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[RP] Domaine de Morgana et Chankel

Chankel
Il rigola au soi-disant tentatives de Gaius. Il ne semblait pas plus doué que lui pour trouver ce code. Mais le breton savait bien qu'il connaissait parfaitement la réponse. Et ne pouvait la lui donner. Il avait déjà fait un grand pas en lui donnant ces indices. Malheureusement, lui ne savait pas les utiliser correctement...

Il avait dit mer toutefois pour les zigzags... Des vagues ? Un m'mer meuh.... ? Un m'mer vache ? Non décidément, il ne trouvait pas.... Un peu découragé à nouveau, il rangea ses affaires et se dirigea vers sa chambre. Il y réfléchit encore à ce rébus.... Si c'était une mer.... il y avait de l'eau... Un m'eau vache ? Un mot vache ? Moui, ça il risquait d'en avoir quand il reverrait sa brunette. Enfin, pas de suite quand il la reverrait, mais une fois les émotions passées, ce serait possible !

Il se déshabilla puis se glissa entre ses draps, pensant toujours à cette énigme. Énigme dont il pensait qu'il connaîtrait bientôt le sens. Elle le travailla encore un peu, puis il finit par s'endormir, Morgana, la vache, la chèvre se promenant au bord de la mer, une lettre m et un chiffre un leur tournoyant autour....

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Morgana13
[La grille.. la maison.. Chez nous..]

Toute la nuit la charrette avait roulé, c'est à l'aube, avant le chant du coq que les grilles ouvertes du domaine s'élevèrent devant elle. La farouche s'arrêta un instant, devant, pensive, presque effrayée.

Elle se demandait comment ils allaient réagir bien consciente que les deux hommes de sa vie avaient largement des raisons de lui en vouloir. Les minutes s'égrainaient doucement sans qu'elle n'ose avancer plus. Le chant du coq la sortit de ses pensées.

Elle se rendait compte qu'elle ne pourrait de toute façon, pas échapper à leur courroux. La brunette regarda l'arrière de la charrette, esquissa un sourire et fit claquer en douceur les lanières de cuir sur la croupe du canasson tracteur. Son coeur battait plus fort à chaque pas de l'animal.

Cette fois elle y était, là juste devant leur demeure. Gaius et Chankel étaient sans doute encore endormis. Elle releva ses jupons, pour éviter la chute et descendit de l'attelage. Le chant du coq résonna à cet instant..


[Quand le coeur joue du tambourin..]

La farouche épousseta sa robe, sans quitter la maison du regard. Elle cherchait sans doute signe de vie ou de réveil.. Ses mains devenaient moite, les battements de son coeur accéléraient encore. Elle savait que bientôt elle serait face à eux. Elle se demandait ce qu'elle allait leur dire. Elle aurait presque fuit à nouveau tant elle se sentait honteuse d'avoir filé sans un mot douze jours plus tôt..

Soudain , elle aperçut la lueur d'une bougie se promenant au fil des carreaux de la maison. Ses jambes se mirent à trembloter. Peut-être Gaius? ou son époux? Elle n'avança pas et resta là comme figée par la peur.. Son esprit fourmillait de question, de crainte mais aussi de joie. La joie de retrouver les siens, son époux, son vieux et sans doute plus tard son fillot préféré ainsi que ses amis..

Elle se demandait aussi quelle serait la réaction de son époux en soulevant les peaux. Gaius l'avait-il préparait comme elle lui avait demandé dans sa dernière missive? Elle savait, la farouche, que bientôt elle serait fixée.. La porte de la maison semblait s'ouvrir, elle retint sa respiration..

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Chankel
Une nuit encore à dormir seul. La dernière, mais il ne le savait pas encore. Peuplée de rêves étranges, une fois encore. C'était le petit matin quand il se réveilla. Trop tôt en principe pour se lever. Mais là, il n'arriverait sans doute plus à dormir vu tout ce qui passait dans sa tête. Alors, autant faire avancer son travail !

Il se leva, fit rapidement sa toilette et s'habilla dans la fraicheur du petit matin. Gaius ronflait encore dans sa chambre et le jour se levait à peine quand le breton pénétra dans la cuisine. Il se coupa un large morceau de pain qu'il tartina de confiture. Un bol de lait qu'il avala en même temps qu'il engloutissait la tartine fut son petit-déjeuner. Quand il eut fini, il débarrassa la table de son bol, y laissant les aliments pour Gaius qui sans doute aurait faim aussi. Il prit un pain qu'il jeta dans sa besace avec une gourde, prit son manteau et sortit dans la lueur de l'aube.

