[RP] Domaine de Morgana et Chankel

Chankel

Ah ben non, pas besoin de se lever, en fait. Au moment où Morgana et lui commençaient à éprouver quelqu'inquiétude et allaient se mettre à leur recherche, voilà qu'apparaissaient la petite Céleste, suivie peu de temps après par un Gaius plus tordu que jamais. Il ne comprit pas tout ce qui se disait, le breton, ils se parlaient un peu dessus l'un l'autre, Gaius marmonnant plus qu'il ne parlait. Quant il fit mine de s'assoir, mais se ravisa, puis finit par partir rapidement, il se dit que cette journée avec Céleste avait été difficile ! Il sourit, un peu rassuré quand même, quand il posa un baiser sur le front de l'enfant : apparemment le fossile ne lui en voulait pas trop.

Quand il demanda à quoi pouvait bien servir le bouc, il se souvint de l'air fier de Rature alors qu'il passait à proximité, et se dit qu'il n'était sans doute pas étranger aux maux du vieillard. Il regarda partir Gaius. Il avait mal pour lui, et se demandait ce qui avait bien pu se passer. Son regard finit par se poser sur la petite. Elle avait l'air en pleine forme, elle, les cheveux un peu ébouriffés, les joues rosies comme après l'effort. Et sans doute pourrait-elle éclairer sa lanterne.

Bonsoir Céleste. As-tu passé une bonne journée avec Gaius ? A-t-il été sage ? As-tu été sage ? Tu peux m'expliquer ce qui se passe avec Rature ? Je n'ai pas tout compris...

Morgana sur ses genoux, les mains autour de sa taille, le breton ne pouvait que sourire, et c'est donc avec bienveillance qu'il avait posé ses questions. Simplement curieux de savoir comment Gaius avait atteint si vite ce degré avancé de décrépitude.
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Celeste..

Arrétée dans son élan, Céleste s'immobilisa et observa les grands un instant. Morgana assise sur les genoux de Chankel, elle ne savait pas si elle devait continuer à avancer.

Mais le breton lui posa des questions et la petite compris implicitement qu'elle ne dérangeait pas. Elle termina donc de s'approcher d'eux et répondit avec entrain, ayant un tas de choses à raconter :

" Ben oui moi j'ai été sage et Gaius aussi mais Rature il a fait mal à Gaius !"

Emportée dans ses explications, elle raconta alors, mimant la scène d'un Gaius se tenant le séant, poursuivi par un Rature endiablé et tout en courant autour de la table, les deux mains posées sur son postérieur en guise de protection, elle expliquait :

" Gaius il courait tout vite tout vite parce que Rature y voulait lui donner des coups de cornes ! Et pis moi je voulais attraper Rature alors je courais aussi mais Gaius il a pas monté à l'arbre alors POUMMMMMMMMM !! Rature il a mis un grand coup de cornes !!!"

Stoppant net, elle regarda à nouveau Morgana et Chankel, haussa les épaules de dépit et termina :

" pis maintenant Gaius il marche tordu ! Il est tout cassé !"

Céleste s'approcha d'eux de nouveau et poursuivit, omettant toutefois de préciser que Gaius lui avait pourtant dit de ne pas s'approcher du bouc revêche :

"mais j'ai dit à Rature il fera pu ! Il est gentil Rature ! Et même qu'il aime bien quand je lui fais des gratouilles sur le ventre ! Il se met comme ça !"

La petite s'allongea au sol, sur le dos, les deux bras et les deux jambes relevés puis elle se redressa rapidement et passant alors à un autre épisode, elle raconta les poules, les chevaux, la truie amoureuse de l'âne ! Ce qui ne manqua pas de la faire pouffer, les deux mains posées sur sa bouche et enfin elle termina par le grand chêne :

" et même Gaius il a dit il avait habité dans un arbre dans une cabane et que le grand arbre il peut porter une maison !"

Essoufflée et les joues rouges de bonheur, Céleste pensa alors à sa chambre qu'elle venait tout juste de visiter :

" et pi même Gaius il a montré la chambre à moi ! Elle est belleeeeee !! Pi même le lit on rebondit dessus ! et quand je va à la fenêtre, je vois le grand arbre !"

La gamine était totalement sous le charme du domaine, son esprit dispersé par tout ce qu'elle avait découvert ce jour, les yeux brillants d'un bonheur enfantin.

Elle entendit alors son ventre réclamer et s'approchant tout près d'eux, elle posa ses deux grandes prunelles sur Chankel puis Morgana :

"C'est quand qu'on mange ?"
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Morgana13

Comment ne pas rire en voyant la gamine imiter son fossile? Impossible évide"ment.. Imaginer la scène, le séant tendu de Gaius la faisait rire à gorges déployée . Ce n'est que lorsque Céleste parla de gratouille faites au bouc que la farouche fit une moue significative. Son regard c'était arrondi .

Des gratouilles à Rature? C'est possible ça??

Elle avait grand mal à le croire connaissant le caractère du vieux bouc. Bah ça alors.. tu dois être la première à faire cela disait-elle en regardant Céleste couchée au sol, jambes et bras en l'air. Elle avait rit à nouveau puis avait comptemplé le visage rayonnant qu'avait la gamine en parlant de sa chambre, de la vue, de la cabane.. La cabane? Gaius vivre dans un arbre? Elle fit la moue en roulant des yeux sachant que le vieux n'avait jamais eu de cabane perché ailleurs que dans ses rêves.

Après tant d'aventure, Céleste exprima sa faim de façon naturelle .. L'estomac de la farouche semblait avoir compris les mots de la môme. Un gros "GRAOUUUU.." vient ponctuer la fin de discussion. Elle fit la moue la brunette mais pas n'importe qu'elle moue . Celle qui veut dire j'en sais rien et en plus j'suis pas bonne cuisinière. Le regard de la farouche se plongea dans celui de son Breton genre "sauve moi" . Elle reporta un instant son regard sur la gamine..

Humm.. tu as faim? mmmh..mais tu as faim comment?

Oui elle cherchait à gagner du temps, espérant pouvoir éviter de passer aux aveux. Oui elle ne savait pas cuisiner.. Enfin ce n'est pas qu'elle savait pas mais la dernière fois qu'elle avait tenté une cuisine avait brulé! Depuis elle n'avait pas osé réitérer. Puis pour être honnête Gaius ne l'a laissé pas faire. Pour sur il n'avait pas confiance, et redoutait sans doute que le domaine finisse en flamme. Nouveau regard vers Chankel, espérant encore qu'il se propose.

Elle se creusait déjà la cervelle au cas ou elle devrait trouver une échappatoire. Elle pourrait toujours proposer un diner déjeuner non? Vous savez ce qu'on fait quand on a la flemme de cuisiner. Bah v'la elle proposerait sans doute ça si son époux ne venait pas trés vite à la rescousse.
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Chankel

Au fur et à mesure que Céleste s'était embarquée dans ses explications, son sourire s'élargissait. Au point de devenir un rire. Puis un fou-rire quand la petite se mis sur le dos pour imiter la Rature en train de se faire grattouiller.

Il était quand même inquiet pour le vieillard : cela n'allait sans doute pas l'arranger, et il n'avait pas forcément besoin de ça.

Bien fait pour Gaius ! Ill avait qu'à ne pas te laisser approcher de ce bouc !

Il se doutait bien que Gaius n'avait sûrement pas donné son autorisation à ça. Il se méfiait de Rature plus encore que lui-même. Alors laisser une enfant s'en approcher.... Mais elle avait raconté ça de telle manière qu'il en avait les larmes aux yeux, le Breton. Et puis, il semblait surtout fatigué, le vieux. Faudrait à l'avenir qu'ils pensent à le ménager un peu plus : il n'avait plus 20 ans. Ni 40.... Ni même 60 sans doute... Enfin bon, il était vieux quoi...

Il sourit encore, imaginant Gaius avec son bonnet de nuit, se réveillant dans son arbre, et encore quand la petite vantait les mérites de sa chambre.

Moins drôle par contre qu'elle ait faim... Il allait devoir se lever, le Breton, Morgana n'étant pas passionnée par la cuisine. Oh... Lui non plus ne l'était pas, passionné par la cuisine... Mais au moins, s'il laissait parfois brûler quelques aliments par manque d'attention, il ne brûlait pas la cuisine, lui !

Je propose du maïs grillé, ça je sais qu'il y en a ! Pour le reste... Je ne garantis rien !

Il tapota doucement les fesses de sa brunette pour la faire se lever, puis se leva après elle, ébouriffa les cheveux de Céleste en passant, et se dirigea vers la cuisine.
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Celeste..

Elle ne moufta pas quand Chankel émit un semblant de reproche concernant Gaius. Elle savait bien elle qu'il n'avait donné aucune autorisation mais il n'était pas là et la gamine préféra ne pas s'étendre sur le sujet. D'autant que les deux adultes semblaient préoccupés désormais par le fait qu'elle ait faim.

Revenant néanmoins sur l'épisode Rature, elle sourit largement à Morgana :

« Ben oui c'est possible ! Je fais plein moi ! »

Réfléchissant ensuite un instant, elle se recula légèrement d'eux et ouvrit grand ses bras :

« j'ai faim commeeeeeeee ça ! » écartant ses bras autant qu'elle le pouvait.

Elle voyait bien que Morgana ne semblait pas se presser pour faire le repas et un instant, elle se demanda si elle pourrait satisfaire sa faim. C'est que la journée avait été chargée en évènements en tout genre et que la faim se faisait un peu plus sentir à chaque instant !
Le bruit incongru qui émana du ventre de Morgana la fit éclater de rire :

« tu vois toi aussi t'as faim ! »

Et un sourire de soulagement vint éclairer son visage alors que Chankel prenait les choses en mains. Du maïs grillé au menu ! Cela convenait parfaitement à l'enfant qui trottina derrière lui jusqu'à la cuisine, s'attablant sans attendre et observant chacun de ses gestes. La curiosité enfantine n'était jamais rassasiée et elle apprenait à chaque seconde qui passait.

Lorsque le repas fut prêt, tous trois se mirent à table, Gaïus ayant plus besoin de repos que de se nourrir. Et c'est avec un appétit non feint que l'enfant dévora maïs grillé et fruit qui composèrent le repas.

Céleste était épuisée par cette journée. Tant physiquement que nerveusement. L'enfant tenait à peine sur sa chaise en fin de repas et après quelques ablutions rapidement effectuées, elle fut conduite à sa chambre sans vraiment en avoir conscience.

Morphée ne tarda pas à venir cueillir une Céleste aux anges sur le visage de laquelle un sourire fin apparaissait. Ses traits poupons trahissant son bien-être.
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Chankel

Elle avait dévoré comme une ogresse, la petite. La grande aussi, dans une moindre mesure toutefois... Le maïs, délicieusement grillé sur les flammes de l'âtre, était délicieux et les quelques fruits de l'automne succulents. Il pensait pouvoir affirmer que tout le monde avait bien mangé. Mis à part Gaius bien sûr. Il avait eu des émotions aussi, le vieillard et elles lui avaient probablement fait oublier sa faim. Chankel pensait à lui quand même, se disant qu'il allait vraiment falloir le ménager ! S'il avait pu assumer une Morgana, sans doute pas de tout repos, il avait à l'époque quelques années de moins. Et... à son âge avancé, cela comptait !

Le repas terminé, Céleste était épuisée et avait laissé retomber toute cette tension des découvertes. Il l'avait prise dans ses bras et l'avait portée jusqu'à la chambre qui allait être la sienne. Là, il l'avait laissée sur le lit, laissant Morgana lui trouver de quoi s'habiller pour la nuit après avoir posé un petit baiser sur son front.

Bonne nuit Céleste. Dors bien ! avait-il chuchoté en souriant.

Il était ensuite retourné à la cuisine où il avait débarassé la table puis fait une rapide vaisselle. Et enfin, direction la chambre. Rapide déshabillage, nettoyage, et direction le lit. Ce soir il n'y serait enfin plus seul !
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Morgana13

[Vous, moi, elle... Nous!!]

Première journée pour Céleste nuit dans les murs du domaine, première nuit dans sa chambre. Morgana avait prit soin de bien la border, lui avait fait de multiple câlins avant de la regarder partir au pays des rêves. Elle l'avaient discrètement admiré un instant. Maintenant ils étaient une famille, certes pas parfaite mais une famille quand même.. Elle avait rejoint son époux dans leurs draps. Elle c'était réfugiée aux creux de ses bras. Ils s'étaient aimés intensément avant de s'endormir l'un contre l'autre ne formant qu'un. Ils s'étaient retrouvés, sans savoir ce que l'avenir leur réserverait juste heureux d'être ensemble et réunis..

[Les jours passent et ne se ressemblent pas..]

Le jours qui suivirent ils regardaient Céleste prendre ses marques dans le domaine. Rature était devenu son ami. Qui l'eut cru Lustucru!!? Petit à petit, elle avait laissé apparaitre l'enfant joviale qu'elle était, curieuse de tout. Un vrai régal pour le couple, pour Gaius c'était plus compliqué, son vieux corps avait du mal à suivre la gamine, mais il s'accrochait l'ancêtre même en ayant déjà perdu un bout de séant! La vie suivait son cours entre rire et surprise.

Céleste avait sympathisé avec le Gaucher et sa Colombe. Morgana observait, couvant du regard la mioche sans pour autant limiter ses amitiés. Elle avait même accepté de laisser partir la gamine faire un tour de roulotte avec le couple, Aelis la jolie piratesse et Marsou son fillot préféré. Rassurée mais inquiète la farouche non pas pour l'expédition mais plus pour les chemins non sur.

Elle savait au fond d'elle que les petites étaient bien entourées mais le temps lui avait semblé plus long que de coutume. Leur retour fut un soulagement pour la jeune femme qui apprenait petit à petit qu'être mère n'était pas de tout repos.. Elle était bien loin d'imaginer que ce n'était que le début des inquiétudes, la vie se chargerait de lui faire comprendre. On a beau savoir, mais c'est une fois les doigts dans la prise qu'on comprend.. N'est ce pas?

[Quand y'en a marre y'a mon plumard...Oui bin rêve!]

Quelle soirée, mais quelle soirée. Elle aurait p'être pas du ressortir la farouche ça aurait été mieux. En attendant elle est dépitée, elle a besoin de sentir la présence enfantine de sa Céleste. Puis elle a en tête les regard de la môme sur les grands, plus tôt en taverne. Elle ne l'a pas revu depuis.

Elle se dépêche de rentrer pressée de l'embrasser , la regarder dormir puis aller rejoindre les bras aimant de son époux pour qu'enfin cette fichue journée cesse.

[Vite, vite, vite..]

Elle c'était dépêchait de rentrer au domaine. Elle avait passé à tout la hâte la porte de leur demeure. La farouche marchait d'un pas pressé. Oui elle était pressée et ça se voyait. Elle ouvrit la porte de la chambre de Céleste, s'approcha à pas de loup, certaine de la trouver endormie.

Elle avait envie de la regarder, d'être sure qu'elle était là bien au chaud . Un simple envie de lui donner un baiser, de s'excuser de n'avoir pas regardé son "pestacle" comme elle aurait du. Son coeur ne fit qu'un bond et pas des moindre quand elle vit le lit...vide!

Là ça devient dur, non pas dur effreyant! Elle n'est pas là, il est vide .. Elle se baisse, regarde furtivement dessous puis pousse un cris à vous déchirer le coeur ou vous faire tomber du lit.

Chankeeeeeeeeeel!!!!

Elle ouvrit la porte attenante à sa chambre dans un grand BLAAAM.. S'époumonant pour réveiller son époux.. Elle le secoua sans prendre précaution, sans penser un instant au réveil qu'elle lui infligeait.

Chankel...Chankel.. Elle est pas là...

Les larmes arrivèrent bien plus vite que le réveil de son époux. Elle s'affolait la farouche, son coeur tapait dans sa poitrine comme jamais. C'était donc ça être mère? Elle le secouait sans même regarder si c'est il avait ouvert les yeux.. En panique la farouche et pas qu'un peu!
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Chankel

Il dormait. Du sommeil du juste. Ou du brave. Ou simplement du fatigué peut-être. En tous cas il dormait. Il était passé en taverne après une journée de labeur intense et n'avait pas compris tout ce qui s'y était passé. En particulier il lui avait semblé chagriner le Gaucher, chose qu'il n'avait assurément pas voulu...

Il avait d'abord été méfiant envers cet homme et sa Colombe. Les saltimbanques n'avaient pas toujours bonne réputation et, après ce que Saint-Liziers avait vécu il y avait peu, il craignait que ceux-ci n'essayent d'endormir leur méfiance pour mieux les poignarder.

Il était toutefois allé chez eux pour les rencontrer, faire plus ample connaissance. Il avait apprécié le spectacle qu'Andréa et le Gaucher leur avait offert. Et Céleste était même partie avec eux. Tout s'était bien passé, et il les avait chaleureusement remerciés. Le Gaucher avait été taciturne. Le breton ne s'en était pas vraiment rendu compte, ayant plus l'habitude de sa jovialité, et cette blague sur le loup était apparemment mal passée. Il le regrettait, mais n'y pouvait rien. Trop tard. Trop bête.

Il avait quand même fini par s'endormir et rêvait. De cabane. Dans un arbre. Drôle de rêve, non ? Il était dans cette cabane et elle était victime de tremblement de terre. Il était secoué comme jamais. Il agrippait à tout ce qu'il pouvait trouver pour ne pas tomber. Et finit par se réveiller. En fait il n'était pas dans un arbre, mais dans un lit. Dans son lit. Et ce n'était pas la terre qui tremblait, mais son épouse qui le secouait. Comme un prunier. Il fronça les sourcils, se demandant ce qui se passait.

Hey !!!!! Morgana !!! Je ne suis pas un prunier !!! Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui n'est pas là ?

Il regardait autour de lui et ne voyait rien d'anormal. Tout semblait calme et tranquille. A part bien sûr son hystérique épouse en pleurs...

Vous avez fait un cauchemar ? Venez donc près de moi, je sais comment vous rassurer !

Mais.... non.... Elle était toute habillée, elle ne sortait point du lit qui était froid encore à côté de lui... Il commença à s'inquiéter : qu'avait-elle encore provoqué comme catastrophe ? Il la prit dans ses bras, tenta de la calmer, la regarda dans les yeux :

Morgana... mon Aimée... Calmez-vous. Et dites-moi ce qui se passe ! D'accord ?

Lui était en principe l'eau, et elle le feu. Il allait essayer de la calmer et de la raisonner. Sans doute que ce qui lui arrivait n'était pas si grave que ça et qu'à deux ils allaient pouvoir résoudre ce soucis sans trop de mal. Il l'espérait en tous cas !
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--Gaius

[Mhh ma Jeannette...rompchiiiit...rompchiiit...]

Qui a dit que les rêves sont pas plaisant? Personne surtout pas le vieux. La tête bien enfoncée dans son bonnet, écrasée sur son oreiller qu'il serre contre lui. Un filet de bave goutant , des sourires, gémissements... et ronflements. La vie est belle quoi! Euuh non la nuit est bonne en fait. Il est bien l'ancêtre dans son lit au chaud. Dans ses rêves c'est dans les bras de sa Jeannette qu'il est.. en vrai elle est emplumé et baveuse la Jeannette pour le coup.. Bah oui il est vieux, il en fait plus dans ses rêves que dans la réalitée. La haut au pays des nuages son corps suit et ne craque pas de tous les cotés..

Alors qu'il embrasse presque son oreiller des cris résonnent dans la demeure. Chankel? Avec sa Jeannette? Euuh..y'a un truc qui colle pas là. Son corps sursaute, il se tourne. Trop vite sans doute puisque en un instant il est au sol. Il ouvre les yeux, ne sachant plus ou il habite. Plus de Jeannette, reste que son vieux corps douloureux qui lui rappelle qu'il est réveillé.

Il se lève, enfin il essai, en fait il rampe juste un peu. Oui Gaius version chenille le retour. Il gémit mais les cris provenant apparemment de la chambre de sa pupille lui donne la force de dépasser la douleur. Tout cassé il déboule dans la chambre du couple. Il tape pas, bah non la politesse les yeux collés pas trop pour lui. Il aperçoit Morgana hystérique, en pleurs comme rarement il l'a vu. Il ne comprend pas , il ouvre ses esgourdes encore endormis. Bon pour être honnête, avec le poids des années elles commencent à ce boucher.

Chankel tient sa femme contre lui, il n'a pas l'air non plus de comprendre. Gaius s'approche sans trop de précaution..

Corne de bouc!! Y s'passe quoi??! Shhhht...Tu vas réveiller la p'tiote!! lance-t-il en scrutant la pièce du regard. La porte qui donne dans la chambre à Celeste est grande ouverte. Avec le vacarme fait par la brunette, la p'tiote n'est pas debout?? Elle n'a pourtant pas les oreilles bouchées elle! Intrigué il s'approche et passe la tête sur le pas de la porte. Son regard ridé se fait rond, il se tourne vers les époux.

Ou est la petite?

Le lit est vide, c'est donc ça qui motive l'état de sa farouche pour sur. La il ne pense plus à Morgana, son esprit part vers Céleste. Il fait nuit, il fait noir. Il sait que la gamine a peur du noir. Son regard se pose dans celui du Breton.

J'vais allumer les lanternes, j'vous attends.. Faut la chercher..

Pas le temps de poser des questions, pas le temps de s'habiller. Il garde son bonnet, son pyjama et file chercher des lanternes . Hors de questions de larmoyer, faut la trouver !

Morgana13

[Inquiète?? Non perdue..!!]

Serrée contre son homme, les sanglots l'emportant.. Sanglots? Ah bin pas que ça! C'est même plus une crise d'hystérie là.. Anéantis la farouche se rendant compte de la place occupée par la gamine. Perdue la brunette, rongée par une inquiétude qui la dépasse. Pas de réaction aux mots de son vieux fossile déboulant. Elle essai de toutes ses forces de contenir la peur qui la broie de l'intérieur.

Elle découvre ce qu'est être mère, ce qu'elle n'aurait jamais soupçonné jusqu'à l'arrivée imprévue de la môme dans sa vie, dans leur vie. Elle si longue à donner son cœur n'a pas fait un plie devant la petite. L'appel de la forêt? Non son rêve, l'ultime.. Être mère et avoir sa famille à elle. Famille pour qui elle donnerait sa vie la brunette.. Entre ses perles salines, elle balbutie comme elle peut..

Céleste ou es-tu? Pitié...reviens...

Son regard azur, devenu presque translucide se lève vers son époux.. Se souvenant de quand la gamine à lui a dit : "papa" pour la première fois.. Un long soupir rempli de tous les sentiments nouveau qui l'ont traversé en si peu de temps..

Retrouvez là.. Pitié mon Amour.. Retrouvez là..

Que dire de plus? Pas grand chose , là tout de suite elle est morte d'inquiétude . Elle entendit le vieux annoncer qu'il filait préparer les lanternes. Elle tenta de reprendre contenance, il fallait partir à sa recherche et vite. Elle se recula un peu, puis glissa sa main dans celle de Chankel, entrelaçant ses doigts au sien..

Elle aussi allait chercher la môme, hors de question de rester ici à se morfondre. Ils emboitèrent le pas au vieux quelques instant plus tard.

Dans la pièce à vivre ils le trouvèrent lanternes allumées, près à affronter la nuit .. Gaius décida de la suite, il fouillerait le domaine lui, quand à eux ils devraient s'occuper de la ville . Elle hocha la tête dans un silence religieux, priant Aristote et tous ses Saint que la petite soit de retour près d'eux rapidement.

Que c'était-il donc passé? Une mauvaise rencontre? Une fuite? Peut-être que Céleste ne c'était pas plu près d'eux.. Peut-être allait-elle sortir de leur vie comme elle y était rentrée, tel un ouragan....

La roulotte c'est là que la farouche irait en premier. Elle savait l'attachement de la gamine pour le Gaucher et la Colombe. Elle espérait que ce soit là bas qu'elle soit.. Elle priait pour que ce soit juste ça, que Céleste ait eu encore envie de dormir dans le filet à poisson, rien de plus. Il quittèrent le domaine, alors que le vieux lui partait vers l'étable..
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Chankel

Jamais elle ne lui avait parlé comme ça, sa farouche. Il tournait et retournait son déchirant Retrouvez là.. Pitié mon Amour.. Retrouvez là.. dans son esprit, se demandant ce qui avait pu se passer... Les enfants fuguent. Enfin, ça leur arrivait de fuguer, il avait déjà entendu ça, le breton. Et cela voulait dire qu'ils ne se sentaient pas bien dans leur foyer.

Céleste voulait-elle les fuir ? S'était-elle ravisée ? Peut-être n'étaient-ils pas de bons parents. Après tout, ils découvraient tout ça, et se retrouvaient "parents" brusquement, sans préparation. Les autres voyaient grandir leurs enfants, savaient comment ils "fonctionnaient". Eux avaient récupéré une enfant toute faite, déjà grande avec des modes de pensées qu'ils ne savaient peut-être pas.

Enfin bon, le problème n'était pas là. Il fallait maintenant retrouver la petite. Ensuite, sans doute parler avec elle. S'assurer que rester avec eux est vraiment ce qu'elle souhaite. Voir Morgana dans cet état lui brisait le cœur et il ne souhaitait pas que cela se reproduise !

Gaius, inquiet comme jamais lui aussi, avait pris les choses en main, Dieu merci. A lui le Domaine, proche de la maison, et à eux la ville donc. Cela lui convenait parfaitement. Il préférait ne pas déranger Rature, le breton. Quant à Gaius, sa dernière rencontre lui avait sans doute remis du plomb dans la tête, et il ferait attention !

D'accord Gaius, faisons ainsi. Bonne chance ! Et.... gare au Rature !

Il eut juste le temps de prendre la main de Morgana que déjà elle filait comme le vent.
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--Gaius

[Ouvre donc tes mirettes et serre les fesses Rature est dans l'coin..!!!]

Les lanternes en action, il n'avait pas perdu plus de temps de vieux pour commencer à explorer le domaine. Chapeau vissé sur la tête, bras tendu vers l'avant, yeux plissés pour voir ou il mettait les pieds, il avait pris la direction de l'étable.

Ouvrir la porte, entrer puis appeler la gamine genre elle va répondre.. Plisser les yeux de plus belle, tendre son bras à fond..

Céleste..?? Youhouuu..Célesteuuuh..

Pas un bruit, rien enfin presque . Passant prêt des bestiaux il remarqua bien leur regards surpris de le voir là en pleine nuit. Il ne s'attarda pas plus une fois le tour fait et ressortit en direction du grand arbre...

Céleste..?? Pssst... t'es la p'tiote?

Pas un bruit si ce n'est le vent caressant les feuille. Il grimace le vieux, même le bras tendu vers la cime de l'arbre, il voit guère. Il peut pas y monter, son séant trop lourd et quand bien même autant il y monte et en descend plus.. Il soupire puis se décide à aller voir le poulailler..

Il passe près de la meule de Rature, son séant se serre évidemment. Bah quoi? Vous croyez qu'il a oublié les corne du bouc vous? Bah non il risque pas!!

Étonnamment ce soir le Bouc a le séant dehors de sa meule. Il fait la moue se demandant ce qui lui arrive. Presque on croirait qu'il n'a plus de place. Il secoue la tête, dépitée par l'extravagance de cette bestiole.

Le poulailler donc, ah bin la il passe pas inaperçu, ça se met à chanter dur. Il réitère ses appels..

Psiiit..Céleste? Célesteuuuuuuuh!!

Rien de rien si ce n'est des volatiles pondeur à perte de vue. Retes les moutons, il ressort et laisse son regard se pose le tas de foin. Il plisse les yeux pour mieux voir. Il s'approche mais pas trop près lanterne en main . Il fait la moue, Rature est près la trop près . Son séant se serre... Bah oui comme à chaque fois. Il tend le bras, un peu beaucoup..a fond..et l'attrape en douceur en prenant soin de pas toucher la meule.

Peut-être est-ce sa p'tiote ?? Il le déplie, zieute rapidement la signature . Ah bin non c'est pas elle, par contre le message est pour la gamine. Il soupire en la pliant puis la glisse a l'abri sous son bonnet. Plus tard il lui donnera, enfin dès qu'il l'aura trouvé..

Le voila repartie dans une exploration minutieuse du domaine.. Les moutons, rien pas de fillette, puis l'abord de la rivière. Il s'inquiète et si elle était tombée dedans? Il secoue la tête chassant cette idée sur le champs. Il avait en tête l'image du Rature le corps à moitié à l'air, qui ne bronche pas alors qu'il est plus que près.. Ahem.. Il était vieux certes mais pas fou!

Il décida de retourner près de la meule, enfin pas trop près non plus pour ne pas que son vieux séant attrape des crampes! Il s'installa sur le rebords de l'arrière de la charrette . De là il ne risquez rien, juste à soulever les jambes au cas ou le vieux Bouc ai envie de venir à sa rencontre.

Il pensa alors à l'arrivée de la p'tiote, à la cabane en prévision, pas fou le vieux se doutait bien que l'absence de la gamine n'était pas définitive. Peut-être avait-elle eu une dure journée? Ou une dispute? Il repensa à la lettre cachée dans son chapeau, toujours les yeux rivés sur la meule et le fessier du bestiaux. Il glissa sa main sur son chapeau nocturne puis déplia le vélin. Il sourit en le parcourant du regard. Céleste aimerait sans doute qu'on lui fasse la lecture..

Il soupira à nouveau les yeux toujours sur la meule. Rature semblait différent, enfin vous me direz il n'avait comme vu sur l'animal que son cul. Il se creusait la tête l'ancêtre. Pas normal que le bestiaux n'est pas bronché, pas normal qu'il ne soit pas complètement enterré dans sa meule et si...?

Prendre le vélin et le lire à haute voix.. Pour que Rature entende bien, enfin Rature ou un invité dans sa meule!

Céleste, ma ptite Etoile, n'oublies jamais que tu es le soleil de quelqu'un, que même si parfois tu penses que la vie c'est trop injuste, que tu crois que le sort s'acharne contre toi,un jour, le destin met sur ta route de jolies choses.

Je ne t'ai jamais menti, et tu le sais, alors crois moi, Ta peine est grande, mais le bonheur que la vie te réserve l'est encore plus. T'es une grande fille maintenant, tu as une famille,des copines. Les gens peuvent partir et te garder dans leurs cœurs.

Sèches tes larmes et fais moi un sourire..Céleste, nous partons demain,
et je n'imagine pas une seconde ne pas t'embrasser une dernière fois. Je t'aime. La Colombe

Il se tut pensif.. La gamine en peu de temps c'était fait de vrai amis. Il sourit attendrit, puis zieuta à nouveau la meule. Pas fou, le fossile.. vieux oui mais fou non!

Bin y'a a qui ont de la chance d'avoir de si bon amis heiiiiin Rature?? Dommage que Céleste puisse pas savoir ..Elle va louper le bisou de la colombe heiiiin Rature?? Aller je rentre moi heiiin Rature..T'as entendu?? Je rentreuuuuh, et mon séant m'accompagne...

Il descendit de la charrette traina les pieds au sol genre je pars mais je reste puis se rassit et ne lâcha plus la meule du regard.. Bientôt le chant du coq résonnerait et réveillerait le domaine. Enfin la l'Gaius il était déjà tombé du lit..

--Gaius

[Vite un bâillon et enfin du silence!]

Il était bien assis sur le rebords de la charrette, les yeux rivés sur la meule, bonnet toujours vissé sur la tête. La meule se mit à bouger un peu..beaucoup..trop! Il plissa les yeux pour mieux voir, enfin tenter! Une ombre fila vers le grand chêne..

"Ah ah j'ai donc vu juste ..te voilà toi!" pensait-il. Pas le temps de réagir qu'un p'tit machin blond se pointa près de lui. Alors là il comprenait plus le fossile.Les mouflets de St Liziers c'était passé le mot? Tous en fugue? Il grimaça sentant son plan s'émietter . Bah oui lui fait silence pour coincer la fugueuse et le p'tit truc pas plus haut que trois pomme lui cause! C'est la fille de Thais, la cousine de Morgana. Elle se nomme Ambre, il la connait pas plus que ça, il l'a juste aperçut de loin avec sa mère une fois ou deux.

Que faire? La ramener? Mhhh il aurait loupé Céleste! Lui répondre? Bah là aussi c'était cuit pour chopper la gamine. Il réfléchit sans non plus trop le faire. Il sauta sur ses deux pieds et attrapa l'enfant sous son bras. Seule solution pour qu'elle se taise? La bâillonner!

Bah quoi? Oui d'accord c'est pas ce que vous auriez fait, mais comprenez, il n'avait pas de choix. Son plan? 1- la bâillonner.. 2- la mettre sur la charrette et 3- intercepter la Céleste.. 4- libérer son bonnet devenu baveux... Bon pour sur y'aurait un cinq mais ça il y penserait après!

La bâillonner ça c'était sur, mais avec quoi? Vite vite réfléchit l'ancêtre! La mioche sous le bras, il tira sur son bonnet et lui fourra dans la bouche. Hey! Il lui a pas fourré le bonnet entier heiin! Juste de quoi la faire taire. Il la posa sur le plateau de la charrette, la regarda franchement et..

Shhhht... Elle comprendrait..peut-être .. Ou pas! Oui bin elle faisait quoi ici la blondinette? C'est quoi ses parents qui laissent trainer leur enfant toute la nuit dehors? Le chant du coq n'avait même pas encore résonné! Y'en a qui devraient lire le livre des vertus... Oui oui son livre fétiche , celui qu'il faut lire quand on part en sucette. Enfin ça c'est son remède à lui. Morgana pourrait en parler! Les parents, il en ferait son affaire, plus tard!

Hé bin il allait en faire des choses plus tard le fossile, mais pour l'instant il devait coincer la Céleste. Il zieuta la blondinette et son bonnet bâillon et re..

Shhhhht... Le doigt posé sur sa bouche pour bien qu'elle comprenne que c'est le silence qu'il voulait. Il détourna les yeux vers le grand chêne, ça semblait bouger derrière le tronc. Que faire? Il a l'air fin la le vieux, cheveux dressé sur la tête, une mioche assise près de lui avec son bonnet dans la bouche et sa Céleste pas loin, mais loin.. et le Rature trop près!!

--Gaius

[Tout est bien qui fini bien! Jusqu'à la prochaine.. A suivre...]

Il zieutait le ch'veux et le séant du Rature tour à tour. La gamine avait du comprendre qu'elle devait se taire, il ne put s'empêcher de sourire puis reporta son regard vers le gros chêne. Soudain une ombre fuit, il se leva près a partir derrière quand la voix de Chankel ne tarda pas à ce faire entendre plus loin.

Gaius souffla doucement comprenant que la fuyarde venait sans doute d'être interceptée. Il posa son regard sur Ambre et lança..

Aller l'ch'veux j'te ramène chez toi..

Il lui tendit la main puis saisit la sienne sans attendre qu'elle soit d'accord pas. Le vieux commençait à sentir la fatigue mais hors de question de laisser la seconde fuyarde rentrer seule. Il la tire doucement, la faisant descendre de la charrette puis pris le chemin des grilles du domaine. Il croisa Chankel serrant sa pupille. Celle ci semblait épuisée. Le regard du fossile se posa sur Céleste que le Breton tenait bien par la main, il fit la moue en la regardant mais ne pipa pas mot. Il resserra ses doigts fripés sur ceux du "ch'veux" puis fila à toute hâte la ramener à ses parents.

Il n'était pas près d'oublier cette nuit et espérait dans son fort intérieure que les nouveaux parents sauraient trouver les mots pour que la jeune fille comprenne l'inquiétude qu'il avait subi. Il espérait aussi qu'elle puisse expliquer la raison de sa "fuite". Il souffla à nouveau, soulagé pour sur que cette nuit soit terminée.

Il n'était pas près d'oublier cette mésaventure le fossile. Il venait de comprendre que fini les jours paisible, un ouragan venait d'entrer dans leurs vies...

Celeste..

[Pas fière .... mais pas résignée non plus !]

Prise ...Elle était prise. Céleste n'avait rien vu, trop préoccupée à surveiller ses arrières, elle n'avait pas pensé à regarder devant elle ...Et percutant les jambes de Chankel de plein fouet, elle se retrouva au sol sans vraiment comprendre ...

L'instant d'après elle était dans ses bras, choyée et cajolée mais la petite ne l'entendait pas de cette oreille. Oh bien sur, les bras masculins la rassuraient mais elle n'avait rien oublié de ce qui avait meurtri son coeur et l'avait poussée à agir de la sorte.

Elle était partagée par l'envie de se laisser aller à la douceur des paroles rassurantes et à la tendresse des câlins, et l'envie de s'enfuir encore ...Elle était perdue la petite, et pas un son ne sortait de sa bouche. Le visage marqué par des sillons de larmes, les yeux rougis par la fatigue et les pleurs incessants, elle se laissa reposer au sol et tenta une nouvelle fuite ...
Mais la main paternelle la tenait fermement et malgré des tentatives pour se soustraire à l'emprise, rien n'y faisait.

Elle croisa le regard de Gaïus qui tenait Ambre par la main et se fit toute petite. Elle ne parvenait pas à comprendre totalement ce qu'elle lisait sur les visages mais elle savait que cette nuit avait été éprouvante pour tous, elle le sentait.

C'est en traînant les pieds qu'elle suivit Chankel et Morgana en la demeure... Elle restait muette et aucune question ne lui fut posée, ce qui pour le moment la soulageait.
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Domaine de Morgana et Chankel

Morgana13

Chankel

Celeste..

Chankel

Elle avait essayé de s'enfuir encore, la petite, alors qu'il la ramenait au Domaine. Cela l'inquiétait, le Chankel. Il n'allait pas pouvoir l'enfermer, rien n'était prévu pour ça chez eux. Et il n'allait quand même pas la mettre dans uns stalle... Mais que faire ?

Tout le monde était fatigué, Morgana plus que fatiguée même. A croire qu'elle avait trouvé une dive bouteille à qui parler. Mais c'était impossible, n'est-ce pas ? Il ne l'avait pas quittée... En tous cas, la première chose à faire était de mettre au lit son épouse. Une fois tout le monde dans la demeure, il en ferma la porte à clé, gardant cette clé au plus profond de sa poche. Céleste pourrait essayer une fenêtre, il aurait le temps d'intervenir, sur ses gardes qu'il était.

Il laissa Morgana dans leur chambre et emmena Céleste dans sa chambre à elle. Il ouvrit rapidement la fenêtre pour en fermer le volet.

Tu te prépares à aller au lit, Céleste. Je crois qu'il est largement l'heure de dormir, n'est-ce pas ?

Puis il sortit et, sans cesser de tendre l'oreille, laissant les portes ouvertes, se dirigea vers la chambre conjugale. Morgana n'avait pas bougé. Il lui ôta doucement ses chaussures et souleva ses jambes afin de la coucher sur leur lit, puis remonta les couvertures sur elle et posa un doux baiser sur son front.

Bonne nuit mon Aimée. Tâchez de vous reposer. Je reste avec la petite.

Un tendre sourire, et voilà le breton ressortit de la chambre, après avoir fermé doucement la porte derrière lui. Il prit un fauteuil dans la salle à vivre et le transporta vers la chambre de Céleste. Il allait passer la nuit là-bas, dans son fauteuil bloquant la porte. Pas question qu'elle recommence : il ne voulait plus voir son épouse dans cet état. Plus jamais.
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Celeste..

La petite continuait ses gratouilles et un sourire vint éclairer son visage quand elle se rendit compte que le bouc esquissait un mouvement de recul. Enfin elle allait voir sa tête !
Très vite, elle ne put qu'arrêter ses gestes, le dos de l'animal ne se trouvant plus à portée de sa main et elle fixa la tête émergée du foin. Le bouc reculait encore, baissait la tête et son attitude semblait menaçante.
Céleste se souvint alors des recommandations de Gaius et elle s'apprêtait à prendre la poudre d'escampette lorsqu'elle vit l'animal se rapprocher d'elle, lui offrant son dos, désormais bien moins menaçant.

Elle étendit alors son bras et reprit ses gratouilles d'abord craintivement puis, voyant le bouc faire de légers mouvements d'avant en arrière comme pour lui signifier de continuer, la gamine prit de l'assurance et joignit sa seconde main à la fête, couvrant le dos animal d'autant de gratouilles qu'elle le pouvait.

Elle écarquilla les yeux en le voyant s'allonger au sol, sur le dos, 4 fers en l'air ! Offrant maintenant son ventre aux mains enfantines.

Céleste éclata de rire et parsema le ventre du bestiaux d'autant de gratouilles qu'elle le pouvait tout en se mettant à lui parler :

" ben t'es pas méchants toi ! Même que t'aimes bien les caresses !"

Riant de plus belle, Céleste finit par s'asseoir en tailleur à côté du revêche et ses mains parcouraient tout le ventre animal.

Jetant un coup d'oeil aux alentours, se souvenant de Gaius qu'elle avait laissé plus loin, Céleste appela :

" Regarde Gaius !!! Il aime bien Rature !!"

Et elle reporta son attention sur la bête qui n'avait plus rien d'affolant à l'heure qu'il était.
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--Gaius

Il avait adoré voir la petite découvrir sa chambre, jusqu'à ce qu'elle lui propose de se joindre à elle pour rebondir sur le lit. Le séant du fossile n'aurait sans doute pas supporté si la les voix de Chankel et Morgana ne l'avait pas sauvé. Ils étaient de retour et cela n'avait pas échappé à la gamine . Elle avait laissé Gaius sur place, filant à travers la maison.

Gaius se traina hors de la chambre comme il put. Le musque de sa fesse endolori avait "refroidi" la douleur lui tenaillait toute la jambe maintenant. Boitant de plus belle il finit par rejoindre les autres . Il déboula en ronchonnant..

Corne de bouc..ce fichu bestiaux..j'vais en faire d'la saucisse de bouc... perd rien pour attendre lui..grrr..

Il leva le nez en passant le pas de la porte, esquissa un sourire en voyant Morgana installée sur son époux puis tendit l'oreille aux mots de la p'tiote..

Il est tout cassé l'Gaius, pour ça qu'il marche tordu.. greugneugneu.. Il a eu un accident de Bouc..

Il posa ses yeux ridé sur Morgana et Chankel.

Vous pouvez me dire a quoi sert Rature? Cet espèce d'animal de malheur.. pff..

Il tenta de poser son séant sur la première chaise libre rencontré, et grimaça instinctivement avant même que son fessier n'ai touché le bois. Il se redressa.

Hum.. J'crois qu'j'vais attendre un peu pour m'assoir.. ajouta-t-il en ronchonnant.

Il aurait voulu demander comment était le baptême mais il ne pensait qu'a s'allonger et plus bouger. Il s'appuya au dossier de la chaise, ne se sentant pas plus à son aise. Il finit par s'excuser..

J'crois qu'j'ai b'soin de repos, enfin mon séant plus que moi... Permettez que j'm'éclipse..

Il posa un baiser sur le front de la p'tiote, fit un léger signe à Morgana et Chankel avant de tourner les talons. Direction sa chambre, sa couche pour une repos de séant bien mérité.

Celeste..

Céleste surveillait les opérations, impatiente et trépignante à côté de Gaius.

Elle tourna son regard un moment vers Chankel qui répondait à ses questions et fit une petite moue. Elle n'avait aucune idée de ce que pouvait être un hôtel particulier mais ce qui retint le plus son attention était le port. La gamine ouvrit de grands yeux d'étonnement, elle avait une adoration pour les bateaux et tout ce qui avait trait à la mer. Elle n'avait que peu eu l'occasion de profiter des joies que pouvait offrir l'eau, la plage et tout ce qui allait avec mais elle se souvenait que chaque fois qu'une promenade sur les quais était organisée, c'était pour elle un ravissement. Le fait de savoir que Chankel construisait des ports le rendait presque magique aux yeux de l'enfant.

Mais elle n'eut pas le temps de poursuivre plus avant ses questions, elle n'avait en tête que le domaine, sa visite, et les animaux.

Céleste fut ravie de recevoir un bisou de Morgana et un sourire radieux répondit à la jeune femme :

" je te raconterai tout tout !!"

Tandis que Gaius terminait sa tartine et tentait de répondre tant bien que mal à toutes ses questions, elle fit un bref coucou à Morgana et Chankel qui quittaient la cuisine et reporta son attention sur le vieux :

" Ca y 'est t'as fini ??"

Elle constata avec plaisir que tel était le cas et sourit largement. Sourire qui se transforma en éclat de rire quand les cheveux du vieux apparurent à la place du bonnet. Hirsute et tout blancs ! Céleste trouvait Gaius vraiment très drôle et son rire enfantin en témoignait.

Obéissante, elle leva très haut les mains et ne les baissa qu'une fois arrivée devant le tonneau. Les plongeant sans ménagement, elle frotta vigoureusement comme elle venait de voir Gaius le faire et les ressortit trempées mais propres et plus collantes.
L'enfant posa ensuite les mains sur le tissu tendu et laissa Gaius les lui essuyer à peine une demi seconde avant de lui dire :

" c'est bon c'est propre ! On y va ???"

Yeux sombres et visage enfantin levés vers le vieil homme, la gamine attendit que Gaius se décide enfin.
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Chankel

--Rature

Bééé...ééé bééé...ça chatouille..pas la ça chatouilleeeeeeeuh!

Il se tortille le Rature, un peu à droite, un peu à gauche. Il se trémousse même. Il s'étire le plus possible cherchant les mains de la gamine avec son poitrail quand son regard tombe sur celui du vieux.

Béééééééééé..ééé...éééé Hey t'approche pas toi!!

Il se retourne et se lève rapidement, baisse la tête et charge sans attendre plus.

Bééééééééé éééééééé... Loin de ma meule j'ai dit!

Il court déjà l'agressif, les cornes en avant visant le séant du vieux.

Bééééé....éééé...éééé.. J'vais t'passer l'envie de venir trop près,chargéééééééééé!

Cette fois il est lancé, il n'arrêtera qu'une fois la cible atteinte..

Béééééééééééé...béééééééé... Viens ici l'vieux, viens gouter de mes cornes!!

Virage a droite, puis à gauche, tout droit cornes en position, yeux rivés sur l'objectif qui se rapproche doucement mais surement.

Béééééééééééé...béééééééé... Tayooooooooooooooo!!

Il est pas loin, il le sens, il laisse ses petites pattes accélérer encore.

Béééééééééééé...béééééééé... Viens ici toi, viens ici j'te diiiiiiiiiiis!

Il court le bouc, c'est qu'il cavale le vieux pour son age. Il finira bien par s'essouffler. C'est ce qu'il espère le Bouc car il est plus tout jeune lui non plus.

Chankel

[Quelques jours plus tard...]

L'heure de partir sonnait à nouveau. Et cette fois il partait seul. Le Comté avait besoin de bras et d'épées pour convoyer des pierres jusqu'à Bergerac. Et il avait répondu présent, le breton. Quoi que certaines dames de ce Comté, qui ne le connaissaient même pas, puissent penser, même s'il pensait encore à sa terre natale, il soutenait sa terre d'élection. Sans doute plus que certains qui y étaient nés. Et là, ce n'était pas par envie qu'il partait : il aurait préféré rester au Domaine avec sa femme et sa fille plutôt que d'aller courir les routes une nouvelle fois. D'autant que son amie Yseline lui avait appris que les routes étaient bien mal fréquentées en ce moment, agressée deux fois en deux jours... Cela semblait l'avoir gravement choquée, et il espérait qu'elle allait remonter la pente.

Il sortit sa fidèle épée bretonne de son fourreau et en toucha le tranchant du bout des doigts. Il sourit, appréciateur : si on se frottait à lui, il saurait se défendre avant de succomber éventuellement sous le nombre. Mais on n'en était pas là encore, pas vrai ? Ses affaires avaient été rapidement prêtes : il n'aurait pas besoin de grand chose pour ce voyage. A partir de Lectoure, ils seraient nombreux ; c'est jusque là que risque il y aurait éventuellement. Il ne savait pas encore, mais peut-être y aurait-il un autre licérois de la partie, pour alléger ce risque ?

Il sortit, son balluchon sur l'épaule, et alla déposer ses affaires dans le charriot. Ce dernier ne serait sans doute pas de trop pour transporter ces quintaux de pierre ! Il se dirigea vers l'écurie et en ramena Oracle. Il n'aimait pas trop servir de cheval de trait, son fidèle compagnon, mais Chankel ne pouvait imaginer voyager sans lui. Il faudrait donc qu'il s'y fasse ! Il lui expliqua tout ça alors qu'il l'attelait devant le charriot. Et il fut sûr qu'il avait compris. Et il y aurait d'autres chevaux là-bas, il n'aurait sans doute pas besoin de tirer sa charge chaque jour. Il caressa ses naseaux un instant avant de revenir vers le Domaine. Vers son épouse et sa fille qui se reposaient encore. Ça allait être dur de les quitter. Mais ce n'était que pour quelques jours, pas vrai ?
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Celeste..

Chankel

Il avait hoché la tête aux dires de Gaius, s'était levé et était sortit de la maison. Il avait bien le droit de boire ce soir, le vieux.... Pas souvent, heureusement, que l'on recevait pareille nouvelle ! L'air plus frais de l'extérieur lui fit du bien, et il resta un instant devant la porte, goûtant au calme de la nuit licéroise. Il marcha un moment jusqu'à arriver devant l'église. Ses pas au hasard l'avaient mené là, et il se dit qu'en fait ce n'était peut-être pas un hasard. Il passa un long moment dans l'église avant d'en ressortir et de rentrer chez lui.

Gaius avait disparu. Sans doute dans sa chambre à boire, ou peut-être à dormir. Il n'avait pas de soucis en tous cas pour le moment... Bienheureux vieillard ! Chankel lui s'assit à sa table avec vélin, encre et plume bien mâchouillée maintenant, et posa les mots suivants :

Citation:

Mon Aimée,

Qu'est-ce que ces moments ont du être horribles : assister à la mort d'une amie, découvrir ensuite son corps sans vie, être obligée de l'abandonner en fosse commune. J'imagine sans peine ce que cela a du vous faire, vous, si sensible. Et la culpabilité en plus... J'aurais beau vous dire que c'était son choix, qu'elle avait choisi elle-même de vous accompagner, que c'est elle qui a glissé, que vous n'y êtes pour rien, ...., c'est vrai que sans vous elle n'aurait pas été là à ce moment. Quoique... Elle se serait peut-être dirigée par là aussi, même si elle était partie seule ?

Ce que je veux dire c'est qu'il ne faut pas vous focaliser là-dessus. La mort d'un être cher est toujours difficile. Elle est partie et je suis sûr qu'elle a retrouvé sa soeur et qu'elle est devenue un ange. Je suis sûr qu'elle apprécié ce voyage en votre compagnie et qu'elle ne vous en veux absolument pas !

Morgana mon Amour, vous êtes à nouveau seule sur cette route qui, même si elle vous ramène à moi, reste dangereuse ! De grâce, soyez prudente, évitez les forêts sombres, les ruelles étroites même si cela rallonge votre route. Je suis à vous. Je vous attends impatiemment. Je vous aime.

Chankel, vôtre pour toujours !

S'en suivit le petit rituel d'expédition du pigeon. Il rangea le tout, puis se dirigea vers sa chambre afin de se préparer pour aller se coucher. La nuit promettait d'être longue, et pas du tout réparatrice !
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--Gaius

La nuit avait été mouvementée pour l'fossile, ça aurait pu être agréable si cela avait été pour cause "la jeannette" . Mais pour le coup "la Jeannette" avait du se transformer en bateau sur lequel il avait navigué toute la nuit.

Il avait la bouche pâteuse et le front douloureux. Il ronchonna un moment assis sur le bord du lit. Il se jura qu'après le retour de la p'tiote plus jamais il n'aurait comme compagnie le pichet!!

Il finit par réussir à se faire un brin de toilette, enfiler ses frusques et prendre la route de la cuisine. Pas le temps de déjeuner qu'un volatile vint se poser sur le rebord de la fenêtre. Il avait l'air embrumé mais l'oiseau ne lui échappa pas. Il le libéra, déroula le parchemin et lu.

Son regard se fit inquiet, très inquiet en lisant. Elle lui parlait d'une découverte, d'un signe de de Yoline pour elle. Elle expliquait qu'elle ne savait pas trop comment réagir. Le vieux était encore plus inquiet. Sa farouche ne sachant que faire??

Le vieux commençait à blêmir légèrement, elle lui demandait en plus de préparer le breton! Il se mit à ronchonner à haute voix..

Corne de bouc! Elle a quoi encore en tête..v'la que j'dois préparer le Breton!! Tout! Elle m'aura tout fait elle.. tout..tout..tout!!

Il plia la missive et la glissa dans une des poche de ses braies. Il n'avait plus faim, bien trop occupé à imaginer comment préparer le Breton à découvrir un colis. Voilà le fossile prêt à se faire fumer la cervelle pour préparer l'Breton. La journée allait lui paraitre longue en interrogation, pour sûr!

Chankel

Il n'avait presque pas dormi, le breton. Des images de Yoline et de Morgana venaient le hanter. Il ne réalisait toujours pas qu'il ne verrait plus jamais Yoline, et se demandait quand son épouse reviendrait ! Il s'était tourné et retourné dans son lit, voyant défiler les deux femmes avec leur charrette, imaginant la fin de Yoline, le désarroi de Morgana, la culpabilité qu'elle devait ressentir. Il se demandait dans quel état elle lui arriverait et imaginait sans arrêt le pire. Il la voyait se agresser à nouveau, arriver ici tenant tout juste debout. Et se disait qu'elle ne serait jamais plus comme avant suite à cette aventure !

C'est donc plein d’appréhension qu'il prit connaissance du contenu de la missive apportée au petit matin par l'un de ces infatigables volatiles :

Citation:

Mon tendre époux

Merci pour vos mots qui me réconfortent. J'ai voyagé cette nuit, sans mauvaise rencontre. En arrivant dans la ville, me suis sentie seule, la présence de Yoline me manque. Nous avions tant partagé jusqu'à cette maudite destination.

J'ai trouvé une auberge pour tenter de me restaurer mais l'envie n'était point là. Je me demande ce qu'il m'a pris de penser qu'il y aurait peut-être remède à mon soucis. Regardez ou cela me mène.. Pensez vous que je puisse être maudite au point qu'il arrive malheur à ceux qui m'entoure? Je me pose bien des questions...

J'ai fait une drôle de découverte dans le charriot, peut-être un signe de Yoline? Croyez vous que cela soit possible?

Penser à vous me donne du courage. Je sais bien que vous devez vous inquiéter, vous connaissant. Il est l'heure que je reprenne la route..

Je vous embrasse tendrement mon époux

Votre épouse

Alors là il était carrément inquiet... Un signe de Yoline ? Elle avait des hallucinations ou la berlue, sa brunette maintenant ! Eh bien elle n'était pas près d'arriver ! Il fit sa toilette et s'habilla rapidement. Le vieillard était dans la cuisine. Il lui tendit simplement la lettre et le laissa lire.

C'est quoi cette histoire de signe, Gaius ? J'ai peur qu'elle ne commence à perdre la raison !

Bah oui.... Si les morts faisaient des signes, cela se saurait, non ?
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Celeste..

[Séquestrée !!!! C'est ce qu'on va voir ! ]

La suite fut rapidement effectuée. Morgana délestée dans la chambre conjugale, Céleste menée dans la sienne. Elle resta plantée là en regardant Chankel obstruer la fenêtre ... Une issue en moins ! C'est qu'elle avait toujours dans l'idée de se cacher Céleste ! A la tristesse ressentie s'ajoutait maintenant un sentiment de honte. Elle avait bien vu les traits tirés de Morgana, Chankel et Gaïus et elle avait bien compris que sa fugue nocturne en était la cause.

Céleste était maintenant persuadée que dès le lendemain elle serait reconduite illico à l'orphelinat.
Aussi c'est sans broncher qu'elle obtempéra, défaisant ses braies et son chandail qui empestaient le bouc, elle se dirigea vers la petite commode, prit le broc d'eau et en remplit un peu la cuvette émaillée puis elle procéda à quelques ablutions rapides avant d'enfiler sa tenue de nuit.
L'enfant se glissa ensuite sans un mot dans son lit et se recroquevilla, prenant grand soin de ne pas croiser le regard du breton tandis qu'il s'installait devant la porte dans un fauteuil.

La gamine ferma les yeux et s'endormit sans attendre. Mais le repos fut de courte durée et très vite, son esprit en ébullition l'éveilla. Tant d'idées tournoyaient dans sa tête que l'enfant ne parvenait pas à trouver un sommeil serein et réparateur. Elle resta immobile et silencieuse un long moment.
N'entendant rien que la respiration d'un breton endormi, elle se glissa hors du lit. Elle savait la porte bloquée et se doutait que l'ouverture de la fenêtre reveillerait l'homme. C'est donc à pas de loup qu'elle se dirigea vers la seconde porte, celle qui menait dans la chambre conjugale.

Céleste avait la ferme intention de se carapater une seconde fois mais elle s'arrêta en apercevant la forme sous les couvertures. Elle savait qu'il s'agissait de Morgana et soudain le besoin de réconfort et des bras maternels se fit plus impérieux que tout le reste.

La petite se glissa alors sous les couvertures et se pelotonna tout contre Morgana, se réchauffant tant physiquement que moralement.

Alors seulement le sommeil se fit calme et sans heurs bien au chaud dans les bras de sa mère ....
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--Gaius

Ouvrir un œil, le refermer car la paupière semble lourde, tenter de bouger sa tête et rester collé sur l'oreiller. Depuis longtemps il n'avait pas eu la bouche aussi pâteuse, et la tête aussi douloureuse. Le soleil semblait déjà haut, la matinée devait être bien avancée..

S'extirpant de sa couche en douceur, sans trop secouer la "coucourde" qu'il avait à la place de sa tête. S'apercevoir qu'il est encore habillé, seule les chausses manquent, remettre sa toilette à pour plus tard, trop de gestes à faire. Il se demandait comment il c'était couché, il ne se souvenait que de peu de chose. Il finit par sortir de la chambre en trainant la patte; les pieds nu, pas le courage de se baisser pour les mettre, son crane trop douloureux. Il longea le couloir, la pièce à vivre se profilait ainsi que la table. Son regard embué se posa sur le vélin, laissé ouvert en évidence...

Il s'empressa de le saisir, pensant de suite à des nouvelles, balaya les mots du regard puis soupira l'air presque rassuré. Sa farouche n'était pas seule, c'était déjà une bonne nouvelle. Il ronchonna tout de même bien conscient qu'ils n'en savaient pas plus. La jeune bretonne avait pris soin de ne pas trop en dire. Il ne lui en voulait pas..

Il vit aussi le p'tit mot laissé par Chankel. Il sourit doucement en le sachant au moulin. Il ne se laissait pas abattre le Breton, c'était une bonne chose. Il savait que ça pourrait lui être que bénéfique. S'occuper l'esprit pour ne pas trop penser..

Il rejoignit la cuisine, les vapeurs de vin de la veille lui nouaient l'estomac. Il passa la porte pour faire comme le Breton en espérant un prochain volatile.. Il fallait nourrir les bestiaux, s'occuper du potager puis p'être plus tard passer à son grenier.. Il n'était pas sûr d'en avoir le courage, vu l'état dans lequel il était.

Il avait l'impression que ses cheveux avaient poussé de l'intérieur. Cela ne l'empêchait pas de penser à sa p'tiote sur les chemins, à cette drôle de quête et à comment la faire rentrer..

Morgana13

[De tartines en tartines .. dégoulinantes .. ]

Les yeux rivés sur la gamine, elle observait. Céleste semblait à son aise entre le Breton et le vieillard. Morgana avait posé sa tête entre ses mains, coudes bien ancrés sur la table histoire de bien être calée pour ne rien louper. La petite enchainait l'élaboration de tartines pour les deux hommes, ça faisait sourire la brunette. Elle imaginait déjà la scène se reproduire au quotidien, cette idée ne lui déplaisait pas.

Elle avait toujours rêvait d'avoir une famille, de s'occuper des siens juste pour qu'ils soient bien. Elle n'avait pas eu la chance de connaitre l'Amour parental, mais avait en échange débordé de celui de Gaius. Elle avait eu la chance que le destin lui mette sur son passage son Breton, il manquait plus qu'au tableau une enfant de l'Amour. Le destin n'avait pas choisi cela pour la brunette mais avait tout de même mis la petite Narbonnaise sur son chemin, ou plutôt dans sa charrette.

Morgana croyait aux signes, rien n'arrivait pour rien selon elle mais ce n'était que plus tard qu'on le découvrait. En attendant pour Céleste, elle était convaincu que c'était un signe de Yoline. Elle se souvenait que sans elle, jamais elle n'aurait franchis la porte de l'orphelinat de Narbonne. Sans elle donc, Céleste ne l'aurait sans doute jamais aperçut, puis revu. Elle ne l'aurait sans doute point suivi non plus. En réalité elle n'en savait rien, mais aimait croire que cela pouvait être possible.

C'est ainsi qu'elle présenterait la chose à son époux, sachant pertinemment qu'il la prendrait p'être pour une folle de croire cela. Elle finit par sortir de ses pensées quand la p'tite tenta presque de faire avaler la tartine au vieux avant même qu'il n'ait ouvert la bouche. Elle rit doucement, sans la quitter des yeux. Elle était en extase devant sa joie de vivre, se demandant si elle était ainsi à l'orphelinat.

Gaius avait dit juste, le baptême de Aelis était bien ce jour. La brunette avait promis à la jolie piratesse qu'elle serait là. Elle tourna son regard vers son époux.

Mangez donc votre magnifique tartine, j'crois que Gaius a raison, nous sommes attendus.. dit-elle puis se tourna vers le fossile confituré. Mhh.. pense au débarbouillage Gaius, avant la visite si tu ne veux pas que certain animaux gourmand tente de t'embrasser attiré par l'odeur sucré que tu dégage! Attention à Rature, il est gourmand!

Elle rit en se levant doucement, puis posa un long baiser sur le front de son époux . Nous devrions p'être y aller non? J'vais aller me débarbouiller puis me changer, vous devriez faire de même vous semblez collant et sucré..

Elle lui sourit en s'étirant en douceur. Elle avait voyageait toute la nuit, la fatigue commençait à se faire sentir mais ne voulait en aucun cas manquer à sa parole. Elle regarda Céleste qui trépignait sur place..

Bonne visite demoiselle, j'espère que tu me raconteras à mon retour!? Elle stoppa près d'elle posa un léger baiser sur le haut de sa tête puis sourit à son tuteur sachant que la petite ne risquerait rien avec lui.

Prends en soin heiin? Pas de bêtise heiin? Mhh.. Céleste à raison, tu devrais retirer ton bonnet, si tu veux pas que Rature te fasse courir.. Elle sourit en coin .. Le fossile n'en loupait pas une, elle le savait la farouche. Dans quel état retrouveraient-ils le domaine en les laissant tous les deux? Elle le saurait à leur retour seulement.. Elle s'éclipsa sourire aux lèvres sa main collée à celle de son époux qui l"avait rejointe...
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--Rature

Bééé...ééé bééé...Qu'est ce qu'on est bien dans un tas de foin , on s'fait gratter l'dos et en plus il fait chaud.. Que personne n'touche a mon foin ou mes cornes vous enverront loin..

Il est heureux le Rature dans sa meule fétiche, heureux comme un coq en pâte. Soudain il sent qu'on lui touche son poil raide. Un contact peu habituel pour l'animal, personne n'ose le tripoter dans le domaine. Qui peut bien s'y aventurer, faut être fou!!

Béééééééééé..ééé...éééé Heiin?? Qui qui parle, qui qui m'touche?

Il écoute, les oreilles en avant bien ouvertes, sent la main sur son dos Marche arrière les fesses au vent , on recule ..

Bééééééééé éééééééé...t'va voir toi ! Pas touch' à mon foin, a mon dos..

Il recule sort enfin sa tête et aperçoit la petite.

Bééééé....éééé...éééé.. Euuh t'es qui toi? pourquoi t'es p'tite?

Baisse la tête, corne en avant prêt à foncer si ça perdure.

Béééééééééééé...béééééééé... Pourquoi t'es là?Pourquoi tu me touche? Oh mais c'est bien sur mon dos, c'est doux..

Il aime ça le grognon, il en redemande même!

Béééééééééééé...béééééééé... hey arrête pas continu!!

Il s'étire d'avant en arrière. C'est qu'il y prend goût le Rature!

Béééééééééééé...béééééééé... un peu à droite, un peu à gauche, mmh c'est bon ça..

Il se roulerait presque par terre le bouc, il en veut encore et encore même. Il se baisse et s'allonge au sol, roule sur son dos, les pattes en l'air. Bin quoi sous le ventre aussi ça doit être bien, bande de jaloux!

Morgana13

--Gaius

Morgana13

Celeste..

[Rentrer et se faire toute petite ... toute petite ... ]

Milieu d'après midi d'une journée froide mais ensoleillée de janvier. Céleste était bien au chaud sur la margelle de la charrette, calée entre Morgana et Chankel, quand ils franchirent les portes du domaine. Tout sourire, l'enfant était ravie de retrouver son chez elle, son ami Rature et aussi Gaius ...Mais elle appréhendait et pour cause ...Elle avait faussé compagnie au vieux quelques jours plus tôt, pour rejoindre, seule, ses parents à SBC.

Ils étaient partis pour un mariage, et Céleste, légèrement souffrante avait été laissée aux bons soins du fossile. Mais le lendemain, elle allait mieux et avait décidé de les rejoindre ! Elle savait que Saint Bertrand n'était pas loin et ainsi, profitant de la préparation du repas, elle dit à Gaius qu'elle allait voir Rature et fila tout droit sur les chemins non sans avoir rapidement confié son secret à son ami le bouc.

Après avoir retrouvé ses parents, et avoir essuyé les reproches légitimes, le séjour s'était passé au mieux et la gamine avait même fait la connaissance d'un chevalier ! Mais il avait déjà une princesse alors tous deux avaient décidé qu'elle serait juste sa "n'étoile" qu'il devrait protéger.

Du haut de ses 7 ans, la gamine comprenait parfaitement bien qu'elle avait fait de la peine au fossile et si elle était heureuse de le retrouver, elle avait néanmoins la peur au ventre, et un sentiment de culpabilité qui la rongeait. Elle avait d'ailleurs préparé un cadeau pour lui, pour se faire pardonner et c'est forte de ce présent bien caché dans les replis de ses braies qu'elle sauta de la charrette et s'engouffra dans la demeure en criant :

"GAIUSSSSSSSSS !!! C'est nous on est revienduuuuuuu !!! GAIUSSSSSSSSSS T'ES OUUUUUUUUU ????"

La gamine courrait partout à la recherche du fossile.
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--Gaius

Il ne put s'empêcher de sourire en entendant la gamine évoquer le fait que les orphelinat pour bouc n'existaient pas. Bien dommage se disait-il en resserrant ses vieux doigts sur ceux de la p'tiote. Il hochait la tête en l'attirant vers la maison. Pourquoi il marchait tordu? Ah bin l'fossile le savait lui! Ce n'était pas la première fois que son séant rencontrait les corne de Rature. Il ronchonna en disant.

Mon séant aile pas les cornes de Rature.. Moi nan plus .. greugneugneu..

Il se trainait le fossile, la sensation d'avoir le cœur dans la fesse le mitraillait. Les question fusaient, Gaius tentait de suivre..

Bah nan ça existe pas les orphelinat pour bouc..T'as raison, c'est vrai..fort dommage ça.. dit-il en ronchonnant puis rajouta Une cabane? Ou ? Dans le grand chêne? Mhh.. évidement qu'il pourrait la porter!! Il est grand, fort et encore jeune lui..enfin il est vieux mais c'est pas comme nous les arbres.. Plus ils sont vieux plus ils sont fort..

La nature est bien faites n'est ce pas? Gaius lui l'admirait, tous les jours il se laissait surprendre par ses merveilles. P'être était-ce car il était à l'age ou on peut rapidement être près du trés haut. Plus il vieillissait, plus il aimait profiter de ce que lui offrait le monde, de ceux qu'il aimait. Il posa les yeux sur la petite pleine de vie et sourit ..

Si je sais faire les cabanes? Bien sur que je sais les faire quelle question!! lança-t-il après un instant de réflexion. J'ai vécu dans une cabane au milieu des bois moi!

Tiens le voilà qui se prend pour Robin des bois maintenant! Lui avoir vécu dans une cabane? Il avait plutôt envie d'être un héros pour la gamine? Bon il ne mentait pas, il avait eu une cabane dans la forêt, mais il n'y avait pas tout à fait vécu, elle n'était pas tout à fait dans un arbre non plus. Il sourit en coin en ouvrant la p'tite porte donnant sur la cuisine.

Aller on lave les mains.. enfin toi, j'crois qu'elles sentent le bouc.. Il pouffa, puis grimaça rappelé à l'ordre par sa fesse endolorie.

Il la regarda faire en continuant de bavarder.

J'pense que tu aura la chambre près de celle de Chankel et Morgana. Elle a deux portes.. Oui oui deux! Une qui donne sur le couloir face à la mienne et l'autre qui donne dans la chambre de ma Mule et son Breton. D'ailleurs ils ne devraient plus tarder à rentrer..

Il se languissait le fossile, non pas qu'ils rentrent mais de pouvoir s'allonger sur son lit séant à l'air libre avec une tonne d'onguent le soulageant de la douleur tartiné dessus. Il se frotta à nouveau ou la douleur était la plus vive, le point X . L'endroit même ou les cornes s"étaient écrasées. Il espérait que Chankel veuille bien nourrir les bestiaux en rentrant pour que lui ne bouge plus d'un poil!

Il attendit que les mains de la gamine soient propre pour l'attirer vers la dites chambre. Ils se trouvèrent rapidement, enfin du moins autant que possible vu l'état du vieux devant la future chambre de la gamine.

Voilà c'est ici.. A toi l'honneur!

Il sourit lui désignant la poignée du regard. Sans doute n'avait-elle jamais eu de chambre qu'à elle, il s'en doutait et voulait profiter de ses mimiques..

--Gaius

Mains rincées puis essuyées, ils étaient prêt. Il lui sourit en ouvrant la p'tite porte donnant sur le sole puis lança en faisant un léger signe de main pour qu'elle passe la première..

En avant demoiselle, pour la visite c'est par ici!

Un petit coup de tourniquet du poignet genre moulinette au passage de Céleste, avec une courbette puis les voilà dehors. Il referma la porte derrière eux et se dirigea vers le point le plus délicat du domaine: Rature et sa meule!

T'vois là, le tas de foin?? Bin ici vit le bouc.. Pas n'importe quel bouc..Le Bouc! Rature.. Lui faut pas l'approcher, surtout quand il a la tête enfoncé dans sa meule.. Il a ..euuh..trés mauvais caractère ..

Ils arrivèrent très vite non loin du bestiaux caractériel, le fossile ne quittait pas la meule juste au cas ou le Rature sente son espace vital envahit et charge. Il aurait fallu dans ce cas attraper la gamine sous le bras et prendre ses jambes à son cou. Inconsciemment il prit la main de la petite dans sa main, la serrant doucement puis la ramena vers lui puis continua sa visite.

Juste derrière la meule, y'a les poules, le coq et les booooons oeufs .. j'te ferais des oeufs à la broche, et t'apprendrais la chanson pour retenir la recette..

Il sourit nostalgique du temps ou sa mère la chantait puis continua.. Les moutons de Morgana sont juste derrière dans le champs.. Y'a un dodu .. Elle en est fière ma mule. Bah oui il avait pas tord elle en était très fière même, ils grossissait à vu d'oeil tant que sa farouche ne chantait pas. Il se tourna face à l'étable..

La bas c'est la maison de Elvice l'ane et Margarine la truie.. Ils sont amoureux.. et à coté il y a les box de Oracle le cheval de Chankel et Agdam celui de Morgana..

Il la regarda un instant puis ajouta On va les voir? Ils doivent avoir faim..

Celeste..

Céleste avait toujours un large sourire dessiné sur son visage poupon. Sourire qui se transforma en éclat de rire en voyant les simagrées du vieux à son passage. Elle y répondit par une courbette malicieusement exagérée et les voilà partis.

Elle ne quittait pas le vieil homme du regarde, toute ouïe, écoutant ses explications.
La petite trottinait à ses côtés et suivit son regard lorsqu'il parla de rature le Le Bouc. A en croire Gaius, cet animal était très spécial. Déjà Céleste trouvait cela étrange que le bestiaux soit ainsi la tête plantée dans sa meule de foin et tandis que l'homme serrait un peu plus sa main, elle se pencha sur le côté, pliée en deux, tentant d'apercevoir la tête animale :

" je vois pas sa tête ! Il se cache ??"

Intriguée, la petite observait autant qu'elle pouvait mais très vite, un mouvement masculin l'entraîna un peu plus loin.
Gaius reprenait ses explications, lui désignant tantôt l'arrière de la meule :

" j'ai jamais mangé des oeufs à la broche ! "

Elle était ravie que Gaius lui propose de lui apprendre la chanson qui allait avec la recette. Pour elle, cela signifiait plusieurs choses. D'une part, elle allait se régaler, c'était une évidence pour elle, ensuite si Gaius parlait de lui apprendre des choses, c'est que pour lui, il était clair qu'elle allait rester ! Céleste sourit plus largement mais ne dit rien. Sa petite tête d'enfant fourmillait d'idées et l'une d'entre elles étaient toujours Rature ! Elle jeta un nouveau regard vers l'animal, toujours intriguée par la bestiole. Le vieil homme l'avait bien prévenue qu'il ne fallait pas l'approcher pourtant l'enfant voulait voir sa tête !
Elle n'eut pas le temps de poursuivre ses pensées que déjà son guide lui parlait de l'âne Elvice et de la truie margarine. Ils étaient amoureux !!!
L'enfant n'en revenait pas et elle regarda Gaius avec de grands yeux :

" Mais un âne y peut pas être l'amoureux d'un cochon !"

Incrédule et riante, l'enfant secouait la tête tandis que Gaius lui proposait déjà d'aller nourrir les chevaux de Chankel et Morgana.
Elle acquiesca et suivit docilement l'homme, ses pensées néanmoins toujours tournées vers Rature, le bouc intriguant.

Elle leva son regard vers Gaius et le suivit afin d'aller nourrir les chevaux.

Tandis que l'homme remplissait des seaux pour les équidés, Céleste déjoua sa surveillance et fila vers le Bouc.

S'approchant d'abord d'un pas assez rapide, elle ralentit instinctivement à l'approche de la meule, se souvenant des recommandations du vieillard. Elle resta un moment immobile, observant l'animal, la tête toujours plantée dans sa meule et très lentement s'en approcha.

Elle était maintenant toute proche et s'accroupit près de l'animal. D'une petite voix, elle dit :

" coucou rature"

tout avertissement envolé, inconsciente du danger, elle posa sa main sur le dos de la bête. Elle espérait ainsi attirer son attention et qu'enfin il tourne la tête vers elle.

Céleste le caressa tout doucement.
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Chankel

Il était en train de rentrer après une nouvelle journée de ce labeur acharné qui lui permettait de penser à autre chose, voire même à ne pas penser, afin de ne pas devenir fou. Il moulait son grain encore et encore. Quand il n'en avait plus, il allait au marché pour en ramener. Parfois un acheteur se présentait et il lui vendait quelques sacs sans presque parler. Nael était passée un peu plus tôt pour prendre des nouvelles et lui proposer de tenir un stand à la Foire d'Automne. Cela lui permettrait sans doute de se changer les idées... Mais, un stand de quoi ? Elle avait pouffé quand il avait parlé de chouchen, arguant que c'était une boisson de fillette... Il y avait d'autres produits bretons à même de plaire aux palais armagnacais, mais - car il y avait un mais - le breton ne s'était jamais vraiment intéressé à la cuisine de chez lui et serait bien en peine d'en proposer. Peut-être qu'avec d'autres bretons.... Yoline n'était point là... Gael risquait d'être dans le même cas que lui... Yseline ? Partie aussi, non ? Alena ? Il ne savait plus....

C'est avec ces pensées en tête qu'il atteignit l'entrée de sa maison au moment même où un pigeon se posait sur son épaule. Il prit rapidement le message avant de relâcher l'animal et rentra dans sa demeure. Il déroula le vélin et lut la missive à la lueur des bougies qui éclairaient chichement la pièce.

Citation:

Mon Tendre époux,

Des jours que je n'ai point de vos nouvelles,p'être m'avait vous oublié? P'être que....

Tant de choses à vous raconter, je ne sais trop par ou commencer, je me sens perdue.

Je ne trouve point les mots pour vous dire les maux qui m'assaille. Je ne vous l'avez point dit mais je n'ai pas quitté St Liziers seule. Yoline a avancé son départ pour ne pas me laisser seule.. Nous avons beaucoup parlé, et son soutien fut sans faille à mon égard. Arrivée à destination nous avons cherché la vieille bohèmienne mais en vain, Yoline m'a convaincue d'aller visiter l'orphelinat. Nous y sommes donc allé.. Par Aristote mon tendre, tous ses enfants sont si touchant. On voudrait tous les emmener ..

Yoline a voulu que nous allions nous ressourcer sur les quaies. Plusieurs jours d'affilés nous nous y sommes rendu.. Elle me comptait votre Bretagne ..

Malheur est arrivé mon époux, alors que nous promenions, Yoline a glissé, sa tête heurtant le rebord du quai, elle a coulé à pic. Je n'ai rien pu faire, je ne sais pas nager. J'ai eu peur Chankel, je me suis sentie impuissante. Des hommes ont plongé mais en vain..

Ce n'est que quelques heures plus tard que sa dépouille réapparu plus loin.. Le croque mitaine m'a demandé de la reconnaitre. Par Aristote mon époux, qu'ai je fait? Sans ma stupide quête elle serait encore là!!

Elle a été mise à la fosse commune plus tôt dans l'après midi.

Je rentre mon époux. Je reprends la route ce soir, la charrette est prête pour le voyage..

Je vous embrasse tendrement

Votre épouse à jamais..

Il se laissa tomber sur la chaise la plus proche, complètement abasourdi. Yoline n'était plus... La gentille bretonne avait rejoint sa grande sœur, sa filleule. Il avait du mal à le croire tant elle avait été espiègle et enjouée, si pleine de vie. Le bon côté de la chose, c'était que Morgana avait compris la futilité de sa quête et rentrait. Mais à quel prix ! Et de plus, elle rentrait seule maintenant. Et il l'imaginait dévastée, rongée par le remords. Elle n'allait sans doute plus se nourrir convenablement, allait être perdue dans ses pensées, complètement inattentive, distraite. A la merci d'un accident en plus des mauvaises rencontres...

Il en était là quand Gaius arriva. Il le regarda entrer et lui tendit la missive sans se lever.

Elle est morte Gaius. Yoline est morte. Et Morgana rentre.... Je sais pas quand... Je sais pas comment...

Son visage était éloquent : cette fois-ci Chankel était réellement dévasté. Il aurait du être content qu'elle revienne pourtant. Mais la mort d'une personne qui comptait pour lui, et ce retour en catastrophe.... Le temps allait être long jusqu'à ce qu'il puisse à nouveau la tenir contre lui. Très long. Et un passage à l'église s'imposait sans doute !
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--Gaius

Toujours accroché au tronc le fossile, le séant tendu et douloureux. Ses vieux doigts finirent par lâcher prise, le laissant s'écraser au sol. Il aurait aimé se relever sans difficulté mais ses vieux os eux ne semblaient pas d'accord.

Hummmpf..Corne de bouc...humpf..de corne de bouc.. de humpf..

Il finit par se relever, restant courbé légèrement. Sa main vint se poser sur sa fesse douloureuse la massant comme il pouvait. Il regarda la petite un instant, elle semblait se sentir coupable. Il ne put s'empêcher de lui sourire, sans doute espérant la rassurer.

T'inquiete donc pas p'tite, j'vais bien moi.. Mon séant par contre ..

Il grimaça en boitillant jusqu'à elle sans cesser de se masser la fesse endommagée. T'vois l'Rature il est spécial..

Le terme était doux comparé à la réalité, mais il avait bien vu que le courant était passé entre la mioche et le bouc. Morgana et Chankel auraient sans doute du mal à le croire quand il leur raconterait. Il tendit sa main libre vers la gamine..

Le grand chêne était la meilleure solution, mais pas pour un vieux fossile rouillé comme moi. Il regarda l'arbre centenaire et majestueux un instant.. T'vois lui il est plus vieux que moi et il a encore la force d'me porter.. Il pourrait même porter une maison.. Moi tout juste si j'arrive à me porter moi même..

Il sourit doucement, ronchonnant en sentant sa fesse écrasée lui rappeler son age. Si nous rentrions? T'veux p'être voir ta chambre?

Gaius lui rêvait de s'allonger sur le ventre et ne plus bouger. Sentir les doigts délicat de la Jeannette soulageant son arrière train le fit sourire en coin. Le repas des animaux attendrait un peu, il avait besoin de souffler un peu le vieux. Il espérait que Morgana et Chankel arrivent rapidement. Peut-être que sa pupille aurait une onguent spéciale Rature?

Rature... Il perdait rien pour attendre le bouc. Il risquait pas d'oublier le fossile. La vengeance est un plat qui se mange froid n'est ce pas? Il ne put s'empêcher de le foudroyer du regard en passant non loin de la meule, ou l'animal semblait pavaner. Il reporta son regard sur la petite pensant à ses derniers mots..

T'sais p'tiote tu ne retournera pas à l'orphelinat à cause de ce satané Rature.. C'est lui qui devrait y aller..grrr.. Et pis tu pouvais pas savoir, pis c'est pas toi qui lui a dit de faire n'est ce pas?

Il ne voulait pas qu'elle se sente coupable. Si il ne l'avait pas lâcher en ouvrant la porte de la grange jamais elle ne serait allée à la rencontre du bouc. Il avait aussi sa part de responsabilité le vieux et il le savait. Imaginez que le Rature charge la gamine! Morgana l'aurait sans doute étripé au vieux. Il valait mieux que cela ce soit passé ainsi et tant pis pour son vieux séant meurtri.

Celeste..

La petite attendait toujours, tartine en mains, quand Gaius intervint. Elle cessa alors la dégustation de ses doigts et écouta les paroles du vieil homme.

Ravie qu'il veuille lui aussi une tartine, elle posa sans ménagement la tranche de pain confiturée sur la table, maculant cette dernière au passage et fila de nouveau près de Gaius.
Elle pouffa quand il lui précisa ne pas vouloir de « léchage de doigts » et observa ses mains bien collantes. Ni une ni deux, un petit passage rapide sur ses braies usées et elle entreprit de découper une nouvelle tranche de pain, tout aussi régulière que la première.

Une bonne séance de confiturage plus tard, elle tendit son oeuvre au vieillard en lui souriant :

« tiens toi aussi tu vas te régaler ! C'est fait comme pour Chankel ! »

Puis, se rapprochant un peu du vieux, elle ajouta plus bas :

« et j'ai même pas lêché ! »

Pouffant malicieusement, elle écouta alors avec attention lorsqu'il parla de lui faire visiter le domaine et de tous les animaux qui le peuplaient.

Ouvrant de grands yeux émerveillés, Céleste posa la tartine, battit des mains et hocha énergiquement la tête, ajoutant pour être sûre d'être bien comprise :

« Ouiiiiiiii ! Tu me montres les animaux ? «

La gamine respirait le bonheur et la joie de vivre. Oubliées les inquiétudes précédentes, elle ne pensait plus qu'à voir toutes les merveilles dont venait de parler Gaius.

Les questions ne tardèrent pas à percer :

« L'âne c'est pour tirer la charrette ? C'est lui qui tirait la charrette quand je suis venue avec Morgana ? Et pis y'a des petits poussins aussi ? Je pourrai donner à manger aux moutons ? ... »

Trépignant déjà d'impatience, l'enfant reprit la tartine en mains et la tendit de nouveau au vieil homme, la portant presque à sa bouche :

« tiens manges vite vite !! «

Elle restait plantée près de lui, trouvant déjà le temps long et son regard s'arrêta sur le bonnet :

"Tu vas me montrer avec ça sur la tête ? vont avoir peur les animaux !"

Céleste désignait le couvre-chef du doigt en pouffant.
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--Gaius

Pas le temps de tendre la main que déjà la gourmandise était collée à ses lèvres par la p'tiote soudainement pressée. Il sourit et ouvrit la bouche avant de mordre dedans évitant les doigts de la petite tout de même. Elle ne l'avait même pas léché, il se sentait chanceux pour le coup, l'fossile. Il récupéra comme il put la tartine coulante du bout doigts puis mordit à nouveau bien plus franchement en écoutant la p'tite. Il avala rapidement puis..

Euuh Elvice tirer la charrette mmmh... Il secoua vivement la tête Euuh non lui il tire rien, il sert à rien.. puis Margarine le suivrait.. C'est Agdam qui vous a tirer.. Elle en avait des questions à la pelle, il fit la moue. Hum oui parfois y'a des poussins, et pour les moutons, on pourra aller les nourrir s'tu veux.

Il sourit en finissant sa tartine, puis se lécha les doigts un à un laissant apparaître sa gourmandise légendaire. Il se leva et tira sur son pom-pom pour déloger son bonnet. Sa touffe rebelle de cheveux gris apparut. C'était presque pire que le bonnet en définitive mais bon , il préféra éviter de provoquer Rature. Il le posa sur le dossier de la chaise.

Jeune fille tu lèveS bien haut tes mains et tu vas jusqu'au seau d'eau pour les tremper dedans. Tu n'les baisses pas avant, pour ne pas rester coolé partout heiin??! Aller hop, puis ensuite à nous la visite!

Il leva ses mains en l'air, direction le seau près de la porte donnant sur le sole. Ni une , ni deux il trempa les mains dedans en bien les frictionnant, espérant que la petite ferait de même. Il se redressa attrapa un chiffon puis s'essuya, prêt à réceptionner les menottes de la p'tiote. Il fallait déjà qu'elle les plonge dans le seau!

--Gaius

Près l'avoir réveillé en fanfare, ne pas lui avoir laissé le temps de se vêtir, il écoutait Chankel avec attention, il semblait réussir à dessiner le parcours de la mule farouche en lisant entre les lignes des missives de la jeune Bretonne. Il hochait la tête au fil des mots du jeune homme. Peut-être avait-il raison, peut-être étaient-elles à Narbonne.

Il ne l'avait même pas vu se lever, tentant d'imaginer ou elles étaient. Il hocha à nouveau la tête, puis soupira doucement. Il avait raison, ce n'était pas la peine de prendre la route. D'un ils n'avaient aucune certitude de l'endroit puis aucune idée de comment la brunette le prendrait. Il valait mieux rester à St Lizier, guettant tous les volatiles passant..

Il emboita le pas de Chankel le long du couloir, puis le laissa aller à la cuisine .. J'vais m'occuper des bestiaux, à plus tard p'tiot! lança-t-il en passant le pas de la porte..

Une journée de plus à tuer, il savait que les prochains jour ne seraient qu'attente de nouvelle et de la revoir entière. Pour l'instant il irait s'occuper l'esprit en nourrissant la volaille.

--Gaius

La journée avait suivi son cours, Gaius avait eu plus de mal à la suivre. Il avait mal au cheveux l'fossile! Il avait tout de même réussi, en trainant la patte à s'occuper du Domaine. Il n'avait pas eu le courage d'aller à son grenier. Toute la journée il c'était dit.. " même plus j'le regard' l'pichet..pff..l'impression d'en avoir pris un coup dans l'front..Corne de bouc ma tête..

Le fin de journée était là, Chankel ne tarda pas à passer la grille, le vieux lui gisait sous le saule, affalé sur une chaise. Le fossile ne bougea pas un cheveux, du moins pas de suite. Il finit tout de même pas se lever, trainant ses vieux os jusqu'à l'intérieur. Il traversa la cuisine, puis passa le pas de la porte qui menait à la pièce à vivre. Il stoppa net en apercevant le jeune époux de sa mûle la tête entre les main. Peut-être avait-il des nouvelles??

Il s'approcha et posa la main sur son épaule.. Des nouvelle p'tiot??

--Gaius

Quelques jours après .. Après quoi? Les taqueeets évidement!

[Vite? comment ça vite? t'as demandé à mes vieux os si ils sont d'accord!!?]

Il avait donné missive à sa pupille le vieux fossile. Le vélin semblait officiel, en tout cas il avait fière allure. Morgana épuisée par les évènement Licérois se pointa ce matin là, la tête dans le sac.. Une nuit de plus de combat acharné contre une bande de Chien Galeux comme elle les nommait.

Il la regarda se frotter le visage en consultant la missive ..

Par Aristote avec tout ça j'avais oublié ! avait-elle lancé. Gaius fit une moue perplexe, il connaissait bien sa pupille et quand elle avait oublié souvent après fallait courir!

Il ronchonna d'avance, ouvrant bien ses vieilles esgourdes. Ce qui devait arriver, arriva! La voilà soudainement pressé. Vite Gaius, vite...vite...grrrrrrr...

Elle c'était engagée dans des joutes, elle voulait sans doute se défouler mais à l'époque elle ne se doutait pas que les remparts de la ville l'attendrait durant des nuits et des nuits toutes plus longue que les autres..

Les épaules basses , il s'activa à sortir les malles, pliant le linge donné par sa farouche. Le voila en train de sautiller pour que ça rentre.

Par Aristote mais elle a mis quoi dedans!! pff... Vite Gaius vite... j't'en mettrais du vite moi..

Il ronchonnait en tirant la lourde malle , puis la mis en place dans la charrette. Voilà son pauvre dos était déjà en miette!

Secrètement le fossile rêvait de s'adonner à une joute .. Il décida de mener Elvice l'âne de Morgana.. On ne sait jamais si il manque un jouteur; il serait près lui!!

T'es près Elvice? On va leur montrer nous comment on joutes.. euuh tu pourra t'allonger au sol pour que je grimpe? y'a un sens tu crois?

Le voilà en train de râler en attendant que sa pupille se bouge le séant à grimper dans la charrette . Mais la Dame devait se préparer!! Aller comprendre vous que les femmes, même pour des joutes doivent se préparer.

Décidément il comprenait rien aux femmes le fossile , pour lui un âne et une lance et en avant!! Tiens en parlant "d'en avant" voilà sa farouche qui arrive comme une plume gracieuse bercé par le vent..

Tu vas ou? A un bal?

En un regard il compris "J'manque de sommeil si tu me taquine j'te mord !" . Il sourit en coin le petit voyage allait être gaie.. ou pas..

C'était pas le moment que sa farouche s'emballe et le mange tout cru à lui alors qu'elle prenait les choses calmement depuis dès jours. Bon ça aussi vous savez non? Femme contrarié mieux vaut raser les murs de près!

Il sourit en coin en donnant le départ du petit convoi, zieuta son baudet qui suivait.. Le portail du domaine serait bientôt passé , à quelques lieux de là , il demanderait p'être si il aurait lui aussi le droit de jouter.

Morgana13

Le "mais" de son époux la fit grimacer, puis elle souffla de soulagement, l'étreignant de toute ses forces, heureuse qu'il accepte. Il avait raison, il fallait faire les choses dans l'ordre. Elle resta un instant le visage caché dans le cou de son Breton.

Consciente? L'était-elle vraiment? Elle ne le savait pas vraiment. La seule chose qu'elle savait c'est l'envie de former une vrai famille avec lui la martelait. Entendre des rires d'enfants, voir son Breton sourire et son fossile s'arracher les cheveux, cette idée lui plaisait. Elle le regarda à nouveau avant d'ajouter.

Vous pensez que je dois écrire à l'orphelinat de Narbonne? Je ne sais point qu'écrire.. P'être pourriez vous...

Oui, elle était en train de lui demander d'écrire à la sœur Gabrielle. Elle redoutait que celle ci pense qu'elle avait enlevé la gamine. La Soeur l'avait bien accueilli, le jour de la visite . Croirait-elle que la gamine soit monter seule dans la charrette??

Elle profitait des bras de son époux, elle s'y sentait bien, en sécurité. C'est comme si près de lui, rien ne pouvait lui arriver. Il n'avait pas commenté son départ, ni même la raison de celui ci. Elle ne préféra pas soulever le sujet. Peut-être qu'il ne lui en voulait pas? Elle lui glissa un "je vous aime " au creux de l'oreille avant de se redresser légèrement..

Ou sont donc Gaius et Céleste?

La maison était bien trop calme. Elle fit une légère moue en regardant son époux.

J'espère qu'il n'est pas arrivé malheur..

Elle commençait à s'inquiéter la brunette. Elle connaissait bien son fossile et savait que parfois il avait des idées loufoques ou presque inconsciente. Chankel avait donné son accord ce n'était pas le moment de l'abimer la p'tite.. A moins que ce soit elle qui abime le fossile? Elle sourit en coin en imaginant la fougue de Céleste et les vieux os de Gaius la suivant.
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Aelis.

Il était encore tôt, mais Aelis continuait de fausser compagnie à la famille dès qu'elle en avait envie. Et là, elle avait pas envie d'attendre qu'il soit une heure correcte pour débouler chez sa cousine préférée et voir Céleste qu'elle n'avait pas réussi à revoir depuis leur retour de voyage. Elle estimait avoir suffisament patienté.

Emmitouflée dans sa cape, dont seul son nez dépassé, elle marcha donc d'un bon pas jusqu'au domaine.
Alors qu'elle arrivait presque aux grilles, une voix un peu plus loin dans l'air cristallin du matin:

GAAAAAAAAAAAIIIIIIIUUUUUUUUUUUUSsssssssss !

La fillette s'arrêta, un peu surprise, puis courut tout en regardant partout autour d'elle, avant de l'apercevoir.

- Dea! Ze savais c'était toi!

Elle alla se planter devant elle, près du muret, l'air perplexe.

- Mais pourquoi t'apelles Gaius?
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Chankel

[Quelques jours plus tard]

Du temps avait passé. Ils étaient partis. Mot d'ordre : Océan ! Et l'océan avait tenu ses promesses de force, de calme et de sérénité. Chankel ne l'avait pas vu depuis quelques temps. D'autres, comme Céleste, ne l'avaient jamais vu encore. Même si elle connaissait déjà la Mer, l'Océan était à une toute autre échelle : bien plus puissant, bien plus fort !

Chankel lui n'en avait pas beaucoup profité. Alors que les autres se promenaient sur la plage ou jouaient dans le sable, il avait rendu son fief à Nael. A son retour il n'était donc plus Seigneur de Lasserre. Mais se faire envoyer loin de Saint-Lizier juste parce que sa suzeraine voulait nuire à son épouse l'avait profondément choqué ! Ce n'était pas cela qu'il considérait comme "vivre noblement". Et il n'avait plus aucune confiance en cette Vicomtesse. Dans ces conditions, lui renvoyer son fief lui semblait être ce qu'il y avait de mieux à faire. Et il l'avait donc fait. Et se sentait beaucoup plus léger depuis ce moment.

Maintenant ils étaient de retour à Saint-Lizier, un peu avant les fêtes de fin d'année. Ils avaient retrouvé le Domaine comme ils l'avaient laissé. Les animaux semblaient en bonne forme, mais la maison était froide. Mais ils n'allaient pas tarder à réchauffer tout ça, pas vrai ? Il déchargea les malles devant la porte, aidant Morgana, Céleste et Gaius à descendre du charriot avant que Marsou ne poursuive la route jusque chez lui. L'étape suivante fut de trainer tout ça à l'intérieur. Fatigués par le voyage, c'était la partie difficile : les bagages de ces dames étaient si lourds.... Ils déballeraient le lendemain. D'abord, le repos !

Céleste s'écroula dans son lit. Il laissa son épouse la mettre à l'aise, l'aidant à se déshabiller puis à mettre sa chemise de nuit. Pendant ce temps, dans leur chambre, il ôta lui aussi ses bottes, puis ses habits, et se débarbouilla rapidement avant de se glisser sous les couvertures. Première mission : réchauffer ce lit pour que Morgana le trouve confortable. Quand elle revint, il la regarda tendrement poser ses habits et se laver avant de l'accueillir au chaud, tout contre lui. C'était bon de revenir chez soi !
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Chankel

Aelis.

Un bisou échangé avant de prendre place devant la table qui dégageait des odeurs si agréables... Pas encore tout à fait bien réveillée, elle regarda autour d'elle.

- Bah oui, moi z'ai faim!

Elle avisa le pot de miel devant elle et son bol de lait tout frais. Sans hésiter, elle plongea la cuillère dans le liquide doré et en versa une bonne dose dans son lait. Puis elle regarda la jeune femme.

- Dis, z'ai droit de lésser la cuillère?

Elle était toute heureuse de la perspective de faire une surpise pour Marsou. Elle avait entendu dire que c'était son anniversaire, alors, elle voulait lui faire un chouette cadeau!

- Z'ai envie de...

La gosse réfléchit intensément, la tête un peu penché sur le côté, mordillant sa mèche de cheveux.

- ... Des tatines de confitures! L'est où Sankel?

Chankel

La nuit avait été longue. Il en avait besoin le breton. Une journée comme celle-ci, cela faisait bien longtemps qu'il n'en avait pas eue. Et c'était tant mieux ! Il n'avait pas entendu rentrer son épouse, habitué qu'il était à ses horaires impossibles, et avait dormi comme un loir.

Le matin était donc déjà bien entamé quand il finit par ouvrir d'abord un œil, puis, quelques instants plus tard, le deuxième. Une bonne odeur de pain frais emplissait déjà la maisonnée. Cela l'étonnait, car ce n'était pas l'habitude de son épouse de ramener du pain à la maison après sa fournée du matin. Il s'assit sur son lit, intrigué. D'autres choses bizarres ? Après avoir vu un âne dans la maison, il s'attendait à tout !

Il se leva et s'habilla rapidement et se dirigea vers la cuisine, s'arrêta à l'entrée, stupéfait. Plus aucune trace du bordel de la veille, mais une belle table bien mise, remplie d'appétissantes denrées. Et surtout... ! Oui c'était bien...

Aelis ?

Il essaya de trouver dans sa mémoire si Morgana lui avait parlé de quelque chose, s'il avait oublié un événement quelconque qui expliquerait la présence de la fillette ici, mais ne se souvenait de rien... Il se faisait vieux, vraiment !

