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[RP] Le Chateau de ma mère.

Charlemagne_vf
RP ouvert aux membres de la maison royale (ou plus généralement à tous ceux dont les personnages peuvent avoir accès à la Chambre de Charlemagne) afin qu'il apprenne le décès de sa mère, la reine.


[La gloire de mon père.]

    Charlemagne Henri Lévan Von Frayner-Castelmaure, assis sur son lit, droit dans sa blanche chainse, attendait.
    Observant le mur d'en face, gêné par les rideaux du baldaquin, il grattait ses draps de son index, dans un geste nerveux. Dans ses yeux se mêlaient peur, fureur, panique et parfois même, il pleurait.

    Guise Von Frayner, l'Implacable, Le Duc des Ducs, le Souverain, le Vieux, Roy de France était mort sous les yeux de son fils, sous les yeux de ses fils.
    L'aiglon avait vu l'aigle de sa famille percer le cœur du paternel Dictateur, comme si Von Frayner n'avait plus voulu de lui, pied de nez du Très Haut, sans doute.
    L'Infant craindrait les aigles toutes sa vie durant, l'Infant abhorrerait ces armes à l'aigle bicéphale, et non, il ne ferait jamais un bon chef de famille.
    Les femmes de chambre avaient été douces avec le Prince ce soir là, mais il n'avait dit mot, préférant le pesant silence, le deuil, le mutisme. A chacune de leurs tentatives d'apaisement, il les avait menacées d'un noir regard, qu'elles se taisent, qu'elles aussi pleurent le Roy.

    Père absent, père lointain, père puissant, il avait fallu que la vie lui soit ôtée l'un des rares jours accordés à sa progéniture, et tout partait en lambeau.
    La folie guettait le garçon. Ces rideaux, foutus rideaux qui lui barraient la vue, il les aurait arraché, il les aurait déchiré, mais sa main restait inlassablement saisie du drap blanc. Les doigts boudinés de l'Altesse transpiraient, et une tache apparut là où le tissu était tenu.

    Charlemagne attendait sa mère, Béatrice de Castelmaure. L'on parlait de son retour. Le trépas du vieillard l'avait sans doute précipité, et orphelin de père, le Fils de France souhaitait voir SA Majesté, la sienne, et comme le font les autres, se jeter dans ses lourds jupons afin d'y trouver un maternel réconfort.
    L'oeil ébène de l'Aiglon quitta le mur, et scruta la porte. Elle entrera, elle viendra aujourd'hui, elle sera là, et elle pleurera, elle aussi.

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Ayena
C'est l'affolement, au Louvre.

La Reyne devait revenir. Les biscuits devait cuire, les noisettes grillées devaient avoir été mises dans des petits pots prêts à être dévorés. Les fleurs avaient retrouvé leurs places dans des vases orphelins de la maladie royale.

C'est l'affolement au Louvre.

Des gardes royaux, des gens du guets. Ils viennent d'arriver. Ils étaient partit à la rencontre du convoi. Certains saignent. Leurs yeux sont fous, parfois. La nouvelle tombe. La Reyne est morte. Embuscade. Ayena n'a pas plus de détails. Elle reste coite, surprise. Le bouquet qu'elle tient à la main tombe sur le sol et, les bras ballants, elle essaie d'assimiler la nouvelle.

C'est l'affolement au Louvre.

La nouvelle se répand vite. Bien vite. Trop vite ? Qu'importe. Il faut aussi que le peuple sache. Mais la nouvelle est percutante : on s'attendait à reprendre le petit train train quotidien et voilà que tout est fini. Plus de Béatrice. Plus de biscuits. Plus de noisettes.

C'est l'affolement au Louvre : vous l'a t-on dit ?

Ayena reprend ses esprit. Elle réalise qu'elle est triste; Elle l'aimait bien cette Reyne : elle avait fait vivre le Louvre, lieu où Ayena exerçait son petit travail de Demoiselle de Chambre. Elle avait amené le luxe, les froufrous et la mondanité. Ayena, dans les appartements royaux, trouve à l'instant que sa tâche est bien futile. Un bouquet de rose n'a jamais ramené personne de l'au-delà.

C'est l'affolement au Louvre.

La jeune femme décrète que pour le moment, elle est au chômage. Sans doute son Office aura t-il besoin d'elle plus tard, mais pour le moment, il n'y a plus ni Roy, ni Reyne. Illumination. Le Charlemagne. Sans réfléchir, ses pas claudicants la pousse vers les appartements du petit orphelin. Orphelin du Royaume.

