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[RP] Le domaine d'Albens

Aphrodyti
Pour ceux qui voudraient rejoindre le domaine d'Albens, pour RP en tous genres : Entrez au Domaine




Il y a du thym, de la bruyère, et des bois de pin,
Rien de bien malin.
Il y a des ruisseaux, des clairières, pas de quoi en faire
Un plat de ce coin.

Il y a des odeurs de menthe,
Et des cheminées, et des feux dedans.
Il y a des jours et des nuits lentes
Et l'histoire absente, banalement

Il y a des enfants, des grands-mères,
Une petite église et un grand café.
Il y a au fond du cimetière
Des joies, des misères et du temps passé

Il y a une petite école
Et des bancs de bois
Tout comme autrefois
Il y a des images qui collent
Au bout de tes doigts
Et ton cœur qui bat

Et plus la terre est aride, et plus cet amour est grand,
Comme un mineur à sa mine, un marin à son océan.
Plus la nature est ingrate, avide de sueur et de boue
Parce que l'on a tant besoin que l'on ait besoin de nous.
Elle porte les stigmates de leur peine et de leur sang
Comme une mère préfère un peu son plus fragile enfant

Et loin de tout, loin de moi
C'est là que tu te sens chez toi.
De là que tu pars, où tu reviens chaque fois
Et où tout finira.
****



Situé à mi-chemin entre le lac du Bourget et celui d'Annecy, le pays d'Albens de déparait pas du reste de la Savoie. Il y a ici et là cette beauté sauvage, à peine dominée par l'homme, mais affichant plutôt une vie de communion où chacun trouve ses repères.



La montagne de Cessens et le mont de Corsuet s'érigent fermement, laissant un passage entre eux deux, comme une invitation à traverser le col de la Chambotte. Et là ! Le souffle vous manque, les mots ne peuvent franchir vos lèvres, vos yeux restent figés comme hypnotisés par le paysage qui s'offre à vous.



Après avoir suivi les falaises de Chambotte, du haut de ce belvédère, votre regard embrasse le lac du Bourget, le plus grand des lacs savoyards, l'horizon infini vous berce et glisse son reflet dans les eaux miroitantes.
Puis le clocher de l'Abbaye de Hautecombe égrenne ses heures, lentement, inlassablement, vous rappelant que les princes dorment à ses pieds, et voilà l'heure de reprendre le chemin du village.



**** Merci J.J.G.^^

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Aphrodyti
L'aventure commença il y a déjà quelques années, lorsque deux jeunes femmes eurent l'idée d'ouvrir un hôpital en campagne, qui accueillerait aussi bien les voyageurs que les indigents de leur duché. Toutes les deux soldats-infirmières, elles étudient, s'instruisent, se spécialisent, l'une dans le soin des fièvres et plaies en tous genres, l'autre dans les accouchements.

Un jour, la brune trouve enfin l'endroit qu'il leur manquait. Une ancienne abbaye, abandonnée, gardée par un vieux paysan, près d'un petit village dans la vallée : Albens !
En un tour de main, elles font un marché avec le gardien des lieux et les travaux sont lancés. Des mois de travail, des aller-retours sans fin pour ramener les matériaux depuis la capitale, le moral qui parfois n'y croit plus .... Jusqu'au jour où l'Hospital Savoyard ouvre ses portes !

La joie des deux sœurs est immense. Un rêve qui se réalise, comme un miracle élevé au milieu de nul part et comme il faut bien espérer que les premiers patients se montrent, elles décident de vivre à l’hôpital.
Quelques mécénats leur sont offerts, dont la dame du Bourget, voisine et marraine de la brune, qui leur offre une rente annuelle. Les deux jeunes femmes travaillent dur, étudient et soignent, jeunes et vieux, riches et pauvres, savoyards ou étrangers.

Suite à son investissement au cœur du conseil ducal, la brune se voit remettre le fief d'Albens qui entoure l’hôpital. Les deux sœurs sont au comble du bonheur : plus aucune épée de Damoclès n'est suspendue au-dessus de leur hôpital.

