Aymeric
Elle me fait mal,
à l'intérieur je meurs
& Je deviens pâle
Je veux tout oublier
Suis-je normal ?
Traitrise, complot, déception ; tant de lames qui vous transpercent le cur d'un coup sec, n'épargnant ni les rousses ni les jeunes ; ils arrivent sur vous sans que vous vous en doutiez, vous enlèvent le peu de bonheur que vous aviez. En début de soirée vous souriez, vous buvez, vous êtes heureux et amoureux ; en fin de soirée, vous pleurez, vous buvez encore plus, tout vous laisse un goût amer dans la bouche, vous êtes en colère et triste à la fois. Les mots ont fusé, coupantes, cinglantes, sortant tels des boulets de canon des gorges nouées. Votre monde s'écroule, votre cur s'est vidé en quelques heures, l'amour qui vous animait gît sur le sol comme un restant de bière et il ne reste plus que votre colère qui vous guide par soubresauts. Car vous êtes un cadavre ambulant secoué par quelques spasmes. Car on vous a poignardé, et si certaines personnes vous ont déçu, ce ne sont pas eux qui vous ont achevé. Ce serait trop gentil. Non, le poignard qui vous achève a un pommeau a la forme d'un cur, symbole de l'amour que vous portez à la personne. Car vous avez voulu vous venger de ceux qui cherchent à vous nuire, car ils font partie de la patrie de votre bien aimée, car elle les a défendu avec son corps et qu'elle n'a fait que se défendre. Car vous avez son sang sur les mains et que vous êtes mort de ses mains. Car elle fait passer son comté avant ses sentiments pour vous. Car vous êtes un égoïste qui ne comprenez pas pourquoi elle défend ces sous-hommes bureaucratiques qui ne cherchent qu'à vous nuire. Car aucun d'eux n'a voulu lâcher son arme et ils se sont empalés tour à tour pour que l'autre abandonne. Leurs corps enlacés ont roulé chacun de leur côté car tant qu'il leur restera une once de sentiment, que ce soit de la colère ou du patriotisme, leur âme ne sera pas en paix.
La première chose que fait un mort, c'est se débarrasser de ses biens matériels. Car le corps n'a plus aucune importance. C'est son visage pâle et humide de fantôme errant hanté par une tristesse intemporelle qui se présenta au dispensaire. Voilà déjà quelques semaines qu'il n'y venait plus, jugeant son état de santé encourageant, mais ce n'est pas pour une visite médicale qu'il fit mander la nonne qui s'occupait de lui. Dans la pénombre des ténèbres, il se délesta de ses biens pour ne plus être entravé par ces considérations matérielles. Ainsi, il confia à la bonne femme sa charette qui contenait tous ses écus et lui demanda de les mettre dans un endroit sûr connu d'elle seule. Il ne lui restait plus alors que son corps qui allait entamer une phase d'auto-destruction, toutes les barrières psychologies ont sauté en même temps que sa joie de vivre, un sacrifice moindre comparé à la bataille qu'il allait mener. Plus rien ne pourrait l'arrêter car il n'a plus rien à perdre : on l'a dépouillé de son amour et de tout ce qu'il a pu mettre de bon en lui. Il l'a perdu et a perdu son humanité par la même occasion, il n'est plus que l'ombre de lui-même, un reste qui ne continue de ramper que parce qu'il ne peut pas partir sans avoir accompli une dernière chose. Et cela commence par une lettre qu'il fit envoyer au conseil ducal mais dont une minorité n'était pas concernée.
A vous, les 10,
La diplomatie n'est pas une compétence que je maitrise, et je ne vous dois rien, je ne tournerai donc pas autour du pot. J'ai appris que le Conseil discutait de mon cas pour savoir si vous alliez me mettre en procès pour brigandage ou pas. Je vais vous aider à décider.
Il a été rappelé que j'ai subi une attaque par l'armée du roux Carmody car il apparaitrait que j'ai attaqué un soldat de la COLM dont j'ignore le nom. Je fus donc laisser pour mort devant les portes de Limoges, ce qui n'était pas conforme aux ordres donnés par la comtesse Sindanarie Carsenac. Cette bavure militaire, qui équivaut largement à une torture en place publique, était méritée selon certaines personne. Néanmoins, elle n'avait pas lieu d'être, la comtesse s'est alors excusée en personne pour cet incident alors qu'elle fait parti des gens qui pensent que je le mérite. Si elle a su ravaler sa fierté personnelle, c'est pour faire passer l'intérêt de son cher comté avant elle-même. En effet, je ne suis pas du genre à subir les coups sans les rendre, je lui avais donc laisser le choix : soit elle avouait qu'il s'agissait d'une erreur et elle me dédommageait, soit je faisais tomber le château.
