Else
[Vannes : 3
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Partez ! ]
- Tas sale mine, petiote
- Jvous rmercie, grince la blonde, moins par coquetterie mal placée que pour couper court aux velléités bavardes de laubergiste vannetais.
Car cest la stricte vérité. Son visage est égratigné, la peau des mains est à vif en plusieurs endroits, des gouffres violacés ont creusé sous les yeux vitreux et sa silhouette fragile tangue dangereusement dans ses jupes usées. Elisabeth a lair davoir passé deux jours dans un ravin. Et pour cause. Deux jours entiers de solitude, à castagner la roche, à ronger son frein, à tirer sur le nerf chatouilleux de sa patience.
Le type émet un grognement bourru.
- Ya du courrier pour toi, jte lai gardé au chaud, même que tétais pas là.
Par bonté dâme, négligence, ou conscience professionnelle, attendu que la chambre était payée davance ? On nen saura pas davantage. Elisabeth attrape les deux missives et va séchouer sur une table vermoulue. Les rares clients qui trainent encore dans la grandsalle éclairée de mornes bougies lui décrochent à peine un regard. Quimporte la énième souillon, la énième linotte paumée dans les bois, la énième victime du énième brigand ? Des histoires, tout le monde en a. Les voyageurs encore plus que les autres. A force, on est blasé.
De toute manière, la Lise n'est pas causeuse. Des deux billets elle choisit le plus élégant, un vélin soyeux marqué du sceau des Montfort-Laval, et le décachète dune main tremblante.
Ce quil contient ? Pas une surprise. Mais on a beau connaître la mauvaise nouvelle, ça fait toujours quelque chose quand elle vous tombe sur le crâne. Sous la plume de son grand échalas de domestique, la petite Lys lui annonce son départ imminent. Elle ne peut plus attendre, elle est triste de partir sans voir sa Eli, mais il faut. Elle quitte la Bretagne. Elle sait ce qu'elle fait, elle est sûre d'elle. On laccompagne jusquà la frontière, puis elle marchera seule.
Seule.
Les yeux bleu délavé sallument dune lueur furibarde. Foi de narrateur, je ne voudrais pas être à la place de
nimporte quelle personne qui aurait pu la sommer de rester, ou tout du moins lui constituer une escorte.
La lettre dûment datée indique la date du 20 juin. Trois jours. Evidemment. Trois bon sang de bonsoir de jours.
Lautre pli, plus modeste, ne se laisse pas moins vite identifier : le Sem met un point dhonneur à la noyer de courriers, tant est si bien quà présent elle les reconnaît à vue. Cest à base de « je vous aime bien, mais pour arpenter la lande au soir tombé, faut être cinglé une chouille » et de « Lys partie, pas pu la retenir, zauriez fait ça mieux que moi ».
Ce qui nest pas totalement faux, et dans une certaine mesure, carrément vrai. La première partie notamment. Else sen rend bien compte, dailleurs, et son humeur sen ressent.
Dun geste rageur, elle enfouit le papelard incriminé dans sa besace en se jurant de le jeter au feu, et glisse la lettre de la petite fille dans les replis déchirés de sa chemise. « Vous allez lui courir après ? », demande la missive du Sembre. Et comment ! Et séance tenante, encore. Il ne sera pas dit quElisabeth de Kermorial laisse sa protégée se traverser la moitié de la France toute seule. Encore moins pour se jeter dans la gueule dune coupeuse de pouces.
- Hep, aubergiste ! Sauriez pas où est le Sem ? Le type quest arrivé en même temps qumoi. Faut que je le trouve.
Else
[Passé Rieux - ohé ! du canasson !]
- Une petite brune ? Haute comme ça ? Pour sûr que jen ai vue, même quelle faisait la tronche ! Et pas plus tard quhier !
- Hier ? Tes pas un peu fou ? Ca fait au moins trois jours !
- Comment ça, trois ? Tu débloques, mémère !
- Hier, tu te souviens pas ? Yavait lfils au Loeiz quil était là. Toute la journée même. Et il était pas là quand la ptite est passée !
- Tes sûre ?
- Tête de linotte !
- Bon, bon, tas ptêt raison. Mais avant-hier, alors, pas plus loin !
- Attends, cest ben simple : la gosse, le jour quon la vue, cest quand on a fait les champs, tu sais, du côté où yavait les lapins ! Même que ça nous a pris toute la journée à chasser ces sales bêtes. Bah ça, cétait mardi.
- Mardi ? Ca va pas, non ! Cétait pas mardi ! Même que lYann est passé boire un coup après, il passe pas le mardi !
- Il passe tous les jours, ton saoulard ! Ca commence à bien faire !
Ahem.
- Et sinon, elle est partie par où ? annone une voix agacée.
- Vers Nantes ! répond le couple en chur, une fois nest pas coutume, avant de continuer de se chamailler.