Alors qu'il s'étirait sur le pas de la porte son regard accrocha une silhouette qu'il connaissait bien, se tenant près d'une charrette. Depuis quand était-elle là ? Il ne saurait le dire. Mais c'était elle. Il resta là un instant, interdit, ne sachant que faire, que dire devant son comportement. Puis, n'y tenant plus, il courut vers elle et la prit dans ses bras sans lui laisser d'autre choix. Il la serra fort contre lui, ravi de la voir apparemment intacte, de sentir à nouveau son corps contre le sien, ravi qu'elle soit de retour. Il couvrit son visage de baisers, murmurant des
Enfin, vous êtes de retour... des Je vous aime tant... ou encore des Mais qu'est-ce qui vous a pris ???

Il ne pouvait lui faire de reproches maintenant. Plus tard peut-être, mais pour l'instant, seule comptait sa présence tout contre lui, saine et sauve.

Allez venez, rentrons à la maison ! J'en connais un qui va être content. Vous devez avoir faim, non ?

Il prit sa main dans la sienne, tira la charrette près de la porte de la demeure où il la laissa, et fit entrer son épouse chez lui. Chez elle !
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Morgana13
[Il est là..C'est lui..enfin..]

Son regard se plissa en distinguant la silhouette quittant la maison. Sa respiration se fit plus saccadée en reconnaissant les formes de son homme. Il faut dire qu'entre le fossile et son époux la différence étaient flagrante. Il était grand, bien bâti et bel homme son Breton, quand au Gaius il était courbé par le temps, flêtris par son age et tassé par ses vieux os. Oui, oui tout ça pour un seul homme.

Elle n'eut pas le temps de réfléchir que déjà elle était dans ses bras. Il l'enlaçait, l'embrassait lui répétant combien il l'aimait fort. Elle sentit ses muscles se relâcher contre lui. Elle était rentrée et il semblait en être heureux, pas fâché. Tant de chose c'était produite durant sa quête, pour la première fois depuis sa fuite elle se sentait rassurée, du moins juste un peu. Elle était bien consciente qu'il restait un élément et pas des moindre à gérer mais à cet instant elle profitait juste d'être contre son époux.

Il était pressé de rentrer le Breton, glissant sa main dans la sienne il l'attira dans la maison. Sur le pas de la porte elle stoppa, le tirant à son tour mais dans l'autre sens..Vers la charrette..


Attendez je.. la charrette..y'a.. lança-t-elle en le tirant l'air décidé. C'était évident, elle devait y retourner, elle allait le faire pour sur. L'inquiétude la gagna sachant qu'il était temps .. Elle avait imaginé sur le chemin comment s'y prendre, mais pas simple de trouver la bonne façon quand on sait que leur vie allait changer . Pourvu que Gaius l'ai bien préparé. Chankel du sentir qu'elle ne rentrerait pas sans être retourné à l'attelage, il se laissa guider.

Arrivée à l'arrière de celle ci, elle regarda son époux puis souleva les peaux en douceur. Comment allait-il réagir? Elle n'osait même plus le regarder. Son regard était arrêté sur sa trouvaille.. Céleste..

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Chankel
Une hésitation... Une réticence... Ne voulait-elle donc pas rentrer dans leur demeure ? Ne voulait-elle point rassurer son vieux tuteur ? Il s'arrêta d'abord pour la regarder sans comprendre.

Attendez je.. la charrette..y'a..

Ah oui, il comprenait maintenant : la chèvre était restée dans la charrette ! C'était bien Morgana, ça... S'inquiéter de sa chèvre qui était bien à l’abri dans le charriot, alors que le Gaius et lui-même étaient impatients de savoir si elle allait bien, et de l'entendre leur narrer ce périple. Il haussa les épaules et la suivit. Ce que femme veut, Dieu veut... N'est-ce pas ? Et c'était particulièrement vrai avec sa farouche, il l'avait appris déjà. Après tout, Gaius dormait, et lui-même voyait bien qu'elle semblait en forme.

Il s'approcha donc avec elle de l'arrière de la charrette, la regarda soulever les peaux, prêt à attraper la bête pour la conduire à l'enclos. C'est Rature qui serait content d'avoir une nouvelle conquête, se dit-il en souriant.

Son sourire disparut, il crut s'étrangler et devint blanc quand Morgana découvrit... Céleste..

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Celeste..
[Un breton, un fossile, une farouche .... Une gamine]


Depuis des jours maintenant, Céleste voyageait en compagnie de Morgana. Bien que la jeune femme restait souvent silencieuse, elles firent peu à peu connaissance, partageant leurs repas, leurs journées de voyage.

