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[RP] Château de Bellegarde en Marche

Sofja
[De longues semaines plus tard]


Sofja était tendue depuis la matinée. Elle avait essayé de se changer les idées en allant jouer avec les chiens quelques minutes. Mais malgré toute la joie qu’ils y mettaient, elle continuer à penser. La blonde décida de travailler un peu sur ses projets au conseil mais sans grande réussite, elle pensait encore. Cela lui bouffait tout son cerveau, ne laissant aucune place au reste.

Je vais finir folle !!!!!!!!! Toujours rien Aicelina ?????

La vieille servante secoua la tête. Sofja aurait eu besoin de sa mère à cet instant, à défaut d’elle, elle avait sa seconde mère, sa nourrice. C’est pour cela qu’elle s’adressa à elle plutôt qu’à son tendre mari ou sa sœur.

Non Sofja et arrête de te faire autant de mal, cela ne changera rien. Attend que Jean revienne de la capitale, je suis sûr qu’il fait aussi vite.

Sofja faisait les cents pas dans son bureau sous l’œil inquiet de toute la famille. Ils savaient bien que rien ne servirait à calmer la blonde. C’était ainsi, c’était plus fort qu’elle. Elle se mangea tous les doigts, les yeux rivaient sur l’entrée de Bellegarde.

Mais que fait-il !!!

Alors qu’elle attrapait ses doigts à rogner, un nuage de poussière naissait au loin des terres Bellagardiennes. C’était lui, aucun doute c’était lui.

Il est là, Jean arrive.

Alors qu’elle allait courir, descendre les escaliers en courant au point de se prendre les pieds dans les jupons, de se casser toute les dents. Lorsque la peur l’envahie… c’était quoi ça ??? Cela faisait des années qu’elle n’avait plus eut peur. Et que fait la peur quand elle vous prend les tripes ? Vous hurlez, vous voulez vous cacher, vous voulez être seule. Son instinct prit le dessus et la peur parla.

Sortez, sortez tous de mon bureau !!!!!

Sans une, ni deux, elle expédia son mari, sa sœur, sa dame de compagnie et sa nourrice d’amour à la porte, s’enferma à double tour.

Borde de m****.

Elle s’asseya dans un recoin et essaya de calmer sa peur… Mais les larmes arrivèrent et cela fut plus fort qu'elle, voilà plusieurs années qu'elle n'avait pas pleurer, une fontaine sortie de se yeux.

Certains diront que ce n’est qu’un diplôme
Mais elle, elle vous répondra que c’était sa passion
Que c’était tout un symbole pour elle
Que c’était sa façon de s’approcher de son modèle, sa mère
Que c’était sa façon de montrer à sa maman qu’elle pouvait être fière d’elle
Que la médecine lui tenait les tripes
Qu’elle ne pouvait pas concevoir de ne pas aider son prochain

Alors, si elle devait avoir échoué à cette première année… c’était la fin et la honte qui l’envierait et ça, elle en avait peur. A cet instant, elle ne pouvait pas affronter cette réponse.

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Boskdeportkar
Oh, mais quelle mouche la piquait donc à l'instant. Me foutre à la porte du bureau, son propre mari et toute la famille aussi ! Du grand n'importe quoi.

J' étais dans l'incompréhension la plus totale. Et comme d'habitude le dernier au courant des évènements.
Pas le temps de s'apesantir. Bousculade, tout le monde à la porte du bureau de Sofja . Cric crac, deux tours de clés, et voilà ma Sofja enfermée comme si elle avait vu le diable.


"ah qu'on m'explique ! C'est un peu fort ! Quelles sont ces manières ? "


Je me tournai vers ses dames présentes.

"Quelqu'un saurait me dire ce qui se passe ici ? et pourquoi "Jean" met ma femme en un tel état, à demie hystérique.
Un comble quand même ! Qu'a t elle besoin d'aller s'enfermer de la sorte ?"

Aicelina ? pourrais tu nous eclairer prestement et me dire si cette comédie va durer longtemps ?
Anna, toi sa soeur, sais tu quelque chose que ta soeur t'aurait confié ?
Faustine, tu as bien du entendre des choses ces jours ci ?


Ma patience avait des limites.


