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[RP/Deuil Royal] Hommage aux défunts & veillée funèbre

Ingeburge
[Petite précision : ce RP aurait dû être ouvert dans le sous-forum " Chapelle Royale " mais les droits d'écriture y sont limités donc on fait ça ici^^.]




14 juillet – jour 1


Le soleil jouait à cache-cache avec les filets de nuage zébrant le ciel à l'azur pâli et en cette matinée de la mi-juillet, l'activité autour du Louvre semblait accrue, l'annonce du trépas de la Reine de France amenant son flot de curieux, de badauds, d'indécis, d'inquiets et de prédicateurs apocalyptiques. Cette presse était néanmoins pour une part respectueuse car à la faune habituelle se mêlaient tous ceux qui désiraient rendre un dernier hommage à leur souveraine. Il y avait bien ceux qui étaient là pour assister à la parade de ces gens en grand deuil, qu'ils fussent nobles ou roturiers, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, se tenant sur les côtés comme ils assisteraient à un spectacle de la foire du Lendit, commentant les mines allongées des uns et les airs hypocrites des autres, se montrant au contraire les pucelles émues par le décès de cette reine si jeune et si enviée; et il y avait, parmi cette masse indistincte, ceux qui s'étaient déplacés pour des motifs plus personnels comme le désir de soutenir cette royauté qui après une abdication était à nouveau secouée sur ses fondations ou ceux présents parce que de près ou de loin, ces trépas avaient une incidence sur leur propre vie. Et, il importait au final de connaître les motivations de cette foule réunie par une perte puisqu'il s'agissait surtout qu'elle fût là et les crieurs, hérauts, messagers, à grands renforts de déclamations avaient poussé le flux vers le château du Louvre.

Le premier châtelet, sis sur le flanc oriental, passé, il s'agissait ensuite de longer le pan septentrional de l'enceinte protégeant le Louvre, le morceau qui longeait la Seine aux eaux assombries et on arrivait au second poste de garde qui en ce jour de recueillement populaire était largement plus ouvert que de coutumes. Çà et là, aux abords de l'ultime point de passage se tenaient des gardes royaux. Et des gardes, encore, quand l'on pénétrait enfin dans la cour du château, après avoir traversé le pont-levis. Il n'y avait ensuite pas à aller bien loin une fois au cœur de la forteresse, la chapelle royale, qui ferait office de salle de deuil, se trouvant immédiatement sur la gauche. Du reste, la file des personnes venues prier pour les défunts indiquait de manière certaine où l'on devait tourner ses pas, les gardes et domestiques de la Maison Royale dépêchés dans la cour également. Il fallait donc quelque peu patienter avant que de pénétrer dans l'église castrale et l'on pouvait ainsi remarquer que le château médiéval avait été paré de sa tenue de grand deuil.

Les portes de la chapelle royale étaient largement ouvertes, afin de permettre l'entrée des arrivants et la sortie des partants. Quand l'on y pénétrait enfin, l'on était d'abord saisi par la pénombre zinzoline, causée par les tentures violettes tendues le long des murs, les draps aubergine parant le mobilier et les fanions pourpres accrochés aux vitres peintes d'images pieuses. Tout était occulté, tout était recouvert et le timide soleil estival parvenant à glisser ses rayons faisait délicatement jouer les teintes des étoffes déroulées. La couleur n'était pas le seul motif de saisissement, l'on était aussi pris, dès le narthex, par l'air saturé de senteurs et après s'être habitué à cet assaut odoriférant, l'on pouvait dénoter des notes d'oliban et de myrrhe brûlant dans des encensoirs de vermeille; l'on distinguait les riches effluves de l'iris jaune, devenu la fleur de lys symbole des Rois de France et parsemé dans tout l'édifice en bouquets exubérants; le nez frémissait en percevant l'odeur cireuse des cierges. Des chandelles, il y en avait dans tous les coins de l'endroit et de toutes les tailles, leur scintillement diffus moirait délicatement les tissus prune et elles formaient une trace lumineuse, le long de la nef centrale qui était empruntée par les entrants pour parvenir jusqu'au-devant du chœur, destination de tous; les visiteurs, ensuite, se retiraient par les allées latérales.