Cependant, comme tout ne va jamais pour le mieux dans le meilleur des mondes, qu'un hiver se fait plus rude que les autres, parce que des évènements terribles étaient arrivés, la jeune blonde tomba gravement malade. Elle faillit y laisser sa vie, sa constitution fragile laissait peu d'espoir à sa sœur. Mais contre toute attente, l'amour que cette dernière lui portait la ramena du chemin sombre à la lumière. Durant sa convalescence, sa sœur lui construisit une serre, les parois entièrement en verre afin que le soleil réchauffe l’intérieur au maximum et elle y installe une chaise à bascule pour la convalescente.

Quelques mois plus tard, elles fermèrent l'Hospital Savoyard et partirent dans le sud, presque quinze mois d'absence, une vie de route et un retour tant espéré. Mais tout avait beaucoup changé en Savoie, à commencer par elles-mêmes ! La brune reprit la direction des murailles de l'Ost savoyard tandis que la blonde tentait de retrouver ses repères dans la ville.

S'en suivit de longs mois de calme et de prospérité, période riche où le domaine d'Albens se vit agrandi du manoir du Pic Blanc et du manoir de Montmélian. La vie allait reprendre, elles l’espéraient de toutes leurs forces, même si la capitale savoyarde était bien calme ces temps-ci, l’étincelle de vie n'attendait qu'un souffle pour se rallumer !

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Aphrodyti
Mai, joli mois de mai ! Fait ce qu'il te plait ? Mouais, ça c’était une autre paire de manches ! Enfin bon ! En se réveillant ce matin là, dans sa chambre, seule pièce du manoir qui semblait un tant soit peu vivante car les autres continuaient leur fantomatique existence sous des draps et de la poussière.... Donc, en se réveillant, il lui revint en mémoire le jour de la semaine : dimanche.

Soupire !

Non, vraiment non, le dimanche était un jour terrible pour elle car sa routine se trouvait entravée par la foule de "bons" citoyens qui se rendaient dans "sa" basilique. La sienne, oui, car le reste du temps personne n'y mettait les pieds. Même le prêtre semblait avoir fui les lieux ! Mais ça n'en était que mieux pour elle, car elle pouvait s'y réfugier en toute quiétude, dans la solitude la plus complète.

Bref ! Le dimanche matin, il lui fallait trouver une autre occupation pour éviter à la triste mélancolie de prendre le dessus sur le peu de vie qui la tenait éveillée. Ouvrant la fenêtre un instant, le chant des passereaux montagnards l'interpella.


*Une promenade ? Avec vous ? Pourquoi pas ! Je m'habille et j'arrive !*

Elle fit rapidement toilette de chat et habillement aise d'une petite robe bleue claire aux manches et au décolleté ourles d'un fin galon de satin bleu nuit. Puis elle se rendit aux écuries où Prince régnait comme un roi en son domaine, et qui piaffa d'impatience en la voyant entrer.

Viens mon Prince, aujourd'hui nous irons un peu plus loin que le domaine. Je veux voir le lac, il doit être magnifique en cette saison.

Et puis la véritable raison qui avait traverse son esprit resta cachée bien au fond de celui-ci. Le brave destrier n'aurait de toute façon pas compris ce qui tourmentait sa maitresse.

En quelques minutes, elle dépassa l’étang de Beaumont et la petite foret qui était la limite du domaine puis elle prit la direction de la Chambotte. Il était plus agréable d’éviter la route et elle traversa prairies et cultures en faisant attention ou son cheval trottait, impatiente d'arriver au belvédère.

Lorsqu'elle arriva au petit hameau, elle stoppa au niveau d'une source d'eau, mouillant ses mains, elle s'en aspergea délicatement le visage. L'eau était fraiche et picotait sa peau, elle sourit sous la sensation et mit ses mains sous la résurgence pour boire une longue mais unique gorgée d'eau. Elle la savait trop fraiche et trop perturbatrice pour son organisme, aussi remplit elle sa gourde en peau pour pouvoir se désaltérer plus tard lorsque l'eau aurait un peu tiédie.

Elle reprit le chemin, quittant le village et le monde des hommes pour se rendre la ou seule la nature était maitresse. Dans la foret de pins, peu dense et lumineuse, la jeune femme descendit de sa monture et le laissa la suivre a son rythme. Avançant lentement et prudemment, elle scrutait les petites parcelles de verdures qui bordaient le sentier. Sa gourmandise lui soufflait que les fraises des bois étaient presque mures, peut être même pourrait elle la satisfaire d'une poignée.

