Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2   >>

[RP]Je t'ai manqué...Pourquoi, tu me visais?

Dariusz
[No more pain]

Il étouffait. Moralement et physiquement.
Il étouffait dans une haine grandissante, l'aveuglement bien plus que de raison.
Oui, il aurait voulu l'étrangler.
Oui, il souhaitait sa mort.
La mort d'une femme qui lui causait grande peine, et ce depuis qu'il l'eut rencontré.
Fatalité des grands instants, destin sinistre, vie chamboulée d'une première vue.
L'agréable Bretagne visitée auparavant laissait place à un paysage dévasté, où tout n'est que champs de ruine, ou rien n'est plus beau. Le visage de la princesse n'était plus qu'emprunte d'une infime tristesse. C'est ce qu'il percevait, plus encore que la froideur qu'elle sait si bien maquiller à son regard.

Et l'extase qu'il connu jusqu'à cet instant, extase qui avait été conduit par le désir avant tout de rendre au centuple ce qu'elle lui avait causé, comme maux, celui-ci quitta le corps de l'homme aussi rapidement qu'il n'est parvenu.
Alors que sa chaire bouillait sous les coups donnés, son esprit n'était que banquise.
Sa conscience en était revenu.
Il n'était plus aveuglé par la haine certaine. Il voyait tout, au plus profond, et ce mal lui tiraillait le coeur.
Jusqu'à ce qu'il entende les paroles, enfin prononcées, de la Princesse. Des paroles encore plus meurtrières et sanglantes, mais dévoilant, en quelques sortes, la vraie Marzina.
Comme celle qui se trouve en arrière d'une carapace dorée. Comme celle qui n'est plus Princesse. Comme celle qui n'est qu'une femme, une vraie.
Et à cet instant, il ne pensait qu'à se maudire lui-même, lui jeter le mauvais sort. Qu'il ne puisse plus, à jamais, respirer sur la même terre qu'une merveille ainsi faîtes.

Le corps du polak se décontracta. Ses muscles se débandèrent. Il lâcha tout, se leva, tourna la tête pour ne plus croiser le visage de sa, désormais, victime. Il replaça boutures sur ses braies ainsi que ceinturon, et repartit par là même où il était venu heureux et joyeux de pouvoir aider son prochain. Il quitta cette tente dans l'humeur d'un assassin prit sur le fait et condamné par la justice à une mort certaine.
Et en dehors, il déambulait, assaillit par sa conscience à nouveau présente, s'accrochant à nombreuses reprises sur les arbres pour ne point tomber.
Et parfois, aux cimes de ceux-là, il retirait de son corps toutes ces idées malsaines, toutes ces horreurs.
De nouveau chez lui, dans son habitat de fortune, il reprit sa seule amie, sa protectrice.

Quelques minutes suffirent, plus ou moins longues, pour que Dariusz resurgisse dans la tente de sa victime, la retrouvant à l'intérieur.
Il décida qu'à présent, il était temps pour lui de disparaitre enfin de la vie de Marzina. Il lui offrit donc sa lame, qu'il balança à côté du corps certainement meurtris, et resta à attendre, tout en la fixant, sans émotions.
Il fallait qu'elle le fasse. Qu'elle trouve la force de maintenir cette arme pour rendre sa propre justice et se débarrasser des parasites qui rôdent sur cette terre, à l'image des françoys.
Il ne pouvait être que Françoys à présent, aux yeux des bretons. Traître, vile, irrespectueux, sans honneur.
Plus un homme, qu'un démon faible à abattre.