- On y va, Sem ?
Le soleil de midi éclaire de ses rayons salés un radieux paysage de bocages bretons. Il y a plusieurs heures que les voyageurs ont quitté Reoz, et chevauchent à bon train, à la poursuite de Lys.
Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire, je vous jure. Les doigts perdus dans la crinière de la rosse, Else desserre à peine les dents, sauf pour s'enquérir de la petite tignasse brune auprès des quidams croisés sur la route. Vous me direz que ce nest pas lamabilité qui létouffe dordinaire ; mais linquiétude la rend plus taciturne encore. Même le Sem, à la présence duquel elle sest habituée, ne réussit qu'à lui arracher des monosyllabes, et encore : quand elle daigne lui prêter attention.
Lys.
Lys seule.
SA Lys.
Et au bout de sa route, le mal.
Cest comme un pressentiment ou un délire paranoïaque. Une ombre pèse sur la tête enfantine, celle qui la jetée jadis dans la folle colère dont Lisa fut le témoin impuissant, celle que lon a voulu combattre à coup dherbes assommantes et de prêches ennuyeux, et la pousse à présent dans les bras dun danger bien plus grand.
- Ca narrivera pas, lâche-t-elle à brûle pourpoint, après des heures de ruminations silencieuses et sans même se retourner vers son compagnon de route. De toute manière, ce n'est pas à lui qu'elle parle. Dans sa voix, une pointe de défi.
Sembrounet
[Angers le 26 juin 1459 sur le tard]
Le tour des tavernes d'Angers, à payer à boire aux quelques soiffards abrutis de cidre et de Chouchen. Pas moyen d'en tirer quoi que ce soit. Pourtant Lys se remarque avec son allure de nobliotte et le sang et l'ardeur Monfort-Laval qu'elle a déjà en elle. Et puis une gamine seule, la main bandé et qui a l'art de se mettre dans le premier guêpier venu ... ça se remarque.
On attend Elisabeth pour voir ce qu'elle veut faire. Je vais lui proposer de pousser à Saumur car en marchant la nuit ... pas de trace de Lys ... faut dire qu'elle doit savoir être furtive.
Bon un mot à Else jusqu'au dernier moment. Un caractère impossible et une tête de mule mais entre Eli et Lys c'est fort et Sem pressent un mystère ou des réminiscences chez la plus grande qui veut protéger la gamine mais de quoi ?
Else
[27 juin Comme un poisson dans la Saumur(e), évidemment]
A chaque fois, cest la même rengaine.
- Et si un messager vient pour nous, vous oubliez pas, hein ? On sera à *insérez ici le nom de létape suivante*. Faut faire suivre.
Soupir du tavernier.
- Oui da, ma ptite dame, vous mavez déjà dit ça trois fois.
Variante :
- Ah ça, donzelle, cest qutu commences à me les gonfler !
Quatrième jour, toujours pas de nouvelles.
Elisa ne décroche plus son regard de la route, sauf pour jeter des illades désespérées aux marathoniens de passage. Lorsquici et là, elle et son compagnon de route prennent de courtes pauses, ce nest guère que pour se rincer le gosier et mieux repartir. Verve envolée et avec elle, le désir de ses semblables ; il ny a plus guère que le brave équidé placide dont elle supporte la fréquentation. Quand on soccupe dun bestiau, on na pas à penser à autre chose.
Sûr quelle ne mène pas la vie facile au pauvre Sem. Je gage même quelle en a des remords, parfois, lorsque ses yeux se dessillent et errent fugitivement sur les traits dudit mais moi, pour ce que jen sais
Sa missive sest-elle perdue ? La réponse peut-être ? Lys sait-elle ? Attend-elle ? Ou bien, le messager est-il quelque part à boire ses gages ? A-t-il eu un accident ? Gît-il quelque part au bord de la route ? Ou pire
Lys ?
Cervelle qui tourne en rond dans le bocal des idées fixes.
Et ils avancent, bien loin de se douter du terrain qu'ils ont regagné sur leur cible.
Sembrounet
Else était distraite. Pas tant par rêverie comme cela pouvait lui arriver en taverne quand entre elle et lui, le silence était complice et laissait chacun imaginer des mots qui ne venaient pas. Elle était préoccupée, inquiète tout entière absorbée par sa quête de Lys.
Sem ne savait que faire. Il pensait partager la même crainte et il constatait que chacun se renfermait en lui-même.
[Saumur, le 27 juin 1459]
Else en avait oublié, hier, de grimper en selle où était silencieusement descendue pendant que le cheval et Sem, somnolants cheminaient sur la route pavée entre Angers et Saumur.
Mais où est elle passée Nnnntudjuuuu ? pensa-t-il, jusqu'à ce qu'un paysan arrivant en retard au marché lui tendit un pli roulé dans un ruban.
