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[rp] A l'ombre de la mort...

Exquiz
Tourments d'une nuit agitée, perdue dans les méandres sibyllins de sa boîte à rêves, soit dit, sa caboche. Toile arachnide gigantesque qui s'étire à l'infini pour tout recouvrir de son fil argenté, brillant du danger prédateur. Si tôt qu'une image arrive, toute la toile tremble et la voila capturée, prisonnière d'une angoisse étrangère, qui ne propose aucune sortie de secours. Des bribes de discussions viennent s'enchevêtrer aux dépouilles de sa mémoire, laissant planer sur ses songes un goût de malédiction cuisant, une prophétie inévitable.

Tu finiras par me détester...

Le réveil est glacial, autant que son front est brûlant. Son souffle délirant se démène entre ses lèvres, et ses yeux n'ont plus que la douleur d'une angoisse éthérée.
Heureusement, à ses côtés, sa présence, rassurante, endormie, paisible.
Alors elle dépose son corps contre le siens, s’efforçant de se détendre, puisant quelque peu dans sa chaleur celle qui lui a échappée, fuyant ses vertiges aliénants qui la hantent depuis deux nuits, sans répit.
Lui, cette âme délicate, autant qu'insolente, qui lui prodigue un apaisement précieux, digne du meilleur nectar que les Dieux antiques puissent posséder. Un gout de miel, un gout de rhum, une empreinte infernal sur l’écrin de sa peau, un chaos ravageur dans le secret de son coeur.

Lune au visage glacé, qui insémine quelques nébuleuses pensées dans son esprit retournée. Il faut qu'elle se protège, et lui aussi. Ses bras se glissent contre sa chaire, cherchant un chemin pour mieux se blottir, calmer cette nuit, et se joindre aux rêves du bel aux bois dormant.

Ses yeux se ferment contre le dos masculin, cherchant le silence de sa raison. Chuut... taisez vous.
Ces voix sifflantes qui chuchotent dans sa cervelle, les infernales, elle aimerait tellement se marteler le crâne pour les faire taire, sombres idiotes. Elles ne font que répéter les mêmes choses, inlassablement...


Tu n'aurais pas dû...
Tu aurais dû réfléchir...
Tu l'a trahie...
Elle se vengera..


Alors c'est les draps qu'elle agite, c'est l'oreiller qu'elle frappe, et c'est ses ongles qu'elle ronge.
Finalement, elle se tourne, et attrape un flacon.. petite fiole rose qu'elle ouvre et porte à ses lèvres, laissant glisser les gouttes du breuvage le long de sa gorge nouée...
Le temps semble alors s’accélérer, et la fatigue tombe, rapidement.
Comme une masse, elle s'enfonce dans le moelleux du matelas, et se laisse aller à l'inertie... enfin.

_________________
--Josselyn_
L'homme s'égare dans un sommeil égoïste qu'il cultive avec sérénité, sans angoisse et sans tourment. Mais sa concentration nocturne se disloque et finit par disperser ses rêveries pour le rappeler à la réalité. Douce quiétude d'un réveil apaisant. Il sent contre son corps la muse endormie, qui trouve chaque nuit refuge dans quelques drogues obscures. Il s'enveloppe lentement de l'atmosphère pénétrante qui règne entre les murs, ranimant son instinct sauvage et animal. Les premiers rayons d'un soleil de plomb viennent s'abattre sur la jalousie de leur cocon.

Les draps se froissent, se confondent alors que l'homme se retourne pour contempler les traits de la belle endormie. Il la sent apaisée, la devine transportée par une profonde narcose. Du bout des doigts, il redécouvre le creux d'un coude, le fil d'un bras de celle, qui, évanouit dans ses songes, le fascine. Et déjà un baiser frivole prend racine sur son épaule.

Les pensées de l'homme s'évadent alors, et voguent à travers les vagues et les monologues de son esprit en éveil. Son intuition ne le trompe pas, il sait que l'improbable va venir déchirer leur journée. Mais qu'importe. Prolonger cet enivrement délicat et tromper le jour en retombant dans la torpeur et l'oisiveté. D'un bras rassurant, il ceint le corps de son autre, et s'assoupit à nouveau.

Il oublie un instant les écueils acerbes, les inquiétudes nocives, de leur vie dissolue et dénuée de toute morale...
Exquiz
Illicite breuvage qui arpente la chaleur de ses veines, la mettant sur le mode veille pour une nuit entière, et bien plus. Il se disperse sous chaque recoin de peau, la gardant dans l’étau apaisant d’un sommeil artificiel. Ivresse des profondeurs, où la jolie se laisse chuter, l’âme bien en dessous de son corps, dans un monde éthéré.
C’est seulement, après de longues heures, lorsque le soleil vient la narguer, presque agressif de ses rayons, qu’elle ouvre enfin ses deux prunelles dorées, prête à affronter de nouveau la réalité.

