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[RP Fermé] - II . A une Passante.

Anthoyne
Début de matinée ensoleillée. Le Soleil avait fait son entrée dans le ciel depuis plusieurs heures et il ne manquait pas de rappeler qu’en ce jour d’été, il était le maître. La grisaille n’avait qu’à bien se tenir, il ne la laisserait pas venir. Ce temps était de bon augure pour cette journée. Toutefois, il serait rude pour les hommes. Alors que la course de l’astre dans le ciel n’était pas très avancée, il offrait déjà une douce chaleur, qui n’était autre que le précurseur d’une journée où les zones ombragées et l’eau seraient les meilleures alliées. Assis sur leurs selles, le disque divin allait sûrement les mettre à l’épreuve avec la chaleur qui les attendait.

La veille, le capitaine leur avait annoncé le retour sur Paris. Comme à l’aller, le voyage se ferait dans la plus grande discrétion. Personne d’autres ne devait être au courant à part ceux faisant partie de l’aventure. La discrétion était telle que Stephandra avait refusé de leur donner l’itinéraire. Marcher vers l’inconnu même si la destination finale ne l’était pas, ne plaisait guère au lieutenant. Cela était pour lui très angoissant. Comme beaucoup d’êtres humains, il aimait savoir où il se trouvait. Quoi de plus normal ? Mais cela ne refroidit pas Anthoyne qui ne trouva pas mieux à faire que de regarder sa carte. Il ne pouvait connaître le chemin exact mais les points de repère étaient nombreux et il pourrait s’en servir durant ce retour sur le devant de la scène pour sa Majesté.

Malgré qu’elle ait été mise à l’écart pour la protéger de tout regard à la vue de son état, « Maillé » avait pu apercevoir la Reine rien qu’une seule fois, par hasard. Il avait été attristé de voir à la merci du destin cet être qui d’habitude était si fort. Cela l’attristait encore plus puisqu’elle représentait le Royaume de France et il ne pouvait éviter de faire la comparaison entre les terres et la souveraine. Si cette dernière était faible, le Royaume le serait par la même occasion. La France ne devait pas montrer signe de faiblesse face aux nombreux ennemis qu’elle possédait. A cet instant, Anthoyne ne voyait pas l’avenir avec joie et confiance. Mais la Reine avait vaincu la maladie et avait décidé de retrouver son trône, au Louvre. Aucune démonstration de force n’aurait pu être plus belle.

Déjà à califourchon sur sa monture, prêt à prendre la route, Anthoyne suivit Béatrice du regard quand elle se dirigea vers le carrosse dénoué de tout signe ostentatoire. Malgré son teint pâle, elle restait droite et noble. Du moins, c'est ce que lui voyait et personne ne lui ferait croire le contraire même si ça en était tout l'inverse. Alors comment ne pouvait-il pas être aussi fier de faire partie de la Garde Royale en regardant la Reine de France, si majestueuse. Son épée était sienne et il donnerait sa vie pour défendre cette femme et le symbole qu’elle représentait.


Gontran était un phénomène. Alors qu'il savait le départ imminent le lendemain, il avait été copuler chez la professionnelle. Et vu la tête du garde, elle avait dû l'être. Ce qui n'était pas le cas pour lui à cet instant. Mais Anthoyne ne se faisait pas de soucis pour la suite. Ce coureur de jupons qu'était Gontran était un homme fiable et Anthoyne savait qu'il pouvait compter sur lui. A aucun moment, il n'aurait douté de sa loyauté et de son courage. Cette confiance allégea le jugement du lieutenant. Et puis, il fallait avouer qu'il était plutôt cocasse et il avait le mérite de faire baisser la tension au sein des rangs de la Garde Royale lorsqu'elle était à son paroxysme.

Hubert était un phénomène également. Mais contrairement à Gontran qui se faisait toujours remarquer, Hubert jouait dans la discrétion. Il ne disait jamais rien et ne faisait jamais de bruit. Il ne discutait jamais les ordres et ne faisait jamais un pas de travers. Il agissait toujours comme il le fallait. Aucun homme ne paraissait aussi loyal que lui. Le Seigneur de Maillé lui attribuait une totale confiance également. Et le Capitaine devait penser ainsi également sinon ces hommes ne seraient pas ici aujourd'hui.
Quant à Samson, il était le garde royal modèle également. Discipliné, loyal et affreusement bon à l’épée. Si tous les gardes pouvaient être comme ces trois là, tout se passerait au mieux.

Une fois le signal de départ donné, Anthoyne jeta un coup d'oeil à Stephandra avant de donner un petit coup de talon dans le flanc de son cheval. Un long et éprouvant voyage commençait. Le retour de la Reine s'annonçait. Ce dur trajet en valait la peine. Sa Majesté allait revenir s'asseoir sur son trône et par la même occasion, elle fera taire les médisants qui devaient s'en donner à coeur-joie.

Posté sur la droite du carrosse, Anthoyne maudissait la chaleur de cette journée. Il essayait, tant bien que mal, de ménager l'eau de sa gourde. Celle là, elle n'allait pas être de trop, c'est certain.
La vitesse de croisière était plus élevée que d'habitude. Le voyage se devait être discret et rapide. Ils allaient arriver certes plus tôt mais le confort n'était pas là. Anthoyne ne voulait même pas penser à la douleur qu'il ressentirait dans le dos ainsi qu'à son postérieur lorsqu'il poserait pied à terre. Certes, habitué des grandes escapades à cheval, ça n'en restait pas moins désagréable. Il imaginait ces trois femmes à l'intérieur du carrosse, qui malgré le confort de ce dernier, devaient être bien secouées.
Maillé ferma les yeux un instant, rien qu'un petit instant puis prit une grande inspiration pour se donner du courage. Il fallait être optimiste, le voyage n'allait pas être si long que ça... Et puis ce soir, il pourra festoyer alors que d'autres gardes auront pris la relève. Tiens, il se voyait déjà boire un coup avec l'imperturbable Gontran et le silencieux Hubert. Avec le Capitaine, ça serait plus dur mais sait-on jamais !