Demat jeune demoiselle !

Il se tourna ensuite vers Morgana, se pencha sur elle et posa un baiser sur le sommet de sa tête.

Demat mon Aimée. Ai-je oublié quelque chose ? Que nous vaut l'honneur de la visite de cette jeune Damoiselle ?
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Morgana13

Aelis venait d'annoncer qu'elle avait faim. Morgana sourit grandement, cette nouvelle l'enchanter. La demoiselle avait choisi, pour elle ça serait "tatines de confiture" . Elle demanda aussi apres "Sankel". La brunette sourit..

Chankel? Il ne devrait pas tarder.. lança-t-elle en attrapant une belle tranche de pain . Elle l'avait coupé en préparant la table plus tôt. Elle prit le pot de confiture. Elle l'ouvrit et badigeonna généreusement puis releva le nez en entendant la voix de son époux.. Ah bin le v'la! Elle sourit à son époux tout en l'écoutant puis répondit..

Bonjour vous.. Non vous n'avez rien oublié..Nous avons juste une invitée ..Une piratesse !!

Elle sourit doucement en posant la tartine devant la petite. Voilà pour toi..! Elle alla à la rencontre de Chankel et l'embrassa doucement.. Z'avez faim?

Elle était prête à le servir, jour de fête? Elle lui sourit tendrement.. Aelis et moi avons à faire ce jour.. Une surprise pour son parrain... rajouta-elle à voix plus basse...
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Chankel

Oh que oui, il avait faim : sa nuit avait été longue, et si qui dort dîne, une fois réveillé l'appétit revient vite ! D'autant qu'il y avait des choses appétissantes sur la table ! Il hocha donc vivement la tête.

Une faim de loup, oui !

Il rendit son baiser à Morgana, l'étreignant un instant, puis alla s'assoir près d'Aelis, non sans avoir ébouriffé la petite au passage.

Bon appétit, jeune piratesse !

Puis, profitant de ce que son épouse semblait avoir envie de faire le service, et louchant sur la tartine d'Aelis...

Je prendrais bien une tartine, moi aussi ! Et avec autant de confiture que la piratesse, s'il-vous-plaît !

Et de les regarder toutes les deux. Il se disait que des matinées comme ça, à plusieurs autour d'une table, il n'en avait pas connues beaucoup... Ce devait être agréable, une famille avec des enfants !

Et vous lui préparez quoi, au parrain ?
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Morgana13

Elle sourit en voyant l'intêret que portait son époux au tartine d'Aelis. Elle attrapa une belle tranche et la tartina généreusement puis lui tendit..

Shhhhht... c'est une surprise! rajouta-t-elle en souriant en coin en regardant la petiote puis Chankel..

Nous allons nous installer sous le sole, à l'abris du soleil et des regards .. lança-t-elle en servant un thé à son homme. Aelis avait besoin d'une idée de cadeau , je lui ai proposé mon aide.

Elle regarda une fois de plus la petite puis s'installa pour finir le déjeuner. Durant l'instant il avait presque l'air d'une famille ça laissa Cana songeuse, puis elle regarda à nouveau son époux se demandant si lui aussi avait cet impression.. Elle pensa soudain à l'âne....

Avez vous bien dormi et récupéré des emotions d'hier? Des nouvelles de la petite fille? J'espère que Emechich n'a pas fait encore des siennes pendant la nuit..

Après avoir fini elle se leva pour débarrasser ce dont ils ne se serviraient pas, les laissant terminer tranquille..
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Aelis.

La petite salua Chankel avant de mordre à pleines dents dans la tartine que lui avait préparé Cana. Elle était toute contente de préparer une surprise à Marsou. Elle se dépêcha de manger pour pouvoir y aller plus vite.
Elle vida son bol de lait, puis se leva.

- Ze suis prête!

Chankel

Il se tassa sur sa chaise au semblant de réprimande de son épouse, plaçant la main devant sa bouche souriante pour bien montrer combien il était (ou paraissait) confus ! Il prit le thé avec reconnaissance, inclinant doucement la tête pour remercier Morgana. Puis il grogna quand elle parla de l'âne, source de ses déboires de la veille.

Bien dormi oui. Très bien même. Aucune nouvelle de la petiote par contre. Aucun risque qu'il ait fait des siennes, son animal. J'irai quand même lui glisser nourriture et eau par-dessous la porte. En attendant qu'on décide de son sort, qu'il reste quand même en forme !

Oui, il avait décidé la veille d'en faire du saucisson. Mais c'était dans l'énervement et la colère. Maintenant, reposé, il n'était plus aussi pressé et comprenait bien que la bête n'avait pas "voulu" causer ces dégâts. Sa maîtresse devait lui manquer et il était parti la chercher. Il dégusta son thé en mangeant sa tartine, regardant sa femme et la fillette. Morgana semblait réellement ravie de s'occuper de la piratesse. Elle ferait une mère fantastique, se disait-il. Dommage que cela ne soit pas possible... Aelis quant à elle avait encore l'insouciance de la jeunesse et parvenait à oublier par moments le malheur qui l'avait frappée.

Il hocha doucement la tête. Pourvu qu'elle en ait beaucoup encore, des moments de calme et de complicité !
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Morgana13

Elle réprima un rire quand elle entendit Chankel grogner. Il n'oublierait pas de si tôt cet animal , la brunette non plus d'ailleurs.. Il signifia qu'il n'avait pas eut de nouvelle de la propriétaire, Morgana fit une légère moue en tournant son regard sur Aelis..

Tu es prête? hé bien moi aussi dit-elle en finissant de débarrasser. Elle lui sourit doucement, en attrapant le tablier de Gaius pendu près de la porte. On va se débarbouiller le visage, se coiffer puis tu mettras le tablier de Gaius et on file s'installer sous le sole, d'accord?

La brunette déposa un baiser à son époux en passant lui glissant un... Nous avons à faire, je vous laisse finir de déjeuner, si vous n'avez point trop à faire, rejoignez nous donc un jardin.

Elle tendit la main à la petite, pour la guider jusqu'à la chambre ou se trouvait les brosses et autres attirail de toilette. Dans sa chambre sur la coiffeuse se trouvait l'eau, et de quoi se nettoyer le visage. Après une belle tartine de confiture il était bien plus prudent de passer par cette étape.

Tu sais te débarbouiller comme une grande? demanda-t-elle sans trop savoir comment s'y prendre avec les enfants. Elle avait beau les aimer, elle restait tout de même une débutante en la matière.

Elle déposa le tablier sur le lit puis saisit la brosse, prête à démêler en douceur les cheveux de la petite..

Après cette dernière étape, elles seraient prête à aller faire le cadeau pour Marsou. Morgana se réjouissait à l'idée de participer un peu à cela. Elle aimait beaucoup son fillot, elle le nommait même "mon fillot préféré" ce n'était pas rien pour elle. Il était le seul avec qui elle ait ce lien. Elle se disait que pendant qu'Aelis s'appliquerait à faire de ses mains le cadeau, elle pourrait elle faire quelques choses pour les jumelles... Elle souriait grand la brunette, une belle journée en vue pour elle..
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Celeste..

Ils discutaient tout en se dirigeant vers la maison. Céleste buvait littéralement les paroles du vieillard, tantôt riant, tantôt écoutant attentivement. Elle émit un " wouahhhh" d'étonnement alors qu'il lui disait avoir vécu dans une cabane.

Lavage de mains dans les règles de l'art. La petite les renifla et grimaça. Il avait raison Gaius ! Elles sentaient le bouc ! Ce qui donna une idée à l'enfant qui ne manqua pas de la partager avec le vieil homme :

" faudra on le lave rature ! Il pueeeeeee "

Se pinçant le nez, elle secoua sa main pour exagérer encore ses paroles.Céleste se sentait bien auprès du vieil homme, elle n'avait aucune crainte, aucun appréhension et l'image première qu'il lui avait donnée avec son bonnet de nuit rivé sur la tête y était sans doute pour quelque chose.

Lorsqu'il aborda la question de la chambre, la gamine écouta avec attention. Elle avait hâte de découvrir l'endroit où elle dormirait et avait du mal à calmer son impatience et elle trouvait que Gaius se trainait un peu, mais docile, l'enfant se laissait guider dans le couloir qui menait aux chambres.

Arrivés devant une porte, le vieillard la poussa et laissa une Céleste ébahie entrer.
L'enfant resta un moment muette et immobile. Seules ses deux prunelles balayaient l'endroit de son regard émerveillé. Tout lui semblait magique, comme dans un rêve.
Parfois à l'orphelinat, Céleste avait rêver avoir sa famille, avec sa chambre rien que pour elle mais jamais elle n'en avait rêvé une si belle et elle resta plantée sur le seuil de la porte un long moment avant d'oser entrer.

Enfin elle s'avança vers la console dans un coin où était posés un broc et une cuvette émaillés. Puis elle se dirigea vers une commode et en ouvrit chacun des tiroirs avant de filer à la fenêtre. Toute réserve éloignée, la gamine courait maintenant d'un endroit à l'autre avant de finir par sauter sur le lit recouvert d'un énorme édredon.

Elle riait et finit par tapoter l'édredon à côté d'elle, sautillant sur son séant :

" t'as vu Gaius ! je saute tout haut ! Viens c'est rigolo !"

Soudain, elle entendit du bruit et reconnut les voix de Chankel et Morgana. Elle glissa à bas du lit et laissant là un Gaius un peu dépassé, elle s'élança dans le couloir avant de débouler dans la cuisine :

"Coucouuuuuuu on est là !!!"

Céleste se tourna alors et se rendit compte que Gaius ne l'avait pas suivie :

"ben l'est où ??? "

Puis tapant du plat de la main sur son front, elle se souvint :

"Ah oui c'est vrai l'a mal aux fesses ! Il marche tout tordu !"

Elle tourna alors à nouveau son regard vers Morgana et Chankel et leur sourit en s'approchant.
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Chankel

Le baptême d'Aelis et Ambre terminé, Chankel et son épouse avaient repris le chemin de leur domaine. S'il était préoccupé par ce qu'il avait cru apercevoir dans la nuque d'Aelis, il essayait de ne pas le montrer à Morgana, jugeant que c'était trop tôt encore, que rien n'était sûr, et que tant qu'il ne le serait pas, sûr, il valait mieux qu'il se taise. Et même s'il s'avérait qu'Aelis avait effectivement cette même tache de naissance que lui et que sa sœur Alienor... Est-ce que cela signifierait quelque chose ? Tiens d'ailleurs, où pouvait-elle bien être sa soeurette terrible ? La dernière fois qu'il avait eu des nouvelles elle se trouvait... dans une geôle bretonne, à Nantes... Oui, sa sœur avait parfois pris des chemins étranges dans cette vie. Un jour Capitaine des armées du Poitou, plus tard pilleuse de La Trémouille... Il n'approuvait pas, le breton. Même si, dans les jours sombres de son existence il avait songé à partir sur les routes avec elle, il n'avait jamais pu s'y résoudre, et avait toujours combattu les brigands. Sa sœur donc avait cette même tache qu'il avait lui-même. C'est avec cette tache qu'elle lui avait prouvé qu'ils avaient le même père. Et il lui avait semblé l'apercevoir dans le cou de la petite piratesse, cette même tache...

Ils avaient devisé des choses du baptême avec Morgana, puis des choses du domaine. Il ne voulait parler de son escapade brutale et de son retour avec Céleste qu'à tête reposée. Dans le calme de leur domaine. Morgana en tous cas semblait bien se porter : elle s'était nourrie et paraissait gaie et enjouée. Un peu tendue peut-être, ne sachant à quoi s'attendre de sa part. Oh, il n'avait pas l'intention d'être méchant, non, aucune envie de s'énerver, c'était passé ça. Juste besoin de comprendre pourquoi elle avait cru bon de prendre la poudre d'escampette sans avoir rien dit. Et entendre son histoire. Savoir d'où venait cette petite, si vive, qu'elle avait ramenée, Ce qu'elle prévoyait pour elle.

Arrivés au Domaine, il laissa Morgana devant la porte et alla ranger la charrette. Gaius n'avait pas encore nourri les bêtes. Sans doute la petite l'avait-elle fatigué plus qu'il n'en avait besoin, se dit-il en souriant. Il donna donc leur ration aux chèvres, passant loin de Rature, d'autant qu'il lui semblait plus fier encore que d'habitude, et aux moutons, dodu en tête, puis il jeta du grain aux poules avant d'aller nourrir Elvice et Margarine. Toujours fourrés ensemble ces deux-là. Il ne les comprendrait sans doute jamais. Il finit par Agdam et Oracle auprès de qui il passa un moment, lui flattant les naseaux en lui parlant doucement.

Ceci fait, il rentra dans la demeure, ravi d'y retrouver tout le monde.

Bonsoir tout le monde !
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--Gaius

Il avait sourit grand le vieux en entendant la gamine rire. Il savait que son pyjama faisait mouche à chaque fois, mais il l'aimait lui. Il se sentait bien dedans, enfin pour dormir. Chankel lui conseilla d'aller se vêtir. Gaius hocha la tête et s'éclipsa direction sa chambre. C'était l'occasion de les laisser tous les trois, connaissant sa pupille, elle ne l'avait pas mené là pour rien.

Il passa la porte se sa chambrée tout joyeux, sifflotant tel un pisson enroué. Sa mule était de retour et entière. Peut-être que la présence de Céleste l'empêcherait de fuir à nouveau pour courir après une chimère. Il l'espérait fortement, en débutant sa toilette qui serait plus rapide que les autres jours. C'est qu'il ne voulait pas en manquer une miette le fossile. Il enfila ses braies à toute allure, ses chausses puis reprit le chemin de la cuisine en oubliant de retirer son bonnet.

Quand il passa à nouveau la porte de la cuisine, la petite semblait en pleine réflexion. Il tira la chaise et s'installa rapidement. Il tendit l'oreille en entendant Céleste raconter son périple. Elle avait donc réussi à déjouer la surveillance des nonnes, et s'était enfuis pour suivre sa mule. Pourquoi avait-elle choisis sa pupille? Peut-être est ce cela que Morgana avait pris pour un signe de Yoline. Peut-être que c'était aussi pour cette raison qu'elle avait accepté de la garder et l'avait ramené à St Lziers.

Son regard ridé c'était arrêté sur Morgana, il lui sourit tendrement. Il savait que l'accident de Yoline avait dû la bouleverser profondément. Elle semblait vouloir faire bonne figure mais il la connaissait. Il n'était pas dupe le fossile. Soudain il fut sortie de ses pensée par une cascade de question. Il pouffa doucement en la regardant. La maline tenait de noyer le poisson. Savait-elle que Chankel était Breton? Morgana lui avait-elle dit? C'était la spécialité de la bas le poison!

En tout cas, le Breton allait lui aussi devoir répondre et vu le nombre de questions posées, Gaius aurait sans doute le temps de déjeuner. Il attrapa le pain, et la confiture puis se fit une tartine. Il débuta la dégustation, ses esgourdes bien ouvertes. Il ne put s'empêcher de penser que la p'tiote semblait vive, ça lui rappelait Morgana plus jeune. Il fit une petite moue se souvenant combien de fois il avait du grimper dans les arbres pour la faire descendre.

Chankel

Il n'en croyait pas ses oreilles, le breton.... Elle avait fui de l'orphelinat auquel elle avait été confiée, et Morgana l'avait aidée. Il sourit en entendant Narbonne : sa déduction avait été la bonne, même si cela ne lui avait servi à rien. Il regarda Morgana, se demandant une fois encore à quoi elle avait pensé. Ne risquait-elle point de se faire poursuivre pour enlèvement d'enfants ? M'enfin.... Ils verraient ça ensemble plus tard !

Il écouta attentivement le récit que fit la petite. Une chose était sûre : elle n'avait pas froid aux yeux. Peut-être même un peu inconsciente... Sauter comme ça dans la charrette d'une étrangère et partir avec elle vers l'inconnu pouvait être plus que risqué ! Surtout en ces temps troublés...

Mais enfin, elle était là. Et en attendant de savoir quoi en faire, autant lui rendre ce séjour agréable. Cela ne devait pas être rose tous les jours en orphelinat et s'il pouvait participer à ce qu'elles ait des sortes de vacances, tant mieux !

Il sourit en la regardant engouffrer sa nourriture : elle n'avait probablement pas toujours mangé ni à sa faim ni avec appétit. Et bien sûr le voyage n'avait rien arrangé. Il était content de la voir heureuse comme ça. Et quand elle commença à le bombarder de questions, il rit franchement.

Hola, petite, doucement ! C'est pas que je ne parle pas comme vous, mais c'est vous qui ne parlez pas comme moi d'abord hein !

Demat, ça veut dire bonjour dans ma langue natale. Je suis breton, Céleste. La Bretagne est un merveilleux pays au nord d'ici, qui rentre profondément dans l'océan.

Si je ne mange pas, ce n'est pas parce que la nourriture est empoisonnée hein ! C'est juste que j'ai déjà mangé avant que vous n'arriviez toutes les deux ! J'allais partir travailler. Mais si tu veux me faire une tartine, tu peux !

Et le breton de sourire un peu bêtement à la petite. Elle le désarmait complètement, et il avait hâte de pouvoir parler avec son épouse afin de savoir quoi faire d'elle ! Ceci dit, un signe de Yoline, il n'y croyait pas : elle n'aurait pas mis une gamine dans ses pattes ! Puis Morgana voulait un héritier non ? Pourquoi donc une fille dans ce cas ? Dans les orphelinats, ne pouvait-on choisir ? Non pas que le breton préfère un garçon hein ! C'était juste que... il n'aimait pas trop l'imprévu ! Pas du tout, même. Et là il se sentait un peu coincé en plus. Et ça, il détestait !
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Morgana13

Aucune résistance quand il l'enlaça avec tendresse, au contraire, elle glissa ses mains autour de son cou et laissa ses doigts se perdre dans sa nuque. Elle ne tarda pas a cacher son visage dans le cou de son époux, le respirer encore, le sentir près d'elle... Elle sourit doucement quand il lui parla du livre.. Pur sur il ne lui manquerais pas mais son époux en revanche..

Elle soupira doucement, déposant dans son cou un doux baiser. Quand il lui confia qu'elle lui manquerait en le serra plus fort puis lui murmura..Vous allez tant me manquer mon tendre.. Vous serez dans toutes mes pensées..Prenez soin de vous, et revenez moi vite..

Elle relâcha doucement son étreinte, puis laissa ses doigts se poser sur le visage de son époux et l'effleura doucement. Elle le regardait gravant en elle son image, espérant le retrouver au plus vite. Alla approcha son visage et posa ses lèvres sur les sienne et l'embrasser tendrement..

Elle tentait de rester digne, de lui laisser une bonne image d'elle.. Ses yeux picotaient, son estomac se nouait.. Il était temps qu'elle l'aide pour ses affaires..Elle redoutait l'heure de son dépar..t
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Chankel

Elle ne résistait pas, semblait se donner à lui sans réserve. Était-ce donc vraiment le moment de partir ? Il n'en avait nulle envie. Et il goutait sa douce et chaleureuse présence contre lui avec délice. Il ferma les yeux pour profiter une fois encore de ses doux baisers, prolongeant cet instant un long moment, se souvenant de tout ce qui lui était arrivé durant ces derniers mois. Mois de bonheur. Grâce à cette épouse qu'il tenait contre lui. Et là, il allait la laisser. Pour.... il ne savait combien de temps...

Il tenta de cacher les larmes qui lui venaient aux yeux, la boule qui grandissait en son ventre, en se séparant d'elle pour aller récupérer quelques affaires.

Je ne vais pas très loin. Quelques vêtements, un peu de nourriture devraient suffir je crois... Qu'en dites-vous ?

Le moment approchait où il allait devoir la quitter. Rien que d'y penser il en était malade !
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Chankel

Eh bien, lui qui croyait trouver plein de monde dans cette demeure, il était un peu déçu sur le coup... Enfin, entendons-nous bien, pas déçu d'y trouver son épouse, mais il se demandait où étaient le vieillard et l'enfant. Ils auraient du être là ! Un drame s'était-il produit ?

N... non.... Je n'ai croisé personne

Elle se tenait contre lui et il n'avait nulle envie qu'elle change de position. C'est pour des moments de tendresse et d'intimité de cette sorte qu'il l'avait épousée. Et il en avait manqué, les derniers jours, de tendresse et d'intimité avec sa fichue fugueuse. Fichue fugueuse qui regrettait ce qu'elle avait fait, il en était sûr. Et qui craignait un retour de bâton, il avait remarqué ça aussi aux regards qu'elle lui lançait parfois. Elle semblait craindre à tout moment qu'il n'explose. Mais retour de bâton il n'y aurait point. Elle était revenue, elle était là, en bonne santé, sans blessure. Bon... elle avait ramené une fillette, et ça, il faudrait en parler. Ainsi que de la raison de la fuite. Mais ils auraient le temps.

Oubliant l'absence des deux autres, oubliant son inquiétude sur ce qui s'était passé durant leur absence de la journée, il l'entraina vers la chaise la plus proche, s'y assit, puis la prit sur ses genoux, et caressa doucement sa joue.

Vous savez que vous m'avez fait peur, vous ? Vous voulez bien m'expliquer ce qui vous est passé par la tête et où vous avez trouvé cette gamine ?

Il lui sourit, histoire de la mettre en confiance, de lui confirmer que sanction ou colère il n'y aurait pas. Juste envie de savoir, envie de comprendre ce qui avait pu la faire déserter de la sorte, afin que jamais plus cela n'arrive. Il avait failli, le breton, il s'en rendait compte. Failli dans sa promesse de la rendre heureuse. Failli aussi dans sa promesse de la protéger, même si c'était elle qui s'était enfuie. Oui, il voulait comprendre. Et Dieu sait qu'il n'est pas forcément facile de comprendre une mule. Surtout sa mule à lui...
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Morgana13

Le baptême avait prit fin, les deux époux étaient de retour au domaine. Ils n'avaient guère parlé ou du moins avaient évité l'essentiel. Chankel était parti rentrer la charrette, la brunette elle, avait rejoint la maison. Elle l'avait trouvé silencieuse en passant la porte. La pièce à vivre était vide, la cuisine aussi d'ailleurs. P'être étaient-ils avec les animaux?

Elle se servit un grand godet d'eau, qu'elle but rapidement puis lorgna la table de la cuisine. Elle ne put s'empêcher de la débarrasser sans prendre le temps de s'habiller de façon à être plus à l'aise. Elle entendit son époux qu'il passa la porte la voix enjouée.

Elle sourit doucement, puis vint à sa rencontre. Elle le regarda un instant, restant sur le pas de la porte. Peut-être allait-il enfin aborder le sujet délicat de son départ? Peut-être n'en parlerait-il jamais? Ce n'est surement pas elle qui en parlerait la première. Elle avait bien trop honte de la façon dont elle avait fuis. Elle s'approcha de lui alors qu'il retirait son mantel et posa instinctivement sa tête contre son torse sans même lui laisser le temps de le retirer totalement. Elle avait juste besoin de le sentir contre elle, rien de plus, juste le sentir là.

Elle finit par balbutier quelques mots..

Vous les avez croisés?

Elle n'était pas allée voir aux chambres, elle n'y avait même pas pensé. Loin de se douter de l'état du séant de son pauvre tuteur.

J'espère que ça c'est bien passé entre eux..

Toujours coller à lui, sa joue contre le torse de son époux, elle ne semblait pas pressée de se reculer.. Elle en avait compris des choses durant son escapade. Comme le fait qu'être loin de celui avec qui vous partagez le plus est difficile..
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Celeste..

Elle était rassurée par les dernières paroles de Gaius. Elle ne retournerait pas à l'orphelinat. Mais l'idée d'y envoyer Rature la fit rire et en gloussant, elle retorqua du tac au tac :

"Mais ça existe pas les orphelinats pour les boucs !"

Mais autre chose avait attiré son attention. Le grand chêne pouvait, selon le vieux Gaius, abritait une maison et très vite une idée germa dans la tête enfantine :

" alors il peut aussi porter une cabane ? Tu sais toi faire les cabanes ? "

Tout en attendant la réponse, elle glissa sa main dans celle vieillie et prit la direction de la demeure, poursuivant son babillage :

" C'est pas moi qu'a dit à Rature te faire mal ! Mais il fera pu Gaius !"

Elle était sûre d'elle, le bouc avait eu droit à son lot de remontrances et dans la tête enfantine, il ne pouvait qu'obéir.

Enchaînant sur un tout autre sujet, elle poursuivit, mélant un peu tout ce qui lui passait par la tête dans la conversation :

"Elle est comment ma chambre ? Et j'aura un lit rien que pour moi ? Et je sera tout seule dans la chambre ? "

Elle était partagée entre le plaisir d'avoir un endroit à elle et l'angoisse de devoir dormir seule, ce qui serait une première pour elle.

Serrant un peu plus la main ridée, elle resta un instant silencieuse avant de reprendre :

"C'est comment on fait les cabanes ? T'as déjà fait toi ?"

Ils avançaient progressivement vers la demeure, le vieux marchant lentement, claudiquant et légèrement voûté, ce qui ne manqua pas d'intriguer l'enfant :

"Pourquoi tu marches tordu ? A cause de tes fesses que Rature il a fait mal ?"

La journée était maintenant bien avancée et Céleste se demandait bien où avaient disparus Morgana et Chankel. Elle savait bien qu'ils avaient quelque chose à faire mais elle commençait à trouver le temps long :

"Ils reviendent quand Morgana et Chankel ? "

Arrivés devant la meule, elle fit un large sourire au bouc mais ne manqua pas de le tancer à nouveau :

" Toi t'auras pu de câlins avant demain ! Gaius il marche tout tordu à cause de toi !"

Céleste tourna alors son regard vers le vieil homme :

"Hein c'est vrai ?"
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Celeste..

Rien n'y faisait ! Le Bouc semblait bien décidé et Céleste continuait à courir aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient, criant tantôt des ordres d'arrêter à un rature déchaîné, tantôt des recommandations affolées après un Gaius poursuivi !

Elle vit alors avec satisfaction le vieil homme s'approcher de l'arbre et tenter de s'y hisser mais c'était sans compter avec la rapidité du bestiaux qui chargea alors le séant tendu !

Céleste stoppa net sa course :

"RATUREEEEEEEEE NANNNNNNN !!!"

Elle mit ses deux mains devant sa bouche et observait la scène, stupéfaite.

tout se calma subitement, Gaius restait accroché à son arbre et rature revenait vers elle, la démarche fière et satisfaite.

La stupeur passée, l'enfant adressa un regard chargé de reproches à l'animal :

" pourquoi t'as fait ça Rature ? T'es pas gentil ! T'as fait mal à Gaius !"

Mais le Bouc se frotta à elle et la petite s'accroupit pour l'enlacer et lui murmurer :

" faut pu faire ça hein ! Tu feras pu promis ?"

L'enfant n'avait pas vraiment conscience que le bouc ne comprenait sans doute pas ce qu'elle lui disait et elle termina, tentant de prendre une voix aussi ferme que possible :

"file dans ton foin et je te fais pu de gratouilles jusqu'à demain ! t'es puni !"

D'un geste impérieux elle désigna la meule à l'animal, s'imaginant que celui-ci lui obéissait puisqu'il en reprenait le chemin.

Elle se redressa et regarda à nouveau Gaius puis couru pour rejoindre le vieillard :

"Ca va Gaius ? T'as mal ? Tu sais il sait peut-être pas que ça fait mal Rature ! Mais j'ai dit à lui il fera pu !"

Prenant soudain conscience que si elle n'avait pas désobéi, Gaius ne serait pas venue la rechercher et tout cela ne serait jamais arrivé, la gamine pâlit :

" tu vas me renvoyer à l'orphelinat ?"
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Chankel

Il avait moulu son grain sans relâche toute la journée durant, s'arrêtant juste pour manger une miche de pain. C'est donc fourbu qu'il rentra chez lui, au Domaine. Il n'avait presque pas pensé pendant tout ce temps, se rassurant de temps à autre en se rappelant qu'elle n'était pas seule.

Gaius avait nourri les bêtes de Morgana, il faudrait qu'il pense à l'en remercier. Il passa voir Oracle et lui parla un instant, lui confiant ses doutes et ses espoirs, avant de lui donner ses rations d'eau et d'avoine.

Oui, elle était partie. Non, elle n'était pas seule. Et c'est sur cette dernière pensée qu'il se focalisait. Il caressa Oracle un instant encore, puis prit le chemin de la maison, à pas un peu lourds, et pas seulement à cause de la fatigue.

Arrivé à l'intérieur, son regard tomba sur la lettre de Yoline. Il sourit doucement, remerciant encore une fois la jeune bretonne d'être partie avec sa farouche. D'ailleurs il devrait l'en remercier ! Il prit donc un vélin neuf dans le buffet, sa plume et le petit pot d'encre, puis s'installa à la table.

Citation:

Ma chère Yoline,

Je vous suis infiniment reconnaissant pour les nouvelles que votre missive vient de m'apporter. En effet, non seulement vous me confirmez que mon épouse se porte bien, mais en plus vous me rassurez en m'apprenant qu'elle n'est point seule. Je comprends parfaitement vos scrupules et vous approuve. Ce n'est pas à vous de me dire où se dirige mon épouse, mais bien à elle. Si elle le souhaite.

Grâce à vous je vais beaucoup mieux déjà et ai pu passer une journée presque normale.

Merci encore à vous que j'ose appeler mon amie. J'attends vos prochains courriers avec impatience. Prenez soin de vous et d'elle, et tâchez de nous revenir vite !

Kenavo Yoline !

Chankel

Il se relut, puis enroula la missive avant de se lever pour l'attacher à la patte de son pigeon favori. Il ouvrit la fenêtre et le regarda tourner un instant avant de prendre la direction de sa destinataire. Il se rassit ensuite à la table et prit sa tête dans ses mains pour songer à tout ça, à essayer une fois encore de la comprendre.
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Morgana13

[Il est là..C'est lui..enfin..]

Son regard se plissa en distinguant la silhouette quittant la maison. Sa respiration se fit plus saccadée en reconnaissant les formes de son homme. Il faut dire qu'entre le fossile et son époux la différence étaient flagrante. Il était grand, bien bâti et bel homme son Breton, quand au Gaius il était courbé par le temps, flêtris par son age et tassé par ses vieux os. Oui, oui tout ça pour un seul homme.

Elle n'eut pas le temps de réfléchir que déjà elle était dans ses bras. Il l'enlaçait, l'embrassait lui répétant combien il l'aimait fort. Elle sentit ses muscles se relâcher contre lui. Elle était rentrée et il semblait en être heureux, pas fâché. Tant de chose c'était produite durant sa quête, pour la première fois depuis sa fuite elle se sentait rassurée, du moins juste un peu. Elle était bien consciente qu'il restait un élément et pas des moindre à gérer mais à cet instant elle profitait juste d'être contre son époux.

Il était pressé de rentrer le Breton, glissant sa main dans la sienne il l'attira dans la maison. Sur le pas de la porte elle stoppa, le tirant à son tour mais dans l'autre sens..Vers la charrette..

Attendez je.. la charrette..y'a.. lança-t-elle en le tirant l'air décidé. C'était évident, elle devait y retourner, elle allait le faire pour sur. L'inquiétude la gagna sachant qu'il était temps .. Elle avait imaginé sur le chemin comment s'y prendre, mais pas simple de trouver la bonne façon quand on sait que leur vie allait changer . Pourvu que Gaius l'ai bien préparé. Chankel du sentir qu'elle ne rentrerait pas sans être retourné à l'attelage, il se laissa guider.

Arrivée à l'arrière de celle ci, elle regarda son époux puis souleva les peaux en douceur. Comment allait-il réagir? Elle n'osait même plus le regarder. Son regard était arrêté sur sa trouvaille.. Céleste..
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Chankel

Une hésitation... Une réticence... Ne voulait-elle donc pas rentrer dans leur demeure ? Ne voulait-elle point rassurer son vieux tuteur ? Il s'arrêta d'abord pour la regarder sans comprendre.

Attendez je.. la charrette..y'a..

Ah oui, il comprenait maintenant : la chèvre était restée dans la charrette ! C'était bien Morgana, ça... S'inquiéter de sa chèvre qui était bien à l’abri dans le charriot, alors que le Gaius et lui-même étaient impatients de savoir si elle allait bien, et de l'entendre leur narrer ce périple. Il haussa les épaules et la suivit. Ce que femme veut, Dieu veut... N'est-ce pas ? Et c'était particulièrement vrai avec sa farouche, il l'avait appris déjà. Après tout, Gaius dormait, et lui-même voyait bien qu'elle semblait en forme.

Il s'approcha donc avec elle de l'arrière de la charrette, la regarda soulever les peaux, prêt à attraper la bête pour la conduire à l'enclos. C'est Rature qui serait content d'avoir une nouvelle conquête, se dit-il en souriant.

Son sourire disparut, il crut s'étrangler et devint blanc quand Morgana découvrit... Céleste..
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Celeste..

[Un breton, un fossile, une farouche .... Une gamine]

Depuis des jours maintenant, Céleste voyageait en compagnie de Morgana. Bien que la jeune femme restait souvent silencieuse, elles firent peu à peu connaissance, partageant leurs repas, leurs journées de voyage.

La gamine restait le plus sage possible, comme les nonnes le lui avait appris. Réprimant bien souvent sa fougue et son espièglerie naturelles, elle obéissait sagement, écoutait docilement, respectant et le silence et la tristesse de la dame qui était à ses côtés depuis Carcassonne.
L'enfant n'avait qu'une idée en tête. Ne pas paraître trop encombrante, ni trop dérangeante. La dame semblait bien aimer sa présence et elle souhaitait du fond du coeur que cela reste ainsi.

Aussi, c'est sans broncher qu'elle enchaînait les journées de voyage, tantôt assise sur la petite banquette près de Morgana, tantôt allongée sous les peaux quand le sommeil se faisait sentir.
Même si les paroles étaient peu nombreuses, la jeune femme adressait parfois des sourires à Céleste que la gamine lui rendait, heureuse de se trouver là.

Elle ne se posait pas de question sur ce que pensaient les cornettes de l'orphelinat, ni sur l'endroit où l'emmener son accompagnatrice.
Spontanément, elle avait eu confiance et se laissait guider et emporter vers une destination qui lui était inconnue.

Morgana lui avait conté un peu le domaine, les animaux, Saint Lizier. Mais elle avait aussi parlé de deux hommes dont l'enfant ne se souvenait plus bien des noms. Et si confiance il y avait, l'appréhension était née la veille au soir, lorsqu'au repas, la jeune femme avait expliqué à Céleste que le lendemain, elles seraient arrivées.

La petite avait lutté autant qu'elle le pouvait, repoussant le sommeil, tentant d'échapper aux bras de Morphée, mais ce fut peine perdue et tandis que la nuit était déjà bien avancée, Morgana avait fait halte pour que l'enfant s'allonge au chaud, sous les peaux. C'est ainsi qu'elle finit donc son voyage et qu'elle franchit les portes de Saint Lizier ... sans s'en rendre compte ...

Pelotonnée sous les pelisses, l'enfant dormait à poings fermés. Les deux mains posées sous sa joue, son visage poupon respirait la sérénité et la tranquillité.
Le froid qui s'insinua subitement sous les peaux la fit s'agiter un peu et elle se recroquevilla un peu plus, cherchant inconsciemment d'une main à rabattre la couvrante sur elle. Ses petits doigts rencontrèrent alors une main et elle ouvrit doucement les yeux, encore groguie de sommeil.

Céleste mit un certain temps avant de comprendre que la charrette était arrêtée et se redressant à demi, elle fixa le couple face à elle.
Un long moment silencieuse, elle regarda Morgana, l'interrogeant de ses prunelles sombres avant d'observer l'homme et d'une voix non pas apeurée mais intimidée :

" Bonjour Messire, Je suis Céleste."

Céleste se redressa un peu plus et resta assise dans la charrette, n'osant rien ajouter de plus devant le visage peu avenant de l'homme qui se tenait debout devant elle.

De nouveau son regard glissa de l'un à l'autre....
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Chankel

De quoi ? Il avait envie de lui dire qu'il était parti trois semaines durant, presque à l'instant, qu'il l'avait laissée seule alors qu'ils venaient de se marier, plein d'autres bonnes raisons encore pour lui en vouloir. Mais elle semblait avoir d'autres projets et ne l'écoutait déjà plus.

Il la suivit jusqu'à leur couche, s'assit à son côté, une main emmêlée à la sienne, l'autre bras autour de sa taille, le visage tourné vers elle. Il ne l'avait pas vue depuis plusieurs semaines et ne pouvait s'arrêter de la contempler encore et encore. Toujours aussi belle, l'air tout aussi farouche, ses yeux azur brillants. Il s'y perdait régulièrement, dans ces yeux ! Elle confirmait avoir maigri, il avait gardé son image bien présente en lui et ne s'était donc pas trompé. Il dut reconnaître que cela lui allait bien aussi, rendant son visage légèrement plus dur, mais aussi plus farouche, plus volontaire.

Il hocha la tête doucement, gravement, et lui promit, yeux dans les yeux :

Plus jamais. Je vous le promets !

Il ferma les yeux et embrassa les lèvres qu'elle lui présentait, les caressant tendrement, sa main glissant de sa taille vers sa nuque, attirant son visage encore un peu plus près du sien. Elle était là, de nouveau contre lui. Elle était sienne. Il se sentait devenir de feu, elle-même semblait braise. Il la fit basculer doucement avec lui en arrière, sa main s'égarant sur elle. La vie reprenait !
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Morgana13

Elle se sentit basculer en douceur, elle ne résista pas.. La brunette se laissa guider jusqu'à toucher de sa tête l'oreiller. Son regard dans celui de son époux brillait de mille feu.. Les feux de la passion? ou sans doute ceux de l'Amour..

Elle sentait ses mains sur elle, elle ondulait doucement, se serrant à lui un peu plus.. Elle l'enlaça tendrement l'attirant encore comme pour lui dire "je suis votre". Ses doigt glissaient sur ses courbes masculine avec une douceur extrême.. Une douce chaleur en elle se propageait..

Leurs corps entamaient maintenant une danse voluptueuse, le temps semblait s'être arrêté.. Plus rien ne compter, juste lui et elle... De caresse divine en baiser amoureux ils se redécouvraient comme si pour eux c'était la première fois..

Les mots n'avaient plus leur place, il ne restait que des regards complices, des sourires presque intimidés et quelques soupirs de béatitudes... Ils ne faisaient plus qu'un.. Les minutes s'égrainaient en douceur , dans la chambrée une atmosphère légère planait.. Se donner un à l'autre, sceller un pacte d'Amour, la promesse d'un futur commun..

Elle laissa s'échapper un léger soupir, son corps se relâcha doucement.. Elle laissa sa tête se poser au creux du bras de Chankel.. Elle n'avait plus envie de bouger, elle voulait juste rester là contre lui .. Rêvait-elle? Non ce n'était pas un rêve mais juste une réalité qu'elle aimait ...Un instant de partage, d'Amour et de vie..

Ils avaient fini par se lever, l'air plus aérien... Quelques regard échangés, des sourires parfois.. Ils avaient fini par quitter leur chambre.. Leur vie reprenait..
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Chankel

[ Quelques jours plus tard... ]

Il était exténué, le breton. Fatigué comme rarement. Quelle sale bête que cet âne que la petite Caretat lui avait laissé avant de filer ventre à terre. Eymerich.... il avait appris à le détester, ce nom... Mais que faire d'autre ? Il ne pouvait laisser cet âne errer dans le village. Il pourrait en manger les fleurs, non ? Ou se faire manger lui ? On en faisait du saucisson, non ? En tous cas, il n'avait pas hésité longtemps et avait trainé, poussé, tiré l'âne jusqu'à son domicile.

Et enfin, il y était arrivé. La preuve était faite : il ne savait pas parler aux ânes, ni se faire comprendre par eux. Peut-être aussi ne les comprenait-il pas ! En tous cas, maintenant qu'Eymerich était dans l'écurie, dans le box attenant à celui d'Oracle, il pouvait prendre un peu de temps pour respirer. Qu'est-ce qui lui avait pris de filer comme ça, à cette petite ? La conversation semblait bien se dérouler pourtant. Elle avait été un peu craintive au début, mais ça avait été ensuite...

Il haussa les épaules, puis servit une rasade d'avoine à Oracle, lui caressant doucement le museau. Si tu apprends quelque chose de l'âne bâté à côté de toi, tu me le diras hein, pensait-il en souriant. Il donna ensuite la mêle chose à Eymerich. Les ânes se nourissaient comme les chevaux, non ?

Il quitta ensuite l'écurie pour se diriger vers les appartements. Il ôta ses bottes et s'assit un instant devant la cheminée, éteinte en cette saison. Morgana n'était sans doute pas encore rentrée. Elle était très prise ces temps-ci. Il sourit doucement, comme à chaque fois qu'il pensait à son épouse, aussi douce qu'elle pouvait être farouche. Il l'aimait comme un fou et n'osait toujours croire au bonheur qui était le sien : l'avoir pour femme ! Et c'est le sourire aux lèvres, son image radieuse devant les yeux, qu'il glissa doucement dans un sommeil réparateur.
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Morgana13

Elle arrivait de son bureau d'un pas énergique et boitant, l'air agacée. Il faut dire que le bucheron qu'elle avait planté la-bas lui avait légèrement couru sur le haricot. Autant qu'il râle, grogne ou autre ne la gênait pas , mais le ton qu'il avait employé lui ... Tout le chemin elle y avait pensé, se demandant comment il avait réagit à son départ. Il n'avait rien à dire de constructif, il était juste venu pour "chouiner" à haute voix.. D'une question forêt il avait sauté a du poisson.. Allez comprendre quel était son but au sieur, elle pour sur n'avait pas compris ..

Elle posa ses doigts sur la poignée, la tourna vivement, poussa la porte, entra et la claqua énergiquement pour la refermer sans trop de soucier de qui faisait quoi dans la maison..

BLAAAAAAAAAAAM..!!!

Elle posa les registres emportés sur la tablette à l'entrée du grand salon .

BING....BANG....BONG....

Elle ronchonnait à haute voix après avoir resté calme en mairie pour ne pas arracher la touffe à ce bucheron qui pour la peine de servait à rien..

C'te espèce d'ours mal léché ..sans éducation aucune..avec une cervelle de moineau qui ne comprend rien .. Raaaaaah... Pour qui il c'est pris lui?!! Pour qui il m'a prise!! Il croyait quoi m'impressionner?!! Valait mieux que je partes j'lui aurait bien volé dans les plumes moi..

Elle tournait et virait devant la console, pestant tout ce qu'elle savait et même ce qu'elle ne savait pas.. Son genoux douloureux n'arrangeait pas son humeur.. Elle était partie si vite qu'elle en avait oublié Eony.. Chez elle au moins, l'air était agréable, rien à voir avec l'odeur transpirante du gaillard..

Après avoir retrouver un semblant de calme, elle se décida à boire un petit godet de liqueur de violette. Avec cela elle était sure de retrouver son calme, elle attrapa la fiole posée sur le meuble et un godet ranger tout près puis s'en servit un peu ...
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Chankel

BLAAAAAAAAAAAM..!!!

Il se réveilla en sursaut, se demandant où il était...

BING....BANG....BONG....

Ouch, ça continuait ! Il se leva rapidement de son confortable fauteuil, vaguement inquiet, et regarda autour de lui. Sa... euh... tendre ?... épouse semblait être à l'origine de tout le raffut, puisqu'il ne vit qu'elle, ronchonnant comme il l'avait rarement vue ronchonner. Elle sembla se calmer en approchant de la commode, à l'autre bout de la grande pièce. Il sourit reconnaissant la fiole qu'elle avait attrapée.

Aha, je vous y prends, vous ! Ne serait-ce point la liqueur de violette à qui vous vous apprêtez à faire un vilain sort ?

Il fit quelques pas en sa direction, sourire aux lèvres.

Vous avez un soucis, mon Aimée ?

Pour sûr, elle devait en avoir un. Les registres éparpillés sur la tablette, son air échevelé, elle n'avait pas l'habitude de rentrer en ronchonnant ! Il s'approcha plus près d'elle et la prit dans ses bras. Cela avait souvent le don de la calmer, il l'avait remarqué.
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Morgana13

Alors qu'elle s'apprêtait à déguster la liqueur de violette que Cloé lui avait mené lorsqu'elle était alitée , la voix inattendu de son époux la fit sursauter.. Elle se tourna rapidement, godet en main prise sur le fait comme il était en train de le signaler.. Elle hocha la tête quand il lui demanda si ce n'était pas la liqueur de violette qu'elle s'apprêtait a avaler traitre..

Moui... Prise sur le fait.. moui.. marmona-t-elle d'humeur ronchonne. Il c'était rapproché, sans doute avait-il vu qu'elle était contrarié. Il faut dire qu'elle avait fait une entrée fracassante pensant être seule à cette heure ci..

Vous avez un soucis, mon Aimée ?

Un soucis qu'il disait, même pas... C'était pas un soucis, c'était plus de la frustration d'avoir du se retenir d'exploser devant le bucheron et son ton! Elle regarda son époux qui ne tarda pas à l'enlacer sans doute pour tenter de la réconforter.. Elle posa sa tête sur son épaule un instant puis le regarda..

Un bucheron est venu me voir à la mairie.. d'jà en tapant à la porte il a failli la faire tomber..puis il me dit que la foret s'meurt a cause du non débroussaillage .. Je lui parle donc des haches puisque à part sur ce sujet le reste j'peux rien faire... il me dit qu'il s'en fout des haches en prêt .. et le tout avec un ton.. pfff...

Elle le regarda dépité, soupire puis poursuit..

Il savait même pas que les haches s'usent selon la force mise par celui qui la tiens..pff...enfin donc il s'énerve, donne un coup dans sa hache et v'lan dans la porte qui s'abime... Et il commence à parler de pisse, cailloux, poisson, et autre..rien a voir avec la foret qui se meurt.. *secoue la tête*

J'crois qu'il voudrait que la caisse et stock soit visible sur le panneau de la maire.. pas pour le bien de la foret mais celui des brigands.. non?

Enfin....Je le reconduis vu qu'il a rien de constructif à dire et qu'il a un ton fort déplaisant, y'a a p'être qu'on vraiment des questions et veulent surtout écouter la réponse..

Elle regardait son mari, sentant en elle son sang bouillir juste de le raconter..

Hé bin savez quoi? Il s'assoir refusant de quitter les lieux... Devait être fatigué ou chercher une raison pour pas travailler ce jour.. J'ai préféré rentrer au lieu d'exploser et lui faire avaler sa hache à ce malotru fénéant! Il était ou lui quand on en avait b'soin? En promenade? J'vous jure..pfff...

Elle secoua la tête à nouveau tentant de ne pas exploser à retardement. Elle l'avait jamais croisé le bucheron quand la ville en avait besoin et la comme une fleur il apparaissait avec sa grosse hache et son ton détestable.. Elle regarda son époux et lui tendit le godet, puis sans servit un..

Santé, à St lizier et ses habitants ... à nous... et pas à ce malotrus!

Elle percuta qu'il était rare de le voir à cette heure ci .. Etait-il malade? Avait-il un soucis?

Mais et vous? C'est rare de vous voir dans ses heures ..Z'avez un soucis?? Vous n'êtes pas malade au moins heiin??

Elle oublia le bucheron et son ton sans mal. Elle le regardait , le détaillant de la tête au pied..
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Chankel

Il l'avait rarement vue dans cet état. Elle parlait, parlait, s'énervait, parlait encore. Il l'écoutait, la serrant doucement contre lui. Bien sûr qu'elle avait raison : la mairie n'avait aucun pouvoir sur le défrichement des forêts. Quant à afficher en place publique ses ressources, cela lui paraissait aussi être une mauvaise idée, genre dire aux malotrus ce qu'ils pouvaient espérer trouver...

Il prit avec plaisir le godet de violette, trinqua doucement avec elle, lui sourit tendrement, bougeant ses cheveux de son visage, remettant les mèches à la place, caressant sa joue avec douceur.

A Saint-Liziers et ses habitants, oui. Et... euh... pas à ce malotru !

Il la regarda et lui sourit. Il était toujours aussi émerveillé par sa présence lumineuse, son charisme, sa présence. Il porta le godet à sa bouche et dégusta la douceur en fermant les yeux, faisant claquer sa langue contre son palais. Puis il reposa le godet sur le meuble, s'amusa de la regarder le détailler ainsi. Il se sentait quelqu'un quand il était avec elle. Quand elle le regardait, il savait qu'il comptait pour elle, qu'il était important ! Il lui répondit en souriant :

Non non, ne vous en faites pas : je suis en pleine forme. Pas de soucis... Juste... euh... un âne...

Devant son air ahuri, il poursuivit :

Oui, un âne. Pas un homme stupide, un âne, vous savez, le cousin du cheval. Je l'ai d'ailleurs rangé près d'Oracle ! J'ai rencontré une jeune fille en ville. Elle se promenait avec un âne à la longe. Elle semblait chercher quelqu'un ou quelque chose. Je me suis permis de l'aborder, de lui demander si elle avait besoin d'aide. Elle m'a dit s'appeler Caretat. Vous la connaissez ? Elle voulait vous parler, à vous et à Theo... Afin de décider pour qui voter !

