Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 5, 6, 7, ..., 11, 12, 13   >   >>

[RP] Domaine de Morgana et Chankel

Chankel
Il l'appréciait, la main du fossile sur son épaule. Ça créait une certaine intimité entre eux. Comme... Oui... Comme avec un père ? Ce père qu'il n'avait jamais eu, c'est comme cela qu'il aurait du être avec son grand fils. Morgana n'avait pas eu de père, ou en tous cas, ne l'avait pas connu, mais elle avait eu la chance d'avoir ce Gaius inébranlable à ses côtés. Il sourit en se disant qu'il ne l'avait certes pas domptée, mais qu'il en avait fait une merveilleuse personne. Farouche, indomptable et imprévisible parfois, douce, charmante, vive, attentionnée, et aimante en général. De penser à ce qui pouvait lui arriver lui fit mal une nouvelle fois. Il ne fallait pas qu'il se laisse aller ! Gaius le sortit de là en lui parlant des talents de cuisinière de son épouse. Talents qu'il connaissait bien, en effet !

Oui oui Gaius, c'est elle qui m'a tout appris. Quelle merveilleuse cuisinière, pas vrai ?

Et c'est en rigolant que tous deux gagnèrent la maison.

Mais si vous préférez, je vous en prie, faites ! Vous pouvez commencer pendant que je prépare votre chambre !

Et il le laissa se diriger vers la cuisine alors qu'il entrait dans l'une des chambres libres. Il l'aimait bien, cette chambre. C'était ici qu'Aelis avait passé la nuit déjà. C'était qu'ici que leur premier enfant dormirait peut-être un jour si Morgana revenait avec la coopération du Tout-Puissant. Il sortit drap, alèse et couverture de l'armoire et prépara le lit avant de revenir vers la cuisine voir ce que Gaius y préparait.

Voilà Gaius. Si vous dormez mal, ce ne sera pas à cause du lit ! J'peux vous aider ?

Il s'approcha du vieillard et regarda par-dessus son épaule, essayant de deviner ce qu'il faisait.
_________________
--Gaius
Merveilleuse cuisinière qu'il disait. L'Amour rendait donc vraiment aveugle à ce point? Le fossile fit une moue franche, sceptique comme jamais.

Mouais .. T'es pas neutre toi!
rajouta t-il en pouffant un peu trop sans doute, ce qui lui valut de passer du statut d'invité à celui d'hôte. Il laissa le Breton sur le pas de la porte donnant sur la pièce à vivre, fit demi-tour en ronchonnant gentiment et scruta la cuisine du regard.

Faire la cuisine, bah v'la.. au moins pour sûr ça brûlera pas.. pff.. et elle qui est sur les routes.. Vont me rendre fou..
Il pestait encore en attrapant les légumes.. Les laver, les éplucher, les couper.. Le chaudron sur le feu, les légumes dans l'eau frémissante..

Le voici transformé en cuisinier.. Il découpait le lard finement quand le Breton revint. L'odeur commençait à être fort agréable pour les naseaux du vieux. Il sourit en coin en l'entendant.


Pour sûr si je dors mal ça sera la faute de la mule et pas au lit!
Il soupira doucement.. Tu crois qu'elle va réussir à se nourrir correctement? Et si on la retrouve comme un fil? Pff.. celle là elle compte pour dix..

Il ronchonna à nouveau puis tendit le lard et le couteau au Breton.


Tiens fais-nous donc de fines tranches j'vais sortir les légumes et les poêler un peu en attendant de pouvoir rajouter le lard.


Il s'écarta laissant place nette à Chankel, puis rejoignit le chaudron.. Il sortit les légumes, laissa le bouillon dans le chaudron et attendit le lard.. Une fois la tambouille faite, il mit la table. Pas de belle miche croustillante sur la table ce jour. Il soupira encore en regardant le Breton..

Et si elle me répond pas? Il s'inquiétait le vieux, même si il tentait de sauver au mieux les apparences. Il croisa le regard du jeune homme, fit la moue et alla attraper la poêle fumante. Le lard dégageait ses arôme, les petits légumes étaient gorgés de jus. Il huma un instant et sourit doucement.

Jeune homme nous allons nous régaler!! lança-t-il d'un ton affamé.

Il n'avait pas plus faim que ça dans le fond, mais fallait que le Breton mange, hors de question qu'il ressemble à un os au retour de sa mule farouche. La nuit commençait à tomber, il laissa un instant son regard sur la fenêtre, inquiet. Il haussa doucement les épaules et soupira doucement, saisit l'écuelle de Chankel et la remplit généreusement. Il lui tendit, puis se servit ensuite. Il chercha d'un regard rapide le pichet de vin qu'il avait installé plus tôt sur la table et gorgea les godet de nectar de raisin.


Bon appétit mon p'tiot! lança-t-il avant de tremper ses lèvres dans le breuvage.

Chankel
Il était vrai que cela sentait bon, et l'appétit commençait à se faire impératif chez le breton. Il avait un bon coup de fourchette et n'avait pas trop mangé en cette journée. Pas du tout même ! Et ces bonnes odeurs réveillaient son estomac gourmand. Il prit le couteau et commença à couper le lard. Pensif... Quand il était parti, elle ne s'était pas ou mal nourrie pendant.... longtemps. Mais inutile d'inquiéter le vieux.