Sacre bleu, qu'on m'explique sur le champ ou je défonce cette porte qui ne va pas me résister longtemps...je vous le jure".
Aicelina, incarné par Sofja
[quote="Aicelina, incarné par Sofja"]



La dernière fois qu’elle avait vu sa princesse dans cet état là c’était à l’annonce du décès de sa mère. La pauvrette avait senti la terre s’écrouler sous ses pieds, n’ayant qu’une envie, la rejoindre la haut. Cela lui fit extrêmement mal de la voir ainsi mais il n’y aurait eu aucun mot pour la réconforter. Il fallait la laisser passer cette crise, que le calme l’envahisse à nouveau pour qu’enfin elle soit à l’écoute de tous réconfort.

Ils se retrouvèrent donc tous dehors alors qu’ils venaient la réconforter. Le Sieur Bosk venait justement de les rejoindre après une matinée en son domaine. Le pauvre époux ne comprenait pas le pourquoi et le comment, surtout que c’était la première fois qu’il la voyait ainsi.


Seigneur calmez-vous, rien ne sert de vous emporter.

Elle était à présent face à lui pour lui expliquer la situation.

Jean est parti ce matin chercher la réponse de l’Université de Belrupt concernant sa première année de médecine. Et Sofja est en mal depuis ce matin… Je pense que tant que cela était loin, elle arrivait à gérer mais en voyant Jean, ce fut plus fort qu’elle.
Vous savez à quel point la médecine est précieuse pour elle. Elle veut tellement aller en seconde année…
Anna_jagellon
    Anna savait tout. Tout sur le pourquoi des inquiétudes de sa soeur ces derniers jours, ce pourquoi elle tournait en rond plusieurs fois par heures, se perdaient dans ses pensées, avait des excès de nervosité...
    Mais elle n'en disait mot puisque la réponse n'était encore point arrivée à Bellegarde.

    Alors qu'elle se rendait tranquillement au bureau de ladite soeur, croisant au passage son beau frère surement en pause dans ses divers travaux, une bourrasque lui vint devant elle.
    La porte claqua une fraction de seconde après sous les cris de Sofja.
    Un clignement des yeux, son cerveau assimilant le geste rare de l'ainée Jagellon. Déjà Bosk s'égosillait devant tel affront, homme au sang chaud à ses heures pas si perdues.
    Le jour fatidique était donc venu. Sofja avait réussi à remuer toute la maisonnée pour cet évènement.


    Oui je le savais aussi Beau Frère. Patiente un peu, tout vient à point à qui sait attendre. Et crois moi cela ne devrait tarder....

    Et du bruit émanait à présent de devant le château. Aussitôt elle laissa Bosk devant la pauvre porte qui, si elle avait une pensée, devait prier pour qu'il ne la fasse pas sortir de ses gonds.
    A peine eut le temps de descendre les marches principales que Jean entrait, parchemin roulé à la main. Celui-ci était d'ailleurs joliment fermé par un ruban pourpre, le tout cacheté sous le sceau de Belrupt.
    Malicieusement, la blondinette le remercia, prit le parchemin et le congédia gentiment avant de revenir au bureau. La porte était apparemment encore entière.

    Anna frappa doucement à la porte.


    C'est moi Anna. Jean est arrivé et nous avons la réponse...Je suis sûre qu'en fait tu ne veux pas la savoir...

    Le parchemin caché dans le dos, sourire caché pour ne pas paraître trop heureuse, elle attendit que la tornade sorte de son repaire.

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Sofja
Elle s’était mordue la main afin de s’aider à reprendre conscience de la réalité. De faire sortir ses images d’enfance avec ses parents qui misaient beaucoup sur elle sans vraiment le dire. C’était ça le plus dur au final : ces sous-entendus, autant dire les choses comme elles l'étaient. Ils savaient qu’elle devrait mener cette famille mais également ces terres, surement pour cela qu’ils l’avaient laissé quitter le domaine pour qu’elle affronte la vie et ses difficultés. Il n’y avait pas meilleur professeur que la vie.

Et voilà comme l’ainée c’était mise la pression depuis son adolescence, elle se devait de tous faire bien, de montrer l’exemple aux frères et sœurs. Aujourd’hui elle n’était pas maître de la situation. Son devenir dépendait des professeurs et cela, c’était dur car elle ne gérait pas la situation.

Elle entendit son époux pestiférait contre elle, cela lui fit un pincement au cœur. Ce n’était pas contre lui, elle espérait qu’il lui pardonnerait. Mais elle l’avait prévenu, il n’avait pas tous vu d’elle et elle aussi avait des secrets durs à dire.