Dans l'affolement...

A t-il déjà entendu le bruit qui court ? Sa gouvernante lui a t-elle déjà avoué ?

Étrangement calme.

Elle entre. Elle le voit. Il est là. Il attendait quelqu'un d'autre que cette pauvre Ayena dont l'esprit est étrangement serein. Par automatisme, elle se fend d'une révérence exemplaire et attend qu'on lui donne la parole : il comprendra bien, à son air, qu'elle a quelque chose à dire...

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>DECO pour bannières et tenues !
- Héraldique -
Charlemagne_vf
    La porte s'ouvre, et l'on annonce une Demoiselle de la Chambre. La Chambre, c'est celle de la Reine, celle de Béatrice, celle de la mère aimée. Sur son lit, le Prince regarde entrer cette femme.
    C'est Madame d'Alquines.
    Que le Très Haut rende grâce à une mère soucieuse de l'éducation mondaine, souffrante d'une absence de mémoire des visages, elle avait fait enseigner à ses enfants l'art de la physionomie.

    Charlemagne Henri Lévan quitte ses draps, et sa longue chainse glisse sur ses pieds nu. L'Infant est habitué à être ainsi vu des femmes, et de toute façon, la pudeur à cinq ans...

    Rare, un sourire naît sur les lèvres de l'Altesse. Si l'on vient le voir, c'est que SA Majesté, Sa maman est rentrée. Le Prince va pouvoir pleurer son père, et le deuil aidant, Béatrice lui offrira l'attention qu'il désire, il en est sûr.
    Oedipe, merci. Guise trépassé, le Von Frayner pourra aimer, et être aimé en retour par sa tendre génitrice.

    Le garçon regarde la Demoiselle, elle veut parler, semble-t-il.


    Madame, vous voulez m'emmener voir Ma Majesté qui est arrivée ?
    Madame de Jeguuuuun, Mère est arrivée. Je crois.


    Pauvre enfant, tu es orphelin, et ceci est la dernière joie que tes parents t'auront offert, l'espoir d'un retour de maladie, l'espoir d'une dernière étreinte, et le sourire certain de voir la brune chevelure de Béatrice de Castelmaure. Pauvre enfant.

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Cl0e
Pour la Dame de Jegun, la sinistre était aussi tombée. On lui avait apporté en catastrophe un pli. De la main gauche, elle s’en était emparée, et l’avait ouverte, inquiète de voir tant de détresse dans les yeux du porteur.
Les sourcils froncés, elle parcourait les lignes, et petit à petit, la ligne redevenait deux sourcils, et les yeux s’arrondissaient.
Ce n’était pas possible, ce ne pouvait pas arriver. Non, non, pas déjà. Elle se précipita dans les appartements royaux, où le petit prince l’appelait déjà.
Oh que oui, sa mère était arrivée. Mais dans quel état …
C’est donc une boule au ventre, le cœur lourd, et aux bords des larmes que la blonde s’approcha de l’orphelin. Après le père, la mère. Elle n’était pas la seule à qui le Très-Haut enlevait les êtres les plus chers les uns à la suite des autres. Elle comprenait à l’avance la douleur que pourrait ressentir ces enfants, qui avait déjà que trop peu profité de l’amour de leurs parents. Peut-être cela rendrait-il les choses un peu moins pénibles ? Elle en doutait. Si l’Infant était dur, il n’avait pas un cœur de pierre pour autant. Ou du moins, elle ne le pensait pas. C’était un enfant seul, rien d’autre. Juste un enfant qui aurait voulu plus d’attention. Un enfant qui aurait préféré naître gueux pour pouvoir vivre. Un enfant qui aurait voulu être un enfant, un vrai, un qui puisse se rouler dans la boue, se faire réprimander par sa mère parce qu’il s’était salit.
Alors elle prit une grande inspiration. La plus grande qu’elle était capable de prendre. Et son courage. A défaut des mots, parce qu’il n’existe jamais de mots pour ce genre d’annonces. Et pourtant, des annonces, elle en avait fait, ces derniers jours. Mais de cette ampleur, certainement pas. Rien d’aussi important à ses yeux.