Elle a du emmener du pain, Gaius. Et des écus sans doute. Elle se nourrira correctement je pense. Il marmona pour lui-même Si les brigands la laissent faire. Elle a une quête à mener et fera tout pour arriver à son terme !

Une fois le lard coupé, il le rajouta dans la poêle, se régalant des odeurs dégagées.

Elle vous répondra, Gaius. Elle m'a répondu à moi ! Je suis sûr qu'elle le fera aussi pour vous ! Elle ne veut pas couper les ponts. Juste chercher sa damnée sorcière pour avoir un fichu héritier !

Oui, il avait faim, le breton. Son ventre grondait d'impatience quand il tendit son assiette au vieillard. Il la reprit une fois généreusement remplie et la reposa devant lui avant de s'y servir allègrement.

Bon appétit Gaiuche dit-il un peu impoliment, mais en souriant, la bouche pleine. C'est que le "mon p'tiot" spontané de Gaius lui faisait chaud au moral !
_________________
--Gaius
Alors que Chankel mangeait avec gourmandise, le vieux lui se sifflait le pichet mine de rien. Il commençait à avoir un sourire peu naturel, il regardait son assiette encore pleine . Il avait pas faim le fossile, par contre il semblait avoir soif. Il continuait de regarder le breton, ça lui faisait plaisir de le voir manger. Il échapperait donc à la grève de la faim c'était déjà ça!

Il se servit un énième godet, jeta au passage un œil dans le fond du pichet qui risquait de réclamer bientôt un second remplissage. Soudain un volatile se posa sur le rebord de la fenêtre de la cuisine. Gaius bondit en l'apercevant et se dressa un peu trop rapidement. Il se retrouva assis à nouveau sans trop comprendre..


Euuh j'étais pas d'bout là?? dit-il en se grattant la tête. Il se ravisa en pensant que p'être le volatile aurait un message. Il se releva et alla vers la fenêtre, un peu bancal.

Viens là mon tout beau dit-il en attrapant doucement le pigeon. Il observa la patte et sourit grand en voyant l'ptit rouleau..

C'est p'être elle heiin?!! Heiin chank c'est elle nan??


Il libéra la bestiole referma la fenêtre et alla s'affaler sur sa chaise. Il mit un certain temps à dérouler la missive, trop pressé et moins précis à cause des vapeurs de vin. Il posa son regard vaseux sur la missive et la parcourut..


Citation:
Cher Gaius

Je sais bien que tu dois être très en colère après moi, je le sens bien dans tes mots mais il fallait que je parte. Tant de chose ont changé, je ne sais pas si c'est l'arrêt de la mairie qui me laisse trop de temps pour penser mais soudain j'ai pris en plein visage que p'être je n'étais qu'une moitié de femme.

Un enfant pourrait remplir la maison, notre vie.. Si tu avais vu le visage éclairé de Chankel quand Aelis est venu chez nous, puis son visage éteint lorsque Marsou a demandé si on en faisait un ..

Je sais bien qu'il rigolait mon fillot mais sur le coup je lui en ai voulu.. Comment lui qui sait, a pu charrier sur ce sujet si délicat pour moi.. Je le trouve si différent Gaius. Il m'a écrit deux missives, je ne lui ai pas encore répondu.

Comme t'a dit sans doute mon époux je suis partie pour trouver une vieille femme dont on m'a parlé. P'être pourra-t-elle m'aider?? Qui tente rien n'a rien n'est-ce pas Gaius??

Prends soin de Chankel, je sais que je lui fais du mal en étant partie de la sorte. Il ne mérite pas ce que je lui inflige mais p'être qu'un jour il comprendra que je le fais un peu pour lui. Tous les hommes rêvent d'un héritier et moi je ne puis lui offrir comme toute femme le fait normalement..

Je vais bien Gaius, pas eu de soucis jusque là... J'espère que ça durera ainsi.

Je t'embrasse tendrement




En colère... évidement que j'suis en colère , elle dit pas ou elle est, ni ou elle va!! Corne de bouc!!


Il tendit la missive à Chankel puis se servit un nouveau godet en ronchonnant.. Plus têtue qu'une mule..j'te le dis moi.. et muette comme une carpe..pff.. caractère de cochon têtue... humpf..

Il but le godet cul sec et termina le pichet .
Quand elle r'vient on l'attache, un boulet à la jambe , qu'plus jamais elle bouge.. J'vais lui faire réciter l'livre moi..j'vais lui apprendre si une dame part comme ça, seule sur les ch'min, sans son époux..

Il était inquiet le vieux, elle avait l'air décidée à continuer, sa pupille. Il soupira en regardant Chankel, attendant de savoir ce qu'il en penserait.

Chankel
Oui, il mangeait avec appétit, le breton, sans même remarquer que l'état de Gaius approchait de l'éthylisme. Peut-être qu'après tout il n'était pas si inquiet que ça ? En colère c'était certain ! Mais sans doute qu'inconsciemment il faisait confiance aux capacités de sa brunette.

C'est quand le pigeon arriva qu'il remarqua l'état de Gaius, incapable de se lever. Il laissa assiette et couverts pour s'approcha de lui afin de l'aider. Mais il avait réussi à prendre l'oiseau dans ses mains pour commencer à dérouler le rouleau. C'était forcément elle, oui. A moins que ce ne soit une mauvaise nouvelle qui arrivait. Mais ça, il ne voulait pas en entendre parler.