La réalité oui, mais… l’improbable non.

Les draps sont vides et froissés, comme à son habitude.
Il est toujours tard quand elle se réveille de ses sombres narcoses.
Et qu’elle soit seule n’a rien d’anormal.
Mais quelque chose se trame dans cette pièce. Un silence angoissant, un vide étrange aux saveurs de vanités. Le gout amer du temps qui file, trop vite…

Ses yeux cherchent rapidement, la preuve de cette impression dérangeante. Et bien vite, ils comprennent. Plus aucune trace de lui, ni dans le sac qui laisse habituellement au pied du lit, ni dans la cape qui habite le porte manteau durant ces chaudes journées.
Plus rien. Plus de lui. Même pas une note ou un mot qui permettrait de comprendre.

Transe hystérique qui s’empare d’elle, la plongeant dans un coma éveillé, en proie à ses inquiétantes pensées.
Le pourquoi, le comment s’entrechoquent, restant coincés entre ses lèvres, sans jamais trouver d’échos.

Alors c’est comme ça ? On s’aime, on se déteste, on disparait ? Non…

Improbable. Il ne doit pas être loin, et elle ne doit pas faillir, et laisser son imagination débridée s’exprimer. Ne pas se laisser aller à ses chimères endiablées, grouillantes et poilues comme des viles araignées, cherchant à grimper et s’immiscer dans les fissures de sa faiblesse.


« Où es-tu… »
_________________
--Josselyn_
Des pensées éhontées et audacieuses s'égarent et se fracassent dans l'esprit du jeune arrogant alors qu'il foule le matin d'un pas intrépide. Le soleil s'élève avec lourdeur dans un ciel vaporeux que seuls quelques oiseaux impertinents et désabusés viennent percer. Un silence troublant, invitant au malaise et à la méfiance règne dans les dédales encore obscures de la ville endormie. Les bottes, élancées, claquent, et se suivent avec une monstrueuse élégance. Mais l'heure n'est plus à la cérémonie, et déjà, le jeune homme franchit les portes d'une taverne qui transpire la tourmente, la crasse, et le sang.

Il se libère de sa cape jusqu'alors rabattue à mi-visage, et va prendre place face à un homme à la silhouette généreuse, et à la chevelure grasse. Un sourire édenté siège sur son visage, tandis qu'un regard moqueur, et particulièrement malsain vient souligner toute la vulgarité du personnage. Quelques mots sont échangés. Le visage de Josselyn se révèle étrangement dur, sombre. Les voix s'échauffent, les menaces fusent. On parle politique, trahison, on promet au jeune homme de dévoiler une violente vérité qui viendrait anéantir tous ses projets prometteurs concernant une carrière politique. Il se sent piégé, et déjà sa main vient se perdre au fond de sa poche. Il en sort une fiole qu'il vide sans trembler, sans hésiter dans la chope de son adversaire, profitant de son manque d'attention pour verser le breuvage mortel.

Un sentiment d’extrême jouissance, de victoire, le traverse lorsque l'homme bedonnant plonge ses lèvres dans le liquide empoisonné. Le regard de Josselyn se met à briller, d'angoisse, mais aussi de complaisance face à son geste. Un sentiment malsain se déploie dans tout son être, le mal faisant naitre en lui un nouvel assassin dénué de tout regret. L'homme bedonnant réclame de l'air, et se laisse accompagner par Josselyn à l'extérieur de la taverne. Mais des spasmes s'emparent de sa carcasse, l'emportant dans une mort cruelle et douloureuse. Son corps est trainé au pied d'un arbre venu se déployer au cœur de Saint-Aignan. La cape de Josselyn flotte dans les airs, pour venir recouvrir le corps sans vie de l'audacieux qui voulait le faire tomber.

Mais alors que les premières clameurs de la ville s'élèvent, le jeune mâle devine que le temps presse. Partir. Loin. Sans elle, sans véritable espoir de la retrouver un jour...
Exquiz
La voilà partis dans une traque hystérique, prête à dépecer n'importe quel inconnu qui aurait une trace d'ADN du disparu sur lui. Les moindres recoins sont fouillés, rien n'est épargné. Parfois, elle toque à quelques maisonnées, aux échoppes, elle déboule dans les tavernes, et renifle chaque odeur... Mais... si l'homme a disparu, ce n'est pas pour se trouver au milieu de la foule grouillante... loin de là.

D'un sombre regard, elle observe la broussailles forestière qui s’étend loin devant elle...menaçante, mystérieuse, avec quelques secrets bien enfouis.
Et cette lune, qui ne cesse de la tourmenter quand vient le soir, lui rappelant leur dernière expédition nocturne.


