--Iskander
[ A bord de L Ambuleuse - 11 juillet,petit mâtin ]
La soirée de la veille avait été terrible. Nous avions enlevé Hersende.
Pourquoi ? Pour tout. Pour elle. Pour la Provence. Je restais convaincu qu'il fallait.
Mais voilà, c'est bien beau à concevoir dans l'absolu, dans l'idéal, dans l'euphorie. Hier soir, nous avons été confrontés à ses velléités d'évasion, de liberté.
Écrire. Vero était prête à la laisser. Et ... il ne fallait pas. Pouvais-je interdire à une personne d'écrire ? Ou de parler ? Ou de se mouvoir, librement ? J'avais été prêt à l'entraver plutôt que la laisser commettre quelque imprudence.
Mais cela avait fait tout drôle. Elle avait dit "non", presque effrayée à l'idée de se retrouver ainsi. Elle avait donné sa parole, juste pour la nuit dernière.
Et cette nuit, que ferons-nous ? Jusqu'où étions-nous prêts à aller ?
Je faisais un bien piètre ravisseur. J'avais pourtant gardé ce bout.
Elle était encore toute à sa Couronne ...
Il fallait lui donner le temps.
...
J'avais été traire mes bêtes et étais revenu me changer à notre cabine.
Vero sommeillait encore un peu. Ou faisait semblant.
Et Anaïs avait les yeux grands ouverts. Je la pris doucement dans mes bras.
Elle m'attrapa le nez et se mit à jouer avec avec enthousiasme, riant tout plein chaque fois que je me dégageais.
J'entendis le pas de Thor dans la coursive, s'arrêter et frapper.
Iskan ? Un courrier pour notre majestueuse otage. Veux-tu le lire avant ?
J'ouvris. Il avait la mine atroce, un pigeon à la main. Et un parchemin.
Oh, Dhor !
Anaïs me pressa le nez
De voilà bien arrangué !
Je me dégageai doucement.
Il est bien intelligent de nous avoir retrouvé, ce pigeon. Il vient de ... Chambéry ?!?
Anaïs tenta d'attraper le pigeon, qui partit se percher dans la cabine.
Tristan ! Ce doit être Tristan. Il devait aller par la-bas.
...
Cela ne se fait pas vraiment de lire le courrier des autres... Et cela ne se fait pas vraiment de laisser une personne ravie correspondre librement.
Elle... on doit vraiment arriver à la sevrer des affaires de l'État. Au moins un temps. Tout à fait.
Je soupirai, tout en rattrapant la petite qui me grimpait sur la tête pour rejoindre le volatile.
Nous verrons ce soir, au Mess. Avec elle. Cela peut attendre. Doit attendre. Au palais d'Avignon, tout lui vient tout de suite dans l'urgence.
Ce pigeon m'a l'air bien malin. Veux-tu que je le nourrisse, le temps que tu écrives une lettre à Maureen ?
Je lui fis un petit sourire penaud.
Je ne fais pas un terrible ravisseur, n'est-ce pas ...
La petite s'assit dans mes bras, puis devint toute rouge et se mit à pousser très fort.
...
Hem. Je crois que je ferais mieux de la changer.
La soirée de la veille avait été terrible. Nous avions enlevé Hersende.
Pourquoi ? Pour tout. Pour elle. Pour la Provence. Je restais convaincu qu'il fallait.
Mais voilà, c'est bien beau à concevoir dans l'absolu, dans l'idéal, dans l'euphorie. Hier soir, nous avons été confrontés à ses velléités d'évasion, de liberté.
Écrire. Vero était prête à la laisser. Et ... il ne fallait pas. Pouvais-je interdire à une personne d'écrire ? Ou de parler ? Ou de se mouvoir, librement ? J'avais été prêt à l'entraver plutôt que la laisser commettre quelque imprudence.
Mais cela avait fait tout drôle. Elle avait dit "non", presque effrayée à l'idée de se retrouver ainsi. Elle avait donné sa parole, juste pour la nuit dernière.
Et cette nuit, que ferons-nous ? Jusqu'où étions-nous prêts à aller ?
Je faisais un bien piètre ravisseur. J'avais pourtant gardé ce bout.
Elle était encore toute à sa Couronne ...
Il fallait lui donner le temps.
...
J'avais été traire mes bêtes et étais revenu me changer à notre cabine.
Vero sommeillait encore un peu. Ou faisait semblant.
Et Anaïs avait les yeux grands ouverts. Je la pris doucement dans mes bras.
Elle m'attrapa le nez et se mit à jouer avec avec enthousiasme, riant tout plein chaque fois que je me dégageais.
J'entendis le pas de Thor dans la coursive, s'arrêter et frapper.
Iskan ? Un courrier pour notre majestueuse otage. Veux-tu le lire avant ?
J'ouvris. Il avait la mine atroce, un pigeon à la main. Et un parchemin.
Oh, Dhor !
Anaïs me pressa le nez
De voilà bien arrangué !
Je me dégageai doucement.
Il est bien intelligent de nous avoir retrouvé, ce pigeon. Il vient de ... Chambéry ?!?
Anaïs tenta d'attraper le pigeon, qui partit se percher dans la cabine.
Tristan ! Ce doit être Tristan. Il devait aller par la-bas.
...
Cela ne se fait pas vraiment de lire le courrier des autres... Et cela ne se fait pas vraiment de laisser une personne ravie correspondre librement.
Elle... on doit vraiment arriver à la sevrer des affaires de l'État. Au moins un temps. Tout à fait.
Je soupirai, tout en rattrapant la petite qui me grimpait sur la tête pour rejoindre le volatile.
Nous verrons ce soir, au Mess. Avec elle. Cela peut attendre. Doit attendre. Au palais d'Avignon, tout lui vient tout de suite dans l'urgence.
Ce pigeon m'a l'air bien malin. Veux-tu que je le nourrisse, le temps que tu écrives une lettre à Maureen ?
Je lui fis un petit sourire penaud.
Je ne fais pas un terrible ravisseur, n'est-ce pas ...
La petite s'assit dans mes bras, puis devint toute rouge et se mit à pousser très fort.
...
Hem. Je crois que je ferais mieux de la changer.