Il essaya de lire par-dessus l'épaule du vieillard et aperçut la signature. Soulagé, il cessa son indiscrétion et retourna s'assoir. Elle était toujours en vie et en état d'écrire. Cela allait donc plutôt bien ! Il retourna s'assoir et le regarda. Hum... Apparemment ce n'était point la réponse qu'il espérait, le vieux Gaius !

Il prit la missive quand il la lui tendit, et la parcourut alors qu'il ronchonnait. Eh oui.... Elle ne lui en avait pas dit plus qu'à lui. Aucune indication. Juste cette fichue histoire d'héritier. Elle pensait pour lui là, alors qu'elle n'était pas lui ! Était-ce parce qu'en général les hommes ont envie d'un héritier que lui devait en avoir envie ? Il avait envie d'une femme ! Un héritier, plus tard peut-être.... Mais là il n'avait de toute façon pas grand-chose à lui faire hériter ! Et s'il perdait son épouse, il aurait tout perdu !


Bon ben là Gaius... Va falloir se faire une raison je crois. Elle ne nous dira ni où elle est, ni où elle va, cette tête de mule, de peur que nous n'allions la récupérer. L'attente promet d'être longue ! La possibilité de faire des miracles ne court pas les rues, et je crains que notre brunette ne soit pas près de trouver ce qu'elle cherche. Quand le remarquera-t-elle ? Que fera-t-elle alors ? Revenir vers nous ? Ou partir plus loin vers d'autres chimères ?

Et c'est à nouveau un peu désabusé qu'il reprit ses couverts pour vider mornement son assiette...
_________________
--Gaius
Se faire une raison? Il en avait pas envie le vieux, le vin lui tapait le front maintenant. Il ronchonnait à tout va en écoutant Chankel. Le jeune homme parlait d'attendre sans doute longuement. Cette idée rendait chèvre le fossile. Il se leva et alla remplir le pichet pour la seconde fois, mais cette fois il but directement dedans.

glou..glou..glou...
Quelques lampées plus tard.. Moi j'te l'dis l'breton, *hips* j'vais aller voir l'forgeron et lui faire faire un *hips* grooooooooos boulet, avec une grosse chaine et hop coincée la muleuuuuh! *hips*

Il replongea son nez dans le pichet, buvant de nouvelle lampées, plus importantes que les précédentes. Il buvait, pensait, ronchonnait et...
glou glou glou..

Euuh *hips* Comment ça aller plus loin? Ah nan elle va pas plus loin d'où elle va.. Elle va où d'ailleurs ? *hips* C'est loin? CORNE DE BOUC!! dit-il en tapant le cul du pichet sur la table.

Comment qu'on peut savoir où elle va la mule si on l'sait pas ? Comment on peut savoir si elle va aller plus loin après si on sait pas où elle va!!?? Corne de bouc de corne de bouc *hips* J'vais là..j'va.. *hips*

Il était en pleine réflexion intense le vieux. Il commençait à tituber comme il faut, et le vin continuait de couler dans son gosier entre deux réflexions.


Tout'ça pour ...*hips* pour quoi d'jà? Ah oui! UNE CHIMEREEEEEEEE!! *hips*

Sans même en prendre conscience il venait de se siffler le pichet. Il le tenait bien en main encore quand il lança.


T'as soif? *hips* Il fit mine de servir mais évidement rien hormis une pauvre goutte ne tomba dans le godet. Il plongea son nez dedans en lançant..

Ah bin y'a plus..Qui qu'a tout bu?! *hips*

Le fossile était dans un état fort avancé, première fois depuis longtemps qu'il était ainsi. Même au mariage de sa pupille il avait pas pris une telle biture. Son regard était vitreux, son haleine chargée et son cœur lourd. Il regardait à nouveau le fond du pichet vide laissant un soupir s'échapper.

Chankel
Alors là, le vieux il était torché ou Chankel ne s'y connaissait pas ! Mais alors torché quelque chose de bien. Même le soir de l'accouchement de Nael il n'était pas aussi rond. Il préférait sont "P'tiot", à son nouveau "l'breton". Mais ceci mis à part, il était assez d'accord, Chankel : un gros boulet avec une chaine, et jamais plus sa brunette ne partirait seule. Il fit un petit sourire en essayant de l'imaginer ainsi enchaînée. Puis chassa cette idée. Non, bien sûr, cela ne serait pas possible. Morgana était ainsi faite, et pour rien au monde il ne voudrait la changer.

Et c'est en écoutant le vieillard philosopher qu'il vida son assiette.

Oui, une chimère... Pffff Morgana, pourquoi donc était-elle partie ainsi, sans même lui parler. Il aurait su trouver les mots pour l'en dissuader, pour la convaincre de rester ici avec lui. Ou au moins de l'accompagner ! Mais bon... Il était trop tard. La tête de mule était partie et bien partie... Et le Tout-Puissant seul savait où elle se trouvait !

Quand Gaius s'étonna que le pichet soit encore vide après avoir fait mine de le servir, il se dit qu'il était temps d'aller le coucher ! Pas qu'il se faisait tard, ses parties de jambes en l'air avec la Jeannette se finissaient bien plus avant dans la nuit, mais il avait sans doute assez bu !


Bah c'est vous qu'avez tout bu je crois, Gaius !

