Matalena
"Ta gueule Mata." Bon, bon...
L'avantage que l'on pourrait trouver à passer son temps entouré de femmes guerrières caractérielles, c'est qu'on est plus surpris de rien. Y compris de se faire fermer sa grande bouche de furie par une gaminette que l'on ne connait guère que de visu tavernière. A croire qu'il lui allait plutôt bien finalement, ce nouveau surnom.
Pacifiée par ce sourire inattendu, cette malice dont on ne saurait dire si elle était trop femme ou trop enfant, ce calme qui émanait de la catin face à la délicatesse de leur situation, la réformée se tenait coi. D'autant plus que la rousse veillait à approvisionner son verre pour la faire patienter, comme les rations de maïs soufflé au théâtre de rue. Attentive comme une môme, ses yeux vifs suivants chaque geste de la jeune fille comme s'ils recelaient des mystères magiques qu'il convenait de décrypter, la brune retraçait le fil de leur conversation, comblant les blancs de ses propres interrogations. Lorsque qu'elle eut terminé, son interlocutrice se redressa légèrement, posant ses deux coudes sur la table.
Soit.
La confiance n'était acquise par aucune des parties, mais tout du moins une certaine curiosité mutuelle. Dans l'ordre donc, en suivant son exemple.
C'est Maleus qui m'a suggéré de passer vous voir. Allez pas penser que je suis pas fichue de bouger mon cul toute seule, me suis juste dit que peut-être qu'il avait raison.
C'est qu'on a sa petite fierté tout de même.
Pour le reste et bien... Tant que vous ne sortez pas les griffes ou les sourires hypocrites pour me soutirer des infos, je ne mords pas. Sourire en coin : Tu tiques, je taque. Échange de bons procédés. On se lance ? Bien... Vous connaissez les textes des prophètes Aristote et Christos, pour commencer ? Parce qu'avant que j'me mette à déblatérer faudrait déjà faire l'inventaire d'où vous en êtes vous dans votre foi, en fait... C'que vous connaissez ou pas, ce en quoi vous croyez.
C'est pas tout ça, les paysans qui jettent des pierres aux hérétiques sans être foutus de savoir de quoi se compose leur propre culte, on les connait bien. Mais savoir où se situait la jeune rousse sur l'échelle de l'édification religieuse, là c'était le flou artistique.
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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo
L'avantage que l'on pourrait trouver à passer son temps entouré de femmes guerrières caractérielles, c'est qu'on est plus surpris de rien. Y compris de se faire fermer sa grande bouche de furie par une gaminette que l'on ne connait guère que de visu tavernière. A croire qu'il lui allait plutôt bien finalement, ce nouveau surnom.
Pacifiée par ce sourire inattendu, cette malice dont on ne saurait dire si elle était trop femme ou trop enfant, ce calme qui émanait de la catin face à la délicatesse de leur situation, la réformée se tenait coi. D'autant plus que la rousse veillait à approvisionner son verre pour la faire patienter, comme les rations de maïs soufflé au théâtre de rue. Attentive comme une môme, ses yeux vifs suivants chaque geste de la jeune fille comme s'ils recelaient des mystères magiques qu'il convenait de décrypter, la brune retraçait le fil de leur conversation, comblant les blancs de ses propres interrogations. Lorsque qu'elle eut terminé, son interlocutrice se redressa légèrement, posant ses deux coudes sur la table.
Soit.
La confiance n'était acquise par aucune des parties, mais tout du moins une certaine curiosité mutuelle. Dans l'ordre donc, en suivant son exemple.
C'est Maleus qui m'a suggéré de passer vous voir. Allez pas penser que je suis pas fichue de bouger mon cul toute seule, me suis juste dit que peut-être qu'il avait raison.
C'est qu'on a sa petite fierté tout de même.
Pour le reste et bien... Tant que vous ne sortez pas les griffes ou les sourires hypocrites pour me soutirer des infos, je ne mords pas. Sourire en coin : Tu tiques, je taque. Échange de bons procédés. On se lance ? Bien... Vous connaissez les textes des prophètes Aristote et Christos, pour commencer ? Parce qu'avant que j'me mette à déblatérer faudrait déjà faire l'inventaire d'où vous en êtes vous dans votre foi, en fait... C'que vous connaissez ou pas, ce en quoi vous croyez.
C'est pas tout ça, les paysans qui jettent des pierres aux hérétiques sans être foutus de savoir de quoi se compose leur propre culte, on les connait bien. Mais savoir où se situait la jeune rousse sur l'échelle de l'édification religieuse, là c'était le flou artistique.
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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo