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Kalimalice
[CAHIN-CAHA DANS LES RUES PARISIENNES]

Bon tout le monde est en place, sur son trente et un, trente deux .Tenue de gala qu’elle avait demandé.
Amory à sa droite, quoi de plus logique pour un bras droit, une Fildais à l’arrière qui n’avait toujours pas la tête sur les épaules depuis la mort de son amour, divaguant de temps à autres .Mais kali connaissait bien l’ex blanche et ne doutait en rien de sa loyauté à la couronne et à elle-même.
Sur la gauche le Serge en garce se rapprochait d’elle le plus qu’il pouvait.
La prévôte l’avait pris dans ce comité d’accueil un peu par obligation en récompense de son information.
Mais elle se serait bien passée de ce pachyderme à ses côtés .Surtout qu’en cas de danger, elle se demandait ce que ce quintal de graisse ferait.
Alors pour dévier la compagnie de ce porc puant, elle talonna sa monture pour se rapprocher de celle de son bras droit……

Il avait tout deux fière allure dans leur habit de lumière …bon faut pas pousser non plus .Un habit un peu plus propre, donc un peu plus coloré.
La d'Austrasie comptait beaucoup sur cette rencontre non formelle avec sa majesté Beatrix .Si elle avait pu elle aurait crié.

OHE, OHE Majesté .La prévôté de Paris va vous escorter.

En attendant de voir le carrosse, la troupe avançait au pas .La foule s’écartait …….

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--Sadnezz.


[Fontainebleau]

Il n'y a pas de hasard.

Regard circulaire, à défaut de voir l'oeil s'incline, chatouillant de ses crins en rang les cernes qui leur font piédestal. C'est l'esgourde qui prime, sous le tapis fourni de Fontainebleau... Les branches tentaculaires assombrissent les lieux, c'est une rumeur de battements d'ailes qui fait tressaillir Corleone. On écoute, distingue du creux de l'oreille, la pupille ronde comme un astre. La fauvette apeurée a sonné l'arrivée, peu timide d'un convoi attendu. Les grandes Souveraines marchent en silence dans leurs souliers d'or... Jamais leur escorte. Chante l'oiseau, la partition funéraire, chante pour couvrir l'annonce d'un massacre. Comme après le passage d'une nuée de volatiles c'est un silence épais qui pèse sur leur têtes. Chacune bien à sa place, pour ne pas être de celles qui vont tomber.

Imaginez, le silence qui précède les grandes croisades. Imaginez! Celui qui poursuit, majestueux, l'éclair de lumière! Ce silence mortuaire qui annonce, fracassant, des choses qui nous dépassent. Un enchainement d'évènement, écrits ou pas là quelque part, l'inéluctable, l'immuable, l'indéfectible destin, le scel de tant de vies!

Car des lors... Ils ne feront machine arrière.

C'est un combat sans merci, le salut brillera d'une lueur inattendue. Sad les entends. Ces hommes, ces foulées, ces sabots, cette folie. L'adrénaline est montée d'un cran, comme un tambour de guerre en compte à rebours. En face, l'Araignée. Qu'il est beau. Beau comme elle l'aime, comme elle l'a dans la peau. Soldat en première ligne, il est ailleurs. Parti loin dans un recoin de son esprit dont elle ne connait pas les secrets, auquel elle n'a pas accès. Qui peut se vanter de posséder un corps ne le pourra jamais d'une âme. C'est une partie de jeu qu'il n'acceptera jamais de perdre, elle le sait, elle connait ses enjeux , les tenants et les aboutissants... Ou presque. Roland est froid, froid comme elle l'aime. Chaud comme sa rancoeur. Fièvre glacée, c'est ce qui l'étreint quand il la touche, quand il la couche, et l'abandonne.

Etrange journée pour faucher une passante, voir mourir le pouvoir, faire se mouvoir l'avenir. Ils sont l'étendard d'un mouvement commun, d'un élan inexorablement lancé. L'italienne, l'Irlandais, la beste. Mélange des genres, bigarrés, tissant le piège comme un drapeau commun. Elle les regarde. Ils ont entendu comme elle, inutile de faire signe, ils sont tellement droits dans leurs bottes, le couteau leur siérait bien aux dents. De sa dextre saille la garde d'une épée longue, sous le poignet la dague de la Concèze. La route barrée attend la majestueuse arrivée, tout comme l'ainée la stupeur sur le visage de l'éclaireur. Car il l'aura, cette expression étrange qui l'espace d'une seconde le glacera d'effroi, la haut perché sur son palefroi. Ce faciès qui semblera dire " Ho ho... Nous avons un problème." . Sans surestimer le courageux qui arrivera le premier au devant des ennuis, elle sait qu'il comprendra instantanément qu'une partie dangereuse du voyage est matérialisée en vrac, là, en un tas de bois lourd...

Il n'y a pas de hasard.