Puis se fut la douce voix de sa sœur, elle avait la mesme que leur mère. Toujours calme et rassurante, on avait qu’une envie, se jeter dans ses bras et oublier toutes les craintes. Ohhh non elle n’avait pas envie de savoir mais ohhhh que oui elle voulait savoir, pour que tous s’arrête.

Elle s’était rapprochée de la porte, toujours fermée à double tour, posant sa main dessus, comme pour sentir Anna de l’autre côté.


Dis-moi Anna… dis-moi vite !!! Dis-moi si je suis la honte de la famille ou si je me rapproche de maman.
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Anna_jagellon
    Et elle ne sortit guère, verrous réconfortant.

    Anna compris d'avantage l'ampleur de la chose. Non pas qu'elle n'avait nulle idée sur toute l'importance qu'avait ces études -voulant poursuivre les mêmes- mais plutôt des attentes de ses parents
    dont les souvenirs étaient bien trop flous à son goût envers l’aînée de la famille. Les femme Jagellon étaient tout aussi fortes que les hommes ce pourquoi ils avaient sans doute placés leurs espoir en leur fille la plus âgée.
    Cette dernière ressemblait d'ailleurs pas mal à leur père, la force et l'assurance qu'il manquait surement à la benjamine.

    Et ils avaient raisons. Sofja était à présent, pour Anna, un modèle féminin et même si elles avaient été séparés un bon moment, la jeune femme marchait dans les pas de la grande.
    En cette heure, elle était fière d'elle.


    Tu ne seras jamais une honte...Quoi que tu fasses...

    La blonde ouvrit alors le rouleau avec délicatesse, souffle court même si aucuns doutes ne s'étaient emparés de son esprit, et pu voir LA réponse.

    Je crois même que tu es en bonne voie pour te rapprocher de mère.

    Pour ne point la faire attendre davantage elle glissa le parchemin sous la porte afin qu'elle juge d'elle même le résultat exemplaire de ses études.
    Anna quant à elle souriait franchement à sa soeur, à travers la porte, mais nulle doute que Sofja le savait.


    Moi aussi, je suis fière de toi.

    Oui, leurs parents étaient surement fiers, à n'en point douter.

    Ouvre nous maintenant, que l'on puisse te féliciter et t'embrasser.

    Un coup d'oeil à son beau frère pour comprendre que Sofja devrait quelques petites explications même si elle le savait bien compréhensif. Lui aussi, devait probablement être heureux pour son épouse malgré le remue ménage.

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Sofja
Le craquement de la cire froide, le froissement du parchemin, le souffle de sa sœur, le moindre bruit était perceptible à travers cette lourde porte. C’est comme si à cet instant plus rien n’avait d’importance, la jeune femme retenait sa respiration en attendant le verdict final.

«Je crois même que tu es en bonne voie pour te rapprocher de mère. »

Qu’est-ce que ça voulez dire ? Ses neurones s’étaient plus connectés, elle n’était pas apte à décrire le moindre sous-entendu à cet instant-là. Il lui fallait du concret : un "oui" ou un "non", quelque chose de clair et précis.

Puis un parchemin fut glisser sous la porte, l’écriture fasse à elle. Au fur et à mesure qu’il s’avançait vers elle, elle voyait « Mention Excellence » puis son prénom
« Sofja » et pour finir le mot essentiel « Honneur ». Oui, elle venait de passer sa première année de médecine haut la main, elle avait ce foutu diplôme qui venait de la rendre folle. Une joie immense l’envahit, elle attrapa son parchemin, se leva d’un bond et ouvrit la porte comme si de rien n’était en hurlant de joie.

Sa sœur était devant elle, Sofja la prit contre elle et lui colla d’énorme baisés sur les joues tellement qu’elle était heureuse, puis se fut de mesme pour sa vieille Aicelina. Et malgré que son époux avait les yeux plissés, l'air pas content, elle se faufila contre lui et en lui murmurant un
« Pardon », tous simple mais qui en disait très long.
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Boskdeportkar
Il y a des fois où les hommes manquent de tact et de compréhension, envers la gente féminine. On croit tout savoir d'elles et on se rencontre qu'on est à cent lieues de les comprendre.

Anna avait un courrier dans les mains, celui apporté par Jean.
Et manifestement ce courrier relevait d'une importance vitale pour Sofja qui n'avait pas la force de l'ouvrir elle meme, preferant se refugier dans le bureau.