Mais que ne ferait-on pas par amour. Durant ma convalescence, j'ai peu à peu vu ce comté sous un autre jour, et je n'ai même pas réclamé lindemnisation de 1 000 écus qui était convenue. Par amour, j'ai passé une pastorale, prêt à me faire baptiser, à cesser mes larcins et à travailler honnêtement dans une forge. Par amour, j'ai essayé de m'impliquer dans la vie politique de mon nouveau comté en me présentant comme bourgmestre. J'ai même appris à apprécier les habitants qui sont aujourd'hui mes détracteurs : Seleina et Zeinar, vous vous reconnaitrez.
Et vous, bande de cloportes qui grouillaient dans ce château, vous prévoyez de me mettre en procès alors que je n'ai pas commis un seul délit depuis que j'ai regardé la mort dans les yeux ? Vous ne pensez pas que j'ai assez souffert de ma convalescence alors que je partais vers la Bretagne lorsque vos soldats me sont tombés dessus ? Vous voulez en plus de cela me trainer devant un juge qui, avant même que j'ai pénétré dans la salle, sait qu'il me déclarera coupable parce que tous vous êtes intimement convaincus que je suis le brigand en question alors que les faits remontent à si loin que vous seriez incapables de dire où j'étais à cette date ?
Par amour, elle a essayé de me dissuader de me venger de vous et de votre acharnement, vos manigances ; elle aime d'avantage un comté qu'elle sert fidèlement, et elle préfère défendre une bande de bien-pensants qui estiment qu'il est de leur devoir de me condamner devant un tribunal qui sera aussi impartial que les soldats qui m'ont terrassés, que de me donner raison dans ma colère qui es légitime. Parce qu'elle est animée d'un patriotisme sans borne, elle a donné sa vie à son comté : elle est morte depuis le jour où elle lui a prêté serment, condamnée à retrouver visage humain que lorsqu'elle ne travaille pas sur ses dossiers.
Vous êtes responsable, tous autant que vous êtes, de notre séparation. Parce qu'il vous faut avoir le pouvoir sur ceux qui échappent à votre contrôle. Parce que tant que je n'aurais pas renversé votre précieux refuge à vermine, vous ne comprendrez pas vos erreurs. Mettez moi en procès et je vous jure sur l'âme de ma défunte mère que votre précieux castel mangeur de vie tombera en ruine et que tous les conseillers qui y seront ou y auront été seront pendus comme des malfrats durant ce qui sera l'anéantissement de l'institution la plus pourrie qu'il m'ait été donné de voir.
Fait dans ma chambre il y a quelques heures,
Aymeric de Wroclaw
à l'intérieur je meurs
& Je deviens pâle
Je veux tout oublier
Suis-je normal ?
Traitrise, complot, déception ; tant de lames qui vous transpercent le cur d'un coup sec, n'épargnant ni les rousses ni les jeunes ; ils arrivent sur vous sans que vous vous en doutiez, vous enlèvent le peu de bonheur que vous aviez. En début de soirée vous souriez, vous buvez, vous êtes heureux et amoureux ; en fin de soirée, vous pleurez, vous buvez encore plus, tout vous laisse un goût amer dans la bouche, vous êtes en colère et triste à la fois. Les mots ont fusé, coupantes, cinglantes, sortant tels des boulets de canon des gorges nouées. Votre monde s'écroule, votre cur s'est vidé en quelques heures, l'amour qui vous animait gît sur le sol comme un restant de bière et il ne reste plus que votre colère qui vous guide par soubresauts. Car vous êtes un cadavre ambulant secoué par quelques spasmes. Car on vous a poignardé, et si certaines personnes vous ont déçu, ce ne sont pas eux qui vous ont achevé. Ce serait trop gentil. Non, le poignard qui vous achève a un pommeau a la forme d'un cur, symbole de l'amour que vous portez à la personne. Car vous avez voulu vous venger de ceux qui cherchent à vous nuire, car ils font partie de la patrie de votre bien aimée, car elle les a défendu avec son corps et qu'elle n'a fait que se défendre. Car vous avez son sang sur les mains et que vous êtes mort de ses mains. Car elle fait passer son comté avant ses sentiments pour vous. Car vous êtes un égoïste qui ne comprenez pas pourquoi elle défend ces sous-hommes bureaucratiques qui ne cherchent qu'à vous nuire. Car aucun d'eux n'a voulu lâcher son arme et ils se sont empalés tour à tour pour que l'autre abandonne. Leurs corps enlacés ont roulé chacun de leur côté car tant qu'il leur restera une once de sentiment, que ce soit de la colère ou du patriotisme, leur âme ne sera pas en paix.