Elle avait accepté que je la conduise à la mairie pour peut-être vous y rencontrer quand elle m'a brutalement mis la longe de la bête entre les mains avant de filer ventre à terre. Oui, elle m'a laissé son âne. Eymerich....

Que faire ? Le laisser là ? Il risquait de manger vos fleurs ! J'ai décidé de le ramener à la maison. Le temps qu'elle réapparaisse.... Mais alors.....

Il s'essuya le front à ce souvenir.

Quelle stupide bestiole que cet âne. Pas moyen de le faire avancer. J'ai tiré, poussé, crié, menacé, hurlé, poussé encore, tiré de nouveau..... J'étais épuisé en arrivant ici. Je me suis assis pour me reposer, et....... je me suis réveillé quand vous êtes arrivée.

Connaissez-vous cette petite ? Elle m'a dit connaître Dame Selena. Sa fille peut-être ?
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Chankel

Un petit arrêt pour déposer Yseline devant chez elle, et les voici de retour à la maison. Une fois encore. A peine rentrés, ils étaient repartis, un peu en catastrophe. Céleste les avait rejoints. Seuls. Il n'en revenait toujours pas, Chankel, de ce que cette petite était capable de faire. Et il souriait à chaque fois qu'il y pensait. Oui, indéniablement il l'aimait, sa fille. Leur fille. Il regarda Morgana, assise près de lui, Céleste somnolant entre eux alors qu'ils arrivaient à leur domaine.

La petite le surprit d'ailleurs en jaillissant brusquement de la charrette en hurlant. Encore une fois, il sourit. Il ne savait si c'était sa brunette qui lui avait appris à appeler Gaius de la sorte, ou si elle l'avait appris seule, mais en tous cas... Il se mit les mains devant les oreilles, laissant passer l'ouragan. Ah ça, il allait être content, Gaius, lorsqu'il verrait le cadeau de Céleste, préparé avec l'aide d'Yseline et de Z dans cette taverne de Saint-Bertrand.

Il se souvenait encore de leurs moments de rigolade devant la candeur et le naturel de Céleste, tellement soucieuse de faire plaisir au fossile pour se faire pardonner. Il n'était pas sûr que le présent ferait vraiment plaisir à Gaius, mais il pensait que le vieux serait malgré tout attendri par l'attention. Il l'espérait assez diplomate aussi pour expliquer à la petite sans s'énerver combien il avait du être inquiet. Morgana et Chankel lui avaient déjà expliqué bien sûr, mais nul doute que le principal intéressé saurait le dire différemment !

Il regarda filer la petite à la recherche de son fossile, puis se tourna vers son épouse, et posa un doux baiser sur ses lèvres souriantes.

Bon retour à la maison, mon Aimée ! J'espère que Gaius va aimer son présent un énorme clin d'oeil accompagna ces paroles, mais quand même lui administrer une petite leçon !

Il l'aida à descendre du chariot, et prit tendrement son bras pour la guider vers leur demeure. Il déchargerait les bagages et rangerait la charrette un peu plus tard !
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Celeste..

Céleste entendit l'appel du vieil homme et c'est tout sourire qu'elle le vit s'approcher à son tour de la meule. Mais quelque chose se produisit, un mouvement subit de l'animal qui n'offrait plus son ventre mais se redressait au contraire.

"Mais Ga..."

C'est qu'elle n'avait aucune envie de quitter l'endroit ... soudain ....

Elle n'eut le temps de rien la petite ! Un instant elle était tranquillement en train de gratouiller le ventre dodu de Rature, la seconde suivante elle était toujours assise dans le foin, la main en l'air, plus de Rature et plus de Gaius !

Céleste mit un certain temps à comprendre ce qui venait de se produire en une fraction de seconde ...Elle bondit alors sur ses pieds et s'éloigna en courant de la meule. Elle apercevait Gaius se tenant le séant courir devant un rature qui semblait bien décidé à lui faire goûter de ses cornes. Ils viraient tous deux tantôt à droite, tantôt à gauche et la gamine se mit à courir derrière eux à grand renfort de cris :

" Ratureeee nan !! Laisses Gaius tranquille !"

Mais le bouc ne l'entendait pas de cette oreille et paraissait bien décidé à ne pas lâcher prise. Céleste redoubla d'effort pour rattraper l'animal qui montrait une certaine vélocité.

"rature arrêtes sinon je te fais pu de gratouille sur le ventre !"

Elle usait de tous les subterfuges qu'elle pouvait afin de faire cesser cette course à l'échalotte voyant l'animal se rapprocher dangereusement de la cible promise. Mais le ronchon ne comprenait sans doute pas un mot de ce qu'elle pouvait lui raconter.

Courant toujours comme une dératée, Céleste cherchait des yeux une solution, un échapatoire pour le vieux Gaius. Elle aperçut alors un grand arbre et cria de plus belle :

"Gaius l'arbre !! faut monter à l'arbre !!"

Si l'animal ne lâchait pas prise, il fallait donc que la cible se mette hors de sa portée, et tout en pointant du doigt l'arbre dont elle parlait, Céleste cavalait toujours derrière le bouc qui lui poursuivait toujours le vieux Gaius.
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Celeste..

Céleste termina sa tartine et finit en se léchant consciencieusement les doigts un à un. Pas une goutte de confiture ne fut perdu, ni un mot de Chankel.
Tout en poursuivant le debarbouillage de ses doigts confiturés, elle écoutait ce qu'il lui disait et enfin finit par retirer sa main.

Elle réfléchit un instant avant de lui répondre, du tac au tac :

« ben nan ! C'est toi qui parles pas comme nous ! Ici c'est pas la Bretagne ! »

Pour elle ça parraissait très logique, et ce d'autant plus que le peu qu'elle avait entendu des bretons n'était pas très reluisant. Elle n'en dit cependant rien, ne voulant pas que l'homme se mette en colère. Rien n'était plus important pour elle que de voir Chankel l'accepter et un sourire se dessina sur le visage enfantin :

« Tu m'apprendras le Breton ? Et comment qu'on dit merci et au revoir ? «

Outre le fait qu'elle voulait se faire aimer, Céleste était curieuse de tout et ses questions fusaient souvent naturellement, sans qu'elle ne songe un instant à les retenir. C'est ainsi qu'elle enchaîna lorsque Chankel parla de travail :

« C'est quoi ton travail ? Tu fais la messe ? «

Le peu d'homme auquel la petite avait eu à faire était pour la plupart des curés ou diacres. Elle avait bien aperçu ça et là quelques paysans ou pauvres hères mais les religieuses tenaient les enfants de l'orphelinat à l'écart de la ville et les seules sorties autorisées l'étaient sous contrôle et se réduisaient bien souvent aux offices ou quelques promenades en ville qui se faisaient rares.

A nouveau un rire aussi franc que fluet raisonna dans la cuisine :

« bah je sais t'as pas empoisonné ! Sinon t'aurais pas donné à Morgana ! »

Et ni une ni deux, elle sauta de sa chaise, ne se faisant pas prier pour faire une tartine au breton.

Elle s'approcha de Gaius qui avait posé le pain près de lui et attrapa la miche. Couteau en main, elle entreprit de découper une bonne tranche, qui n'avait rien de régulier ni de complète mais l'enfant ne s'arrêta pas à ce détail.
Le pot de confiture appréhendé à son tour, elle se mit à tartiner fort généreusement le pain, concentrée et appliquée, pas une parcelle de mie ne fut épargnée.
Reposant le pot, elle attrapa la tranche dégoulinante de confiture à deux mains et se dirigea vers Chankel, toute fière :

« tiens tu verras c'est bon ! »

Puis, un large sourire sur les lèvres, elle se tourna vers Morgana :

« t'en veux une ? Si tu veux je te fais aussi ! »

Tartine tendue, la petite attendait, debout près de Chankel et elle regarda Gaius :

"si tu veux je fais pour toi aussi !"

Se rendant alors compte que la confiture coulait sur ses doigts, elle porta sa main à sa bouche et lécha avec application, tenant toujours la tartine en mains.
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--Gaius

Il observait la gamine et le Breton du coin de l'oeil. Il se doutait bien que sa brunette et son époux devraient avoir une discussion mais il aimait bien voir le Breton à la ramasse . Il tentait de donner le change à l'enfant, sans doute pressé de bavarder avec son épouse. Chankel tentait d'expliquer d'où il venait et pourquoi il parlait ainsi. Il ne put réprimer son rire quand Céleste demanda quel était son travail et si il faisait la messe. Le Breton cureton? L'image faisait rire le fossile.

Il sourit en entendant la p'tiote signifiait à Chankel qu'elle avait bien compris qu'il ne cherchait pas à l'empoisonner. Si Morgana pouvait manger c'est que rien n'était à craindre. Il faut dire que l'Amour du Breton pour sa farouche était si fort qu'il en devenait visible de tous. Il n'avait pas échappé à la petite. Il hocha la tête quand elle proposa de faire une tournée de tartine curieux de la voir à l'œuvre. Il ne fut pas déçu! Le découpage du pain, puis le "tartinage" dégoulinant le fit à nouveau pouffer. C'est qu'elle était volontaire la p'tiote . Elle avait autant de confiture sur les doigts que ce qu'en contenait sa demi tranche. Elle "léchouillait" ses doigts avant même de l'avoir confiait au Breton!! Il se mit à rire en regardant furtivement Morgana en extase devant la petite. Il reporta son regard sur Chankel et lança l'air taquin.

Tu vas te régaler Chankel..ça c'est de la tartine de compétition!!

Il regarda la petite et rajouta.. J'veux la même ou presque .. sans le léchage de doigts si possible... Il lui sourit en coin puis zieuta le Breton puis sa belle demi tartine gluante tendu un instant..

Dites z'avez pas le baptême de la petite Aelis ce jour? J'pourrais p'être faire visiter le domaine à Céleste durant votre absence nan?

Il regarda sa farouche puis son époux attendant une réaction, pensant qu'il faudrait bien qu'à un moment ou un autre ils se retrouvent en tête à tête pour parler de tout ça. Il espérait que ça se passe bien, il savait bien que sa farouche risquait de passer un mauvais quart d'heure, Bin ça lui ferait les pieds selon l'fossile!

Il posa à nouveau ses yeux ridés sur la petite.

Tu veux visiter Céleste? On a Elvice l'âne, Margarine la truie, Rature le bouc, mais lui faut pas l'approcher... Puis des poules, et le coq..Y'a Oracle aussi l'ch'val de Chankel.. Y'a aussi des moutons .. Enfin y'a de quoi visiter.. Si ça te dis je suis ton vieux guide!

Pour une enfant le domaine avait mille coins et recoins comme aire de jeux. Il préférait qu'elle soit accompagnée pour la première visite histoire qu'il puisse bien la mettre en garde contre les endroits à éviter. La rivière bordait la propriété et un accident était vite arrivé. Il était p'être vieux mais il était aussi prévoyant!

Andrea_

[Dans le bonheur d'autrui, je cherche mon bonheur.*]

La Colombe avait semé les autres en arrivant en ville, eux, bien trop pressés de rejoindre un coin de paille où se poser, et elle tellement impatiente de les revoir.
La belle attache sa monture à l'enclos de Rature, et lui adresse un petit Bêêêêh de complaisance. Vous n'comprenez pas mais lui si et entre nous, c'est l'principal.
Elle ne va pas tenter d'aller jusqu'à le caresser, parce qu'il parait que les animaux ont bonne mémoire et qu'il se pourrait qu'il se souvienne de sa dernière visite et de son bain improvisé.

Un regard impatient vers la demeure, La p'tite Etoile devrait pas tarder à se lever.
La chiasse se pose sur le muret en face de la maison et, mains dans les poches, elle joue avec les cailloux du bout du doigt.
C'est que ses poches sont pleines... Elle n'en est pas fière mais ils sont parti plus longtemps que prévu... Et elle revient seule, elle n'a pas de gaucher avec qui faire un spectacle, pas de bébé à présenter, juste des dizaines de cailloux marqué de " Nîmes" " Marseille " " Lyon" et autres noms de ville visitées.

La p'tite chataîne ne restera pas longtemps en ville, et espère que la famille Chankel ne s'fasse pas une journée canapé-feu d'cheminée !

Hey mais.... Une idée...

GAAAAAAAAAAAIIIIIIIUUUUUUUUUUUUSsssssssss !

S'ils sont là, on l'saura tout d'suite, ça fait trois en un, soit l'vieux va rappliquer, soit Morgana va sortir pour gueuler plus fort ou bien ça sera la gamine qui s'pointera dehors ! Héhé rusé comme une ... colombe !

* Citation de Pierre Corneille

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Chankel

Oui, il était drôle, le Gaius, avec son pyjama et son bonnet de nuit. Et le breton ne put s'empêcher de pouffer en le voyant ainsi travesti, cachant son rire derrière sa main. Il ne savait pas où son épouse l'avait trouvée, mais elle était vive la petite. Et disait ce qu'elle pensait !

Oui Gaius, elle a raison la petite ! Ne devriez-vous pas vous habiller de manière plus convenable ? Histoire de ne pas... euh... choquer ces dames ?

Et le breton de sourire, de s'assoir près de la petite alors que le vieux, confus, prenait le chemin de sa chambre.

Vas-y Céleste, mange ! Mange tant que tu as faim !

Il prit une bonne tranche de pain et la tartina de confiture puis il regarda Morgana.

N'avez pas faim, vous ? Allez, asseyez-vous... Je ne vais pas vous manger. Pas tout de suite !

Il lui montra la chaise de l'autre côté et déposa la grosse tartine à cet emplacement. Quand elle se fut assise et eut commencé à grignoter, il la regarda. Elle n'osait toujours pas le regarder. Culpabilité ? Gêne ? Il posa sa main un instant sur la sienne. Il l'aimait, il était avec elle, même s'il n'avait pas compris cette fuite, et il voulait qu'elle le sache. Il lâcha ensuite sa main afin qu'elle puisse manger plus facilement, et se retourna à nouveau vers la petite qui mangeait avec grand appétit.

Et donc.... D'où viens-tu de la sorte, jeune Céleste ?
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Morgana13

[Quand la tartine fait fuir le bonnet.. ]

Elle n'avait pas pris place encore quand elle vit son tuteur apparaître dans sa tenue de combat nocturne. Evidement il avait son bonnet bien enfoncé sur la tête. Elle l'avait souvent charrié avec ça. Il lui répétait comme excuse "c'est pour ne pas attraper un rhume de cerveau, fait plus frais la nuit!"... Elle sourit en y pensant, le trouvant unique sur bien des points son fossile. Il semblait vouloir mettre la petite à l'aise . A voir la réaction de Céleste, il avait réussi .. Elle n'avait pas tardé à rire, un rire si plaisant à entendre dans une maison que la brunette la s'y ferait sans mal. Même son époux pouffait!

Morgana se nourrissait de cette scène qui pour certain était quotidienne mais pour elle une vrai bouffée d'oxygène, un petit miracle. Quand Chankel poussa le vieux à aller se vêtir elle sourit à nouveau, suivant son tuteur loufoque du regard . C'est vrai qu'il était marrant son fossile, enfin pas toujours..

Son époux prit place près de la petite, invitant la brunette à s'assoir en spécifiant qu'il ne la mangerait pas de suite. Elle fit la moue, sachant pertinemment qu'elle devrait s'expliquer à un moment ou un autre avec lui. Son regard s'assombrit légèrement n'osant toujours pas le regarder.

Très rapidement il déposa une tartine à l'endroit ou il espérait qu'elle s'installe puis posa sa main sur la sienne. Elle se sentit tout de suite mieux, et se laissa guider jusqu'à s'assoir. Morgana lui sourit doucement, se rendant compte à quel point il l'aimait. Savait-il à quel point il était important pour elle. Elle n'était pas toujours démonstratrice la brunette, plutôt secrète même sur ses sentiments.

Elle commença à déguster la tartine faite par son tendre, laissant de plus en plus son regard se poser sur lui. Elle en avait de la chance qu'il soit son époux, elle le savait un peu plus chaque jour.. Avec gourmandise elle déjeunait à présent, observant le comportement de Chankel avec la petite laissant ses yeux azur passer de l'un à l'autre.

Son Breton semblait avoir des questions pour Céleste. Il en saurait sans doute plus avec la petite qu'avec sa farouche d'épouse. Morgana elle se leva pour servir un grand bol de lait, qu'elle posa devant la gamine puis s'en servit un .. Elle était curieuse d'entendre la petite répondre, espérant qu'elle s'en sorte assez bien pour que Chankel se laisse attendrir... Qui sait? Peut-être allait-elle l'apprivoiser le Breton, le conquérir même, avec sa joie de vivre. En tout cas Morgana elle l'était déjà..
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Celeste..

Céleste fut déposée sur une chaise de la cuisine et elle restait toujours silencieuse. Laissant les deux adultes s'adresser quelques mots, elle sentait bien que l'homme ne parlait qu'à demi-mot, que quelque chose le chiffonnait mais elle se contentait de les regarder chacun leur tour. Elle vit Morgana acquiescer aux dires de celui qui, visiblement, était son époux et elle se débarrassa de la peau qui lui couvrait toujours les épaules.
Se tournant un peu sur la chaise, elle posa la peau sur le dossier avant de faire de nouveau face à la table. Les victuailles présentes aiguisaient encore son appétit et elle attendit avec impatience maintenant que Morgana la serve, n'osant réclamer quoi que ce soit.
Son regard gourmand observait les pots de confiture et la miche de pain craquante qui trônaient sur la table.

Céleste observait chaque détail, de l'âtre imposant où dansait un feu qui donnait une atmosphère chaleureuse au lieu, à la table de bois, imposante et massive. Tout la subjuguait, la surprenait. L'enfant n'était pas habituée à un tel luxe et elle n'avait de cesse d'imprimer chaque recoin de la pièce dans son esprit.

Tandis que Morgana s'attablait à son tour, la fillette l'observa, notant qu'elle paraissait préoccupée. Se trouvant seule avec elle, la petite se sentit moins intimidée et osa enfin parler :

« C'est ici que tu habites ? C'est beau ! »

Elle devenait plus volubile, rassurée par la seule présence de la jeune femme et reprit :

« Chankel il va me renvoyer à l'orphelinat ? Il est fâché parce que je suis ici ?»

Elle était inquiète. Elle avait bien vu que l'homme ne semblait pas ravi de sa présence, elle l'avait senti et son inquiétude grandissait maintenant, sachant que bientôt, il lui faudrait expliquer sa petite escapade. Elle attendit quelques instants avant de poursuivre :

« Tu crois qu'il va dire quoi quand il saura que je me suis sauvée ? »

Ses grands yeux sombres posés sur Morgana, elle posait désormais toutes les questions qui la préoccupaient quand elle entendit du bruit qui provenait du couloir. Ses paroles se suspendirent tandis qu'un vieillard fit irruption dans la cuisine.
La petite ouvrit de grands yeux ronds en même temps que sa bouche faisait un « O » d'étonnement …
Autant l'époux de Morgana avait impressionné et intimidé l'enfant, autant l'homme qui entra la laissa sans voix devant son accoutrement. Longue chemise et bonnet de nuit vissé sur la tête. La fillette restait bouche bée.
La surprise passée, elle répondit poliment et gaiement et se présenta à son tour :

« Bonjour Gaius ! Je m'appelle Céleste ! »

Céleste ne quittait plus le vieil homme des yeux et une fois de plus, son insouciance reprit le dessus. Reléguant à plus tard ses incertitudes, elle le regardait tartiner une bonne tranche de pain et pouffa quand elle entendit le ventre du vieux se manifester.

Le bonhomme était drôle. Il semblait bien content de la voir et Céleste s'en trouva rassurée. Elle répondit à son sourire et prit la tartine qu'il lui tendait.

Sa tartine en mains, elle observa le vieux, mordant avec appétit dans sa tranche de pain, elle avala sa première bouchée, ne pouvant cependant pas lâcher du regard cette tête ridée, installée à l'autre bout de la table et soudain un rire enfantin raisonna dans la cuisine. Entre deux hoquets de rire, Céleste désigna du doigt le bonnet de nuit du vieillard avant de déclarer :

« T'es drôle ! »

Elle riait de bon coeur, tout en regardant Morgana et Chankel, revenu dans la cuisine mais toujours silencieux.
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Chankel

Oui oui, en effet, de la tartine de compétition. Il rit, le breton, en décollant sa tartine dégoulinante de la table. Il en avait rarement eu une aussi débordante... Il la porta à sa bouche, essayant de ne pas en mettre partout. Pas facile ! Il était sous le charme, le Chankel. Si jeune, et si débrouillarde déjà ! Il imaginait que c'était parce que la vie n'avait pas forcément été tendre avec elle jusque là. Il fit une petite grimace à cette évocation. Qu'allaient-ils pouvoir faire d'elle ? Puis il sourit à nouveau à ses nouvelles questions.

J'essaye de ne plus le parler, le breton. On se fait mal voir parfois quand on le parle ! Mais.... Merci se dit "Trugarez". Morgana dit truc garé. Il sourit et fit un clin d’œil à son épouse. Quant à au revoir, on dit "Kenavo", ou aussi... kezako avec l'accent d'ici. Autre sourire.

Oui il avait commencé des études de théologie pour être prêtre en fait. Entrer dans les ordres en tous cas. Il avait bien vite arrêté, mais cela l'avait marqué. Il sourit à Céleste :

Non, je ne fais pas la messe. Personne d'ailleurs ne fait la messe ici... Je cultive du blé, et je fais de ma farine. C'est ça mon travail. Mais en Bretagne j'étais charpentier. Je construisais des ports et des hôtels privés.

Il ne savait pas si elle comprenait ses mots, mais pas grave, elle écoutait, les yeux brillants... Il s'émerveilla ensuite devant son enthousiasme envers Gaius. On l'aurait crue en plein milieu du palais des merveilles ! Et le vieux ne détestait pas ça ! Surtout quand elle ne léchait pas ! Il rit à ces mots, le breton, sous le charme sans doute sans le savoir. Et son rire se transforma en fou-rire quand elle montra son superbe bonnet du doigt..... Bien sûr les animaux n'auraient pas peur, mais cette image lui plaisait énormément. Rature fuyant pour échapper à la vue du bonnet de Gaius.... Excellent, petite !

Choses sérieuses à nouveau ensuite. Le baptême d'Aelis ! Ils se devaient d'y être ! Aelis était une très agréable petite piratesse et il ne pouvait même pas envisager de rater cet événement. Heureusement que Gaius le leur avait rappelé, car avec les événements de ces derniers jours.....

Il opina donc du chef avant de lécher ses doigts pleins de confiture. Puis il se leva en riant encore, se nettoyant les mains.

Gaius, nous comptons sur vous ! Faites visiter le domaine à la petite. Et faites attention à elle hein !

C'est un peu ainsi qu'il imaginait Morgana jeune et Gaius moins vieux, et cela le touchait plus qu'il ne voulait le reconnaître. Il prit la main de Morgana et alla se changer avec elle. Pas le temps encore de discuter. Il leur fallait se dépêcher !
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Celeste..

Vissée sur sa chaise, la petite se tortillait de rire. La vue de Chankel souriant la rassura et c'est toujours hilare qu'elle regarda le vieux s'éloigner après la remarque qu'il lui fut adressée.

Elle constata que l'époux de Morgana semblait moins contrarié et en fut soulagée. Aussi, c'est sans aucune crainte et avec un réel plaisir qu'elle le vit s'asseoir près d'elle.

Affichant un large sourire, elle vit Chankel poser sa main sur celle de Morgana et sans qu'elle comprenne vraiment pourquoi, ce geste l'apaisa comme il sembla apaiser les tensions jusqu'ici palpables. Elle ne savait pas bien ce qui se passait, ni pour quelles raisons une certaine froideur subsistait ainsi qu'une certaine gène mais elle sentait que l'atmosphère de la cuisine s'allégeait lentement et Céleste observa la jeune femme qui prenait place, lui adressant un sourire qu'elle voulait aussi rassurant que pouvait l'être celui d'une enfant.

Elle même ne se fit pas prier pour poursuivre sa dégustation et bientôt ses lèvres furent ourlées d'une coloration rouge et sucrée. La généreuse couche de confiture dont Gaius avait gratifié la tranche de pain ravissait l'enfant qui se régalait. Elle ne perdait pas une miette, ni même une goutte de confiture et d'un coup de langue sur sa lèvre supérieure, elle récupéra la gourmandise qui ornait sa bouche.

Chankel gardait son regard sur Morgana et Céleste fut ravie qu'il ne pense plus à l'explication demandée.
Elle mangeait sans plus se préoccuper vraiment des adultes et elle remercia Morgana lorsque celle-ci lui servit un bol de lait.
Reposant sa tartine, l'enfant attrapa le bol à deux mains et bu avec avidité le contenu de son bol dans sa quasi totalité.
De rouge confiture, sa moustache se fit blanche laiteuse et de nouveau elle passa sa langue sur sa lèvre supérieure, savourant son breuvage jusqu'à la dernière goutte.
Elle reprit ensuite sa tartine en mains et entreprit de la terminer lorsque la question tant redoutée arriva. Elle y était, il lui fallait expliquer.

Céleste resta un moment silencieuse, posant le peu qui subsistait de sa tranche de pain devant elle et gardant son regard baissé sur la table. Elle réfléchit rapidement, se demandant si il fallait tout dire, la visite, l'office, sa cache dans la charrette et le voyage de Narbonne à Saint Lizier.
C'est ce moment là que choisit le vieux pour revenir dans la cuisine et la petite attendit qu'il regagne sa place. Elle l'entendit tirer sa chaise et s'installer et elle releva son regard, le posant dans celui de Morgana un instant avant de regarder Gaius puis enfin Chankel.

Elle prit une longue inspiration et se lança, son regard planté dans celui masculin :

« Je viens de l'orphelinat de Narbonne. C'est là-bas que j'ai vu Morgana pour la première fois. Elle était venue avec une autre dame pour visiter l'orphelinat. »

L'enfant s'arrêta et regarda Morgana. Elle hésitait à parler de la dame qui l'avait accompagnée à l'orphelinat. Elle savait qu'elle avait eu un accident, Morgana lui avait dit. Elle décida de n'en rien dire avant de reporter de nouveau son regard sur l'homme et de poursuivre :

« Un petit peu après, c'était le dimanche et les soeurs nous ont emmenés à la messe comme tous les dimanches et là j'ai revu Morgana, toute seule. Quand la messe a été finie, je l'ai suivie et ... »

Céleste s'interrompit de nouveau. Elle savait que ce qui venait serait le plus dur à faire passer, elle s'était enfuie, avait échappé à la vigilance religieuse et s'était cachée dans la charrette, à l'insu de Morgana.
La fillette regarda à nouveau Morgana puis le vieux Gaius et enfin de nouveau Chankel avant de reprendre, d'une voix un peu moins assurée :

« Je me suis enfuie et je me suis cachée dans la charrette. Et puis je me suis endormie. Quand je me suis réveillée, On arrivait à Carcassonne et j'ai demandé à Morgana de m'emmener avec elle.»

La petite resta silencieuse un long moment, guettant la réaction de Chankel, puis de Gaius. Elle avait parlé franchement, sans fioriture, ne disant que l'essentiel.
Céleste n'avait expliqué que ce sur quoi elle arrivait à mettre des mots. Mais comment expliquer ce qu'elle même ne parvenait pas vraiment à saisir ? Pourquoi avait-elle décidé de suivre Morgana ce jour là ? Pourquoi sentait-elle son regard irrésistiblement attiré vers la jeune femme ? Pourquoi ressentait-elle ce pincement au coeur en la voyant si triste ? A tout cela, elle n'avait aucune réponse et ne se posait même pas les questions à vrai dire.
D'une nature impulsive, l'enfant avait agi selon son instinct mais elle savait que si elle souhaitait rester aux côtés de Morgana, il lui fallait tout d'abord dire la vérité.

Néanmoins, ayant tout dit, elle voulait mettre toutes les chances de son côtés et son esprit vif et spontané reprit vite le dessus. Elle adressa un franc sourire à Chankel et, le noya sous un flot de questions, espérant de cette façon éviter les remontrances :

« et toi pourquoi tu parles pas comme nous ? Ca veut dire quoi 'demat' ? Tu manges pas ? T'as pas faim ? Si tu veux je te fais une tartine ! Tu aimes pas la confiture ? »

Un sourire malicieux et un regard pétillant d'espièglerie accompagnaient les questions de l'enfant.
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--Rature

Bééé...ééé bééé...Mes cornes dans ton fuuuu...je t'ai eu..je t'ai eu..

Il est heureux le Rature et ça se voit. Il frétille de la queue et se dandine du séant!

Béééééééééé..ééé...éééé Ton p'tit fuue dodu, j'l'ai eu je l'ai eu..

Il y va de plus belle l'animal. On dirait presque qu'il danse!

Bééééééééé éééééééé...C'est ti qui le plus vif, le plus beau, le plus rapide..C'est ti moiii!!

Oui oui il est fier, il le fait savoir, le cou bien tendu et le cul qui remue.

Bééééé....éééé...éééé.. Je t'en met pas un autre car tu me nourris, mais juste avec celui là un point pour moi!!

Un petit saut a droite, un petit saut à gauche, il pavane le Rature et pas qu'un peu!

Béééééééééééé...béééééééé... Tu fais moins le malin heiiin, qui c'est l'plus fort? C'est moiii!

Il se dandine de plus belle, et reprend son chemin vers sa meule, passant près du séant du vieux

Béééééééééééé...béééééééé...Bah alors tu te prends pour un fruit suspendu?

Il s'étire d'avant en arrière , et s'arrête près de la petite, se frotte à elle.

Béééééééééééé...béééééééé... Tu r'viendra m'faire des gratouilles heiin??

Il a presque le sourire le vieux bouc, va aller de ce pas pavaner près des cocotte . Le voila reparti en chanson.

Béééééééééééé...béééééééé... Hey les filles!!! Mes cornes dans son fuuuuu...il les a eu..il est a eu..

Il a pas fini d'en parler le Rature, ça va surement faire le tour du domaine. En attendant il rejoint son tas de foin, marchant la tête haute et en chantant.

Chankel

Il avait fait très attention à ne pas secouer la fillette, à ne pas lui faire heurter porte, chambranle, ou autre danger potentiel. C'est qu'il n'avait pas l'habitude de transporter des enfants, le breton. La seule personne qu'il avait déjà transportée récemment était Morgana. Et avec elle, nul besoin de faire attention : elle est robuste ! Il rigola un instant à cette évocation. Puis redevint sérieux en pensant à ce qui l'attendait.

Il déposa la petite sur une chaise près de la table, puis se tourna vers Morgana.

Je vais rentrer vos affaires. Nourrissez la petite ! Je reviens vite...

Coup d’œil vers Morgana. Il était impatient de lui parler... Plus tard... Il sortit de la cuisine, puis de la demeure pour aller récupérer les affaires qu'elle avait laissées dans la charrette, et rentra une fois encore pour les déposer dans leur chambre. Il referma la porte derrière lui et alla toquer à celle de Gaius.

Gaius !!!!! Elle est de retour.....

Il ne précisa pas qu'elle n'était pas seule puisque le vieux était au courant, n'est-ce pas ? Et il retourna vers la cuisine.
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--Gaius

Il ronflait dur le fossile, bien enfuis dans ses rêves. Il semblait pas vouloir se réveiller se matin, faut dire que la veille il avait ressentit une grande fatigue. Il ronflait donc, bouche grande ouverte, son chapeau de nuit bien visser sur la tête, un p'tit filet de bave s'échappant quand soudain ça toqua..

Il ouvrit un oeil, pas le second puis entendit la voix du Breton.. "Gaius !!!!! Elle est de retour....."

Son deuxième oeil n'eut pas le temps de s'ouvrir que déjà il était assis au bord du lit. Hein là? qui? ou? quand? heiin? lâcha-t-il sans même savoir de quoi il parlait..Sans même prendre le temps de se vêtir, il sortit en trompe de la chambre. Il avait l'air fin en pyjama, avec son long bonnet mais ça n'avait pas l'air d'être son soucis. Il voulait la voir, la passer au crible, être sur qu'elle soit entière.

Il entra dans la cuisine d'un pas décidé et stoppa net en voyant la tablée . Une p'tite tête ou surtout une touffe de cheveux dépassait à peine de la chaise. La surprise dont avait parlé la brunette était donc là. Il ronchonna discrètement, contre lui même. Il avait loupé la tête du Breton en la découvrant. Il finit par poser ses yeux sur sa brunette et souffla de soulagement. Elle était enfin là, et avait l'air entière en plus, il s'approcha doucement pour pas effrayer la petite en ayant déjà oublié son accoutrement .

Il tenta de prendre un voix douce.. B'jour.. Il aurait bien préféré hurler sur sa pupille, mais il aurait bien le temps de le faire plus tard . Il ne voulait pas que la petite prenne peur si avant de l'avoir vu, elle l'entendait crier.

Il alla poser une bise sur la joue de Morgana se retenant encore de la mordre d'abord puis regarda le Breton imaginant sans mal sa surprise. Il laissa son regard ridé se poser sur la petite, l'observant un instant. Elle avait bonne bouille, des yeux tout rond, un air malicieux.

Je m'appelle Gaius.. Bienvenue au Domaine demoiselle..lança-t-il en prenant place en bout de table, toujours son long bonnet sur la tête.

Il jeta un oeil sur les tartines, son estomac se mit à chanter sur le champ *GRAOUUUU* Il rosit en saisissant une tranche de pain. Ah bin mon estomac aussi te dit bonjour! Il sourit en tartinant généreusement de confiture le bout de pain. Il regarda ànouveau l'enfant puis lui tendit.. Une tartine ça te tente? Tu dois avoir faim! Il lui sourit, tartine tendu, jetant un regard furtif à Morgana et Chankel.

Il s'inquiétait de les voir si calme, il avait bien vu les regards entre les deux. Il s'occuperait d'eux plus tard, pour l'instant fallait se nourrir, chaque chose en son temps!!

Celeste..

L'homme grommela plus qu'il ne prononça quelques mots et Céleste ne comprit pas tout, si ce n'est le nom dont elle se souvenait maintenant : Chankel. C'était un des deux noms dont Morgana lui avait déjà parlé.

Le visage de Chankel ne respirait pas vraiment la joie et la gamine ne savait trop comment se comporter. Seuls les sourires rassurants de Morgana la réconfortaient quelque peu. Toutefois un rictus que l'on pouvait apparenter à un sourire vint étirer les lèvres masculines et l'enfant y répondit enfin par un franc sourire. Même si elle n'était pas de nature timide et réservée, Céleste se trouvait impressionnée par l'homme et n'osait trop en dire.

Répondant sans broncher à l'invitation qui lui fut faite de quitter la charrette, sa petite main se perdit dans la paume masculine et elle se laissa glisser de sous les peaux, descendant en un saut.
Le geste suivant de l'homme la surprit et la ravit. En un instant, et pour la première fois de sa vie, elle se retrouvait dans les bras protecteurs d'un homme et toute inquiétude envolée, son visage se fendit plus largement d'un sourire heureux, encore accentué par son regard pétillant de bonheur.
Céleste regarda à nouveau Morgana, ne se départissant pas de son sourire heureux, tandis que la jeune femme la couvrait d'une peau encore chaude.

C'est seulement lorsque Chankel parla de manger un morceau que la petite se rendit compte qu'elle avait effectivement faim et elle hocha la tête, acquiesçant à la proposition d'entrer en la demeure.
Cependant la dernière question la laissa dubitative. Lui raconter comment elle était arrivée là ? Du haut de ses 7 ans, l'enfant savait que la manière dont elle s'était échappée n'était pas chose facilement avouable et elle perdit un peu son sourire, une petite moue d'inquiétude venant le remplacer.

Toutefois, de nouveau, elle hocha la tête affirmativement, balbutiant simplement un « oui » se demandant néanmoins comment l'homme prendrait ses paroles ? Et si il décidait de la ramener illico à Narbonne ? À l'orphelinat ? Céleste sentit son estomac se tordre un peu à cette idée. Elle avait aimé la compagnie de Morgana, elle avait senti pour la première fois qu'on prenait soin d'elle, non par obligation mais par envie, et la fillette aimait cela. Les nonnes s'occupaient bien d'elle, mais elles le faisaient parce qu'elles devaient le faire. Morgana, elle, rien ne l'obligeait et pourtant, depuis des jours, elle avait veillé sur l'enfant et Céleste aurait voulu que cela continue …

C'est pelotonnée contre Chankel que la petite franchit le seuil de la demeure, et, oubliant un instant ses inquiétudes, elle observa les lieux, les yeux ébahis. Rien à voir avec l'austère orphelinat et ses pièces froides et sans vraiment d'âme … Elle resta là, ébaubie un long moment, jetant un oeil à Morgana qui déposait ses affaires tandis que Chankel avançait vers la cuisine.
Immédiatement, le regard enfantin capta la table garnie et une fois de plus, elle ne put s'empêcher de comparer la nourriture présente à celle, certes nourrissante mais bien moins appétissante de l'orphelinat.

Toujours dans les bras de Chankel, l'enfant les regardait tour à tour, passant du ravissement à l'émerveillement devant tant de choses nouvelles pour elle, oubliant un instant que l'heure des explications allait bientôt sonner.
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Morgana13

[Il est blanc l'Breton.. pourvu que ça marche!!]

Regarder Céleste s'éveillant doucement, sans oser regarder son époux de suite. Elle suivit les prunelles de l'petite qui valsaient d'un à l'autre. Chankel ne tarda pas à récuperer la gamine dans ses bras, se doutant bien que le froid au reveil n'était pas conseillé à moins de vouloir attraper la mort.

Les regards furtif lancés à son épouse en disait long, surtout à elle qui commençait à bien le connaitre. Elle se fit toute petite, discrète puis lança des sourires rassurant vers la petite. Elle saisit une des peaux encore chaude pour recouvrir la gamine. Elle emboita le pas à son époux après avoir récupéré sa besace se demandant à quel moment il allait réagir car pour sur il allait le faire mais surement pas devant Céleste.

Elle ne le quittait pas du regard, aimant l'image qu'elle voyait. Son époux tenant bien fermement la petite contre lui, la protégeant en quelque sorte. Elle fut étonnée que le vieux n'ai pas encore déboulé. Peut-être n'avait-il pas dormi là? Elle ne demanda rien, ce n'était pas le moment surtout que pour l'instant son Breton n'avait encore rien dit. Le ferait-il plus tard? Elle s'inquiétait la brunette..

Elle ouvrit la porte de leur demeure, pour que Chankel les bras encombré puisse rentrer. Elle lui emboita le pas refermant derrière elle.. Elle posa sa besace sur la méridienne de l'entrée puis les rejoint à la cuisine. Il n'avait pas tord la faim se faisait sentir. Céleste aussi devait avoir faim, elle espérait qu'elle ne soit pas trop impressionnée, c'est qu'il était imposant son époux.

Sitôt la porte passé, elle remarqua que la table était encore garnit.. Rien ne manquait. Ils étaient prêt à prendre leur premier petit déjeuner en famille, enfin ça c'est l'idée qu'elle avait en tête fallait-il encore que son époux accroche avec la p'tite et qu'il soit d'accord.. Elle serait sans doute fixée dans peu mais pour l'instant les tartines de confiture les attendaient..
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Chankel

Il était plus que surpris, le breton, c'était peu de le dire. Mais il restait poli quand même et se prit à marmonner à la gamine un :

Demat Céleste. Je suis Chankel.

Puis il se tourna vers Morgana, pas sûr encore de comprendre. La phrase du parchemin venait de lui éclater au visage.... Le chiffre un, un m, des vagues que l'on trouvait sur l'eau, et une vache qui faisait meuuuuh. Une môme.... Voilà ce que Gaius avait tenté de lui dire. Une môme.... Elle ramenait non pas une chèvre, mais une môme....

Il regarda une fois encore Morgana sans comprendre. Elle n'avait quand même pas volé une gamine ? Elle ne voulait pas la garder ici, n'est-ce pas ? Pas sans lui en avoir parlé avant ?

Il sentit la colère monter en lui, il devint rouge avant de se dire que cela n'apporterait rien de faire cela devant la gamine. Il réglerait ça avec son épouse plus tard : elle ne perdait rien pour attendre. Pour le moment, la petite devait être fatiguée, avoir faim... Il respira un grand coup. Elle lui aura tout fait.... Une fuite, l'inquiétude, l'angoisse même, et maintenant..... Céleste....

Il se força à sourire à Céleste, lui tendit la main pour qu'elle s'approche, puis il la prit dans ses bras.

Bienvenue au Domaine, Céleste. Nous allons rentrer dans la maison, tu vas manger un morceau. Il regarda Morgana. Vous aussi ! Puis il se tourna à nouveau vers Céleste. Puis tu vas me raconter comment tu es arrivée là, d'accord ?

Il s'efforça de ne pas laisser trembler sa voix et de garder le sourire et, sa colère contenue pour le moment, fit entrer sa femme et la suivit, lesté de son paquet.
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--Gaius

[Corne de bouc..le Bouc!]

Il avait relâché l'étreinte de sa main sur celle de la gamine après s'être éloigné du bouc grognon. Il tentait de lui expliquer la relation entre la truie et le baudet. Pas évident d'expliquer cela à une enfant, comment pourrait-elle comprendre ce que lui même n'expliquait pas? Il avait noyé le poisson comme il avait pu, expliquant que l'amour n'avait pas toujours d'explication. L'amour rend aveugle n'est ce pas?

Il avait fini par la lâcher en ouvrant la porte de l'étable quand soudain il entendit la p'tite voix de Céleste résonner plus loin.

>

Le cœur de l'ancêtre vint rebondir dans le fond de sa chausse.. Elle était retournée vers le grognon pendant qu'il bavardait seul!

Corne de bouc...Céleste!

Il se tourna catastrophé, prêt à partir en courant à sa rescousse quand il vit l'impensable, l'hallucinant!! Sa mâchoire s'en serait volontiers décrochée..

Le Rature, les quatre pattes en l'air en train de se faire grattouiller par la mioche. Il aurait bien voulu qu'on le pince le fossile, car pour l'instant il avait l'impression de rêver... La bestiole avait quitté sa meule, la gamine assise près de lui,presque allonger sur l'animal pour pouvoir le caresser.. Si on lui avait raconté jamais il ne l'aurait cru!!

Si il arrivait quoi que ce soit à la gamine, Morgana le tuerait sans hésitation. Il le savait le vieux, il prit donc son courage à deux mains, quasiment contraint et forcé puis s'approcha l'air trés inquiet..

P'tite tu devrais v'nir par là nan? Y'a les chevaux à nourrir, tu veux pas leur donner le grain??

Bah oui il savait bien que si il approchait de trop, le Rature ne lui ferait pas de cadeau. Il tentait donc de faire revenir la petite à lui tout en avançant un peu plus vers eux..

Tu te lèves en douceur et tu me rejoint... doucemeeeeeent??

Il commençait à serrer le séant le fossile, la gamine n'avait pas l'air décidé à le rejoindre. Il arriva à la limite autorisé par le bouc, regardant l'air ahurie la scène. Rature se tortillait de plus belle tendant son cou en arrière si bien que son regard fini par se poser droit dans celui de Gaius.

Chankel

Il s'était vite endormi, le breton : dès que Céleste avait dormi et que ses reniflements avaient cessé, il avait lui aussi trouvé le sommeil. Oh, pas un sommeil de grand qualité bien sûr : il était quand même dans un fauteuil, et non pas dans son lit près de son épouse qu'il aimait tant. Mais il n'était plus possible pour l'instant de laisser Céleste toute seule. Morgana n'était pas en état, donc il s'y collait...

Il s'inquiétait de ce que Céleste avait essayé de fuir durant tout le chemin, pas bien long certes, où il avait tenu sa main. Sans cesse elle avait vérifié que sa vigilance ne s'était pas relâchée et que sa main la tenait fermement. Sans cesse elle avait voulu s'enfuir avant que, sans doute épuisée, elle ne s'endorme. Et ça, il n'allait pas pouvoir le supporter, le breton. Il faudrait avoir une conversation sérieuse avec la petite : soit elle se plaisait ici, soit elle ne s'y plaisait pas, et il faudrait changer des choses...

Quand il se réveilla, pas longtemps après, il se demanda d'abord où il était, dans cette mauvaise posture. Puis il se souvint et de suite s'inquiéta : il n'entendait plus la respiration de Céleste. Il se leva rapidement et alla vérifier dans son lit. Il blanchit une fois encore : le lit était vide. Rapide réflexion : fenêtre fermée, lui devant la porte... Il se pencha pour regarder sous le lit. Personne. Donc....

La porte vers leur chambre était ouverte et il se dépêcha d'y entrer et s'arrêta, un peu furieux quand même car c'était sa place à lui que la petite avait prise, la place qu'il aimait tellement.... Mais souriant car ce spectacle était quand même un peu magique, de son épouse enlaçant la jeune orpheline qu'ils se prenaient de plus en plus à nommer leur fille. Il n'eut pas le coeur de les réveiller et fit demi-tour. Cette nuit il dormirait dans le lit de la petite. Pour une fois. Mais il ne faudrait pas que cela se reproduise !
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--Gaius

Ce qui devait arriver, arriva. Le bouc avait bondi sur ses pattes chargeant le fossile toutes cornes en avant. Gaius lui n'avait pas trainé pour prendre ses jambes à son cou. Les voila tout deux en train de traverser la cour de part en part. Hors de question pour le fossile que son séant rencontre à nouveau l'animal. Il n'avait pas oublié la dernière fois, et les jours difficile pour son séant qui suivirent.

Céleste n'avait point trop tarder à leur emboiter le pas, tentant de raisonner l'animal. Raisonner un Bouc lancé c'était déjà pas évident, mais raisonner le Rature c'était du mission impossible! Il aurait bien rit en entendant la gosse mais il n'en avait pas le temps. Il fallait qu'il coure!

Même pas t'en rêveeeeuh de mon popotin! Il est à moiiiiiiii !! lançait-il

L'arbre? Elle avait raison la mioche, il fallait grimper mais comment faire quand on a des vieux os tout rouillé?? Il continua sa course mais autour de l'arbre cette fois, en faisant de grand cercle profitant de toute les vues possible sur l'arbre,cherchant ainsi l'endroit ou il pourrait p'être soulever son séant assez vite pour le protéger des cornes décidées du bestiaux .

L'écart se réduisait et Gaius commençait à s'essouffler. Le Rature aussi semblait baisser de régime. C'est là que le vieux décida de suivre l'idée de la petite, il se détourna de son énième cercle pour se diriger vers le grand tronc. Arrivée devant il chercha une prise dans l'urgence, planta ses vieux doigts douloureux dans quelques prises naturelle que le temps avait formé dans la chair de l'arbre et se hissa comme il le put..

Pas assez vite ce qu'il comprit en sentant sur son postérieur délicat les cornes du vieux bouc. Il eut l'impression qu'on lui arrachait la fesse droite. L'impact fut si violent qu'il pensa que l'animal était parti avec un bout de lui accroché à ses cornes. Il resta là accroché, sa tête contre le tronc, le séant toujours en position. Il n'avait plus de force et plus de fesse.

Il ronchonnait, pestait et râlait de douleur. Ah bin oui ça il pouvait encore le faire. Une douleur vive et lancinante avait pris place . L'animal quand à lui était non loin, l'air fier de son score. Gaius 0.. Rature 1 .

Morgana13

Après avoir trinqué à tous sauf au malotru, ils dégustaient les godets de liqueur de violette quand Chankel raconta son aventure "anesque" .. La première réaction de la brunette fut de pouffer en imaginant son époux en train de devenir fou pour faire avancer la bestiole. Elle savait bien comme un baudet pouvait être têtue. Leur âne Elvice n'était pas le dernier pour le caractère de cochon. Morgana sourit puis lança..

Un âne.. euuh comment ça un âne? Autre qu'Elvice? Emechich vous dites... mmh... drôle de nom ça.. Il est à une p'tite fille .. Carretat ..euuh..nan je connais pas cette demoiselle.. Il lui demandait si Séléna avait une fille puisqu'elle semblait connaitre la jeune fille. Elle réfléchit un instant puis secoue la tête vivement, sure d'elle. Nan je ne sais pas si Séléna à une fille, nous n'en avons jamais parlé.. Et euuh elle vous a dit si elle allait revenir? Elle va venir le récupérer?

Cette histoire d'âne avait réussi à faire oublier un instant le rustre bucheron. Elle continuait malgré elle d'imaginer son époux avec ce fameux mulet...

Vous avez bien fait de le ramener, vous auriez du le placer avec Margarine et Elvice....quoi que... Nan avec votre Oracle c'est plus judicieux.. Evitons donc une crise de jalousie de notre mulet..

Elle sourit doucement, but quelques lampées puis prit un air taquin...

Et donc il vous a épuisé ce fameux Emechich?? Au point d'avoir envie de siester? Mhhh... vous vieillissez mon époux..

Elle sourit de plus belle, en finissant son godet.. Elle aimait bien le taquiner, et ça l'aidait à penser à autre qu' Hachille.. Elle ne le quittait pas du regard attendant sa réaction.
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Chankel

Il hochait doucement la tête : oui oui, un âne. Autre qu'Elvice... Non non, Eymerich, pas Emechich, mais c'est pas important... Non non, elle est partie si vite qu'elle ne lui avait pas dit quoi que ce soit... Oui, il espère bien qu'elle va venir le récupérer ! Mais... et si elle ne le faisait pas ?