La gamine restait le plus sage possible, comme les nonnes le lui avait appris. Réprimant bien souvent sa fougue et son espièglerie naturelles, elle obéissait sagement, écoutait docilement, respectant et le silence et la tristesse de la dame qui était à ses côtés depuis Carcassonne.
L'enfant n'avait qu'une idée en tête. Ne pas paraître trop encombrante, ni trop dérangeante. La dame semblait bien aimer sa présence et elle souhaitait du fond du coeur que cela reste ainsi.

Aussi, c'est sans broncher qu'elle enchaînait les journées de voyage, tantôt assise sur la petite banquette près de Morgana, tantôt allongée sous les peaux quand le sommeil se faisait sentir.
Même si les paroles étaient peu nombreuses, la jeune femme adressait parfois des sourires à Céleste que la gamine lui rendait, heureuse de se trouver là.

Elle ne se posait pas de question sur ce que pensaient les cornettes de l'orphelinat, ni sur l'endroit où l'emmener son accompagnatrice.
Spontanément, elle avait eu confiance et se laissait guider et emporter vers une destination qui lui était inconnue.

Morgana lui avait conté un peu le domaine, les animaux, Saint Lizier. Mais elle avait aussi parlé de deux hommes dont l'enfant ne se souvenait plus bien des noms. Et si confiance il y avait, l'appréhension était née la veille au soir, lorsqu'au repas, la jeune femme avait expliqué à Céleste que le lendemain, elles seraient arrivées.

La petite avait lutté autant qu'elle le pouvait, repoussant le sommeil, tentant d'échapper aux bras de Morphée, mais ce fut peine perdue et tandis que la nuit était déjà bien avancée, Morgana avait fait halte pour que l'enfant s'allonge au chaud, sous les peaux. C'est ainsi qu'elle finit donc son voyage et qu'elle franchit les portes de Saint Lizier ... sans s'en rendre compte ...

Pelotonnée sous les pelisses, l'enfant dormait à poings fermés. Les deux mains posées sous sa joue, son visage poupon respirait la sérénité et la tranquillité.
Le froid qui s'insinua subitement sous les peaux la fit s'agiter un peu et elle se recroquevilla un peu plus, cherchant inconsciemment d'une main à rabattre la couvrante sur elle. Ses petits doigts rencontrèrent alors une main et elle ouvrit doucement les yeux, encore groguie de sommeil.

Céleste mit un certain temps avant de comprendre que la charrette était arrêtée et se redressant à demi, elle fixa le couple face à elle.
Un long moment silencieuse, elle regarda Morgana, l'interrogeant de ses prunelles sombres avant d'observer l'homme et d'une voix non pas apeurée mais intimidée :


" Bonjour Messire, Je suis Céleste."

Céleste se redressa un peu plus et resta assise dans la charrette, n'osant rien ajouter de plus devant le visage peu avenant de l'homme qui se tenait debout devant elle.

De nouveau son regard glissa de l'un à l'autre....

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Chankel
Il était plus que surpris, le breton, c'était peu de le dire. Mais il restait poli quand même et se prit à marmonner à la gamine un :

Demat Céleste. Je suis Chankel.

Puis il se tourna vers Morgana, pas sûr encore de comprendre. La phrase du parchemin venait de lui éclater au visage.... Le chiffre un, un m, des vagues que l'on trouvait sur l'eau, et une vache qui faisait meuuuuh. Une môme.... Voilà ce que Gaius avait tenté de lui dire. Une môme.... Elle ramenait non pas une chèvre, mais une môme....

Il regarda une fois encore Morgana sans comprendre. Elle n'avait quand même pas volé une gamine ? Elle ne voulait pas la garder ici, n'est-ce pas ? Pas sans lui en avoir parlé avant ?

Il sentit la colère monter en lui, il devint rouge avant de se dire que cela n'apporterait rien de faire cela devant la gamine. Il réglerait ça avec son épouse plus tard : elle ne perdait rien pour attendre. Pour le moment, la petite devait être fatiguée, avoir faim... Il respira un grand coup. Elle lui aura tout fait.... Une fuite, l'inquiétude, l'angoisse même, et maintenant..... Céleste....

Il se força à sourire à Céleste, lui tendit la main pour qu'elle s'approche, puis il la prit dans ses bras.


Bienvenue au Domaine, Céleste. Nous allons rentrer dans la maison, tu vas manger un morceau. Il regarda Morgana. Vous aussi ! Puis il se tourna à nouveau vers Céleste. Puis tu vas me raconter comment tu es arrivée là, d'accord ?

Il s'efforça de ne pas laisser trembler sa voix et de garder le sourire et, sa colère contenue pour le moment, fit entrer sa femme et la suivit, lesté de son paquet.
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Morgana13
[Il est blanc l'Breton.. pourvu que ça marche!!]