Là, devant une barrière dorée à la feuille et parée de rubans violets se trouvaient quelques gardes veillant jalousement sur les deux dépouilles. La mise en bière avait eu lieu la veille, après que les personnes autorisées eurent pu, une dernière fois, après retrait des organes, nettoyage et embaumement, voir les visages apaisés des défunts et ainsi se forger des souvenirs pour, si besoin était, témoigner que c'étaient bien Béatrice et Guise que l'on avait placé sur leur dernière couche. Elle, en bleu, ce bleu de la noblesse, ce bleu de la majesté, ce bleu de la France, du Lauragais, du Nivernais; lui en rouge, ce rouge du pouvoir, ce rouge de la passion, ce rouge de la guerre, ce rouge définitivement guiséen. Les cercueils de plomb avaient été scellés, avec les prières des religieux, et avaient ensuite été placés dans des coffres de bois. C'étaient ces coffres, chacun installé en un catafalque, que le peuple était invité à contempler. Sur la gauche, celui de la Reine, enveloppé dans un drap d'azur soutenu et parsemé de fleurs de lys d'or et recouvert en partie d'un poêle de velours noir; sur la droite, celui du Roi, lui entouré d'un drap d'or frappé de l'aigle éployée des von Frayner lui à moitié dissimulé par la sombre étoffe mortuaire. Chaque lit mortuaire était entouré de hauts chandeliers, à chacun des coins et les deux étaient surmontés d'un dais pourpre frangé d'or. Des vasques emplies d'eau bénite se trouvaient contre la barrière séparant le chœur du corps de la chapelle et des goupillons avaient été mis à disposition pour que les défunts puissent être bénis. Les visiteurs, enfin, avaient la possibilité de prendre place sur les prie-dieu du premier rang afin de réciter une courte prière.

Aux gardes surveillant la cour, les abords de la chapelle, l'intérieur et enfin leurs souverains, s'ajoutaient les membres des Maisons Civile et Ecclésiastique Royales; des sièges avaient été disposés pour accueillir tous ceux qui viendraient veiller et des prie-dieu pour ceux qui prieraient. Ceux-ci avaient pris place aux abords de l'abside, dans le chœur, aux côtés du roi et de la reine. L'on pouvait ainsi apercevoir des religieux psalmodiant aux côtés de dames de la Chambre pieusement recueillies. Il y avait encore les huissiers, en tenue, placés au plus près des bières parés de draps somptueux et des prélats se relayant pour prier et chanter, à mi-voix. Et enfin, grand ordonnateur d'une représentation royale que même la mort – et surtout pas elle, au final – n'interromprait pas, le Grand Maître des Cérémonies de France, caducée symbole de sa charge en son giron, mains blanches égrenant un chapelet de buis, vêtu de taffetas noir et la tête recouverte d'une guimpe aussi sombre, était assis dans un coin. Il resterait là, tout du long, car là résidaient ses devoirs. Et puis... Les yeux morts d'Ingeburge se portèrent du catafalque d'or et de sable pour gagner un prie-dieu destiné à l'Infant dont on ne savait s'il viendrait. S'il se montrait, elle serait là, comme elle avait été là pour la mère et inconditionnellement, pour le père.

Les cloches sonnèrent le glas. C'était le premier jour consacré à la veillée des dépouilles de la Reine de France Béatrice de Castelmaure et de son époux, Guise von Frayner. L'hommage durerait trois jours et deux nuits.

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Milandor


Le jeune garçon avait appris le décès d'une reine. Une grande dame assurément qui avait dû accomplir de grandes choses pour son royaume.
C'est en habit noir de deuil, comme il convenait de s'habiller pour l'occasion qu'il entra dans le palais du Louvre, lieu qu'il ne connaissait pas du tout.
Il se présenta dans le lieu réservé aux condoléances. En cela il fut le premier.

Le jeune garçon était né sous le règne de cette souveraine. Il en avait donc entendu parler, même si à vrai dire, il ne l'avait jamais rencontrée en personne.
Qu'à cela ne tienne. Elle méritait bien un petit hommage et une petite prière. Après tout, elle n'avait jamais fait de mal au jeune garçon.

Milandor se recueillit quelques instants sur les dépouilles.
Et dans son coeur, il récita les quelques mots qu'il avait rédigé quelques heures plus tôt :





Un royaume est en deuil
Un peuple pleure sa souveraine.
Beatrice a rejoint le Ciel
Que le Très-Haut l'accueille.



Après ces quelques mots, il se recueillit à nouveau quelques instants, en attendant que d'autres participants viennent prendre la place.


Vincent.diftain


Le Cardinal avait appris avec stupeur la mort de la Reine, dont il était le confesseur. Comment était il possible qu'une reine si pieuse ait pu être assassinée si jeune... Et si vite après son accession au trône...

