Rouquine
-T'as tout à fait raison la mignonne.
Retenir un soupir de soulagement. Il n'a pas l'air méchant, soit, mais il a tous les moyens de l'être, après tout... Le voilà qui vient la rejoindre et l'espace d'une seconde, elle pense qu'il va peut être profiter, après tout, de la cuisse légère qu'il paluche.
-J'veux que tout le monde croit qu't'as pris pour c'que j'paie, donc tu nous poussera des hurlements ensuite....
La voilà détrompée. L'esquisse d'un sourire apparait sur les lèvres roses de la catin lorsqu'il parle de hurlements. Ben voyons, veulent tous croire qu'ils la feraient hurler de plaisir, hein. Toutefois le colosse change de regard et elle jette vite son amusement aux oubliettes. Hygiène, qu'il dit, mais la catin n'a pas le temps de démêler les implications du mot, clouée sur place par le regard hargneux. Elle déglutit, se raidit. Oh non, pas un de ces détraqués qui haïssent tant les femmes qu'ils prennent leur pied à les battre...
-J'préfère les hommes...J'crois que je suis déjà tombé amoureux d'un...Un homme puissant, un homme de guerre...
En un long soupir de soulagement, l'air qu'elle retenait dans ses poumons se libère. Ah, c'n'est que ça ! Elle a vu bien pire, à Paris, mais que connait-il, lui, de ce monde là...? Il doit se sentir bien seul. Le regard clair s'adoucit. Pauvre mastodonte, capable de tout applatir, sauf sa propre perversité...
- J'cherche à savoir c'qui cloche chez moi...Toi qui t'y connais en sexe, t'peux surement m'expliquer....
La blanche menotte se pose sur les phalanges de la brute. Putain au grand coeur, la petite Rouquine n'a jamais pu résister à la douleur d'autrui.
Je peux pas te dire ce qui cloche chez toi. Et c'est certainement pas à un curé qu'tu pourras demander...
Les yeux restent baissés sur ses pieds, et la voix douce, mesurée, reste basse. Personne ne doit entendre.
Mais je sais que tu n'es pas seul. Loin de là. J'ai longtemps travaillé à Paris, dans un bordel chic. Et y avait pas que des catins. Y avait des hommes aussi. Et ils ne montaient pas qu'avec des nobliotes masquées. Souvent ils montaient avec des hommes.
Elle grimpe sur le lit, et se place à genoux derrière lui. Lentement, elle masse les larges épaules. S'il lui tourne le dos, elle ne peut pas voir son visage, et la catin sait qu'on est parfois puni d'avoir vu une émotion qu'on etait pas censé voir.
Avec mes cheveux, on m'appelle la compagne du Sans Nom. Pourtant chuis croyante. T'es différent, c'est tout, et t'es pas l'seul, hein. Y a que Dieu pour juger. Peut-être que tu devrais aller à Paris... Rencontrer d'autres hommes comme toi ?
Elle se tait et prie, tout en massant, d'avoir trouvé les bons mots pour le réconforter, ou pour éviter une torgnole, au moins. Parce qu'un torgnole d'une masse comme ça....
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Retenir un soupir de soulagement. Il n'a pas l'air méchant, soit, mais il a tous les moyens de l'être, après tout... Le voilà qui vient la rejoindre et l'espace d'une seconde, elle pense qu'il va peut être profiter, après tout, de la cuisse légère qu'il paluche.
-J'veux que tout le monde croit qu't'as pris pour c'que j'paie, donc tu nous poussera des hurlements ensuite....
La voilà détrompée. L'esquisse d'un sourire apparait sur les lèvres roses de la catin lorsqu'il parle de hurlements. Ben voyons, veulent tous croire qu'ils la feraient hurler de plaisir, hein. Toutefois le colosse change de regard et elle jette vite son amusement aux oubliettes. Hygiène, qu'il dit, mais la catin n'a pas le temps de démêler les implications du mot, clouée sur place par le regard hargneux. Elle déglutit, se raidit. Oh non, pas un de ces détraqués qui haïssent tant les femmes qu'ils prennent leur pied à les battre...
-J'préfère les hommes...J'crois que je suis déjà tombé amoureux d'un...Un homme puissant, un homme de guerre...
En un long soupir de soulagement, l'air qu'elle retenait dans ses poumons se libère. Ah, c'n'est que ça ! Elle a vu bien pire, à Paris, mais que connait-il, lui, de ce monde là...? Il doit se sentir bien seul. Le regard clair s'adoucit. Pauvre mastodonte, capable de tout applatir, sauf sa propre perversité...
- J'cherche à savoir c'qui cloche chez moi...Toi qui t'y connais en sexe, t'peux surement m'expliquer....
La blanche menotte se pose sur les phalanges de la brute. Putain au grand coeur, la petite Rouquine n'a jamais pu résister à la douleur d'autrui.
Je peux pas te dire ce qui cloche chez toi. Et c'est certainement pas à un curé qu'tu pourras demander...
Les yeux restent baissés sur ses pieds, et la voix douce, mesurée, reste basse. Personne ne doit entendre.
Mais je sais que tu n'es pas seul. Loin de là. J'ai longtemps travaillé à Paris, dans un bordel chic. Et y avait pas que des catins. Y avait des hommes aussi. Et ils ne montaient pas qu'avec des nobliotes masquées. Souvent ils montaient avec des hommes.
Elle grimpe sur le lit, et se place à genoux derrière lui. Lentement, elle masse les larges épaules. S'il lui tourne le dos, elle ne peut pas voir son visage, et la catin sait qu'on est parfois puni d'avoir vu une émotion qu'on etait pas censé voir.
Avec mes cheveux, on m'appelle la compagne du Sans Nom. Pourtant chuis croyante. T'es différent, c'est tout, et t'es pas l'seul, hein. Y a que Dieu pour juger. Peut-être que tu devrais aller à Paris... Rencontrer d'autres hommes comme toi ?
Elle se tait et prie, tout en massant, d'avoir trouvé les bons mots pour le réconforter, ou pour éviter une torgnole, au moins. Parce qu'un torgnole d'une masse comme ça....
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