Il reprit de cette fameuse violette strictement réservée à sa Mairesse préférée. Un peu trop sucré à son goût, mais tellement parfumée qu'elle en était délicieuse quand même ! Il sourit à Morgana quand elle eut terminé, notant bien cet air qu'il connaissait parfaitement ! Puis il hocha doucement la tête.

Mais je SUIS vieux, mon Aimée. Ne l'oubliez point, et surtout : ménagez-moi ! Il lui produisit un grand sourire accompagné d'un clin d’œil. Eh oui, il m'a épuisé, ce stupide animal. Moi je suis habitué à Oracle. Depuis que Bell me l'a offert, il a toujours été mon fidèle complice. Il a toujours écouté ce que je lui disais, et a toujours fait ce que je lui demandais. Alors... imaginez donc mon désarroi face à cet horrible Eymerich qui n'écoute rien de ce que je lui dit, et ne fait rien de ce que je lui demande... Je ne sais pas gérer ça. Ou très mal !

Il reprit une lampée de violette, vidant ainsi son verre qu'il reposa sur la table.

Et votre bucheron ? Vous croyez qu'il va rester encore longtemps dans votre bureau ? J'espère qu'il ne va pas le dévaster ! Imaginez que vous arriviez et trouviez tout sens dessus dessous ? Souhaitez-vous que je vous accompagne ?
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--Eymerich_ane

Pensées ânesque traduites :

*Dans la grange.

Pas de carotte, pas de carotte, pas de carotte … j’ avance pas !
Pas de carotte, pas d’avoine, pas d’eau .. J’ vais mourir.
Et l’autre là à coté, pourquoi qui me regarde comme ça ?
Pas de carotte, pas de carotte … faut que j’trouve à manger !

Tellement pressé de se débarrasser de moi qu’il a même pas attaché ma longe, elle est où ma petite maitresse ?
Pas de carotte. Mais une porte ouverte et une autre plus loin vers la maison. Carotte peut être ?
J’ avance lentement, fait trop chaud pour aller vite.
Une porte. Des carottes peut être ?

* Dans la maison

Un coup de museau et hop. Coup d’œil rapide. Tiens de la paille ! Veinard que je suis, pas besoin d’aller trop loin.
Mandibules en action.
Pouahhhhhhh c’est quoi ce truc ? De la paille et des rubans ? ! Encore un chose d’humain. La paille c’est pour manger !
Et un beau chapeau de paille en moins , un !
Carotte … je veux des carottes.
Tiens il y a une autre porte là bas. Je sens que je vais trouver ce que je cherche.
Queue fébrile en action.
Arhhhhhhhhh c’est quoi ce bazar ? C’est trop petit ici.
Je vais glisser sur ces morceaux brisés et tout ce liquide.
Et une jarre d’huile en moins, une !
Ehhhhhh ça glisseeeeeeeeeeeeeee
Âne qui s’étale en heurtant la porte devant lui et en faisant irruption dans un salon.

HIHANNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN

Chankel

Il n'eut pas le temps d'entendre la réponse de son épouse qu'un HIHANNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN se faisait entendre juste derrière eux. Il se leva en un éclair et n'en crut pas ses yeux. Un âne, Eymerich sans aucun doute, sortait de la cuisine et venait de s'étaler dans le salon, derrière eux. Un peu plus loin, toujours derrière eux, le beau chapeau à fleurs de Morgana faisait bien triste mine.

Comment cet animal avait ouvert la porte de son box, il n'en savait rien. Comment il était entré une première fois dans le salon par la porte d'entrée, que Morgana avait refermée bruyamment derrière elle, pour y manger le chapeau alors qu'eux deux s'y trouvaient, il n'en avait aucune idée. Et comment il avait ensuite ouvert la porte de la cuisine sans aucun bruit, il aimerait bien le savoir. En tous cas, une chose était sûre, jamais plus il ne remettrait les pieds là dedans, cet âne !

Fou de rage, il se tourna vers Morgana, écarta les bras d'un air désolé.

J'aurais jamais du ramener un animal inconnu à la maison. Cela ne se produira plus, croyez-moi !

Il ouvrit grand la porte de la maison, puis retourna vers l'animal, lui donna un méchant coup sur le museau avant d'essayer de le trainer vers la porte. Évidemment, il ne se laissait pas faire. Le breton n'avait plus du tout envie de se battre. Juste une envie de meurtre. Il jeta un oeil mauvais à l'âne, puis sortit. Dans l'écurie, il prit le harnais d'Oracle et une longue corde. Il fit sortir Oracle de son box, lui explique que son nouveau compagnon temporaire n'était pas digne d'être ici, et le revêtit de son harnais. Oracle le suivit fidèlement jusque devant l'entrée de la maison. Chankel attacha le bout de la corde au harnais d'Oracle, puis entra pour attacher Eymerich à l'autre bout. Un petit signe à une Morgana effarée, et le voici à nouveau dehors.

Allez Oracle, extirpe-moi ça de la maison. Huuuuuuuu !

Toujours obéissant, Oracle tira, lentement, mais sûrement. C'est pas un âne qui le stopperait, lui ! Il avança jusqu'au fond de l'écurie, Eymerich freinant des quatre fers sans succès. Quand ce dernier fut devant le premier box, Chankel n'eut plus qu'à le pousser d'un grand coup pour le faire entrer de force dans ce box. Il détacha la corde, ferma la porte avec le loquet, et cloua deux planches dessus pour s'assurer qu'elle ne s'ouvrirait plus.

Il ne perdait rien pour attendre, Eymerich.... Elle avait intérêt à venir le récupérer rapidement, sa propriétaire, ou elle ne trouverait plus qu'un saucisson d'âne ! Il conduisit ensuite Oracle dans son box, lui ôta doucement son harnais en lui souriant, l'accrocha à son crochet, puis lui renouvela eau et nourriture afin de le remercier pour son aide. Il sortit ensuite de l'écurie avec un regard éloquant vers le box cloué et retourna auprès de son épouse jurant, mais un peu tard, qu'on ne l'y reprendrait pas !
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Morgana13

Tout juste son époux avait finit de parler, pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'un HIIHAAAAAAAANNNNNNNNNN déchirant fit son entrée dans le salon. La bestiole était la gisant les quatre fer bien écarté, en plein milieu de la pièce.

Les yeux de la brunette se firent d'abord tout rond dévisageant la bestiole, puis se tournant vers son époux. Son visage se décomposa en voyant les reste de son jolie chapeau au sol. Son regard se fit plus triste et plus noir à la fois.. Elle regarda son époux se débattre pour le sortir l'animal, s'énerver ensuite. Il finit par quitter la pièce, avant de revenir corde en main. Elle l'observa sans même piper mot tellement la scène était incroyable.

Elle si vive restait sans voix, regardant son époux dans une colère noire, comme rarement elle ne l'avait vu..

L'animal fut sortit sans ménagement. Oracle avait fait son travail comme à son habitude, parfaitement. Morgana elle était allée ramasser les vestiges de son chapeau et c'était assise sur la méridienne . Il ne ressemblait plus à rien. Finis de l'avoir sur la tête quand elle irait se promener, fini qu'il la protège des affres du soleil. Elle soupira, son couvre chef préféré venait de rendre l'âme face à un âne bien mal élevé.

Bout de chapeau en main, elle attendait le retour de son époux. Elle comptait bien lui demander de s'en débarrasser au plus vite. Hors de question, qu'ils gardent chez eux cette bestiole !

Rendre service oui, mais se faire tout casser dans la maison non! Elle jeta le chapeau sur la méridienne en se relevant, puis se dirigea dans la cuisine pour contempler le carnage. Le sol huileux, une jatte explosée..Pfff... Restait plus qu'à nettoyer...
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Chankel

Quand il revient dans la maison, Morgana était en train de nettoyer les dégâts. Il avait aperçu les restes du chapeau sur la méridienne. Elle devait en avoir lourd, son épouse, de voir son chapeau préféré dans cet état. Il s'approcha d'elle, la fit se relever et la prit contre lui, la serrant fort, posant ses lèvres dans son cou.

Je vous en achèterai un autre. Plus beau encore car nous l'aurons choisi ensemble.

Je suis vraiment désolé de ce qui est arrivé. Je suis sûr de l'avoir enfermée, cette bête. Je ne sais comment elle a pu sortir. Encore moins comment elle a pu entrer ici... Vous aviez bien fermé la porte.

Il sourit au souvenir du BLAAAAAAAAAAAM..!!!, réfléchit un instant, puis : Quelqu'un a du l'aider...Autre réflexion, puis : Quoique... Oracle aurait appelé si un inconnu était entré....

Je ne comprends pas, j'avoue.

Il prit les mains de Morgana entre les siennes et la regarda, catastrophé. Il se sentait vraiment mal d'avoir ramené cette bête à la maison.
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Morgana13

Elle avait ramassé les morceaux de la jarre.. Elle savait qu'après avoir épongé, il faudrait laver à l'eau bouillante et savonneuse, puis rincer abondamment.

La brunette avait vidé l'étagère de ses chiffons et c'était accroupie . Elle nettoyait l'huile au sol, lourde besogne que de libérer le sol d'un liquide aussi gras. Elle était dépité bien consciente d'en avoir pour un moment. Comment cette âne avait pu atterrir dans leur salon? Elle ne comprenait pas... Elle épongeait encore et encore ronchonnant par ci, par là..

Soudain elle sentit son bras se faire saisir et l'attirer doucement pour qu'elle se redresse. Elle suivit le mouvement et se tourna vers lui, le regard dépitée.. Il la prit dans ses bras et la serra, collant ses lèvres à son cou. Elle le connaissait bien son époux, et savait à quel point il était navré de cet incident. Il devait se sentir responsable puisqu'il avait lui même ramener cette animal catastrophique chez eux.

Elle ne c'était point trompée. Le mots de son époux se confondait en excuse. Il lui promettait de lui racheter un chapeau de paille..Elle le savait sincère et entendait bien à quel point il s'interrogeait sur la façon dont l'âne avait put libérer. Elle hocha la tête doucement..

Ne vous en faites pas, ce n'est pas votre faute.. Vous avez eu bon coeur de ne pas laisser choir cette animal seul dans la ville.. Vous ne pouviez point prévoir..

Elle lui sourit tentant de le rassurer, et passa doucement sa main dans les cheveux de son époux.. Nous vous souciez donc pas du chapeau.. Ce n'est qu'un chapeau n'est ce pas?

Elle y tenait énormément à son chapeau, c'était celui de feue sa mère mais elle ne voulait pas que cela mine son époux. Hors de question que ce fichu mulet face plus de dégât qu'il n'en avait déjà fait.. Elle lui sourit à nouveau, et lui déposa un baiser sur ses lèvres, puis se tourna vers le tas de chiffon huileux..

Bin reste plus qu'a finir de nettoyer .. Et il n'y paraitra plus rien .. J'ne voudrais pas que mon fossile de tuteur glisse et se casse une patte..

Elle se baissa à nouveau et continua d'essuyer jusqu'à ce que le liquide disparaisse. Il fallait maintenant que le gras fasse de même. Elle se redressa doucement, alla allumer l'âtre puis remplie la marmite d'eau. Elle attendit que l'eau fume l'air pensive.. Son chapeau, son pauvre chapeau mort dans la bouche d'un âne mal éduqué.

L'eau fut chaude assez rapidement, le savon en main, il était temps de frotter puis rincer.. Quelle journée, un p'tit tour en taverne pour savourer une chopine ou deux après cela ne lui ferais pas de mal!
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Chankel

Il n'était pas sûr d'avoir entendu toquer. Il écouta attentivement, encore et encore. Rien. Pas un bruit. Il finit par se lever quand même, frissonnant dans la fraicheur de la nuit. Il ouvrit la porte et regarda de l'autre côté. Rien. Pas un chat, pas un bruit. Il haussa les épaules, pensant s'être trompé, et refermait la porte quand son regard tomba, sans se faire mal heureusement, sur une tache blanche par terre.

Il se pencha pour voir ce que c'était. Un morceau de parchemin apparemment. Il le prit et essaya de le déchiffrer. Mais dans la pénombre, ce n'était pas facile. Il s'approcha donc de la bougie et fit un autre essai. Il le tourna et fit une moue dubitative. Un message codé ? Il n'en avait pas eu depuis la guerre. Et il ne connaissait pas ce code. Un chiffre 1, un M minuscule, une apostrophe, des zigzags, et une chèvre. Gaius ! Bah oui, Gaius. Qui d'autre ? Il n'y avait que Chankel et lui dans cette maison depuis la fuite de son épouse... Et après la chèvre, "meuuuuh". Ah non, ce devait être plutôt une vache qui meuglait... Un rébus alors... Voyons ça.... Un m'zigzag vache... Non, ça ne donnait rien. Un zigzag meuuuuh ? Non plus.

Il se tritura encore l'esprit un moment avant d'abandonner. Il eut un instant l'envie d'aller demander à Gaius ce que cela signifiait mais, arrivé devant sa porte, il entendit un tel concert de ronflements qu'il y renonça et retourna dans son lit, au chaud. Il ne voyait pas ce qu'il voulait lui dire. La réponse à sa question sans doute... Oui, c'était ça, il avait du promettre à sa farouche de ne rien dire... Et, tentant de ménager la chèvre (encore une chèvre, décidément) et le chou, avait trouvé cette solution...

Il sourit, le breton. Il l'aimait bien, le Gaius, et avait sans doute été injuste avec lui ce soir. Il s'excuserait le lendemain. En attendant, il avait une énigme à déchiffrer. Mais cela aussi serait pour le lendemain : la nuit portant conseil, il trouverait peut-être la solution d'ici là... C'est sourire aux lèvres qu'il s'endormit, sa farouche en tête, marchant en zigzag, trop bu peut-être, accompagnée d'une chèvre et d'une vache beuglante, le chiffre un et la lettre m tournant autour d'eux...
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--Gaius

La nuit avait suivi son cours, au chant du coq le fossile ouvrit un œil puis le second. Pour une fois il n'avait pas le front douloureux, faut dire que la veille il avait évité de croiser le pichet. Il resta un instant la tête enfoncée dans son coussin de plumes, pensant à la veille.

Il se demandait si le Chankel avait compris son rébus. Avait-il trouvé le petit bout de parchemin au moins? Il l'espérait! Imaginant qu'il l'ait trouvé, il pensa que pour lui ça lui semblait évident mais p'être pas pour le Breton. Gaius était aussi bon dessinateur que ce qu'il était chanteur, c'est pour dire que l'évidence risquait de ne pas sauter aux yeux de l'époux de sa mule.

Il pensa un instant à Morgana sur les chemins, qui serait sans doute bientôt de retour si on en croyait sa dernière missive. Il s'interrogeait sur la façon qu'il aurait de l'accueillir. Directement le livre des vertus? Il fit la moue en imaginant l'accueil de l'époux, espérant qu'il ne soit pas fâché comme il l'avait été la veille avec le fossile. Au pire le vieux apprendrait à sa pupille à faire des rébus!

Il ne put s'empêcher de pouffer seul dans sa couche à cette pensée. Il finit par se lever, décidé à préparer le petit déjeuner, histoire d'adoucir un peu plus le Breton fâché au cas ou il n'est pas trouvé son rébus ou qu'il ne l'ait pas déchiffré.

Toilette faite, braies enfilées, il se dirigea vers la cuisine. Il exécuta les préparatifs, pensif encore, puis vérifia que rien ne manquait. Lait, miche de pain, confiture, miel, tout semblait en place. Il se fit une tartine et sortit dans la foulée s'occuper des bestiaux, histoire de pas être dans les pattes du Breton au réveil. On ne sait jamais!!

Très vite il se retrouva dans la cour, Rature était encore la tête planté dans sa meule de foin. Allez comprendre vous qu'un bouc passe sa vie dans une meule. Il secoua la tête doucement se disant rien à faire pour lui puis laissant son regard se poser sur la grille du domaine, il soupira. Il languissait de voir sa p'tiote rentrer, espérant la trouver au moins entière.

Il alla à la grange voir Elvice et Margarine, s'assit non loin d'eux puis leur lança en finissant sa tartine.. A vous aussi elle manque heiin? C'est qu'elle en prend de la place la mule.. Enfin là.. Elle est vide sa place.. Il soupira longuement. Le Breton fâché, sa farouche absente, il se sentait bien seul le vieux ce matin là. La journée risquait de lui sembler une éternité..

Chankel

Ça avait été une drôle de nuit, peuplée de chèvres, de vaches, de chiffres un, de lettres m, de Morgana, le tout dansant des farandoles au milieu de zigzags... Ce n'est donc pas en pleine forme qu'il se réveilla ce matin, le breton. Une autre morne journée qui se présentait à lui. Quand il sortit de son lit, son regard accrocha à nouveau le parchemin posé sur sa table de chevet. Il essaye de le comprendre une fois encore, maintenant que le jour était là et l'esprit reposé. Enfin... aurait du être reposé car là, manque de sommeil peut-être, il ne trouvait toujours pas ce que le vieillard voulait lui faire comprendre. Sans doute serait-il réveillé là !

Il fit une toilette rapide, puis se vêtit avant de sortir de sa chambre, direction la cuisine. Il resta un instant sur le seuil, un peu ébahi par ce qu'il y voyait. Tout était prêt déjà : lait, pain, confiture, miel... Ne manquait que le vieux ! Il avait filé déjà, se dit-il. Il ne put s'empêcher de sourire. Il allait falloir qu'il trouve par lui-même, le breton ! Et bon sang il avait essayé déjà. Sans succès...

Il petit-déjeuna rapidement, mais suffisamment pour n'avoir pas faim avant midi. Quand il eut terminé, il jeta une fois encore un œil sur le petit parchemin, sans réussir à le déchiffrer. Il haussa les épaules, et le fourra dans l'une de ses poches. Advienne que pourra, se dit-il, en rangeant la cuisine. Il prit de quoi manger ce midi, et passa par l'écurie saluer Oracle. C'était toujours un bon moment qu'il passait avec son cheval. Il pouvait tout lui dire sans jamais être contredit : Oracle était toujours d'accord avec lui ! Il lui laissa eau et avoine avant de partir pour son moulin. Une autre journée venait de commencer !
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--Gaius

La journée avait suivi son cours, il s'était occupé des bestiaux du domaine, puis du potager . Même en étant plongé dans ses multiples corvées il n'avait eu cesse de penser à sa p'tiote, à sa quête qui avait tourné de façon tragique puis au Breton qu'il aimait bien mais qui était fâché. Il soupira longuement en posant son séant sur une des chaises de la cuisine.

Il commençait à fatiguer le fossile, son vieux corps le faisait souffrir un peu plus au fil des mois. Son regard perdu dans ses pensées il voyageait dans ses souvenirs..

Il revoyait Morgana grimper dans les arbres, apprendre à siffler, puis les séances de lecture du livre des vertus. Il se mit à sourire. Il savait bien qu'elle détestait ça, c'était pire qu'une torture pour elle. Il avait bien remarqué que les pages s'envolaient au fil des jours. Il était pas fou le vieux. Mais ça le faisait sourire, même rire quand il avait vu la tête de sa pupille lorsque son frère lui en offrit un, pour son mariage .

Elle avait bien grandit sa p'tiote. Elle était devenu une femme enfin presque par moment il en doutait quand même un peu. Il en était plutôt fier même.

Assis dans la cuisine il pensait encore, attendant peut-être que Chankel, rentre. Elle lui manquait sa farouche, même son caractère de mule lui manquait. Il soupira doucement les yeux tournés vers l'âtre, le regard perdue dans ses pensées..

Chankel

Une autre journée qui se finissait. Il ne s'était arrêté que pour manger un peu de pain à midi. Sa production de farine de la journée vendue, il rentra à nouveau à sa demeure. Sa demeure probablement toujours sans âme, Morgana étant il ne savait où avec sa chèvre...

Après un petit tour à l'écurie, il entra dans la cuisine. Gaius s'y trouvait, pensif, tourné vers l'âtre. Il s'approcha de lui doucement et posa la main sur son épaule.

Noz vat Gaius. Je voulais vous demander de m'excuser pour hier soir. J'ai été injuste...

Il s'assit à côté du vieillard. Il avait l'air fatigué, et il se doutait bien que ces jours à s'occuper du domaine en l'absence de sa pupille n'étaient pas étranger à son état physique.

Elle sera bientôt de retour, Gaius ! Ca va nous faire drôle, pas vrai ?

Il se leva et commença à préparer leur repas. Un peu de jambon, quelques crudités en salade. Cela lui conviendrait fort bien. Il espérait qu'il en serait de même pour Gaius. Pendant les préparatifs, il lança un

J'ai trouvé un étrange parchemin dans la chambre cette nuit, Gaius... Vous ne sauriez pas ce qu'il peut signifier ?

Il s'essuya les mains et sortit le morceau de sa poche et le posa devant le vieillard.

Tenez, regardez-moi ça... Vous qui êtes érudit... vous comprendrez peut-être mieux que moi ?

Il regarda un instant le vieux tenter de cacher son trouble, puis se détourna en souriant, reprit son travail, l'écoutant marmonner. Quand il eut fini, il mit la table, posa les plats sur la table et s'assit.

Servez-vous, Gaius ! J'espère que cela vous plaira... J'ai pas eu le temps de chercher grand chose ! Bon appétit !

Une fois le vieux servi, il piocha à son tour dans les salades, prit un bon morceau de jambon et mangea avec un appétit relatif, jetant de temps à autre un regard sur le vieux, au cas où il aurait envie de se confier...
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--Gaius

Il sursauta en sentant une main sur son épaule, et tourna la tête rapidement. Il souffla en voyant le visage du Breton.. Fiouuu tu m'as fait peur! lança-t-il en tentant de reprendre contenance. Il le regarda s'assoir près de lui en s'excusant d'avoir été injuste la veille. Il haussa doucement les épaules en lâcha un.. C'est pas grave p'tiot j'peux bien te comprendre. Pas facile pour toi non plus tout ça. Il lui sourit doucement, rassuré de savoir que le Breton ne lui en voulait pas.

Il n'avait pas tord le Breton, ça lui ferait p'être bizarre de la retrouver, mais ça le rassurerait avant tout. Il sourit en coin .

Mmmh j'pense surtout que c'est à la mule que ça va faire drôle. J'suis pas sûr qu'elle la mène très large .

Il l'imaginait sans mal en train de balbutier, ne sachant pas leur réaction. Il suivait le Breton du regard, qui s'activait à leur cuisiner de quoi se caler la panse. Soudain le Breton lui parla du bout de parchemin. Il pensa de suite à son rébus. Il toussota le saisissant. Il fit mine de ne pas le reconnaitre. Il savait bien que Chankel connaissait la provenance, mais sa pupille lui avait demandé à travers sa missive de le préparer sans lui dire.

Il fit la moue, puis lança... Un m'mer meuuuh? euuh un m'vague meuuh? mmmh nan un eau meuuh? Il toussota à nouveau n'osant pas croiser le regard du breton. Bah oui il voulait l'aider sans trop en dire. Il avait avalé le "m' " délibérément. Au Breton de faire la suite et la farouche avait qu'à bien se tenir après tout. Il n'en dit pas plus.

Il attrapa le plat, se servit un petite potion et la picora.

Merci mon p'tiot, pour le repas..

Il soupira doucement puis ajouta. J'espère qu'elle sera là bientôt ; cette attente commence à me peser lourdement. Corne de bouc! Se rend-t-elle compte de ce qu'elle nous inflige? Pff..

Il se leva et débarrassa son écuelle et ses couverts. Il se rassit un instant pour ne pas le laisser finir de manger seul. Une fois la conversation terminée, il salua Chankel puis alla retrouver sa couche. Fatigué le Gaius, fatigué. Une bonne nuit de sommeil ne ferait pas de mal à ses vieux os.

Chankel

Il rigola au soi-disant tentatives de Gaius. Il ne semblait pas plus doué que lui pour trouver ce code. Mais le breton savait bien qu'il connaissait parfaitement la réponse. Et ne pouvait la lui donner. Il avait déjà fait un grand pas en lui donnant ces indices. Malheureusement, lui ne savait pas les utiliser correctement...

Il avait dit mer toutefois pour les zigzags... Des vagues ? Un m'mer meuh.... ? Un m'mer vache ? Non décidément, il ne trouvait pas.... Un peu découragé à nouveau, il rangea ses affaires et se dirigea vers sa chambre. Il y réfléchit encore à ce rébus.... Si c'était une mer.... il y avait de l'eau... Un m'eau vache ? Un mot vache ? Moui, ça il risquait d'en avoir quand il reverrait sa brunette. Enfin, pas de suite quand il la reverrait, mais une fois les émotions passées, ce serait possible !

Il se déshabilla puis se glissa entre ses draps, pensant toujours à cette énigme. Énigme dont il pensait qu'il connaîtrait bientôt le sens. Elle le travailla encore un peu, puis il finit par s'endormir, Morgana, la vache, la chèvre se promenant au bord de la mer, une lettre m et un chiffre un leur tournoyant autour....
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Morgana13

[La grille.. la maison.. Chez nous..]

Toute la nuit la charrette avait roulé, c'est à l'aube, avant le chant du coq que les grilles ouvertes du domaine s'élevèrent devant elle. La farouche s'arrêta un instant, devant, pensive, presque effrayée.

Elle se demandait comment ils allaient réagir bien consciente que les deux hommes de sa vie avaient largement des raisons de lui en vouloir. Les minutes s'égrainaient doucement sans qu'elle n'ose avancer plus. Le chant du coq la sortit de ses pensées.

Elle se rendait compte qu'elle ne pourrait de toute façon, pas échapper à leur courroux. La brunette regarda l'arrière de la charrette, esquissa un sourire et fit claquer en douceur les lanières de cuir sur la croupe du canasson tracteur. Son coeur battait plus fort à chaque pas de l'animal.

Cette fois elle y était, là juste devant leur demeure. Gaius et Chankel étaient sans doute encore endormis. Elle releva ses jupons, pour éviter la chute et descendit de l'attelage. Le chant du coq résonna à cet instant..

[Quand le coeur joue du tambourin..]

La farouche épousseta sa robe, sans quitter la maison du regard. Elle cherchait sans doute signe de vie ou de réveil.. Ses mains devenaient moite, les battements de son coeur accéléraient encore. Elle savait que bientôt elle serait face à eux. Elle se demandait ce qu'elle allait leur dire. Elle aurait presque fuit à nouveau tant elle se sentait honteuse d'avoir filé sans un mot douze jours plus tôt..

Soudain , elle aperçut la lueur d'une bougie se promenant au fil des carreaux de la maison. Ses jambes se mirent à trembloter. Peut-être Gaius? ou son époux? Elle n'avança pas et resta là comme figée par la peur.. Son esprit fourmillait de question, de crainte mais aussi de joie. La joie de retrouver les siens, son époux, son vieux et sans doute plus tard son fillot préféré ainsi que ses amis..

Elle se demandait aussi quelle serait la réaction de son époux en soulevant les peaux. Gaius l'avait-il préparait comme elle lui avait demandé dans sa dernière missive? Elle savait, la farouche, que bientôt elle serait fixée.. La porte de la maison semblait s'ouvrir, elle retint sa respiration..
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--Gaius

Il s'activait en cuisine, se demandant toujours comment préparer le Breton à ça. Il avait bien entendu ses mots mais avait fait la sourde oreille jusqu'à la cuisine. Il aimait bien être en cuisine le vieux, ça lui rappelait son enfance déjà plus que lointaine quand il aidait feue sa mère. Il allait faire une recette qu'il avait apprise avec elle en chantant. Il prépara tout pour faire des œufs à la broche et se mit à chanter comme il le faisait petit sans penser à sa voix de casserole..

PoUUr fAIIrEE roOOstIIIr DeS OeUUfz Enn lA brOOcheuuuH farciIIIIs, faicteuuuuh DeeeS pETiiiTs pEEErtuUUUis Auuu BouuT dEEss oeufZZZ Ett mEttéSSS cEE qUUiii EsssT dEdEnSS deHOOors, EEt puUUIIis pReNNnés sAAugeUUH, maRRRjolAAyne, pouUUlieUUul, meEEnteUUH eTT tOOOutes auUUltreUUH boOOnnEEs hEErbeEEUH..

Il respira puis reprit..

eTT lEEs haAAAchHés biIIIIen meEEEEnu, Et leEEEs faiIIIcteUUUH friIIreUUh O beEEurreUUh, et lEEs oeUUufz, eT leS mEEttés suUUr ung ays eEEEt haAAAchés biiiiien meeeenu, et y mectés giiingembreUUH, dU saAAffran et du suUcreUH paAArny, et puUUis mEctés laAa faaarceuuH dedeEEEns les cOOOoqueuuh des oeUUufz,..

Il respira sans cesser de préparer puis reprit à nouveau..

et puIIis preEEEnés peEtiteUUUH broOOOcheEEtteUUH biIIen doOOugés, et mEEttés uneEE doOOuzaiIIneuH de oEEeufz en chascuUUneUUH broOOcheUH, et mEEEttéééés dessuUUUs le grIIIIil à petiIIIt de feuUUUU...

Il chantait à tue tête en faisant sa "tambouille", sans penser que bientôt l'orage s'abattrait sans doute que sur lui vu sa voix. Il sursauta en entendant soudainement Chankel.

Euuh chèvre? ah nan je fais des œufs à la broche! lança-t-il avant de comprendre qu'il ne parlait sans doute pas de cuisine mais du "colis". Il fit la moue en ajoutant Euuh cette chèvre là...Ah .. euuh bah p'être une mule? une poule? une vache? une truie? Il respira un coup puis rajouta en murmurant entre deux toussotements. Tchkeuf...Tchkeuf..ou euuh une enfant..Tchkeuf..Tchkeuf..

Il enchaina en gardant les yeux sur ses oeufs. Z'ont l'air bon heiin? renifle moi ça!! Elle s'rait fière ma mère de voir qu'après toutes ses années j'ai pas oublier!

Il noyait le poisson comme il pouvait le fossile, espérant que la nourriture ferait oublier au Breton de poser d'autres questions. Il mit la table, puis sortit les œufs de l'âtre avant de s'installer. Aller mon p'tiot, mangeons tant qu'c'est chaud puis au lit!

Chankel

Mouais.... Il savait quelque chose, le vieux, et ne voulait pas le dire. Il noyait le poisson, il toussait, changeait de sujet.... Il avait chanté, même. Faux bien sûr, mais chanté quand même, avant de se faire interrompre par sa question. Et à tue-tête ! Il savait quelque chose. Quelque chose de plutôt agréable même.

Et lui qui croyait qu'une certaine complicité s'était installée entre eux, voilà tout qui s'écroulait une fois encore. Gaius étant sans doute encore bien plus têtu que sa pupille, il savait bien, le breton, que ce n'était pas la peine d'insister. Morgana devait bien tenir ça de quelqu'un. Et ce quelqu'un était juste à côté de lui ! Il regarda Gaius un instant, pas convaincu, mais alors pas convaincu du tout, puis s'assit à table en face de lui.Cette histoire de chèvre ne lui disait rien qui vaille. Mais alors rien du tout...

Mouais, admettons.... A Dieu vat de toute façon...

Il mangea, sans beaucoup d'appétit bien que la cuisine du vieux soit succulente, et sans rien dire. Une fois les deux assiettes et le plat vides, il se leva, débarrassa le tout et se mit rapidement à la vaisselle, puis la rangea.

Bonne nuit Gaius.

Et le breton de saluer le vieillard avant de prendre le chemin de sa chambre, fâché. Il sait quelque chose qu'il ne veut pas me dire, pensait-il en se préparant pour la nuit. Il en était sûr ! Bah... un jour, il saurait ! Et il lui rendrait le chien de sa chienne. Ils étaient vraiment faits pour s'entendre, Morgana et le vieux. Il en était à se demande si Gaius n'était pas en fait son père naturel qu'il finit par se coucher, et c'est en pensant et rêvant de son épouse fantasque qu'il trouva le sommeil. Les retrouvailles approchaient, et elles promettaient d'être explosives !
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--Gaius

[préparer, rien dire.. pas dit, pas écrit..dessiné!]

Il avait dîné dans le silence le plus total. Le regard du vieux observait discrètement le Breton muet comme une carpe. Il soupirait souvent entre deux bouchées sentant une atmosphère pesante. Il aurait pu se noyer dans un pichet mais ne le fit point, pas l'envie.

Il finit son assiette en silence, regarda le Breton débarrasser et s'en aller fâché. Il était pas fou le fossile, il avait bien senti que le Breton semblait lui en vouloir. Seul dans la cuisine il resta assis un moment.

Peut-être que le Breton lui en voulait de ne pas dire franchement. Ils avaient établi une certaine complicité depuis la fuite de la mule, Gaius aimait bien ça d'ailleurs. Il se mit à pester après Morgana..

V'la heiin la mule, t'me dis de le préparer, de pas lui dire et le voila fâché.. Comment j'peux l'préparer moi en me taisant! Pff..Corne de bouc t'vas voir toi quand tu va rentrer..

Il se leva et prit la direction de sa chambre, ouvrit la porte et se posa sur le lit, pensif.. Comment pouvait-il le préparer sans lui dire mais en lui disant pour pas qu'il se sente trahis. Oui Gaius aimait bien Chankel, et lui laisser penser qu'il l'avait trahi le gênait au plus haut point. Il aimait aussi Morgana, et ne voulait pas aller contre sa demande non plus. Il soupira fortement, n'aimant vraiment pas se retrouver le cul entre deux chaises.

Les minutes s'égrainaient et le sommeil ne venait pas. Il tournait, virait sur sa couche en ronchonnant toujours. Comment s'endormir le cœur lourd? Impossible pour le vieux. Soudain une idée vint. Dire, sans le dire, la était la solution. Il se leva d'un bond, attrapa un vélin. Il en coupa un p'tit bout ou il dessina une sorte de rébus. Il commença par le chiffre "un" suivit de "m' " puis des "vagues" terminant par une vache faisant "meuuuuh" . Il sortit de sa chambre fier de lui, pour se retrouver très vite devant celle de Chankel.

Il hésita un instant puis glissa sous la porte le petit bout de parchemin. Il toqua puis fila plus vite que le vent jusqu'à sa chambre et son lit ou il se coucha de suite genre "je n'ai rien fait".

Il se sentait plus léger le fossile, il n'avait rien dit rien écrit juste dessiné . Il n'aimait pas être fâché avec les gens qu'il aimait. Il n'aimait pas non plus trahir la confiance de ceux qu'il estimait mais dessiné n'est pas dit n'est ce pas? C'est sur cette note que le vieux finit par s'endormir, redoutant tout de même la réaction du jeune Breton. De toute façon c'était fait, il serait fixé après quelques heures nocturnes.

--Gaius

La journée avait suivi son cours, Le fossile avait en tête la dernière missive reçue de sa farouche. Il y avait pensé sans arrêt, cherchant comment préparer le Breton. Elle en avait de bonnes elle, lui refiler à lui une mission qui le dépassait largement. Elle lui en avait déjà fait voir de toutes les couleurs et là c'est le Breton qui allait toucher ça du doigt.

Le vieux devait le préparer, ça l'avait miné tout au long de la journée. Il n'avait aucune idée de comment faire. Quand il rentra, Chankel lui tendit une missive. Il semblait s'inquiéter pour la raison de son épouse. Il parcourut le vélin puis grimaça en lançant..

Ah! T'vois j'avais raison, elle se demande si elle est maudite et si c'est pas elle qui porte la poisse! Pff..J'la connais trop bien la mule!!

Il regarda le Breton l'air pensif et rajouta.

Pour la raison y'a le livre des vertu, ça va la remettre en place pour sûr, sa raison.. Pour le signe euuuh, si ça la ramène jusqu'à nous j'veux bien qu'elle le voit ou l'imagine le signe de la p'tite Bretonne moua..

Gaius ne parla pas de la missive qu'il avait reçue plus tôt. Il se demandait surtout comment faire pour préparer le Breton à réceptionner l'colis.

Et si elle avait croisé un animal, j'sais pas moi un lapin ? Et qu'elle le ramène en pensant que Yoline l'a mis sur son chemin??

Oui bin il avait pas trouvé autre exemple, il faisait de son mieux l'vieux . Il réfléchit un instant puis..

Une chèvre? Ou un bouc? euuh nan j'espère que c'est pas un bouc, l'Rature en vaut dix déjà.. mmmh une mule comme elle?

Il se mit à rire en imaginant Morgana ramasser une mule et lui faire la conversation sur le chemin.. L'heure du repas approchait, il avait décidé de faire de la potée de chou . Il s'éclipsa à la cuisine en riant toujours la même vision en tête .

Il espérait que l'idée qu'elle ramène un animal fasse son chemin dans l'esprit du Breton.

Chankel

Une nuit encore à dormir seul. La dernière, mais il ne le savait pas encore. Peuplée de rêves étranges, une fois encore. C'était le petit matin quand il se réveilla. Trop tôt en principe pour se lever. Mais là, il n'arriverait sans doute plus à dormir vu tout ce qui passait dans sa tête. Alors, autant faire avancer son travail !

Il se leva, fit rapidement sa toilette et s'habilla dans la fraicheur du petit matin. Gaius ronflait encore dans sa chambre et le jour se levait à peine quand le breton pénétra dans la cuisine. Il se coupa un large morceau de pain qu'il tartina de confiture. Un bol de lait qu'il avala en même temps qu'il engloutissait la tartine fut son petit-déjeuner. Quand il eut fini, il débarrassa la table de son bol, y laissant les aliments pour Gaius qui sans doute aurait faim aussi. Il prit un pain qu'il jeta dans sa besace avec une gourde, prit son manteau et sortit dans la lueur de l'aube.

Alors qu'il s'étirait sur le pas de la porte son regard accrocha une silhouette qu'il connaissait bien, se tenant près d'une charrette. Depuis quand était-elle là ? Il ne saurait le dire. Mais c'était elle. Il resta là un instant, interdit, ne sachant que faire, que dire devant son comportement. Puis, n'y tenant plus, il courut vers elle et la prit dans ses bras sans lui laisser d'autre choix. Il la serra fort contre lui, ravi de la voir apparemment intacte, de sentir à nouveau son corps contre le sien, ravi qu'elle soit de retour. Il couvrit son visage de baisers, murmurant des Enfin, vous êtes de retour... des Je vous aime tant... ou encore des Mais qu'est-ce qui vous a pris ???

Il ne pouvait lui faire de reproches maintenant. Plus tard peut-être, mais pour l'instant, seule comptait sa présence tout contre lui, saine et sauve.

Allez venez, rentrons à la maison ! J'en connais un qui va être content. Vous devez avoir faim, non ?

Il prit sa main dans la sienne, tira la charrette près de la porte de la demeure où il la laissa, et fit entrer son épouse chez lui. Chez elle !
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Chankel

Il fronça les sourcils, le breton.... Voilà que le Gaius aussi commençait à dérailler...

Mais... Gaius... Pourquoi Yoline mettrait-elle une chèvre sur le chemin de Morgana ? Et... Comment aurait-elle fait ? Je n'ai jamais entendu parler de ce genre de choses moi. Des morts qui mettent des animaux dans les charriots des vivants ? Allons donc Gaius.... Z'avez aussi abusé de la dive bouteille durant cette journée ?

Il allait falloir le surveiller de plus près, le vieux, histoire qu'il ne devienne pas alcoolique. Se saouler une fois de temps en temps pour oublier était une chose. Être dans cet état régulièrement en était une autre ! Ceci dit, sur le livre des vertus il avait raison. Morgana adorerait sans doute le relire. Et de sourire à cette évocation de sa mule devant le bel ouvrage offert par feu son frère.

Un truc quand même le travailla une fois le vieux partit en cuisine... Il marchait droit... Il ne sentait pas l'alcool... Essayait-il de lui faire passer un message ? En savait-il plus qu'il n'en disait ? Il se dirigea vers la cuisine, ouvrit la porte et...

Gaius ? C'est quoi cette histoire de chèvre ?
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--Gaius

Une journée de plus dans ses vieilles jambes, il lui fallait bien ça pour ne point penser de trop à sa p'tiote plus tête de mule qu'un baudet. Il passa la porte de la maison et aperçut le grand gaillard de breton assis, l'air décomposé. Le sang du fossile se glaça . Il n'eut pas le temps de s'affoler que Chankel lui annonçait la triste nouvelle en lui tendant la missive.

Il l'attrapa en toute hâte et la lut devenant livide à son tour..

Corne de bouc!! C'est pas possible!! Lança-t-il en laissant tomber son séant sur la première chaise rencontrée.

Il imagina sa farouche sous ses airs solides mais si sensible dans le fond puis regarda Chankel.

Morgana.. elle.. Elle va s'croire maudite .. Capable d'penser qu'elle porte malheur à ceux qui l'entourent.. Pfffff... Il soupira tristement, se souvenant que deux jours plus tôt la jeune bretonne avait pris la peine de le rassurer en lui envoyant missive. Il n'avait même pas pris le temps de lui répondre loin de penser que le malheur frapperait entre temps. Il soupira à nouveau..

Elle rentre.. Mais dans quel état va-t-elle arriver? Seule sur les routes en plus.. Il s'inquiétait le vieux. Sa brunette devait en avoir lourd sur le cœur. Fichue quête pensait-il en zieutant le Breton.. Il soupira encore en touchant par automatisme ses cheveux en bataille .

Pauvre p'tite bretonne.. Corne de bouc !! Je savais que cette quête tournerait mal. Tout ça pour une chimère!!

Dans le fond, connaissant bien Morgana, il savait qu'elle n'avait pas du demander à être accompagnée. Il savait aussi que la jeune femme allait quitter St Lizier définitivement, mais ce n'était sans doute pas prévu que ce soit pour aller dans une fosse commune. Il imagina Morgana seule assistant à ce triste spectacle.

Il se redressa, tapota l'épaule du breton..

J'vais me coucher mon p'tiot, au moins en dormant y'aura plus d'mauvaise nouvelle.. Tu devrais p'être écrire à notre mule.. enfin tu dois savoir mieux que moi..J'saurais pas quoi lui dire.. fiouuu... tiens j'vais prendre un pichet de nuit moua..

Il fit demi tour, alla à la cuisine et remplit le pichet de nectar , il le siffla net puis le re remplit mine de rien. Boire pour oublier , voila ce qu'il allait faire dans l'immédiat..

Il repassa près de Chankel, pichet en main et alla vers sa chambre . Il ne risquait pas d'oublier l'inquiétude qui le rongeait. Passées les effusions de la revoir entière, il lui en réserverait sans doute une bonne, histoire de lui passer l'envie de réitérer.. La nuit lui porterait conseil, et le vin l'aiderait à dormir..

Morgana13

[Un p'tit colis de 6 ans et demi...]

De retour de taverne, la brunette n'avait pas les mains libre, mais la tête plus légère après cette journée difficile.. La petite Aelis dormait paisiblement dans ses bras. La brunette avait hérité de la ptiote pour la nuit, faut avouer que ce n'était pas pour lui déplaire à la farouche. Elle aimait les enfants, mais ne pouvait point en avoir sans que le trés haut lui accorde un miracle.

Elle était passait voir Bertha pour l'avertir, lui signifiant que la petite avait demandé de dormir chez elle pour cette nuit, et que Marsou épuisé avait acquiescé à la condition d'avertir la nourrice. Chose que Morgana venait de faire puis elle avait filer toujours la p'tite au bras jusqu'au domaine. C'est qu'elle pesait son poids la princesse!

Elle avait pousser la porte sans bruit, puis refermé .. Elle c'était dirigée vers la chambre attenante à la sienne, entendant au passage la chanson nasale de son époux.. Quelques minutes plus tard Aelis était installée, recroquevillée tenant contre elle Ticot et sa compagne . Morgana resta un instant près d'elle à lui caresser doucement les cheveux puis avait posé un baiser sur son front avant d'aller ouvrir comme promis la porte qui donnait sur sa chambre.

La brunette alla rejoindre son époux tout en pensant à Aelis qui dormait tout près.. Elle avait prévu quelques chose toutes les deux pour le lendemain...

[Chose promise, chose du! ]

La nuit avait suivit son cours, le chant du coq résonnait déjà.. Elle c'était levé au aurore, avait filé à son fournil et fait sa fournée journalière. Un petit passage à la mairie et la voila de retour, avec des miches chaudes et croustillante. Elle s'affaira à la cuisine pour que tout soit prêt au réveil de la p'tiote.

Elle scrutait du regard la grande table. Confiture, miel, jus de fruit, lait frais et bon pain.. Tout y était!

Elle avait en tête la demande d'Aelis faites la veille. Elle avait promis de l'aider dans sa tache. La brunette était ravie de pouvoir partager avec la petite fille un moment qui serait sans doute fort plaisant. Morgana rêvait secrètement d'un jour avoir une petite fille, même si ce n'était qu'un rêve. Elle allait profité de chaque moment de complicité passé avec Aelis espérant que la petite s'amuse au passage.

Elle s'activa et alla installer sur la table du jardin, sous le sole pleureur, ce dont elle aurai besoin. Elle vérifiait du regard parlant a voix basse..

Une écuelle, le pot de farine, le pot de sel, une cuillère et ça... et ça..et ça...tout y est.. mmmh..Ah nan l'eau et pour la décoration..

Elle sourit et retourne à la cuisine, s'installe à la table et se sert un bon thé attendant le réveil de la maisonnée ...
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Chankel

Il était vrai que cela sentait bon, et l'appétit commençait à se faire impératif chez le breton. Il avait un bon coup de fourchette et n'avait pas trop mangé en cette journée. Pas du tout même ! Et ces bonnes odeurs réveillaient son estomac gourmand. Il prit le couteau et commença à couper le lard. Pensif... Quand il était parti, elle ne s'était pas ou mal nourrie pendant.... longtemps. Mais inutile d'inquiéter le vieux.

Elle a du emmener du pain, Gaius. Et des écus sans doute. Elle se nourrira correctement je pense. Il marmona pour lui-même Si les brigands la laissent faire. Elle a une quête à mener et fera tout pour arriver à son terme !

Une fois le lard coupé, il le rajouta dans la poêle, se régalant des odeurs dégagées.

Elle vous répondra, Gaius. Elle m'a répondu à moi ! Je suis sûr qu'elle le fera aussi pour vous ! Elle ne veut pas couper les ponts. Juste chercher sa damnée sorcière pour avoir un fichu héritier !

Oui, il avait faim, le breton. Son ventre grondait d'impatience quand il tendit son assiette au vieillard. Il la reprit une fois généreusement remplie et la reposa devant lui avant de s'y servir allègrement.

Bon appétit Gaiuche dit-il un peu impoliment, mais en souriant, la bouche pleine. C'est que le "mon p'tiot" spontané de Gaius lui faisait chaud au moral !
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--Gaius

Alors que Chankel mangeait avec gourmandise, le vieux lui se sifflait le pichet mine de rien. Il commençait à avoir un sourire peu naturel, il regardait son assiette encore pleine . Il avait pas faim le fossile, par contre il semblait avoir soif. Il continuait de regarder le breton, ça lui faisait plaisir de le voir manger. Il échapperait donc à la grève de la faim c'était déjà ça!

Il se servit un énième godet, jeta au passage un œil dans le fond du pichet qui risquait de réclamer bientôt un second remplissage. Soudain un volatile se posa sur le rebord de la fenêtre de la cuisine. Gaius bondit en l'apercevant et se dressa un peu trop rapidement. Il se retrouva assis à nouveau sans trop comprendre..

Euuh j'étais pas d'bout là?? dit-il en se grattant la tête. Il se ravisa en pensant que p'être le volatile aurait un message. Il se releva et alla vers la fenêtre, un peu bancal.

Viens là mon tout beau dit-il en attrapant doucement le pigeon. Il observa la patte et sourit grand en voyant l'ptit rouleau..

C'est p'être elle heiin?!! Heiin chank c'est elle nan??

Il libéra la bestiole referma la fenêtre et alla s'affaler sur sa chaise. Il mit un certain temps à dérouler la missive, trop pressé et moins précis à cause des vapeurs de vin. Il posa son regard vaseux sur la missive et la parcourut..

Citation:

Cher Gaius

Je sais bien que tu dois être très en colère après moi, je le sens bien dans tes mots mais il fallait que je parte. Tant de chose ont changé, je ne sais pas si c'est l'arrêt de la mairie qui me laisse trop de temps pour penser mais soudain j'ai pris en plein visage que p'être je n'étais qu'une moitié de femme.

Un enfant pourrait remplir la maison, notre vie.. Si tu avais vu le visage éclairé de Chankel quand Aelis est venu chez nous, puis son visage éteint lorsque Marsou a demandé si on en faisait un ..

Je sais bien qu'il rigolait mon fillot mais sur le coup je lui en ai voulu.. Comment lui qui sait, a pu charrier sur ce sujet si délicat pour moi.. Je le trouve si différent Gaius. Il m'a écrit deux missives, je ne lui ai pas encore répondu.

Comme t'a dit sans doute mon époux je suis partie pour trouver une vieille femme dont on m'a parlé. P'être pourra-t-elle m'aider?? Qui tente rien n'a rien n'est-ce pas Gaius??