Citation:*
* Me suis attardée sur la route, mais je vous rejoins.
E.
- Pffff. Else est pénible parfois. Comment trouver trace de Lys, si elle traîne en route. lâcha-t-il à haute voix.. bien que seul.
[Saumur, le 28 juin 1459]
Il l'a entrevue, trouvé un mot à l'auberge et cherché de son coté, en vain, une trace de Lys ... à tantôt ... comme elle dit.[/i]
--Boule_d_if
[29 juin En passant par la Touraine avec mes sabots
]
Les diptères, cest pénib. On na pas idée. En plein cagnard comme aujourdhui, cest terrib : yen a des dizaines, hirsutes, hystériques, qui tournicotent en continu. Ierk.
Il nempêche. Boule-d-If, pas de quoi sapitoyer sur sa situation. Voyez : ya des jolis sentiers, des prairies verdies, le type soccupe bien de lui, la fille aussi. Cest la belle vie !
Boule-d-If, cest un frison. Ils disent que cest un sobriquet bizarre
Boule-d-If sen fout, vous imaginez bien. Il pige même pas cquon y dit.
Il sait uniquement ceci : le type, il est bien. On voit tout dsuite quy sait y faire. Sûr quil a déjà eu des bourriques ci-devant. Et la fille, aussi. Pas chieuse.
La fille monte toujours en premier, lui ensuite, en croupe. Quand elle tambourine sur le cuir luisant, cest comme des cajoleries Boule-d-If, en tout cas, il les explique comme ça. Si elle cogite, cest possib dailleurs, il en sait rien. Lui, il se figure quelle laime bien.
A sa manière déquidé.
Y sont pas comme ces zigs qui samusent lui baragouiner leur idiome anthropien dans les oreilles. Ca chatouille, ça, cest horrib. Aussi bien qules diptères. Sauf queux, ya moyen de les virer ; mais les zigs, cest interdit. Le vieux Davoïne, il a risqué
il a eu des soucis. On dit quil a fini en boucherie.
Boule-d-If, en boucherie, il ira pas. Paraît que ceux qui y passent finissent en fricassée, biffrés par les humains. Grailler du vivant
On na pas idée. Cest bien leur style. Alors que le mil, cest si gouleyant
Et une étape de mieux ! Cette nuit, pas décurie. Tant pis les acolytes sont pas si accueillants, de toute manière. Tandis que les itinérants piétinent dans les environs, Boule-d-If boustifaille des pieds de pissenlit.
La belle vie, jvous dis.
Sembrounet
Plusieurs jours sur les routes en tentant d'éviter les duchés en guerre. Else demeurait sombre ce qui chez une délicieuse blonde tient d'ordinaire de l'exploit mais la donzelle a le caractère bronzé.
Sur la route, les villages ressemblent aux villages et les tavernes aux tavernes. Et leurs démarches du jours à celles de la veille ... toutes vaines.
[2 juillet c'est Saint-Aignan]
Une dame en taverne, c'est Ysabeau, la douanière de l'endroit. Avenante, sympathique même ce qui est rare chez les gabelous ... est-ce qu'on dit gabeloute pour une femme ?
Bref, si Lys est en Berry, grâce à Ysabeau, on pourrait le savoir. Et d'ailleurs, dès la première demande elle a écrit à son ami Choose qui habite Saint Aignan de voir si Lys y réside et si elle s'y montre, le cas échéant.
Vite, écrire ça à Elisabeth qui se morfond et se mure dans le silence comme si elle perdait l'espoir et se sentait coupable ... de quoi donc ? Pensa Sem
Sembrounet
Sem, ces derniers jours avait essayé d'en savoir plus sur Alwenna mais sans avoir davantage de nouvelles que "Elle est à Saint Aignan" parfois assorties du commentaire "A sa place j'y resterait car, le Poilu a encore défié la Reyne et les armées se bousculent pour essayer d'attraper ycelui."
quand ce n'était pas "Vous mêlez pas de ça. Z'êtes un espion des royaux ?" voire "Elle est bien mignonne votre Dame, mais du genre qu'est pas commode. Vous d'vez pas rigoler tous les jours avec elle".
Et eux, se mêlent de quoi ... s'ils savaient seulement qu'Else n'est pas ma femme ... ils comprendraient encore moins. D'ailleurs, il faudra quand même qu'on arrive à se voir avec Else et qu'on discute sérieusement de ce qu'on va faire pour retrouver Lys.
Else
Et lon naurait aucune peine à imaginer laimable échange qui sensuivit :
- Elisabeth ! Elisabeth ! On a vu Lys ! Elle est à Saint-Aignan !
-
Alors quest-ce quon fiche encore là ?
[A lapproche de Saint-Aignan quest-ce que cest que ce bins ?]
Ce ne furent dabord que des regards soupçonneux, à la frontière.