Regarder Céleste s'éveillant doucement, sans oser regarder son époux de suite. Elle suivit les prunelles de l'petite qui valsaient d'un à l'autre. Chankel ne tarda pas à récuperer la gamine dans ses bras, se doutant bien que le froid au reveil n'était pas conseillé à moins de vouloir attraper la mort.

Les regards furtif lancés à son épouse en disait long, surtout à elle qui commençait à bien le connaitre. Elle se fit toute petite, discrète puis lança des sourires rassurant vers la petite. Elle saisit une des peaux encore chaude pour recouvrir la gamine. Elle emboita le pas à son époux après avoir récupéré sa besace se demandant à quel moment il allait réagir car pour sur il allait le faire mais surement pas devant Céleste.

Elle ne le quittait pas du regard, aimant l'image qu'elle voyait. Son époux tenant bien fermement la petite contre lui, la protégeant en quelque sorte. Elle fut étonnée que le vieux n'ai pas encore déboulé. Peut-être n'avait-il pas dormi là? Elle ne demanda rien, ce n'était pas le moment surtout que pour l'instant son Breton n'avait encore rien dit. Le ferait-il plus tard? Elle s'inquiétait la brunette..

Elle ouvrit la porte de leur demeure, pour que Chankel les bras encombré puisse rentrer. Elle lui emboita le pas refermant derrière elle.. Elle posa sa besace sur la méridienne de l'entrée puis les rejoint à la cuisine. Il n'avait pas tord la faim se faisait sentir. Céleste aussi devait avoir faim, elle espérait qu'elle ne soit pas trop impressionnée, c'est qu'il était imposant son époux.

Sitôt la porte passé, elle remarqua que la table était encore garnit.. Rien ne manquait. Ils étaient prêt à prendre leur premier petit déjeuner en famille, enfin ça c'est l'idée qu'elle avait en tête fallait-il encore que son époux accroche avec la p'tite et qu'il soit d'accord.. Elle serait sans doute fixée dans peu mais pour l'instant les tartines de confiture les attendaient..

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Celeste..
L'homme grommela plus qu'il ne prononça quelques mots et Céleste ne comprit pas tout, si ce n'est le nom dont elle se souvenait maintenant : Chankel. C'était un des deux noms dont Morgana lui avait déjà parlé.

Le visage de Chankel ne respirait pas vraiment la joie et la gamine ne savait trop comment se comporter. Seuls les sourires rassurants de Morgana la réconfortaient quelque peu. Toutefois un rictus que l'on pouvait apparenter à un sourire vint étirer les lèvres masculines et l'enfant y répondit enfin par un franc sourire. Même si elle n'était pas de nature timide et réservée, Céleste se trouvait impressionnée par l'homme et n'osait trop en dire.

Répondant sans broncher à l'invitation qui lui fut faite de quitter la charrette, sa petite main se perdit dans la paume masculine et elle se laissa glisser de sous les peaux, descendant en un saut.
Le geste suivant de l'homme la surprit et la ravit. En un instant, et pour la première fois de sa vie, elle se retrouvait dans les bras protecteurs d'un homme et toute inquiétude envolée, son visage se fendit plus largement d'un sourire heureux, encore accentué par son regard pétillant de bonheur.
Céleste regarda à nouveau Morgana, ne se départissant pas de son sourire heureux, tandis que la jeune femme la couvrait d'une peau encore chaude.

C'est seulement lorsque Chankel parla de manger un morceau que la petite se rendit compte qu'elle avait effectivement faim et elle hocha la tête, acquiesçant à la proposition d'entrer en la demeure.
Cependant la dernière question la laissa dubitative. Lui raconter comment elle était arrivée là ? Du haut de ses 7 ans, l'enfant savait que la manière dont elle s'était échappée n'était pas chose facilement avouable et elle perdit un peu son sourire, une petite moue d'inquiétude venant le remplacer.

