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[RP ouvert] La Ribaude itinérante

Rouquine
-T'as tout à fait raison la mignonne.

Retenir un soupir de soulagement. Il n'a pas l'air méchant, soit, mais il a tous les moyens de l'être, après tout... Le voilà qui vient la rejoindre et l'espace d'une seconde, elle pense qu'il va peut être profiter, après tout, de la cuisse légère qu'il paluche.

-J'veux que tout le monde croit qu't'as pris pour c'que j'paie, donc tu nous poussera des hurlements ensuite....

La voilà détrompée. L'esquisse d'un sourire apparait sur les lèvres roses de la catin lorsqu'il parle de hurlements. Ben voyons, veulent tous croire qu'ils la feraient hurler de plaisir, hein. Toutefois le colosse change de regard et elle jette vite son amusement aux oubliettes. Hygiène, qu'il dit, mais la catin n'a pas le temps de démêler les implications du mot, clouée sur place par le regard hargneux. Elle déglutit, se raidit. Oh non, pas un de ces détraqués qui haïssent tant les femmes qu'ils prennent leur pied à les battre...

-J'préfère les hommes...J'crois que je suis déjà tombé amoureux d'un...Un homme puissant, un homme de guerre...

En un long soupir de soulagement, l'air qu'elle retenait dans ses poumons se libère. Ah, c'n'est que ça ! Elle a vu bien pire, à Paris, mais que connait-il, lui, de ce monde là...? Il doit se sentir bien seul. Le regard clair s'adoucit. Pauvre mastodonte, capable de tout applatir, sauf sa propre perversité...

- J'cherche à savoir c'qui cloche chez moi...Toi qui t'y connais en sexe, t'peux surement m'expliquer....

La blanche menotte se pose sur les phalanges de la brute. Putain au grand coeur, la petite Rouquine n'a jamais pu résister à la douleur d'autrui.

Je peux pas te dire ce qui cloche chez toi. Et c'est certainement pas à un curé qu'tu pourras demander...

Les yeux restent baissés sur ses pieds, et la voix douce, mesurée, reste basse. Personne ne doit entendre.

Mais je sais que tu n'es pas seul. Loin de là. J'ai longtemps travaillé à Paris, dans un bordel chic. Et y avait pas que des catins. Y avait des hommes aussi. Et ils ne montaient pas qu'avec des nobliotes masquées. Souvent ils montaient avec des hommes.

Elle grimpe sur le lit, et se place à genoux derrière lui. Lentement, elle masse les larges épaules. S'il lui tourne le dos, elle ne peut pas voir son visage, et la catin sait qu'on est parfois puni d'avoir vu une émotion qu'on etait pas censé voir.

Avec mes cheveux, on m'appelle la compagne du Sans Nom. Pourtant chuis croyante. T'es différent, c'est tout, et t'es pas l'seul, hein. Y a que Dieu pour juger. Peut-être que tu devrais aller à Paris... Rencontrer d'autres hommes comme toi ?

Elle se tait et prie, tout en massant, d'avoir trouvé les bons mots pour le réconforter, ou pour éviter une torgnole, au moins. Parce qu'un torgnole d'une masse comme ça....
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Cornichons
Il était bien utile de préciser que la Bête humaine ne se voyait pas tabasser une femme. Jamais de la vie, bien au contraire.
Il aimait les femmes, pas comme des maîtresse, quoique, mais pour leurs beautés, subjective parfois, à fleur de peau d'autres fois, vulgaire également, mais leurs beautés tout de même.
Un petit soupire contrit aux mots de la rouquine, voila qu'il écoute sans ruminer la jeune femme, conciliante, elle trouve sans aucun doute les mots pour l'apaiser.

Ses mains caressent avec nonchalance le dos du gorille, dénouant les muscles gargantuesque, soulageant quelques douleurs, il en vient même à fermer les yeux quelques instants..
Si il s'écoutait, il se laisserait allez à tomber amoureux d'une membre du sexe faible, qui présentement savait parfaitement se montrer fort.


