ellesya

Vallée du Cher
Voilà qui n'était pas coutume. La Valkyrie de Tyr laissant une gamine enfoncer la porte entrouverte de son affection. Depuis Grimoald, elle s'était gardée de laisser la moindre brèche pour tout autre personne qu'un membre de sa famille. Mais à force de côtoyer Marine, elle s'était prise d'affection pour celle-ci même si elle n'en avait rien montré.
L'attitude de l'enfant la détendit. Elle profita que celle-ci fut en train de se dévêtir pour aller chercher son reste de savon. Elle le faisait livrer régulièrement à Amboise, en droite ligne de Toulon. Mais là il ne lui en restait plus guère. Ce n'était toutefois pas un problème, elle savait également se servir de la saponaire et montrerait à Marine comment extraire le nécessaire de ce que Drunk lui avait donné.
Au sujet de ce dernier, elle ne cessait de s'étonner de son côté attentionné sous ses airs un peu bourrus. Même si elle n'en disait rien, cela avait participé à la mettre à l'aise alors qu'elle avait toutes les raisons de ne pas apprécier son affectation sous les ordres d'un Cartel.
Marine était contre elle maintenant. Faisant fondre un peu de savon, elle lui en répartissait sur les bras, les épaules.
Alors, tu dois frotter cette matière sur ta peau. Elle décrochera les crasses et les fera glisser dans l'eau. Ainsi ... bien... Je m'attaque à tes cheveux. Tu pourras faire de même ensuite chez moi.
Tout à l'heure, je te les natterais.
Avec plaisir, Sya prit soin de la petite guerrière. A son âge, elle-même était élevée l'épée dans une main et le Livre des Vertus dans l'autre, par les Fléaux, les hommes de l'ancien Cardinal Connétable et Grand Maître de l'Ordre du Temple... avant sa chute. Il lui semblait que c'était une autre vie ou l'enfance d'une autre. Qu'elle même n'avait pas eu d'enfance, s'était éveillée un beau jour, adulte et le coeur irrémédiablement brisé. C'est peut-être ce qui la motivait inconsciemment à faire profiter à Marine d'un moment d'attention un peu maternelle. Et puis, même si certaines des manières de la toute jeune cavalière étaient déplorables, elle avait de l'estime et de l'admiration pour elle.
Ses mains accompagnaient celles de Marine. Là elle lui frottait le dos consciencieusement. Et lâcha sur un ton paisible mais craignant tout de même sa réaction.
Ma mère aussi avait beaucoup de cicatrices. Elle disait que c'était une autre manière de lire l'histoire de quelqu'un, sans artifices ou faux-semblants.
Celui qui m'a élevée aussi, en travers du visage, sur tout le corps, et il n'avait plus qu'un moignon en guise de bras et un oeil vitreux. Je l'appelais Tyr, le dieu manchot dans la mythologie scandinave.
Il y a aussi mon bon vieux maître d'armes, Hans. Mais lui, je ne les ai pas toutes vues sinon sa femme m'arracherait les yeux !
On a encore de la marge avant d'en être à leur point !
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Voilà qui n'était pas coutume. La Valkyrie de Tyr laissant une gamine enfoncer la porte entrouverte de son affection. Depuis Grimoald, elle s'était gardée de laisser la moindre brèche pour tout autre personne qu'un membre de sa famille. Mais à force de côtoyer Marine, elle s'était prise d'affection pour celle-ci même si elle n'en avait rien montré.
L'attitude de l'enfant la détendit. Elle profita que celle-ci fut en train de se dévêtir pour aller chercher son reste de savon. Elle le faisait livrer régulièrement à Amboise, en droite ligne de Toulon. Mais là il ne lui en restait plus guère. Ce n'était toutefois pas un problème, elle savait également se servir de la saponaire et montrerait à Marine comment extraire le nécessaire de ce que Drunk lui avait donné.
Au sujet de ce dernier, elle ne cessait de s'étonner de son côté attentionné sous ses airs un peu bourrus. Même si elle n'en disait rien, cela avait participé à la mettre à l'aise alors qu'elle avait toutes les raisons de ne pas apprécier son affectation sous les ordres d'un Cartel.
Marine était contre elle maintenant. Faisant fondre un peu de savon, elle lui en répartissait sur les bras, les épaules.
Alors, tu dois frotter cette matière sur ta peau. Elle décrochera les crasses et les fera glisser dans l'eau. Ainsi ... bien... Je m'attaque à tes cheveux. Tu pourras faire de même ensuite chez moi.
Tout à l'heure, je te les natterais.
Avec plaisir, Sya prit soin de la petite guerrière. A son âge, elle-même était élevée l'épée dans une main et le Livre des Vertus dans l'autre, par les Fléaux, les hommes de l'ancien Cardinal Connétable et Grand Maître de l'Ordre du Temple... avant sa chute. Il lui semblait que c'était une autre vie ou l'enfance d'une autre. Qu'elle même n'avait pas eu d'enfance, s'était éveillée un beau jour, adulte et le coeur irrémédiablement brisé. C'est peut-être ce qui la motivait inconsciemment à faire profiter à Marine d'un moment d'attention un peu maternelle. Et puis, même si certaines des manières de la toute jeune cavalière étaient déplorables, elle avait de l'estime et de l'admiration pour elle.
Ses mains accompagnaient celles de Marine. Là elle lui frottait le dos consciencieusement. Et lâcha sur un ton paisible mais craignant tout de même sa réaction.
Ma mère aussi avait beaucoup de cicatrices. Elle disait que c'était une autre manière de lire l'histoire de quelqu'un, sans artifices ou faux-semblants.
Celui qui m'a élevée aussi, en travers du visage, sur tout le corps, et il n'avait plus qu'un moignon en guise de bras et un oeil vitreux. Je l'appelais Tyr, le dieu manchot dans la mythologie scandinave.
Il y a aussi mon bon vieux maître d'armes, Hans. Mais lui, je ne les ai pas toutes vues sinon sa femme m'arracherait les yeux !
On a encore de la marge avant d'en être à leur point !
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