Toutefois, de nouveau, elle hocha la tête affirmativement, balbutiant simplement un «  oui » se demandant néanmoins comment l'homme prendrait ses paroles ? Et si il décidait de la ramener illico à Narbonne ? À l'orphelinat ? Céleste sentit son estomac se tordre un peu à cette idée. Elle avait aimé la compagnie de Morgana, elle avait senti pour la première fois qu'on prenait soin d'elle, non par obligation mais par envie, et la fillette aimait cela. Les nonnes s'occupaient bien d'elle, mais elles le faisaient parce qu'elles devaient le faire. Morgana, elle, rien ne l'obligeait et pourtant, depuis des jours, elle avait veillé sur l'enfant et Céleste aurait voulu que cela continue …

C'est pelotonnée contre Chankel que la petite franchit le seuil de la demeure, et, oubliant un instant ses inquiétudes, elle observa les lieux, les yeux ébahis. Rien à voir avec l'austère orphelinat et ses pièces froides et sans vraiment d'âme … Elle resta là, ébaubie un long moment, jetant un oeil à Morgana qui déposait ses affaires tandis que Chankel avançait vers la cuisine.
Immédiatement, le regard enfantin capta la table garnie et une fois de plus, elle ne put s'empêcher de comparer la nourriture présente à celle, certes nourrissante mais bien moins appétissante de l'orphelinat.

Toujours dans les bras de Chankel, l'enfant les regardait tour à tour, passant du ravissement à l'émerveillement devant tant de choses nouvelles pour elle, oubliant un instant que l'heure des explications allait bientôt sonner.

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Chankel
Il avait fait très attention à ne pas secouer la fillette, à ne pas lui faire heurter porte, chambranle, ou autre danger potentiel. C'est qu'il n'avait pas l'habitude de transporter des enfants, le breton. La seule personne qu'il avait déjà transportée récemment était Morgana. Et avec elle, nul besoin de faire attention : elle est robuste ! Il rigola un instant à cette évocation. Puis redevint sérieux en pensant à ce qui l'attendait.

Il déposa la petite sur une chaise près de la table, puis se tourna vers Morgana.


Je vais rentrer vos affaires. Nourrissez la petite ! Je reviens vite...

Coup d’œil vers Morgana. Il était impatient de lui parler... Plus tard... Il sortit de la cuisine, puis de la demeure pour aller récupérer les affaires qu'elle avait laissées dans la charrette, et rentra une fois encore pour les déposer dans leur chambre. Il referma la porte derrière lui et alla toquer à celle de Gaius.

Gaius !!!!! Elle est de retour.....

Il ne précisa pas qu'elle n'était pas seule puisque le vieux était au courant, n'est-ce pas ? Et il retourna vers la cuisine.
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--Gaius
Il ronflait dur le fossile, bien enfuis dans ses rêves. Il semblait pas vouloir se réveiller se matin, faut dire que la veille il avait ressentit une grande fatigue. Il ronflait donc, bouche grande ouverte, son chapeau de nuit bien visser sur la tête, un p'tit filet de bave s'échappant quand soudain ça toqua..

Il ouvrit un oeil, pas le second puis entendit la voix du Breton..
"Gaius !!!!! Elle est de retour....."

Son deuxième oeil n'eut pas le temps de s'ouvrir que déjà il était assis au bord du lit.
Hein là? qui? ou? quand? heiin? lâcha-t-il sans même savoir de quoi il parlait..Sans même prendre le temps de se vêtir, il sortit en trompe de la chambre. Il avait l'air fin en pyjama, avec son long bonnet mais ça n'avait pas l'air d'être son soucis. Il voulait la voir, la passer au crible, être sur qu'elle soit entière.

Il entra dans la cuisine d'un pas décidé et stoppa net en voyant la tablée . Une p'tite tête ou surtout une touffe de cheveux dépassait à peine de la chaise. La surprise dont avait parlé la brunette était donc là. Il ronchonna discrètement, contre lui même. Il avait loupé la tête du Breton en la découvrant. Il finit par poser ses yeux sur sa brunette et souffla de soulagement. Elle était enfin là, et avait l'air entière en plus, il s'approcha doucement pour pas effrayer la petite en ayant déjà oublié son accoutrement .

Il tenta de prendre un voix douce..
B'jour.. Il aurait bien préféré hurler sur sa pupille, mais il aurait bien le temps de le faire plus tard . Il ne voulait pas que la petite prenne peur si avant de l'avoir vu, elle l'entendait crier.

Il alla poser une bise sur la joue de Morgana se retenant encore de la mordre d'abord puis regarda le Breton imaginant sans mal sa surprise. Il laissa son regard ridé se poser sur la petite, l'observant un instant. Elle avait bonne bouille, des yeux tout rond, un air malicieux.

Je m'appelle Gaius.. Bienvenue au Domaine demoiselle..lança-t-il en prenant place en bout de table, toujours son long bonnet sur la tête.

Il jeta un oeil sur les tartines, son estomac se mit à chanter sur le champ
*GRAOUUUU* Il rosit en saisissant une tranche de pain. Ah bin mon estomac aussi te dit bonjour! Il sourit en tartinant généreusement de confiture le bout de pain. Il regarda ànouveau l'enfant puis lui tendit.. Une tartine ça te tente? Tu dois avoir faim! Il lui sourit, tartine tendu, jetant un regard furtif à Morgana et Chankel.