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--Stephandra


Des mois durant, l'avait escortée...Sans devenir proche en terme amical, la jeune femme avait un sentiment des plus respectueux envers Sa Majesté...Peut être en d'autres temps, si elle n'avait pas été Capitaine de la Grade Royale, si elle avait été une noble comme tant d'autres alors peut être qu'elles auraient pu être amie ou pas d'ailleurs.

Après un long voyage à ses côtés, l'avoir protégée contre les Lunes Pourpres en Alençon, laissant à la Reyne un souvenir douloureux à l'épaule. Il en était suivi un voyage presque sans encombre, espoir de bon présage pour la jeune femme. Puis les gardes royaux avaient accompagné l'ordre équestre du Saint sépulcre pour une défense du Domaine Royal. Stéphandra avait laissé la Reyne déjà bien lasse à contre coeur, mais elle la pensait en sécurité.

Nous ne sommes jamais à l'abri de la maladie, qu'on soit paysanne ou Reyne personne n'échappait à cette sournoiserie... Stéph avait donc appris la lourde maladie qui avait, dit on, bien failli emporter Sa Majesté au Royaume Solaire. Mais cette dernière avec un caractère bien trempé était parvenu à vaincre ce mal insidieux, ce qui avait rassuré la jeune femme.

Le Capitaine pensait que Béatrice allait prendre le temps de se reposer avant de revenir au devant de la scène, ce n'était guère le cas... Quand elle apprit son désir de quitter la Bourgogne pour s'en retourner à la cours Parisienne, le cap aurait bien tenté de l'en empêcher, mais elle lui devait conseil, écoute, en aucun cas ne pouvait lui interdire quoi que ce soit même si elle n'avait point hésité à lui dire sa façon de penser... Non, ce n'était guère prudent...

Ce jour avec quelques uns de ses gardes royaux, ayant tu leurs démarches, leur itinéraire, même ses hommes n'avaient aucune idée du chemin qu'ils allaient emprunter, elle était ainsi parfois impitoyable dans ses ordres, ne s'attardant pas expliquer tel ou tel choix, ils suivaient les ordres c'était tout! Moins ils en savaient mieux cela vaudrait...Bon en même temps il n'y avait pas cinquante chemins menant à Paris du départ Bourguignon, mais tous les chemins ne mènent ils pas à Rome?

Pour l'heure, les derniers détails du voyage semblaient réglés, le Capitaine retraçait en son esprit les routes maintes fois utilisées, donnant les derniers ordres à ses hommes... Anthoyne, un de ses Lieutenants qui avait partagé avec elle de longs mois de voyage, en qui elle avait toute confiance. Hubert qu'elle connaissait moins bien mais qui malgré une sorte d'obligation lui semblait dévoué et Samson fils d'ancien garde royal, qui avait presque hésité à accepter la mission d'escorte mais en qui elle avait toute confiance.

Aux abords du carrosse, Stéph guettait chaque mouvement, chaque signe pouvant signifier un départ. La jeune a salué d'une inclinaison respectueuse du buste, la sortie de la résidence et la montée en voiture de Sa Majesté et de ses dames de compagnie, Della qu'elle connaissait un peu plus que l'autre mais sans pour autant signifier qu'elles aient toutes deux affaires en commun à part la Reyne.

Le cap avisa le cocher de la voiture, une fois ces dames installées, puis rapidement avec agilité elle enfourcha Eole son barbe, pas très élégant mais bon équidé de combat. Se posta non loin de la voiture, le capitaine suivait attentive le cortège, paysage et douceur dont elle ne faisait cure, restant vigilante, sur ses gardes comme pour chaque déplacement.

Ils allaient traverser la longue forêt de Fontainebleau, bois dont il fallait toujours se méfier, mais ce jour n'imaginait pas qu'il puisse arriver quoi que ce soit, personne n'était sensé savoir qu'on se rendait sur Paris...Personne , en tous les cas à la connaissance de la jeune femme... Azurs scrutant l'endroit, oreille attentive au moindre son suspect, Stéphandra chevauchait sagement, épée au fourreau, à allure de voiture...

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Beatritz
Dans le véhicule, le voyage faisant, ça blaguait boudin, dague et ennemi imaginaire. L'ambiance, désormais que la santé de la Reine permettait les plaisanteries, les sautes d'humeur et d'humour, et tout le déploiement d'énergie nécessaire à ces fins, n'aurait pu être plus rieuse (comme les mouettes) et détendue. La Bourgogne incarnée en trois femmes, si semblables et pourtant si éloignées, de par leurs naissances, éducations, activités et positions sociales actuelles... Trois femmes et le même cœur, cette Bourgogne, qui irriguait leurs veines d'un cru millésimé. La Reine rassura l'éleveuse de cochons :

-"L'appétit est modéré, en chemin, grâce au ciel ! Il faut qu'il en reste pour le banquet. Mais vous avez raison... Avec un tel fumet, les passants se douteront bien vite qu'il ne peut que provenir du boudin servi à la table de Sa Majesté, et alors... adieu notre incognito, nous serons en danger par sa faute !" Comprenez : c'est le boudin le responsable. Le bon boudin aux pommes avec des noix caramélisées.