C'était décidemment toujours les meilleurs qui partaient les premiers... Il en était profondemment bouleversé.

Il s'approcha donc des cercueils et s'installa sur un prie-Dieu et se plongea dans la prière...

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Stephandra


Jour triste... Après avoir partagé la vie de la Reyne des moiss durant, partagé est un bien grand mot, elles n'ont jamais été amies proches... Pourtant le Capitaine la suivait partout, le temps de son règne.

Partage de voyage, des petits riens qui font les déplacements de tous les jours, des cérémonies, des regards échangés, des sourires entendus, des mots tus mais pourtant, profond respect des deux côtés.

La veille, elle a fait le tour de la Chapelle, vérifiant chaque coin et recoin, que risque-t-on? Rien le pire étant, si la bêtise des gens..

Ce jour les portes de la chapelle royale étaient largement ouvertes, ouvertes pour un dernier hommage, un dernier regard, ambiance étrange les tentures violettes tendues le long des murs, les draps aubergine parant le mobilier et les fanions pourpres accrochés aux vitres peintes d'images pieuses, le tout faisant frissonner Stéphandra.

La jeune femme entre discrètement, autant que possible, elle a du terminer quelques dossiers avant de venir rejoindre ses hommes. D'un pas léger, elle incline la tête respectueusement en direction des personnes qu'elle croise, lance un regard sincère au Grand Maitre des Cérémonies et se dirige vers les dépouilles de ses souverains et s'installe c'est à cet instant que les cloches sonnèrent le glas...

Longue veillée à venir, coeur serré Stéphandra fait son travail, durant les trois jours à venir... Azurs effleurant les dépouilles, gorge nouée, Stéphandra reste là debout respectueusement près de ses hommes, respiration courte, ventre en vrac, journée longue et difficile en vue. Qu'il est difficile en ces temps d'être dans sa position... Tête haute, corps souple mais tenu également, elle rend son dernier hommage à sa façon.
Jehan_djahen


L'annonce de la mort de Leurs Majestés m'avait fait perdre la parole quasiment. Mes propres parents étaient morts dans des circonstances suspectes, et l'on m'avait ramené du monastère où je recevais éducation lorsqu'ils furent décédés. La seule différence était que je n'avais jamais pu voir leurs corps. Encore aujourd'hui, trois ans après, on ne les avait pas rendus à Exat.

Silencieux, le regard plongé vers les cercueils, j'avais suivi, discret, mais présent, les préparatifs, veillant qu'on ne manque pas de respect aux dépouilles. Cette reine avait veillé sur moi, sur ma vie, et j'aurais voulu en cet instant, échanger nos places. Elle allait rejoindre mes parents, et moi, je restais là.

Songeant au Dauphin, j'essuie mes yeux qui coulaient tous seuls, et serre la mâchoire. Je connais la souffrance de perdre des parents que l'on a presque pas connu, la jalousie envers ceux qui partageaient leurs vies, loin de nous.

Je regarde les couleurs de la chapelle, et m'agenouille pour prier, me plaçant à quelques pas en retrait, du côté réservé aux membres de la Maison Royale. Je ferme les yeux, récite une prière, les mains jointes, murmurant faiblement, la voix enrouée :


Dieu Très Haut, prenez soin d'eux, et apporté votre réconfort à leur fils.


Mes yeux sont rougis, et mon passé me revient en pleine face. La mort, le meurtre... Les enfants ne peuvent que subir.
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Akmer
Oui, j’aime faire comme tout le monde …


Posté à l’entrée, Akmer fixait l’horizon. Son corps était de marbre, tout comme son visage qui ne laissait rien paraître, si ce n’est peut-être quelques rides autour de ses yeux qui trahissaient une fatigue chronique. Depuis l’annonce des décès successif du Roy puis de Sa Majesté, il se posait une multitude de question, qui bien entendu n’apparaissait que la nuit, dans le seul moment où justement il essayait de ne penser à rien.
Pourtant, on ne pouvait pas dire qu’il était triste, ou qu’il était particulièrement affecté par la disparition prématurée de cette Femme, et de cet Homme. Néanmoins, comme probablement tous les gardes royaux qui se sacrifieraient pour eux si cela était nécessaire, il était affecté par la perte des figures de la Royauté.