-Tu sais, en fin de compte...J'vais peut être te faire hurler pour de vrai... Pour te remercier...T'en pense quoi?
Rouquine
Sous le coup de la surprise, les menottes cessent une seconde leur danse sur les épaules dures comme du roc... puis reprennent bien vite tandis qu'elle réfléchit à toute allure. Pour te remercier, qu'il dit. Bon, alors au moins elle a réussi à lui apporter ce qu'il venait chercher, du moins en partie. La petite catin sourit comme la gosse qu'elle est. Toute fière. On puise sa fierté ou on peut...

Mais il veut faire quoi pour la remercier ? Ah oui, la faire hurler pour de bon. Elle plisse le nez dans son dos. Va être délicat, très délicat... Peut-elle lui dire que ne rien faire serait un repos bienvenu, sans qu'il croit que c'est de lui qu'elle n'a pas envie ? Serait bête de démolir ce qu'elle vient de réaliser, en le blessant dans une fierté déjà malmenée.

D'un autre coté, si elle lui ment, elle va s'en prendre une. Il a l'air pas idiot du tout, le molosse...Comment il s'appelle déjà ? A force de tous les appeler "mon loup"... ah si, il l'a dit à l'Irlandais en entrant... On prend une inspiration et on prend le parti de lui dire la vérité. Advienne que pourra.


Euh.. Cornelius...T'es fort et bien bâti, tu réussirais sans aucun doute mais... Le plus beau cadeau à faire à une catin, c'est une heure de repos payée, tu sais. Et pour te dire la vérité, j'aime pas l'idée qu'un homme me prenne par reconnaissance plutot que par désir. S'rait l'monde à l'envers.

Après une légère hésitation, elle s'assied sur ses talons, entoure les larges épaules de ses bras blancs et dodus, et pose la tête sur son omoplate.

C'qui m'frait vraiment, vraiment du bien, ce s'rait qu'tu m'prennes dans tes bras. Ca, on m'le fait jamais.

Pauvre petite catin en manque de tendresse, tu es si pathétique que tu en serais touchante, tiens... L'instant d'après elle s'est ressaisie, au cas ou il veuille pas, au cas ou il se moque.. Se redressant, la voilà qui passe la tete par dessus son epaule pour le regarder dans les yeux. Les siens pétillent d'une malice toute enfantine.

Et après, on s'amuserait bien à les duper, ceux d'en bas. Je sauterais sur le lit pour le faire grincer, je crierais ton nom pis toi tu grognerais, se s'rait marrant comme tout !
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Cornichons
Elle était douée la petite, certainement même que lors de sa formation pour putain –si formation il y avait, certaines choses sont innées voyez vous – elle avait du prendre l’option dressage de fauve.
Tout était dans le bon mot, flatter sans trop en faire, enorgueillir sans se mouiller. Et la Rouquine avait du talent.

A l’Alichons d’afficher un franc sourire alors, comblé de voir qu’une personne de si petite condition puisse le rassurer presque aussi bien qu’une mère.
A sa carcasse de se déplier un instant, pour cueillir la jeune femme, et de la prendre dans ses bras, tout contre son torse, recouvrant alors la rousse de son immensité.


- T’sais, j’pense que toi et moi, nous sommes fait du même bois, deux âmes perdues en quête d’un peu de bonheur.

Bonheur qu’il trouvait pour sa part sur les champs de batailles, dans les cranes défoncés, les flaques de sang, ou les dents qu’il brisait pour les faire tressauter dans sa pogne par la suite. Il pensait même se faire un collier avec ces dernières, la collection commençant à être plus que conséquente.
Une main gargantuesque vint donc à se perdre dans la crinière de flamme, tandis qu’il continuait à dorloter la jeune femme, image grotesque d’un géant berçant un poupon aux formes surdevellopées.