Il m'avait fallu du temps pour en deviner la teneur. Ma Sofja craindre quelque chose ? Mais quoi donc, elle qui est si forte ? Rien ne lui faisait obstacle grace au travail et à l'abnégation.

Anna prit le parchemin dans les mains, et ses mots me guiderent vers la vérité.
Citation:

"Tu ne seras jamais une honte...Quoi que tu fasses..."


Puis elle lut le contenu du message

Citation:
Je crois même que tu es en bonne voie pour te rapprocher de mère. "


Les choses s'imbriquaient à present. Sa mère, bonne voie, jamais une honte pour sa famille.... mais bien sur, la médecine ! Ses etudes de médecine...et donc...fatalement c'etait la réponse à son examen de premier année !
Et moi, avec mes manieres d'abruti, je n'avais rien percu des souffrances de ma femme.

Je ne doutais pas qu'elle reussirait sur cette voie que sa Mère avait empruntée avant elle, mais je n'avais pas percu la pression que Sofja portait sur ses épaules, à maintenir l'honneur et la grandeur de la Famille JAGELLON.
Comment pouvait elle penser ne pas réussir ?

Et le sourire d'Anna à lire la réponse ne fit que me réconforter dans cette évidence. Sofja avait besoin de nous en ces instants. Il me fallait réagir plus intelligemment.

Anna glissa le parchemin sous la porte pour que Sofja en prenne connaissance, en lui disant.

Citation:
"Ouvre nous maintenant, que l'on puisse te féliciter et t'embrasser. "


Sofja apres quelques hesitations parcourut des yeux la réponse, et toute tremblante de joie communicative, ouvrit enfin la porte et nous rejoignit parce que nous etions sa famille, et que ces moments rares sont faits pour etre partagés.

Sofja me murmura un « Pardon » tout simple, en s'approchant de moi.
Et bien c'etait à moi de me faire pardonner.


"Viens contre moi, ma Chérie, c'est bien moi qui doit me faire pardonner, de ne pas avoir vu ton désarroi et ton inquiétude !
Comme je suis fier de toi ma Femme ! Tout comme l'est ta Mere qui nous regarde, j'en suis sûr, de là-haut."


Je soulevai Sofja dans mes bras, et la jetai en l'air, pour répondre à ses cris de joies et partager son bonheur. Je ne pus retenir un "yoohou !!!" de satisfaction.
Puis je reposai Sofja au sol.
J'etais pas peu fiere de ma femme. Et cela devait se voir, j'allais claquer une bise à Anna, à Aicelina et à Faustine qui ne semblaient pas trop comprendre pourquoi, mais j'etais si heureux de cette nouvelle !
Et je m'en revins aupres de Sofja pour lui deposer un baiser sur la bouche.


Il serait peut etre temps que tu nous fasses un petit discours ?
Sofja
«En disant deux fois pardon, tu ne pardonnes pas deux fois, mais tu rends le pardon plus solide.» de William Shakespeare



Autant elle pouvait s’en vouloir de ce caprice qui l’avait envahi mais également rendue impuissante à tous contrôle. Autant son mari reconnaissait son petit tord en ayant pas fait attention à ses sauts d’humeur depuis quelques jours.
Bon cela la réconfortait car ça voulait dire qu’elle n’était pas si insupportable que ça. Heureusement que les Billanges le rendait aveugle et sourd.


Oulaaa un discours !?!

Elle réfléchit quelques secondes en ce demandant ce qu’elle pouvait bien dire.
Merci de m'avoir supporter : pas la peine de remuer le couteau dans la plaie.
Merci d'avoir été mes cobayes : heuuu pas très gai.
Et si pour se faire pardonner, elle leur offrait quelques jours de repos ? Loin du Limousin, des terres de la famille, des soucis du quotidien...


Heuuu et si plutôt on partait tous en vacance au bord de la mer pour fêter cela ?

Regarde son époux puis sa sœur trouvant l’idée super bonne.

J’ai toujours révé d’y aller et je suis sure qu’Anna ne l’a jamais vu aussi ! Hein Anna ?

Lui donne un coup de coude pour qu’elle confirme.

Puis cela te rappellera ta famille, je suis sure que cela te fera du bien de penser à autre chose qu’à l’Université et aux Billanges.

Regarde le petit monde autour d’elle.