Elle n'a plus d'autres choix que d'affronter la réalité, si elle veut le retrouver.
C'est donc d'un pas déterminé, qu'elle s'élance vers les grands arbres, foulant le sol terreux de ses pas acharnés.
A la recherche d'une preuve, comme un témoignage de ce qui a bien pu arriver. Elle sonde les lieux de son regard perçant, espérant trouver la réponse à ces questions. A force de déambulation, et dans une direction bien connue.. elle comprend qu'il est passé par là. L'odeur de la fuite se fait sentir, porté par les embruns tourmentés de l'ombre masculine.
Le vent se glisse entre les feuilles, et laisse l'écho d'un tissu aérien fendre le silence...

La sorcière rejoins le bruit... trouvant accrocher à un arbre, une cape noir flottant au vent. Le doute n'a pas sa place ici, sur que ce morceau d'étoffe lui appartient.
Peut être la branche l'a t'il rattrapé in-extremis, alors qu'elle cherchait à prendre son envol, dans le ciel vaporeux... peut être l'a t'il laissé ici, avec conscience, dans le but secret qu'elle le retrouve, peut être....
Les hypothèses s’enchaînent, et s’emmêlent... lui faisant perdre le fil de sa raison pendant un instant.

Au pied de l'arbre, la terre à été creusé. Patte humaine ou animal? Il suffit de s'approcher, et de voir...
Sous un trou trop vite fait refermé, une fiole de verre, où une seule goutte de breuvage illicite reste visible. Ce flacon, elle le connait, un peu trop bien d'ailleurs, pour ne pas avoir le coeur qui se soulève de crainte, sous sa poitrine. Breuvage mortel et pernicieux qui vous fige le sang et empêche à votre tambour de vie de jouer sa mélodie.

Elle se redresse, refusant de s'avouer vaincue, et arrache la cape d'un geste ample.
Son estomac bouillonne, et manque d'exploser.
Mais elle garde la tête haute, et continue son chemin...
Tant qu'elle n'aura pas vu le corps..le siens où un autre... elle ne croira en rien. Elle se l'interdit.


Continuer d'avancer, et chercher encore...
Sinon, quoi d'autres?
Johan.
L'étourdissante fuite de Josselyn décrochait les lourdes heures dans un vent de fureur et l'éloignait de l'acte odieux qu'il venait de commettre. C'est à grands coups de conjurations et de jurons qu'il tentait de libérer son esprit d'une effroyable réalité. Le mot "assassin" brulait dans ses pensées et se reflétait par un regard étonnement profond, sombre et belliqueux. Alors qu'il traversait la forêt en s'accrochant solidement aux rênes de sa monture, les arbres l'attaquaient et venaient déchirer sa peau dans des craquements stridents.

Guéret... Ville de l'oubli et de la déraison.

Le Corleone s'enhardit de rejoindre une contrée dans laquelle personne ne chercherait à lui faire cracher l'objet de sa venue et où il disposait d'une connaissance bienveillante. Il alla donc s'égarer dans les dédales de la ville, épuisé par une course qui s'était éternisée.


Josselyn! Mon bon ami! Mais que fais-tu donc ici?

Le vieille homme écarta les bras face à un jeune homme marqué par les stigmates d'un voyage éreintant, qui conservait de sa chevauchée une barbe de trois jours. Très vite Josselyn lui expliqua la raison de sa présence entre les remparts de la ville.

Par Aristote... Je vois que tu es devenu un brigand émérite!

Plaisanterie quelque peu douteuse...

Ne t'en fais pas, j'en ai rencontré d'autres, des coupeurs de gorges... Je vais te fournir tout ce qu'il te faut pour que tu puisses retrouver le sommeil. Je dispose de quelques nectars délicieux qui devraient vite te griser et te faire sombrer dans une plénitude absolue. Ne fais pas cette tête-là! Ce n'est pas du poison hein!

Bon sinon, dès demain je te fournirai des vêtements et de quoi te donner une allure un peu plus civilisée. Il y a des donzelles à séduire dans les environs, ce serait dommage de les effrayer avec ta vilaine barbe. Ah? Tu es déjà en couple? Cela ne doit pas t'empêcher de cultiver quelques amourettes... Que le monde serait ignoble si on ne pouvait même plus tromper sa compagne!

Dis, tu as pensé à changer de nom? On risque de vite de retrouver sinon... Que dirais-tu d'Hippolyte? De Germain? De José? Ca n'a pas l'air de te plaire. Et Johan, c'est pas mal non? Je vais tout de suite te préparer un faux certificat de baptême! J'ai fauché un sceau au prêtre de Guéret! Tu verras, personne ne t'inquiètera avec!