Il débarrassa la table, posant le tout dans l'évier. Il sortirait plus tard chercher de l'eau pour tout nettoyer. Il s'approcha ensuite de Gaius et l'aida à se lever.

Allez Gaius, il est l'heure d'aller vous coucher ! Suivez-moi que je vous montre votre chambre !

Et il le porta plus qu'il ne le guida jusque dans la petite chambre. Il l'y aida à se coucher sur le lit. Il n'allait pas faire sa toilette hein, le breton. Si pour une fois elle n'était pas faite, il n'en mourrait pas, le vieux ! Il dormait déjà à moitié, d'ailleurs. Il lui ôta juste les chausses qu'il déposa loin du lit vue leur odeur, et le recouvrit d'une couverture avant de quitter la chambre et de fermer la porte derrière lui.

Il était à nouveau seul. Il n'avait à nouveau envie de rien. Il sortit au puits pour en ramener de l'eau et nettoya la vaisselle. Puis il se dirigea vers l'écurie afin de s'assurer qu'Oracle se portait bien. Il lui servit sa ration d'eau et d'avoine et le regarda manger alors qu'il lui racontait sa journée. Oracle avait longtemps été son seul bien, cadeau de son amie Bell, fille du futur Duc de Bretagne. Il lui avait toujours été fidèle, avait toujours été là, et l'avait toujours écouté sans le juger. Genre un cheval qui juge les hommes..... Oula, tu vieillis mon Chankel, se dit-il alors qu'il rentrait dans sa demeure.

Sa chambre lui paraissait bien vide. Même s'il se couchait souvent avant son épouse, vu la montagne de travail qu'elle ramenait régulièrement, il savait qu'elle le rejoindrait bientôt. Ce soir il n'en savait plus rien ! Et c'est sur cette pensée morose qu'il se coucha et tenta de trouver le sommeil.


[Le lendemain matin]

Toc toc toc

Toc toc toc

Toc toc toc

C'est un bruit insistant qui le réveilla, le matin venu. Il se frotta les yeux et regarda autour de lui. Il mit un moment avant de trouver ce que c'était. Oui, on toquait à la petite fenêtre. Il se leva rapidement sans prendre le temps de s'habiller et alla l'ouvrir. Le soleil annonçait une autre belle journée alors que le volatile qui se tenait sur le rebord annonçait des nouvelles. Il le prit fébrilement et détacha le petit rouleau qui était fixé à sa patte droite. Il reposa le volatile, déroula le vélin et lut la lettre.

Citation:
Demat Chankel,

Tout d'abord j'espère que mon pigeon vous trouvera en pleine santé bien que je me doute que cela ne doit pas vraiment être le cas.

Je vous avez averti de mon départ prochain, mais les choses se sont un peu précipitées et j'ai donc quitté Saint Lizier quelques jours avant ce que j'avais prévu.

Le soir précédent mon départ, j'ai longuement conversé avec Morgana. Sa profonde tristesse et son désarroi faisaient peine à voir et elle a alors évoqué une quête qu'elle souhaitait entreprendre. Je ne sais si il m'est donné de vous en parler, je pense que votre épouse est la plus à même pour le faire et je m'abstiendrai donc de vous révéler la teneur de cette recherche.
Mais je ne pouvais pas la laisser prendre les chemins seule et même si ma présence à ses côtés ne lui assure qu'une piètre protection, elle n'est pas seule.
Je tenais à vous en faire part afin de vous rassurer au moins sur ce point. Je resterai à ses côtés aussi longtemps qu'il sera nécessaire, soyez en assuré.

Votre épouse va aussi bien que possible dans de telles circonstances. Mais vous la connaissez mieux que quiconque, vous savez comme elle peut paraître forte et camoufler ses blessures. Malheureusement je crains que celle-ci ne soit trop profonde pour qu'elle puisse encore faire semblant.

Je vous donnerai régulièrement de ses nouvelles. Cependant, je vous demande de n'en rien écrire à Morgana. Elle m'a fait confiance et j'ai longuement hésité à vous écrire pour cette raison, mais je me doute que l'inquiétude doit vous ronger, vous et le vieux Gaïus.
Néanmoins je ne vous dévoilerai pas notre destination, ce serait trahir la confiance que Morgana m'a accordée et je m'y refuse.

Vous offrant tout mon soutien, même si lointain, dans cette épreuve.

Kenavo Chankel

Amicalement

Yoline


Il se rassit sur le lit, encore un peu inquiet, mais presque souriant. Son épouse tête de mulesque n'était point seule ! Il ne savait toujours pas où elle allait ni quand elle rentrerait, mais elle n'était point seule ! Elle s'était ouverte à Yoline plutôt qu'à lui. Et Yoline avait jugé nécessaire de partir avec elle. Jamais il ne la remercierait assez pour celà ! Il remercia rapidement le Tout-Puissant puis se dirigea vers la porte pour tenir Gaius au courant. Il remarqua à temps qu'il n'était pas habillé et rentra rapidement dans sa chambre pour le faire !

Gaius dormait à poings fermés, ronflait comme il n'avait encore jamais entendu ronfler personne. Non, il ne pouvait pas le réveiller ! Il referma donc doucement la porte et retourna dans la pièce à vivre. Il laissa la lettre de Yoline sur la table, et passa dans la cuisine pour prendre un peu de pain avec de la confiture.