Alors, ça vous dis ?
_________________
Aicelina, incarné par Sofja




La maison avait été remuée de fond en combles.
La vielle domestique n'avait pas imaginé le travail que cela demandait de préparer les valises de la maisonnette.
Surtout depuis l'arrivée du Sieur Bosk et de la sœurette, sans parler de la dame de compagnie.
Certes le domaine était devenu plus vivant mais le travail avait multiplié.
Heureusement que du recrutement avait été fait à Bellegarde !

Lorsqu’elle regarda la litière s’effaçait dans le paysage, elle s'étala sur un vieux fausteuil pour reposer ses vieux os qui venait de souffrir le martyr.
Le calme était de rigueur pour les quelques jours que la famille s’octroya à la Rochelle, le personnel pourrait en profiter pour faire du grand ménage dans tous le domaine.



La suite des aventures pour les curieux C'est ICI
Heavy
    Février, sous les dernières neiges de l'hiver.




    Ma chère jumelle, mon âme soeur
    À toi, Marie-Elisabeth

    Je prie pour que ma lettre te parvienne, malgré l'imprécision qui caractérise ce que je sais de ton adresse actuelle... J'espère que tu vas bien, qu'il ne t'es rien arrivé de mal et que tu vis à l'abri du froid et de la faim.

    Donne-moi de tes nouvelles, je t'en prie, ma chère soeur, tu me manques tant ! Voilà déjà presque six ans que nous ne nous sommes plus vues, et je me languis de te retrouver.

    Ecris-moi vite ! Chez Sofja Jagellon, au castel de Bellegarde-en-marche. Je suis depuis quelques mois la demoiselle de compagnie de madame la vicomtesse Sofja, et je serai heureuse de pouvoir t'en raconter davantage. Sache pour le moment que je suis heureuse et bien traitée, et que j'ai trouvé en acceptant cet emploi une sorte de nouvelle famille. Mais je voudrais tant savoir ce que tu es devenue !

    Réponds-moi bientôt

    Ta soeur,

    Faustine Castelnau.

_________________
Sofja
« Le désir est une conduite d'envoûtement. » de Jean-Paul Sartre


Après sa lourde journée à son bureau de juge Sofja avait pris la direction du Domaine. Elle décida de faire un saut en taverne afin de se changer les idées. Elle y retrouva sa demoiselle de compagnie ainsi que sa sœur et le jeune homme qu’elle avait inscrit la veille aux Olympiades. C’était un jeune homme de noble famille, qui avait l’air d’être très correct d’après ce que lui en avait dit sa sœur. Cette dernière en avait mesme longuement discuté avec elle, montrant grand intérêt apparemment. A tel point que Sofja avait bien compris l’attirance qui s’opérait.

Cela se confirma sur les minutes qui passèrent, où elle aperçut les regards, les mains sous les tables, des mots doux. Mais c’est lorsqu’il passa son bras autour de la taille de la jouvencelle que des éclairs sortirent des yeux de la grande sœur. La petite sœur croisa le regard de la grande et à cet instant, elle comprit qu’ils étaient allés un peu loin. Anna s’était doucement écartée et tomba dans un silence profond, faisait sa moue de petite fille vexée. Sofja préféra quitter la taverne mais cela ne se terminerait pas ainsi. Une discussion devait avoir lieu.

C’est donc assise sur le fausteuil au pied de la cheminée du salon que la Vicomtesse attendait le retour de la jouvencelle. Un livre était posé sur ses cuisses, ne réussissant pas à se concentrer sur les lignes, imaginant plutôt les propos qu’elle allait devoir tenir à la jeune fille. Après avoir dû trouver les mots pour son petit frère, il fallait en faire autant pour la petite sœur. Décidément ce n’était vraiment pas un cadeau de perdre ses parents et de devoir prendre la relève.

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Sofja
[Un soir de Printemps]

Comme tous les soirs depuis quelques semaines maintenant la Juge du Limousin Marche rentrer tard chez elle. Entre les gens qui ne respectaient pas la Loy Martiale, les non payeurs d’impôts, les escros en tout genre, les brigands qui traversaient le territoire et les gros dossiers tel que Damemagalie et Moriben qui pourrissait la vie des Bourganiauds, la future mère était complètement fatiguée.
Ohhh elle adorait son travail et dire qu’elle avait eu peur lorsqu’elle avait commencé. C’est vrai que les Loys étaient complexes et que les failles dans la justice existaient. Mais c’était cela qui était intéressant et motivant, il n’y a avait pas un cas identique mesme si l’acte d’accusation était le mesme. Tout dépendait de la plaidoirie, des témoins, des pièces, bref c’était excitant comme métier.
Tellement qu’elle avait d’autres idées derrière la tête puisqu’apparemment elle ne pourrait exercer la médecine comme elle le souhaitait malgré ses diplômes à Belrupt.
Pour l’instant elle se concentrait sur les jours restant en tant que Juge, surement qu’elle ne serait pas en haut de liste aux prochaines élections afin de profiter de sa fin de grossesse mais aussi de l’arrivée de son futur enfant et une fois ses relevailles faites, elle examinerait son futur professionnel.