Va te reposer mon brave Corleone... Demain est une autre jour!


Citation:
Je soussigné Père Antonin, prêtre de la très Sainte et très indivisible Église Aristotélicienne Romaine, certifie par la présente du baptême de Johan le cinquième jour du mois de mai de l'an de grasce 1459 en l'église de Guéret et en la présence de son parrain, Loupiac.
Par ce parchemin, il est avéré que le baptisé a reçu tous les sacrements nécessaires à son élévation et fait désormais parti de la grande famille Aristotélicienne.

Fait le 5 mai de l'an de grasce 1459 en l'église de Guéret.
Père Antonin

Exquiz
Chercher un homme qui n'porte plus son nom. Qui n'a plus d'identité, qui n'a plus d'existence sous la forme que l'on connait...
C'est partir boiteux, avec un train d'retard et des mauvaises données en poche. Où chercher, comment chercher.. Personne ne vous dira jamais rien.
Il ne faut se fier qu'à son instinct.

Alors les jours défilent, et les villes aussi, avec le cuisant espoir de le revoir, mais la trouille profonde de l'avoir perdu à tout jamais.
Personne ne l'a vu, où il y a cela une semaine. Oui mais elle aussi, y'a une semaine, elle était avec lui...

Correspondance amer et torturée avec sa douce amie, vanitas, mère adoptive du disparu... Personne n'en revient, personne ne comprend. Personne ne peut la réconforter.

Les jours grisés deviennent atrocement longs et douloureux, et les couleurs s'évaporent peu à peu, ne laissant plus que l'image d'un paysage qui pleure, et qui n'a pas finit.
Le blonde se meurt de l'intérieur, en silence.
La folie aigre lui piquant son esprit, dérivant, racontant des absurdités.
Ses yeux trop sec d'avoir pleuré, son sang trop froid d'avoir brûlé, l'Exquiz n'est plus exquise, et se transforme lentement en poupée de chiffon, lasse et inutile.
Sa peau pâle devient fade, et ses prunelles d'ambres changent de couleur, se vidant de toutes leurs étoiles, pour devenir glaciales et plates.

Personne ne pourrait dire ce qui se trame derrière ce voile opaque de douleur, mais, tout l'monde s'en contenterait, préférant laissant la réponse de côté, évitant de s'emmêler avec les fils gluants de sa pensée.

L'opium est devenue sa nouvelle source de bienfait, lui permettant d'oublier, de délirer, de se fondre dans un univers sans problème et sans chimères. Mais quand la nuit tombe et que la blonde est seule, sous les draps froid et le matelas trop mou d'une auberge de passe... la fièvre attaque et les cauchemars s’enchaînent, répétant les mêmes scénarios infiniment, comme un mécanisme complexe qu'on ne saurait arrêter.

Sueur froide qui mouille les draps et viennent briser son sommeil, la forçant à se relever, à marcher, à ne pas dormir... L'insomniaque fantôme erre dans la ville, à la recherche de son âme. Le miroir s'est brisé et l'autre s'est envolé. Ses pieds nus flottent sur le sol mouillé et terreux, et bientôt, elle se laisse glisser, observant le cercle lunaire d'un drôle d'air. Et de nouveaux les chuchotements se glissent dans les mailles de sa cervelle, murmurés par quelques voix.. de sa folie.



"il faut arrêter de jouer..."
"tu n'peux pas me le prendre et me l'enlever.."
"il ne t'appartient pas.."
"il ne nous appartient pas.."
"rend le moi "



Guêret... ville des torturés et de l'inertie.
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Johan.
Une ahurissante médiocrité fleurissait le long des ruelles de Guéret et s'épanouissait sous un soleil sans éclat et dépourvu de son caractère habituellement somptueux et cuisant. Comme s'il avait été vulgairement attaché à un coin de ciel en attendant qu'un souffle de vent poussiéreux et infect l'emporte dans l'oubli. Tout était fade, terne. Même le regard de Johan avait perdu sa saveur, son pétillant, et n'avait plus qu'un aspect brumeux, obscur et troublant. L'agitation, la colère et la violence qu'il avait longtemps nourries avaient explosé dans un profond silence, faisant naître en lui un sentiment d'errance et de vide. La déraison et le désespoir avaient enveloppé son cœur dans un linceul souillé par une trop vive amertume. Et c'est sans se battre qu'il avançait dans les dédales de la folie.