- Oui Votre Altesse, Votre Mère est arrivée. Mais ce n’est pas la seule chose …

Comment dire à un enfant qu’il est totalement orphelin ? Ne pas lui dire ? Si, elle était la plus porche de ces enfants, c’était elle qui s’en occupait tout le temps, elle les avait emmenés avec elle en Armagnac et Comminges, en Espagne quand ils étaient allés aux joutes de Castille, etc. Qui mieux qu’elle pouvait le leur dire ? Pas grand monde.
Le pire, c’était le sourire heureux de cet enfant, d’habitude si ronchon. Sa mère était rentrée. Et elle était partie avant d’arriver. Cruel paradoxe.


- Votre Altesse … Je vous en prie, asseyez-vous sur le lit. On m’a confié une mission bien difficile.

Elle prit place elle aussi sur le lit, tapotant à côté d’elle pour inciter l’orphelin à l’imiter. Elle attendit qu’il s’installe avant de continuer.

- Vous savez que Votre Mère était souffrante.

Non, elle ne pouvait décemment pas dire à un enfant que sa mère s’était faite assassiner. Mais en même temps, lui laisser croire qu’elle était morte de sa maladie, aurait pu induire dans le cervelet de cet enfant que sa mère avait beaucoup souffert, et longtemps.
Tandis que si elle lui disait qu’elle s’était faite assassiner, alors au moins, si elle avait souffert, cela aurait duré bien moins longtemps. Mais en même temps, cela risquait fortement de déclencher une autre foule de sentiments dans ce petit corps. La colère, la violence, la soif de vengeance, la cruauté. Ce n’était qu’un enfant après tout. Alors comment adoucir la vérité d’une mort aussi terrible ?
Il ne lui restait qu’une chose : éluder, mentir par omission. Alors on ne pouvait considérer cela comme un mensonge. Et elle lui révèlerait la vérité quelques années plus tard. Sauf que la vérité finit toujours par se savoir, et qu’à coup sûr, ce ne serait pas d’elle, et il lui en voudrait. Et ça, elle ne le voulait pas.


- Votre Altesse. J’ai été chargée de vous annoncer d’une perturbation survenue pendant le retour de Votre Mère. Il y a eu un accident… et … Sa Majesté a rejoint Votre Père.

Brut de décoffrage, la blonde. C’est ça d’éluder les détails … On en oublie le tact. Puis surtout, elle surveillait la réaction de l’orphelin. De l’annoncer au cadet serait différent, il était encore si jeune…
D'autant que vérité ou semi-vérité, il risquait d'exploser hors de lui de la même façon à cet instant précis.

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Charlemagne_vf
    Madame de Jegun, cette femme immonde en somme. Charlemagne ne pourrait que la haïr, et pourtant depuis des mois, elle fut peut-être la seule à l'aimer.
    Mais quand la gouvernante annonce à son enfant que sa Mère est arrivée, il n'entend pas que là n'est pas tout le propos. Le Prince est sélectif, le Prince ne veut pas savoir, il aime l'ignorance, il aurait aimé l'ignorance.

    On lui demande de s'asseoir, et son regard fuit chercher de l'aide dans celui de la Demoiselle de la Chambre. Pourquoi s'asseoir, alors que sa seule envie est de courir retrouver les bras de Béatrice.


    Madame, vous êtes venue me chercher hein ? On va voir maman.

    Mais déjà la Comtesse d'Armagnac parle de souffrance, de maladie, et les ongles de l'Infant griffent les paumes de sa main boudinée, humide et moite.
    Lorsqu'arrive l'accident, ou du moins son allusion, l'Aiglon reste interdit.
    Béatrice de Castelmaure n'a pas attendu de dire au revoir à ses enfants avant de rejoindre son époux, elle leur a refusé consolation, elle leur a volé une dernière étreinte.

    Le Fils de France est noble, et l'Implacable lui a appris ce qu'est un Von Frayner, et fier de son sang, l'Infant retient ses larmes. Ses yeux perlent pourtant, ses rouges s'empourprent, ses lèvres se tordent dans une moue torturée, et il craque.
    Les poings serrés se délient, laissant des marques où les ongles s'étaient enfoncés, et Madame de Jegun va vivre une crise.

    Un râle profond quitte les entrailles du jeune garçon, qui saute au cou de sa gouvernante, et dans sa folie, il hurle, il crie, moult noms d'oiseaux.


    Méchante ! Menteuse ! Tu mens ! Pourquoi elle m'a abandonné, je te hais ! Je vais te tuer, je vais te tuer !