En attendant depuis une bonne semaine c’était la boule au ventre qui la tenait. Elle avait été informée qu’un de ses coupables, Moriben justement, avait fait appel à la Cour d’Appel. L’affaire était simple en soit, elle était sûr d’avoir bien fait sans parler que le coupable avait préféré fuir le Limousin que de se défendre. Et dire qu’il faisait des études d’avocat… quel lâche au final ! Il avait ce qu’il fallait dans les braies pour défendre son amie Damemagalie accusée de Trahison mais pas pour se défendre pour une petite insulte vis-à-vis d’un noble.

L’affaire avait dépassé le cercle du Tribunal puisqu’elle avait reçu des menaces de cet homme une fois le procès clôturait. Les insultes étaient la seule manière de se défendre pour les faibles, c’était bien reconnu. Mais il n’était jamais bon de perdre la confiance de Sofja.

Flask back : « Elle lui avait accordé lorsqu’il était Lieutenant remplaçant à Bourganeuf il y a de cela plusieurs mois, lorsqu’ils faisaient la guerre contre Damemagalie qui pillait le marché. Mais quelques semaines plus tard, lorsque le Lieutenant de la ville était revenu et qu’il avait dû reprendre sa place de sergent, il avait préféré tourner sa veste. Il ne respectait plus ses supérieurs de la Maréchaussée, une petite guerre interne s’était lancée mais comme cela n’était pas suffisant, il avait préféré se rapprocher auprès de cette brigande. Ce fut l’électrochoc pour Sofja, sa confiance se transforma en dégoût.
Cela pouvait être le choix de qui que ce soit ! Tant qu’il restait sache. Hors évidement ce ne fut pas le cas. Malheureusement pour lui, Sofja était désormais Juge et elle comptait bien reprendre les reines de ce tribunal bien trop calme. Si ses prédécesseurs n’avaient pas eu le courage d’affronter ses personnes, elle l’aurait. Et c’est ce qui arriva, les procès tombèrent puisqu’il y avait de quoi les alimenter. »

Et là les menaces envers sa famille n’avaient fait qu’un tour car il ne fallait pas s’attaquer à une louve qui protéger sa famille : elle s’était promis de lui pourrir la vie. Cela avait commencé par informer son amie bâtonnière chez les Dragons puisqu’elle avait appris que ce dernier faisait ses études la bas. Ohh elle n’avait eu qu’à l’informer du procès où il défendait son amie Damemagalie. Sa plaidoirie était d’une hilarité sans nom, juste le contraire de ce que pouvait dire un vrai avocat. Elizabeth avait été seule juge : Souhaitait elle avoir un étudiant digne de ce nom ? Bien évidement la réponse était négative.
Puis au final cela c’était arrêté là, car il avait quitté le Limousin comme un grand mesme si dans sa missive il disait qu’il reviendrait en Limousin. Et cet appel à la Cour d’Appel n’allait que clôturer cette histoire. Histoire de bien lui montrer qu’il était juste un incapable et qu’il ferait mieux de s’écraser…
Enfin elle espérait que cette demande soit rejetée !

Mais il y avait toujours ce doute qui la tenait. Car elle était loin d’être parfaite, elle n’était juge que depuis deux mois, loin de connaitre justement ces failles juridiques. Heureusement qu’elle était bien entourée que ce soit auprès de professionnel de la CA mais aussi des Avocats du Dragon ou un salon était ouvert à tout magistrat de prime instance. Ainsi elle était formée et pouvait débattre sur le droit local et royal. Au moindre doute, ils étaient là pour la conseiller afin qu’elle rende un verdict des plus juste.