Son autre abandonnée lui laissait dans la gorge un souvenir pernicieux et rongeant. Exquiz. Muse fragile et délétère qu'il avait sans doute trop aimée. Trop pour pouvoir ignorer les sentiments dévastateurs qui l'ébranlaient. Trop pour pouvoir s'affranchir du manque né de leur brutale séparation. Mais il n'était guère mièvre, et n'était pas homme à se laisser mourir par amour et à pleurer sur un foudroyant destin. Au contraire, il se relevait chaque matin toujours plus fort que la veille, moins sensible, plus acerbe. Et, persuadé de ne jamais retrouver l'objet de sa tourmente, il n'hésiterait pas à aller se perdre dans les bras d'autres donzelles pour s'égarer avec véhémence dans les délices de la chaire.

Les entrailles les plus animées de la ville ne s'éclairaient qu'à la fin du jour. Quand les âmes les plus perfides, et les lames les plus brillantes étaient en quête de sang. C'est dans ce lieu de perdition que Johan élevait des plans et des projets audacieux pour continuer de cultiver cette ambition malsaine qu'il avait pour le pouvoir et le respect. Être craint devenait pour lui une obsession. Il ignorait malheureusement que certaines de ses faiblesses ne manqueraient pas de venir contrarier son esprit insolent. Ses anciennes connaissances, sa famille ne cesseraient jamais d'attiser ses regrets, et un insoupçonnable chagrin qui prenait racine dans ses pensées et qui lui rappelaient qu'il savait toujours aimer...

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Exquiz
C'est surement parce qu'elle avait absorbé trop de narcotiques, de drogues et d'opium, que les cellules de son cerveau menaçaient d'exploser, sécrétant quelques substances dangereusement chimiques dans les recoins vaseux de son cerveau. Ainsi, toute sa raison était court-circuitée, dévastée par la folie et le fantasque.
Alors à ses heures perdues, et il y en avait beaucoup, elle se croyait fantôme, invisible au genre humain, âme errante des poussiéreux recoins, brumeuse silhouette capable de traverser les murs. Seulement souvent, ça faisait mal. Car dur était les murs, et frêle était l’en-murée.

Combien de bougies avait t-elle brulée , laissant la cire blanche couler, et dégouliner, admirant le spectacle jusqu'à extinction de la flamme... pauvre blonde.
Les lambeaux de cierge, accumulés au fil des flambées, agglutinés les uns sur les autres, sculptant le trophée de sa vanité au travers des gouttes figées, se dérobaient sous ses prunelles, happant son regard vers les volutes de carbone qui s’élevaient au dessus d'elle. Odeur fumée presque dérangeante qui irritait ses divines narines et la berçait dans un comas éveillé, lui rappelant quelques moments grisants de sa liberté.

Ses pas avaient alors trouvaient le chemin d'une pauvre auberge, où joyeux brigands et gredins des chemins se rencontraient, gaiement ou brutalement, dans la sueur et l’alcoolémie, la menace et le rire.
C'était une façon de piocher dans la boite à souvenir, plus loin qu'elle se l'interdisait, ramenant à son esprit des images d’antan, qui lui permettait désormais de rester éveillée.
Les chopes s'entrechoquent, et par terre, marres de bières, de sang et d'eau se mélangent étrangement pour refléter le décors insensé.

Mais déjà ses veines gonflent et le tambour frappe à ses tempes, martelant fièrement sa victoire, des mélanges trop acide et d'une fatigue lancinante. Pourtant, quelque chose la retient, plus que ces derniers jours, mieux que la dernière pluie. Une impression mystérieuse, un parfum familier, une présence qu'elle reconnait.

Alors elle se force à ne pas sombrer, à regarder, à balayer. Pourtant la masse devient floue et les braillements assommants raisonnent dans ses oreilles, comme un bourdon entêtant. Mais aussi vite... le vide. Le néant. Le noir intense...

_________________
Johan.
Dis, tu m'aimes?

Oui oui, je t'aime.

Je sais que tu me mens.

Pourquoi tu me poses la question alors?


La main inquisitrice de Johan se glisse avec quiétude sous les draps défaits d'une nuit frénétique, s'appropriant le corps féminin et dénudé qui s'éveille à ses côtés. Une caresse frivole redécouvre avec oisiveté les formes arrondies où sont venues se consumer baisers, pincements et déchirements dans une obscurité passionnée. Griffures et morsures sont ancrées dans la peau claire de la jeune brune qui s'empare de la main de Johan pour mieux l'accompagner dans son exploration matinale.

Tu l'aimes toujours alors?

Chut...

Tu risques de ne jamais la revoir, tu le sais bien...

Tais-toi...