- Pis toi, comment ca s’fait que tu en es à faire la catin, t’es mignonne, intelligente, aimable itou, t’vaux surement mieux que ca…Non ?
Rouquine
Une branche d'arbre, non, un bras, se déplie vers elle, et la petite catin se raidit. Mais avant qu'elle n'ait le temps d'avoir peur, elle se retrouve logée au creux de lui. La sensation est à la fois nouvelle et vieille comme le monde, c'est son père, c'est le gros chêne au fond du champ ou elle gardait les vaches. C'est son enfance.

T’sais, j’pense que toi et moi, nous sommes fait du même bois, deux âmes perdues en quête d’un peu de bonheur.

Hochement de tête silencieux. Le bonheur, c'est ça, pour elle ; deux minutes d'inscouience dans un monde d'argent, de paraître, de précaution.

Pis toi, comment ca s’fait que tu en es à faire la catin, t’es mignonne, intelligente, aimable itou, t’vaux surement mieux que ca…Non ?

Un soupir s'échappe des lèvres fardées. Vaut-elle mieux que ça, vraiment...? Il la porte comme une gosse, et la catin, prise au dépourvu, n'a pas le temps de reprendre le contrôle que la gamine répond à la première question de sa voix flûtée et triste.

J'avais pas trop l'choix. Quand le soldat m'a pris mon pucelage de force, père m'a chassée. Il a dit que si j'etais pas morte de honte, c'etait qu'j'avais du aimer ça. Sans la protection d'mon père...Chavais pas où aller ni comment manger, personne au village ne voulait plus m'embaucher comme fille de ferme, et chavais rien faire d'autre. J'ai marché jusqu'à la grande ville.

L'instinct de préservation reprend le dessus. Vite, redevenir la catin passive, fataliste, allanguie et intouchable, sinon elle pourrait pleurer. Mentalement, elle fiche une mandale à l'enfant et la renvoie s'enfouir bien profondément au fond de ses méninges ; la voix reprend un ton léger et nonchalant.

C'est une histoire banale comme toutes les filles de joie en ont, hein. Certains sont vendues par leur famille, d'autres y sont poussées par la faime, d'autres s'acoquinent avec des brigands, mais on finit toutes au bordel. J'ai appris à "aimer ça", comme disait mon vieux. Enfin, des fois.

Et de fermer les yeux pour savourer les bras qui l'entourent, cette sensation de sécurité si rarement retrouvée.

Chais pas si j'vaus mieux. J'me sens utile, des fois... Sont pas tous horribles, les clients, t'sais.

Regarde, maintenant, ne te suis-je pas un peu utile, molosse...?

L'endroit dont j'te parlais... C'est la Rose Noire. J'y retourne des fois, j'y ai de la famille. C't'un endroit un peu cher, mais très discret. S'tu veux, j't'introduis dans la place...
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Matalena
Définitivement, le délire brebis égarées nécessitant un berger pour les guider sur la voie de la rédemption dans une vie de pêchés, ça n'était pas son truc. Mais alors pas du tout. Fallait-il être aveugle ou ignorant pour prendre qui que ce soit, par les temps qui courent, pour un bovidé ramollit du bulbe incapable de veiller à sa propre sécurité ? Si certains rentraient potentiellement dans cette catégorie, tel n'était point le cas de la flamboyante catin qui avait trouvé refuge depuis peu en la Cité des Saules.