Il s'inquiétait de les voir si calme, il avait bien vu les regards entre les deux. Il s'occuperait d'eux plus tard, pour l'instant fallait se nourrir, chaque chose en son temps!!


Celeste..

Céleste fut déposée sur une chaise de la cuisine et elle restait toujours silencieuse. Laissant les deux adultes s'adresser quelques mots, elle sentait bien que l'homme ne parlait qu'à demi-mot, que quelque chose le chiffonnait mais elle se contentait de les regarder chacun leur tour. Elle vit Morgana acquiescer aux dires de celui qui, visiblement, était son époux et elle se débarrassa de la peau qui lui couvrait toujours les épaules.
Se tournant un peu sur la chaise, elle posa la peau sur le dossier avant de faire de nouveau face à la table. Les victuailles présentes aiguisaient encore son appétit et elle attendit avec impatience maintenant que Morgana la serve, n'osant réclamer quoi que ce soit.
Son regard gourmand observait les pots de confiture et la miche de pain craquante qui trônaient sur la table.

Céleste observait chaque détail, de l'âtre imposant où dansait un feu qui donnait une atmosphère chaleureuse au lieu, à la table de bois, imposante et massive. Tout la subjuguait, la surprenait. L'enfant n'était pas habituée à un tel luxe et elle n'avait de cesse d'imprimer chaque recoin de la pièce dans son esprit.

Tandis que Morgana s'attablait à son tour, la fillette l'observa, notant qu'elle paraissait préoccupée. Se trouvant seule avec elle, la petite se sentit moins intimidée et osa enfin parler :

« C'est ici que tu habites ? C'est beau ! »

Elle devenait plus volubile, rassurée par la seule présence de la jeune femme et reprit :

« Chankel il va me renvoyer à l'orphelinat ? Il est fâché parce que je suis ici ?»

Elle était inquiète. Elle avait bien vu que l'homme ne semblait pas ravi de sa présence, elle l'avait senti et son inquiétude grandissait maintenant, sachant que bientôt, il lui faudrait expliquer sa petite escapade. Elle attendit quelques instants avant de poursuivre :

« Tu crois qu'il va dire quoi quand il saura que je me suis sauvée ? »

Ses grands yeux sombres posés sur Morgana, elle posait désormais toutes les questions qui la préoccupaient quand elle entendit du bruit qui provenait du couloir. Ses paroles se suspendirent tandis qu'un vieillard fit irruption dans la cuisine.
La petite ouvrit de grands yeux ronds en même temps que sa bouche faisait un « O » d'étonnement …
Autant l'époux de Morgana avait impressionné et intimidé l'enfant, autant l'homme qui entra la laissa sans voix devant son accoutrement. Longue chemise et bonnet de nuit vissé sur la tête. La fillette restait bouche bée.
La surprise passée, elle répondit poliment et gaiement et se présenta à son tour :


« Bonjour Gaius ! Je m'appelle Céleste ! »

Céleste ne quittait plus le vieil homme des yeux et une fois de plus, son insouciance reprit le dessus. Reléguant à plus tard ses incertitudes, elle le regardait tartiner une bonne tranche de pain et pouffa quand elle entendit le ventre du vieux se manifester.

Le bonhomme était drôle. Il semblait bien content de la voir et Céleste s'en trouva rassurée. Elle répondit à son sourire et prit la tartine qu'il lui tendait.

Sa tartine en mains, elle observa le vieux, mordant avec appétit dans sa tranche de pain, elle avala sa première bouchée, ne pouvant cependant pas lâcher du regard cette tête ridée, installée à l'autre bout de la table et soudain un rire enfantin raisonna dans la cuisine. Entre deux hoquets de rire, Céleste désigna du doigt le bonnet de nuit du vieillard avant de déclarer :


«  T'es drôle ! »

Elle riait de bon coeur, tout en regardant Morgana et Chankel, revenu dans la cuisine mais toujours silencieux.

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Chankel
Oui, il était drôle, le Gaius, avec son pyjama et son bonnet de nuit. Et le breton ne put s'empêcher de pouffer en le voyant ainsi travesti, cachant son rire derrière sa main. Il ne savait pas où son épouse l'avait trouvée, mais elle était vive la petite. Et disait ce qu'elle pensait !

Oui Gaius, elle a raison la petite ! Ne devriez-vous pas vous habiller de manière plus convenable ? Histoire de ne pas... euh... choquer ces dames ?

Et le breton de sourire, de s'assoir près de la petite alors que le vieux, confus, prenait le chemin de sa chambre.