    Et les larmes de jaillir, offrant à vue un visage infâme, celui d'un enfant orphelin, qui a un trop plein lacrymal.
    Se jetant au sol, le Prince bat des poins, puis attrape draps avec lesquels il se hisse sur sa royale couche.


    Je veux rejoindre maman.

    Ces mots sont dit dans un sanglot, et l'Altesse Royale pleure.
    Elle pleure une Reyne, elle pleure un Roy. Une Mère, un Père, un statut, une vie offerte, des privilèges, un avenir royal et rayonnant, une enfance.
    Charlemagne Von Frayner-Castelmaure grandit.

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Yolanda_isabel
Une trainée de poudre.. Voilà ce qu’est cette annonce morbide.. Une trainée de poudre qui se répand dans les couloirs alors même qu’elle gagne les cuisines en désespoir de cause, en désespoir de la revoir. Car comme l’Infant de France, l’Infante d’Anjou attend le retour de Béatrice au Louvre. Attendait.. Car les valets qui courent et murmurent, répètent tous les mêmes mots. Les mots qui la poussent à rejoindre les appartements de son Pair en silence avant que de s’asseoir hébétée sur la grande couche. Marraine n’est plus. Du Sang.. Sa hantise. Qui aurait cru que son pire cauchemar pourrait toucher d’aussi près celle qu’elle aimait. Alors seulement, les larmes s’écoulent, flot intarissable sur les joues rebondies plus habituées aux miettes sucrées qu’aux gouttes salées.

Combien de temps à laisser s’écouler l’enfance comme on laisse couler le chagrin ?
Combien de temps à bredouiller des promesses d’être sage qui n’auront plus aucun sens si personne n’en rit doucement ?

Marraine n’est plus. Comment brille une Etoile s’il n’y a plus de Soleil ? Les mains viennent se plaquer sur les oreilles pour n’entendre plus tout ce brouhaha dehors. Marraine n’est plus. Comment vivre après cela, comment aimer, comment manger ? Le drageoir sur le petit guéridon au chevet de la couche est envoyé d’un revers de la main, alors même que les sanglots reprennent de plus belle jusqu’à la laisser pantelante, épuisée de chagrin et de peine, mais pour elle, d’abord, puis pour d’autres.

Charlemagne.

S’aiment-ils ? Pas le moins du monde. Il faudrait pour cela qu’ils n’aient pas à se disputer les faveurs d’une femme, mais plus maintenant. Maintenant, il n’y aura plus, Marraine n’est plus. Alors le nez morveux est essuyé d’un revers rageux de la main, le drap vient essuyer les larmes sommairement avant de se lever. Se lever et le rejoindre. S’aiment-ils ? Il n’y aurait pas de réelle raison à cette tendresse, ils ne se sont rien. Ni frères, ni cousins. Elevés par des femmes différentes, aimés pourtant par la même. Les corridors du Louvre sont traversés en silence, en reniflant cette douleur primitive qui lui étreint le cœur sous la couche de graisse et de tissus. Passer la porte des appartements des Altesses royales, pour y trouver l’Alquines et l’Albizzi, pour y voir l’Infant de France.

L’enfant de France pleure. Comme le petit qu’il est. Alors, un carré de batiste est sorti du corsage, instant d’hésitation avant de se rapprocher du lit à distance raisonnable, mais la main tendue toutefois. Si petite, si grande, si frêle, si forte. Elle le veut pour qu’il le vaille.


-« Sa Majesté Marraine n’aurait pas aimé vous voir comme ça, Votre Altesse. »

Car tu l’es, Charlemagne, tu es le Fils de France, et si tu pleures leur mort, tu vomis leur nom aussi. Alors les autres pourront se permettre bien pire. S’aiment-ils ? Jamais. Mais Elle, Elle les aimait. Pas de sourire, rien que des yeux rougis par les larmes, rien que des joues salies de larmes, mais l’azur se pose, clair sur l’enfant.

L’enfance part si vite qu’il arrive de penser qu’elle n’est même jamais venue.

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« Les envieux, les haineux, tous ceux-là n'auront pas de cadeaux à la Saint-Noël. C'est tout. »
Ayena
Elle est restée comme elle était : les bras ballants, c'est à dire immobile. Immobile de ne savoir comment bouger, de ne savoir si elle doit rester ou non.
la gouvernante n'a pas posé son regard sur Ayena. Sans doute tentait-elle ainsi de lui dire : "taisez vous, je m'en occupe". Mais pour se taire, Ayena n'a pas besoin d'un tel ordre : elle est muette, interdite.