Ce fut quelques derniers brins de muguet qu'elle dénicha et, les cueillant avec douceur, elle huma le parfum délicat et enivrant avant de les glisser dans le décolleté de son épaule. Le chemin serpentant était sans difficulté, un écureuil sauta d'un arbre a l'autre en entendant ses pas sur les feuilles craquantes et les petites branches de l'hiver passe, un coucou poussa son cri un peu plus loin.

Enfin, elle sortit du bois pour arriver sur le promontoire du lac du Bourget. La vue était magnifique, splendide, une merveille de la nature, le silence qui y régnait n’était pourtant pas fige. L'on décelait, ici et là, le crissement des premières sauterelles, les oiseaux de toutes sortes chantonnaient gaiement, appelant à leurs amours. Le vol des libellules et des papillons multicolores irisait la lumière de la mi-journée et imprimait dans le regard les courbes de leurs voltiges.

La jeune femme jeta un œil à sa monture, docile, qui broutait un peu plus loin, puis un autre regard qui fila au delà du lac, enjamba le Mont du Chat pour se perdre dans la vallée derrière. Elle s'allongea dans l'herbe, observant la course folle des nuages et du temps qui passe, et finit par fermer les yeux, bercée par le murmure incessant de la nature qui lui assurait que tout irait bien.


*Oui, tout ira bien* répéta-t-elle dans sa tête avec de s'envoler dans ses rêves.

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Aphrodyti
Toujours couchée dans l'herbe haute, un bel après-midi de mai.

Je fait un rêve étrange, un rêve étrange et pénétrant, où je ne suis plus moi, mais elle, celle que je voudrais être.
Il n'arrive pas souvent que mes rêves se couchent sur le ciel noir de mes nuits blanches, parsemées de ces éclairs qui me brulent les yeux.
Pour une fois, une lumière céleste, que je pris pour divine, est venue éclairée ma sombre solitude.
Je me sais toujours aussi seule et pourtant, c'est comme si une présence est là, autour de moi, tout autour.
Plus un fantôme, non, mais comme un souffle silencieux qui m'effleurerait alors que je dors, une pensée qui ne serait que mienne.
Une route longue, une route sans fin, illuminée, colorée soudain comme un arc en ciel, un chemin .... non, une vie.
Je me sens emportée, envolée comme une brassée de foin frais, par le vent léger qui rit à mes oreilles, accompagnant la berceuse de mon cœur.
La nature m'avait murmurée que tout irait bien, et la voila qui me montre le point de chute, loin encore, incertain mais réel.
La lune laisse place au soleil, la nuit au jour, la tristesse au sourire, une promesse d'avenir, un serment prononcé en silence les yeux fermés.
Mais le rêve s'estompe, les mots issus de ma propre voix remplacent ceux du rêve et je souris, allongée dans une obscurité qui ne m'effraie plus autant.

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Aphrodyti
L’éveil est toujours un moment difficile, entre ce besoin vital de relancer l'organisation ralentie de son être et l'envie de rester encore un peu dans la douceur du rêve.

La jeune femme s’étira, resta encore un instant allongée là, à observer la cime des arbres se balancer au gré de la brise. Puis elle s'assit et tenta de se souvenir du rêve, ou du moins d'en analyser les impressions qu'il lui en restait. Il fallait qu'elle trouve le moyen de recommencer, de tout recommencer depuis le début, et surtout d'avancer.

C'est cela que le rêve lui indiquait. Elle se leva et jeta un dernier coup d’œil vers le lac, son esprit parcouru les quelques kilomètres jusqu'à "lui" et elle lança un baiser rapide de sa main pour le confier au vent.


Merci .... murmura-t-elle avant de reprendre le chemin du retour.

Elle commença à réfléchir. Partir, aller de l'avant, parcourir le chemin, se retrouver. Elle choisit la Provence, le soleil, la mer, la cuisine marseillaise et la visite d'Arles. Ne plus se retourner, ne plus dépendre d'un autre, ne plus attendre que les vents tournent mais aller contre eux si besoin.

Rentrée au manoir, elle commença à ranger ses affaires, les touchant, les caressant,comme obéissant à un rituel bien ordonné. Elle prit son temps, rien ne pressait, sa décision était prise.