Puis ce furent les hommes en armes, bataillons rangés (ou dérangés) écumant le paysage vallonné.
Mais la guerre ne sut avoir raison de la morgue élisabéthaine. On eut juré quelle ne prêtait pas la moindre attention au conflit brûlant ; sa désinvolture frisa même linconscience, lorsquelle faillit alpaguer une troupe à lallure patibulaire afin de demander si, siouplait, si ctun effet dvot bonté et par le plus grand des hasards, vous nauriez pas croisé une petite brune, haute comme ça. Heureusement, le Sem contrecarra ce projet délirant.
Non, vous ne rêvez pas : Lison perdait la tête. Linquiétude, la frustration, linsupportable spectacle de sa propre impuissance creusaient peu à peu leurs ornières, minant toute prudence sous les boucles blondes, égratignant jusquau bon sens le plus élémentaire. Plus que jamais, elle se raccrochait à sa foi. Entre causeries quotidiennes avec Aristote, récitations de passages entiers du Livre et méditations infinies, il ne se passait plus une seule seconde quelle ne révisât à laune des dogmes. Chaque expérience nouvelle passait inévitablement par ce sas protecteur qui la tamisait, lépurait, et par là-même la rendait supportable.
Et dangereusement utopique. « Mon Dieu je ne risque rien, car tu me protèges » cest ça, on lui dira.
Bref, la Terre-à-terre perdait pied.
Pied quelle était en passe de mettre à terre, car les voyageurs avalaient les lieues au grand galop. A cet endroit, le chemin serpentait entre des buttes clairsemées de petits arbres, et rien, à part peut-être la poussière malmenée, ne trahissait plus les déboires du Berry. Soudain le placide frison se mit à regimber. Oh, trois fois rien : quelques secousses, deux hennissements misérables
Mais un détour du sentier révéla bientôt ce qui avait chatouillé lintuition du vieux Boule-dIf.
Lherbe martelée par des dizaines de pieds bagarreurs. Les branches brisées. Les lambeaux de frusques poisseuses. Les taches de sang déjà coagulé. Ici, on reconnaissait quun corps déchiré sétait péniblement relevé, et traîné en direction du village. Là, un autre sétait écroulé, puis relevé, peut-être pour fuir, peut-être bien après la bataille.
Et surtout, surtout.
Au beau milieu du paysage dévasté, une silhouette.
Déchirée.
Sanglante.
Petite.
Brune.
Elsa se précipita à bas du cheval, au chevet de lenfant car cétait bien Lys, reconnaissable entre mille sous la croûte de sang et de larmes, sous le tissu moite et percé. La blonde fébrile se pencha au dessus du petit corps meurtri, cherchant un souffle sur les lèvres tordues par la douleur.
- Seigneur, sil te plaît, cette fois encore laisse la moi
Prière au demeurant moins orthodoxe quon pourrait sy attendre de sa part ; mais vous la comprenez. Lisbeth passa une main prudente sur le front de lenfant, palpant son visage, cherchant sous les morceaux de son vêtement nettement moins blanc que de coutume les nombreuses contusions.
Sembrounet
Else devant lui, sur le puissant cheval qui allait bon train vers Saint Aignan. Le Sem aurait été apaisé si ce n'eut été une Else de plus en plus renfermée sur elle même et l'inquiétude qu'ils partageaient, ou plutôt qu'ils ne partageaient pas au sujet de Lys, puisque aucun des deux n'en parlaient clairement.
La guerre ravageait le Berry, la Reyne contre le Duc ou l'inverse, les pauvres heures du Duc de Berry à coup sûr. Et Lys, gamine courageuse et déterminée pas toujours bien sensée face aux dangers et aux menaces.
Soudain, Boule d'If, fait un écart déviant de la route et tirant sur les rênes vers un chemin en contrebas ... Une petite silhouette blanche git non loin, dans l'herbe. Un cri ... Else qui saute à terre ... et court vers la gamine.
- Lyyyys.
Sem à son tour se précipite ... et soupire à demi soulagé. La petite poitrine soulève le léger vêtement ... Lys respire.
Sembrounet
Elisabeth, c'est elle là !!!!! Sem en perdait presque son calme.
Il se précipita à la suite d'Else et les deux se trouvèrent penchés sur le petit corps dolent d'Alwenna dont les vêtements, qui furent blanc, se trouvaient maculés de sang et de terre.
Une faible voix se fit entendre ...
Eli ... Mouton ...
Visiblement, rien de cassé les membres d'Alwenna semblaient droit et elle bougeait légèrement.
Un coup d'oeil à Elisabeth. Se pencher à nouveau sur Alwenna, lui parler au creux de l'oreille
Lys, nous sommes là, nous allons t'amener à Bourges, ça ira ? Tu peux bouger tes bras, tes jambes ? Tu as mal ?