_________________
Marzina
La première larme avait été suivie par d’autres, toute aussi discrètes, qui formaient une petite rivière tortueuse sur la joue blafarde, avant de finir leur course sur l’oreiller où un petit lac se formait. Elle n’avait plus de forces, elle en était vidée, totalement. Tous ses muscles lui faisaient mal, d’avoir tant lutté. C’est pour qu’elle ne voulait plus se battre, ne serait-ce que pour vivre, ca fait trop mal…C’est trop douloureux d’être arraché à la quiétude de la mort pour revenir dans ce monde où tout n’est que souffrance…Tant qu’on vit, on est toujours seul, les personnes qui gravitent autour cherchent toutes leur propre plaisir, quel qu’il soit, au détriment du votre. Elle en a marre de vivre dans ce monde-là, où elle doit sans cesse se prémunir contre la cruauté, prendre garde à ne faire confiance à personne, tenter de ne plus souffrir…L’enfant mort en elle avait laissé un vide, elle le sentait physiquement, mais aussi dans son âme. Elle n’avait jamais réussi à en faire le deuil, elle avait juste retrouvé quelques raisons de ne pas se laisser mourir à ce moment-là.

Elle ne s’en souvenait même plus, de ces raisons-là.

Elle était maintenant dans un état second, elle n’avait même pas remarqué qu’il était parti. Elle était prisonnière dans sa caboche, avec la peur tenace de penser à nouveau, de penser à ce qui s’était passé, et à ce pourquoi elle avait si mal…Elle s’était juste repliée sur elle-même, sous la couverture, avait fermé les yeux, imaginé la bienveillance de sa mère qui aurait remonté la couverture sur elle. Elle lui manquait. Marie aussi, lui manquait…Il n’y avait qu’auprès d’elle encore qu’elle sentait un peu de chaleur dans son cœur meurtri. Elle aurait voulu se blottir dans ses bras pour y pleurer, mais elle était là, au milieu de nulle part, et seule…

Juste dormir, et oublier…Ne plus penser.

Mais il ne voulait pas la laisser en paix, lui. Revenant ici, sur le lieu du crime, si peu de temps après, revenant la narguer… L’épée atterrit à ses cotés. Sans qu’elle s’en rende compte, sa main s’est agrippée à la couverture de manière fébrile, comme pour la lever au dessus d’elle, s’en protéger, comme aux aguets…Elle lève vers lui ses yeux insolents dont les larmes se sont taries, aboie d’une voix brisée :


« Qu’attendez-vous donc ? Finissez ce que vous avez commencé ! Mais n’oubliez pas de me tuer derrière, sinon c’est moi qui vous tuerais, et je m'achèverais ensuite. »

Déjà que je n’ai plus aucune raison de vivre, si en plus vous me donnez des raisons de mourir…
_________________
Dariusz
« Qu’attendez-vous donc ? Finissez ce que vous avez commencé ! Mais n’oubliez pas de me tuer derrière, sinon c’est moi qui vous tuerais, et je m'achèverais ensuite. »

Ce qu'il attendait? Rien, ou ne serait-ce qu'un soupçon d'espoir.
Un peu de reconnaissance sur ce qu'il est, et non sur ce qu'il fait. Simple à dire, après les actes peu nobles qu'il eut pu faire. Un zeste d'égoïsme que de penser à cela en cet instant. Comment pouvait-il encore s'attendre à un sourire, une marque de respect ou de tendresse alors qu'il a détruit tout ce qui pouvait encore compter pour lui?
Il ne s'agissait là que d'une fin, un entracte qui laisserait le rideau se baisser devant sa propre vie, plutôt que de se lever une nouvelle fois en un ton lumineux et joyeux.
Un dernier souffle, il resta passible devant la scène, devant elle.
Les larmes auraient pu aussi jaillir de ses yeux, si seulement il en était capable. Mais rien ne pouvait venir, ne pouvait plus venir.

Quant à terminer ce qu'il avait commencé, il n'en était aucunement question. Il avait déjà offert son lot de mal et de souffrance. Son quota de méchanceté pour les années à venir. Il fallu que cela tombe sur elle, bien évidemment, foutu destin.
Et la tuer, cela encore moins.
Sa beauté rayonnera encore dans le ciel breton.
La seule chose qui mériterait de crever, c'est son air hautain, sa puissance à détruire le moral de chacun, à rendre impuissant le plus brave des hommes sur terre, à l'image de Dariusz qu'elle aura achevé avec brio.
Il fallait mieux qu'elle le tue plutôt. Ça ne fera aucun tord à la société.

