cela semblait logique parce que plonger toute vêtue dans l'eau, même avec cette chaleur... Un sourire amusé vint jouer sur le visage de la brune alors qu'elle croisait les bras contre elle, le tissu fin gardé sur elle ne cachant pas grand chose, et qu'elle venait en direction de la rousse, retenue dans ses pas par le tissu de la camisole et l'eau elle même.

Vous allez bien?

Un gros chien la dissuada de s'approcher davantage, mais le cœur y était...
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Une belle bannière?

Vous allez bien?

Sourcils levés, et le regard fauve balaie les troncs, jusqu'à découvrir une sorte de naïade, enfin un corps tout auréolé de lumière, ou de gouttes d'eau, lui faisant plisser les yeux.
Euh ... oui !

Elle se redresse le plus dignement possible, les vêtements dégoulinant de l'eau trouble.
Là , elle s'ébrouerait bien comme le chien, mais, elle sait se tenir et en plus, en plus ...
Son nez se plisse quand elle voit la brune approcher.
Elle déglutit, elle qui n'ose pas se dévêtir, se rend compte qu'être vêtue et mouillée, est tout aussi ... elle secoue la tête, et appelle la bête, qui ne cherche qu'à patauger, comme si changer de couleur était primordial.
Elle cherche ... la fulgurence de l'intelligence ...

Il fait chaud !!
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Kentoc'h Mervel Eget Bezañ Saotret

Apparemment la demoiselle ne semblait pas s'être cassé quoi que ce soit, c'était toujours ça! La situation était amusante, et pendant que le chien pataugeait un peu plus loin, la So s'approcha un peu plus avant de rire doucement devant l'excuse de la rousse.

Ah ça pour sûr, il fait meilleur dans l'eau. Mais là vous avez ruiné vos habits.

Pour une fois que ce n'était pas elle qui cherchait des excuses à sa maladresse!

Je m'appelle So, vous avez besoin d'aide?

Elle se proposait, tout en n'oubliant pas qu'elle devait retrouver la petite troupe pour le départ, si elle le ratait, elle allait se faire chambrer et pour les rattraper... En attendant, faisait meilleur dans l'eau, et bien que l'air soit chaud, une fois mouillée, c'est la chair de poule qui gagnait. Elle se frotta légèrement tout en attendant la réponse de la jeune femme, souriant toujours de la situation.

D'habitude, c'est moi qu'on ramasse, alors pour une fois que ça peut être à mon tour d'aider...
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Une belle bannière?

Je m'appelle So, vous avez besoin d'aide?

La tête secouée avec beaucoup de conviction, à la fois surprise et heureuse qu'on s'inquiète de ses vêtements.

Moi c'est Steredenn et non, je pense pouvoir me débrouiller ..
Enfin ...

Encore une fois, le nez et le front se plissent. Steredenn se demande si elle va oser. Mais en face d'elle, la jeune femme semble franche et sereine, une bouffée de fraicheur à elle seule. Alors la confiance gagne. La rousse inspire longuement, avant de prononcer.

Si ... si vous pouviez faire le guet ?
Il faudrait que je me ... déterre.

Puis retenant la longe au bout de laquelle le dénommé Ki s'est affalé sur la fraicheur de fougères.
Lui, il supportera l'attache d'un tronc quelques minutes.

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Kentoc'h Mervel Eget Bezañ Saotret

Donnez moi la corde, je vais aller l'attacher pour qu'il ne s'échappe pas déjà. Et je vais guetter alentour. Mais depuis le temps, on aurait sans doutes déjà entendu quelque chose!

Elle s'éloigna de quelques pas, un bras toujours contre elle et prenant garde de ne pas glisser sur les pierres et galets qui parsemaient le fond de l'eau. Ce n'était pas le moment de tomber à son tour. Toujours souriante, la brune jeta un œil autour d'elles.

Personne en vue. Pas un chat, c'est mort dans le coin!

Elle en profita pour voir si ses propres affaires étaient toujours là. Et oui, elles n'avaient pas bouger. Encore heureux, retourner jusqu'au village, à la roulotte et parmi le groupe en camisole fine et trempée, ça ne l'aurait pas vraiment fait dirons nous. So attacha la longe à une grosse racine, et tout en veillant à garder la rousse en vue, sortit rapidement de l'eau en frémissant. Ouuuh il ne faisait pas si chaud que ça quand on sortait de là en fin de compte. Elle se hâta pour se vêtir, gardant les pieds nus, elle sortit la brosse qu'elle gardait maintenant avec elle. Les cheveux mouillés gouttaient encore malgré qu'elle les ait tordu, mais ils ne se démêlaient que mieux.

Vous vous en sortez?

Une fois fini, la jeune femme rangea l'ustensile dans son sac de cuir, attrapa bracelet, chausses et bas dans une main et se rendit auprès de la rousse en passant par la berge. Un sourire au visage, et la brunette espérait qu'elle n'allait pas attraper la mort.

Il va falloir que je file malheureusement. Sinon on va m'attendre. Il n'y a personne, vous pouvez être tranquille maintenant. Et essayez de vous sécher au mieux! Ce serait bête d'attraper une pneumonie pour avoir eu trop chaud.

Un air taquin, et le sourire s'élargit.

La longe est attachée non loin, à la grosse racine qu'on voit là bas. Prenez soin de vous Steredenn.

La So lui fit un signe, un sourire, et un peu confuse que cette rencontre doive déjà se clôturer, reprit le chemin du village. Peut-être allait-elle pouvoir croiser ses compagnons avant de les retrouver pour le départ.
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