La première chose que fait un mort, c'est se débarrasser de ses biens matériels. Car le corps n'a plus aucune importance. C'est son visage pâle et humide de fantôme errant hanté par une tristesse intemporelle qui se présenta au dispensaire. Voilà déjà quelques semaines qu'il n'y venait plus, jugeant son état de santé encourageant, mais ce n'est pas pour une visite médicale qu'il fit mander la nonne qui s'occupait de lui. Dans la pénombre des ténèbres, il se délesta de ses biens pour ne plus être entravé par ces considérations matérielles. Ainsi, il confia à la bonne femme sa charette qui contenait tous ses écus et lui demanda de les mettre dans un endroit sûr connu d'elle seule. Il ne lui restait plus alors que son corps qui allait entamer une phase d'auto-destruction, toutes les barrières psychologies ont sauté en même temps que sa joie de vivre, un sacrifice moindre comparé à la bataille qu'il allait mener. Plus rien ne pourrait l'arrêter car il n'a plus rien à perdre : on l'a dépouillé de son amour et de tout ce qu'il a pu mettre de bon en lui. Il l'a perdu et a perdu son humanité par la même occasion, il n'est plus que l'ombre de lui-même, un reste qui ne continue de ramper que parce qu'il ne peut pas partir sans avoir accompli une dernière chose. Et cela commence par une lettre qu'il fit envoyer au conseil ducal mais dont une minorité n'était pas concernée.
A vous, les 10,
La diplomatie n'est pas une compétence que je maitrise, et je ne vous dois rien, je ne tournerai donc pas autour du pot. J'ai appris que le Conseil discutait de mon cas pour savoir si vous alliez me mettre en procès pour brigandage ou pas. Je vais vous aider à décider.
Il a été rappelé que j'ai subi une attaque par l'armée du roux Carmody car il apparaitrait que j'ai attaqué un soldat de la COLM dont j'ignore le nom. Je fus donc laisser pour mort devant les portes de Limoges, ce qui n'était pas conforme aux ordres donnés par la comtesse Sindanarie Carsenac. Cette bavure militaire, qui équivaut largement à une torture en place publique, était méritée selon certaines personne. Néanmoins, elle n'avait pas lieu d'être, la comtesse s'est alors excusée en personne pour cet incident alors qu'elle fait parti des gens qui pensent que je le mérite. Si elle a su ravaler sa fierté personnelle, c'est pour faire passer l'intérêt de son cher comté avant elle-même. En effet, je ne suis pas du genre à subir les coups sans les rendre, je lui avais donc laisser le choix : soit elle avouait qu'il s'agissait d'une erreur et elle me dédommageait, soit je faisais tomber le château.
Mais que ne ferait-on pas par amour. Durant ma convalescence, j'ai peu à peu vu ce comté sous un autre jour, et je n'ai même pas réclamé lindemnisation de 1 000 écus qui était convenue. Par amour, j'ai passé une pastorale, prêt à me faire baptiser, à cesser mes larcins et à travailler honnêtement dans une forge. Par amour, j'ai essayé de m'impliquer dans la vie politique de mon nouveau comté en me présentant comme bourgmestre. J'ai même appris à apprécier les habitants qui sont aujourd'hui mes détracteurs : Seleina et Zeinar, vous vous reconnaitrez.
Et vous, bande de cloportes qui grouillaient dans ce château, vous prévoyez de me mettre en procès alors que je n'ai pas commis un seul délit depuis que j'ai regardé la mort dans les yeux ? Vous ne pensez pas que j'ai assez souffert de ma convalescence alors que je partais vers la Bretagne lorsque vos soldats me sont tombés dessus ? Vous voulez en plus de cela me trainer devant un juge qui, avant même que j'ai pénétré dans la salle, sait qu'il me déclarera coupable parce que tous vous êtes intimement convaincus que je suis le brigand en question alors que les faits remontent à si loin que vous seriez incapables de dire où j'étais à cette date ?
Par amour, elle a essayé de me dissuader de me venger de vous et de votre acharnement, vos manigances ; elle aime d'avantage un comté qu'elle sert fidèlement, et elle préfère défendre une bande de bien-pensants qui estiment qu'il est de leur devoir de me condamner devant un tribunal qui sera aussi impartial que les soldats qui m'ont terrassés, que de me donner raison dans ma colère qui es légitime. Parce qu'elle est animée d'un patriotisme sans borne, elle a donné sa vie à son comté : elle est morte depuis le jour où elle lui a prêté serment, condamnée à retrouver visage humain que lorsqu'elle ne travaille pas sur ses dossiers.
Vous êtes responsable, tous autant que vous êtes, de notre séparation. Parce qu'il vous faut avoir le pouvoir sur ceux qui échappent à votre contrôle. Parce que tant que je n'aurais pas renversé votre précieux refuge à vermine, vous ne comprendrez pas vos erreurs. Mettez moi en procès et je vous jure sur l'âme de ma défunte mère que votre précieux castel mangeur de vie tombera en ruine et que tous les conseillers qui y seront ou y auront été seront pendus comme des malfrats durant ce qui sera l'anéantissement de l'institution la plus pourrie qu'il m'ait été donné de voir.
Fait dans ma chambre il y a quelques heures,
Aymeric de Wroclaw