*Fais moi signe, et je n'existerais plus*

Il la contempla d'un oeil lubrique, à moitié camouflée derrière sa couverture, comme pour se protéger d'un second assaut, comme pour éviter une nouvelle peine encore plus pointue qui l'arracherait complètement à la vie.
Il voyait sur elle des cicatrices qu'il avait entrouvertes. Pas bien belles à voir.

*Si tu pouvais savoir à quel point je suis désolé*

Il ne pouvait se montrer réellement abattu, même s'il l'était réellement.
Il resta donc, sans vraiment d'émotions, devant l'entrée de la tente.
Et de s'exprimer, enfin

-Restez à vous plaindre et pleurer sur vôtre sort, sur la souffrance que je vous ai donné en réponse à celle que vous me causez depuis quelques temps.
Restez à souhaiter ma mort et la vôtre.
Agissez, ou oubliez.

Prenez la lame qui à vos côtés. Tranchez moi la gorge, rendez-vous justice.
Ou prenez là, et entraînez-vous à mes côtés pour ne plus jamais connaître pareilles choses.


Le choix de la vie ou de la mort.
Le choix que personne ne lui avait jamais offert. Qu'il n'avait jamais eu.
Il lui indiqua le pommeau de l'épée avec insistance, et resta à attendre patiemment que le bourreau daigne mouvoir et faire son devoir.

*Si tu savais comme je t'aime*


-Faîtes vivre vôtre honneur.
Punissez le mauvais homme que je suis.


Et il baissa sa tête.
La sentence sonnera bientôt.

_________________
Marzina
Des blessures…elle ne sentait que ca partout, sur tout son corps, sur toute son âme. Elle arrivait à contenir tout ça la plupart du temps, mais à la moindre nouvelle entaille, elle les ressentait toutes comme à leur apparition…A cet instant elle n’avait que l’envie de se recroqueviller sur elle-même, pour n’être plus qu’une petite chose qu’on ne verrait plus…et bien sûr, toute douleur aurait disparu. Mais la vie n’est pas aussi simple que ça, même pour une princesse choyée.

Elle avait mal…

Quelques minutes plus tôt, elle avait hurlé au polak qu’elle voulait sa mort. En fait, elle n’avait pas du tout envie de donner la mort, à ce moment précis. Il y avait juste la souffrance…et l’envie qu’elle s’arrête. Elle sentait son regard sur elle, et se percevait d’autant plus vulnérable, serrant la couverture contre elle. Les larmes coulaient seules sur ses joues, en silence, plus un son ne sortait d’entre ses lèvres. Et il lui indiquait l’épée avec ferveur, et lui parlait de justice…Le monde ne connaissait pas la justice, la Nature donne, la Nature reprend, sans aucune considération sur ses victimes, et ses bénéficiaires. Avait-elle vraiment envie de rendre justice, là, maintenant, tout de suite, alors qu’elle ne trouve pas le courage de se lever, de s’habiller, de parler ?...Alors qu’elle se sent vulnérable, fragile, en miettes ?…

Elle n’a plus aucune force, à ce moment-là, elle se serait laissée tuer sans même protester, sans même pleurer, sans même une réaction…

Faire vivre son honneur…Elle n’a plus d’honneur, il vient de lui asséner tant de coups, il est comme piétiné…L’honneur avait été un palliatif à l’amour, pour la faire se lever le matin, sourire, tenir debout…Maintenant, elle n’avait plus rien. Même plus suffisamment de force pour se venger, ou même en avoir l’envie…En guise de sentence, elle ne répond pas, elle lève le regard vers lui. Ses yeux noirs habituellement si froids et hautains se font suppliants tandis qu’ils se posent sur le polak.