Vas-y Céleste, mange ! Mange tant que tu as faim !

Il prit une bonne tranche de pain et la tartina de confiture puis il regarda Morgana.

N'avez pas faim, vous ? Allez, asseyez-vous... Je ne vais pas vous manger. Pas tout de suite !

Il lui montra la chaise de l'autre côté et déposa la grosse tartine à cet emplacement. Quand elle se fut assise et eut commencé à grignoter, il la regarda. Elle n'osait toujours pas le regarder. Culpabilité ? Gêne ? Il posa sa main un instant sur la sienne. Il l'aimait, il était avec elle, même s'il n'avait pas compris cette fuite, et il voulait qu'elle le sache. Il lâcha ensuite sa main afin qu'elle puisse manger plus facilement, et se retourna à nouveau vers la petite qui mangeait avec grand appétit.

Et donc.... D'où viens-tu de la sorte, jeune Céleste ?
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Morgana13
[Quand la tartine fait fuir le bonnet.. ]

Elle n'avait pas pris place encore quand elle vit son tuteur apparaître dans sa tenue de combat nocturne. Evidement il avait son bonnet bien enfoncé sur la tête. Elle l'avait souvent charrié avec ça. Il lui répétait comme excuse "c'est pour ne pas attraper un rhume de cerveau, fait plus frais la nuit!"... Elle sourit en y pensant, le trouvant unique sur bien des points son fossile. Il semblait vouloir mettre la petite à l'aise . A voir la réaction de Céleste, il avait réussi .. Elle n'avait pas tardé à rire, un rire si plaisant à entendre dans une maison que la brunette la s'y ferait sans mal. Même son époux pouffait!

Morgana se nourrissait de cette scène qui pour certain était quotidienne mais pour elle une vrai bouffée d'oxygène, un petit miracle. Quand Chankel poussa le vieux à aller se vêtir elle sourit à nouveau, suivant son tuteur loufoque du regard . C'est vrai qu'il était marrant son fossile, enfin pas toujours..

Son époux prit place près de la petite, invitant la brunette à s'assoir en spécifiant qu'il ne la mangerait pas de suite. Elle fit la moue, sachant pertinemment qu'elle devrait s'expliquer à un moment ou un autre avec lui. Son regard s'assombrit légèrement n'osant toujours pas le regarder.

Très rapidement il déposa une tartine à l'endroit ou il espérait qu'elle s'installe puis posa sa main sur la sienne. Elle se sentit tout de suite mieux, et se laissa guider jusqu'à s'assoir. Morgana lui sourit doucement, se rendant compte à quel point il l'aimait. Savait-il à quel point il était important pour elle. Elle n'était pas toujours démonstratrice la brunette, plutôt secrète même sur ses sentiments.

Elle commença à déguster la tartine faite par son tendre, laissant de plus en plus son regard se poser sur lui. Elle en avait de la chance qu'il soit son époux, elle le savait un peu plus chaque jour.. Avec gourmandise elle déjeunait à présent, observant le comportement de Chankel avec la petite laissant ses yeux azur passer de l'un à l'autre.

Son Breton semblait avoir des questions pour Céleste. Il en saurait sans doute plus avec la petite qu'avec sa farouche d'épouse. Morgana elle se leva pour servir un grand bol de lait, qu'elle posa devant la gamine puis s'en servit un .. Elle était curieuse d'entendre la petite répondre, espérant qu'elle s'en sorte assez bien pour que Chankel se laisse attendrir... Qui sait? Peut-être allait-elle l'apprivoiser le Breton, le conquérir même, avec sa joie de vivre. En tout cas Morgana elle l'était déjà..

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Celeste..

Vissée sur sa chaise, la petite se tortillait de rire. La vue de Chankel souriant la rassura et c'est toujours hilare qu'elle regarda le vieux s'éloigner après la remarque qu'il lui fut adressée.

Elle constata que l'époux de Morgana semblait moins contrarié et en fut soulagée. Aussi, c'est sans aucune crainte et avec un réel plaisir qu'elle le vit s'asseoir près d'elle.

Affichant un large sourire, elle vit Chankel poser sa main sur celle de Morgana et sans qu'elle comprenne vraiment pourquoi, ce geste l'apaisa comme il sembla apaiser les tensions jusqu'ici palpables. Elle ne savait pas bien ce qui se passait, ni pour quelles raisons une certaine froideur subsistait ainsi qu'une certaine gène mais elle sentait que l'atmosphère de la cuisine s'allégeait lentement et Céleste observa la jeune femme qui prenait place, lui adressant un sourire qu'elle voulait aussi rassurant que pouvait l'être celui d'une enfant.