La question de la Saint-Anthelme avait pourtant soulevé, dans l'esprit de la Castelmaure, quelques raisons de s'inquiéter. Si le carrosse n'était frappé d'aucunes armes et si l'escorte était réduite aux fins de ne pas attirer l'attention - on se trahirait, à voyager sous trop haute sécurité - , le fait que la Reine fût en convalescence en Bourgogne était peu à peu devenu un secret de polichinelle. Si la Bourgogne était grande, il n'y avait, en revanche, pas vingt chemins pour rejoindre Paris depuis les terres burgondes, quel qu'un fût le point.
Et cela finit par travailler la Reine, au moins pendant une heure, durant laquelle elle songea à tous ceux qui auraient des raisons ou des motifs de la mettre à bas. Le lecteur assidu saura que son auteur adoré n'a rien plus en amour que les prétéritions, mais pour faire mentir cette réputation, l'on ne révélera pas ici qu'à la fin de toutes ces tergiversations, Béatrice n'arrivait en fin de compte qu'à faire l'honneur à une - soyons polis - apopathodiaphulatophobe d’être celle par qui le mal avait le plus de raisons de venir. En un mot, que cette femme l'avait toujours détestée au grand jour, sans espoir d'appel, ce qui constituait le mobile le plus parfait et flagrant ; mais ne dit-on pas également que c'est de l'eau qui dort qu'il faut le plus se méfier ?
Béatrice convint au terme de cette heure, ayant réuni ses deux encéphales en session extraordinaire, que le danger n'était pas nul, comme l'avait souligné la Saint-Anthelme, mais que toutes les précautions étaient en leur royale faveur, d'une part, et d'autre part que, pour les quelques risques qui demeuraient de se faire attaquer et mettre en échec durant le trajet, le bon sens voulait que l'on profitât des derniers instants de paisible voyage, à l'instar du dernier repas du condamné (tiens, voilà du boudin !) plutôt qu'anticiper par avance et par une migraine la douleur que serait un assaut en rase campagne, tant pour l'ego que pour le corps - quoi que l'un puisse aller sans l'autre, dans le cas des tire-laines qu'aucun crime de chair ne tente.
Résumons en quelques mots cette phrase de quelques lignes : des risques ? Fi, si peu, c'est comme rien ! Je reprendrais bien un peu de pommes, avec mon boudin.

Sur les genoux, la Reine avait son chat blanc, qu'elle caressait distraitement en bavardant, songeant à ses enfants qu'elle reverrait, qu'elle espérait trouver souriants, quoiqu'ayant peu d'espoirs ; car ils avaient assisté à la mort de leur père, de ces morts où le sang gicle, où la violence s'étale, et la jeune mère s'en voulait de n'avoir pas été meilleure protectrice de leur jeunesse, de leur pureté, de leur innocence. Elle s'occupait trop des enfants des autres, trop peu des siens, c'était aussi simple. Elle se promettait d'y remédier désormais, d'autant plus que ses petits princes se retrouvaient orphelins...


Ils passèrent des villages et d'autres villages encore. Ils firent halte, ils reprirent leur route, furent ou non reconnus, ils sentirent dans le regard de quelque berger au bord de la route cette forme d'admiration le disputant à la dévotion angélique, à la lueur mystique de qui voit passer un convoi céleste, de qui aurait souffert mille morts pour le voir encore, au coin des lèvres duquel l'on pourrait entendre :

    "Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
    Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
    La douceur qui fascine et le plaisir qui tue."


Et cette impression, d'heure en heure, escale après escale, de passer à travers le monde comme sans le toucher, sans le troubler, et changeant tout pourtant, se traduisit dans l'esprit de la Castelmaure par l'image d'un papillon qui vole tout près de la surface du lac, et l'effleure parfois, à peine, n'en ayant bu qu'une goutte, et pourtant provoquant des cercles qui grandissent à l'infini, toujours plus ténus mais englobants. Oui, c'était une idée séduisante, d’être un papillon léger et coruscant dans le rayon de l'aube sur la rosée, c'était une idée séduisante d'oublier toute forme de pesanteur, le jour même où le sort ramenait la Reine à la réalité de ses pouvoirs, obligations et... charges. Quel mot plus que celui-là désigne le poids du pouvoir ? Charge, charge... Chargez-moi au divin tribunal !

Les yeux bleus tournés vers Della, Béatrice dit :


-"Croyez-vous ma santé fragile, Della ? Car si tomber malade est le seul moyen pour moi de profiter de la Bourgogne..." ... ça te plairait bien, belle brune, d'y fuir aussi souvent que possible ces charges dont on a parlé ; et d'un sourire elle s'excusa presque de la question, qu'elle n'avait osée que convaincue qu'elle était en bonne et discrète compagnie.

C'était à peu près au moment où le convoi avait, dans son intégralité, pénétré le bois de Fontainebleau. La Bourgogne était bien loin derrière eux, et la question devait être posée, avant l'arrivée désormais proche, avant de se faire aspirer par le tourbillon de dossiers en souffrance...
--L_araignee..




Là, où la Corleone entend du silence, la Bête se joue des bruissements du vent, de l’opéra naturel qui se joue autour d’eux. On pourrait presque danser sur ces notes-là, souvenir d’un temps lointain où des jeunes filles dansaient et riaient dans un château boulageois. Il s’agit d’une œuvre d’art, la dernière que l’auteur créera pour vous. Un homme droit dans sa force et dans ses desseins, un homme qu’on a voulu irlandais, parce que mystérieux dans ces origines qui mystifient jusqu’à son passé. Une femme plantée au milieu, amazone tueuse, guerrière vengeresse, les armes aux poings, la crinière au vent, et sur le visage ces marques du temps qu’on ne pourrait effacer de peur d’enlever tout le charme du personnage. Là, une futaie derrière laquelle, ils ont déposé l’essentiel du campement. Les crins du pinceaux s’envolent, qui viennent caresser la toile pour l’imprégner de l’inéluctable arrivée des victimes, quelques traits esquissés du coin des lèvres, un carrosse et quelques cavaliers.