Dans son uniforme, Akmer ne bougeait pas, croisant ses bras dans son dos. Son regard était sans doute plus sombre qu’à l’accoutumé, ces orteils et ces doigts, du moins ceux qui lui restaient, plus crispés dans ses bottes et dans ses gants, noirs tous les deux, et ses sourcils froncés. Voilà tous les signes qui trahissaient quand même les quelques émotions qu’Akmer ressentait à ce moment-là. Pourtant, et malgré quelques regards, presque obligés, sur les quelques personnes qui déjà entrées dans la chapelle, et d’autres, sur l’autre garde royal posté à ces côtés, il ne prononçait pas le moindre mot.

Mais ce n’était pas le moment de se laisser aller à de viles et futiles paroles, mais bien au recueillement, et à la réflexion, chose sans doute que fit notre ténébreux, et qu’il ferait tout au long de cette journée. Néanmoins il restait tout de même légèrement attentif, du moins il le pensait, au monde extérieur. Ce qui était sur, c’est qu’il ne serait pas d’humeur à tolérer le moindre problème lors de cette journée.
Jeremi


La garde royal ce devait d'etre présente pour ce derniere homage à la famille royal, qui avait été emporté par un destin tragique. JeremI avait donc revetu le nouvel uniforme de la garde, blanc pour montrer leurs deuils, puis c'était rendu dans la chapelle, près du corps de la défunte reyne, Béatriz Ière, comme son capitaine lui avait demandé de le faire, protégeant une dernière fois le corps de la reyne. Il n'avait pas vraiment connu cette Reyne, certes, il l'avait déja vu, déja croisé, quand il devait la proteger avec ces collègues de la garde, mais il était quand meme triste, la tristesse que pouvait recentir les personnes qui l'avait servient. Il pensait également à ces proches, ses amis, sa famille et à la souffrance qu'ils pouvaient en se jours recentir.

Une fois positionné au coté de la dépouille, il attendit, de nombreuses personnes allaient venir se recueuillir, et, meme si le pire était arrivé, il se devait de veiller une dernière fois sur la reyne avec les autres membres de la Garde Royal. Il salua d'un mouvement de tête la capitaine quand elle entra, de même que ces autres collègues. C'est ainsi que commenca la longue veille funèbre.
Armoria



C'est un signe de Dieu, un Roy ne saurait être élu, avait-elle affirmé au valet qui lui avait apporté l'annonce du décès.

Armoria avait pleuré, le jour où elle avait appris la mort de la reine. Si, si, elle avait pleuré.

Parce que lorsqu'elle avait traversé la grand-place de Dijon pour se rendre au palais ducal, une saute de vent particulièrement retorse s'était amusée à ramasser une bonne poignée de poussière, dont elle avait reçu une partie. Dans les yeux.

Alors oui, je vous assure qu'elle avait pleuré !

Puis elle avait reçu une lettre la conviant à la petite sauter... euh à la fêt... enfin, à la cérémonie. Mais elle devait se vêtir en blanc ou en noir, au lieu de son traditionnel bordeaux et il y avait encore pire, dans cette lettre... Les bijoux étaient interdits.

Armoria, sans le canard de diamant d'Asterius niché entre ses seins ? Mais vous n'y pensez tout de même pas !

Elle ne pouvait décemment pas s'y rendre dans ces conditions. Elle resta donc chez elle. Et elle reprit deux fois des moules.

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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Enguerranddevaisneau
En deuil, il l'était, sans nuls doutes, et à cela, nul besoin d'ajouter fanfreluches et babioles de mauvais ton.
Lui se souvenait d'une Reyne simple, d'une reyne bonne comme peut l'être une souveraine.
Il ne voulait guère pleurer cette souveraine du passé dorénavant, ni faire part de sentiments qu'il n'éprouvait pas.
Il la jouerait honnête, qu'on se le dise.

Le Louvre, ouvert, comme jamais. Sa garde nerveuse, nombreuse, leurs armes biens que serties de bandeaux toujours aussi menaçante. Fichtre du ridicule de cette garde Royale inutile. Béatrice n'était plus.
Béatrice de France était morte.

Enguerrand marche, avance, automate à la noblesse de sang, plein de manières mais sans sentiments.
Il connaissait la souveraine, certes peu, mais suffisamment pour lui témoigner le respect qui lui était du. Suffisamment pour ne pas se complaire à vider sang et larmes pour elle.
Elle était morte.
Point.

Il traverse la chapelle sans problème, de son ancien statu de champion de la reyne, on ne lui refuse pas, et il part s'agenouiller. Nullement pour prier, d'ailleurs.