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Aphrodyti
C'était son anniversaire ...

Les derniers jours, semaines, avaient été éprouvants pour la jeune femme. Sa vie était si solitaire, si mélancolique, qu'elle cherchait à s'accrocher à chaque espoir qui pointait, à chaque faible lueur en laquelle elle voulait croire.
Comme d'habitude, sa promenade la mena au même endroit, son jardin secret, son désert vert, sa planète à elle. L'immense espace, le vide infini au dessus du lac la subjuguait d'un attrait néfaste.

C'était son anniversaire ...

Depuis quand n'avait-elle pas fêté son anniversaire ? Ça devait remonter à très longtemps, surement lorsqu'elle était enfant, mais jamais dans ce pays. Qu'elle intérêt y aurait-elle trouvé, seule, à compter les ans qui passaient, qui couraient alors qu'elle était figée immuablement dans le défilé de la vie ?
Il lui suffisait de voir les autres vivre et vieillir d'une vie remplie pour se sentir elle-même plus âgée. Inutile de compter ce qui lui paraissait des siècles d'attente, d'espérance et finalement de déception.

C'était son anniversaire ...

Elle jouait, marchant sur un tronc couché là par la foudre, les bras comme des ailes élevées sur les cotés.
Elle s'imaginait s'envoler dans le ciel et planer au dessus de tout ce paysage magnifique, voir de son œil perçant ce qu'il se tramait en bas, en restant l'invisible pour tous ces petits points au sol.
Elle regarda le bord de la falaise et se demanda si elle pouvait vraiment voler, si elle pouvait vraiment vaincre le monde, si elle pouvait posséder tous les trésors de la planète.
D'un pas tremblant, hésitant, elle avança sur le bord, posa ses deux pieds joints sur la pierre la plus proche du vide et ferma les yeux pour ne pas ressentir le vertige qui l'avait toujours habité depuis son arrivée dans les montagnes.
Le vent l'aiderait-il ? Une poussée imaginaire la propulserait-elle vers les cieux ? Fallait-il que ce premier et dernier pas elle le fasse également seule ?
Soudain, elle se laissa tomber en arrière, les fesses échouant dans l'herbe verte tendre, la tête suivit, les bras en croix, comme offerte à un châtiment venant de la foret. Les yeux toujours fermés, elle laissa son chagrin s'enfuir, les larmes, sur ses joues, nettoyer à nouveau toute cette frustration qu'elle ressentait en elle.

C'était son anniversaire ...
Même pas le courage ...

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Aphrodyti
Le temps passait, les semaines s’écoulaient, défilaient comme une rivière au flux incessant, indomptable, qu'aucun barrage n'aurait pu stopper. L’été était bien installé, les départs estivaux avaient vidé la ville de ses habitants et la jeune femme errait dans les rues, fidèle à son poste de tribun bien que les arrivées soient rares. Elle se réfugiait souvent sur sa crête à l’orée de la foret, son monde au dessus du vide, là où elle se sentait presque libre .... presque ....

Elle avait renoncé à faire le voyage, du moins pour le moment, parce qu'elle avait accepté trop de postes pour pouvoir tout abandonner maintenant. Pourtant, faute de population, l'animation était en berne jusqu'au retour de la vie citadine. Il ne lui restait qu'à survivre entre Albens et le promontoire du lac du Bourget. C’était sa vue à elle et c’était le seul endroit où elle n'avait besoin de personne, où de toute façon personne ne la trouverait.

Ici, elle pouvait laisser son chagrin se déverser et s'envoler vers les nuages, il devenait pluie et ses larmes touchaient ceux qui ne la connaissaient pas comme ceux qui la connaissaient et l'ignoraient. Personne n’était épargné par sa peine, leurs épaules devenaient les supports des maux qu'elle subissait.

Une fois encore, elle s'allongea dans l'herbe verte, ferma les yeux et, son petit flacon de cristal, apparut dans sa main, l'aida à prendre son élan pour rejoindre le ciel, elle pouvait aller partout, ses ailes guidées par le vent lui faisaient visiter le monde entier. Pour un instant, elle se sentait heureuse, un sourire artificiel aux lèvres, elle plongeait ensuite dans un sommeil de plomb qui ne reparait rien ....

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