Gaius dormant toujours, il ouvrit la lettre bien en évidence sur la table, rajouta quelques mots dessous pour dire au vieux où il allait, puis sortit, ragaillardi par le courrier, dans le soleil automnal. Aujourd'hui il retournerait au moulin !

_________________
--Gaius
Ouvrir un œil, le refermer car la paupière semble lourde, tenter de bouger sa tête et rester collé sur l'oreiller. Depuis longtemps il n'avait pas eu la bouche aussi pâteuse, et la tête aussi douloureuse. Le soleil semblait déjà haut, la matinée devait être bien avancée..

S'extirpant de sa couche en douceur, sans trop secouer la "coucourde" qu'il avait à la place de sa tête. S'apercevoir qu'il est encore habillé, seule les chausses manquent, remettre sa toilette à pour plus tard, trop de gestes à faire. Il se demandait comment il c'était couché, il ne se souvenait que de peu de chose. Il finit par sortir de la chambre en trainant la patte; les pieds nu, pas le courage de se baisser pour les mettre, son crane trop douloureux. Il longea le couloir, la pièce à vivre se profilait ainsi que la table. Son regard embué se posa sur le vélin, laissé ouvert en évidence...

Il s'empressa de le saisir, pensant de suite à des nouvelles, balaya les mots du regard puis soupira l'air presque rassuré. Sa farouche n'était pas seule, c'était déjà une bonne nouvelle. Il ronchonna tout de même bien conscient qu'ils n'en savaient pas plus. La jeune bretonne avait pris soin de ne pas trop en dire. Il ne lui en voulait pas..

Il vit aussi le p'tit mot laissé par Chankel. Il sourit doucement en le sachant au moulin. Il ne se laissait pas abattre le Breton, c'était une bonne chose. Il savait que ça pourrait lui être que bénéfique. S'occuper l'esprit pour ne pas trop penser..

Il rejoignit la cuisine, les vapeurs de vin de la veille lui nouaient l'estomac. Il passa la porte pour faire comme le Breton en espérant un prochain volatile.. Il fallait nourrir les bestiaux, s'occuper du potager puis p'être plus tard passer à son grenier.. Il n'était pas sûr d'en avoir le courage, vu l'état dans lequel il était.

Il avait l'impression que ses cheveux avaient poussé de l'intérieur. Cela ne l'empêchait pas de penser à sa p'tiote sur les chemins, à cette drôle de quête et à comment la faire rentrer..


Chankel
Il avait moulu son grain sans relâche toute la journée durant, s'arrêtant juste pour manger une miche de pain. C'est donc fourbu qu'il rentra chez lui, au Domaine. Il n'avait presque pas pensé pendant tout ce temps, se rassurant de temps à autre en se rappelant qu'elle n'était pas seule.

Gaius avait nourri les bêtes de Morgana, il faudrait qu'il pense à l'en remercier. Il passa voir Oracle et lui parla un instant, lui confiant ses doutes et ses espoirs, avant de lui donner ses rations d'eau et d'avoine.

Oui, elle était partie. Non, elle n'était pas seule. Et c'est sur cette dernière pensée qu'il se focalisait. Il caressa Oracle un instant encore, puis prit le chemin de la maison, à pas un peu lourds, et pas seulement à cause de la fatigue.

Arrivé à l'intérieur, son regard tomba sur la lettre de Yoline. Il sourit doucement, remerciant encore une fois la jeune bretonne d'être partie avec sa farouche. D'ailleurs il devrait l'en remercier ! Il prit donc un vélin neuf dans le buffet, sa plume et le petit pot d'encre, puis s'installa à la table.


Citation:
Ma chère Yoline,

Je vous suis infiniment reconnaissant pour les nouvelles que votre missive vient de m'apporter. En effet, non seulement vous me confirmez que mon épouse se porte bien, mais en plus vous me rassurez en m'apprenant qu'elle n'est point seule. Je comprends parfaitement vos scrupules et vous approuve. Ce n'est pas à vous de me dire où se dirige mon épouse, mais bien à elle. Si elle le souhaite.

Grâce à vous je vais beaucoup mieux déjà et ai pu passer une journée presque normale.

Merci encore à vous que j'ose appeler mon amie. J'attends vos prochains courriers avec impatience. Prenez soin de vous et d'elle, et tâchez de nous revenir vite !

Kenavo Yoline !

Chankel


Il se relut, puis enroula la missive avant de se lever pour l'attacher à la patte de son pigeon favori. Il ouvrit la fenêtre et le regarda tourner un instant avant de prendre la direction de sa destinataire. Il se rassit ensuite à la table et prit sa tête dans ses mains pour songer à tout ça, à essayer une fois encore de la comprendre.
_________________
--Gaius
La journée avait suivi son cours, Gaius avait eu plus de mal à la suivre. Il avait mal au cheveux l'fossile! Il avait tout de même réussi, en trainant la patte à s'occuper du Domaine. Il n'avait pas eu le courage d'aller à son grenier. Toute la journée il c'était dit.. " même plus j'le regard' l'pichet..pff..l'impression d'en avoir pris un coup dans l'front..Corne de bouc ma tête..