-Fichtre de mort qui prend les âmes trop tôt...
Fichtre du sort qui tel un couteau,
Nous arrache la vie en un seul mot,
Royauté, trop lourd et mortel fardeau.


Il se redresse, et laisse la place, époussetant au demeurant sa tunique immaculée..
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Akane

14 Juillet - Jour 1

Triste période que voilà, période de deuil, où le Royaume allait pleurer Sa Majesté bien trop vite disparue…
La brune avait tenu à participer à la veillée, pour passer quelques instants une dernière fois avec la défunte. Elle l’avait connu avant son règne, quand des souvenirs restent infiniment liés, et un autre décès qui lui revint…

C’est le visage fermé qu’elle entra dans la chapelle et qu’elle s’avança vers le prie dieu, toute de noire vêtue… Deux tenues étaient prévues, et en ce moment, elle voulu porter celle dans les tons sombres pour réserver la robe blanche pour la cérémonie officielle...Agenouillée, et son son voile assorti à sa tenue, elle récita une prière pour le repos des âmes des deux souverains, tête baissée, pour ne pas montrer qu’elle se trouvait affectée par cette disparition. A son doigt, elle ne portait plus l’anneau offert par Sa Majesté. Celui-ci se trouvait consciencieusement rangé dans un coffret rembourré d’étoffes soyeuses et bleues. Elle s’en parerait de nouveau lorsque la période de deuil prendrait fin.

Lentement, elle se releva, regarda une nouvelle fois les deux lits mortuaires, puis les gardes, et se dirigea vers la Grande Maistre des Cérémonies, pour prendre place à ses côtés. Salut de la tête courtois et silencieux, elle serait là aussi pour l’aider et l’assister. Dur de prendre une nouvelle fonction dans pareilles conditions, mais cela était son devoir, sa tâche, et la tête haute, elle s’y plierai avec volonté et détermination.

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En deuil de son époux
Semper Paratus Servio
Alexandre*


14 Juillet - Jour 1


Le Premier Huissier de France avait été requis pour veiller sur les dépouilles de la Reyne Béatrice et du Roy. Il avait revêtu des vêtements de circonstances, simples noirs et blancs

Il arriva donc avant que les portes de la chapelle Royale ne soit ouverte et que le peuple puisse se recueillir une dernière fois.

Le Premier Huissier face aux cercueils mis un genoux en terre et baissa la tête, priant un instant devant la Reyne et son époux, puis se releva et se placa devant ceux ci.

Il empêcherai tout débordement si cela devait arriver, et rappellerai à chacun ses devoirs si il le fallait.

Il faisait un signe de tête à ceux qui passaient devant lui sans un mot sans un rictus.

Tout semblait calme pour le moment...Le peuple commençait à arriver et il deviendrait de plus en plus difficile de maintenir le silence qui convenait au recueillement. Surement faudrait il faire mettre les gens en file indienne

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Yolanda_isabel
14 Juillet – Jour 1.

Elle est revenue, quittant l’endroit où l’Avizée, l’Albizzi et l’Alquines les ont dissimulés avec les deux Infants. Elle est revenue au mépris de la sécurité qu’elles lui ont rabâchée. Elle est revenue dans ce Louvre maudit, dans ce Louvre honni, Ségur est restée dans leur cachette pour ne pas qu’on lui prenne, dernier vestige de Marraine, dernier vestige que personne n’a pensé à surveiller, à garder. Les portes sont passées de la Chapelle Royale, devant elle, l’huissier bien connu, pas de sourire, rien qu’un museau qui se relève pour le voir sans le regarder vraiment, elle avance, vêtue de noire, voilée de noire, elle avance pour se planter là.

Prier ? Elle n’a jamais su. Pleurer ? Cela brûle à force, et le voile dissimule fort bien les yeux rougis. Alors quoi ? Fixer ces catafalques, prendre de plein fouet l’immonde réalité. Et attendre là dans le passage, à s’interroger sur l’existence de leur Dieu auquel, ils croient tous, leur Dieu qui a repris sa représentante sur terre, leur Dieu qui n’a pas su protéger Marraine. Abruti de bon dieu ! Marraine est morte, voilà. Et le Roy aussi. Ce Roy terrifiant l’est-il toujours autant dans la mort. Prendra-t-il soin de Marraine ? Qui sait ? Pas elle.

Attendre là, dans le passage sûrement, mais attendre, c’est ce qu’on appelle veiller. Alors, elle participe à sa façon à la veillée. Dans le passage.

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« Les envieux, les haineux, tous ceux-là n'auront pas de cadeaux à la Saint-Noël. C'est tout. »
Camille.



