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[RP] Exat recrute !

Jehan_djahen
Par la fenêtre du bureau où nous nous trouvons, je regarde la forteresse d'Exat, et promène mes yeux sur les Tours, et les endroits stratégiques.



Portes du bastion

Tour du Loup

Donà Ariana ? Je n'ai que deux personnes à qui j'ai fait parvenir l'invitation à rejoindre Exat. Les autres connaissent déjà le chemin je pense.

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Ariana_anthea


Elle le regarde complétement dégrisée cette fois. Il est inquiet, qui ne le serait.

Elle soupire, cet enfant aura-t-il un jour droit à la paix, à l'innocence, au bonheur tout simplement ? Elle l'espère, y travaille autant qu'elle le peut, mais cela est bien difficile. L'amour que l'on offre parfois est bien insuffisant.


Je ne sais que vous dire Mon Seigneur. Les rumeurs pour moi sont fondées, j'ai reçu information d'un mien ami qui ne m'aurait pas alertée sans raison, voilà pourquoi vous me trouvez ce jour au bureau de recrutement. Je venais en avertir Argueros.

Quant à savoir pourquoi....Les démissionnaires le savent-ils seulement eux-mêmes ? Je crois tout simplement à un grand désarroi, un dégoût peut être, mais surtout à un laisser aller de l'Ost qui dure depuis bien trop longtemps. Il n'est jamais bon, comme je le disais avant votre arrivée, de laisser hommes d'armes sans occupation mais aussi sans autorité réelle. L'oisiveté fait parfois bien des ravages, et des supérieurs incompétents ne font qu’accélérer ce processus.

Voyons, vous vous inquiétez pour votre sécurité. Ne pensez vous pas que cela soit notre priorité ? Nous ne laisserons personne vous approcher sans être sûr de sa probité. Ne doutez pas qu'ils seront testés...


Elle lui sourit et changeant de sujet...

Je partagerai votre repas avec plaisir.

Puis reprend plus bas

Dites moi....me présenterez vous le fameux Hibou, un de ces jours ?

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Jehan_djahen
BUREAU DE RECRUTEMENT
Sont présents : Donà Ariana_Anthéa del Casalièr, Senher Djahen de Rieucros-Shaggash, une servante et Pierò, l'un des jumeaux.


De pouvoir discuter avec les membres d'Exat, en toute simplicité comme présentement, est un luxe dont je ne saurais me passer. Autant, en public, il s'agit d'étiquette, du poids de mon nom, autant en privé, je puis me laisser aller, un peu.

Je lui souris, et m'approche de la table, tirant la chaise pour l'inviter à s'asseoir, puis prend place en face d'elle, ouvrant une bouteille de vin que je coupe d'eau dans ma chope en étain.


Volontiers, il faudra que je demande à Arnaut ou à Jack.


Congédiant d'un geste de la main la servante, je lui dis.


Allez en cuisine, mangez, et ensuite, vous pouvez vous retirer. Nous nous débrouillerons seuls, Donà Ariana et moi-même.


BUREAU DE RECRUTEMENT
Sont présents : Donà Ariana_Anthéa del Casalièr, Senher Djahen de Rieucros-Shaggash, et Pierò, l'un des jumeaux.


A l'un des jumeaux, je sais jamais lequel, qui se présente, je donne l'ordre suivant.


Relevez la garde, et fermez et tenez la porte avec votre frère. Faites en sorte que l'on ne soit pas dérangés. Vous passerez en cuisine manger chacun votre tour, je veux une personne à la Tour du Loup à toute heure de la nuit.

BUREAU DE RECRUTEMENT
Sont présents : Donà Ariana_Anthéa del Casalièr, Senher Djahen de Rieucros-Shaggash.

Enfin, une fois seuls, je m'étire, retire mon chapeau et le pose sur un coffre, et déboutonne ma veste pour me mettre à mon aise.