Prends soin de Chankel, je sais que je lui fais du mal en étant partie de la sorte. Il ne mérite pas ce que je lui inflige mais p'être qu'un jour il comprendra que je le fais un peu pour lui. Tous les hommes rêvent d'un héritier et moi je ne puis lui offrir comme toute femme le fait normalement..

Je vais bien Gaius, pas eu de soucis jusque là... J'espère que ça durera ainsi.

Je t'embrasse tendrement

En colère... évidement que j'suis en colère , elle dit pas ou elle est, ni ou elle va!! Corne de bouc!!

Il tendit la missive à Chankel puis se servit un nouveau godet en ronchonnant.. Plus têtue qu'une mule..j'te le dis moi.. et muette comme une carpe..pff.. caractère de cochon têtue... humpf..

Il but le godet cul sec et termina le pichet . Quand elle r'vient on l'attache, un boulet à la jambe , qu'plus jamais elle bouge.. J'vais lui faire réciter l'livre moi..j'vais lui apprendre si une dame part comme ça, seule sur les ch'min, sans son époux..

Il était inquiet le vieux, elle avait l'air décidée à continuer, sa pupille. Il soupira en regardant Chankel, attendant de savoir ce qu'il en penserait.

Chankel

Oui, il mangeait avec appétit, le breton, sans même remarquer que l'état de Gaius approchait de l'éthylisme. Peut-être qu'après tout il n'était pas si inquiet que ça ? En colère c'était certain ! Mais sans doute qu'inconsciemment il faisait confiance aux capacités de sa brunette.

C'est quand le pigeon arriva qu'il remarqua l'état de Gaius, incapable de se lever. Il laissa assiette et couverts pour s'approcha de lui afin de l'aider. Mais il avait réussi à prendre l'oiseau dans ses mains pour commencer à dérouler le rouleau. C'était forcément elle, oui. A moins que ce ne soit une mauvaise nouvelle qui arrivait. Mais ça, il ne voulait pas en entendre parler.

Il essaya de lire par-dessus l'épaule du vieillard et aperçut la signature. Soulagé, il cessa son indiscrétion et retourna s'assoir. Elle était toujours en vie et en état d'écrire. Cela allait donc plutôt bien ! Il retourna s'assoir et le regarda. Hum... Apparemment ce n'était point la réponse qu'il espérait, le vieux Gaius !

Il prit la missive quand il la lui tendit, et la parcourut alors qu'il ronchonnait. Eh oui.... Elle ne lui en avait pas dit plus qu'à lui. Aucune indication. Juste cette fichue histoire d'héritier. Elle pensait pour lui là, alors qu'elle n'était pas lui ! Était-ce parce qu'en général les hommes ont envie d'un héritier que lui devait en avoir envie ? Il avait envie d'une femme ! Un héritier, plus tard peut-être.... Mais là il n'avait de toute façon pas grand-chose à lui faire hériter ! Et s'il perdait son épouse, il aurait tout perdu !

Bon ben là Gaius... Va falloir se faire une raison je crois. Elle ne nous dira ni où elle est, ni où elle va, cette tête de mule, de peur que nous n'allions la récupérer. L'attente promet d'être longue ! La possibilité de faire des miracles ne court pas les rues, et je crains que notre brunette ne soit pas près de trouver ce qu'elle cherche. Quand le remarquera-t-elle ? Que fera-t-elle alors ? Revenir vers nous ? Ou partir plus loin vers d'autres chimères ?

Et c'est à nouveau un peu désabusé qu'il reprit ses couverts pour vider mornement son assiette...
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Chankel

C'était la première fois depuis qu'ils vivaient ensemble cette morne attente que Gaius surgissait ainsi dans sa chambre. Il se redressa, regarda vers le vieux sans le reconnaître, se frotta les yeux, et regarda encore, et ne put s'empêcher de pouffer tellement son bonnet de nuit faisait étrange sur sa tête ridée.

Il se redressa et prit la missive, la relut plusieurs fois, l'esprit encore embrumé, avant d'avoir tout compris.

Trugarez Gaius... Il sourit tristement toute de suite après : les "trucs garés" de son épouse lui manquaient cruellement... Bon, nous n'en savons pas beaucoup plus. Juste qu'elles vont toujours bien toutes les deux. Ce qui est important. Confirmation aussi que les quais dont Yoline parlait tantôt sont en bord de mer, et non sur une rivière, puisque embruns maritimes il y a !

Il réfléchit encore un instant.

Gaius, où se trouve donc la mer la plus proche ? Est-ce l'océan ? Ou la Méditerranée ?

Il se leva et se dirigea vers sa besace pour prendre sa carte avant de remarquer qu'il n'était pas habillé. Heureusement que le vieux était un peu perdu dans ses pensées.... Il s'habilla donc rapidement, puis revint avec sa carte et l'étala sur le lit.

Voyons.... L'océan le plus proche serait vers Bayonne ou Mimizan. Hummmmm. Trop loin ça ! Et donc de l'autre côté... Narbonne ? Gaius ! Qu'en dites-vous ? Peuvent-elles être à Narbonne ?

Cela ne changeait rien pour eux... Serait-il raisonnable de partir pour Narbonne sans être sûr qu'elles y soient ? Serait-elle contente de le(s) voir arriver pour l'empêcher de faire ce que bon lui semblait ? Non, sans doute que non. Donc...

Bon, eh bien la vie continue Gaius ! Au boulot ! Qu'au moins elle ne trouve pas le domaine en état de délabrement avancé en rentrant !

Et le breton de plier puis de ranger sa carte avant de se diriger vers la cuisine, endroit rêvé pour bien commencer une journée !
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--Gaius

Il avait suivi Chankel , le vieux aussi était épuisé. Rapidement il s'était dévêtu puis s'était débarbouillé avant de plonger dans les bras de Morphée...

[Quelques jours plus tard]

Plusieurs jours qu'ils n'avaient pas eu de nouvelle, Gaius luttait pour ne pas s'affoler devant le Breton. Ils s'occupaient l'esprit comme ils pouvaient et le fossile évitait les pichets de vinasse.

Ce matin-là le vieux fut réveillé par un bruit de bec sur le carreau. Il bondit hors de son lit, ouvrit la fenêtre et libéra le volatile à toute hâte. Son regard encore endormi parcourut la missive rapidement.

Citation:

Demat Messire Gaïus,

Une fois de plus, je viens vous donner quelques nouvelles de votre pupille. Comme je vous l'indiquais dans ma précédente missive, nous sommes désormais à destination depuis plusieurs jours. Voilà 7 jours que nous sommes parties et 2 que nous passons dans cette ville, tentant de glaner ici et là quelques renseignements. Hélas, je crains qu'il ne faille se faire une raison. Je m'emploie à le faire entendre à Morgana, mais ce n'est pas à vous que je vais apprendre combien elle peut être têtue.

Elle se nourrit chaque jour, peu certes mais régulièrement, j'y veille. Elle se porte bien physiquement mais je ne sais plus que faire pour lui faire retrouver sa hargne et ses sourires.
J'envisage pour cette après-midi une balade sur les quais, qui sait, peut-être les embruns maritimes sauront-ils apporter un peu de sérénité à votre pupille

Je ne manquerai pas de vous tenir informé de sa santé.

Je ne puis, comme vous le savez, vous en dire plus. Croyez bien que je le regrette. Morgana a besoin des siens pour surmonter cette épreuve qui, j'en ai bien peur, risque de se terminer par une cruelle désillusion à laquelle il lui faudra faire face.
Je prie chaque jour Aristote pour qu'elle se décide enfin à prendre le chemin du retour ...Mais le temps ne semble pas encore venu.

Cordialement

Yoline

C'était la jeune Bretonne, elle lui apprenait que sa farouche cherchait toujours la fameuse vieille et ses potions. La présence de la jeune femme rassurait un peu le fossile, mais il aurait préféré qu'elle soit de retour. Les jours défilaient et ils n'en savaient guère plus pour ne pas dire que dans le fond ils ne savaient rien.

Il ouvrit la porte de sa chambre , traversa le couloir, son bonnet de nuit toujours vissé sur la tête et entra. Chankel ronflait encore, faut dire que le jeune Breton faisait un concert nasal par nuit, dur de le louper. Il s'approcha, vélin en main..

Chankel, j'ai reçu des nouvelle de la p'tite Bretonne!! lança-t-il. Notre mule va bien.. Elles semblent être encore dans la même ville puisque vont retourner sur les quais .. Enfin lis tu verras!!

Il agitait la missive sur le nez du Breton, ne lui laissant même pas le temps de sortir de son lit.

Chankel

[Un matin comme les autres en principe... Sauf que...]

Une bonne journée de travail, un petit tour en taverne, Morgana et lui avaient ramené la petite Aelis chez elle, lui la portant sur ses épaules, courant et la secouant pour la faire rire, Morgana courant derrière eux, chatouillant la petite. Peut-être pas très bien de l'exciter ainsi avant de la coucher, mais ils s'étaient bien amusés tous les trois.

Arrivés chez eux, il avait bien vu que Morgana était songeuse. Mais il n'y avait pas attaché plus d'attention que ça. Il avait déjà oublié la remarque de son ami Marsou. Il savait Morgana très concernée par le fait qu'elle ne pourrait avoir d'enfant, qu'elle le regrettait infiniment et détestait en parler avec d'autres, mais lui l'avait accepté depuis longtemps et cela ne le travaillait pas. Passer sa vie "juste" avec Morgana ne lui faisait pas peur, même si en effet, le fait d'avoir eu Aelis à la maison lui avait fait un petit pincement au cœur en voyant ce qu'une vie de famille pourrait être.

Il pensait donc simplement qu'elle regrettait un peu son occupation incessante à la mairie, et se sentait un peu inutile parfois. Il comprenait cela : cela devait être difficile de passer brutalement d'une occupation constamment presque frénétique à une vie plus calme.

Il s'était couché comme d'habitude, harassé par une journée de travail. Son épouse l'avait rejoint et ils s'étaient aimés doucement et tendrement avant qu'il ne plonge dans un profond sommeil.

Quand il se réveilla, le soleil était déjà haut dans le ciel. Morgana n'était plus à côté de lui et sa place était froide déjà. Elle s'était levée il y avait un moment déjà. Pas encore inquiet, car cela arrivait de temps en temps, il se leva pour faire sa toilette et s'habiller. C'est en entrant dans leur pièce à vivre pour aller à la cuisine que son cœur s'arrêta un instant de battre avant de repartir frénétiquement. Une lettre en évidence sur le buffet. D'Elle, forcément... Et que pouvait-elle annoncer d'autre ainsi qu'une terrible nouvelle ?

Il se dirigea rapidement vers le buffet et prit la lettre dans ses mains. il la tourna et la retourna un long moment, se demandant ce qui lui arrivait, ce qu'elle pouvait lui dire. Il finit par l'ouvrir et la lire. Une fois sa lecture terminée, il se laissa tomber sur la chaise la plus proche. Une fois encore il n'avait rien compris et avait sans doute été en-dessous de tout. Il n'avait pas compris la détresse de son épouse la veille, n'avait donc pas pu la rassurer et maintenant la voilà partie ! En colère, oui, il l'était. Mais pas contre elle. Contre lui qui l'avait laissée partir. Sur les routes. En ces temps troublés. Pour aller chercher quoi ? Une chimère. Elle allait tenter de la sorcellerie, en reviendrait peut-être transformée, mais plus elle-même... Être père, oui : sans doute cela serait-il merveilleux. Mais pas au prix de sorcellerie ! Il l'aimait telle qu'elle était. Il l'avait choisie en connaissance de cause. Elle disait que peut-être un miracle pourrait arriver... Et il approuvait. Sans trop y croire. Et maintenant la voilà partie. Essayer de provoquer ce miracle.

Et il restait assis là, sa lettre en main, la regardant encore sans la voir, perdu dans ses mornes pensées. Envie de rien...
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Chankel

Il tiqua, le breton, quand elle le tutoya. Pour la première fois lui semblait-il. Jamais il ne l'avait tutoyée, en signe du profond respect qu'il avait pour elle. Et il pensait que c'était la même chose pour elle. Il la regarda d'abord sans comprendre, puis se dit que c'était sans doute révélateur de quelque chose. Quelque chose qu'elle ne savait peut-être pas lui dire. Il n'était malheureusement pas grand psychologue, mais se disait que peut-être il avait maintenant avec lui la vraie Morgana, avec ses peurs et ses faiblesses, et pas seulement la farouche telle qu'elle aimait se montrer. Il la serra plus fort contre lui et continua à l'écouter.

C'était bien ce qu'elle lui avait écrit, confirmé par Yoline, paix à son âme. Quelle folie... Elle avait toujours été honnête avec lui, et il savait parfaitement ce qu'il en était. Elle l'avait même confié à Mère Églantine avant leur mariage. Ils essaieraient d'avoir des enfants. C'était l'intention qui comptait pour le Très-Haut, et cela n'avait pas été un obstacle pour leur mariage. Et cela n'avait pas été un obstacle pour son amour. Il l'aimait pour la femme qu'elle était, pas pour les enfants qu'elle aurait. Avant d'arriver ici il n'avait d'ailleurs jamais rien eu à laisser à un héritier potentiel... Et puis un enfant, fallait s'en occuper !

Alors, quand son Aimée lui demanda, avec ses mots, si la petite orpheline pouvait rester avec eux, il lui sourit. Il avait déjà compris qu'elle en arriverait là. Il pensait que peut-être c'était un manque chez elle qu'elle avait besoin de combler, qu'elle se sentait diminuée en tant que femme et qu'avoir une enfant de laquelle s'occuper lui permettrait d'oublier cela ? De plus, elle aurait pu plus mal tomber, sa farouche. Céleste lui paraissait vive et intelligente, parfaitement à même de mettre à l'épreuve les velléités de mère de Morgana. Eh bien soit.... Il hocha doucement la tête et lui répondit :

Si cela ne tient qu'à moi, elle peut rester ici mon Amour. Mais.... car il y a un mais... cela doit être fait dans les règles. Je ne doute pas que l'orphelinat sera ravi d'avoir une bouche de moins à nourrir, et je pense qu'il sera plutôt satisfait que cette petite se retrouve ici. Il faudrait toutefois en être sûr, obtenir éventuellement ses actes de naissance et/ou de baptême, afin de pouvoir l'adopter officiellement. C'est bien ce que vous souhaitez, n'est-ce pas ? Si tel est le cas, et si vous êtes bien consciente qu'élever une enfant représente une charge de travail non négligeable, vous avez mon accord !

Il commençait quand même à revenir sur terre maintenant, et à se demander où elle pouvait bien être, cette petite, et où se cachait Gaius.
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Chankel

Alors là, le vieux il était torché ou Chankel ne s'y connaissait pas ! Mais alors torché quelque chose de bien. Même le soir de l'accouchement de Nael il n'était pas aussi rond. Il préférait sont "P'tiot", à son nouveau "l'breton". Mais ceci mis à part, il était assez d'accord, Chankel : un gros boulet avec une chaine, et jamais plus sa brunette ne partirait seule. Il fit un petit sourire en essayant de l'imaginer ainsi enchaînée. Puis chassa cette idée. Non, bien sûr, cela ne serait pas possible. Morgana était ainsi faite, et pour rien au monde il ne voudrait la changer.

Et c'est en écoutant le vieillard philosopher qu'il vida son assiette.

Oui, une chimère... Pffff Morgana, pourquoi donc était-elle partie ainsi, sans même lui parler. Il aurait su trouver les mots pour l'en dissuader, pour la convaincre de rester ici avec lui. Ou au moins de l'accompagner ! Mais bon... Il était trop tard. La tête de mule était partie et bien partie... Et le Tout-Puissant seul savait où elle se trouvait !

Quand Gaius s'étonna que le pichet soit encore vide après avoir fait mine de le servir, il se dit qu'il était temps d'aller le coucher ! Pas qu'il se faisait tard, ses parties de jambes en l'air avec la Jeannette se finissaient bien plus avant dans la nuit, mais il avait sans doute assez bu !

Bah c'est vous qu'avez tout bu je crois, Gaius !

Il débarrassa la table, posant le tout dans l'évier. Il sortirait plus tard chercher de l'eau pour tout nettoyer. Il s'approcha ensuite de Gaius et l'aida à se lever.

Allez Gaius, il est l'heure d'aller vous coucher ! Suivez-moi que je vous montre votre chambre !

Et il le porta plus qu'il ne le guida jusque dans la petite chambre. Il l'y aida à se coucher sur le lit. Il n'allait pas faire sa toilette hein, le breton. Si pour une fois elle n'était pas faite, il n'en mourrait pas, le vieux ! Il dormait déjà à moitié, d'ailleurs. Il lui ôta juste les chausses qu'il déposa loin du lit vue leur odeur, et le recouvrit d'une couverture avant de quitter la chambre et de fermer la porte derrière lui.

Il était à nouveau seul. Il n'avait à nouveau envie de rien. Il sortit au puits pour en ramener de l'eau et nettoya la vaisselle. Puis il se dirigea vers l'écurie afin de s'assurer qu'Oracle se portait bien. Il lui servit sa ration d'eau et d'avoine et le regarda manger alors qu'il lui racontait sa journée. Oracle avait longtemps été son seul bien, cadeau de son amie Bell, fille du futur Duc de Bretagne. Il lui avait toujours été fidèle, avait toujours été là, et l'avait toujours écouté sans le juger. Genre un cheval qui juge les hommes..... Oula, tu vieillis mon Chankel, se dit-il alors qu'il rentrait dans sa demeure.

Sa chambre lui paraissait bien vide. Même s'il se couchait souvent avant son épouse, vu la montagne de travail qu'elle ramenait régulièrement, il savait qu'elle le rejoindrait bientôt. Ce soir il n'en savait plus rien ! Et c'est sur cette pensée morose qu'il se coucha et tenta de trouver le sommeil.

[Le lendemain matin]

Toc toc toc

Toc toc toc

Toc toc toc

C'est un bruit insistant qui le réveilla, le matin venu. Il se frotta les yeux et regarda autour de lui. Il mit un moment avant de trouver ce que c'était. Oui, on toquait à la petite fenêtre. Il se leva rapidement sans prendre le temps de s'habiller et alla l'ouvrir. Le soleil annonçait une autre belle journée alors que le volatile qui se tenait sur le rebord annonçait des nouvelles. Il le prit fébrilement et détacha le petit rouleau qui était fixé à sa patte droite. Il reposa le volatile, déroula le vélin et lut la lettre.

Citation:

Demat Chankel,

Tout d'abord j'espère que mon pigeon vous trouvera en pleine santé bien que je me doute que cela ne doit pas vraiment être le cas.

Je vous avez averti de mon départ prochain, mais les choses se sont un peu précipitées et j'ai donc quitté Saint Lizier quelques jours avant ce que j'avais prévu.

Le soir précédent mon départ, j'ai longuement conversé avec Morgana. Sa profonde tristesse et son désarroi faisaient peine à voir et elle a alors évoqué une quête qu'elle souhaitait entreprendre. Je ne sais si il m'est donné de vous en parler, je pense que votre épouse est la plus à même pour le faire et je m'abstiendrai donc de vous révéler la teneur de cette recherche.
Mais je ne pouvais pas la laisser prendre les chemins seule et même si ma présence à ses côtés ne lui assure qu'une piètre protection, elle n'est pas seule.
Je tenais à vous en faire part afin de vous rassurer au moins sur ce point. Je resterai à ses côtés aussi longtemps qu'il sera nécessaire, soyez en assuré.

Votre épouse va aussi bien que possible dans de telles circonstances. Mais vous la connaissez mieux que quiconque, vous savez comme elle peut paraître forte et camoufler ses blessures. Malheureusement je crains que celle-ci ne soit trop profonde pour qu'elle puisse encore faire semblant.

Je vous donnerai régulièrement de ses nouvelles. Cependant, je vous demande de n'en rien écrire à Morgana. Elle m'a fait confiance et j'ai longuement hésité à vous écrire pour cette raison, mais je me doute que l'inquiétude doit vous ronger, vous et le vieux Gaïus.
Néanmoins je ne vous dévoilerai pas notre destination, ce serait trahir la confiance que Morgana m'a accordée et je m'y refuse.

Vous offrant tout mon soutien, même si lointain, dans cette épreuve.

Kenavo Chankel

Amicalement

Yoline

Il se rassit sur le lit, encore un peu inquiet, mais presque souriant. Son épouse tête de mulesque n'était point seule ! Il ne savait toujours pas où elle allait ni quand elle rentrerait, mais elle n'était point seule ! Elle s'était ouverte à Yoline plutôt qu'à lui. Et Yoline avait jugé nécessaire de partir avec elle. Jamais il ne la remercierait assez pour celà ! Il remercia rapidement le Tout-Puissant puis se dirigea vers la porte pour tenir Gaius au courant. Il remarqua à temps qu'il n'était pas habillé et rentra rapidement dans sa chambre pour le faire !

Gaius dormait à poings fermés, ronflait comme il n'avait encore jamais entendu ronfler personne. Non, il ne pouvait pas le réveiller ! Il referma donc doucement la porte et retourna dans la pièce à vivre. Il laissa la lettre de Yoline sur la table, et passa dans la cuisine pour prendre un peu de pain avec de la confiture.

Gaius dormant toujours, il ouvrit la lettre bien en évidence sur la table, rajouta quelques mots dessous pour dire au vieux où il allait, puis sortit, ragaillardi par le courrier, dans le soleil automnal. Aujourd'hui il retournerait au moulin !
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Chankel

Il sursauta quand Gaius posa la main sur son épaule, le tirant de ses pensées. Puis il se redressa et lui sourit, l'air épuisé.

Non Gaius. Pas de nouvelles fraiches. Mais ne dit-on pas "pas de nouvelles, bonnes nouvelles" ? Je crois que ça va aller...

Puis il regarda le vieux plus attentivement. Il avait l'air d'avoir pris, quelques années en quelques heures. Le vin peut-être ? L'inquiétude plus sûrement ! Il lui dit d'une voix fatiguée :

Vous devriez aller vous coucher je crois. Et moi aussi d'ailleurs... Et euh... ce soir vous y allez tout seul, d'accord ? J'ai pas faim... Mais si vous voulez manger, serv....

Un bruit à la fenêtre l'interrompit. Plein d'espoir il y alla à grands pas et libéra frénétiquement la missive de la patte du volatile qu'il laissa rentrer lui-même au pigeonnier, attiré par sa nourriture bien méritée. Il sauta à la signature. Oui, c'était Yoline ! Des nouvelles donc ! Il fit signe à Gaius de s'assoir à côté de lui et lut la missive à haute voix :

Citation:

Demat Chankel,

Je suis ravie que ma missive ait pu vous apaiser quelque peu ainsi que Gaïus, que, je suis sûre, vous n'avez pas manqué de tenir informé.
Tôt dans la matinée nous sommes arrivées à destination après de multiples lieues parcourues et la fatigue de ce voyage de plusieurs jours se fait sentir. Il va sans doute nous falloir prendre quelque repos ainsi que quelques renseignements afin de pouvoir mener la quête de Morgana à bien. Je gage que cela nous prendra à nouveau plusieurs journées mais je resterai auprès d'elle, je puis vous l'affirmer.

Nous discutions beaucoup sur la charrette durant le voyage et je vais poursuivre ici. La recherche dans laquelle votre épouse s'est lancée me paraît, hélas, bien compromise aux vues des maigres -voir inexistantes- informations que nous parvenons à glaner. J'ai le sentiment qu'il nous faut se préparer à ne pas y parvenir et je m'emploie à faire entrevoir à Morgana d'autres possibilités. Mais vous savez combien elle peut être déterminée et acharnée lorsqu'elle veut quelque chose.

Lors d'une discussion en taverne ce jour, elle en est partie bouleversée. J'ai eu la sensation de la blesser et pourtant, telle n'était pas mon intention. Il est des choses très difficiles à entendre mais qu'il me fallait néanmoins lui dire. Elle n'est pas femme à se laisser sombrer sans combattre et j'ai espoir que mes paroles auront su lui faire entrevoir autre chose ...
Je vais de ce pas la retrouver dans la chambrée qu'elle occupe afin de lui proposer une promenade.
Il y a ici un port magnifique et le temps est encore clément. S'enfermer n'est pas la solution et cette balade lui changera peut-être un peu les idées.

Au plaisir de vous lire, qu'Aristote protège vos pas.

Kenavo Chankel

Amicalement

Yoline

Bon, eh bien le retour n'était pas pour toute de suite, malgré la fatigue... A cause de la fatigue aussi... Mais Yoline semblait avoir pris les choses en main. Si jeune et déjà bien mûre. Une vraie bretonne, se dit-il en souriant. Évidemment que cette recherche était compromise. Mais quelle idée avait-elle eue de partir pour ça ! Le tout était, effectivement, que Morgana en prenne conscience !

Nous avons de la chance, Gaius, que Yoline soit avec elle ! Je me demande à quoi elle pense avec ses autres possibilités. Je pensais qu'elle lui ferait entendre que je n'en avais rien à faire d'un héritier. Réflexion, puis... Non en fait... Faut pas lui dire ça, faudrait que ça vienne d'elle sinon elle n'y croira même pas. Je suis presque sûr qu'elle ne m'a pas cru quand je lui ai écrit ! Autres possibilités..... Hum....

En tous cas, elles sont au bord de l'eau puisqu'il y a un port ! Vous aviez déjà vu la mer, Gaius ? J'y suis allé avec... euh.... non, sans importance. J'y suis allé déjà, et c'est magnifique !Il resta un instant perdu dans ses songes, souriant même un peu. Puis il se reprit et se leva.

Remarquez... C'est peut-être un lac aussi. Ou un fleuve... Gaius ! Je vais me coucher. Il n'y a plus rien que je puisse faire là !Je vous souhaite une bonne nuitée !

Il salua le vieillard d'une tape amicale sur l'épaule et quitta la pièce pour se diriger vers sa chambre et son lit. Rapide déshabillage puis toilette, et hop, au lit le breton ! Demain serait un autre jour avec, il n'en doutait pas, son lot de surprises...
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Morgana13

[Le jour tant redouté...et après??]

La journée qu'elle redoutait tant s'achevait.. Pour rien au monde elle aurait voulu la revivre. La brunette était éprouvée , le coeur lourd, même son corps la faisait souffrir.. Elle aurait voulu que son époux soit près d'elle, pouvoir poser la tête sur son épaule et souffler un instant .. Mais le manoir était désespérément vide, vide de lui, vide de vie..

Elle se demandait comment elle aurait pu lui expliquer cette journée si lourde pour elle.. Si il aurait-il compris? C'était déjà si difficile pour elle, elle ne comprenait pas tout et subissait les affres de ses cicatrices encore béante du passé..

Elle ne s'éternisa pas, ne prit pas la peine de se nourrir, elle voulait juste dormir.. Mais avant le besoin d'écrire à son époux se fit sentir.. Elle avait besoin de lui en parler, lui raconter. Certes elle aurait sans doute préférer qu'il soit là pouvoir mais à défaut, la plume restait le seul moyen..

Elle monta doucement les marches, ouvrit la porte de leur chambre, alluma une chandelle et s'installa au petit pupitre . Son regard azur reflétait une rare tristesse, elle plaça un vélin devant elle, saisit la plume et laissa les mots glisser ... Les perles salines retenues tout au long de la journée venaient écraser sur ses joues..

Citation:

Mon cher époux,

Je n'ai point eu de vos nouvelles depuis votre départ. Je suis inquiète et curieuse de savoir comment cela se passe pour vous.. Savoir comment vous vous sentez..

St Lizier va bien, moi... C'est une autre histoire .. Comme vous le savez, Khaer est passé avec sa nouvelle compagne. Je m'étais portée garante pour elle, pour qu'elle puisse passer sur nos terres sans être ennuyée..

Ils sont donc bien passés.. Je vous avoue que ce fut difficile pour moi. Il reste à lui seul le premier chapitre de ma vie...Cette journée fut charger d'émotions, de souvenirs et de regret .... Elle ne sait pas mal passée, elle fut juste douloureuse...

Ne me demandez pas pourquoi ce sentiment persiste après tout ce temps et nos épousailles. Je ne le sais pas même pas moi même, cela me dépasse et me rend malade..

J'aurais tant voulu que vous soyez là.. Je me sens plus émotives que jamais et je peine à faire "comme si" . Moi qui n'ai d'habitude point de mal pour cacher ce que je vis, là tout m'échappe..

J'ai pu un court instant parler avec lui en tête à tête, avec tout le recul nécessaire qu'il nous avait manqué jusque là.. Nous n'avons pu terminer notre conversation, sa compagne étant arrivée.. Il aurait été indélicat de parler devant elle . Cette journée a du être difficile pour elle aussi.. Elle a finit par l'attirer ailleurs, et il on prit la route sans même un au revoir..Presque comme des voleurs..

La vie est si douloureuse parfois.. J'ai l'impression ces derniers temps que le sort s'acharne . Tili se meurt, plus de signe de vie de mon frère Titus, La disparition inquiétante de Alice qui laisse Aelis dans la tristesse, le passage de Khaer accompagné.. une ambiance pesante en taverne les jours d'avant , le départ de Nael et Toto en voyage ...et votre absence qui me pèse tant ... Tout ça me...

Vous devez me trouver bien égoïste.. Je me demande si je vous mérite, je n'en ai pas l'impression ce soir.. Mon coeur est lourd... Je languis votre retour en espérant que le malin ne s'invite plus jamais .

Peut-être pourrons nous retrouver ce qui semblait nous échapper ses derniers temps..?? J'en ai besoin.. sinon à quoi bon..

Je vous laisse pour ce soir en vous embrassant avec tendresse...

Mes prières vous accompagne et ne vous quitte pas..

Votre épouse

Elle posa sa plume et souffla sur le vélin avant de l'enrouler puis nouer un ruban autour.. Elle souffla la chandelle pour rejoindre leur lit trop vide .. Elle enverrait la missive aux premières lueurs du jours..

La brunette eut du mal à s'endormir, recroquevillée sur elle même, sa poitrine était serrée comme jamais .. Le poids de ses paupières devenues trop lourdes eut raison d'elle mais pour combien de temps??
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--Gaius

Se faire une raison? Il en avait pas envie le vieux, le vin lui tapait le front maintenant. Il ronchonnait à tout va en écoutant Chankel. Le jeune homme parlait d'attendre sans doute longuement. Cette idée rendait chèvre le fossile. Il se leva et alla remplir le pichet pour la seconde fois, mais cette fois il but directement dedans.

glou..glou..glou... Quelques lampées plus tard.. Moi j'te l'dis l'breton, *hips* j'vais aller voir l'forgeron et lui faire faire un *hips* grooooooooos boulet, avec une grosse chaine et hop coincée la muleuuuuh! *hips*

Il replongea son nez dans le pichet, buvant de nouvelle lampées, plus importantes que les précédentes. Il buvait, pensait, ronchonnait et... glou glou glou..

Euuh *hips* Comment ça aller plus loin? Ah nan elle va pas plus loin d'où elle va.. Elle va où d'ailleurs ? *hips* C'est loin? CORNE DE BOUC!! dit-il en tapant le cul du pichet sur la table.

Comment qu'on peut savoir où elle va la mule si on l'sait pas ? Comment on peut savoir si elle va aller plus loin après si on sait pas où elle va!!?? Corne de bouc de corne de bouc *hips* J'vais là..j'va.. *hips*

Il était en pleine réflexion intense le vieux. Il commençait à tituber comme il faut, et le vin continuait de couler dans son gosier entre deux réflexions.

Tout'ça pour ...*hips* pour quoi d'jà? Ah oui! UNE CHIMEREEEEEEEE!! *hips*

Sans même en prendre conscience il venait de se siffler le pichet. Il le tenait bien en main encore quand il lança.

T'as soif? *hips* Il fit mine de servir mais évidement rien hormis une pauvre goutte ne tomba dans le godet. Il plongea son nez dedans en lançant..

Ah bin y'a plus..Qui qu'a tout bu?! *hips*

Le fossile était dans un état fort avancé, première fois depuis longtemps qu'il était ainsi. Même au mariage de sa pupille il avait pas pris une telle biture. Son regard était vitreux, son haleine chargée et son cœur lourd. Il regardait à nouveau le fond du pichet vide laissant un soupir s'échapper.

Chankel

Citation:

Hey Chankel! ça va pas? un soucis? Où est donc ma brunette? Le fournil est fermé.. Est-elle malade?

Il ne réalisait même pas que quelqu'un était entré, qu'on lui parlait. C'était comme un bruit de fond dans la grisaille qu'était brusquement devenue sa vie...

Citation:

T'as reçu une mauvaise nouvelle?

Chankel? ça va pas? Elle est où ma farouche?

Il sursauta quand le vieillard posa la main sur son épaule. Il le regarda un instant sans comprendre de suite ce qu'il lui demandait. Puis il revit la lettre, se souvint de son contenu, et regarda Gaius, les yeux au bord des larmes. Il avait rarement pleuré, le breton, mais il en était très proche en cet instant. En même temps, la main sur son épaule lui faisait du bien : il n'était pas seul !

Il tendit la missive à Gaius sans un mot : il aurait sangloté s'il avait ouvert la bouche à cet instant ! Il le laissa la lire, puis :

Elle est partie, Gaius. Elle est partie ! Sans moi ! Elle veut un héritier, Gaius. Mais je m'en fous, moi, d'un héritier. C'est elle que je veux !

Certes la lettre n'était pas une lettre d'adieu. Son épouse avait l'intention de revenir. Mais quand ? Point de réponse dans la missive. Il ne savait même pas où elle comptait se rendre. Et avec la guerre qui faisait rage, il avait des raisons de s'inquiéter ! Il se sentait coupable de ne pas l'avoir comprise, peut-être aussi de ne pas s'être fait comprendre. Coupable d'avoir éprouvé ce plaisir familial lors de la présence de la petite piratesse. Et surtout coupable de ne pas être près d'elle. Elle était débrouillarde, certes, mais n'avait pas quitté son village depuis si longtemps : que savait-elle encore des dangers de la route ? Il se leva, se tourna vers Gaius et poursuivit, des sanglots plein la voix :

Gaius, que puis-je faire ? Que dois-je faire ? Si je savais où elle compte aller, je l'y rejoindrais immédiatement. Mais là....

L'air désespéré, il regardait le vieillard qui n'allait sans doute pas tarder à réaliser l'étendue du désastre...
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--Gaius

Le Breton ne pipa mot, il tendit juste la missive que le vieux saisit rapidement. Il la parcourut du regard, blêmissant un peu plus à chaque mot. Elle était partie! Elle avait pris la route sans rien dire! Avait-elle pensé que la guerre faisait rage?

Le fossile devint plus blanc qu'un linge en prenant conscience des dangers possibles pour sa pupille qui ne connaissait rien en dehors de St-Liziers.

Un héritier? Elle compte te le donner comment si il lui arrive malheur sur les chemins?!! Corne de bouc de CORNE DE BOUC!!!! Mais qu'a-t-elle dans la cervelle !! Sait-elle les danger des chemins?!!! lança-t-il en piétinant sur place..

Elle va où? Qui est cette femme? Où est -elle?

Voici le fossile tournant en rond, la missive en main, ronchonnant tout ce qu'il sait .. Elle veut me tuer elle c'est po possible ça!

Il tournait et virait près du Breton. Il sentait bien son désarroi et aurait voulu répondre aux questions de celui-ci. Le hic il en savait encore moins que lui le vieux.

Tu lui as écrit ? Faut lui demander où elle compte aller non? Pas la peine de prendre la route sans savoir vers où elle est partie. Corne de bouc de corne de bouc!!

Il regarda à nouveau la missive, se mordillant les lèvres, continuant à faire les cent pas. Il stoppa face à Chankel qui semblait anéanti . Que faire? Lui écrire!! La raisonner?? mmmh.. ça reviendrait à raisonner une mule ... Il réfléchit un instant, les yeux rivés sur le vélin. Elle sait que tu t'en fous toi? Faut lui dire heiin? T'vas lui écrire? J'le fait moi? Nan pas moi, si je le fais, elle va fuir encore plus loin vu ma colère!

Mort d'inquiétude le fossile. Imaginer sa petiote seule sur les routes avec tous les dangers existant...

Mais qu'est-ce qu'il lui est passé par la tête?? Pourquoi d'un coup comme ça, elle part? Il s'est passé quelque chose??

Il savait bien que passer d'une tonne de travail à plus rien ne devait pas être si facile pour la brunette. Il savait bien pourquoi elle avait levé le pied, elle lui avait dit à demi mot. Mais de là à partir de la sorte, sans rien dire, comme une voleuse. Il reprit les cent pas devant le Breton..

Corne de bouc de corne de bouc... Tout elle m'aura tout fait, mais alors là...là c'est inconscient!!!

Il tentait de réfléchir, p'être la solution lui viendrait? Tourne et vire encore en regardant Chankel .. Les voila aussi inquiet un que l'autre. Gaius tentait de se rassurer un peu, ne serait-ce qu'en apparence..

Morgana13

Elle regardait Aelis s'appliquer , les mains dans l'écuelle, mélangeant la mixture pour la pâte.. Elle ne put s'empêcher de rire en entendant la petite et son "beurk..ça colle..."

Elle avait sur le visage une grimace éloquante de dégout.. Morgana ne la quittait pas des yeux amusée par la scènes.. Sans un mot elle glissa ses mains dans l'écuelle par dessus celle de la petite.. Elle commença à malaxer avec elle...

Tu vois il faut bien mélanger, la farine va se gorger d'eau et si le mélange est bien dosé.. Bientôt ça ne collera plus..

Elle malaxait doucement, sentant les mains de la jolie "piratesse" au passage.. Si ça continue de coller il faudra rajouter de la farine.. C'est presque comme faire de la pâte à pain..

Petit à petit la pâte devenait plus homogène, bien souple... Elle ne collait plus.. Morgana sourit doucement en sortant les mains du récipient.. Elle déplia deux torchons, qu'elle plaça bien a plat sur la table.. Elle attrapa la pâte et la coupa en deux, puis fit deux belles boules prête à être travailler.. Elle en posa une devant Aelis et garda la seconde en main..

Voila , avec cette boule tu pourra faire l'objet que tu souhaite.. As-tu une idées? As tu réfléchit un peu?

Elle lui sourit et s'approcha doucement puis lui glissa à l'oreille.. Que penses-tu d'un repose pipe tout décoré? Il aimerait ça parrain non?

Morgana s'amusait à passer sa boule de pâte d'une main à l'autre attendant que la jolie piratesse lui réponde.. La brunette souriait de toutes ses dents, comment résister à Aelis? Impossible!
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Aelis.

La petite laissa Cana prendre la main sur la pâte afin de faire en sorte qu'elle ne colle plus aux doigts. Elle malaxa avec elle et au bout de quelques temps, comme par miracle, la pâte cessa de coller. Elle était souple et douce sous les doigts, et Aelis retrouva le sourire comme par miracle.
Cana lui demanda alors si elle avait une idée de ce qu'elle voulait réaliser. En réalité elle n'en avait aucune! Mais bien sûr la jeune femme lui fit immédiatement une proposition, un repose-pipe. Sans réfléchir, la môme hocha vivement de la tête avec un grand sourire, avant de se rembrunir un peu.

- Mais toi tu sais la forme que faut faire? Pace que moi ze sait pas comment c'est...

Elle avait le front soucieux.
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Morgana13

L'idée du repose pipe semblait avoir plu à Aelis, Morgana sourit puis réfléchit en l'entendant demander si elle connaissait la forme à faire. Bonne question en fait, elle en savait guère plus la brune. Elle avait déjà vu des repose pipe mais pas en pâte à sel.. Elle réfléchit un instant..

Mhhh.. On pourrait lui en faire un en forme d'animal non? Tu as un animal préféré toi? Ou ce p'être celui de parrain.. Euuh tu sais celui qu'il préfère?

Elle regardait l'air d'Aelis , sourcil froncés, l'air ennuyée .. Elle s'assit près d'elle en continuant de jouer avec son bout de pâte. Un léger courant d'air vint lui rafraichir le visage... Elle scruta le jardin du regard cherchant un animal pas trop compliqué à réaliser...
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Aelis.

Bon, elles avaient une idée de l'objet à réaliser, mais pas celle de la forme. Faire un animal? Un animal qu'elle aimait bien ou alors celui de parrain? Elle n'en avait aucune idée. Elle secoua donc la tête et regarda autour d'elle tout en pétrissant la pâte entre ses doigts, l'étirant, l'allongeant, la rabattant en une boule informe. Elle regarda sa cousine:

- Dis, tu sais comment on fait les dragons toi? Pace que c'est ça le mieux...

Bah oui, c'était pas facile, mais n'en ayant jamais vraiment vu, la gosse ne pouvait pas imaginer le travail que cela représentait.

- Ou alors ze fait un coeur, zuste pace que z'aime parrain!
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Morgana13

Elles s'étaient appliquer à faire le porte pipe en forme de coeur ... Morgana elle, avait fait des petits pendentifs en forme d'animaux. Elle avait bien réfléchis et avait choisis.. Pour Aelis ça serait un dauphin, Gaius lui en avait tellement parlé plus jeune qu'elle avait presque l'impression d'en avoir déjà vu.. Pour les jumelles de son fillot, un oiseaux . Elles avaient été les mettre a sécher, plus tard elles les peindraient et les cuiraient.. Morgana avait raccompagner Aelis chez Thais. Rendez vous était pris pour finir la surprise après le séchage

[Quelques jour plus tard...]

Elle avait entendu son fillot en taverne demander si "ils en faisaient un", elle avait vu le visage de son époux blêmir. Elle en voulu un instant à Marsou, il connaissait son histoire pourtant.. Après avoir quitté la taverne, elle était restée pensive. Elle se souvint d'un voyageur croisé en taverne quelques mois auparavant, de ses paroles aux sujets d'une femme un peu sorcière en direction de la Provence.. Vers Narbonne .. La nuit passa, et le matin vint. Elle n'avait pas oublié la veille. Elle se décida sur un coup de tête, prépara ses malles , prête à prendre la route ..

Elle fit charger la charrette, prit un vélin et écrivit à son tendre époux..

Citation:

Mon tendre époux,

A l'heure ou vous lirez cette missive, je serais sans doute sur les routes. Je dois partir, et trouver cette femme dont un sieur voyageur m'avait parlé, il y a quelques temps déjà. Vous savez pourquoi j'ai décider de stopper la mairie n'est ce pas?

Hier en taverne lorsque mon fillot a demandé si "nous en faisions un", j'ai vu votre visage et votre regard.. Je me demande si je vous mérite ne réussissant point à vous donner descendance. Je maudis ces brigands qui m'ont presque levé le droit d'enfanter par pur égoïsme.

Je dois tenter tout ce qui est possible pour pouvoir vous offrir héritier. Je vous imagine déjà dans le rôle de père. Je sais à quel point ce serais un beau cadeau, je sais aussi que vous m'avez épousé en connaissance de cause, mais ...

J'espère que je trouverais cette dame, j'espère qu'elle pourra quelque chose pour nous. J'espère aussi que vous ne m'en voudrez pas, que vous ne serez point en colère en découvrant mon départ de la sorte. Prenez soin de vous mon époux, ainsi que de mon vieux tuteur et n'oubliez pas combien vous comptez pour moi..

Je vous embrasse tendrement

Votre épouse

Elle se demandait que serait la réaction de Chankel, elle espérait qu'il comprenne, qu'il lui en veuille pas. Elle souffla doucement sur le vélin et alla le poser bien en vue sur le buffet . Elle scruta un instant leur nid du regard, laissa s'échapper un triste soupir puis passa la porte direction la charrette et la route. Elle n'était jamais parti, que lui réservait l'avenir? Elle savait qu'une chose , qu'elle devait partir au plus vite sans avertir son époux, son tuteur ou sont fillot. Ils étaient les seuls a réussir à l'influencer , elle le savait, elle ne voulait pas changer d'avis..

Elle regarda leur maison s'éloigner, puis l'atelier de son fillot, suivi du moulin de Chankel. Elle eut un gros pincement au coeur, elle inspira puis expira... Les portes de la ville étaient là, devant elle . Il était l'heure...
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--Gaius

Merveilleuse cuisinière qu'il disait. L'Amour rendait donc vraiment aveugle à ce point? Le fossile fit une moue franche, sceptique comme jamais.

Mouais .. T'es pas neutre toi! rajouta t-il en pouffant un peu trop sans doute, ce qui lui valut de passer du statut d'invité à celui d'hôte. Il laissa le Breton sur le pas de la porte donnant sur la pièce à vivre, fit demi-tour en ronchonnant gentiment et scruta la cuisine du regard.

Faire la cuisine, bah v'la.. au moins pour sûr ça brûlera pas.. pff.. et elle qui est sur les routes.. Vont me rendre fou.. Il pestait encore en attrapant les légumes.. Les laver, les éplucher, les couper.. Le chaudron sur le feu, les légumes dans l'eau frémissante..

Le voici transformé en cuisinier.. Il découpait le lard finement quand le Breton revint. L'odeur commençait à être fort agréable pour les naseaux du vieux. Il sourit en coin en l'entendant.

Pour sûr si je dors mal ça sera la faute de la mule et pas au lit! Il soupira doucement.. Tu crois qu'elle va réussir à se nourrir correctement? Et si on la retrouve comme un fil? Pff.. celle là elle compte pour dix..

Il ronchonna à nouveau puis tendit le lard et le couteau au Breton.

Tiens fais-nous donc de fines tranches j'vais sortir les légumes et les poêler un peu en attendant de pouvoir rajouter le lard.

Il s'écarta laissant place nette à Chankel, puis rejoignit le chaudron.. Il sortit les légumes, laissa le bouillon dans le chaudron et attendit le lard.. Une fois la tambouille faite, il mit la table. Pas de belle miche croustillante sur la table ce jour. Il soupira encore en regardant le Breton..

Et si elle me répond pas? Il s'inquiétait le vieux, même si il tentait de sauver au mieux les apparences. Il croisa le regard du jeune homme, fit la moue et alla attraper la poêle fumante. Le lard dégageait ses arôme, les petits légumes étaient gorgés de jus. Il huma un instant et sourit doucement.

Jeune homme nous allons nous régaler!! lança-t-il d'un ton affamé.

Il n'avait pas plus faim que ça dans le fond, mais fallait que le Breton mange, hors de question qu'il ressemble à un os au retour de sa mule farouche. La nuit commençait à tomber, il laissa un instant son regard sur la fenêtre, inquiet. Il haussa doucement les épaules et soupira doucement, saisit l'écuelle de Chankel et la remplit généreusement. Il lui tendit, puis se servit ensuite. Il chercha d'un regard rapide le pichet de vin qu'il avait installé plus tôt sur la table et gorgea les godet de nectar de raisin.

Bon appétit mon p'tiot! lança-t-il avant de tremper ses lèvres dans le breuvage.

Chankel

Il l'appréciait, la main du fossile sur son épaule. Ça créait une certaine intimité entre eux. Comme... Oui... Comme avec un père ? Ce père qu'il n'avait jamais eu, c'est comme cela qu'il aurait du être avec son grand fils. Morgana n'avait pas eu de père, ou en tous cas, ne l'avait pas connu, mais elle avait eu la chance d'avoir ce Gaius inébranlable à ses côtés. Il sourit en se disant qu'il ne l'avait certes pas domptée, mais qu'il en avait fait une merveilleuse personne. Farouche, indomptable et imprévisible parfois, douce, charmante, vive, attentionnée, et aimante en général. De penser à ce qui pouvait lui arriver lui fit mal une nouvelle fois. Il ne fallait pas qu'il se laisse aller ! Gaius le sortit de là en lui parlant des talents de cuisinière de son épouse. Talents qu'il connaissait bien, en effet !

Oui oui Gaius, c'est elle qui m'a tout appris. Quelle merveilleuse cuisinière, pas vrai ?

Et c'est en rigolant que tous deux gagnèrent la maison.

Mais si vous préférez, je vous en prie, faites ! Vous pouvez commencer pendant que je prépare votre chambre !

Et il le laissa se diriger vers la cuisine alors qu'il entrait dans l'une des chambres libres. Il l'aimait bien, cette chambre. C'était ici qu'Aelis avait passé la nuit déjà. C'était qu'ici que leur premier enfant dormirait peut-être un jour si Morgana revenait avec la coopération du Tout-Puissant. Il sortit drap, alèse et couverture de l'armoire et prépara le lit avant de revenir vers la cuisine voir ce que Gaius y préparait.

Voilà Gaius. Si vous dormez mal, ce ne sera pas à cause du lit ! J'peux vous aider ?

Il s'approcha du vieillard et regarda par-dessus son épaule, essayant de deviner ce qu'il faisait.
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--Gaius

Sans doute la première fois que le Breton laissait transparaître une émotion vis à vis du vieux. Gaius en fut touché, il ne releva pas de suite. Il écouta l'jeune homme se disant que de toute façon il avait pas l'intention de le laisser seul et sourit en coin..

Tu cuisines comme elle? Légère grimace au passage. Il savait le vieux que sa farouche ne cuisinait plus. Elle avait cessé après avoir mis le feu à la cuisine du Khaerdalis. Il regarda l'Breton l'air suspicieux..

Tu comptes pas mettre l'feu à la cuisine heiin?