N’êtes-vous capable que de mauvaises choses ? Vous piétinez mon honneur, et puis vous venez me demander de commettre un crime encore plus abominable ? Tout cela pour vous sentir mieux ? Ne pouvez-vous m’offrir mieux ? Ne mériterais-je rien de mieux ? Je ne connais que la haine et la solitude, allez-vous me laisser encore baigner dans cette ambiance sordide ? Avec, juste, pour seules traces de votre affection, la marque bleutée de vos doigts sur la peau tendre de mon cou ?...

Tant de mots qu’elle aurait voulu prononcer, et qui ne passent pas ses lèvres. Elle est brisée, et ses yeux tentent d’exprimer ce qu’elle ne réussit à dire.

Même après cela, je ne veux pas vous tuer…Aidez moi, vous me le devez…Donnez-moi de la force !

_________________
Dariusz
Quelle délicate invention du Très-Puissant que celle des yeux d'une femme.
Ils en disent long sur toutes sortes d'émotions et sont tellement beaux à voir, que l'on se retrouve subjugué par tant de grâce et de bienfaisance, parfois.
On se retrouve emporté dans un tourbillon d'émotions que l'on se retrouve contraint de partager, sans réellement pouvoir faire quoique ce soit pour s'en dépêtre.
En clair, c'est un peu comme les yeux des chiens! Quand ils sont maltraités, ils vont baisser la tête, faire leur regard de chien battu, si bien que l'on ne peut aucunement porter une main forte sur eux.
Ben là, c'est la même chose.
Le regard de cette femme était différent de celui qu'elle utilisait habituellement.
Il y a quelques minutes déjà, le sombre et la haine prônaient. A présent, la tristesse et une sorte de demande de compassion, voire plutôt une réclamation à l'aide, ceci avait prit une place proéminente.
Si bien qu'une décision à prendre était complexe et méritait réflexion.

Déjà qu'il faisait volte-face dans une certaine appréhension de sa propre mort afin de pouvoir excuser, maladroitement, un geste qu'il regrettait déjà amèrement.
Cela pouvait passer pour une sorte d'égoïsme affligeant et regrettable. Mais dans une situation inextricable, on réagit parfois bêtement, en pensant plus à soit, à s'en sortir, plutôt qu'à aider l'autre personne qui se retrouve aussi en difficulté.

Pendant quelques minutes, comme cela en devenait une habitude en ces instants sombres, un silence gênant encombrait l'espace.
Un silence qui offrait le frisson, une certaine peur, une angoisse certaine. Et ce moment était propice à trop de réflexion intense ne menant généralement à rien, ou à pire que bien.
Le regard du Duc se fit plus apaisé, plus clair, plus compréhensif au regard de la situation. Pourquoi tant de haine. Pourquoi tout à pu dégénérer de la sorte?
Comme toute cette souffrance est-elle encore possible?
Où avait-il pu donc cacher cette malveillance durant tout ces moments de sa propre existence?
Lui qui pouvait bien souffrir d'un enfant agonisant dans une ruelle sombre et sinistre par manque de faim, ou par coups reçus, le voici lui même impliqué à rendre la vie plus dure à une jeune femme.

Enfer et damnation.
Gottferdom.

Petit esprit détraqué.
Va la secourir.

*A moins qu'il ne soit déjà trop tard*

Il s'approcha d'elle, doucement, tendrement, ramassa la chainse qui trainait à terre, en boule, puis la tendit à la Princesse.


-Enfilez les vêtements qui vous conviendront et allons nous promener. On ne peut pas respirer convenablement ici...

Il tenta un léger sourire. Sourire fabriqué à la vue des circonstances. Mais tout de même sincère, puisqu'il souhaiterait qu'il n'y ait plus jamais de querelles entre eux.

-Allons nous promener. Le voulez-vous bien?

*Pardonne-moi. Pardonne-moi l'impardonnable. Je t'en prie.*
_________________
Marzina
Le silence…Parfois il était gênant, mais pour elle à ce moment, il était salvateur. Elle ferma les yeux un instant, c’était doux…Apaisant. Le calme l’enveloppait plus chaudement que la couverture qu’elle agrippait de toutes ses forces. Elle ne pensait plus, ou plutôt s’empêchait de penser.

