[RP] Ni vous sans moi, ni moi sans vous.

Della

Cosne, le port.

Enfin on débarquait !
Après un voyage qui lui avait paru interminable, Della retrouvait la terre ferme.
A bord, la vie lui avait semblé monotone, au ralenti.
Une cabine confortable certes mais par trop exigüe, dans laquelle elle avait tourné comme un fauve en cage.
Elle avait beaucoup prié, beaucoup lu et relu le Livre des Vertus, cherchant des réponses aux questions épineuses qu'elle se posait. Elle cherchait le pardon pour des péchés qu'elle n'avait pas encore commis et ne trouvait pas celui des péchés effectifs.
Encore deux jours comme ça et elle allait devenir folle ou béguine !

Mais Cosne était apparue et le Livre avait été enfoui parmi les vêtements soigneusement rangés dans la seule malle autorisée par le Capitaine.
Bientôt, elle serait à Seignelay où elle prévoyait mille et une choses, notamment y retrouver son époux blessé au cours des dernières joutes. Elle avait envie de passer du temps auprès de lui, de le choyer un peu, de veiller sur sa guérison. Elle lui concocterait quelques tisanes et remèdes pour lui rendre des forces qu'il pourrait dépenser pour un héritier.

Mais il n'en serait pas ainsi.
_________________

--Nuntius

Nuntius attendait depuis deux jours déjà, à Cosne, que le bateau arrive à quai.
La missive qu'il portait dans sa besace de cuir était d'une importance capitale, portant le sceau royal et était destinée à être remise dans les mains de la vassale de la Reyne, à personne d'autre.

Les rumeurs se firent entendre.

- Le Burgundia est de retour ! Le Burgundia a accosté !
A grands pas, Nunitus se rendit sur le port.
Il était temps, la Baronne s'apprêtait à monter dans un carrosse.

- Baronne !
Ma dame la Baronne de Seignelay !
Attendez, s'il vous plait !

La Baronne stoppa son mouvement et interrogea l'homme du regard.

- J'ai là missive pour vous, Baronne.

Une fois le pli remis, Nuntius s'inclina et attendit une éventuelle réponse ou un congé.

Della

Cosne, le port encore.

Entrer dans ce carrosse et filer vite vers la maison...un rêve. Oh oui, c'est exactement ce qu'elle voulait, la Blonde.
Aussi lorsqu'elle entendit un homme l'interpeler, elle eut envie de fuir, de se cacher au fond de la voiture et de faire comme si elle n'était pas là.
Mais elle le reconnut et se ravisa.
Remettant sur le sol le pied qui déjà se trouvait sur le marche-pied, elle attendit.
Intriguée par l'étrangeté de la présence de Nuntius ici, elle décacheta rapidement la lettre et la parcourut.

Citation:

A ma chère Della,

Blablabla...malade, besoin de vous à mes côtés...blablabla...
Venez sans délai, mon amie...blablabla...surtout ne dites rien de l'endroit, même pas à votre époux, je vous en prie...blablabla...

B.d.C.

Le coeur de Della rata un coup.
Sa gorge se serra.
Ses tempes résonnèrent du bruit des vagues frappant les rochers.
Un regard à Nuntius, semblant y chercher des réponses.
Affolement...
Béatrice était malade.

Les projets furent balayés.
L'urgence était ailleurs.
Kéri Kéri...Béatrice...Choix cornélien.
La Reyne vaincrait.

Allez devant, Nuntius, dites que j'arrive immédiatement.
L'homme salua et se retira.

Della jeta un regard sur Angélyque. Allait-elle la prévenir ? Elle en mourrait d'envie mais Béatrice avait été claire : ne rien dire.
Alors Della s'entretint avec le coche avant de prendre place dans la voiture.
Personne ne la reverrait avant plusieurs jours...

Quelque part en Bourgogne.

Il n'avait pas fallu longtemps pour que Della arrive à l'endroit où se trouvait la Reyne de France.
Elle avait voyagé en carrosse jusqu'à Arquian.
Là, elle savait qu'elle trouverait un accueil et une monture. L'esprit d'Epona planait encore en ces lieux et Della ne fut pas déçue.
Repartant d'Arquian à vive allure, il ne lui fallut que peu de temps pour arriver à destination.

Là, elle insista pour qu'on la mène sur-le-champ au chevet de Béatrice.

Et ce n'est que tard dans la soirée qu'elle écrivit à son époux.