Une main pâle, sans un bruit, vint se poser sur l'épaule de la petite princesse angevine. au bout, un bras long, fin, drapé de lin blanc, tout comme la robe à la coupe simple, sobre, et le voile pâle qui recouvre et atténue la chevelure de jais qui bat les reins de la vicomtesse. Juste au dessus, un visage pâle dissimulé par le même voile. Mais Yolanda a de sa taille, la primeur sur le regard d'ambre liquide et nostalgique qui fixe les gisants avant de se poser sur l'enfant, avec un sourire éteint, mais bien là. La main quitte l'épaule et se tend, invitation silencieuse à remonter la nef avec elle.

Camille, atteint alors le choeur, accorde un long regard au Garde Royal, JérémI, une supplique muette. Dans sa main, se révèle un Livre des Vertus, minuscule, véritable travaille d'orfèvrerie, dernier hommage d'une jeune enlumineuse à sa souveraine. Ne pas pleurer, rester digne, toujours, pour elle, car elle fut une Grande Dame et une souveraine qui bien que parfois décriée avait su faire du Royaume un phare dans un siècle jusqu'alors bien terne et sanguin. Le petit missel fut déposé avec délicatesse sur le cercueil de Béatrice.



Se reculant, elle se retira vers un des prie Dieu à l'écart. La veillée commençait, et elle offrit ses hommages et ses prières aux deux monarques pour les guider vers le Paradis Solaire.

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Cristòl
Le Chevalier de France, qui défendait le Maine le funeste jour de la mort de la Reine, avait, dans son chemin vers la Chapelle Royale, dans les sombres pensées qu'il ruminait - et où le deuil royal n'avait qu'une part - , rédigé une poignée de vers dans la langue qu'il aimait, dans la langue de son enfance. Une langue du royaume, comme une autre... Il entra, vêtu de blanc, dans la Chapelle Royale, et se découvrit. A son côté, Sowila, muselée de noir...

Lorsqu'il fut face à la Reine tout aussi blanche et noir, le teint de neige, la chevelure d'encre, il murmura :


-« A la dinha Reina Beatritz -
Mabida, t'empartiguères d'ora,
Amb un liuç, amb un tuaire auratge,
Es l'acabada de teu reinatge...
Borguinhòta, saluda la Verenhairitz !

Demòra teu pòble que t'asora,
Demòra teu pòble que s'asora... »


-« A la digne Reine Béatrice -
Majestueusement, tu partis de bonne heure
Dans un éclair, dans un tueur orage,
C'est la fin de ton règne...
Bourguignonne, salue la Vendangeuse !

Demeure ton peuple qui t'adore,
Demeure ton peuple qui se plonge en prières... »

[Mea culpa, en français, adieu rimes, prosodie et effets de style =( ]

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Della


Depuis le jour maudit et funeste de l'attaque du carrosse et de la mort de Béatrice, Della n'avait pas quitté la chambre où on l'avait soignée, refusant même de rentrer dans ses appartements du Louvre, comme prisonnière du drame, sans possibilité d'avancer au-delà de l'acte odieux qu'elle avait vu commettre sur sa Mie.

C'était donc sa première sortie.
Quelle triste sortie, à dire vrai.
Vêtue d'une simple robe blanche, sans bijou, sans fioriture, la tête recouverte d'une coiffe et d'un voile qui cachaient les blessures et les ecchymoses, la vassale aimée de la Reyne entra dans la chapelle, laissant devant la porte les deux gardes qui l'accompagnaient, soutenue discrètement par une de ses damoiselles de compagnie, sa cousine Leha.

Là, dans la pénombre, les deux femmes remontèrent lentement jusque dans le choeur, où avaient été placés les Majestés.
Les mâchoires serrées, les yeux brûlants, la gorge nouée, Della s'arrêta et contempla les époux royaux, unis jusque dans la mort, fauchés à quelques jours d’intervalle.
Sous le voile blanc, les larmes se mirent à couler, silencieuses, brûlantes, cruelles comme l'avait été la Gitane emportant le souffle de Béatrice.
La Baronne vacilla, la tête lui tournait, le souffle manquait, elle se rattrapa à la barrière la séparant du catafalque, ne pouvant arracher son regard de ce triste meuble contenant le corps de la Reyne.

Mais d'autres personnes arrivèrent qui venaient aussi rendre leurs hommages.
Della prit alors place sur un prie-dieu et les mains jointes, elle s'abîma en prières.

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