D'aucun songeait que la prude réformée aurait une dent personnelle contre ce type de métier, vraisemblablement née d'une frustration mal vécue. Hors, il n'en était rien. Le souvenir de Rosa, dont elle avait accouché l'enfant illégitime dans la souffrance et la peine, était encore très vif dans son esprit, de même que leur amitié avortée par son départ. De la même manière, n'était-il pas préférable d'assumer pleinement un emploi dommageable pour l'âme que se prétendre bonne religieuse en s'envoyant hors mariage tout ce que les alentours proposaient de mâles plus ou moins baisables ? Inutiles d'illustrer le propos plus avant : on l'avait chargée d'une demande, une inquiétude pour une amie, et la Montalbanaise y répondrait sans faillir ni hésiter d'avantage... Se reprochant même de n'y avoir songé plus tôt, d'être dotée de ce caractère merdique qui faisait qu'aller vers l'autre demeurait si difficile, si gênant pour elle.
En poussant la porte de l'établissement, la donzelle s'aperçut bien vite de l'absence de la belle rousse, sans doute occupée à gagner sa croute. S'attablant dans la salle commune, elle passa commande d'un cruchon de rouge avant de prendre sa patience en mal. Peu lui importait, du reste, que quiconque la pense en soudain désir de se dépuceler aux bras des femmes... Les quolibets allaient tellement bon train en Guyenne ces temps derniers que la moindre parole devenait sujet à cours magistraux en place publique. Protectrice de ses sentiments comme de ses paroles, tout ceci lui passait largement au dessus, et c'est avec toute la bonne volonté du monde qu'elle abandonnait le combat contre des moulins à vent à des verves plus insatiables.

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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Baudouin.
[Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu'elle s'interdit.- Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray]

Ce n'était pas la première fois qu'il passait devant cette taverne. Arrivé depuis la veille à Montauban avec femme et enfant, il avait cru hier en regardant par la fenêtre... Il avait cru. Une flamboyante, tentation dont on se protège, vieille amie même si peu connue, collègue de travail, rien de plus. Non, rien de plus. Son regard avait pourtant brillé lorsqu'il avait cru l'apercevoir.

Vu sa situation actuel, il évitait de passer trop de temps avec sa femme, querelles après querelles, il semblait que chaque jour qui passe consume un peu plus ce qui restait d'eux. Même la naissance de la petite et charmante Korydwen n'avait rien changé. Certes, elle était la joie de ses parents, mais elle ne mettait pas de baume sur les blessures. La plaie purulente était à l'intérieure, elle ne les quittait plus.

Il passait donc le plus clair de son temps à hanter les tavernes, à éviter Amy. Chacun s'enlisant dans son marasme. Alors quand il avait cru la voir, il s'était demandé si ça ne tenait pas du mirage. Bien sûr, de toute la Rose c'était elle qui représentait un danger pour lui, alors que justement, elle soit là, dans cette ville de Guyenne, loin de la capitale... Soit le hasard faisait bien les choses, soit le Sans Nom s'en était mêlé.

Quoiqu'il en soit. L'idée avait alimenté l'imagination du cerbère de la Rose et il avait décidé de repasser. Un bref regard par la fenêtre. Es-tu là... toi qui me hante?

Non... un rêve... un ange flamboyant. Le tête basse, les épaules voûtées, il avait repris le chemin d'une autre taverne, pour vider quelques fûts. Il repasserait, c'était certain.

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Cornichons, incarné par Rouquine
Il serrait sans vraiment le faire la rouquine dans ses bras, peu désireux de lui briser côtes.

Attentif, il hochait parfois la tête en signe d’assentiment, l’histoire de cette poupée, jouet de tous, ne le laissant guère indifférent.

Mais fi, il n’avait rien d’un patriarche, il était une brute, rien de plus, un soiffard avide de sang et de guerre, et se complaisait dans la violence, chaque coup étant un coup contre le mal qui le taraudait.
Car pour lui, c’était le mal, dans sa splendeur, sa grandeur.

Comment un homme de sa trempe, si bien pourvut par la nature, pouvait être relégué au camp des fiotes quant à sa sexualité.
Mystère.

Il passait de prime abord pour un homme à femme, le mot fin parfois, le romantisme, il savait mieux que quiconque dompter la femelle. Pis encore, il avait apprécié quelques culbutes barbare et seyante, graveleuse à souhait. Orgie fastueuse des marins revenus au port.

-T’inquiète, j’me démerderai, au pire, j’trouverai une femme qui saura me les faires aimer…

Il était temps de la relâcher, de la laisser gagnée sa vie, d’une toute autre manière. Le temps était écoulé, et lui se devait de rentrer.
On l’attendait.