Elle même ne se fit pas prier pour poursuivre sa dégustation et bientôt ses lèvres furent ourlées d'une coloration rouge et sucrée. La généreuse couche de confiture dont Gaius avait gratifié la tranche de pain ravissait l'enfant qui se régalait. Elle ne perdait pas une miette, ni même une goutte de confiture et d'un coup de langue sur sa lèvre supérieure, elle récupéra la gourmandise qui ornait sa bouche.

Chankel gardait son regard sur Morgana et Céleste fut ravie qu'il ne pense plus à l'explication demandée.
Elle mangeait sans plus se préoccuper vraiment des adultes et elle remercia Morgana lorsque celle-ci lui servit un bol de lait.
Reposant sa tartine, l'enfant attrapa le bol à deux mains et bu avec avidité le contenu de son bol dans sa quasi totalité.
De rouge confiture, sa moustache se fit blanche laiteuse et de nouveau elle passa sa langue sur sa lèvre supérieure, savourant son breuvage jusqu'à la dernière goutte.
Elle reprit ensuite sa tartine en mains et entreprit de la terminer lorsque la question tant redoutée arriva. Elle y était, il lui fallait expliquer.

Céleste resta un moment silencieuse, posant le peu qui subsistait de sa tranche de pain devant elle et gardant son regard baissé sur la table. Elle réfléchit rapidement, se demandant si il fallait tout dire, la visite, l'office, sa cache dans la charrette et le voyage de Narbonne à Saint Lizier.
C'est ce moment là que choisit le vieux pour revenir dans la cuisine et la petite attendit qu'il regagne sa place. Elle l'entendit tirer sa chaise et s'installer et elle releva son regard, le posant dans celui de Morgana un instant avant de regarder Gaius puis enfin Chankel.

Elle prit une longue inspiration et se lança, son regard planté dans celui masculin :


« Je viens de l'orphelinat de Narbonne. C'est là-bas que j'ai vu Morgana pour la première fois. Elle était venue avec une autre dame pour visiter l'orphelinat. »

L'enfant s'arrêta et regarda Morgana. Elle hésitait à parler de la dame qui l'avait accompagnée à l'orphelinat. Elle savait qu'elle avait eu un accident, Morgana lui avait dit. Elle décida de n'en rien dire avant de reporter de nouveau son regard sur l'homme et de poursuivre :

« Un petit peu après, c'était le dimanche et les soeurs nous ont emmenés à la messe comme tous les dimanches et là j'ai revu Morgana, toute seule. Quand la messe a été finie, je l'ai suivie et ... »

Céleste s'interrompit de nouveau. Elle savait que ce qui venait serait le plus dur à faire passer, elle s'était enfuie, avait échappé à la vigilance religieuse et s'était cachée dans la charrette, à l'insu de Morgana.
La fillette regarda à nouveau Morgana puis le vieux Gaius et enfin de nouveau Chankel avant de reprendre, d'une voix un peu moins assurée :


«  Je me suis enfuie et je me suis cachée dans la charrette. Et puis je me suis endormie. Quand je me suis réveillée, On arrivait à Carcassonne et j'ai demandé à Morgana de m'emmener avec elle.»

La petite resta silencieuse un long moment, guettant la réaction de Chankel, puis de Gaius. Elle avait parlé franchement, sans fioriture, ne disant que l'essentiel.
Céleste n'avait expliqué que ce sur quoi elle arrivait à mettre des mots. Mais comment expliquer ce qu'elle même ne parvenait pas vraiment à saisir ? Pourquoi avait-elle décidé de suivre Morgana ce jour là ? Pourquoi sentait-elle son regard irrésistiblement attiré vers la jeune femme ? Pourquoi ressentait-elle ce pincement au coeur en la voyant si triste ? A tout cela, elle n'avait aucune réponse et ne se posait même pas les questions à vrai dire.
D'une nature impulsive, l'enfant avait agi selon son instinct mais elle savait que si elle souhaitait rester aux côtés de Morgana, il lui fallait tout d'abord dire la vérité.

Néanmoins, ayant tout dit, elle voulait mettre toutes les chances de son côtés et son esprit vif et spontané reprit vite le dessus. Elle adressa un franc sourire à Chankel et, le noya sous un flot de questions, espérant de cette façon éviter les remontrances :


«  et toi pourquoi tu parles pas comme nous ? Ca veut dire quoi 'demat' ? Tu manges pas ? T'as pas faim ? Si tu veux je te fais une tartine ! Tu aimes pas la confiture ? »

Un sourire malicieux et un regard pétillant d'espièglerie accompagnaient les questions de l'enfant.
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