Les lèvres insolentes du jeune Corleone volent le silence de la donzelle dans un baiser aux saveurs envoutantes, délétères et délectables. Ses doigts s'immiscent alors dans son intimité, s'égarant un instant sur le carré de peau érogène où s'épanouit une fleur aux contours féminins. Très vite la brune ravale ses paroles, se laissant aller au plaisir charnel, s'affranchissant ainsi d'une conversation qui ne pourrait que la contrarier. Il lui ment, la fait chavirer, l'entraine avec lui dans les méandres d'une relation promise à l'échec. Et c'est avec une déraison aveugle qu'elle croit pouvoir lui faire oublier cette blonde abandonnée qui n'en finit pas de venir tourmenter ses pensées et ses sentiments.

Quelques heures plus tard, Johan s’échappe de son asile éphémère dans lequel il a pu tromper l’ennui et oublier son passé accablant dans les bras d’une brune réconfortante. Mais très vite ses pensées reviennent le ronger et l’embarquent dans de nouvelles folies assassines. Pillages et prises de châteaux se profilent doucement, éprouvant sa patience, et son besoin d’agir. L’aventure, le goût du risque lui manquent. Ses souvenirs sont désormais étouffés et c’est d’un regard confiant et pétillant qu’il compte dompter l'avenir…

_________________
Exquiz
Une lueur vague perce entre ses paupières.

Eau qui ruissèle sur son corps, glaciale, presque trop, martelant contre son crane, dans des milliers de jets puissants, espérant peut être balayer ses pensées au goûts de lui.
Flirter sans cesse avec ce bout de rêve, de quelques façon que ce soit, est délectable, délicieux. Vouloir y goutter encore et toujours à s’en crever la panse. Ça vibre, ça tambourine jusque dans son esprit, la laisse pantoise. Gouttes provocantes, menaçantes,pressantes. Leur mélodie siffle l'heure du réveil, et alors ses yeux s'ouvrent.

Devant elle, un homme.. ou plutôt une silhouette. Sombre mystère voilée d'une cape qui lui cache même le visage. Seul ses deux iris azurés ressortent du noir, et une présence impressionnante émane du personnage.
Aucune idée sur son identité. Seulement, l'air lui est familier.
Il est là, il la regarde, la sonde de son silence.

Elle se redresse, toute cette lumière l'éblouie... et pourtant, ce n'est qu'un maigre rayon de soleil qui tente vainement d’apparaître derrière les gros nuages de pluies.
Le ciel continue de pleurer, mais le trésors est de l'autre côté. Plus la peine de s’apitoyer.

Là voilà de nouveau consciente, avec un mal de crâne digne des pires tortures qu'ils offrent aux enfers. D'ailleurs elle divague, et regarde l'ombre qui se lève, se demandant si c'est pas un envoyé de là bas, venue pour la protéger. Un garde du corps quoi. Nan puis quoi encore... arrête de revasser blondie. Le voilà partis, comme si de rien. Étrange humain. Surement est ce lui qui la sortis de la taverne, pour la mettre en sécurité... Mieux vaut ne pas savoir ce que serait prêt à faire une bande de soûlard avec un corps de femme comateux.

Au loin, la ville s'anime. Le matin est encore frais, et les gens commencent seulement à bouger... au loin, un homme sort, pressé, d'une auberge sans nom... encore un qui n'a pas réveillé la belle avec qui il a partagé sa nuit...

_________________
--Rebelle



Les premiers rayons du soleil s’accrochent au mur et se déploient à travers la jalousie de la chambre. Ils s’agrippent aux draps et remontent le long des formes encore engourdis de la belle endormie dans une caresse sereine et fluide. Mais dans un élan de chaleur, ils achèvent l’oisiveté de la brune et anéantissent un assoupissement bien trop futile. Ses paupières s’entrouvrent, cherchant à dompter l’éclat violent et provoquant de l’astre qui s’épanouit au centre d’un ciel étourdissant. Sa main évolue doucement sur le drap frais, tandis que ses doigts s’enfoncent dans l’étoffe froissée par la nuit dévorante de passion. La solitude s’empare alors de sa carcasse et s’évade dans un soupire las. La détresse, elle s’en moque, elle l’a abandonnée l’un des nombreux matins où Johan s’est dérobé pour retourner mener sa vie de célibataire. A quoi bon se voiler la face ? L’ingrat qu’elle aime est l’antipathie même. Pourquoi s’accrocher à cet arrogant qui ne prend même pas la peine de faire semblant de l’aimer ?

Petit sourire de la jeune femme qui se prélasse dans ses draps. Parce qu’il est intouchable, indomptable et terriblement insolent. Parce que son côté rebelle et désinvolte la fait fondre et disperse en elle un atroce sentiment d’attirance et d’impuissance. Pourtant, elle ne perd pas espoir de le faire un jour changer d’idéal féminin, et de lui faire entrevoir différemment la vie de couple. Il faudrait commencer par lui faire oublier la fameuse inconnue qui l’empêche d’arriver à ses fins. Exquiz. Elle la méprise tellement, elle lui en veut à mort. Si elle le pouvait elle attrapait cette obsession, ce fantôme qui poursuit Johan, et elle lui tordrait le cou. Couic, une rivale en moins.