Je ne vous apprendrais rien en disait que généralement d'Alquines n'aime pas les enfants. Elle les fuit au possible. Seulement, un enfant qui apprend qu'il est orphelin n'en est plus vraiment un, n'est-ce pas ? C'est ce qu'elle constate. Le petit prince est hors de lui. Ayena laisse échapper à son tour une larme : elle est faible, devant la tristesse d'autrui.

Bonbon Rose entre. C'est drôle, Ayena n'a plus cette envie de se cacher qu'elle ressentait auparavant au contact de l'Infante. Peut-être depuis cette leçon de danse où la Demoiselle de Chambre a compris que finalement, même un enfant a des émotions adultes.

Charlemagne est par terre, Yolanda non loin. La pauvre Gouvernante doit regarder cette scène avec un soupçon d'horreur au fond du coeur, comme c'est le cas pour Ayena. Mais cette pauvre Gouvernante n'a rien demandé pour être ainsi la cible de la fureur de l'Orphelin. Elle a juste fait son travail. Alors Ayena s'approche près de son Altesse et se met à genoux, lui offrant ainsi une nouvelle cible pour son défoulement. Elle n'a pas peur des coups, elle en a eu trop dans sa courte vie pour les redouter d'un enfant.
Ayena tend la main à Yolanda et invite du regard le petit à s'approcher.

Ayena déteste les calins. Mais ya des fois, seul le langage du corps peut apaiser les horreurs de la vie.

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>DECO pour bannières et tenues !
- Héraldique -
Eilinn_melani
La rumeur venait juste de parcourir le Louvre, et Eilinn avait abandonné le changement de brigade à Germain, pour digérer la nouvelle. La Reyne morte, le Grand Echanson blessé ainsi que la boudineuse royale. Réfléchissant à toutes les conséquences de l'évènement, Eilinn émergea de ses pensées et quitta les cuisines.

Parce que lorsque qu'une Reyne est assassinée, en général la première mission c'est d'aller planquer ce qu'il reste de sa descendance. Bientôt les prétendants au trône se presseraient, et rien n'était dit que certains n'assouvissent pas une vengeance posthume en s'en prenant aux héritiers.
Eilinn prit la direction des appartements royaux, et arrivée à proximité de la chambre du Dauphin, entendit les pleurs. Sans doute était-il désormais au courant, ainsi Eilinn entra avec discrétion, sans frapper.
Elle détailla rapidement les personnes présentes, et se dirigea vers Cloé, la blonde gouvernante. Reconnue sans être pour autant connue du Premier Maitre d'Hotel, ce dernier saisit son bras pour attirer son attention.


Il vous faut organiser leur fuite... Même le Louvre n'est plus sur pour la famille Castelmaure.
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Vicomtesse d'Avize, Diaconesse de Paris.
Charlemagne_vf
Yolanda Isabel. Amie forcée, camarade détestée, soeur jalousée.
Non. Pas soeur. Rien du tout. Arriviste, parvenue, rose.
Et pourtant, elle approche, et elle seule n'est pas désemparée, ou n'en a pas l'air. Elle n'est pas enjouée, elle n'est pas puante de sucre, elle a presque maigri.
Les yeux du Prince se froncent, comme à l'approche inquiétante d'une créature qu'il faut effrayer avant qu'elle attaque. Elle semble avoir pleuré, elle aussi. Sa main se tend, et, le garçon la prend. Deux mains potelées pleurant une mère quasi commune. De sang pour l'un, de cœur et de Dieu pour l'autre.

Le Fils de France renifle et sèche ses larmes. Il regarde sa gouvernante, confus de l'avoir attaquée, mais ne s'excuse pas, il n'en a pas le temps.
Madame d'Alquines sort de sa torpeur, et approche elle aussi.
Que veut-elle ? Croit-elle qu'un Prince du sang offrira ses larmes à son épaule ? Il hésite pourtant, et la ses doigts serrent ceux de Yolanda, avant d'aller étouffer un sanglot dans les plis de la robe de la Demoiselle de la Chambre.