Alors qu’elle buvait une tisane pour calmer ses douleurs au ventre, une missive arriva au domaine. Sa servante lui tendit, ses yeux tombèrent sur le sceau de la Cour d’Appel. Vu que Moriben accusait la Juge du Limousin de ne pas avoir respecté les procédures, il était normal qu’elle reçoive un duplicata de la décision de la CA. Autant vous dire que les bienfaits de la tisane disparurent rapidement. Ses mains tremblèrent, allait-elle être la honte de la justice Limousine comme il lui avait écrit Moriben ou pourrait-elle lui rire au nez la prochaine fois qu’ils se verraient. Elle déplia le pli et commença la lecture :


.jim. a écrit:
Citation:
La Cour d'appel a été saisie le 11 mars 1461 d'un recours contre le verdict prononcé le 3 mars 1461 par le tribunal de première instance du Limousin à l'encontre de messire Moriben pour trouble à l'ordre public

La procure de la Cour d'appel a examiné les motifs d'appel interjetés par la partie requérante et y répond ce qui suit.

Du motif d'appel tiré de la non prise en compte d'un courrier adressé par l'accusé

La procure répond que le juge doit prendre en compte les éléments portés à sa connaissance dans le cadre de l'audience. Il n'a pas à incriminer ou à innocenter sur la base de preuves dont l'une ou l'autre partie n'auraient pas eu connaissance. En prenant en compte ce courrier sans en donner lecture à l'accusation, le juge aurait rompu l'égalité de traitement entre les parties.

Le procès a duré 17 jours, l'accusé avait le temps de faire appel à un avocat ou de revenir se défendre. Il ne l'a pas fait.
Par ailleurs le courrier reproduit ne contient nulle plaidoirie, nous ne savons donc pas quels éléments le juge a pu ignorer.

La procure rejette ce motif d'appel

Du motif d'appel tiré de la non conformité du verdict au réquisitoire

La procure rappelle que le juge n'est pas lié par le réquisitoire. Ce que demande le procureur n'engage que lui et en l’occurrence, l'accusé n'étant plus dans la province, il est impossible de lui demander de dédommager le plaignant.
Enfin, nous sommes dans une justice pénale et non civile, il est logique que l'amende sanctionne le fait délictueux sans profiter au plaignant

Du motif d'appel tiré de la partialité du juge

La procure a rappelé notamment dans la charte de la procure que l'appel ne doit porter que sur des éléments tirés du déroulement de l'audience. Les motifs d'appel tirés d'éléments non soulevés ou non portés à la connaissance du juge lors de l'audience ne sont pas recevables.

La procure rejette ce motif d'appel

Du motif d'appel tiré des circonstances du lancement du procès

La procure répond que ce point n'a pas été soulevé lors de l'audience.

La procure rejette ce motif d'appel

Du motif d'appel tiré de la production de pièces manifestement fausses

La procure répond que ce motif d'appel est peu explicite attendu que le requérant ne démontre pas en quoi il y aurait falsification des preuves.
Par ailleurs ce point n'a pas été soulevé lors de l'audience

Du motif d'appel tiré des altercations conservées aux archives du château de Limoges

La procure répond à nouveau que l'appel ne doit pas porter sur des éléments nouveaux et qu'en l’occurrence, aucun de ces éléments n'a été soulevé lors de l'audience

La procure rejette ce motif d'appel

Du motif d'appel tiré de la disproportion de la peine

La procure constate le montant élevé de l'amende mais constate également que celle-ci était annoncée dès l'acte d'accusation laissant 17 jours à la défense pour la contester, ce qu'elle n'a pas fait.

La procure rejette ce motif d'appel

En conclusion, la procure d'appel rappelle que si l'absence de défense ne dispense pas le juge de motiver son verdict et la procure d'établir la matérialité des faits reprochés, il appartient également à l'accusé de faire usage de son droit de se défendre.
A défaut de défense, le juge ne pouvant se prononcer que sur les arguments présentés par l'accusation, la partie requérante ne peut valablement faire valoir à l'appui du pourvoi en appel des éléments qui n'auraient pas été portés à la connaissance du juge.

En conséquence, aucun motif d'appel n'ayant été jugé recevable ni n'induisant un doute sérieux quant à la matérialité des faits reprochés ou au rendu de la justice, le pourvoi en appel déposé par messire Moriben à l'encontre de l'arrêt rendu par le juge du Limousin le 3 mars 1461 est rejeté.