Citation:

Très cher Kéridil,
mon aimé,

Voici que je suis enfin revenue en Bourgogne après un voyage long et pénible que je vous raconterai plus tard.
Si je ne suis pas encore à vos côtés, c'est que sitôt à terre, l'on me fit savoir que ma chère Béatrice me demandait toute affaire cessante.
Vous avez du recevoir la nouvelle de son retrait à cause de sa santé. Elle m'a fait demander à ses côtés.
J'y suis à cet instant mais je ne puis vous dire où je suis. Béatrice exige le secret, vous le comprendrez sans problème.

Je prie pour que votre convalescence se passe au mieux, à Seignelay.
Avez-vous tous les soins dont vous avez besoin ? Puis-je d'ici, faire quelque chose pour adoucir cette blessure ? Souffrez-vous ? Pourvu que non...

Il me faut laisser là mon courrier pour l'heure.
Je vous en prie, donnez-moi de vos nouvelles, rapidement.

Tendrement.
Della.

_________________

Keridil

[A Seignelay, en attendant sa blonde]

Keri Keri, c'est un peu la princesse, coincée par une vilaine blessure à la jambe - foutues joutes - et un céans tout ramolli par les chutes, attendant son prince charmant, en l'occurrence Della.
A la base, le brun était venu guerroyer contre les moulins à vent de la Bourgogne. Ne voulant pas rester sur sa faim, il avait décidé de rester sur les nouvelles terres du ménage d'Amahir-Euphor de la Mirandole, s'offrant au passage un tour de lice. Et pas de bol, une entaille en plus, et une épouse en moins, icelle appelée par le devoir envers son Duché. Ironie de la chose ? Elle était partie en Orléans, sur un bateau - comble du romantisme -, le tout sans son mari très cher, trop faible pour entreprendre le moindre voyage. La blessure n'était pas grave en fait, et le baron avait pu marcher, visiter ses nouvelles terres, qu'il avait déjà su apprécier.
Chose à déplorer ? Les missives de la blonde s'étaient faites rare, et dans l'attente de son retour, le Grand Ambassadeur de France avait échafaudé moult projet pour leur nouveau fief. Le territoire était beau, il y aurait à faire, notamment dans le domaine de prédilection du Grand Echanson royal qu'était Della.

Un matin, alors que Keridil n'en était qu'à se vêtir, l'on lui apporta une missive. A en juger par l'heure de réception, elle était partie la veille au soir. L'écriture fut aisée à reconnaître, quoi qu'écrite, à l'évidence avec empressement. Le fougueux Amahir serra la lettre bénie dans se bras avant de la lire.
Lecture maudite.
Déjà, nous nous trouvâmes bien loin des lettres enflammées, fournies et amoureuse des mois précédents. L'époux en fut vexé. Ensuite, elle ne revenait pas maintenant, et le Très Haut seul savait quand elle serait de retour. Moue aux lèvres, le diplomate partit trouver un exutoire, et le soir seulement, son épouse aurait droit à une réponse empreinte de paroles rassurantes et probablement affectueuses, ou la Reyne serait louée, et à laquelle on jurerait d'envoyer moult prières.
Hypocrisie, jalousie quand tu nous tiens.

Quel serait l'exutoire ? Une visite à la Duchesse de Bourgogne, du genre officielle. Pas le genre de visite où l'on fait de mauvaises rencontres.
_________________
Bannière en travaux.
Grand Ambassadeur Royal de France.
Baron de Montpipeau & de Seignelay.
Que St Louis bénisse le Royaume de France.

Della

Les jours passaient, même pas lentement, chacun avec ses joies et ses moments de longue attente incertaine...Allait-elle guérir ? Serait-elle plus forte que ce mal qui la rongeait ? La Reyne ne pouvait pas succomber ! Cela n'était pas possible ! Elle était jeune encore, belle et pleine d'énergie encore malgré celle que lui dévorait la Couronne !
Oui, elle survivrait.
Peut-être serait-ce en partie grâce aux tisanes et décoctions que Della lui servait.
Peut-être serait-ce aussi dû aux soins apportés par le médicastre.
Et très certainement cela serait grâce au Très Haut qui l'aurait décidé !

Lorsque Béatrice reposait, Della priait, chaque prière était une demande de grâce, une longue supplication plaintive, une suite de promesses que tiendrait la Blonde dès que "sa" Duchesse serait rétablie.
Chaque fibre de Della priait. Chaque mot murmuré l'était par tout son être, qu'il soit physique ou spirituel. Chaque "amen" était ponctué d'un frisson de panique. Chaque Credo était une profession de foi significative et profonde.
Della devenait de plus en plus croyante, de plus en plus fervente, de plus en plus dévote, s'enfonçant dans la foi avec de plus en plus de conviction, persuadée que chaque respiration qu'elle avait elle la devait au Très Haut et rien qu'à Lui. Il sauverait Béatrice, elle le savait, elle le voulait et si jamais...alors...