Il hoquette, puis, fatigué, notant à peine l'arrivée du Premier Maître d'Hotel, il tombe de sommeil, et les joues gonflées par le chagrin, les yeux rougis par la peine, il s'endort, pour retrouver sa maman.

Le rideau se ferme.


[Le lendemain, fin de matinée, après avoir vu Arutha et Ingeburge, même tableau, mêmes personnages.]

Ce premier matin d'orphelinat, la jeune Altesse avait eut réconfort de la part du blond baron de la Falaise. Il avait ensuite bravé le regard froid de l'Eminente Ingeburge, après s'être fait vêtir de son vêtement de deuil.
Toujours accompagné d'un garde ou de quelques Demoiselles bien choisies, le Prince cherchait la solitude.
Pensant la trouver dans les morbides rêves de la veille, du haut de ses cinq ans, le Prince regagnait sa chambre.

Solitude il n'y aurait pas, pas encore.
Yolanda, Madame de Jegun, Madame d'Alquines peut-être, et le Premier Maître d'Hôtel étaient là, discutant.
Dans l'encadrement de sa porte, de sa faible hauteur, l'Infant les toise. Il doit parler le premier, il le sait, mais n'ayant rien à leur dire, ni rien à entendre de ces femmes, il se tait.

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Yolanda_isabel
Petite. Elle a toujours été petite, la plus petite.
Dans sa famille, elle est la petite sœur, la petite nièce ou cousine. Dans leur entourage, elle est la petite privilégiée, la petite chérie. Mais pas là, pas au Louvre, pas avec les Infants, pas avec Charlemagne. Cette main grassouillette dans la sienne, ce n’est pas une victoire qui mérite un sourire, sourire serait une offense à la peine de chacun dans la pièce, à elle-même. Cette main, c’est une trêve signée, c’est réaliser soudain que Charlemagne, tout horripilant qu’il soit, tout prince de sang qu’il soit, n’est finalement qu’un petit garçon.

Pire. Un petit garçon qui lui fait confiance parce qu’elle est grande.

Elle voudrait leur crier à ces deux adultes qu’elle n’est pas si grande, qu’elle ne veut pas qu’on lui fasse confiance, qu’elle voudrait pleurer elle aussi, même si cela veut dire être toute petite. Et l’Alquine réagit, et Charlemagne suit qui se jette contre elle, entraînant à sa suite, et puisque l’honneur le veut, contre son gré – Menteuse – l’Etoile. Petite, encore un peu être petite, les doigts potelés enlacés à ceux de Charlemagne d’un côté à ceux d’Ayena de l’autre. C’est dur les larmes d’enfant, ça brûle et ça ravage tout quand ça passe.

Désespéré le regard qui se lève sur la Blanche et la Boiteuse, terrorisé l’azur qui vient croiser celui de la Melani. Messes basses.. Quoi encore ? Quoi de pire que cela ? Rien d’autre pour l’instant que Charlemagne qui se calme et s’endort. Un instant de répit avant le renouveau de la tempête, la main toujours dans la sienne, elle attend. Quoi ? De s’endormir aussi. Mais avant, avant les lèvres roses sucrées viennent se poser entre deux larmes sur le front du petit Prince, comme le faisait Marraine, comme le faisait sa mère.

[Demain ne meurt jamais.]

Réveillée par un cauchemar qu’elle a, comme à son habitude lors de ses séjours au Louvre, calmé dans la fourrure douce de Ségur qui grandit plus qu’à son tour. Réveillée et de nouveau, les pleurs reviennent qu’elle étanche dans le manteau réconfortant du jeune léopard. Réveillée et déjà, il faut s’activer, car la veille avant de partir, Eilinn lui avait demandé de revenir dans les Appartements Royaux.

Et c’est ainsi, tirant une Ségur tirée du lit trop tôt et donc ronchonne, que l’Infante gagne les lieux pour y attendre Charlemagne, laissant les adultes à leur discussion où il est question des Infants, mais aussi de la mort de Marraine. Etre forte, être grande, c’est bien plus facile avec Ségur à portée de mains, à portée de voix pour s’occuper l’esprit. Jusqu’à l’arrivée de Charlemagne.

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« Les envieux, les haineux, tous ceux-là n'auront pas de cadeaux à la Saint-Noël. C'est tout. »
Eilinn_melani
La nuit avait été courte pour le Premier Maitre d'Hotel, tandis qu'avec Cloé d'Albizzi et Ayena d'Alquines se dessinait le projet de sortir les enfants hors du Louvre.