Inquiet soudain le fossile.. Je veux bien t'aider moi à la cuisine.!! On sait jamais... Il sourit en coin, fallait qu'il pense à autre chose qu'à sa brunette le Breton. Ce que Gaius avait fait pour Morgana au départ de Chankel, il le ferait ce jour pour le Breton, comme si c'était son p'tiot.

Il l'aimait bien le Breton, il l'avait observé longtemps et savait à quel point il aimait sa petiote. Il en demandait pas plus le Gaius, un homme aimant pour sa farouche. Souvent il se demandait comment il pouvait la supporter. Parfois très femme, parfois encore enfant. Là pour le coup elle avait fait l'enfant en quittant la maison pour partir sur les chemins. Il soupira discrètement en y pensant puis se reprit.

J'vais aller remplir un seau d'eau juste au cas où quand tu cuisines ce soit vraiment comme Morgana!

Il sourit en coin en le regardant finir de ranger la laine et prit la direction de la maison avec le Breton. Il tapota l'épaule du jeune homme au passage et y laissa sa main posée quelques instants, un geste presque paternel. Sa façon à lui de dire qu'il l'aimait bien l'breton. Gaius ne manquerait pas de passer au puits pour changer le seau d'eau ni de guetter les volatiles en traversant la cour..

Chankel

Il eut un triste sourire à cette évocation d'un volatile volant dans les plumes de sa farouche. Pauvre volatile ! Il avait intérêt à être robuste ! Cela lui fit du bien d'évoquer ces pensées, et il sourit à Gaius, un peu plus franchement. Il était content qu'il soit là, le vieux. Il était presque aussi inquiet que lui-même et ils allaient ensemble passer cette épreuve.

Il se tourna vers les moutons, tous nus maintenant. Ah ça, pour les avoir tondus, il les avait bien tondus ! On distinguait bien chacune de leurs côtes ! Pauvres bêtes, plus de maîtresse... Orphelines... Comme lui-même...

Trugarez Gaius. J'espère qu'elle finira par revenir ! Je suis content que vous soyez là, vous savez...

Les effusions, c'était pas trop son truc, au breton... Mais là il avait eu envie de lui dire, au vieux, qu'il était content de ne pas être seul.

Vous restez ici jusqu'à ce qu'elle soit de retour, d'accord ? Vous verrez que je cuisine au moins aussi bien que Morgana.

Il sourit une fois encore à cette évocation. La cuisine n'était pas son dada, à la brunette, et il s'y collait régulièrement. Avec un certain succès...

Je vais vous préparer une chambre ! Comme ça vous serez présent quand elle se décidera à revenir !

La pression était un peu retombée et il s'efforçait de se raisonner. Oui elle était partie, mais non, elle n'était pas démunie même si elle manquait d'expérience. Avec son épée. Peut-être sa présence suffirait-elle à en dissuader certains. C'est la guerre qui lui faisait le plus peur, ne sachant dans quelle direction elle était partie. Elle pourrait peut-être échapper à quelques brigands, mais une armée en campagne c'était autre chose... Tout ça pour une boutade !

Sans attendre de réponse de Gaius, il ramassa le sac de laine et le couteau et rangea le tout dans la remise avant de se diriger vers la maison.
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--Gaius

Il n'avait pas pu se reposer, son vieux cerveau était en ébullition en pensant à sa pupille. Il se posait plein de questions, jamais elle n'était partie auparavant. Pourtant elle avait eu des bas, mais pas au point de partir comme une voleuse !

L'accent du Breton le sortit de ses pensés. Il semblait totalement démuni face au départ précipité de l'épouse farouche. Gaius tendit l'oreille aux mots de Chankel et se remit à ronchonner en attrapant le vélin tendu vers lui.

Comment ça elle dit pas où , ni quand ? Corne de bouc! C'est pas possible d'être aussi têtue!! J'me demande de qui elle a tiré ça elle.. Quand j'vais l'avoir sous la main, j'vais lui souffler dans les bronches à cette mule!

Il posa les yeux sur la missive et la parcourut rapidement, ronchonnant de plus belle.

C'est quoi c'te idée qu'elle a bon sang! Vais lui en dire quatre moi à elle!

Il replia la missive et se redressa. Chankel lui était parti tondre, l'air perdu. Le vieux aurait voulu savoir où elle se trouvait pour la ramener saucissonnée jusqu'à son époux. C'était décidé il allait lui écrire à la brunette. Il se dirigea vers la maison d'un pas décidé. Il attrapa un vélin et s'installa sur la table de la cuisine..

Citation:

Ma chère p'tiote

Pourrais-je savoir où tu es? Te rends-tu compte de l'inquiétude dans laquelle tu plonges ton époux?? Je ne pensais pas que tu étais inconsciente à ce point !!!

Les routes sont dangereuses et toi tu pars comme une voleuse et seule! Tu as de la chance que mes vieux os ne puissent t'attraper , je te passerais l'envie moi, d'inquiéter de la sorte les gens qui t'aiment !!

Corne de bouc Morgana, reviens! Pense à ton époux, à ton vieux tuteur, à tes moutons.. Pense à tout ce que tu veux mais ramène ton séant dans les plus brefs délais!

Selon les explications de ton Breton, ton fillot aurait dit une boutade qui t'as touchée au point de partir à la recherche de chimère. Alors laisse donc les chimères aux autres et vient sauver tes moutons que ton époux tond et re tond et re re tond pour ne pas devenir fou !

Morgana ma pupille chérie, je te demande de réfléchir et de ramener ta fraise!

Gaius ton tuteur tordu comme tu me nommes dans ta missive, qui compte bien te dire deux mots en Breton à ton retour!

Il roula la missive, fila au pigeonnier en toute hâte. Il attrapa le seul pigeon assez fainéant pour se laisser saisir, lui noua missive à la patte et le pria de s'envoler pas sans mal. Il le suivit du regard un instant se demandant si il n'avait pas le séant trop lourd pour arriver à destination.

Quand il le perdit de vue, il alla retrouver le Breton tondeur..

J'viens de lui écrire à notre mule. J'espère que le volatile arrivera jusqu'à elle et qu'il lui volera dans les plumes !

Chankel

Pas très dodus, les moutons de son épouse ! C'est qu'ils demandaient du temps pour l'entretien, les bestiaux. Et du temps, Morgana n'en avait que depuis peu ! Il commença par les nourir. Abondamment. Les pauvres n'avaient que la peau sur les os ! De l'eau aussi, cela ne pouvait pas faire de mal. Il n'avait pas envie d'aller au moulin aujourd'hui, le breton. Envie de rien d'ailleurs... Il prit quand même pitié du moins maigre des moutons qui semblait avoir besoin d'être tondu. Il avait déjà fait ça dans le passé, et savait où Morgana rangeait son matériel. Il se dirigea donc vers la remise et en ressortit quelques instants plus tard, le grand couteau bien aiguisé dans une main, et un sac dans l'autre.

Il allait commencer la tonte quand son pigeon se posa sur son épaule, un message attaché à sa patte. Il laissa tomber sac et couteau et s'empara fébrilement du message, déroula le parchemin. Oui c'était elle. Elle était encore en vie ! Il le lut rapidement :

Citation:

Mon tendre Breton

J'imagine sans mal mon vieux tuteur s'écriant à tue tête "Corne de bouc" , et votre désarroi . Je m'excuse de l'inquiétude dans laquelle je vous plonge, vous qui comptez tant. Je n'ai pas pensé à l'état des routes ou à la guerre qui fait rage quand j'ai pris la route. Je n'ai pensé qu'à partir.. partir vite..

Vous devez me trouver bien égoïste, de n'avoir pas plus réfléchis . Les mots de mon fillot préféré résonne encore en moi. Je sais bien qu'il s'amusait mais comment puis je rire de ce qui me ronge secrètement..

J'ai toujours espéré un miracle, je vois les autres s'arrondir alors que moi je reste vide. Vide du fruit de notre mariage, vide de l'enfant qu'une femme doit offrir à son époux.

Tant de chose on changé à St Liziers, le temps ne passe plus, les rires se font rare.. Je me souviens de votre sourire lorsque Aelis a dormi dans nos murs. J'aimerais tant que vous ayez ce sourire en permanence.. Je sais bien que vous m'aimez au point d'être près à faire une croix sur le fait d'avoir descendance.. Mais n'est-il point de mon devoir de vous rendre heureux??

Je me sens perdue, je sais juste que je dois continuer ma quête ou que cela me mène.. Je dois essayer...

Cette nuit le voyage fut sans encombre, j'espère qu'il en sera de même pour la prochaine à venir. Je n'ai pas croisé âme qui vivent dans cette ville.. Ce n'est pas plus mal, je n'ai point envie de parler.. Je vais ranger mon camp de fortune, charger la charrette et reprendre la route..

Je vous embrasse tendrement mon époux.

A très vite..

ps: Prenez soin de mes moutons et de mon vieux tuteur tordu...

Il se laissa tomber par terre, juste à côté du couteau. Quand elle avait quelque chose en tête, elle ne l'avait pas ailleurs ! Et bien sûr pas un remord... Il ne put s'empêcher malgré tout de sourire un peu. Elle ne lâcherait pas l'affaire si facilement. Il s'en était douté, mais cela ne l'empêchait pas d'être cruellement inquiet. De se sentir cruellement seul. Et de se sentir cruellement stupide... Cette histoire de descendance la travaille bien plus qu'il ne croyait !

Il planta le couteau dans la terre, posa le sac par-dessus, et se releva. Gaius se reposait un peu plus loin, à l'ombre du saule. Il s'en approcha. Comme il ne dormait point, il lui tendit la missive.

Elle va bien. Mais elle continue.... Je ne sais toujours pas vers où... Je ne sais toujours pas pour combien de temps.... J'en veux pas de cet héritier moi, Gaius. Je veux mon épouse ! Allez, je vous laisse lire... J'vais tondre c'te bête en attendant...

Il était de plus en plus en colère. Il s'en voulait de plus en plus. Elle était loin, seule, et lui ici et complètement impuissant. Il retourna prendre le sac et le couteau en bougonnant, attacha le mouton et s'absorba dans sa tonte.
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--Gaius

Il avait hoché la tête d'un air approbateur après la lecture de la missive .. Il espérait que la brunette ne fasse pas sa mule. Mais il ne se leurrait pas le vieux, il la connaissait bien. Plus têtue qu'une mule !!

Il pestait encore en faisant les cent pas, s'inquiétant comme jamais. Le Breton allait s'occuper des moutons et lui devait trouver à faire. C'est qu'il avait envie que d'une chose le fossile, aller chercher sa farouche par la peau du séant et la ramener près de son époux.

Elle va m'entendre Corne de bouc..j'vous l'dis moi si elle revient entière c'est moi qui la pend comme un piment!

Il espérait qu'elle réponde et vite car pour l'instant il se sentait impuissant le vieux. Il suivit le Breton du regard puis prit la route de la cuisine. Il la scruta du regard sans grande envie de préparer quelque chose.. Il resta là , planté un moment à ronchonner et soupirer .

Il se sentait fatigué le vieux, lui qui pensait qu'une fois marié sa pupille le laisserait souffler, bah c'était bien mal la connaitre.. Il finit par sortir par la p'tite porte . Il tournait en rond dans le jardin, les yeux rivés sur tous les volatiles passant. Il pensait à sa brunette inconsciente, à son époux mort d'inquiétude et aux chemins peu sûrs. Il finit par rejoindre le breton qui s'occupait l'esprit au milieu des moutons. Il l'observa un instant, il avait l'air éteint le Chankel. Se rendait-elle compte à quel point il tenait à elle son époux??

T'inquiète pas Chankel, elle a de la ressource la brunette... Elle reviendra entière..

Que dire de plus pour tenter de le rassurer? Gaius essayait de se rassurer lui même au passage. Il soupira doucement et rajouta...

Tu m'dis dès qu't'as des nouvelles heiin ?? J'vais m'installer près du saule..

Il esquissa un sourire difficile, puis se retira vers le saule, pensif.

--Gaius

Ce matin là il n'avait croisé personne l'fossile. Pas de Chankel au moulin, pas de brunette au fournil. Il fit la moue, pas normal que le fournil soit clos à cette heure de la matinée. Il fila, direction le domaine aussi vite que ses vieilles jambes le portèrent.

Il entra par la porte de la cuisine, pas un bruit rien, étonnant de pas entendre sa brunette chanter. Depuis qu'elle avait cessé la mairie, elle chantait dans la maison, enfin si on peut appeler cela chanter. Le chant d'une casserole était le terme plus juste. Ce matin là, pas de casserole chantante à l'horizon, le silence. Un silence qui ne présageait rien de bon.

Il passa la porte direction la pièce à vivre, il stoppa net en apercevant le grand gaillard Breton assis sur une chaise le regard perdu..

Hey Chankel! lança-t-il avant de rajouter ça va pas? un soucis? Où est donc ma brunette? Le fournil est fermé.. Est-elle malade?

Il aperçut la lettre que Chankel tenait entre ses doigts. Il grimaça l'air inquiet.

T'as reçu une mauvaise nouvelle?

Bien loin de se douter du coup de tête de sa pupille le vieux. Il posa sa main sur l'épaule du jeune homme.

Chankel? ça va pas? Elle est où ma farouche?

Quelle drôle de question. C'était presque évident à voir le regard vide qu'avait le Breton. Il resta là un instant, attendant que Chankel se décide à ouvrir la bouche pour lui répondre.

Morgana13

La nuit avait passée, la farouche dans son sommeil avait enlacé de ses bras la petite, la serrant contre elle . Au matin elle avait été surprise de ne pas voir son époux, mais avait sourit en voyant la petite lovée contre elle. Elle avait profité de cet instant pour nicher son nez dans son cou, la respirer puis poser de délicat bisous prenant garde de ne point l'éveiller. Elle avait fini par se lever , cherchant son époux dans la chambre d'à coté. Elle sourit en le voyant en train de ronfle.

Les deux ne tardèrent pas à se lever et une nouvelle journée commençait..

[Quelques jours plus tard..]

L'air de St Lizier était devenu lourd pour la farouche et nombreux autres. La mairesse Nael s'attelait à ce qu'elle préférait depuis quelques temps.. Elle bavait à tour de bras en taverne, Morgana savait, on lui avait à de nombreuses fois rapporté mais refusait de réagir pour ne point alourdir plus l'air Licérois. Une fois elle vint demander explication, après avoir découvert sur le panneau de la ville un nouveau délire de la Vicomtesse.

Nael avait fuit, détalant comme un lapin. La vérité fâche n'est ce pas? Morgana ne réitéra pas jusqu'au jour ou en chambre nobiliaire la Vicomtesse fit un nouvel éclat. Alors qu'une trêve venait d'être signée, elle ordonna à Chankel de prendre les armes pour aller au front. C'était une évidence elle voulait juste emmerder Morgana . La farouche explosa devant toute la noblesse disant devant tous ses quatre vérités à la Vicomtesse de Gabaret.

Le Ban en Armagnac n'était pas levé, une missive de Etat Major vint confirmer cela. Chankel n'avait aucune obligation de répondre à cet appel non justifié. Ainsi la Vicomtesse fut mouchée. Enfin elle ne vit pas la missive, elle avait encore détalait mais toute la noblesse à la scène avait assisté.

S'en était trop pour la farouche, elle se connaissait , elle allait explosé et c'est la ville qui en pâtirait un peu plus . Hors de question!! Marsou partait voir l'océan, la farouche et sa famille serait du voyage.

Morgana s'activa à préparer les malles pour tous, ne voulant surtout pas louper le départ. Chankel les chargea aider de Gaius. Le vieux glissa un petit coffre au milieu des effets. Voilà, ils étaient près. Chacun pris sa place dans la voiture. Gaius lui ferma la demeure à clefs, puis suivi à pied jusqu'à la grille..

Morgana se tourna pour le regarder la fermer. A cet instant elle eut un pincement au cœur . Elle plongea son regard azur dans celui de son époux. Il avait le don pour la rassurer, il lui sourit ..

Gaius était monté couvrant céleste avec une peau pour ne pas qu'elle ait froid.. Il était l'heure, les autres les attendaient sans doute déjà aux portes de la ville. Bientôt le domaine disparu de la vue de la farouche et levoyage vers l'océan débuta..

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Caretat

[ Plus tard ... ]

Il était tôt, très tôt quand elle avait poussé doucement la porte de l’écurie.
La lune n’ était pas bien pleine, mais éclairait suffisamment ses pas.

On lui avait raconté les problèmes qu’avait fait Eymerich. Elle en était bien désolée. Elle venait donc le récupérer.
Elle aurait aimé revoir le sieur Chankel, mais elle ne pouvait rester plus longtemps au village. Le maudit curé, celui qui pistait les Cathares et les jetait en prison, n’ était pas loin. Elle devait s’en aller.

Elle avait ouvert doucement la porte du box, saisit un licol qu’elle avait glissé au cou de son âne en l’apaisant par une caresse et des mots. Puis doucement elle l’avait tiré hors l’écurie.
Juste avant de quitter les lieux, elle avait posé au sol le sac qu’elle portait en bandoulière.
Elle l’ avait ouvert, et avait posé sur le seuil de la porte arrière de la maison un joli chapeau de paille tout neuf. Un grand et léger chapeau, avec des rubans verts et jaunes. Puis à coté du chapeau, elle avait placé un gros pot de miel. Bien sûr le miel ne remplacerait pas le pot d’huile que le bourricot avait cassé, comme on le lui avait raconté … mais elle n’ avait trouvé que ça. Elle avait mis toutes ses économies dans ces deux cadeaux.
Un merci. Elle aurait aimé écrire ce merci, mais elle ne savait pas écrire …
Ils comprendraient peut être !

Allez Eymerich … en route …….
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Je suis " Cathare ... strophique " ... «C'est une erreur de ne pas croire et une faute de tout croire.»

Aelis.

La petite se trouva rapidement attablé devant une écuelle, de la farine, de l'eau et du sel. Morgana lui expliqua ce qu'il fallait qu'elle mélange, dans quel ordre et comment. Alors elle versa de la farine, tout doucement pour ne pas en renverser. Elle prit le sel et le mélangea avec soin à la farine, jetant de tant en tant des coups d'oeil à sa cousine afin de savoir si elle faisait comme il fallait.

- Faut ze met l'eau maintenant?

Voyant qu'elle disait oui de la tête, elle versa l'eau doucement, creusant un petit puit dans le tas blanc.Un sourire vint éclairer son visage, toute contente de faire ça avec Cana. Elle entreprit alors de mélanger la pâte avec les doigts avant d'esquisser une légère grimace de dégoût.

- Beurk, ça colle....

Chankel

Il regarda partir les filles vers la chambre en souriant. Il aimait décidément cette ambiance matinale. Il finit tranquillement sa tartine et son thé, songeant combien cela serait agréable de l'avoir plus souvent. Puis il se souvint que des brigands l'avait rendue impossible... Tant pis, la présence de son épouse suffisait à ensoleiller sa vie, même si un enfant aurait pu la faire resplendir !

Il finit par se lever doucement. Il débarrassa ses affaires, et sortit pour se diriger vers l'écurie. Il se dirigea vers le box d'Oracle et lui caressa doucement les naseaux avant de lui donner sa ration d'eau et d'avoine. Il glissa la même chose sous la porte de l'autre box, celui où il avait enfermé l'âne.

Tu sais Eymerich... Même si je me suis énervé hier, je n'ai rien contre toi ! Je sais bien que tu n'as pas fait tout ça juste pour nous embêter. J'espère que ta maîtresse va vite revenir te chercher !

Puis il sortit et prit la direction de son moulin. Il y avait fort à faire actuellement. Il avait du mal à trouver du blé à bon prix, et toute sa production de farine partait rapidement. Allait-il acheter un deuxième champ pour augmenter sa production de blé ? Il en parlerait avec Morgana plus tard !
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Morgana13

Aelis avait fait sa toilettes comme une grande .. Morgana avait sourit en voyant Aelis enfiler le tablier de Gaius. Elle lui brossa doucement les cheveux, en prenant bien garde de ne pas lui faire mal. Elle ne voulait pas que la p'tiote la prenne pour une brute. Elle lui mis un petit ruban, s'assurant ainsi qu'elle n'aurait pas les cheveux dans les yeux pour "travailler".

Tu es pressée.. Alors vite allons y!

Elle lui attrapa doucement la main et l'entraina à nouveau vers la cuisine, attrapa au passage une écuelle puis sortie en direction du sole. Elle stoppa devant le puits, posa le récipient sur le bord le temps d'envoyer le seau et le remonter bien remplie.. Elle transvida dans l'écuelle l'eau dont elle aurait besoin puis reprit le chemin vers la table..

Voila nous y sommes! lança-t-elle en posant l'écuelle près du reste des "ingrédient" Installe toi donc... rajouta-t-elle..

Donc on va mélanger de la farine, du sel et de l'eau.. puis malaxer comme si on faisait du pain.. Et avec la pâte plus épaisse et souple tu pourra faire ce que tu veux... Elle sourit puis rajouta.. Attention le secret de la réussite c'est qu'elle doit pas coller au doigts!

Ensuite quand on aura terminé on la fera sécher puis on ira la cuire au four.. puis on décorera..

Elle attrapa une écuelle vide, la plaça devant la petite fille et lui tendit un verre..

Tu met deux verres de farine, deux de sel.. tu mélange bien avec tes doigts et tu rajoute deux verres d'eau et tu mélange..encore et encore jusqu'à ce que la pâte se forme et qu'elle colle plus aux doigts.. En avant jolie piratesse!

Elle lui sourit, puis s'installe à côté d'elle prête à l'aider si besoin.. Elle suivait du regard Aelis espérant que ça lui plairait.
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Aelis.

Cana la prit par la main et la guida jusqu'à la chambre pour qu'elle se débarbouille un peu avant d'aller préparer la surprise. Elle regarda la cuvette pleine d'eau et la jeune femme.
Bah oui, elle savait un peu faire toute seule, mais souvent la Bertha elle faisait pour aller plus vite.
Elle plongea donc ses mains dans l'eau fraîche et elle remonta l'eau dans ses mains en cuvette afin de plonger son minois dedans. Elle répéta l'opération plusieurs fois, avec plus ou moins d'entrain, éclaboussant un peu à côté. Lorsqu'elle se redressa, sa chemise était légèrement humide. Elle alla rejoindre Cana et se mit debout devant elle pour qu'elle la coiffe. Ça, elle ne savait pas encore faire toute seule.

Une fois coiffée, elle enfila le tablier que lui tendait Cana.

- Voilà, ze suis prête! On y va maintenant? Ze suis pressée!

Aelis.

La gosse avait demandé d'aller dormir chez sa cousine, ne souhaitant pas rentrer dormir tout de suite, mais Marsou étant épuisé, elle avait demandé à aller chez Morgana.
C'est pour cela que pendue au cou de la jeune femme elles avaient rejoins la maison. Elle somnolait déjà lorsqu'elle fut déposée dans le lit et ne tarda guère à sombrer rapidement dans un sommeil profond, si profond qu'elle n'entendit même pas Chankel ronfler!

Le lendemain, elle se réveilla avec une bonne odeur de pain frais et c'est toute souriante qu'elle se pointa dans la cuisine, les cheveux lui tombant sur la figure, embroussaillés, des rêves encore pleins la tête.

- Bonzour Cana...

Morgana13

[beignets aux pommes ou des tartines de confitures?]

Elle buvait son thé à la cannelle, pensive quand elle vit débarqué dans la cuisine, une petite "piratesse" les cheveux en bataille. Morgana sourit en la regardant. C'était agréable de voir un p'tit minois innocent de bon matin.. Elle se leva pour aller accueillir la fillette ..

Bonjour jolie "piratesse" ! dit-elle en se baissant doucement.. As-tu bien dormi?

Elle posa un baiser sur le haut de sa tête, profitant au passage de libérer les yeux d' Aelis de ses cheveux en bataille.

Tu as faim? rajouta-t-elle en écartant une chaise pour que la petite puisse s'assoir.. Elle lui sourit doucement attendant qu'elle grimpe puis continua..

Quand tu aura fini de déjeuner, on ira se débarbouiller un peu puis .. Elle tourna la tête vers la porte donnant au jardin . Elle sourit et se rapprocha de Aelis puis murmura.. J'ai préparé ce dont on aura besoin pour faire la surprise.. On s'installera dehors sous le sole, on sera tranquille...

Elle sourit , puis attrapa un bol, le pot à lait , et versa doucement le lait frais à l'intérieur. Elle attrapa le pot de miel, l'ouvrit et posa la cuillère dedans..

Tu aimes bien ça non? Y'a des beignets aux pommes ou des tartines de confitures... Tu préfères quoi?

Morgana n'avait pas grande habitude des enfants, mais pour sur, elle ne voulait pas que la petite manque de quoi que ce soit. Elle était ravie la brunette qu'Aelis ait voulu dormir chez elle.. Elle espérait qu'un jour Aristote lui accorde miracle pour qu'elle enfante...
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Chankel

Moui, en effet, il ne restait "plus" qu'à finir de nettoyer... Il était un peu découragé quand il regardait le chantier qu'était devenue leur cuisine... Mais Morgana avait pris le problème à bras le corps et s'était déjà remise à frotter. Il prit un bout de savon et fit son possible pour frotter le gras du mieux qu'il put. Ça s'accrochait fort ! Fallait dire qu'il y en avait une belle couche !

Rien de plus efficace que le travail d'équipe ! Ils finirent par en venir à bout tous les deux, et l'horreur ne fut bientôt plus qu'un souvenir, leur cuisine ayant fini par retrouver son lustre d'avant la catastrophe ânesque.

Il était déjà fatigué avant cet épisode, et renonça à l'accompagner en taverne, sachant très bien qu'elle n'avait pas besoin de lui pour écluser godet après godet. Il la serra fort contre lui, lui transmettant tout son amour, mais aussi son désarroi d'avoir provoqué tout ça. Après un Amusez-vous bien, vous l'avez mérité !, il la laissa partir, un peu à regret quand même, vers son deuxième endroit préféré - le premier étant la mairie - alors qu'il prenait possession du lit conjugal pour y gouter un repos bien mérité !
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--Gaius

[Des jours à la veiller...à la pousser.. à s'inquiéter..]

Il commençait à fatiguer le fossile, des jours qu'elle refusait de sortir.. Sa brunette restait cloitrée dans sa chambre ne quittant son lit que pour son bureau. Une fois les affaires municipales traitées elle restait des heures le nez collé à la vitre perdue dans ses pensées..

Gaius s'inquiétait pour elle, il la connaissait bien le vieux. Il avait tout tenté et rien n'y avait fait.. Elle c'était refermé comme une huitre la brunette. Elle semblait attendre ..

Gaius avait fini par se convaincre qu'elle attendait son époux et que l'inquiétude la rongeait. Avait-il envie d'en savoir plus? Elle avait tout de même sourit une fois en recevant quelques fioles de violettes. Elle avait l'air de savoir d'où celle ci provenaient..

[enfin!!]

Ce jour la le soleil brillait. Le fossile avait passé sa matinée à aller et venir entre la maison et le marché.. Il avait enfin trouvé un peu de temps pour cuisiner quelques légume de son potager quand il entendit la porte de la demeure s'ouvrir puis un crie retentir..

"MORGANAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA"

Son visage s'éclaira, il avait reconnu l'accent breton qui résonné dans la demeure. Il lâcha sa préparation et accourut dans l'entrée..

Chankel enfin vous êtes de retour!! lança-t-il en s'essuyant les main sur son tablier. Il était tout joyeux le fossile d'enfin revoir l'époux de sa p'tiote. Comment vous potez vous? Les résultat espérés ont -ils été au rendez vous? rajouta-t-il.

Le fossile l'observait discrètement, il avait l'air normal le breton. Il finit par s'approcher un peu plus et lui serra chaleureusement la main puis laissa un souffle de soulagement s'échapper..

Morgana n'a plus quitté votre chambre depuis des jours Chankel.. Je m'inquiète grandement pour elle.. J'espère que votre retour changera cela.. dit-il en laissant tomber ses épaules... Je n'ai point réussit à la faire sortir de sa torpeur . Je suis heureux que vous soyez de retour Chankel. finit-il par lancer avant de s'assoir sur le rebord de la méridienne près de lui..

Des jours qu'il tentait de faire bonne figure, remuant chaque jours un peu plus sa pupille, le retour du breton le soulageait grandement . Voir sa brunette dans cet état lui avait fichu un coup. Il avait même oublié la Jeannette c'est pour dire..

Chankel

Une porte qui s'ouvre, des pas qui résonnent. Serait-ce elle ? Non hein, ou alors elle est bien fatiguée ! Et en effet, c'est le fossile qui arrivait en "courant" dans l'entrée. Il était quand même content de le voir, le breton. Il s'y était attaché, à ce fossile qui avait contribué à faire de son épouse la femme qu'elle était. Il ne l'avait vu faillir qu'une fois... Ce fameux soir où il avait fait accoucher Nael. Mais bon... Morgana avait été d'une aide encore moindre à cette occasion. Il s'approcha de Gaius le sourire aux lèvres. Il remarqua bien l'instant d'hésitation de ce dernier. Dû sans doute à la surprise ? En tous cas il lui prit chaleureusement la main avant de laisser son regard se ternir au fur et à mesure qu'il parlait et qu'il avait l'air triste et découragé...

Pas quitté la chambre depuis des jours ? Est-elle malade ? Vous m'inquiétez là, Gaius ! Ce n'est point dans ses habitudes il me semble ! Dans la chambre donc... J'y vais ! Merci Gaius !

Il posa sa main un instant sur l'épaule du vieillard. Qui paraissait encore plus vieillard en cet instant, le regarda un instant, bougea sa main de haut en bas pour lui dire quelque chose comme "Tenez bon". Puis il prit la direction de la chambre et en ouvrit doucement la porte, jeta un œil à l'intérieur.

Il distingua une forme devant le pupitre, dans la pénombre. Il força ses yeux à accommoder et la vit. Oui, c'était bien elle. Sa Morgana. Sa douce épouse. Assise, le regard perdu vers le carreau. Comme... prostrée. Mais toujours aussi belle à ses yeux. Il s'en voulait de l'avoir laissée ainsi !

Il entra dans la chambre, profita encore un instant de cette vision, puis referma doucement la porte derrière lui et s'approcha doucement de son épouse en chuchotant :

Morgana ?
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Morgana13

Elle l'avait espéré de retour , il était enfin là, contre elle..Elle le sentait, elle se serrait à lui .. Sortant lentement sa tête de son cou , elle se mit sur la pointe des pieds , s'étirant vers lui .. Elle le regarda un instant puis ferma doucement les yeux et colla doucement ses lèvres aux siennes... Elle laissa sa langue chercher celle de son époux, ses doigts se glisser dans sa nuque...

Doucement elle l'attrait à elle, son coeur battait à la chamade, son corps ondulait en douceur contre lui.. C'est qu'elle l'aimait son époux, plus que tout .. Elle prolongea leur baiser avec tendresse et passion ... Doucement et avec grand mal elle laissa son corp redescendre, ses pieds toucher à nouveau le sol.. De nouveau son regard azur se plongea dans celui de Chankel...

Vous pardonner mais de quoi?? Vous êtes là ..enfin là... Ne me laissez plus jamais loin de vous.. La vie sans vous est une épreuve perpétuelle, un supplice.. Vous m'avez tant manqué mon Amour..

Elle glissa sa main dans la sienne, entremêlant leurs doigts puis elle l'attira jusqu'à leur couche... Elle s'assoit sur le bord du lit espérant qu'il prenne place prêt d'elle.. Tout son être le réclamer, il lui avait tant manqué, les jours lui avait semblé une éternité..

Elle le regardait d'un air plus amoureux que jamais comme si son absence lui avait fait prendre conscience d'à quel point il était l'unique pour elle. Il lui avait fait remarquer qu'elle avait maigri, elle ne pouvait le nier, elle hocha simplement la tête .. Doucement elle tendit son cou vers lui lui offrant à nouveau ses lèvres et tout son Amour..
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Chankel

Il referma ses bras autour d'elle. Il était de retour pour de bon maintenant. Il la serra fort contre lui, respirant son odeur, écoutant sa respiration, souriant de bonheur alors que son nez chatouillait son cou.

Oui, je suis là. Et bien là. Je m'en veux d'être parti, de vous avoir laissée. Mais il le fallait, n'est-ce pas ? Saurez-vous me pardonner ? lui chuchota-t-il doucement dans son oreille.

Il la serra un peu plus fort encore, inclinant sa tête un peu plus encore, sa bouche cherchant sans doute les lèvres aimées. Mais elle était bien tout contre lui, sa bouche dans la douceur de son cou. Il la regarda plus attentivement.

Vous avez maigri, mon Aimée. Vous vous êtes laissée aller ! Il va falloir changer ça maintenant ! J'ai bien l'intention de m'y atteler !

Et de sourire, encore et encore. Oui, il était de retour !
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Morgana13

Elle était assise à son pupitre depuis un moment déjà, des heures peut-être , elle n'aurait pas pu le dire elle même ... Son regard Azur n'avait pas quitté les carreaux, elle semblait ailleurs, elle y était sans doute avec l'esprit.. Elle n'entendit pas la porte s'ouvrir, et même si elle eut entendu elle n'aurait sans doute pas réagit pensant que c'était son fossile après un repas de plus prêt à la tanner pour qu'elle avale au moins une cuillère.

Depuis des jours il lui faisait subir le même rituel, elle retrouvait presque son enfance ou il lui proposait de manger un cuillère pour lui, une pour sa mère , une pour tous les gens qu'elle affectionnait.. Plus jeune elle finissait par céder mais depuis quelques temps le fossile avait du mal . Elle en avalait une pour lui, puis une pour son époux et enfin une pour son fillot puis plus rien..

Elle était têtue comme une mule la brunette. Ses joues c'étaient creusées au fil des jours!... Elle n'en était pas forcément consciente et quand bien même elle n'en aurait eu cure ...

Dans un léger souffle une voix familière finit par la sortir de ses pensées..

Morgana? Elle se tourna vivement et se leva d'un bond.. Son regard se remplit de larmes en le voyant. Il était là, devant elle, enfin de retour... Un long soupir se laissa entendre puis elle se jeta à son cou le serrant de toutes les forces qu'elle n'avait plus... Vous êtes enfin là... murmura-t-elle sans relâcher son étreinte... Elle cacha son nez dans le cou de son époux, le respirant doucement. Elle avait instinctivement fermé ses yeux.. Elle souffla à nouveau sans pour autant en dire plus .. Elle semblait bien là, accroché à son cou..
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Cl0e

Elle avait promis, elle était venue. Malheureusement, la brune se reposait, elle avait besoin de calme à ce qu'on lui avait dit au village. Et dans les courriers échangés avec la bourgmestre, elle l'avait prévenue de ne pas trop s'attendre à la croiser.
Attristée, mais non déçue, car elle pouvait comprendre, ou du moins imaginer ce qu'elle vivait, elle fit un détour par son domaine en remontant vers Muret. A l'entrée, les gardes veillaient.

- Le bonjour mes braves. Vous direz à la Dame de Seissan que Cloé d'Albizzi est passée. Vous lui donnerez aussi ces quelques fioles violettes, et je vous interdit de les débouchonner. Je m'assurerai qu'elles soient parvenues en état à votre maîtresse.
Ne la dérangez pas, laissez-la se ressourcer. Je repasserai une autre fois, cela ne fait rien.

Sur ces mots, elle fit signe au cocher de poursuivre le début de ce qui risquait à être un long périple. Comme si ses innombrables courses jusqu'au Louvre ne suffisaient pas ...
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Chankel

Trois semaines avaient passé. Trois longues semaines à méditer, à parler avec le Père Roquet. A deviser avec les autres frères. A méditer encore. A prier. A s'asperger d'eau bénite. A prier encore. A méditer. A dormir. Et surtout.... à penser à Elle. A sa toute jeune épouse qu'il avait laissée seule peu après leur mariage. Enfin, il espérait bien qu'elle n'aurait pas été toute seule. Gaius serait probablement resté près d'elle, comme il le faisait si bien avant qu'il ne la lui confie. Et puis... les licerois seraient là aussi. Eux qui comptaient tellement à ses yeux ! Il avait regretté ne pas avoir vu Gaius avant de partir afin de la lui confier à nouveau jusqu'à son retour. Il avait eu si peur de servir de refuge au Malin et de faire du mal à ceux qu'il aimait qu'il avait pris la route sans retard, le Breton.

Mais c'était fini, et il chevauchait une nouvelle fois vers Saint-Liziers. Pas une seule fois le Malin ne s'était manifesté pendant ces trois semaines. A croire même qu'il ne l'avait pas habité. Le Père Roquet en tous cas avait décrété ce matin-même qu'il n'était pas utile de poursuivre la retraite au monastère et qu'il était temps maintenant de reprendre sa vie. Que si aucun symptôme n'était apparu malgré une surveillance constante, c'est que soit le Malin était parti, soit que le Breton s'était trompé en se croyant possédé.

Trompé, il ne le pensait pas. Ses amis, son épouse, lui avaient décrit ce qu'ils avaient observé et il n'avait aucune raison de ne pas les croire. C'était donc que le Malin avait abandonné son corps vieillissant. Peut-être pour un plus jeune ? Ou alors un autre qui ne soit pas arrosé régulièrement d'eau bénite ? Oui, peut-être le traitement avait-il été efficace ? En tous cas, il allait faire bon usage du tonnelet d'eau bénite que le Père Roquet lui avait donné. Aspersion régulière lui avait-il conseillé. Il n'allait pas s'en priver, le Breton. Pas question que le Malin revienne en lui.

Et le voici, chevauchant à bride abattue vers son foyer. Saint-Liziers, enfin, apparaissait au loin. Il se demandait comment il serait accueilli. Sa brunette n'avait pas semblé enchantée par son départ, même si, comme souvent, elle avait fait "comme si". L'accueil serait-il... glacial ? Chaleureux ? Indifférent ? Plus il approchait, et plus il ralentissait, se demandant s'il avait bien fait de partir. Et du coup, de revenir... Il avait beau se dire que oui, il avait été possédé et qu'il le devait, il était quand même parti en catastrophe sans préparer personne. Sans LA préparer. Sa farouche brunette. Sûr qu'elle n'avait pas apprécié. Qu'avait-elle fait pendant tout ce temps ? Qu'avait-elle pensé ? Mais il le fallait. Sûr de sûr. Il avait été possédé !

Il approchait de leur Domaine commun, décoré avec goût par Elle, auquel il n'avait même pas encore eu le temps de s'habituer. Une grosse boule grandissait dans son estomac alors que la demeure grandissait devant lui, le galop d'Oracle le rapprochant de plus en plus de l'instant où enfin il la reverrait. Et zut, tant pis si elle boudait, tant pis si elle l'ignorait ou le rejetait. Pour le moment, rien que la voir, même en colère, suffirait à son bonheur. Il demanda à Oracle de s'arrêter devant la maison, descendit doucement de selle, lui flatta l'encolure, puis lui parla un instant dans l'oreille, lui disant son inquiétude, avant de s'avancer vers la porte, de l'ouvrir doucement, et d'entrer.

Le silence semblait total. Dormait-elle ? Travaillait-elle à la mairie ? Était-elle.......... partie ? Soudain inquiet, il cria du plus fort qu'il put :

MORGANAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
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Morgana13

Il l'avait attiré avec lui, l'incitant à s'assoir sur ses genoux, chose qu'elle fit sans mal. Son regard aimant la rassurée un peu. Elle posa sa tête sur son épaule, se sentant plus légère de ses maux quand il était près d'elle. Aller donc comprendre la nature humaine, parfois une présence suffit à vous apaiser. Juste le besoin de sentir l'autre poche et présent.

Elle ne savait pas s'il la comprendrait mais ne doutait pas qu'il essaierait. Elle plongea son regard azur dans celui de son époux..

Je te demande pardon Chankel lança-t-elle la voix tremblante et honteuse..

Pour la première fois depuis leur rencontre elle venait de le tutoyer, à cet instant elle s'offrait à nouveau à lui, montrant ses faiblesses.. J'ai pensé ... Elle détourna un instant le regard, puis baissa la tête en soupirant avant d'ajouter d'une voix plus frêle, laissant apparaître la sensibilité dont elle se protégeait avec son caractère bien trempé..

Elle le regarda à nouveau, se serrant un peu plus à lui, cherchant à prendre un peu du courage de son époux.. J'ai pensé que vous ne m'aimeriez plus si je ne pouvais vous offrir descendance.. Vous le méritez tant.. et moi.. Elle soupira à nouveaux.. Je ne puis vous l'offrir.. j'ai eu peur de vous perdre..

Elle n'en avait aucune réelle certitude mais se souvenait tout de même des parole de Caprice. Elle résonnait encore en elle après toutes ses années. Et si elle avait dit juste? Elle aurait tant aimé porter son enfant, le leur.. Donner la vie pour lui, elle n'avait selon elle pas plus beau cadeau à lui offrir. La nature lui refusait à cause de brigand sans doute mort depuis le temps.

La p'tite j'l'ai trouvé caché dans mon charriot en arrivant à Carcassonne. Elle m'avait vu avec Yoline lorsque celle ci m'a convaincue de me rendre à l'orphelinat de Narbonne.. disant que p'être Aristote avait choisi une autre voix pour moi que celle de porter un enfant..

Elle soupira en pensant à la jeune Bretonne. L'accident de celle ci hantait encore la brunette. Des images qu'on oublie pas. Elle avait aussi en mémoire leur discussions durant le voyage.. Je n'ai pas eu le courage de la renvoyer.. J'me suis dit que p'être..vous..nous..

Oui elle espérait que la petite reste près d'eux. Elle serait mieux avec qu'eux qu'à l'orphelinat c'était évident. Leur foyer regorgeait d'Amour simple et vrai, c'est cela qu'elle voulait offrir à Céleste. Elle n'avait pu résister au regard enjoué de la gamine. Peut-être que Chankel aussi se laisserait charmer.

Qu'en pensez vous Chankel?Croyez vous qu'elle pourrait ..rester ici..avec nous.. rajouta-t-elle timidement.

Pour elle Yoline sans le vouloir avait mis la gamine sur sa route. Elle voulait croire à un signe, pire même elle y croyait mais si elle disait ça à son époux il l'a prendrait p'être pour une folle. Elle le regarda un instant se resserrant plus encore contre lui, inquiète de sa réaction, de ses mots ou peut-être la peur qu'il les chasse elle et la gamine..
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--Gaius

Tout juste avait-elle balbutié quelques mots que déjà elle se cachait à nouveau. Gaius fit une légère moue en se redressant, il ne la laisserais pas ainsi. Il l'a connaissait bien sa brunette, elle était capable de ne plus se nourrir, elle lui avait déjà fait une fois.. Il alla vers le petit bureau et attrapa la missive roulé posé dessous. Le regard du vieux ne put s'empêcher de laisser ses yeux scruter les différent vélin posés.. Son oeil de fossile s'arrêta sur un, puis deux , il n'osa pas le lire mais vit la signature. Il grimaça sans un mot.

Il saisit le rouleau destinait à L'abbaye, se tourna vers le petit "tas" que formait Morgana sous sa couverture et soupira doucement.. Le départ de Chankel, les missives qu'il venait d'apercevoir n'étaient sans doute pas étrangère à l'état de sa pupille.. En tant normal il l'aurait secoué comme un prunier, mais cette fois il ne le fit pas .. Il vint près d'elle à nouveau se pencha et lui murmura..

Il va revenir Morgana..Ton Breton reviendra..

Qu'en savait-il le vieux? Il ne savait même pas pourquoi Chankel était la bas. Il aurait sans doute deux mots à lui dire au Breton quand il reviendrait..

J'vais envoyer ta lettre, passer à la maire récupérer les courriers du jour et quelques paperasses pour que tu puisses travailler .. car tu ne dois pas laisser tomber St Lizier heiin.....Je passerais donc chez Thais puis je reviens te faire à manger..

Il savait qu'elle ne laisserais pas tomber les Licérois , que même alité elle ferais le travail journalier ... Il allait la bouger mais en douceur, contrairement à ses habitudes.. Il avait décidé de mettre en suspend sa propre vie de fossile, pour s'occuper d'elle.. Il attendrait le retour du Breton à ses cotés.. Il déposé un baiser sur la touffe de cheveux de Morgana et sortit à toute jambe.

Il devait passer à son grenier, signaler son absence pour les jours à venir, puis à la mairie prendre les registres et en suite un tour au marché pour ramener quelques bon produit pour que sa pupille se nourrisse correctement..

Il allait redevenir pour quelques temps sans doute, le tuteur bienveillant qu'il était pour elle durant son enfance.. Il quitta le manoir d'un pas pressé, l'air soucieux..

--Gaius

Il n'avait pas vu sa farouche depuis plusieurs jours, il n'était même pas passé à la mairie trop pris entre son grenier et la Jeannette.. En fin de matinée il s'était enfin libéré pour pouvoir aller voir sa p'tiote à son bureau. La fossile fut fort surpris d'apprendre de la bouche des gardes qu'il ne l'avait pas vu depuis la veille. Ils l'avaient vu passer récupérer ses paperasses, le visage dissimuler sous une capuche et elle avait disparu sans un mot..

Le visage de Gaius blêmit , ce n'était pas de sa brunette de ne pas se montrer. L'inquiétude le gagna rapidement, il prit le chemin du manoir à toute hâte....

[Quand le bateau coule.. le fossile sert de bouée]

Arrivée devant la grande porte le fossile toqua à plusieurs reprise. Aucune réponse ne vint, l'inquiétude en lui grimpait. Il avait une clefs confiait par Morgana , juste au cas ou. La situation semblait se prêter à l'utilisation de celle ci . Il n'hésita pas , il ouvrit et se glissa à l'intérieur.. Il scruta rapidement la grande pièce, sur la table les paperasses de la mairie étaient posées, tout près la cape gisait au sol.. Il grimaça puis lança..

MORGANA??? CHANKEL??

Il n'attendit pas la réponse pour prendre la direction de la cuisine. Il passa la tête à la porte et constata qu'elle était vide et rangée.. Il rebroussa chemin et réitéra son appel..

MORGANA??

Pas un bruit , rien, le visage de Gaius se ferma. Il prit le chemin de leur chambre et toqua en collant son oreille à la porte. Il n'entendit rien si ce n'est peut-être un léger râle.. Il ne lui en fallut pas plus pour ouvrir la porte et entrer. La première vision fut une bosse sous la couverture .. Elle n'avait pas la taille de deux personnes.. Il posa la main en la questionnant..

Morgana? Chank..?

Il ôta la main en sentant bouger , les yeux rivé sur la forme .. Soudain il vit la couverture perdre du terrain laissant apparaitre une longue chevelure brune..

Morgana! Bah alors? Tu es souffrante??

Quand il put voir son visage, Gaius se décomposa .. Il avait le visage défait, le regard vide, les paupières enflées... Le sang de Gaius ne fit qu'un tour, il se précipita vers elle et s'agenouilla pour avoir le visage à sa hauteur .. Il ne l'avait jamais vu ainsi..

Morgana ..dit il en glissant avec tendresse ses vieux doigts dans la chevelure de sa farouche .. Qu'y a-t-il? Ou est Chankel? Depuis quand es-tu comme ça??

Il lui caressait doucement les cheveux doucement, comme quand elle était petite. Il la regardait, voyant bien la détresse dans ses yeux.. Répond ma ma belle.. Ou est Chankel ?? Tu sais que tu peux tout me dire n'est ce pas..?

Des larmes silencieuse coulaient le long des joues de sa p'tiote.. Depuis quand était-elle dans cette état? Que c'était-il passé pour quel soit dans cet état? Ou était son époux? Tant de questions fourmillaient dans la tête du vieux , il aurait voulu toutes les poser . Mais il la connaissait bien ça pupille, si il insistait de trop elle se fermerait comme une huitre.. Il allait falloir qu'il soit patient .. Il resta la près d'elle à lui caresser doucement sa chevelure..

Morgana13

[Quand le poids du "comme si" est trop lourd...]

Elle avait entendu son nom résonner dans le manoir, mais n'avait pas répondu.. Elle était recroquevillée sous sa couverture, cachée, comme dévastée. Elle n'avait pas envie, plus envie ... Elle avait bien entendu la porte de sa chambre mais n'avait pas bougé jusqu'à reconnaitre la voix de Gaius . Elle avait libérée son visage sans conviction..

Le regard vide et perdu, elle le regardait en écoutant ses mots.. Au contact des doigts du vieux sur sa chevelure, les larmes étaient revenues. Elle ne savait quoi répondre, elle n'en avait même plus le courage.. Gaius semblait mort d'inquiétude ..

Les minutes s'égrainaient doucement, la farouche tombait le masques et laissait apparaitre devant son tuteur toute la sensibilité qu'elle avait en elle, et qu'elle cachait si souvent.. Elle finit par balbutier quelques mots.

Chankel...partit ...à l'abbaye..sur le bureau...une lettre...envoi lui ..pour moi... Passe chez Thais, elle.. une mauvaise chute.. je..va voir..