Quand la Reyne était éveillée, elle avait à ses côtés, sans relâche quasiment, sa vassale et surtout amie, la couvant du regard, répondant à la moindre demande dans l'immédiat.
Béatrice voulait-elle à boire ? Della avait déjà le gobelet d'eau ou de vin à la main.
Béatrice avait-elle faim ? Déjà une collation attendait selon le goût du moment, plutôt sucré, plutôt salé.
Béatrice voulait-elle se lever ? Della la soutenait de son mieux, ôtant de devant les pieds royaux tout ce qui aurait pu les faire trébucher.

Les quelques rares sorties que la Blonde faisait, pour se rendre à Dijon prendre connaissance des affaires du Duché, avaient lieu lorsque la Reyne dormait et après qu'elle se soit assurée que quelqu'un de confiance était auprès de sa mie.

Et le soir...fatiguée, elle s'endormait dans un fauteuil, un écritoire sur les genoux.

Citation:

Mon cher époux,

Mon coeur est triste devant la maladie de notre bien chère Béatrice. Je la vois lutter contre ce mal qui veut gagner, je me sens tellement impuissante, cela n'est pas juste.
Elle doit guérir, il le faut !
Priez, mon tendre époux, priez pour que notre Reyne guérisse, que le Très Haut lui donne cette force qui lui manque, priez beaucoup.
Voudriez-vous aller mettre une douzaine de cierges de la meilleure qualité, à la cathédrale de Dijon ? Allumez-les en priant pour Béatrice, je vous le demande.

J'aimerais vous savoir près de moi, mais je ne peux révéler l'endroit où nous sommes. La Reyne a donné des ordres stricts.

Il me tarde de vous revoir, Kéri.

Je vous embrasse tendrement.
A bientôt.

Della.

_________________

--.julien.

A cette lettre, Della ne reçut pas de réponse non plus. En effet, son époux alité délirait depuis déjà plusieurs jours, et si j'avais convoqué plusieurs médicastres, si la plaie avait été nettoyée, l'on ne savait point encore ce qu'il adviendrait du Baron de Seignelay, qui ne faisait que suer et psalmodier dans son sommeil.
Il appelait sa mère parfois, son épouse, et demandait à voir ses enfants...
Je promettais de le venger, j'avais vu l'assaillante, et avec quelques appuis, nous saurions la retrouver, et la faire payer.
Chaque matin, chaque soir, je priais pour mon maître.
Dans son cabinet, les missives s'entassaient, et je décidai, faute de m'octroyer le droit de les ouvrir, d'écrire à qui pouvait bien les avoir envoyée, et après tout, la Baronne devait savoir.

Citation:

Maîtresse,

L'heure est grave.

Non. Au feu.

Citation:

Baronne,

Je vous écris pour Keridil, s'est fait sauvagement poignardé, et

Non. Au feu.

Citation:

Madame,

Si le fidèle serviteur de votre époux prend aujourd'hui plume à sa place, c'est que son état ne le lui permet pas. Asseyez-vous, et prenez un cordial, parce que les nouvelles ne sont point bonnes.
Il y a quelques jours, alors que le Baron rendait visite à sa Grâce, nous fûmes victimes d'une attaque, et il fut blessé au dos.
Je ne m'épancherai pas en rassurants mensonges, il va mal et délire, je ne sais que faire.
Son assaillante est une brune, aux cheveux grisonnants, au teint hâlé, et à la farouche détermination. Une silhouette dangereusement féminine, femme des bas fonds sans doute, ou assassine perverse. Peut-être m'aiderez-vous à percer son mystère.

Mon maître m'a exposé votre situation, je ne vous sommerai donc point de venir à son chevet, mais vous promet de vous écrire autant que possible, les avancées de son état.

Prions le Très Haut, Madame, et soyez assurée de ma dévotion.

Julien.

Une autre lettre fut envoyée, au Duc d'Alluyes, une autre aux Ambassades Royales, une autre là, une autre ici...et je revins auprès de l'Amahir, un linge à la main. Ses yeux perdus m'effrayaient, et je priai pour que cela passe.

Della

Il y avait un peu de rose sur les joues de Béatrice, ce jour-là.
Le mal semblait reculer, mais Della n'osait encore y croire.
Le médicastre était optimiste.

Encore une dizaine de jours. Avait-il dit en quittant le château, ce matin.