Fait à Paris le 20 mars 1461






La décision fut sans appel : cela était rejeté. Elle était rassurée, heureuse, une belle victoire après tant de travail. Ohhh oui elle était très heureuse la Juge Limousine. Une belle reconnaissance de son travail et cela la motiva pour combattre ceux qui ne respectaient les Loys !
Puis un éclat de rire s’échappa de ses lèvres, surement sa manière à elle de décompresser. Elle se rappela des mots de la missive de Moriben « Tu es la honte de la justice Limousine » « Ce que tu viens de faire est honteux » « Si je gagne je te ferai accusé de Haute Trahison » « Je te ferai déchoir de tes titres et postes » « J’irai jusqu’au Roy puisqu’il faut » « Quelle bassesse pour quelqu’un qui se dit Dame et Seigneur » « La honte sur toi et ta famille ». Une vraie scène de théâtre qui finissait au ridicule pour l’acteur mais la spectatrice s’en régalait.

Ce soir, elle dormirait sereinement dans les bras de son époux…

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Boskdeportkar
[Aux Billanges]

Journée maussade. Temps à la pluie pour un printemps qui n'avait pas encore osé s'installer. La nuit etait tombée. J'etais parti des Billanges au soleil couchant. Le temps de faire la route jusqu'à Bellegarde pour y retrouver ma petite femme.

[A Bellegarde]
Une nuit bien noire comme il arrive parfois. D'un silence etrange, mais je n'y pretais guere attention et forcais ma monture plus qu'à l'accoutumée.
Arrivé à Bellegarde, je confiai mon cheval, et me depechai de rentrer, pour me changer, sale de ma journée de labeur.
Je questionnai : "Madame est là ?"
Comme on me repondit par l'affirmative, je filai endosser une tenue propre, apres un brin de toilette, sans oublier de commander qu'on me rechauffe quelquechose à manger.


Mais je voulais voir ma femme avant d'aller me restaurer. Et je parcourus les salons du bas pour la retrouver.

Elle lisait je ne sais quel message à mon arrivée. A priori de bonnes nouvelles ou etait ce la radieuse beauté des femmes enceintes.

Je vins l'embrasser sur le front et m'assoir pres d'elle.



"Ah, pas mécontent que la journée se termine. Les travaux aux Billanges n'en finissent pas. Encore des soucis de matériaux manquants, le temps qui n'etait pas de la partie ce jour, et mes gens malades cette semaine."
"Je sens que je vais suspendre les travaux aux billanges, maintenant que la tour ouest est hors d'eau, et me pencher sur l'etat desastreux du hameau où logent mes gens. Et puis les travaux des champs vont reprendre".

"Que lis tu ? Tu sens satisfaite du contenu de ce message ? Tout va bien ?
Bonnes nouvelles ?"
Sofja
Elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir, des voix puis un silence. Surement les allers venus des serviteurs. La lettre était posée sur son ventre tandis qu'elle s'était allongée sur la banquette. Elle regardait les bûches se consumer dans l'âtre de la cheminée, la paix régnant sur son corps et son esprit lorsqu'un baiser tomba sur son front.

Bonsoir chéri.

Elle était surprise de le voir rentrer aussitôt mesme s'il était tard. C'était fréquent qu'il rentre très tard voir pas du tout avec ces travaux aux Billanges qui arrivèrent à bout. Tandis qu'il lui parlait, elle lui fit une place sur la banquette afin qu'il soit prêt d'elle. Le bébé bougeait beaucoup de ce soir, elle lui prit la main et la posa sur son ventre.

Ces travaux prennent plus d'ampleur que ce qu'on s'était imaginé. Mais tu as raison sur ta tactique. Si une partie du domaine est habitable, occupe-toi du toit de tes gens car sans eux, tu n'iras pas loin. Vaut mieux les avoir avec soit que contre soit !


La dernière phrase la fit sourire car en effet la nouvelle était bonne mais elle n'avait pas trop eu l’occasion de lui en parler mais surtout elle lui avait caché la missive de Moriben. Sa réaction aurait pu changer le cour de l'histoire.

Oui c'est la décision de la Cour d'Appel, Moriben avait fait appel suite au verdict que j'avais donné. Cela ne lui avait pas plus...

Gardons encore secret cette missive, cela ne servait à rien de l'énerver ce soir. C'était une belle soirée, elle ne voulait pas qu'elle soit gâchée par un mythomane.

Ils l'ont débouté de son appel, je suis soulagée. Les premières fois font toujours peur, dirons-nous.
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