Le bruit de la rue l’appelle, et la brune se détache de ses pensées pour s’apprêter. Elle soigne sa toilette étant en quête perpétuelle de coquetterie. Croqueuse d’hommes et vile séductrice, elle ne doute pas de parvenir un jour à faire de Johan son homme à elle. Plus rien ne pourra l’arracher de ses bras. C’est donc avec enjouement qu’elle oublie la désertion de son amant et qu’elle se rend sans le savoir dans l’antre d’une blonde anéantie et en proie à la folie…
Exquiz
La pluie avait cessé son orchestre symphonique, laissant place au soleil, au vrai, carapatant ses nuages vers d'autres paysages trop enjoués. Ainsi, dans une toute petite perle, infime, une gouttelette d'eau, une survivante... le reflet de quelques couleurs émergeait poétiquement. Mélange pastel passant du bleu au vert, du jaune citron à la douceur du orange, pour terminer sur quelques notes rosées, délicates. Les deux yeux ambrés s’élèvent alors au dessus du ciel, observant le reflété, admirant toute sa splendeur. Il est grand et fin, cette arc en ciel d'après pluie, dessinant un ciel d'été, aux saveurs aériennes. Élégance vaporeuse qui perce d'entre les nuages. Lui c'est certain, il est plein de courage. Et cette petite goutte, pleine d'ambition.

Les pensées folles de la blonde achèvent leur course, là, sur le bout du chemin, et trace un imperceptible sourire sur son visage fin. Comme le ciel, elle reprend de la couleur, avec une envie lointaine qui lui revient en bouche, comme un caprice enfantin. Une pomme, elle a envie d'une pomme. La croquer, la mordre, la savourer, la sculpter de ses dents pleines d'élan, la ronger jusqu'au coeur palpitant...
De sa besace en cuire, elle en sort alors le fruit, gardé toujours en réserve pour les envies assaillantes. Ainsi ses crocs font le reste et ses papilles se délectent.

La force puisée dans ce "on n'sait quoi" de déclic, cette infime partie d'elle qu'elle avait jusqu'alors enfouie, refait doucement surface, mais surement.

Devant elle, l'ombre d'un souvenir s'avance, comme un miroir du passé, elle reflète elle aussi, ce qu'un jour, l'exquise à été. Une femme, presque fatale, mais rongé par le désir d'être aimé, et de plaire. L'amour à cette époque, détonnait drôlement de celui d'aujourd'hui. Le sens était brouillé, par des croyances erronées. Il n'existait pas, il était physique, sinon rien. La brune, à la crinière désinvolte, et à la démarche fière, émane tout ça. Impétueuse, elle se pense au dessus de tout, et garde la tête haute, alors même que ses pensées trahissent son effrois. Celui de perdre sa place, de tomber et de ne plus pouvoir se relever.


C'est surement ce petit reste de ce qu'un jour elle à été qui la rend sympathique et qui pousserait presque la blonde à aller lui parler. Mais l'envie et l'humeur n'y sont pas, et à quoi bon reculer, alors que devant, le chemin nous appelle. Il est d'ailleurs sage, de le remercier, pour ce qu'il nous a fait endurer, traverser, et surpasser. Là voilà ici maintenant, tandis que l'autre, cette brune, est toujours là bas, au début du chemin.


L'assurance, et l'envie revenue, se saisissent de son pas et l'invite à l'intérieur.
Sur le bord du comptoir, elle dépose son trognon, sculpté magnifiquement.
Au tavernier, elle demande un verre d'eau, de quoi se rafraîchir, et de quoi repartir, la tête lavée de ses chimères.
Et alors, dans sa crinière elle glisse sa main, défaisant un vilain noeud, bien complexe. Autant de noeuds que de promesses, que de problèmes, que de pactes passés avec le diable. Elle en défait la plume, qu'il retenait, une plume noire de son corbeau. Comme une tourmente en moins, elle la dépose près du trognon, et s'éloigne, un poil plus légère...

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--Rebelle


Belle et rebelle… La brune s’avance avec une prétention éhontée dans les ruelles en émoi. Le vent s’approprie sa chevelure de geai et enveloppe ses épaules, faisant naitre en elle un frémissement qui vient répondre à l’attaque matinale du froid. Au détour d’une ruelle, une inconnue vient la heurter non sans véhémence, faisant vaciller sa démarche pourtant décidée, attisant en elle une colère explosive. La brune se retourne armée d’une verve acerbe, mais déjà la mystérieuse ombre s’en est allée, ne laissant derrière elle qu’un parfum de tourments et de déraison. La donzelle ravale sa mesquinerie alors qu’un implacable et inexplicable malaise s’empare de ses sens. Comme si… Non, c’est impossible… Elle secoue rapidement la tête pour reprendre ses esprits et chasser cette idée malsaine venue lui souffler qu’il s’agissait peut-être de sa rivale maudite et détestée. A croire que son image devient son obsession et la poursuit partout elle aussi, la rendant vulnérable. Pour tromper ses tourments, elle se terre dans une taverne et s’accoude un peu pensive au comptoir souillé par de la bière, des griffures et une odeur piquante de violence.