-Pas b’soin de hurlements, le premier qui fait un commentaire, j’lui brise le cou..

C’était dit, et ce serait fait.
La démarche lourde, il se lève, détaillant la pièce de sa superbe un instant, avant de déposer un anneau serti d’or sur les draps. Ce bijou venait d’une de ses dernières attaques en mère, et il ne voyait pas de cadeau moins adapté pour la catin.


-Porte le, vends le, peu me chaut…Il est à toi…

Et de sortir, sa carcasse faisant allégrement grincer les planchers.
Il atteint la taverne du bas, et lance un salut amical au tenancier, avant de jeter un regard vers la femme présente.
Belle mais sauvage, tel était l’adage de cette créature…
Un nouveau grognement qui lui vrille les côtes, il la salue :


-L’bonjour la mignonne…

Avant de quitter les lieu.
Rouquine
[ à l'étage des Mammes Vermeilles]

Elle se lève quand elle le sent bouger, s'arrache au confort éphémère. Lisse ses jupes. Il refuse l'invitation à la Rose Noire, mais elle sait que si un jour l'envie le taraude trop, au moins a-t-il une adresse discrète dans sa poche..

Pas b’soin de hurlements, le premier qui fait un commentaire, j’lui brise le cou..

La catin hoche la tête, n'osant sourire de peur qu'il prenne cela pour de la moquerie.

Ton secret est à l'abri avec moi

Elle se dirige vers la porte lentement, le regarde se lever, une main sur la poignée. Elle ne sortira pas avant quelques minutes, le temps de laisser croire qu'elle fait toilette et se rhabille. Délaçant un peu son corsage pour mieux le relacer ostensiblement en descendant les marches tout à l'heure, elle relève les yeux pour lui sourire.

Mer...

Elle a commencé à le remercier pour l'instant de tendresse quand ses yeux tombent sur l'anneau gisant sur les draps.

Oh ! Merci, Cornelius...

-Porte le, vends le, peu me chaut…Il est à toi…

Elle s'approche, prend l'objet avec déférence et le glisse à son majeur, avant de relever le nez.

Descend le premier. Bon vent, et que Dieu de garde, Cornelius d'Alichons.

Elle le regarde partir, admire encore un peu son paiement, puis se débraille légèrement, agaçant sa chevelure pour donner l'impression qu'elle n'a pas pu se recoiffer parfaitement après ses galipettes..

[Comptoir des Mammes Vermeilles]

Quelques minutes plus tard, c'est une catin légèrement décoiffée et relaçant son corsage qui descend l'escalier et sourit à la jeune femme présente. Il est temps de faire la tavernière, on dirait, songe-t-elle en passant derrière le bar.

Le bonjour, j'vous sers quelque chose ?
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Matalena
La brune réformée accueillit le compliment d'un léger signe de tête dans le plus pur style froide politesse, avant de s'en retourner aux attentions savantes de son verre de rouge. Mais ça, c'était sans compter sur l'arrivée de la sculpturale qui, s'étant faite attendre, trouva approprié de descendre dépoitraillée histoire d'attester de ses qualités d'hôtesse prévenante. Détournant aussi sec son regard d'ombre pour s'en aller fixer le mur opposé, la donzelle désigna son pichet de la main.

Le bon soir damisela. Non, merci, je suis déjà fournie en liquidités. En fait je passais pour...

"Parce que voyez-vous je discutais religion (Oui, ça m'arrive souvent, j'ai oublié de vous dire que j'étais une individue sinistre et barbante ? Trop tard, vous voilà coincée) avec une connaissance/un futur réformé/un mercenaire sanguinaire/un borgne mélancolique (Barrez les mentions inutiles) qui me faisait remarque que je devrais venir vous causer. Oui je sais, ça parait bizarre dit comme ça, et pourtant..."

Causer avec vous.

Version abrégée donc.
Elle déposa quelques pièces sur la table, les poussant dans la direction de la rousse du plat de la main.