Le fin de journée était là, Chankel ne tarda pas à passer la grille, le vieux lui gisait sous le saule, affalé sur une chaise. Le fossile ne bougea pas un cheveux, du moins pas de suite. Il finit tout de même pas se lever, trainant ses vieux os jusqu'à l'intérieur. Il traversa la cuisine, puis passa le pas de la porte qui menait à la pièce à vivre. Il stoppa net en apercevant le jeune époux de sa mûle la tête entre les main. Peut-être avait-il des nouvelles??

Il s'approcha et posa la main sur son épaule..
Des nouvelle p'tiot??

Chankel
Il sursauta quand Gaius posa la main sur son épaule, le tirant de ses pensées. Puis il se redressa et lui sourit, l'air épuisé.

Non Gaius. Pas de nouvelles fraiches. Mais ne dit-on pas "pas de nouvelles, bonnes nouvelles" ? Je crois que ça va aller...

Puis il regarda le vieux plus attentivement. Il avait l'air d'avoir pris, quelques années en quelques heures. Le vin peut-être ? L'inquiétude plus sûrement ! Il lui dit d'une voix fatiguée :

Vous devriez aller vous coucher je crois. Et moi aussi d'ailleurs... Et euh... ce soir vous y allez tout seul, d'accord ? J'ai pas faim... Mais si vous voulez manger, serv....

Un bruit à la fenêtre l'interrompit. Plein d'espoir il y alla à grands pas et libéra frénétiquement la missive de la patte du volatile qu'il laissa rentrer lui-même au pigeonnier, attiré par sa nourriture bien méritée. Il sauta à la signature. Oui, c'était Yoline ! Des nouvelles donc ! Il fit signe à Gaius de s'assoir à côté de lui et lut la missive à haute voix :

Citation:
Demat Chankel,

Je suis ravie que ma missive ait pu vous apaiser quelque peu ainsi que Gaïus, que, je suis sûre, vous n'avez pas manqué de tenir informé.
Tôt dans la matinée nous sommes arrivées à destination après de multiples lieues parcourues et la fatigue de ce voyage de plusieurs jours se fait sentir. Il va sans doute nous falloir prendre quelque repos ainsi que quelques renseignements afin de pouvoir mener la quête de Morgana à bien. Je gage que cela nous prendra à nouveau plusieurs journées mais je resterai auprès d'elle, je puis vous l'affirmer.

Nous discutions beaucoup sur la charrette durant le voyage et je vais poursuivre ici. La recherche dans laquelle votre épouse s'est lancée me paraît, hélas, bien compromise aux vues des maigres -voir inexistantes- informations que nous parvenons à glaner. J'ai le sentiment qu'il nous faut se préparer à ne pas y parvenir et je m'emploie à faire entrevoir à Morgana d'autres possibilités. Mais vous savez combien elle peut être déterminée et acharnée lorsqu'elle veut quelque chose.

Lors d'une discussion en taverne ce jour, elle en est partie bouleversée. J'ai eu la sensation de la blesser et pourtant, telle n'était pas mon intention. Il est des choses très difficiles à entendre mais qu'il me fallait néanmoins lui dire. Elle n'est pas femme à se laisser sombrer sans combattre et j'ai espoir que mes paroles auront su lui faire entrevoir autre chose ...
Je vais de ce pas la retrouver dans la chambrée qu'elle occupe afin de lui proposer une promenade.
Il y a ici un port magnifique et le temps est encore clément. S'enfermer n'est pas la solution et cette balade lui changera peut-être un peu les idées.

Au plaisir de vous lire, qu'Aristote protège vos pas.

Kenavo Chankel

Amicalement

Yoline


Bon, eh bien le retour n'était pas pour toute de suite, malgré la fatigue... A cause de la fatigue aussi... Mais Yoline semblait avoir pris les choses en main. Si jeune et déjà bien mûre. Une vraie bretonne, se dit-il en souriant. Évidemment que cette recherche était compromise. Mais quelle idée avait-elle eue de partir pour ça ! Le tout était, effectivement, que Morgana en prenne conscience !

Nous avons de la chance, Gaius, que Yoline soit avec elle ! Je me demande à quoi elle pense avec ses autres possibilités. Je pensais qu'elle lui ferait entendre que je n'en avais rien à faire d'un héritier. Réflexion, puis... Non en fait... Faut pas lui dire ça, faudrait que ça vienne d'elle sinon elle n'y croira même pas. Je suis presque sûr qu'elle ne m'a pas cru quand je lui ai écrit ! Autres possibilités..... Hum....

En tous cas, elles sont au bord de l'eau puisqu'il y a un port ! Vous aviez déjà vu la mer, Gaius ? J'y suis allé avec... euh.... non, sans importance. J'y suis allé déjà, et c'est magnifique !
Il resta un instant perdu dans ses songes, souriant même un peu. Puis il se reprit et se leva.

Remarquez... C'est peut-être un lac aussi. Ou un fleuve... Gaius ! Je vais me coucher. Il n'y a plus rien que je puisse faire là !Je vous souhaite une bonne nuitée !

Il salua le vieillard d'une tape amicale sur l'épaule et quitta la pièce pour se diriger vers sa chambre et son lit. Rapide déshabillage puis toilette, et hop, au lit le breton ! Demain serait un autre jour avec, il n'en doutait pas, son lot de surprises...
_________________
--Gaius
Il avait suivi Chankel , le vieux aussi était épuisé. Rapidement il s'était dévêtu puis s'était débarbouillé avant de plonger dans les bras de Morphée...