C'était le début de l'après midi et Della brodait assise près du lit à baldaquin en papotant avec la Reyne.

On frappa à la porte et on avertit qu'un courrier venait d'arriver pour la Baronne.
Celle-ci se fit porter le message qu'elle observa avant de l'ouvrir. Cela ne semblait pas venir de Seignelay et pourtant...Elle l'ouvrit, le lut, pâlit...jetta un rapide regard sur l'occupante du lit qui somnolait et n'avait pas pu voir le trouble de son amie.
Veuillez m'excuser, Béatrice, je dois...je reviens très bientôt. Murmura-t-elle pour ne pas déranger son repos.
Puis, elle sortit après avoir sommé Manon la servante de rester dans le pièce tant qu'elle ne serait pas de retour.

Une fois dehors, Della s'appuya contre le mur, serrant la lettre contre sa poitrine, retenant avec peine les larmes de dépit qui lui brûlaient les yeux.
Ô horrible destin qui s'abattait sur eux, maintenant !
Quel dilemme, quelle horrible situation...elle ici, auprès de celle qui lui était si chère et lui, là-bas, blessé, seul.
Ils ne s'étaient pas revus déjà lorsque Della était rentrée de voyage et voilà que maintenant, Kéri était au plus mal !
Une brune...cheveux gris...teint hâlé...Elle la retrouverait ! Elle lui ferait regretter de s'être attaqué à son époux ! et d'ainsi la tirailler entre Béatrice et Kéridil !

Prestement, elle se rendit dans sa chambre et d'une écriture raide et nerveuse, coucha les mots sur un vélin.

Citation:

Julien.

Ce que vous m'apprenez là est dramatique.
Avez-vous fait venir le médicastre ? N'hésitez pas à faire venir le meilleur de Dijon, faites-en venir deux s'il le faut et engagez autant de serviteurs qu'il faudra pour que Kéridil ne soit jamais seul, même la nuit.
Achetez tous les remèdes nécessaires ainsi que de la toile, au marché, de la meilleure facture et taillez dedans tous les pansements qu'il faudra.
Ne regardez pas à la dépense. Assurez que la Baronne de Seignelay paiera.

Et faites-moi savoir chaque jour comment se porte mon époux.
Si vous avez de quoi que ce soit, faites-le moi savoir.

Pour cette attaque, dès que Kéridil sera hors de danger, vous m'accompagnerez voir le Prévôt afin de raconter l'attaque et l'on offrira une récompense pour la capture de la sorcière qui a osé levé la main sur mon époux ! Qu'elle brûle en enfer !

Priez, Julien, priez beaucoup, pour que nos deux souffrants guérissent au plus vite.
Della.

Voilà...dans la course à qui gagnera la présence de Della à ses côtés, Béatrice emportait l'épreuve d'un cheveu mais l'emportait quand même...Puisse le Très Haut pardonner un jour à la Blonde de ne pas avoir le don d'ubiquité...

Lorsqu'elle revint dans la chambre, il faisait sombre. Manon s'était endormie, la Reyne aussi.
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Della

Matin du départ.

Béatrice allait mieux depuis plusieurs jours déjà.
La veille, les médicastres s'étaient prononcés sur un avis favorable et un retour à Paris fut programmé pour le lendemain même.
Pas une minute à perdre donc...préparatifs, organisation du voyage, gardes et tout le toutim !
La Reyne ayant prévu un repas de fête pour son retour avait même invité Maud à voyager avec elle, jusqu'à Paris, exigeant que le fameux boudin soit servi !
Della avait souri à ce capricieux royal...Béatrice retrouvait le sourire et Della avec elle...

Ainsi donc, on chargea les bagages dans un chariot qui s'en alla.
Les voyageuses, à savoir la Reyne, Della et Maud, prendraient la route dans la matinée, dans le carrosse de la Reyne, sous la surveillance de gardes aguerris.

Et dans un coin de la tête Blonde, une petite voix murmurait : "N'oublie pas ton époux..."
Elle se jura de revenir...au plus vite !

Avant le départ, Della se rendit à la chapelle...Une prière pour le voyage, une prière pour Kéridil, une pour la Bourgogne et...c'est parti !
En voiture !

[La suite du RP est à lire sur le forum 2 - la ville de Paris - A une passante II.]
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Della

Elle pleure...elle pleure, lisant une annonce, trouvée au détour des annonces qui lui parviennent chaque jour.
Elle pleure, lisant les mots, les noms.
Elle pleure...enfin.
Mais elle ne pleure pas de chagrin, elle pleure de toute la rage et de toute la colère contenues et enfouies depuis le jour, depuis ce jour où on lui a ravi Béatrice.