Sexte allait sonner à Notre-Dame, l'heure du repas pour la plupart des officiers royaux en service au Louvre. L'horaire avait été choisi pour que les couloirs soient vides alors que tout le monde se restaurait, discutait de la mort de la Reyne autour du déjeuner sobre préparé par les Cuisines.

Déjà la nouvelle se faisait officiellement, la Pairie annonçait les prochaines élections, les candidats se déclaraient, il n'était plus possible d'atermoyer alors que déjà des programmes électoraux étaient portés au Louvre. Un coche anonyme avait été préparé, pour l'usage du Premier Maitre d'Hotel. Son majordome avait eu pour ordre de laisser planer auprès des palefreniers le doute sur l'existence d'un amant situé de l'autre côté de la scène pour l'Avize. Mensonge peu crédible, mais qui ferait jaser suffisamment pour détourner l'attention. Si le départ des enfants était éventé, officiellement ils seraient à Bolchen, fief guiséen. Officieusement, une autre cachette avait été préparée.

Les derniers points étaient en voie de résolution quand le fils de feue la Reyne se présenta. Le silence régna quelques secondes, et le Bonbon Rose arriva à cet instant, trainant le pauvre léopard derrière elle. Il faudrait dans l'avenir songer au devenir de cet animal...


Jeune homme, vous quittez le Louvre sur le champ. Nous vous mènerons dans un endroit sûr, pour s'assurer que personne ne veuille attenter à votre vie.
Molière, vous accompagnerez Charlemagne et le bébé. Cloé se chargera de vous.

Cette décision avait été la plus difficile à prendre, tant le Bacon était une présence rassurante pour Eilinn.

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Vicomtesse d'Avize, Diaconesse de Paris.
Ayena
Elle est là, d'Alquines. Ca la touchée, la veille, de voir deux petits nobles venir salir sa robe. Sa ravive une flamme maternelle, tout ce surplus de sentiments. C'est inévitable, un peu.

Les enfants endormis, Ayena est allé prendre des ordres auprès d'Agnes, la nouvelle Grand Chambellan. Elle a constaté qu'elle avait du pain sur la planche pour remplacer la Garde Robe qui était incarnée pour l'heure par la Régente qui avait bien d'autres choses à faire que de s'occuper des tracas coutumiers.
Dans la nuit, des draps violets ont été tirés partout. Intérieurs, extérieurs. Par les fenêtre pendent des fanions violet, signalant le deuil à la populace parisienne. A l'intérieur, boiseries, mosaïque, tentures : plus rien n'est visible. Tout est passé sur le tissu du deuil. C'est moche. Mais la mort, c'est moche. Alors bon...

Non, Ayena n'a pas dormi. Trop de boulot, et... Pas envie. Aussi, c'est une jeune femme entièrement vêtue de blanc, comme le recommande l'ordonnance vestimentaire publiée le matin qui est à côté de ces autres femmes. Son visage, est d'ailleurs de la même couleur : pâle. Voire blanc. Voire blafard.

Eilinn annonça la décision prise dans la nuit. Voilà. Ayena posa sur l'Orphelin un regard sans pitié, sans compassion, mais tendre. comme pour le réconforter. Sauf que c'est pas toujours facile de faire passer ça par le regard. Alors bon...


- Ne devrait-on pas... "Déguiser" Son Altesse, rapidement ? Juste au cas où on les surprendrait...


Dès fois, elle a l'impression d'être un peu stupide, l'Alquines. Mais bon.