Ses pensées s’évadent et voguent vers Johan. Elle lui en veut et n’hésitera pas à lui faire payer son ingratitude et son irrévérence. Elle escamote déjà un plan. Se venger sans prendre le risque de le perdre définitivement… Elle plisse les yeux en portant à ses lèvres un café brulant qui dégage des arômes impétueux et enivrants. Ses sens sont en ébullition et se déclinent par le battement de sa tempe et la fourberie qui devient reine dans son regard. Dispersée par ses songes, un trognon de pomme et une plume endeuillée la rappelle à la réalité.

Elle s’empare de l’atout perdu par un malheureux volatile, et arrache sèchement ses poils d’un pincement du bout des doigts.


Il m’aime un peu… beaucoup… passionnément… à la folie…



Le soir venu…

J’savais bien que tu reviendrais à la tombée de la nuit…



Je t’ai manqué, je le sais bien.



J’ai trouvé une plume noire qui m’a avoué que tu m’aimais… Et un trognon de pomme qui m’invitait à croquer la vie à pleines dents. Et toi mon bel amour, tu as passé une bonne journée ? Tu savais que…


Elle poursuit son monologue tenant contre elle son amant retrouvé. Elle l’observe, déposant entre chaque phrase des baisers au coin de ses lèvres. Son amertume s’est dissipée, son ressentiment s’est envolé. Elle est amoureuse…
Johan.
Johan se délecte des baisers de la fausse ingénue, de la cruelle rebelle qui dissimule derrière un semblant de puritanisme et d’austérité une fougue et un orgueil éclatants. Il écoute en taiseux les propos effrontés de la captive de ses nuits sans savoir si elle désire le provoquer ou bien lui confesser son inquiétude quant à l’avenir de leur relation. Préférant cultiver l’apaisement qui se déploie dans son être, il néglige de lui répondre et de lui mentir s’enfonçant allègrement dans un flegme inaltérable.

Exquiz a déserté ses pensées et a été écrasée par une asthénie trop étouffante pour être combattue. Son passé se creuse lentement une tombe tandis que les cauchemars ont cessé de troubler le jeune Corleone. Le discernement a eu raison de ses sentiments et a annihiler tout espoir de retrouver un jour l’objet de sa fureur, de ses angoisses, de ses vertiges. La brune orgueilleuse et volontaire l’accompagne avec ferveur dans ce renouveau, dans cette redécouverte de la vie et de ses ivresses.

Pourtant…


Hein ? Une plume et un trognon de pomme dis-tu ?

Johan bouscule violemment la brune et s’écarte d’elle avec fureur alors qu’une terrible pensée s’attaque à son esprit. Un cri d’étonnement et de stupeur éclate dans la nuit et marque l’angoisse naissante de la femme brutalisée. Déconcertée par la réaction de son amant, elle se frotte machinalement le bras rougi par le geste sauvage du Corleone, le regardant ahurie, ne sachant quoi faire face à son soudain emportement.

Nan mais ça ne va pas ? J’t’ai pas parlé de mariage, de gamins, ou de rencontre avec ma mère ! Alors tu te calmes hein ! On peut continuer à vivre comme on le fait tu sais… Mais… Mais… Où vas-tu ? Tu ne peux pas partir comme ça ! Non, tu ne peux pas me faire ça !

Une pâleur extrême a signé le bouleversement de Johan. Il regarde désemparé la brune qui s’accroche à l’étoffe de ses vêtements. Il ne sait quoi lui dire, quoi lui répondre. Il voudrait la rassurer, lui présenter des excuses, lui promettre l’impossible, aller lui décrocher la lune. Mais rien ne sort. Un effrayant mutisme a remplacé sa sérénité et le calme qu’il croyait conquis. Un élan de doute et de souffrance frémit dans ses entrailles. Une douleur viscérale déchire sa quiétude et libère des pensées mutines. Il se détache de l’étreinte de la donzelle décomposée et s'enfuit de l'endroit. Il court à perdre haleine, il court à travers les ruelles de la ville encore endormie. Ses pas se fracassent avidement sur les pavés, sa course s’accélère.

Quand soudain… Une silhouette…

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