[Quelques jours plus tard]

Plusieurs jours qu'ils n'avaient pas eu de nouvelle, Gaius luttait pour ne pas s'affoler devant le Breton. Ils s'occupaient l'esprit comme ils pouvaient et le fossile évitait les pichets de vinasse.

Ce matin-là le vieux fut réveillé par un bruit de bec sur le carreau. Il bondit hors de son lit, ouvrit la fenêtre et libéra le volatile à toute hâte. Son regard encore endormi parcourut la missive rapidement.


Citation:
Demat Messire Gaïus,

Une fois de plus, je viens vous donner quelques nouvelles de votre pupille. Comme je vous l'indiquais dans ma précédente missive, nous sommes désormais à destination depuis plusieurs jours. Voilà 7 jours que nous sommes parties et 2 que nous passons dans cette ville, tentant de glaner ici et là quelques renseignements. Hélas, je crains qu'il ne faille se faire une raison. Je m'emploie à le faire entendre à Morgana, mais ce n'est pas à vous que je vais apprendre combien elle peut être têtue.

Elle se nourrit chaque jour, peu certes mais régulièrement, j'y veille. Elle se porte bien physiquement mais je ne sais plus que faire pour lui faire retrouver sa hargne et ses sourires.
J'envisage pour cette après-midi une balade sur les quais, qui sait, peut-être les embruns maritimes sauront-ils apporter un peu de sérénité à votre pupille

Je ne manquerai pas de vous tenir informé de sa santé.

Je ne puis, comme vous le savez, vous en dire plus. Croyez bien que je le regrette. Morgana a besoin des siens pour surmonter cette épreuve qui, j'en ai bien peur, risque de se terminer par une cruelle désillusion à laquelle il lui faudra faire face.
Je prie chaque jour Aristote pour qu'elle se décide enfin à prendre le chemin du retour ...Mais le temps ne semble pas encore venu.

Cordialement

Yoline


C'était la jeune Bretonne, elle lui apprenait que sa farouche cherchait toujours la fameuse vieille et ses potions. La présence de la jeune femme rassurait un peu le fossile, mais il aurait préféré qu'elle soit de retour. Les jours défilaient et ils n'en savaient guère plus pour ne pas dire que dans le fond ils ne savaient rien.

Il ouvrit la porte de sa chambre , traversa le couloir, son bonnet de nuit toujours vissé sur la tête et entra. Chankel ronflait encore, faut dire que le jeune Breton faisait un concert nasal par nuit, dur de le louper. Il s'approcha, vélin en main..


Chankel, j'ai reçu des nouvelle de la p'tite Bretonne!! lança-t-il. Notre mule va bien.. Elles semblent être encore dans la même ville puisque vont retourner sur les quais .. Enfin lis tu verras!!

Il agitait la missive sur le nez du Breton, ne lui laissant même pas le temps de sortir de son lit.


Chankel
C'était la première fois depuis qu'ils vivaient ensemble cette morne attente que Gaius surgissait ainsi dans sa chambre. Il se redressa, regarda vers le vieux sans le reconnaître, se frotta les yeux, et regarda encore, et ne put s'empêcher de pouffer tellement son bonnet de nuit faisait étrange sur sa tête ridée.

Il se redressa et prit la missive, la relut plusieurs fois, l'esprit encore embrumé, avant d'avoir tout compris.


Trugarez Gaius... Il sourit tristement toute de suite après : les "trucs garés" de son épouse lui manquaient cruellement... Bon, nous n'en savons pas beaucoup plus. Juste qu'elles vont toujours bien toutes les deux. Ce qui est important. Confirmation aussi que les quais dont Yoline parlait tantôt sont en bord de mer, et non sur une rivière, puisque embruns maritimes il y a !

Il réfléchit encore un instant.

Gaius, où se trouve donc la mer la plus proche ? Est-ce l'océan ? Ou la Méditerranée ?

Il se leva et se dirigea vers sa besace pour prendre sa carte avant de remarquer qu'il n'était pas habillé. Heureusement que le vieux était un peu perdu dans ses pensées.... Il s'habilla donc rapidement, puis revint avec sa carte et l'étala sur le lit.

Voyons.... L'océan le plus proche serait vers Bayonne ou Mimizan. Hummmmm. Trop loin ça ! Et donc de l'autre côté... Narbonne ? Gaius ! Qu'en dites-vous ? Peuvent-elles être à Narbonne ?

Cela ne changeait rien pour eux... Serait-il raisonnable de partir pour Narbonne sans être sûr qu'elles y soient ? Serait-elle contente de le(s) voir arriver pour l'empêcher de faire ce que bon lui semblait ? Non, sans doute que non. Donc...

Bon, eh bien la vie continue Gaius ! Au boulot ! Qu'au moins elle ne trouve pas le domaine en état de délabrement avancé en rentrant !

Et le breton de plier puis de ranger sa carte avant de se diriger vers la cuisine, endroit rêvé pour bien commencer une journée !
_________________
--Gaius
Près l'avoir réveillé en fanfare, ne pas lui avoir laissé le temps de se vêtir, il écoutait Chankel avec attention, il semblait réussir à dessiner le parcours de la mule farouche en lisant entre les lignes des missives de la jeune Bretonne. Il hochait la tête au fil des mots du jeune homme. Peut-être avait-il raison, peut-être étaient-elles à Narbonne.