Donà Ariana, je suis ravi de partager ce repas avec vous. Souhaitez-vous dire le bénédicité ? Oublions le protocole, pour une fois, nous sommes seuls, personne ne le saura.


Prenant une miche de pain que l'on nous a apportée, je la romps et donne un morceau à Dona Ariana, puis joints les mains, priant pour les démunis, pour la paix des défunts, et pour l'avenir du Comté.
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Ariana_anthea


La servante s'affaire à dresser un semblant de table, Ariana, elle, en profite pour prendre son gobelet encore à moitié plein et se dirigeant vers la fenêtre entre ouverte, en déverse le contenu dehors. Mal lui en a pris, quelqu'un grommelle en bas. Elle jette un œil prudent et aperçoit...le Bailli ! Il a visiblement était éclaboussé par le vin. Pauvre barbon ! Nul doute qu'il grogne pour la perte subie, même s'il ne s'agit pas de Hibou...

Elle se presse de rentrer la tête à l'intérieur, il ne faudrait pas qu'il la voit, parlementer avec un homme aussi vieux que les meubles et sans doute à moitié sourd ne la tente vraiment pas aujourd'hui, demain peut-être ?...

Elle finit par s'installer face au Baron qui entre temps a donné ses ordres. Comme il a changé depuis son arrivée en Exat. Le voilà presque un homme déjà, en tout cas, il en a la force de persuasion et sait diriger sa mesnie. Certains n'en sont jamais capables, lui n'aura guère ce soucis.

Enfin seuls, elle le voit se mettre à l'aise et redevenir celui qu'elle connait si bien. Elle sourit, amusée de le voir passer d'un état à l'autre avec autant de facilité.

Prenant le pain qu'il lui tend, elle le pose près de son écuelle, mains croisées sur ses jambes, tête baissée en signe de respect et de recueillement récite...


Citation:
Bénissez nous, Seigneur, Bénissez notre belle famille, Prenez soin, Seigneur, de tous ceux qui la compose du plus humble au plus puissant.

Que Votre bonté, Seigneur, nous accompagne sur les chemins de la vertu et que jamais elle ne nous abandonne, Que Votre lumière nous montre le chemin vers une vie pieuse et honorable.

Mais surtout, Seigneur, entendez notre prière, pour ceux qui sont dans la peine ou le besoin. Donnez leur l'espoir et faites qu'ils ne manquent de rien.

Amen



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Jehan_djahen
Prenant le temps de prière, un instant suspendu, comme je me plais à me les rappeler. Donà Ariana est une femme que j'apprécie, presque une mère, devant laquelle j'ose me montrer moi-même.

Je prends mon pain, et un morceau de pâté de faisan afin de m'ouvrir l'appétit, et de chasser les vapeurs d'alcool qui me restent encore.


Donà Ariana, je suis inquiet pour le Comté, les informations qui filtrent, ce n'est même plus une fuite, là, c'est carrément une porte ouverte, le Capitaine qui donne des informations en-veux-tu, en-voilà, Mon Suzerain qui semble à bout de nerfs, je ne comprends plus rien. Si l'on rajoute le refus de me rencontrer de certains, qui me jugent sur des faits qu'ils ne peuvent connaître que par sorcellerie, j'avoue que l'avenir m'inquiète.


Croquant dans mon pain pâté, je la regarde. Rajoutons à cela des gens qui me jugent sans me connaître sur des faits, dont Dieu-seul sait comment ils sont informés, se sont passé dans les jardins du Louvre, alors que seules 4 personnes étaient présentes... Je me dis que la sorcellerie a encore de beaux restes en Languedoc.


Inquiet ? Visiblement. Terrorisé ? Assurément. Mais je veux en avoir le coeur net.


Donà ? Pensez-vous que j'aurais du faire mordre la poussière au Dauphin et à son ami ? Je pensais que la réponse à la violence par la violence ne faisait que prouver la bêtise de celui qui en usait ?