Il s’approcha.

Brusquement, les muscles de la blonde se tendirent, et elle se recula d’un bond contre le mur, ramenant la couverture à elle, farouche, paniquée. Son corps tremblait, ses yeux bougeaient par saccades, elle était en état de choc. Elle le regarda ramasser la chainse, la lui tendre. Elle regarda bêtement le vêtement pendant plusieurs secondes, avant de finalement tendre une main hésitante, et d’attraper la chemise d’un geste craintif.
Elle la serre contre elle, laissant la couverture glisser le long de son corps, retomber sur le matelas de paille. Elle secoue violemment la tête de droite à gauche, en signe de négation. Les larmes se remettent à couler de plus belle, plus fortement. Et la voix revient, timidement, tremblotante :


« Non…non je…je ne veux pas…sortir… »

Les bras se crispent autour de la chainse, comme si elle tentait de la faire pénétrer dans sa chair.

« Je ne veux pas…les…regards… »

Elle n’arriva pas à en dire plus, sa voix se brisa, se perdit dans sa gorge. Elle ne voulait pas sortir…Elle avait l’impression que la lumière l’éblouirait, que tous les regards se tourneraient vers elle, qu’ils la déshabilleraient, ces yeux…Qu’ils verraient au fond d’elle, que ses blessures leur sauterait aux yeux…Elle était terrifiée, persuadée que le monde en dehors de cette tente, serait pire que tout. Que là, tout contre cette couverture, c’était ce qui ressemblait le plus à la sécurité. Elle tremble encore, frissonne, sans s’en rendre compte. Ca s’estompe un peu, quand le polak lui fait un sourire, elle a moins peur…Il y a quelque chose de doux dans ce sourire, mais elle se trouve encore incapable de bouger, ou même d’enfiler cette chemise qu’elle tient contre elle…
_________________
Dariusz
Elle qui avait l'habitude d'être bestiale, au sens plus félin du terme, la voici comme une simple souris face aux griffes d'un chat robuste et chasseur. Cachée derrière son vêtement collé à la peau, elle paraissait toute petite, toute impuissante, toute mignonne. Un être que l'on souhaite plutôt défendre qu'agresser.
Les larmes commencèrent à couler sur le visage royal, plus en cascade qu'en petites gouttes.
Et lui, de s'approcher encore un peu plus, toujours sur ses gardes afin de ne pas faire de gestes brusques et quelque peu effrayant en ces circonstances, il se mit à genou, face à elle et tendit délicatement une main qui se voulait amicale pour tenter d'approcher le visage et en enlever les flots grandissants.
Ceux-là étant interminables, inconsolable, il aurait fallu s'en prendre à plusieurs fois pour assécher le tout, et faire réapparaître un éclat de vie et de jovialité. Pour ainsi dire, mission délicate.

Le polak amena son visage au plus près de celui de sa "femme" pour y déposer un baiser simple sur un coin de joue humide. Comme pour faire barrage à la triste émotion.
Puis se retira, pour lui afficher un sourire qui aurait pu vouloir dire tant de chose tant que ces choses là ne sont aucunement mauvaises.
Il semblait totalement mal en point de la voir de la sorte, à ne plus savoir comment réagir convenablement.
Son coeur semblait prit en étau, serré, souffrance abominable dans tout le ventre.


-Il n'y a que moi... pour vous voir comme vous êtes... les autres... les autres on s'en fout.

Paroles lâchées d'un souffle oppressé, difficile à sortir, il se reprit plusieurs fois pour tenter de reprendre sa respiration et termina finalement par serrer la jeune femme contre son corps, dans ses bras, plongeant son visage dans le cou aux si bonnes et diverses senteurs.

-Je suis... désolé... Désolé du mal que je t'ai fait. Je te fais le serment de te protéger pour que plus jamais tu ne connaisses une telle souffrance. Je jure de ne jamais t'abandonner et ne plus jamais te porter offense. Je le jure. Je le jure...