Deux arbres où les geais moqueurs se donnent le change, deux arbres qui retiennent l’essentiel des contours des hommes. La main s’élève pour battre la mesure, la cadence des sabots. L’opéra a cédé la place à la symphonie .. Royale. A la hanche, est tiré un carreau d’arbalète soupesé avant que d’être armé. Et comme on cajole un enfant, la voix sifflante souffle, murmure, brise d’un jour, pour la Corleone. Justifier leur acte, du moins pour elle.


_ Alors, Dieu, d’une voix douce et apaisante, me dit: “Vois, comment risque de finir le monde que tu aimes tant. Il sera détruit par l’eau, la terre, le vent et le feu. Mais n’aie crainte, car si vous vous montrez vertueux, vous pourrez éviter ces inutiles souffrances. Et que ceux qui vivent dans la vertu ne s’inquiètent pas, car jamais Je n’oublie ceux qui M’aiment.”. Je vis en effet les nuages s’en aller, les vents se calmer, les flammes mourir.

Un regard, un seul regard. Qu’importe les morts, celle-ci rachètera tout, et elle, elle ira au Paradis Solaire car elle L’aime ce vieux crouton là-haut. La main se relève, extension de bois et de fer, la symphonie s’arrête sur les notes finales.. Concerto pour deux voix.. Le carreau file et vient s’enfoncer en un accord réussi dans la bouche du cocher. Deux voix.. Il n’y a plus d’amour, plus de tendresse, l’élément naturel des tueurs, la violence. Le deuxième carreau est armé qui rejoint le second en touchant cette fois l’un des gardes entre les deux yeux.

Début des hostilités.. Le prélude est fini..

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--Sadnezz.




Le cortège était en vue. Le nombre de gardes était désormais connu, et apprécié.

Effacée était et elle demeurerait, jusqu'à l'ouverture, la délicate interstice dans la barrière humaine que formait la poignée de garde et qui commençait déjà à s'affoler. La faille. La... Possibilité. Alors que l'Araignée a entamé les réjouissances, elle tressaille. Point d'appréhension, mais d'exaltation. Excitation. Comme les messagers d'un créateur obscur ils ont jeté le premier cailloux dans la mare, les ondes transversales seront désormais inévitables. La machine est lancée. La machination exhale ses mille parfums fatals. Elle a bu ses paroles, suivi les projectiles pour le voir ôter brutalement vie et pacifisme. Comme un doigt s'agite sur une fourmilière, écrasant ci et là quelques pauvres créatures dans la masse. Moins deux. Le cocher n'a pas le temps de réaliser qu'il est déjà pantelant, une jambe retenue par la lanière de cuir qu'il serrait encore dans ses mains voilà de ça quelques infimes secondes. Le tableau changeait, les premières teintes de rouge firent briller les yeux de l'Italienne. Le jeune garde eut un spasme, Sad détourna ses prunelles corneille de lui. C'est un beau jour pour trépasser...

Contournant en retraite, toujours tapie en arrière plan elle se rapproche de la fin du cortège. Finn s'apprête à faire son oeuvre, il lui faudra lui dégager le passage jusqu'à la voiture qui déjà la fascine. La biche s'est figée, quelque part en Fontainebleau. Son faon s'est réfugié sous sa panse, sur la défensive, l'oreille dressée. Des hommes tombent pour une Majestueuse, non loin, et dans leur chute c'est tout un régime qu'ils entrainent. Le renouveau d'une époque. La vendetta d'une poignée de fous, au nom d'un peuple lésé. Dans ce carrosse, Béatrice de Castelmaure attend la mort et la mort attend Béatrice. Cette souveraine, dont Corleone ne connait le visage que frappé sur une pièce estampillée. On la dit belle, aux cheveux d'ébène et au teint clair. On la dit belle, gantée de blanc été comme hiver. On la dit Reyne, on la dira morte. Pour les beaux yeux de Roland, pour la vengeance de la Concèze, pour la soif de l'Irlandais et ses idéaux palmipèdes, pour l'ultime choix de l'Italienne. Un crime de sang. Un régicide.

As-tu le sang Bleu en dedans, Béatrice? Ou c'est ta peur qui le colore? Entends-tu les cris et les chevaux qui piétinent derrière ton rideau de soie... Tes bruns cheveux peignés de perles se dressent-ils sous ta couronne, lorsque brutalement ton carrosse s'immobilise? There's a possibility.


[By blood and by me, I fall when you leave
By blood and by me, I follow your lead]

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--Samson.
Des villages, des bois, des arrêts, et on se fait passer pour de simples passants, menant une Duchesse, une Comtesse ou une autre chose gardée que l'on n'embête pas. La Reine reste farouchement dans son coche, ses filles avec.
Le jeune garde commence à avoir le céans humide, parce que l'été est chaud, parce que les collines bourguignonnes et leurs vignes ne protègent pas du soleil, parce que la selle colle aux braies.
La route est banale.
L'on s'ennuie, Samson s'ennuie, les chemins s'ennuient, en plus, les pauvres graviers ne savent même pas qui les foule, tant le secret est bien gardé.

Puis le cortège pénètre dans une forêt, un peu plus grande qu'un bois, Fontainebleau, mais ça, le gosse ne le sais pas. Ne pas savoir où l'on est, c'est inquiétant, ça fout la gerbe, et on perd la route, longue, tue l'enthousiasme.
Après la léthargie vient l'éveil, et l'oeil du lynx scrute les fourrés, les fossés, l'ombre des arbres.
C'est calme, trop calme.
La forêt n'est pas endormie, elle murmure, elle est tendue, et la goutte perlant sur le front du jeune homme révèle un malaise certain.
Mauvais pressentiment qui s'empare des entrailles du jeune homme, les chevaux sont excités.
L'attelage ralentit la cadence, réseau routier sommaire oblige.