Ainsi donc, il aura fallu qu'elle apprenne par une annonce publique que ces chiens étaient morts !
Personne n'aura pensé qu'elle aurait aimé être au courant, elle qui partageait les derniers instants de la Reyne. Et Maud ? Qui donc sait que Maud était là aussi et qu'elles ont fait ce qui était en leur pouvoir pour sauver Béatrice ?
Personne ne leur aura fait savoir...

Alors, elle pleure sur cette annonce, avant de prier pour le repos de l'âme de sa Mie.

Citation:

A Dotch de Cassel, pour transmission à la Très Noble Assemblée des Pairs de France,

A tous ceux qui la présente liront ou se feront lire, salut ;

C'est avez une immense satisfaction que la Grande Prévosté aurait appliqué la décision de la Très Noble Assemblée des Pairs de France datée du 1er septembre et demandant que la mécréante Sadnezz Corléone et l'homme répondant au nom de l'Araignée, devaient être exécuté dans les plus brefs délais, mais il s'avère qu'il ne pourra y avoir execution publique car ces deux personnes ne sont d'ores et déjà plus de ce monde.

Pour mémoire, suite au meurtre de Sa Majesté la Reyne France, Béatrice de Castelmaure-Frayner, survenu dans l'après midi du 8 juillet 1459, un rapport des événements avait été rédigé par la Prévosté de Paris pour témoigner noir sur blanc des faits tels qu'ils ont été perçus par l'escouade du guet royal lorsqu'ils ont trouvé la Reyne et son escorte après l'embuscade qu'elles ont subies en la forêt de Fontainebleau.

L'enquête, rendue le 20 juillet, avait été ensuite approfondie pour confirmer qu'au regard de la notion d'infraction au droit royal, l'affaire tombait sous le coup de la Haute Cour de Justice, et que trois des complices qui avaient été identifiés en la personne de Sadnezz Corléone, de son compagnon l'Araignée, tous deux arrêtés et du dénommé Finn., qui avait pris la fuite, pouvaient y être jugés. Par ailleurs toute liberté avait été offerte au Prévost de Paris, Kalimalice d'Austrasie, et aux hommes du Grand Châtelet, geoliers comme membres du guet, pour traquer et arrêter tous les meurtriers, et procéder à leur interrogatoire par tous les moyens qu'ils jugeaient nécessaires pour obtenir leurs aveux.

Les deux vermines, Sadnezz Corléone et son compagnon l'Araignée, rapidement arrêtées et qui croupissaient depuis lors au fond des geôles insalubres du Grand Châtelet ont été vigoureusement interrogées par les officiers de la Prévosté de Paris pour obtenir les noms de leurs complices et éventuels commanditaires. Sadnezz était déjà gravement blessée à son arrivée mais les séances musclées n'ont permis d'obtenir que quelques bribes d'informations sans queue ni tête d'une personne alors divagante, et qui a fini par succomber à ses blessures, malgré les soins qui ont tenté de lui être apportés. Son compagnon n'a par la suite pas tardé à la rejoindre au plus profond des Enfers dans le Tartare, royaume d'Háidês.

Justice a donc déjà été rendue pour ces deux individus, mais il est peu probable désormais que nous puissions jamais mettre la main sur les autres complices de ce meurtre inqualifiable, et ce même si certains témoins des évenements, fortement choqués, n'ont pas encore été entendus.

Faict à Limoges, le 6ème jour de septembre MCDLIX,

Althiof de Marigny,
Grand Prévost de France

Non, Justice n'a pas été rendue...
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Ni vous sans moi, ni moi sans vous.

Della

Citation:

Non, Justice n'a pas été rendue...
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Della

Citation:

--.julien.

Citation:

Maîtresse,

L'heure est grave.

Non. Au feu.

Citation:

Baronne,

Je vous écris pour Keridil, s'est fait sauvagement poignardé, et

Non. Au feu.

Citation:

Keridil

Della

Citation:

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Della

--Nuntius

- Le Burgundia est de retour ! Le Burgundia a accosté !
A grands pas, Nunitus se rendit sur le port.
Il était temps, la Baronne s'apprêtait à monter dans un carrosse.

- Baronne !
Ma dame la Baronne de Seignelay !
Attendez, s'il vous plait !

La Baronne stoppa son mouvement et interrogea l'homme du regard.

- J'ai là missive pour vous, Baronne.

Une fois le pli remis, Nuntius s'inclina et attendit une éventuelle réponse ou un congé.

Della

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[RP] Ni vous sans moi, ni moi sans vous.