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>DECO pour bannières et tenues !
- Héraldique -
Cl0e
Tout se précipitait, et les appartements se transformaient en refuge. Pour les Altesses. Pour les proches. Pour les personnes dévouées à la défunte.
Pendant ce temps, la réaction que Cloé craignait faisait son apparition. Crise de nerf, de rage, de chagrin, un beau cocktail explosif en somme, qu'elle connaissait bien. Ce n'était pas la première fois que ses yeux voyaient ce spectacle. La vision de son aînée prenant la fuite à l'annonce du trépas du Chevalier traversa son esprit, et les larmes mouillèrent ses cils. Cette fois, elle saurait comment réagir. Enfin, elle l'espérait, elle le devait, elle avait promis à la reyne qu'elle veillerait sur ses fils. Attendant que la crise passe, elle tente de contenir l'assaut qu'elle subit en silence, le visage fermé. Les larmes se font torrents, et l'orphelin se jette à terre pour pleurer tout son soul. Du coin de l'oeil, elle regarde l'autre Infante, le Bonbon, qui a un goût amer, un goût de tristesse et qui tend une main au malheureux.
Un drame est un drame, mais dans un palais royal, un drame ne vient jamais seul, et c'est que ce que le Premier Maître d'Hotel vient lui dire.
Oui, il faut fuir, protéger les héritiers. Alors elles commencent à organiser ladite fuite, tandis que le léopard grogne de mécontentement, et que les Infants s'éveillent. Pas de repos pour les adultes, il faut sauver les enfants, et la comtesse a de toute façon l'habitude de veiller sur les remparts, le sommeil se combat facilement avec l'habitude.
Restait à trouver cet endroit sûr. L'Armagnac ? Les gens y étaient trop occupés à se chercher des noises et s'enfoncer mutuellement pour voir quoi que ce soit.


- Le ... déguiser ?

Et là, son regard se porta vers l'Infante Rose. Oh oui, c'était envisageable. Georgia, sa propre gouvernante, passa en arrière plan, Franc Claude dans les bras, et Chiara sur ses pas, toutes deux inquiètes. La petite grandissait vite aussi, trop vite, et avait compris que quelque chose n'allait pas.

- Il ne faut pas tarder.
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Eilinn_melani
Un hochement de tête approbateur aux propos d'Ayena.

Oui, nous leur mettrons une cape avec capuche, même si il n'y a guère d'enfants au Louvre, si l'on excepte les pupilles de la Reyne.

Et de joindre le geste à la parole, en sortant d'une malle préparée pour l'occasion deux capes pour les deux enfants. Sans se soucier du protocole, elle habilla Yolanda-Isabel, tandis que l'autre cape était confiée à Cloé pour qu'elle s'occupe du fils de Béatrice.

Nous passerons par l'arrière du Louvre, un carrosse les attend. C'est un homme de confiance qui le conduit.

Se posait la question du léopard, qui lui serait difficile à encaper ou dissimuler. Eilinn mit un genou devant la Josselinière.

Est-ce que Ségur accepterait d'être dans un panier ? On pourrait le faire passer pour un chien, qu'en dis-tu ?
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Vicomtesse d'Avize, Diaconesse de Paris.
Yolanda_isabel
Partir du Louvre ? Jamais ! La négation vient, silencieuse, seulement gestuelle, un « non » que personne ne semble vouloir remarquer. Non, elle a dit non. Quitter le Louvre, les vestiges, les souvenirs d’une époque, la vie en rose. Quitter le Louvre où le souvenir de Marraine vit encore. Non, c’est non. Pourtant, elle continue de se laisser faire, de se laisser habiller, héritière ducale par une vicomtesse. C’est grave, c’est très grave ce qui se passe dans cette pièce, elle en a conscience, mais non, à la fin.

Et enfin, quand tout semble prêt, quand tout semble bon, enfin, il sort, il s’extirpe des méandres de l’abrutissement et de la tristesse.


-« Non. Pas encore, je pars.. Et une cape, ça suffira pas Eil.. Vicomtesse.. »

Elle aussi a suivi le regard de Cloé sur la nourrice de sa fille, elle réfléchit l’Infante d’Anjou, car au-delà de la mort, il y a ce petit restant d’amour pour cette Marraine, cette Marraine qui aimait ses enfants malgré sa charge et envers cette couronne. Les sauver pour elle.

-« J’ai des vieilles robes ici, et Chiara doit en avoir.. On doit pouvoir prêter un carrosse à Cloé si elle réclame pour nous amener chez Ella Durée. Et moi, et Chiara.. On partira dans ton carrosse avec ma Dame d’Alquines.. Mais tu viendras ? Je pars pas sans Ségur et si tu promets pas de venir… »

Ca, pour de l’idée, c’est de l’idée. A voir si l’Albizzi accepterait de risquer la vie de sa fille pour sauver celle d’un prince de sang. A voir si Ségur accepterait le panier et si enfin, la vérité éclaterait au grand jour. Bon, allez pour la vérité, je vous fais une fleur.

-« En plus, c’est une fille Ségur, tu vas la vexer.. »
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« Les envieux, les haineux, tous ceux-là n'auront pas de cadeaux à la Saint-Noël. C'est tout. »
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