Des racines à leurs cimes, les centenaires à la sinople chevelure ne dévoilent rien du sombre avenir que le Très Haut a réservé à l'escorte royale.

Un bruit pourtant rompt le silence. Ce n'est pas le vent, ce n'est pas une brindille sous le sabot d'un équidé, non, c'est un sifflement, c'est une arbalète.

Tiens, une arbalète ?


Une arbalète ! A...

Et nous ne saurons pas ce qu'allait crier Samson, puisque l'arme a déjà projeté son infâme carreau dans le regard azur du garçon.
Sur le jeune front, désormais orné d'une croix, une goutte de sang perle, puis un fin trait de gueules coule, et enfin, le garde tombe.

A terre, sa monture ne s’affole qu'à peine, et entre les arbres, le brouhaha infernal d'une armure qui choit résonne.

Béatrice de Castelmaure, Reyne de France, est attaquée.
Della
Et la Blonde goûtait chaque seconde passée auprès de sa Brune comme l'on goûte le miel qui coule de la ruche, or coulant et gouleyant qui fait redevenir enfant n'importe lequel d'entre nous, cherchant à retenir le parfum sucré le plus possible entre langue et palais.

Profitant de la route, des plaisanteries, des rires et des bavardages, le temps s'en allait sans qu'on le vit s'échapper, rapprochant toujours plus de la fin, de Paris.


Majesté, vous aurez bien d'autres occasions de revenir en Bourgogne sans pour cela être malade ! Nous y reviendrons, pour les vendanges, qu'en pensez-vous ? Je ferai apprêter Railly pour vous et nous irons faire la fête avec les ouvriers lorsque les vendanges seront finies. Nous pourrions emmener votre aîné...il découvrirait la Bourgogne. Dans le regard de la Blonde, on pouvait lire le plaisir briller à l'évocation de ces réjouissances où Béatrice serait la reine sans être la Reyne.

Un voile passa ensuite devant les yeux bleus...une pensée pour les époux...l'un mort, l'autre blessé et fâché contre son épouse le délaissant pour la Reyne.
Fi ! Il fallait qu'elle soit aux côtés de Béatrice. Il fallait qu'il comprenne que sa vie, c'est elle !
Et les yeux de la Blonde se posèrent sur la Reyne, avec tendresse...

Roule roule roule carrosse, voici venir Fontainebleau et sa forêt.
Profite profite profite Della, voici venir Paris et sa course folle en avant.
Défile défile défile paysage, il sera bientôt temps de reprendre sa place.


Soudain, un mouvement anormal de la voiture...un soubresaut et un cheval qui hennit, qui renâcle...Un bruit sourd, comme un sac qui tombe sur le sol...
Un regard sur Béatrice, inquiet cette fois.
Un autre sur Maud qui s'interroge tout autant.
Della souleva le rideau de la portière, risquant un autre regard encore, chargé d'horreur devant ce qu'elle voit !
Que faire ?
Que dire ?
Faut-il crier ?
Faut-il se taire ?
Faut-il se battre ?
Faut-il mourir aujourd'hui ?


Couchez-vous, Béatrice, vite !
La voix trahit la peur, comment faire autrement quand on sait au fond des tripes ce qu'il va se passer ?
Sera-t-elle utile cette lame que la Baronne vient de sortir de son étui et qu'elle tient, menaçante ?

Roule roule roule carrosse...

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Baronne de Seignelay - Blason en travaux.
Maud
[Toujours dans le carrosse Royal]

Maud avait développé une ouïe très fine à la campagne pour repérer animaux, bêtes malades ou en chasse ou renards qui se faufilaient dans les enclos.

Au delà du murmure chaleureux de leurs voix, des sabots des chevaux de la garde , du cliquetis des armes et du roulement des roues, un bruit déchira ce tableau réjouissant, sourd, vibrant. Regards échangés avec Della qui crie la première:

Couchez-vous, Béatrice, vite !

Projetée en avant sur la Reyne par un soubresaut du carrosse,
un hennissement de cheval,
elle se ratrappe vaille que vaille aux genoux
et se redresse bâton en main, pointe en avant.
L'heure n'était plus aux babillages ni au boudin... quoique.
La Della si douce qu'elle connaissait est tendue comme un arc.
Un oeil sur sa dague sortie et un autre ordre fuse de la bouche de Maud.
Instinct primal.
Protecteur.


Majesté , vous ne bougez pas d'un pouce, vous m'entendez! Misère m'dame Della, j'aime pas ça. V'nez près d'moi pour faire rempart. Mais que fait l'escorte?

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Amory
[sur la route pour aller accueillir la Reine]


Toutes les tragédies que l'on peut imaginer reviennent à une seule et unique tragédie : l'écoulement du temps.
[Simone Weil]



Il est perdu dans ses pensées. C’est un grand honneur qu’on leur fait la. Il n’a rencontré la Reine qu’une fois. Lors de son sacre à Reims. Lui en tant que vidame de ce diocèse était aux premières loges. Pourtant il n’a fait que croiser le regard de sa majesté. Il n’a pas eu la joie de lui être présenté.

Par la suite, le guet étant fort occupé a gérer la ville et ses débauches en tous genre, il n’a pas eu le temps de se rendre à des soirées.