Je vous offre un verre et en échange vous posez vos fesses en face de moi ?
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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Rouquine
Causer ? Avec elle ? Sortant de derrière son comptoir avec précaution, la jeune rousse vient s'installer en face de la fille à la tresse, un verre vide à la main.

Celle là même que sa cliente et amie dévisageait avec tant d'insistence en taverne, il n'y a pas si longtemps. Au point d'en oublier tout le reste. Une obsession... Est-ce de Baile que la pucelle veut lui parler...? Et si oui, que pourrait-elle bien vouloir lui dire...ou lui demander ? Sait-elle quelque chose qui puisse nuire à la brune, ou vient-elle prêcher le faux pour savoir le vrai... ? Ou est-ce pure coïncidence... Mais alors pourquoi diable voudrait-elle s'entretenir avec une catin ?

Le sourire toujours en place mais le regard inquiet, Rouquine s'adosse et pose un coude sur son dossier, derrière elle. Position nonchalante pour une catin sur ses gardes.


Je suis Flamande, Je ne refuse que très rarement un verre.

Elle fait glisser la timballe sur la table, vers la jeune femme. Matalena, si elle s'en souvient bien...

C't'à quel sujet ?
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Matalena
Oui tiens, c'est à quel sujet ? Voilà une question à laquelle la sauvageonne n'avait que fort peu songé : comment aborder la discussion ? Et lui dire quoi au juste ? Qu'elle se faisait du soucis pour le salut de sa conscience post-mortem ? La chianlie commençait, et à dire vraie elle se sentait déjà dedans jusqu'au cou, ayant dérogé à la loi de l'emmerdement minimum sur les conseils d'un tiers. Bon, inutile de tergiverser plus avant n'est-il pas, maintenant qu'on en était là...

Et bien pour tout vous dire... Ça va vraisemblablement vous paraitre absurde mais, je me demandais si des fois vous n'auriez pas envie de papoter foi.

De canard ? De poulet ? De bœuf alors ?

Je veux dire... Si jamais vous vous posiez des questions sur euh, Deos, l'âme, tout ça tout ça...

Bon, là, officiellement, on touche le fond, voilà qu'elle commençait à bafouiller de confusion, un rouge léger lui montant aux joues alors que, certainement, sa rousse acolyte devait en tomber de sa chaise. C'est qu'elle paraissait sérieuse, en sus ! Tandis que la gueuse tentait vaguement de se rappeler comment elle s'était foutue dans un pétrin aussi ridicule, elle résolut de cacher son minois derrière l'argile de son gobelet, ingurgitant un peu de vinasse pour se donner du cœur à l'ouvrage avant de lui servir le sien. Impolie avec ça.
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Victor Hugo

Rouquine
Et bien pour tout vous dire... Ça va vraisemblablement vous paraitre absurde mais, je me demandais si des fois vous n'auriez pas envie de papoter foi.

Trop soulagée qu'elle ne soit pas venue la harceler de questions sur la capitaine d'un ordre de chevalerie royale, la rouquine ne remarque même pas l'impolitesse, à laquelle elle est fort habituée, d'ailleurs. Elle se redresse, se penche en avant pour attraper le pichet et observe la fille à la tresse tout en se servant à boire, sans en renverser une goutte ce qui l'eut impressionnée elle même si elle n'avait été aussi intriguée.

Deos, l'âme, tout ça ? Ca ne lui dit pas de quelle foi elles vont parler, ça. Ca ne lui dit pas si son interlocutrice vient lui parler en secret de la réforme, ou au contraire espionner, surveiller... Est-elle réformée, a-t-elle été envoyée par Sancte, ou la vicomtessa...? Au contraire, est-elle Aritotélicienne comme elle ? Si c'est le cas, elle ne vient pas la "sauver" et lui proposer de se faire nonne, l'eglise romaine connait trop la valeur des catins... Mais a-t-elle entendu dire qu'une catin s'interesse de trop près à la réforme et a été vue se penchant avec intérêt sur l'ouvrage d'un borgne qui lui parlait du troisieme prophète...? Ah ben voilà, songe la rouquine en plissant le nez, ça m'apprendra à parler en taverne.