Après tout cela, un petit verre de chouchen ne serait pas de refus! Histoire d'oublier, et de sourire à nouveau.
Mais d'ailleurs, du chouchen, il en reste toujours sur la tête de Marzina. Du moins, en son cou. Il le sentait assez violemment tout à coup, comme un mauvais souvenir.
Il se retira un instant pour déchirer une manche de sa chemise, puis de passer l'étoffe sur la peau afin d'en retirer l'excédent d'une atrocité passée.
Histoire de repartir sur de bonnes bases.
Puis, il attrapa la couverture pour la mettre sur les épaules nues de la Princesse.


-Je vais prendre soin de toi à présent...
_________________
Marzina
Il s’approche, et elle le regarde faire avec appréhension. La crainte lui prend les tripes, pas celle qui vous fait hurler, mais plutôt celle qui vous cloue sur place, vous laisse incapable de faire un geste. Et c’est son cas, elle tremblote, mais ne bouge pas, comme paralysée. Ses yeux noirs humides crient la peur et la souffrance alors qu’elle les pose sur lui. Si elle avait pu, elle se serait renfermée encore plus sur elle-même, mais elle ne pouvait pas, elle l’était déjà au maximum. Elle l’observe se mettre à genoux, tandis que les larmes continuent d’inonder ses joues, et de sinuer au creux de ses lèvres, laissant un léger goût salé.

Sa main se lève, et elle a un mouvement de recul, comme l’animal tant de fois battu qui n’imagine plus qu’on puisse lever la main sur lui pour autre chose que le violenter à nouveau. La main est rugueuse, mais chaude, caressante…Elle étale maladroitement l’eau salée sur son visage, tandis que serpente toujours l’intarissable flot lacrymal…Elle ferme les yeux, tremble plus que jamais. C’est un tremblement qu’elle n’arrive pas à maitriser, qui fait grelotter tout son corps, au point que c’en est visible à l’œil. Un papillon se pose sur sa joue. La source salée se tarit l’espace d’un instant, tandis que réapparaissent les deux yeux noirs.

Il lui sourit.

Elle a l’impression étrange que ce simple sourire réchauffe son cœur. Mais on ne peut pas réchauffer un cœur glacé, brisé en tous petits morceaux…non ? Pourtant l’impression est là, celle d’avoir une petite flamme au creux de la poitrine, comme la violente chaleur de cendres rougeoyantes en plein cœur de l’hiver.


« Il n'y a que moi... pour vous voir comme vous êtes... les autres... les autres on s'en fout. »

Non, vous ne pouvez pas…Personne ne me voit…Je ne passe jamais inaperçue, et pourtant, jamais on ne me voit vraiment…Et les autres…les autres c’est le mal. Le silence qui revient à nouveau, presque parfait, on entend juste la respiration pénible de la petite chose, et celle plus forte de l’homme, qui s’accélère, jusqu’à venir s’attarder dans sa nuque. Elle n’avait pas bougé, c’avait été si soudain…Son cœur s’était arrêté de battre pendant une seconde ou deux, et tout son corps s’était raidi. Elle ne bougeait pas d’un pouce, comme craignant de briser quelque douceur rare. Les boucles d’or vinrent chatouiller le visage du polak alors qu’elle tournait discrètement le visage, juste pour voir, comme pour vérifier si c’était vrai, ou s’il n’était pas en train de faire autre chose que de reposer sereinement au creux de son cou…

« Je suis... désolé... Désolé du mal que je t'ai fait. Je te fais le serment de te protéger pour que plus jamais tu ne connaisses une telle souffrance. Je jure de ne jamais t'abandonner et ne plus jamais te porter offense. Je le jure. Je le jure... »