Elle ne put en dire plus, son regard azur semblait noyés.. Elle laissa ses doigts remonter sur son médaillon avant d'à nouveau cacher son visage pour tenter de se cacher.. Elle n'avait plus la force de faire "comme si", les derniers jours lui avaient un genoux à terre . Elle savait bien que Gaius ne la laisserait pas s'en tirer sans explication mais à ce moment présent il ne tirerait rien d'elle.. Il lui faudrait sans doute de la patience au fossile.. Dans l'esprit de Morgana il ne la comprendrait pas, comment le pourrait-il? Elle n'avait de toute façon pas l'air de vouloir s'étendre.
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Morgana13

Digne, rester digne, voilà ce à quoi elle pensait à l'instant présent. Elle ne voulait pas lui montrer son désarroi .. Comment ne pas être un peu perdu face au départ de celui à qui elle avait dit "oui". Ils avaient partagé tant de moment ensemble, des bons, des mauvais.. Chankel l'avait soutenu et le faisait encore .. Il comblait un vide qu'elle portait en elle, et là ce jour il allait partir.. A cet instant elle se sentait impuissante et cela lui pesait beaucoup de ne pouvoir lui rendre un bout de ce qu'il lui offrait au quotidien.

Elle le suivit du regard quand il se leva, près à aller préparer quelques affaires. Elle resta un instant sans bouger puis se leva en l'écoutant s'inquiéter du contenu de son paquetage. Elle hocha la tête doucement..

Voui je suppose que cela suffira, je ne puis vous dire, je n'ai jamais été cloitré.

Elle avait surtout toujours évité de l'être, jusque là ça lui avait plutôt réussi.. Elle ne le quittait pas du regard, la gorge noué. Elle n'aurait jamais pensé devoir se séparer de lui un jour, le laisser partir sans elle pour un temps indéfini.. Elle rageait qu'Aristote lui inflige une nouvelle épreuve.. Elle lui sourit avec tendresse puis ajouta..

Je vais vous préparer quelques collations, le temps que vous choisissiez vos effets..

Sentant les sanglots dans sa gorge près à la trahir, elle esquissa un sourire presque forcé et fila à la cuisine pour tenter de reprendre contenance en préparant délicatement un petit panier..
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Chankel

Il lui sourit une nouvelle fois. Ils tentaient tous deux de faire bonne figure afin que l'autre puisse rester plus ou moins serein après la séparation. Mais cette dernière serait pénible quand même ! Bonne idée qu'elle se colle aux collations. Comme ça les deux s'occupaient et faisaient autre chose que ruminer.

Deux paires de braies, deux chemises en plus de ses habits actuels devraient être suffisants. Le tout dans ce balluchon dont il avait cru ne plus avoir besoin, protégeant le beau livre ouvragé. Cadeau de mariage. De son mariage ! Avec cette femme merveilleuse rencontrée pour la première fois il y avait tout juste un an... Il sourit en se remémorant sa moustache de mousse... Il s'en était passé des choses depuis !

Il jeta son balluchon sur l'épaule et revint dans la pièce commune. Le moment était venu !
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Morgana13

La cuisine, l'endroit que Morgana évitait , elle n'était point bonne cuisinière, c'était un fait. La dernière fois qu'elle avait voulu cuisiner, c'était pour un concours de cuisine. Pas folle la guêpe, elle s'était servit de la cuisine de Khaerdalis. Elle lui avait rendu avec les murs, enfin jusqu'à ce que le feu se déclare..

La voici donc dans la cuisine, scrutant les lieu du regard, d'un air peu inspiré.. Que mettre dans le panier sans enflammer les lieux?? Elle le saisit , et le posa sur la table, puis un torchon propre pour protéger les petits pains.. Elle les empaqueta avec délicatesse et posa le tout dans le fond du panier, un bon bout de jambon de Bayonne, quelques douceurs, le tout recouvert par un autre torchon.. Elle glissa tout de même une flasque d'Armagnac au cas ou il est besoin de courage..

Le panier était prêt, elle soupira longuement... Elle libéra ses cheveux et glissa son ruban au fond du panier, qu'il sache qu'elle l'accompagnait... Elle replaça du bout des doigts sa chevelure, puis le saisit et alla retrouver son époux dans la salle commune..

Quand elle passa la porte et le vit, son estomac se noua .. Il était là, devant elle, son baluchon sur l'épaule. Le regard azur de la brunette se voila rapidement. Elle se mordillait les lèvres sans le quitter du regard, il était beau son breton.. Elle inspira doucement puis s'approcha de lui , avant de lui tendre le panier..

Tenez, j'ai glissé quelques douceur en plus du pain et du jambon ...lança-t-elle..

Elle le regardait, les yeux embués par l'émotion qu'elle avait de devoir le laisser s'en aller.. Elle s'approcha doucement de lui, glissa sa main dans la sienne et entremêla leurs doigts.. Elle posa sa tête contre son torse et resta là un instant n'osant rien bouger, ne sachant trop que dire..
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Chankel

Il prit doucement le panier qu'elle lui tendait en la remerciant. Il était lourd, et il ne doutait pas qu'elle ait glissé autre chose que simplement de quoi faire la route. Quand elle posa sa tête contre son torse, il laissa tomber panier et baluchon et ferma ses bras autour d'elle, une main derrière sa nuque, l'autre sur sa hanche, sa bouche dans ses cheveux. Un dernier moment de tendresse... Un moment qu'il laissait durer, qu'il aurait voulu éternel.

Il finit par se redresser quand même, impatient d'en finir avec le Malin et de reprendre une vie normale avec celle qui l'aimait et qu'il aimait.

Trugarez ma karantez. Merci mon Aimée. Merci pour tous ces doux moments en votre compagnie. Merci pour cette nouvelle vie. Merci pour votre confiance. Merci aussi pour ces victuailles. Je vous promets de faire au plus vite. De prier pour vous et pour nous tous les jours. De penser à vous sans arrêt. Et surtout... de revenir. Dès que possible. Dès que cela sera terminé avec ce qui semble m'habiter. Vous m'accompagnez dehors ?

Sans attendre sa réponse, il se baissa pour ramasser panier et baluchon, reprit sa main dans la sienne, l'emmena jusqu'à l'écurie où il posa ses bagages. Il sella Oracle, lui enfila son harnais avant d'attacher ses deux bagages derrière la selle. Il se retourna alors vers Morgana et la serra une fois encore contre lui, fermant les yeux, la respirant.

Un baiser encore. Un long baiser. Puis la sensation de s'arracher une partie de soi. Il grimpa sur son cheval, lui dit, se forçant à sourire, d'une voix blanche :

Kenavo Morgana. Ne m'oubliez point !

Il la regarda un instant encore, puis donna des talons et laissa Oracle l'emporter au loin.
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Morgana13

Leur dernier moment de tendresse prenait fin, il avait relâché son étreint, il était temps pour lui.. Elle l'écoutait en hochant la tête, sans pour autant dire quoi que ce soit.. Le moment était chargé d'émotions pour elle, ces derniers jours avait été difficile pour la brunette. La disparition de son grand ami Tili, l'ambiance en taverne quand elle était avec son fillot et Yoline, sa nouvelle compagne avait pas mal entamé l'humeur de Morgana... Une missive de Khaerdalis annonçant son passage prochain en bonne compagnie, puis son intention de quitter St Lizer définitivement ... Et maintenant le départ de Chankel lui donnait le coup de grâce..

Elle s'agrippa à lui et le suivit aux écuries, elle le regarda seller Oracle. Elle avait bien entendu tous les mots de son époux, mais elle s'inquiétait tout de même.. Arriva un long baiser qu'elle trouva presque court, le dernier avant longtemps... Elle le regarda monter sur Oracle, sa gorge se noua fortement, elle la racla doucement puis...

Kézako mon époux... Que le très haut veille sur vous... Mes prières vous accompagneront..

Elle esquissa un sourire triste, l'observa un moment puis il partit ... Le regard de Morgana le suivit jusqu'à ce qu'il ne soit plus visible. Instinctivement elle posa ses doigts sur son médaillon, et commença à le tripoter doucement en se tournant vers la maison.. Elle mordillait ses lèvres nerveusement, ses yeux étaient humide.. Elle rejoignit leur demeure d'un pas religieux, la tête baissée.. Elle entra et referma la porte derrière puis laisser un gros soupirs s'échapper.. Elle resta un moment comme ça, le regard vide appuyée contre la porte d'entrée observant la maison vide.. D'un revers de manche elle essuya les larmes qui coulaient sur ses joues... Elle aurait voulu les retenir, mais la lourdeurs de ces derniers jours l'avait rendu plus sensible.. Elle se laissa glisser le long de la porte jusqu'à toucher le sol et cacha son visage dans ses genoux puis se laissa aller ....
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Chankel

Il avait éclaté de rire quand elle se demandait s'il pourrait gouter le vin de messe. Il la reconnaissait bien là. Il voyait bien qu'elle était perturbée par ce qu'il lui disait. Mais elle tentait de faire comme si. Comme si tout ceci était normal. Son sourire pourtant ne le rassurait qu'à moitié. Il se demandait à quoi elle pensait derrière cette merveilleuse façade.

Quand elle relâcha sa main et partit en courant, il cru un instant qu'elle allait pleurer dans sa chambre. Mais elle revint bien vite avec le superbe cadeau qu'elle avait reçu de son frère. Le livre des Vertus qu'elle lui tendit. Il prit le livre avec précaution :

Merci beaucoup. Vous êtes sûre qu'il ne vous manquera pas ?

Il savait bien que non. Que jamais elle n'ouvrirait ce livre pour autre chose que la beauté des illustrations et la richesse des décorations. Il l'emmènerait donc. Peut-être le distrairait-il ? Peut-être trouverait-il des pratiques à adopter ? Des idées à creuser ? Afin de vivre plus sainement ? Plus sereinement ?

Il posa le livre sur la table, à côté d'eux et l'enlaça tendrement, prêt à la relâcher au moindre signe de réticence.

Merci mille fois, mon Aimée. Je sais combien vous tenez à cet ouvrage et à ce qu'il professe. J'en ferai bon usage, je vous le promets ! Vous savez que vous allez terriblement me manquer ?

Jamais il ne l'avait quittée depuis qu'il avait ramené ses affaires de Breizh. Oh bien sûr ils ne dormaient pas ensemble, mais n'avaient jamais été loin l'un de l'autre, sachant à chaque instant où se trouvait le deuxième. Ce n'était plus vraiment pareil les derniers jours, mais il était sûr que Morgana n'était jamais très loin. Dans sa mairie probablement. Il l'y laisser réfléchir puisqu'elle semblait avoir besoin de réflexion.

Là c'était différent. Il allait faire quelques maigres bagages, monter à nouveau son fidèle Oracle, et se laisser emmener. Oh, pas très loin. Mais suffisamment pour qu'il ne puisse simplement faire quelques pas afin de la retrouver. Il la regardait, encore et encore, voulant garder cette image de son épouse souriante tout au fond de lui.
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Chankel

Oui, il s'était passé quelque chose. Oh trois fois rien aux yeux du breton... Son fillot préféré avait suggéré que peut-être Morgana et lui étaient en train de fabriquer un héritier... Trois fois rien pour Chankel. Beaucoup plus pour Morgana. C'était bien ce qu'elle disait dans sa lettre. Le déclencheur involontaire avait été cette plaisanterie de Marsou !

Et lui, son époux, n'avait pas remarqué comme cela l'avait touchée.

Je ne sais pas où elle va, Gaius, je ne connais pas cette femme, je ne sais pas où elle est. Et je ne suis pas sûr qu'elle sache les dangers des chemins. Pour une Dame en plus....

Non, elle ne voulait sûrement pas le tuer, son fossile qu'elle adorait. Comme elle ne voulait pas lui faire de mal à lui, son mari. Mais là, sur le coup, c'est vrai qu'elle avait fait fort !

Lui écrire ? Oui, bonne idée ! La raisonner ? Il était d'accord avec Gaius : on ne raisonnait pas Morgana. On attendait qu'elle se rende compte avoir fait une erreur et on pouvait alors seulement lui suggérer autre chose.

Elle sait que je m'en fous, oui. Enfin, je crois... Mais pas elle, Gaius, pas elle ! Je crois que... Marsou... hier soir... Il a demandé si on faisait un héritier... J'ai pas fait plus attention que ça... Il baissa les yeux, penaud. Mais elle, apparemment si ! C'est ce qu'elle mentionne dans sa missive...

Il regarda un instant le vieillard inquiet virevolter dans la pièce, puis dit :

Vous avez raison, Gaius. Je vais lui écrire. Lui rappeler combien je l'aime, lui confirmer que je n'attache que peu d'importance à un héritier, en tous cas bien moins qu'à sa présence, et lui demander ce qu'elle compte faire !

Il prit un vélin neuf dans le buffet, ainsi qu'une plume d'oie pas encore trop mâchouillée, un peu d'encre, et retourna s'assoir à la table.

Citation:

Mon épouse adorée,

Je me demande parfois à quoi vous pensez, voire même si vous pensez ! Je suis effaré, tout comme Gaius, que vous soyez partie sur les routes de la sorte ! Avez-vous pensé à la guerre qui faisait rage un peu partout ? Aux brigands qui se promènent sur ces routes ? A l'inquiétude de votre époux ? A celle de votre tuteur ? Sans compter que ces raisons que vous invoquez sont issues de votre seule imagination.

Morgana, mon Aimée, je n'ai nul besoin de l'héritier éventuel que vous pourriez me donner ou pas. Par contre, j'ai besoin de mon épouse près de moi. Maintenant et pour toujours. Et pour rien au monde je ne veux la voir prendre des risques. Pas seule en tous cas ! S'il vous arrivait malheur, jamais je ne me pardonnerais de ne pas vous avoir comprise.

Alors, de grâce, revenez-moi aussi vite que possible. Ou dites-moi où je puis aller vous retrouver afin de peut-être mener ensemble cette quête qui vous fait faire n'importe quoi !

Je vous embrasse avec tout mon Amour,

Chankel, votre époux pour toujours

Il se relut, puis tendit la lettre à Gaius, guettant son approbation. une fois la lecture terminée et un hochement de tête obtenu, il reprit la lettre, y posa son cachet, puis la confia à son pigeon préféré après s'être levé. Lui saurait trouver Morgana. Si seulement il était lui-même un pigeon....

Allez Gaius... Essayez de vous trouver une occupation afin de penser à autre chose. Je vais m'occuper des moutons de Morgana. j'imagine qu'ils ont besoin d'être nourris ! Venez avec moi si vous voulez ?

Il posa un instant sa main sur l'épaule du vieillard, se montrant bien plus rassuré qu'il ne l'était, puis sortit de la maison après avoir rangé plume et encrier. Il essaya de chasser les images qui lui venaient d'une Morgana cheminant seule quelque part sur une route, à la merci du premier soudard venu. Il ne pouvait rien y faire pour l'instant.... Et il se dirigea vers l'enclos des dodus...
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Morgana13

[Un jour après...Un jour avant..]

Elle n'avait pas dormi au manoir cette nuit là, il était trop grand, trop vide... La veille elle l'avait quitté en courant pour rejoindre là ou elle se sentirait chez elle, en sécurité.. Sa petite demeure conservée Rue de La Tour l'avait abrité. Elle avait passé un long moment à la fenêtre de sa chambre, se souvenant de quelques période de sa vie . Elle était prise de nostalgie ces derniers temps, trop d'évènements se chevauchaient les uns aux autres.

La disparition de son ami Tili, qui l'avait profondément attristé, quelques soirée en taverne qui lui laissait un gout amer en bouche, suivit du départ de Chankel qui l'avait laissé avec un grand vide en elle et une grande inquiétude pour celui qui était son époux... Pour couronner le tout Khaerdalis lui avait annoncé son passage avec sa nouvelle compagne. La brunette ne se sentait pas épargnée par les éléments que la vie lui infligeait. Elle tentait de faire "comme si" en permanence, rester digne tant que possible pour ne blesser personne, mais pensait-elle à elle parfois..??

Ne pas blesser, garder pour elle , souhaiter aux autres le bonheur quitte à y laisser chaque fois de plus gros bout d'elle...

La farouche se sentait fébrile, sa poitrine en devenait douloureuse , la sensation d'étouffer la dévorait.. Elle aurait voulu s'arracher le coeur, pour qu'il la laisse respirer un instant..

Elle avait écrit à la lueur de la chandelle à Khaerdalis lui annonçant qu'ils seraient les bienvenus et accueillis comme il se devait, elle lui avait confié quelques unes de ses pensées au passage.. Il faut dire qu'ils n'étaient pas des inconnu l'un pour l'autre... Et qu'à lui, elle ne cachait rien..

Elle avait fini par s'allonger sur son lit après l'envoi du volatile , les doigts posés sur son pendentif épuisée ..

Au matin le réveil fut difficile... s'étirer, délier ses muscles encore endormis, sentir encore sa poitrine écrasée par le poids de ses émotions.. Elle se leva, se dirigea vers la fenêtre et laissa son regard se poser sur les volets clos de la maison voisine.. Un long soupir suivit , ses doigts retrouvèrent instinctivement le chemin de son médaillon.. Elle referma la fenêtre, puis quitta sa chambre.. Elle ramassa sa cape laissé tombée au sol à son arrivée la veille puis quitta les lieux ....

Elle avait traversé la ville "encapuchée" et rejoint le manoir qui lui semblait toujours aussi vide, toujours trop grand pour elle seule... Elle aurait voulu que son époux soit là, pouvoir partager avec lui certains aspects de son état, de ses émotions.. Chankel était un homme bon, patient et compréhensif. Sans doute pour cela qu'elle l'avait épousé, il ne l'avait jamais jugé même si elle ne disait les choses qu'à demi mot, il ne lui en tenait pas rigueur.. Pas simple d'avoir épouser une farouche au passé présent en elle...

Elle fit chauffer de l'eau et remplit le baquet puis alla dans leur chambre, et laissa glisser ses vêtement le long de ses courbes féminine, l'esprit ailleurs.

Elle enjamba la bordure de la "baignoire" et se glissa dedans.. L'eau chaude décontractait doucement ses muscles. Sa tête appuyée sur le rebords, elle rêvait les yeux fermés de son espoir secret... Le bain ne lui ferait pas oublier ce que son coeur lui rappelait sans cesse mais peut-être que durant un moment elle pourrait se sentir légère...
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Chankel

Le breton lui sourit doucement. Bonne question, se dit-il. Il n'avait pas la moindre envie de partir, de la laisser avec peut-être ses doutes, probablement ses craintes... Il hocha doucement la tête, serra ses mains dans les siennes, et dit prudemment, sans quitter ses yeux bleus du regard.

Moi aussi, cette idée me terrorise. Mais.... Plus tôt je partirai, et plus tôt je serai de retour à vos côtés ! Euh... Demain soir ?

Demain soir.... Il avait peur d'avoir dit une énormité. Il se faisait peur simplement en disant ces deux mots. Demain soir... Mais en y réfléchissant... Oui, le plus tôt serait le mieux ! Elle tripotait nerveusement son médaillon. Elle le tripotait plus souvent depuis quelques temps... La réflexion ? Le doute ? Les regrets peut-être ? Il porta leurs mains unies à ses lèvres et effleura celle de son épouse d'un baiser.

Qu'en dites-vous ?
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Morgana13

Demain? Comment ça demain?? Demain de quelle semaine? Demain de demain?? pensait-elle en l'écoutant.. Elle n'avait pas rêvé, il avait dit demain. Elle grimaça, en tripotant son pendentif, le regardant sans cesse..

Demain? comment ça demain? Déjà??

Elle aurait voulu lui sauter au cou, le retenir mais non, elle ne le fit pas. Elle resta là à le regarder puis elle soupira en hochant la tête. Elle était consciente qu'ils s'étaient éloignés ses derniers temps.. Elle avait souvent la tête ailleurs, et lui, quand il parlait était parfois incohérent. Il avait fait le bon choix pour tenter de sauver leur couple.. Elle détestait le Malin, elle aurait voulu l'étriper des ses mains, elle espérait que lui le fasse avec ses prières.

Vous pensez que vous aurez le droit de gouter le vin de messe??

Elle ne perdait pas le nord la farouche, quitte à ce qu'il fasse une retraite qu'elle lui soit utile.. Elle le lui sourit comme si elle voulait le rassurer. Elle ne l'était pas mais voulait qu'il parte l'esprit en paix pour concentrer son attention pour guérir le mal qui le rongeait.. Elle relacha l'étreinte de leur doigt et fila vers la bibliothèque. Elle saisit le livre des vertus, cadeau de son frère Titus pour leur mariage, puis revint prêt de lui .

Tenez emportez le.. Il vous tiendra compagnie, lisez le je ne suis pas sure que le Malin lui résiste dit-elle en souriant doucement, elle soupira puis posa la t..
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Chankel

Oui, il était content qu'elle soit là. Qu'elle soit revenue. Qu'elle s'inquiète pour leur couple. Car lui aussi s'inquiétait pour leur couple. Ne plus la voir que de loin, un petit baiser rapide de temps en temps, ben.... non, ce n'était pas ainsi qu'il voyait le mariage !

Il sourit plus grand au contact de leurs lèvres, puis de leurs mains. Sa crainte se serait-elle apaisée ? Il hocha ensuite doucement la tête quand elle évoqua la différence de comportement, que lui aussi ressentait, bien sûr, puisqu'il avait crainte de l'approcher de peur de l'effaroucher. Il la suivit et s'assit à côté d'elle, se demandant comment lui expliquer, quand.....

Arriva son pigeon qui toqua vigoureusement à la fenêtre. Merveilleux volatile qui savait toujours où le trouver ! Il sourit à Morgana, se releva, ouvrit à l'oiseau et se saisit du parchemin qu'il portait. Il déposa le pigeon dans sa cage avec un mot de remerciement, et retourna vers son épouse tout en lisant la missive. Arrivé auprès d'elle, il reprit place à ses côtés, enroula le vélin et reprit la main de Morgana dans la sienne.

Il était un peu soulagé tout de même. Cela ne lui semblait pas trop grave. Et un peu de jeûne et de prière ne lui faisait pas peur. Par contre, comment sa jeune épouse prendrait-elle la chose ? Ils s'étaient mariés il y a peu, et n'avaient pas encore eu l'occasion de vraiment profiter l'un de l'autre, entre ses études à lui, son travail à elle, cette histoire de Malin, sa maladresse permanente, presque maladive... Elle allait sans nul doute croire qu'il la fuyait !

Or ce serait tout le contraire. Chasser le Malin, se reconstruire pour lui revenir sans risque ! Le moment était sans doute venu de lui parler de tout ça. Comme elle le lui avait dit déjà, il fallait qu'il arrête de penser pour elle. Il sourit, se remémorant certaines de leurs discussions. C'est vrai qu'il s'était trompé à chaque fois qu'il avait essayé !

Il tendit la missive à Morgana en lui disant :

Moi aussi j'ai peur pour notre couple ! Regardez cette missive mon Aimée. Comme je pense que nos soucis viennent de cette histoire de Malin, j'ai demandé conseil à l'Abbaye de l'Escaladieu.

Il la regarda un instant pendant qu'elle parcourait le parchemin, puis poursuivit :

Le Père Abbé me propose de passer quelques temps là-bas, à prier, communier et jeûner avec ses moines. Il pense que cela suffirait à me guérir. Euh...

Il la regarda dans les yeux, ces yeux qu'il aimait tellement voir le contempler, ces yeux sous lesquels il fondait littéralement à chaque fois qu'il les voyait. Comment allait-elle prendre cela ?

Euh... Qu'en pensez-vous ?
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Chankel

De l'assoupissement il avait fini par passer au sommeil. Un sommeil étrange, peuplé de démons, d'exorcistes, absolument pas reposant. Il se tournait et se tournait sur son lit, en nage, essayant d'échapper à tout ce qui le poursuivait. La voix de Morgana chassa tous les habitants de son cauchemar et il se réveilla en sursaut, perdu un instant, avant de se souvenir.

Il réalisa que c'était son épouse qui entrait et un sourire, un peu inquiet certes, mais un sourire quand même apparut sur ses lèvres. Il ne l'avait pas beaucoup vue les derniers jours, sans doute car elle craignait qu'il ne devienne violent : les cas de possession alternaient phase violente et phase calme. Il ne pensait pas avoir jamais été violent depuis les guerres. Et espérait que plus jamais il ne le serait ! Mais elle semblait le craindre, rester à distance. Et, si ça lui faisait mal, il ne pouvait lui donner tort quand il y pensait.

Il se leva rapidement, remit un semblant d'ordre dans sa tenue, se dirigea vers la porte de sa chambre qu'il ouvrit, et partit à sa rencontre, ravi qu'elle soit revenue à la maison.

Je suis dans la chambre. J'arrive, mon Aimée.

Et le voilà dévalant l'escalier pour arriver plus vite devant elle. Il s'arrêta un instant pour l'admirer. Elle était belle. Elle était farouche. Forte et fragile en même temps. Elle lui faisait toujours le même effet, et c'est presque un peu timide, gauche certainement qu'il finit de s'approcher de son épouse, restant à une certaine distance, balançant d'un pied sur l'autre, sachant sa réticence à l'approcher. Elle avait déjà du faire un gros effort pour venir jusque là !

Demat Morgana ! Je suis content que vous soyez là !

Et de lui sourire, ne sachant s'il devait approcher ou non...
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Morgana13

Elle n'avait pas eu à chercher de trop la brunette, quelques minutes s'était écoulé, juste le temps de déposer sa sacoche. La voix de son époux résonnait à travers la maison. Dans un premier temps elle sourit, rassurée qu'il soit là, puis une vague d'inquiétude s'empara d'elle.

Elle se demandait quelle serait l'humeur de Chankel, ce qu'elle allait lui dire, ce qu'il lui répondrait. Elle n'eut pas le temps de se poser plus de question, déjà il apparaissait devant elle .

Demat Morgana ! Je suis content que vous soyez là !

Il avait l'air content de la voir mais semblait ne pas oser s'approcher d'elle. Pas de baiser? Ah bin non pas cette fois , elle s'approcha et déposa sur ses lèvres un doux baiser. Bonjour mon tendre.. ça va? lança-t-elle en l'observant.. J'm'inquiétais pour vous, suite à votre départ de la taverne à midi.. Vous êtes si.. Elle laissa quelques secondes s'écouler, ne le quittant pas du regard, prise entre tendresse et inquiétude extrême, pour lui, pour elle...pour leur couple, puis elle reprit.. si... différent ces temps ci... J'ai peur pour notre couple Chankel..

Elle glissa doucement sa main dans la sienne l'attirant vers une méridienne offerte par Gaius pour leur union. Elle s'installa, espérant qu'il prenne place à ses cotés. Elle était persuadée que si ils laissaient les choses se faire sans en discuter, leur mariage en souffrirait. Elle ne c'était pas mariée pour laisser le Malin les rendre malheureux.. Elle était bien décidée à faire ce qu'il faudrait pour que tout redevienne comme avant son arrivé!!
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Morgana13

Au punaise..c'est aujourd'hui! Gaius viteuuuuuuuh!!

Elle avait oublié!! La farouche prise entre les révoltes de la bandes du chien galeux et la gestion des affaires en cours avait oublié qu'elle c'était inscrite à des joutes.

Une missive vint lui rappeler au réveil. Ni une ni deux elle s'affola. Vite la toilettes, la coiffure , le claque sur les joues pour se donner un teint moins blafard, puis enfilage de vêtement..

Elle court de tous les cotés la farouche, jetant ses affaires dans la malle, Gaius lui se bat pour les plier et surtout que ça rentre!
Alors que le vieux sautillait sur les malles, elle se pencha sur son époux encore endormi. Elle lui déposa un baiser amoureux puis lui glissa aux creux de l'oreille..

Les joutes n'attendent pas mon tendre Amour.. J'espère que vous y viendrais, vous savoir près de moi ne peut que me porter chance et me donner du courage..

Elle sourit reposa une fois ses lèvres sur son front, puis s'éclipsa. Il était l'heure!! Bien emmitoufler sans sa cape elle rejoignit donc le vieux à la charrette. Elle fit la moue en voyant le baudet ficeler a l'arrière de la charrette. La tête encore dans le sac elle ne demanda pas ce qu'il faisait là. Elle connaissait bien son tuteur fossile et se doutait bien qu'Elvice n'était pas du voyage par hasard.

Les hasard de Gaius , Morgana avait déjà donné, et elle s'en méfiait! Pour l'heure elle avait du chemin à faire et finirait sa nuit durant le parcours. Les questions sur la présence de l'âne viendrait après , quand elle aurait les yeux ouvert ou décollés! Pour l'heure, elle se concentrait déjà en dormant depuis le départ du domaine ...
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Morgana13

Un pigeon toqua coupant la discussion. Elle suivit Chankel du regard, le temps qu'il délivre le volatile et revienne près d'elle. Elle tendait le cou comme une tortue cherchant sa feuille de salade tentant de voir. Il ne tarda pas à assouvir sa curiosité en lui tendant la missive. Pas la peine de la prier pour qu'elle s'en empare et la lise.

Au fur et à mesure de la lecture son visage se décomposait. Certes les nouvelles étaient rassurante sur l'état de son époux, mais elle conseillait aussi un éloignement en faveur d'un monastère. Le seul remède semblait être la prière, et le jeun..

Difficile pour la farouche de s'imaginer séparer de son époux tout juste épousé. Elle n'avait jamais imaginé une telle situation.. Elle le regarda, les yeux triste l'écoutant lui demander ce qu'elle en pensait. Elle soupira doucement..

Partir... Vous devez partir le rejoindre?? lança-t-elle d'un air dépité puis elle ajouta..Il dit que c'est la seule solution qu'il connaisse et que votre cas n'est pas si grave.. C'est rassurant.. Mais...

Elle le regardait laissant une légère moue naître sur son visage puis soupira avant de reprendre..Mais.. Vous allez quitter la maison pour je ne sais combien de temps.. Cette idée l'effrayait un peu, certes elle le voulait guéri évidement, mais loin d'elle, longtemps... . Elle laissa ses doigts remonter sur son pendentif, et se mit sans même s'en rendre compte à le tripoter.. Elle soupira à nouveau tenant de se convaincre que cela se passerait bien. Elle le regarda à nouveau..

J'avoue que cette idée me terrorise... Vous là bas..moi ici .. je... Un temps d'arrêt, un soupir, ses doigts qui effleure de plus en plus son médaillon. Elle pensait, réfléchissait, elle avait une intuition... Vous partiriez quand?

Elle savait leur couple affaiblit par cette épreuve. Elle se sentait plus fragile, elle le voyait perturbé.. Elle s'inquiétait, gardant pour elle certaines de ses pensées profonde pour le protéger.. Elle entremêla leur doigt par un geste affectif puis plongeant son regard azur dans celui du breton..
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Morgana13

Leur mariage avait eu lieu, ils avaient pu emménager ensemble sans avoir peur de récolter les foudres de Gaius. Ils étaient tombés en Amour pour un petit manoir aux abords de St Lizier. Morgana c'était appliquée à le décorer, elle avait des goût simple mais coordonné . Elle y avait mis tout son coeur, espérant que ça plaise à celui qui était dorénavant son époux.

Le premier mois était passé, les premiers tant de chose quand on débute une vie commune.. Première nuits, premier réveil cote à cote, premier rire raisonnant dans les murs...Mais aussi premières incompréhensions..

[ Le malin?? Hiiiiiiiiiiii...!!]

Elle avait dormi quelques soirs, dans son fauteuil à la Mairie. Elle n'avait pas osé rentrer après un épisode surprenant en taverne. Son époux déclamant à propos d'une Isabelle .. Elle en avait sursauté, la farouche. Son Chankel? Parlant d'une Isabelle? Ah bin non alors?!! Soit il avait une maitresse, soit c'était le Malin qui s'emparer de lui..!

Elle connaissait bien son époux, il n'était pas homme à se conduire ainsi.. Mais bon on sait jamais heiiin!! La brunette avait quand même demandé! Bah quoi ? On ne sait jamais! Il c'était insurgé, elle avait vu la sincérité dans son regard. C'était donc la faute du malin!! Le malin? Hiiiiiiiiii.. avait-elle lancé en se reculant. Depuis elle avait préféré éviter de dormir chez eux.. Juste au cas ou... Tchack..Tchack cou tordu en pleine nuit ! lançait-elle en taverne chaque fois qu'on lui demandait,pourquoi.

Il avait réitéré quelques jours plus tard en parlant de prime à l'emploi.. Késako?? .. avait-elle lancé en faisant des yeux tout rond? Marsou et Yoline étaient présent les deux fois, ils avaient entendu aussi..La brunette n'avait donc pas rêvé..

Trois jours qu'elle dormait sur le fauteuil de la mairie. Certes ils se croisaient en taverne, mais les choses étaient différente. Il était bizarre, souvent la tête ailleurs, le visage fatigué, différent... Elle n'en pouvait plus la brunette d'être éloigner de lui, elle s'inquiétait même.. C'était trop, elle avait décidé de rentrer chez eux après une discussion houleuse en taverne puis une réconciliation plus tard.. Elle rentrait ..Il était temps..

Cela n'avait point duré, le lendemain en taverne il avait eu une réaction étonnante. Elle entra en taverne, il avait l'air content puis soudain il s'était éloigné, assit plus loin..puis il était partie, affamé...Elle n'avait même pas reçu un baiser , elle l'avait juste suivi du regard.. L'après midi suivit son cour .. Rentrer? Il était l'heure..

Elle ouvrit la porte, passa la tête, scruta la pièce du regard. Elle s'inquiétait de sa réaction . Elle n'avait tout pas compris, la brunette.. Certes, elle se cachait à cause de ses cheveux mais bon, il ne lui avait pas répondu! Une nouvelle réaction qui ne ressemblait pas à son Chankel pas..

Un regard à droite, puis à gauche, personne à l'horizon. Elle devait savoir, comprendre, impossible pour elle de rester ainsi, leur couple en dépendait ..Elle entra en s'écriant..

Chankel? Vous êtes là??
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--Pereroquet

[ Quelques heures plus tard, Abbaye de l'Escaladieu]

Un petit bruit à la fenêtre vint briser le calme silencieux de sa cellule. Le Père Roquet cessa ses pieuses lectures et se leva pour voir ce que c'était. Il ouvrit la fenêtre et reconnut un pigeon. Un de ces merveilleux volatiles qui savaient systématiquement trouver le destinataire des messages portés, et ce quel que soit l'endroit. Il portait un petit cylindre dans lequel se trouvait un message. Il le détacha, un peu étonné, posa l'oiseau dans une cage où il trouverait de quoi se sustenter.

Il déplia le vélin et le lut. Il réfléchit un instant, essayant de se souvenir. Il finit par revoir un breton dévasté, partant à la découverte de l'Espagne, espérant peut-être s'y perdre. C'est vrai qu'ils avaient longuement parlé pendant la nuit qu'il avait passée au monastère. Il n'avait pas du trop se reposer d'ailleurs. Il était reparti comme il était venu. Seul sur un beau destrier noir.

Ainsi donc, il serait possédé. Il relut la missive, qui ne donnait pas trop de détails. Mais pour quelqu'un de possédé, il semblait calme et posé. Peut-être dans l'état de calme qui alterne avec l'état de crise ? Mais même l'état de crise décrit semblait mineur.

Il réfléchit un instant, prit un vélin vierge, sa plume préférée et son pot d'encre, puis écrivit les mots suivants :

Citation:

Sieur Chankel Kermeno, Seigneur de Seissan et Lasserre,

Les cas de possession sont très rares, et en principe plus spectaculaires que ce que vous me décrivez là, puisque l'état de crise se traduit généralement par des contorsions, des éclats de rage, des paroles impies et blasphématoires, choses que je ne trouve pas dans votre récit. Peut-être s'agit-il d'un début de possession seulement ?

Je vous propose de venir en nos murs pour un temps. Probablement que le jeûne, la prière, la communion régulière et l'eau bénite suffiront à vous guérir. Dans le cas contraire, nous saurons faire fuir le Malin, si effectivement il vous avait choisi comme réceptacle !

Dans l'attente de vous accueillir bientôt en nos murs et de discuter à nouveau avec vous,

Père Roquet
Abbé de l'Escaladieu

L'oiseau semblait reposé. Suffisamment en tous cas pour faire le court trajet jusqu'à Saint-Lizier. Il enroula donc son parchemin, le glissa dans le petit cylindre qu'il fixa à la patte du volatile qu'il prit ensuite dans ses mains. Il ouvrit la fenêtre, laissant entrer la chaleur un instant, et lui chuchota : chez ton Maître. Va. Il le poussa vers l'extérieur et ferma la fenêtre derrière lui.

Chankel

Le jeune couple avait jeté son dévolu sur un agréable manoir, planté en lisière de la forêt licéroise, non loin des agréables berges du Sarlat. Une grande pièce à vivre, munie d'une belle cheminée, une cuisine suffisamment grande pour préparer de beaux repas, un bureau dans lequel Dame Mairesse pouvait ramener ses registres pour les travailler, et de belles chambres joliment éclairées que Morgana avait décorées avec goût. Une cabane au fond du jardin pour accueillir le fossile Gaius quand il n'était ni dans son grenier ni chez la Jeannette.

Un nid de choix près de Saint-Lizier, dans lequel ils coulaient des jours heureux. Jusqu'à ce que....

[ Possédé ]

Le Malin. Il était possédé. C'étaient ses amis qui le lui répétaient sans arrêt. Possédé il était, le breton. Il disait des choses sans queue ni tête, et ne s'en souvenait pas ensuite. Il parlait de primes, d'emploi, d'une Isabelle, qu'ils disaient.... Et lui avait beau essayer de s'en souvenir, rien n'y faisait. Et cela le déprimait, cela le minait, il dormait mal, devenait acariâtre, était toujours fatigué.

Était-ce vraiment cela, être possédé ? Était-il guidé par le Malin ? Son épouse semblait le craindre, ne plus l'approcher, de peur disait-elle de se faire agresser sauvagement. Elle l'évitait quand il venait l'accueillir, elle s'assoyait loin de lui en taverne, ne répondait pas à ses questions...

Oui, il allait devoir agir. Il ne voulait pas continuer comme ça. Les longues conversations en taverne lui manquaient, son épouse qui préférait travailler en mairie lui manquait. Les rires lui manquaient. Mais... que faire ???

Se tourner vers l’Église. Ils savaient chasser le Malin, les moines et les curés, non ? Certains étaient même spécialisés. Des exorcistes que ça s'appelait. Un terme qui lui faisait un peu peur, au breton. Allait-il réellement avoir besoin d'être exorcisé ? Oui s'il voyait les réactions des personnes qu'il aimait. Pourtant, il avait beau regarder au plus profond de lui, il ne voyait rien. Rien de changé. Il avait l'impression d'être toujours le breton amoureux qu'il était encore pour tout le monde il y a peu.

Pourtant, forcément, ce n'était plus le cas. Ils étaient plusieurs à lui en avoir parlé. Et ne pouvaient se tromper tous. Ça peut arriver, mais rarement quelqu'un a raison face à tous... S'ils étaient plusieurs à lui rapporter ses mots incohérents, c'est que mots incohérents il avait du y avoir. Lui ne s'en souvenait pas. Il avait donc un problème, le breton. Un grave problème. Un problème que lui ne saurait pas résoudre seul. Première chose à faire : garder les personnes qu'il aime en sécurité. Rester à l'écart.

Il prit un morceau de planche de bois dans son atelier, et grava dessus, ses souvenirs de charpentier encore bien présent, de sa plus belle écriture, avant de remplir les creux d'une encre noir profond : GARE AU MALIN. Puis il alla clouer la planche sur la porte de sa chambre, se recula pour voir le résultat. Moui... Ça devrait faire réfléchir les gens. Bon, les gens.... Il n'y avait guère que Gaius et Morgana à circuler ici. Mais bon, cela leur rappellerait son état. Et c'étaient les personnes les plus chères à son cœur. Il entra de nouveau dans sa chambre, et ferma la porte derrière lui.

Il prit ensuite un vélin vierge et alla s'assoir à sa table. Une plume d'oie, un peu d'encre. Il avait fait étape dans une Abbaye pas trop loin d'ici, au pied des Pyrénées, il y a quelques temps, lors de son voyage vers l'Espagne. Une belle Abbaye Cistercienne, dirigée par le Père Roquet. Ils avaient sympathisé à l'époque, parlant, certes, de religion, mais aussi de toutes les choses de la vie ou presque. Peut-être le Père Roquet pourrait-il l'aider ! Peu d'inspiration malheureusement, le breton. Il mâchouilla un moment sa plume avant d'écrire:

Citation:

Monsieur l'Abbé,

Je ne sais si vous vous souvenez de moi. J'étais passé il y a presque un an, venant de Muret, et en route pour l'Espagne. Nous avions alors parlé longuement de la vie, de ses bienfaits, et des problèmes que l'on pouvait y rencontrer. Je vous envoie maintenant ce courrier comme un appel au secours.

Mes amis, ma propre femme, me disent que je profère des choses complètement incohérentes. Moi-même, je n'en ai aucun souvenir. Il paraîtrait que je pourrais être possédé par le Malin. Je me suis enfermé chez moi afin de ne nuire à personne, mais pourriez-vous me dire comment je peux espérer mettre fin à cette possession ?

J'attends de vos nouvelles impatiemment !

Chankel Kermeno
Seigneur de Seissan et Lasserre

Il se relut, corrigea les fautes qu'il trouva, puis sécha l'encre avec un buvard, enroula le vélin et le rangea dans un petit cylindre qu'il cacheta avant de l'attacher à la patte d'un de son pigeon préféré. Il lui chuchota l'adresse : au Père Roquet, à l'Abbaye de l’Escaladieu.

Puis il lui ouvrit la fenêtre, lui donna l'élan nécessaire à son envol et le regarda partir avant de refermer la fenêtre et de se diriger vers son lit.

Une longue attente commençait.
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Morgana13

Ses bras... Il n'y a que là qu'elle se sentait bien la Farouche, à l'abri des médisances, critiques ou provocations . Ce jour là, elle en avait lourd sur le cœur entre l'absence de Céleste et l'état de ses relations avec celui qui avait été son fillot préféré, elle pensait avoir son quota . Et bien non! Il y avait autre..

La joue contre le torse à son époux , elle leva les yeux et ne pu s'empêcher d'esquisser un sourire à sa déclaration. Il était si touchant son Breton. Il était le seul à ne jamais l'avoir déçu . Il avait de petit défaut certes mais pour elle il était parfait et vu les gros défauts qu'elle avait elle il était encore plus parfait puisque il la supportait!

Elle hocha la tête à sa première question puis fit y une grosse moue à la seconde.

Ma journée..Bof...

Elle soupira en haussant les épaules puis ajouta :

J'ai reçu une missive.... nouveau soupir.. de Marsou ..

Elle dégagea en douceur des bras amoureux de son époux , puis attrapa sa besace qu'elle ouvrit . Elle plongea sa main dedans, fouilla et sortit le vélin qu'elle lui tendit ..

Citation:

* Expéditeur : Marsou
* Date d'envoi : 14/04/1460
* Titre : mauvaise cible

* Bonjour,

Aujourd'hui je prend la plume car je souhaite vraiment retrouver les vraies valeurs de Saint Liziers. Je suis conscient d'avoir fait beaucoup de mal à certaines personnes, d'avoir été un mauvais gars mais je comprend pas pourquoi Jeni est exclue de la sorte !
Si vous avez un problème avec moi, ce que je comprendrai aisément, méprisez moi mais pas elle.
Elle a toujours apporté du positif ici, aide a la défense, aide au nouveau bref j'ai pas envie non plus de faire son éloge juste vous dire de pas la mettre dans le même panier que moi !

Merci d'avoir lu

Marsou

Elle plongea son regard azur dans celui de son époux. Sans doute attendait-elle qu'il la lise . Elle soupira pendant qu'il parcourait la missive du regard et ne put s'empêcher de lâcher à demi voix...

La vie semble-t-elle si lourde parfois... Tant de chose on changé .. Long soupir ...

(changement de date (année) pour la cohérence et autorisation de l'émetteur donné)

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Morgana13

[Quelques mois plus tard..]

Le domaine était calme, trop calme même, l'absence de Céleste ne passait pas inaperçu . Plusieurs mois déjà qu'ils avaient du se résoudre à la laissé partir au couvent.

Le voyage vers l'océan n'avait pas eu les effets escomptés.. La petite était revenu épuisée au point de refusé de sortir de son lit . L'arrivée des Lycans n'avait rien arrangé, bine au contraire.. Au point ou Gaius avait pris les choses en mains pour mettre à l'abri l'Etoile du couple.

Depuis Morgana trainait un peu les pieds, elle était retournée à la mairie pour aider à relevé la ville . Pour être honnête ça lui permettais aussi d'aménager le poids de l'absence..

Chankel aussi trainait les pattes. Il allait du domaine, à son moulin, puis du moulin au domaine . Le couple semblait très affaibli par cette absence . A cela venait s'ajouter les petits tracs de la vie..

Ce soir là, la Farouche avait l'air agacé, elle ronchonnait à tout va n passant la porte de la maison..

Pfff... grrr...pfff.. j'te jure..nan mais..vraiment pff..

Les portes du domaine claquaient à tout va suivant à la trace les déplacements de la farouche...
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Chankel

L'hiver était passé, et le printemps se déroulait mornement, malgré le soleil. Céleste était malade et cela pesait sur le moral du couple. Les Lycans avaient laissé de graves cicatrices dans l'économie de la ville et une morosité ambiante régnait. Son épouse en avait gros sur le coeur à cause du comportement de son dernier fillot, et lui-même avait été désagréablement surpris. Et déçu. Mais bon, la nature humaine, il commençait à connaître...

Ce soir toutefois, il semblait qu'il y aurait du grabuge. Déjà en arrivant aux portes du domaine après une nouvelle journée au moulin, il entendait les portes claquer dans leur demeure. Que se passait-il ? Une mauvaise nouvelle ? Plus granve encore ? Ou simplement son épouse avait-elle égaré son peigne ? Il sourit doucement en se souvenant comment un petit rien pouvait parfois monter en épingle jusqu'à provoquer des presque drâmes.

C'est sans faire de bruit qu'il poussa la porte et entra dans la demeure. Les portes claquaient en effet partout et Morgana ronchonnait sans arrêt. Il avait un truc quand elle était dans cet état : ses bras semblaient un remède souverain. Quand elle passa près de lui, sans presque le voir tellement elle était remontée, il l'attrapa doucement et referma les bras sur elle, la serrant tendrement tout contre lui.

Bonsoir mon Aimée. Savez-vous combien je vous aime ? Avez-vous passé une belle journée ?

Probablement pas, vu son état. Mais de suite il la sentit se détendre contre lui. Quand elle leva le visage vers lui, il posa les lèvres sur les siennes avant de la regarder dans les yeux.

Qu'est-ce donc qui vous tracasse de la sorte ?
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Chankel

Il était tard déjà quand il ouvrit les yeux. Les nuits étaient courtes et fatigantes depuis que la racaille infestait la ville. Et les matinées longues du coup... Il les referma d'abord, ses yeux, ébloui par la lumière qui entrait dans la chambre. Il les rouvrit ensuite. Plus doucement, les laissant s'accoutumer à la lumière. Et ensuite, il se redressa brusquement. Quelque chose n'allait pas. Il était seul dans son lit, et n'entendait aucun bruit dans la maison.

Un rapide tour dans chaque pièce le lui confirma : elle s'était à nouveau enfuie... Après un moment de panique, il se dit que non : Gaius aussi manquait à l'appel. C'était donc moins grave que la dernière fois. Il retourna à leur chambre, fit une rapide toilette puis s'habilla. Peut-être étaient-ils simplement allé faire un tour en ville, s'assurer que tout y allait bien ? Las, un tour dans le hangar puis l'écurie lui confirma que la charette avait disparu et qu'Elvice était du voyage aussi, laissant sa compagne Margarine bien seule et désemparée.

Que s'était-il encore passé ? Il rentra dans la demeure à la recherche d'un indice. Indice qu'il finit par trouvé sous la forme d'un vélin rempli de sceaux de toutes les couleurs. La joute...... Oui, elle lui en avait parlé il y avait un moment déjà. Mais avec tous les événements actuels, il avait complètement oublié. Et elle aussi sans doute. Et la missive disait qu'il allait commencer bientôt, le tournoi. Mais pourquoi ne l'avait-elle donc pas attendu ? Etait-ce vraiment si urgent ?

En tous cas elle ne s'en sortirait pas ainsi ! Et tant pis si elle n'aimait pas la surprise. Il prit sa carte et la consulta rapidement, voyant à peu près dans quelle direction partir, les différentes étapes. Il la fourra dans son balluchon avec quelques affaires de rechange et un peu de nourriture. Il prit sa belle épée bretonne, la mit dans son fourreau qu'il accrocha à son côté. Décida de prendre aussi son bouclier, on ne savait jamais...

Il ferma les portes et les fenêtres de la demeure et partit vers l'écurie. Oracle piaffait déjà d'impatience, ayant reconnu les prémisses d'un départ. Il le flatta un moment, lui expliquant qu'ils allaient faire une surprise à Morgana et Gaius, finit par un bisou sur le nez. Il le bouchonna ensuite avant de le harnacher et de le seller puis de le conduire en dehors de l'écurie.

Il fixa alors le balluchon derrière la selle, grimpa sur le dos de son fidèle compagnon, et donna doucement des jambes pour donner le signal du départ.
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[RP] Domaine de Morgana et Chankel