Kali accélère et il suit le mouvement, son étalon au galop ils prennent la direction de Fontainebleau . C’est à cette allure qu’ils traversent la forêt.

Le Duc de Jouarre regard en avant, ils ne devraient plus tarder à voir le convoie maintenant. C’est la capitaine de la garde qui pointe son nez en premier. Il la voit au loin, le carrosse doit se trouver un peu derrière.


Ils accélèrent encore le train sous les ordres du prévôt. Et la tout s’enchaine à une vitesse folle. Des bruits d’arbalètes, des hommes qui chutes .

Ils ont beau poussé leur monture, ils ont sentit le drame qui se déroule la bas à porté de vue mais pas d’arme. Il sent l’impuissance le gagner. La Reine , leur Reine a tous est en danger.

Tout peut se jouer à quelques secondes, il le sait. Il a beau poussé sa monture, le sol résonne comme le tonner mais pourtant le chemin a parcourir lui semble interminable. L’impuissance voila le mot qu’il a à la bouche. Il ne sait pas encore que devant eux va se jouer un drame dont il restera marqué toute sa vie.
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Finn.
Tandis que l'Araignée sifflait de ses piques acérés le début des hostilités, l'Irlandais se préparait placidement à entrer en scène. Côté jardin de ce théâtre macabre à partir de l'arbre couché démarquant la scène, une étrange branche se dressait à l'orée de ceux qui défiaient encore fièrement la gravité. La branche de frêne qui n'en était pas une désignait l'escorte de sa pointe meurtrière, prête à bondir. Ne surtout pas les faire se languir davantage. Le bruissement des feuilles alerta l'infortunée capitaine qu'elle était cible de javeline. Elle jaillit sans faux-pli hors de l'insoupçonnée cachette végétale et emporta l'épaule de la malheureuse, l'arrachant violemment à sa monture ébranlée. Elle termina sa course funeste contre un flanc du carrosse dans lequel le dard se planta dans un brusque craquement. Celle-ci était promise à une pénible épreuve.

Profitant du désordre parmi les rangs de la cohorte royaliste, la silhouette efflanquée de l'Irlandais apparut enfin à la lumière du jour. Celle qu'il avait placardée d'un jet semblait ne même pas compter vingt printemps. Une vie à peine effleurée qui allait s'évaporer dans les cieux. Finn se rua sur l'immobilisée afin d'achever son martyr et faillit y parvenir si ce n'était ce garde à la parure de lieutenant qui s'en mêla. L'homme le dévia de sa route, l'entraînant progressivement à l'écart de la scène à coups de moulinets impétueux. Aussi vains que ces chevaux sans maître. La route était barrée, ces braves ne pouvaient fuir, ne leur restaient plus qu'à périr. Une légère estafilade à la cuisse orienta l'Irlandais vers une plus grande prise au sérieux de son adversaire turbulent. Dague et coutelas combinés bloquèrent l'attaque suivante avant de faire reculer le garde. La mentalité de croisé du trentenaire gaélique eut raison de l'homme d'arme qui lui faisait face l'espace d'un instant, lorsque ce dernier plia genoux à terre sous des coups de taille répétés.

Le ballet des armes avait fait voler en éclat tout espoir de s'échapper de cet enfer de lames, d'un côté comme de l'autre. La réminiscence de la quiétude passée se fit de plus en plus lointaine à mesure que le nombre d'acteurs avertis croissait. S'étant jeté à cœur perdu dans la bataille, le Palmipède se laissa guider jusqu'au cocon de bois, aussi inébranlable dans sa quête de mort que ses opposants. Le plus dérangeant d'entre eux faisait montre d'une étonnante capacité à l'irriter, lui si détaché de tout sentiment venant mettre en péril sa mission. La lame de coutelas se fraya un chemin jusqu'à la joue loyaliste, l'abandonnant bien promptement dans une fine ride carmine. Une ouverture se créa pour la petite lame d'estoc qui s'échina à chercher fourreau dans la panse adverse. De manière inattendue, le rude conflit prit fin au moment où le pommeau de sa sénestre, celui de la miséricordieuse épine vînt s'écraser sur la pommette ensanglantée. Sans se retourner sur l'homme sonné, l'Irlandais rejoint à grands pas le huit-clos royal. Quelqu'un prendrait son relais, lui se destinait à plus noble besogne: égorger sa Reyne.

Souffle court et jambon ruisselant de ce liquide qu'on se plaisait aujourd'hui à faire couler. Il ne sentait encore ni douleur ni peine, ne s'attardant pas sur l'état de ce corps qui devait encore frapper. Plus que quelques pas... Les plus durs.

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--Sadnezz.


Que fait la garde? La garde se meurt.

Passage dégagé, quatre hommes a terre, Corleone pointa la bout de son museau fouineur hors des fourrés. La bague estampillée Faucharde redoubla d'éclat lorsque dans sa main de femme fut brandie en avertissement l'épée assassine. Le passage au carrosse venait d'être ouvert, et comme l'eau s'engouffre dans la brisure, elle se rua vers la voiture, battant l'air de sa lame agacée. Dégageant du pied le corps de la femme qui avait fait les frais de l'irlandais, l'italienne s'enquit de déloger la Reyne de son carrosse, et d'un geste rageur la porte étroite fut tirée, à la volée.

Stupeur.