Les larmes se remettent à couler lentement sur ses joues déjà bien hydratées pourtant. Pourtant, ce ne sont pas des larmes de souffrance, plutôt des larmes de soulagement, celles qui sortent naturellement lorsque l’on vous retire un fardeau trop longtemps porté. Les larmes se bousculent, les unes après les autres, de plus en plus vite, se transformant en sanglots. Elle pleure sur l’épaule de son mari, inonde le dos de son bourreau tandis qu’il nettoie avec application le sucre et l’alcool répandus sur la peau délicate. Et puis lorsqu’il dépose la couverture sur ses épaules, elle se glisse en dehors pour venir envahir la Pologne en son sein, lui dérober son cœur. Elle se blottit en ses bras, chétive créature, vient enfouir son petit nez hautain dans le creux entre l’épaule et le cou, celui qui a été créé par Doué spécialement pour ça. Ses bras se passent autour de ses épaules, où vient reposer le visage d’ange, sur un lit de soyeuses boucles blondes. Elle continue de pleurer, évacue sa souffrance en le serrant contre elle plus fort que jamais, hoquète. Petite chose frêle, vulnérable, qui se réfugie dans les bras de son tortionnaire…

« Je vais prendre soin de toi à présent... »

Et elle le croit.
_________________
Dariusz
Deux êtres à l'unisson dansant tout deux sur le même rythme endiablé d'un coeur et d'un autre qui s'enjoignent dans une émotion totalement semblable, sur une même longueur d'onde. Deux corps enchevêtrés sur un air improbable. Du châtiment impardonnable, à la douceur d'une excuse si convenablement offerte. Deux esprits virevoltants dans des lieux de l'imaginaire, se reposant l'un contre l'autre, l'un sur l'autre, sans aucune autre pensée que celle d'un repos réconfortant.
L'un comme l'autre sont dans la même situation, sans aucune défense, s'ouvrant mutuellement à l'autre. S'entraidant d'un inconfort passé.
Pour trouver un confort à venir.

Longue inspiration. Quiétude survenue.
Quelle odeur délicate. C'est ça, l'envoûtement.
Espérant qu'elle soit sienne. Espérant qu'il soit sien.
L'âme à la dérive, s'en va lentement retrouver son chemin.

Il sourit.

D'un grand sourire, de ceux qu'il eut déjà affiché, mais bien plus grand encore. D'un de ceux que l'on ne donne que rarement. Que l'eut cru avoir déjà donné auparavant. Mais que l'on découvre que l'on puisse donner plus encore.

Elle le serre.

Lui, délicatement, passe sa main dans le dos tout d'abord crispé, puis, petit à petit, plus souple et doux.

Elle pleurant.

Lui, se contenant, mais sans plus se soutenir puisqu'une goutte vint naître en son oeil, grandir et s'épanouir sur sa joue, puis mourir d'une belle vie au creux de ses lèvres.
Rien n'avait alors plus de saveur, même pas cette vodka qu'il appréciait tant. Même pas ce chouchen qu'il eut appris à connaître grâce à elle.
Même pas ce Chouchka.
Rien qu'une larme éphémère.

Les minutes passent et trépassent.
Mais rien ne les sépare.
Ils continuent leur course effrénée vers le calme.

Il positionna sa main à l'arrière de la tête de poupon, et de la force de son corps, il bascula doucement la jeune femme vers la douceur du matelas. Une fois le choc innocent passé, il se plaça sur le côté, en profitant pour dévorer un instant les doux yeux de la charmante enfant.
La main se déplaça, croisant des doigts le doux regard, soulevant les quelques larmes qui s'y écoulèrent.
Il fit fermer les yeux.
Les yeux clos, elle pourrait dormir en paix.
Lui, toujours aux aguets, la regardant s'endormir.

Il veillera sur elle, jusqu'à ce que ses prunelles le dévorent encore de ses yeux si joliment hautain.
Comme il en était son charme.

Le visage passa au peigne fin sous les caresses, les légers massages du bout des doigts.

Il souriait encore, et toujours.

Pauvre petit corps meurtri.
Pauvre petit amour.
Il ne tient qu'à eux de grandir et de s'épanouir, à deux, ensemble, pour le reste de leur vie.
Oui, il ne tient qu'à eux.

-Bonne nuit, ma Zina.
_________________
See the RP information <<   <   1, 2   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)