Elle toussote, se penche en avant, yeux scrutant l'adversaire ou l'alliée, elle ne le sait pas encore. Toutefois une chose lui donne envie de prendre des risques, et c'est, je vous le donne en mille, l'air peu assuré de la jeune fille qui lui fait face. Si elle venait, toute drapée d'importance, le nez en l'air... mais elle se cache derrière son gobelet. Pas l'attitude d'une ouiaille de l'eglise romaine, ça...


Parler foi m'interesse toujours, bien sûr... Mais puis-je savoir... qui vous a ...suggéré cette.. conversation, damisella ?

Et les azurs de scruter le visage de Matalena, à la recherche d'une quelqconque fourberie. S'intéresser à la réforme, oui. Voir son commerce et sa vie en pâtir, non....ou alors il faudrait vraiment qu'ils soient convaincants.
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Matalena
Baste, voilà que les choses se gâtent. Et lorsqu'on est, comme c'était son cas, habituée aux persécutions, insultes et rejets systématiques dès lors qu'on aborde la question des penchants théologiques, on flaire ce genre de choses à quinze milles aussi surement qu'un chien de chasse devine la peur. La gamine rousse la regardait à présent avec la méfiance inhérente aux bons romains qui, face à l'Ennemi, supposent le piège de malversations, la tentative d'abordage, de recrutement, ou Deos sait quoi. Comme si elle n'avait que ça à foutre d'aller trainer les bordels la nuit pour embaucher des catins... Ça lui apprendrait à vouloir rendre service : ne jamais aller à l'encontre de sa nature, ça vous joue des tours. Sous le coup d'une de ses montée de sang, se soldant en temps normal par de dévastatrices colères, la donzelle expira longuement, avant de se pencher en avant et plonger son œillade d'Onyx dans les pupilles de sa vis-à-vis.

Bon, ça commence à me gaver sévère ces tournages autour du pot. Je suis réformée, vous le savez surement. Hérétique comme ils disent. J'ai jamais tué d'innocents, je viole pas les enfants, j'écorche pas les chats, j'ai jamais pris de mairie par la force, et je danse pas à poil sous la pleine Lune en criant "Ave Satana". J'en ai d'ailleurs absolument rien à foutre de savoir si vous êtes aristotélicienne romaine, spynoziste ou que vous croyez dur comme fer que les souris blanches dominent le monde en secret. Vous n'êtes rien du tout dans mon univers, du point de vue religieux, politique, ou relationnel, et vous pourriez me raconter votre vie depuis votre naissance que j'en serai pas plus avancée.

Quand on vous disait qu'elle était dure, la garce...

Alors si vous êtes parfaitement épanouie dans votre croyance, que vous vous y retrouvez à merveille, qu'aucun questionnement ne vous taraude, que vous êtes trop fan du pape et de sa clique, et que ma simple présence ici vous indispose, autant le dire direct je perds pas plus de temps à vous adresser la parole.
Mais je termine le rouge.


Elle frappa la table du plat de la main en s'enfilant son verre d'un geste sec du coude. Merde à la fin. Et le Lecteur Sancte s'en serait peut-être arraché les cheveux, mais chacun sa façon d'être : elle était Pasteur au même titre que lui, et s'il est une liberté que permet la Réforme, c'est bien de laisser chacun s'exprimer à sa manière, avec ses tripes, son ressentit, dès lors qu'il ne trahit pas les textes ou ne se prétend pas incarner la volonté divine. Il était charismatique, bon orateur, fin connaisseur des écritures... Elle était directe, mal dégrossie, moins structurée. Pourtant, chacun lors de ses prêches charriait son lot de réformés à l'écoute. Et définitivement, faire du gringue aristotélicien à une rouquine qui n'en avait peut-être aucun besoin, ça ne faisait pas partit de son programme de soirée. Le borgne s'en remettrait.
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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Rouquine
Bon, ça commence à me gaver sévère ces tournages autour du pot. Je suis réformée, vous le savez surement