De courte durée, car tout passe vite, trop vite. Le premier visage qu'elle aperçoit est connu, inattendu. Della. Des lors il ne faut pas se démonter, ni se laisser impressionner. Cette fois c'est un autre contrat, c'est une autre vendetta Della! Della, blonde Della, pousse-toi donc, que je fasse ma besogne, pousse-toi que je ne t'occisse pas comme j'ai occis ton mari! - Du moins le croit-elle - Trois femme, dont deux font tampon sur une brune pâle aux gants ivoire. Les cheveux blonds de l'Amahir sont empoignés, comme on arrache les orties. Mais que fais-tu là Della? Pousse-toi ais-je dit! Le corps a moitié dans le carrosse, Belladone tente de dégager la route de son dessein, et ces deux inattendues la contrarient terriblement. Pourquoi ne pas avoir pensé qu'une souveraine serait accompagnée, jusque dans ses bras... Dans ses gestes, la colère s'en ressent, implacable. Finn surgit à l'autre porte, et les rugissements de Belladone peinent à sortir, ils grondent alors qu'elle frappe violemment la tête de Della contre le bois du coche, poing refermé sur sa crinière.

Un chat hurle d'effroi, sortant d'on ne sait où ses griffes et ses menaces persiflées, un mouvement sauvage la pousse à faire du mal à tout ce qui se met en travers de son but, le chat valdingue inexorablement par la peau du cou hors de l'habitacle. Beste de malheur!

Au dehors le temps file, et l'Araignée semble couvrir leurs arrières, Corleone tremble de tout son corps, poussée par une détermination de fer. Elle hurle des sons plus que des mots, au diable ces femmes, au diable leur futile protection, a trop se rebeller elle finira par en tuer une. C'est elle qu'elle veut, c'est elle! Ses soldats se font égorger transpercer, son destin est scellé, vous ne pouvez pas le changer.

Pousse-toi Della, ce n'est pas toi que je suis venue chercher! Pousse-toi, sors, dégage! Les mains folles de la mercenaires s'acharnent, pousse-toi ou je te tuerai, toi et ta servante. Remerciez le Tres Haut, Belladone ne viole pas, Belladone n'humilie pas, ou si peu.


Finn!


Un appel a l'aide, un cri, mine de rien, elle vient de dévoiler l'identité d'un acolyte...
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Stephandra
Voyage tranquille? Vi un temps, un laps de temps très court en fait, la forêt est calme, presque trop calme... Quelques vols d'oiseaux, sourcils qui se froncent, azurs cherchant au loin.... Loin?

Pas la peine de chercher loin, arbres couchés au sol, coche qui forcément ralentit, puis tout s'emballe s'enchaine... Bruits fusant aux coins des oreilles, assaillants qu'elle voit débarquer de nulle part juste le temps de crier


A la garde! Attention! En fait a-t-elle crier ou pas? l'a -t-on odit ou non? Tout va si vite, le cocher est semble-t-il attaqué, Stéph stoppe Acamar près du coche, machinalement scrute l'intérieur, lit l'affolement dans les regards en même temps pose sa senestre à l'épée mais jaillissant de nulle part, elle ne voit pas qu'on se jette sur elle, d'ailleurs c'est un javelot qui lui flanque l'épaule et dans sa chute pénétre avec force dans la voiture royale, Stéphandra crie de douleur et surprise.

Des fous, des enragés tournent autour d'eux, pas le temps de réfléchir juste se battre pour la Vie de la Reyne! Celle pour laquelle elle s'est déjà battue, celle pour qui la Devise de la GR a toute sa profondeur!

Ils semblent avoir tout prévu, Stéphandra se retrouve à se battre contre une arme tentant de s'en détacher alors qu'elle voit ses hommes chuter. De sa main libre elle tire d'un coup sec en hurlant de rage plus que de douleur!

C'est ainsi, tout se déroule dans une poussière de combat, avec cette odeur de la terre de la forêt, l'été? Quel été? Horrible, l'horreur!

Pas question de laisser monter dans le carrosse mais comment être auprès de la Reyne et parvenir à se sortir de ça?

Quoi qu'il en soit d'un coup sec elle parvient à s'arracher non sans mal, respire profondément, épaule ensanglantée, sueur froide et douleur lancinante.. elle parvient à ôter son épée du fourreau et balance la lame dans le vent... Avec espoir de toucher un assaillant....

Mais comment empêcher de monter dans la voiture? Ses forces sont moins vives alors que la douleur elle l'est...

Un nom qu'elle odit FINN!

Nom qui s'incruste dans son âme venant de l'intérieur de la voiture....





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Kalimalice
Le centre de la ville n'étant pas le lieu précis pour ce rendre au Louvre .
La d’Austrasie intima à sa troupe de prendre la direction de Fontainebleau .
Elle accéléra la cadence tant pis si certain suivait pas
Les voila au galop entrant dans la forêt , agréable moment d'ailleurs que de trouver la fraicheur par une chaleur pareille

Finalement le cortège était en vue ou plutôt la prévôt reconnu la capitaine des gardes royaux ,qui dit garde royaux doit dire carrosse et Reyne .
Elle fit signe au guet de la suivre ,talonnant son cheval pour être au plus prés de la voiture et pouvoir entrevoir la Reyne et oser lui parler .

Mais tout alla si vite devant ses yeux le sifflement d'une arbalète ,un homme à terre .La d’Austrasie sans le piège . La Reyne serait elle en danger ?Y aurait il un autre Serge en garce qui aurait pu obtenir renseignement de ce voyage ?

Elle fait signe à la troupe d’accélérer le galop ,de défendre celle qui est en danger ,defendre leur Reyne .Oui car le danger et la qui se trame

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