Il ne l'avait même pas vu se lever, tentant d'imaginer ou elles étaient. Il hocha à nouveau la tête, puis soupira doucement. Il avait raison, ce n'était pas la peine de prendre la route. D'un ils n'avaient aucune certitude de l'endroit puis aucune idée de comment la brunette le prendrait. Il valait mieux rester à St Lizier, guettant tous les volatiles passant..

Il emboita le pas de Chankel le long du couloir, puis le laissa aller à la cuisine ..
J'vais m'occuper des bestiaux, à plus tard p'tiot! lança-t-il en passant le pas de la porte..

Une journée de plus à tuer, il savait que les prochains jour ne seraient qu'attente de nouvelle et de la revoir entière. Pour l'instant il irait s'occuper l'esprit en nourrissant la volaille.


Chankel
Il était en train de rentrer après une nouvelle journée de ce labeur acharné qui lui permettait de penser à autre chose, voire même à ne pas penser, afin de ne pas devenir fou. Il moulait son grain encore et encore. Quand il n'en avait plus, il allait au marché pour en ramener. Parfois un acheteur se présentait et il lui vendait quelques sacs sans presque parler. Nael était passée un peu plus tôt pour prendre des nouvelles et lui proposer de tenir un stand à la Foire d'Automne. Cela lui permettrait sans doute de se changer les idées... Mais, un stand de quoi ? Elle avait pouffé quand il avait parlé de chouchen, arguant que c'était une boisson de fillette... Il y avait d'autres produits bretons à même de plaire aux palais armagnacais, mais - car il y avait un mais - le breton ne s'était jamais vraiment intéressé à la cuisine de chez lui et serait bien en peine d'en proposer. Peut-être qu'avec d'autres bretons.... Yoline n'était point là... Gael risquait d'être dans le même cas que lui... Yseline ? Partie aussi, non ? Alena ? Il ne savait plus....

C'est avec ces pensées en tête qu'il atteignit l'entrée de sa maison au moment même où un pigeon se posait sur son épaule. Il prit rapidement le message avant de relâcher l'animal et rentra dans sa demeure. Il déroula le vélin et lut la missive à la lueur des bougies qui éclairaient chichement la pièce.


Citation:
Mon Tendre époux,

Des jours que je n'ai point de vos nouvelles,p'être m'avait vous oublié? P'être que....

Tant de choses à vous raconter, je ne sais trop par ou commencer, je me sens perdue.

Je ne trouve point les mots pour vous dire les maux qui m'assaille. Je ne vous l'avez point dit mais je n'ai pas quitté St Liziers seule. Yoline a avancé son départ pour ne pas me laisser seule.. Nous avons beaucoup parlé, et son soutien fut sans faille à mon égard. Arrivée à destination nous avons cherché la vieille bohèmienne mais en vain, Yoline m'a convaincue d'aller visiter l'orphelinat. Nous y sommes donc allé.. Par Aristote mon tendre, tous ses enfants sont si touchant. On voudrait tous les emmener ..

Yoline a voulu que nous allions nous ressourcer sur les quaies. Plusieurs jours d'affilés nous nous y sommes rendu.. Elle me comptait votre Bretagne ..

Malheur est arrivé mon époux, alors que nous promenions, Yoline a glissé, sa tête heurtant le rebord du quai, elle a coulé à pic. Je n'ai rien pu faire, je ne sais pas nager. J'ai eu peur Chankel, je me suis sentie impuissante. Des hommes ont plongé mais en vain..

Ce n'est que quelques heures plus tard que sa dépouille réapparu plus loin.. Le croque mitaine m'a demandé de la reconnaitre. Par Aristote mon époux, qu'ai je fait? Sans ma stupide quête elle serait encore là!!

Elle a été mise à la fosse commune plus tôt dans l'après midi.

Je rentre mon époux. Je reprends la route ce soir, la charrette est prête pour le voyage..

Je vous embrasse tendrement

Votre épouse à jamais..


Il se laissa tomber sur la chaise la plus proche, complètement abasourdi. Yoline n'était plus... La gentille bretonne avait rejoint sa grande sœur, sa filleule. Il avait du mal à le croire tant elle avait été espiègle et enjouée, si pleine de vie. Le bon côté de la chose, c'était que Morgana avait compris la futilité de sa quête et rentrait. Mais à quel prix ! Et de plus, elle rentrait seule maintenant. Et il l'imaginait dévastée, rongée par le remords. Elle n'allait sans doute plus se nourrir convenablement, allait être perdue dans ses pensées, complètement inattentive, distraite. A la merci d'un accident en plus des mauvaises rencontres...

Il en était là quand Gaius arriva. Il le regarda entrer et lui tendit la missive sans se lever.


Elle est morte Gaius. Yoline est morte. Et Morgana rentre.... Je sais pas quand... Je sais pas comment...

Son visage était éloquent : cette fois-ci Chankel était réellement dévasté. Il aurait du être content qu'elle revienne pourtant. Mais la mort d'une personne qui comptait pour lui, et ce retour en catastrophe.... Le temps allait être long jusqu'à ce qu'il puisse à nouveau la tenir contre lui. Très long. Et un passage à l'église s'imposait sans doute !
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 5, 6, 7, ..., 11, 12, 13   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)