A ces mots la jeune catin commence à pousser un soupir de soulagement, à se dire qu'elle va enfin pouvoir écouter ce qu'est la Réforme, exactement, de la bouche d'une autre que le tavernier de l'avocat truc dont elle se méfie. Mais le flot de paroles ne s'arrête pas là, et elle a beau se reculer, adossée à sa chaise, et lever les deux mains pour appeler à l'apaisement et à la trêve, il continue, le flot, encore et encore, et elle reste là, sourcils haussés bien hauts, à mesure que cette fille qui est venue LA chercher déverse une colère qui vient d'elle ne sait où...

Vous n'êtes rien du tout dans mon univers... raconter votre vie...

La moutarde lui monterait presque au nez à ces mots. Les yeux bleus se plissent.

... et que ma simple présence ici vous indispose, autant le dire direct je perds pas plus de temps à vous adresser la parole.

Rouqine arque un sourcil. Si ça l'indipose ? Qu'est-ce qu'elle va imaginer, celle là.... L'idée lui vient alors que si elle, catin et rousse par dessus le marché, est méfiante, la jeune femme réformée a toutes les raisons du monde de l'être plus encore.

Mais je termine le rouge.

La derniere phrase finit de briser la glace. Elle a du caractère, c'te fille. Un sourire étire les lèvres peintes de la jeune ribaude, et c'est d'une voix douce et calme qu'elle profite du silence imposé à la jeune tressée par son verre de rouge pour parler enfin.

Vous tirez des conclusions hâtives. J'vous blâme pas, je suis pas rassurée moi-même.

Elle attend que le regard de son vis à vis montre un signe qu'elle a compris, qu'elle va écouter. Puis s'accoude et se penche, après avoir jeté un regard nerveux à la porte. L'irlandais et Cyrinéa ont disparu pendant qu'elle était la haut, mais ils peuvent revenir d'une seconde à l'autre. D'une voix basse mais ferme, elle énumère ses réponses.

Non, je ne savais pas que vous étiez réformée, d'où ma question sur qui vous envoie...?
Non, je n'écoute pas les légendes de violeurs d'enfants et autres. Si je les écoutais je serais persuadée être un suppôt du Sans Nom avec ma chevelure.
Non, j'vais pas vous raconter ma vie... C'est vous qui venez me parler, hein...


Elle sourit pour adoucir la dernière phrase et poursuit. Drapeau blanc, tu le prends ou pas, damisella, songe-t-elle.

J'ai pas parlé directement parce que j'ai cru que vous étiez aristotélicienne romaine. Mon métier et ma couleur de cheveux suffisent bien sans que j'aille leur donner une énième raison de m'emmerder, hein.

Elle finit son verre, prend le pichet, et attend que la jeune femme ait reposé le sien pour les servir toutes les deux.

Chuîs sûre d'aimer Dieu, mais pas certaine d'aimer mon église. Ca prône l'amitié mais ça n'est que jeux de pouvoir... Nous les catins on en voit des moines soit disant chastes...C'pas qu'ils baisent qui m'dérange, hein. C'plutot l'hypocrisie...

La vicomtessa Asophie et le Borgne m'ont suggéré de parler à Sancte, mais vu nos rares échanges, il est pas très .. à l'écoute, pour un pasteur. .


Et toi non plus, mais qui sait...? disent les yeux bleus avec un soupçon de malice.

Bref. J'ai pas de question particulière, mais le peu qu'on m'a dit m'a interessée. J'voudrais bien en savoir plus sur cet autre prophète, entre autres.

Fixant la jeune fille comme pour la défier de s'ennerver encore, elle ajoute avec un grand sourire.

Sans me faire engeuler, si possible.
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