Le coeur serré à ce souvenir douloureux, où j'avais voulu aider, et montrer que des jeunes nobles ne doivent pas se comporter comme des animaux, des rustres, et s'en tenir aux convenances pour se battre s'il le faut, en présence d'un maître d'armes, lors d'entraînements.


Je croyais que la noblesse n'était pas de frapper plus faible que soi, et surtout pas un homme qui ne se défend pas, à terre, et qui refuse de faire couler le sang ? Je ne parle pas de mécréants, de brigands, qui eux, méritent à peine le coût d'une corde pour les pendre, mais de nobles jeunes gens se comportant comme des rustres, jurant comme des charretiers, faisant fi de toute instruction liée à notre rang.
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Ariana_anthea


La prière dite, elle s'apprête à se servir, mais arrête son geste. Que lui dit-il encore ?
Qu'on refuse de le voir, de lui parler ? Elle pose ce qu'elle avait commencé à prendre, et l'écoute avec attention.
Comment, encore cette misérable affaire du Louvre ? Mais n'étant que cinq présents, en comptant le Baron, comment tout cela avait-il pu être su....A moins que l'un des protagonistes ne se soit plaint ou...vanter....


Elle sourit amusée et répond

Mon Seigneur, même si je suis arrivée après les faits, je sais que vous avez bien agi. J'ai vu de mes yeux quelles manières étaient celles de ces jeunes gens, et pardonnez moi ma franchise, mais quelle honte pour leur famille. Que de jeunes hommes s'amusent privément, soit, même si cela n'est parfois pas jeu très malin. Mais s'en prendre à un autre, deux contre lui qui plus est, c'est un déshonneur pour eux. Bien plus, il déshonore leur famille, leur nom. Je ne sais que penser de leur éducation. Peut être est elle de qualité, je pencherais même qu'elle le soit, mais alors c'est d'eux que vient le problème. S'ils ne sont pas capables de savoir se tenir en société à leur âge, qu'est ce que cela sera à leur majorité, lorsqu'ils auront tous pouvoirs...Je me le demande...

Elle le sent indécis et inquiet, comme souvent. Ils sont seuls, elle peut se permettre de prendre sa main.

Ne vous tracassez pas, Sènher, vous fîtes ce qu'un homme de votre condition devait. Le déshonneur n'est pas votre, vous n'avez pas entaché votre nom et je suis persuadée que vous ne le ferait jamais. Vous avez bien trop conscience de votre rang, et de cela je vous félicite.


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Jehan_djahen
Mon regard vert émeraude se pose sur Donà Ariana, et je bois ses paroles qui sont un baume sur mon coeur.

Je vous remercie Donà Ariana, vos propos me touchent. Je vous ai rendu la vie si difficile à mon arrivée en Exat. Je me souviendrai toujours de cette tartine et de ce bol de lait que vous m'aviez fait servir.


Lui souriant, reconnaissant, je poursuis.


Tellement souvent vous auriez pu en avoir marre, vraiment, de mon comportement. Comme lorsque j'ai enlevé cette damoiselle, et les soucis que cela nous a causé, ou pour toutes les fois où je me laissais aller, ne me tenant pas comme l'exige mon rang, me permettant de me conduire tel un gueux, et vous voir vous démener pour m'apprendre les bonnes manières. Je suis très heureux que cet incident au Louvre ait pu vous prouver que j'avais appris.

Je termine mon pain, avale une gorgée de lait, et non sans un clin d'oeil au Héraut d'Exat, je m'essuie dans un mouchoir les moustaches (de lait).


Vous savez quel est mon rêve ? Une bannière forte, unie, un peu comme une famille. Vous êtes pour moi comme une mère, même si publiquement, il ne saurait être question de l'avouer, et Jack tel un père. Je vois Argueros comme un oncle, et les membres comme des cousins, cousines... une grande famille. C'est égoïste, n'est-ce pas ? de vouloir avoir une grande famille, alors que je suis orphelin.

Ensemble, ce serait un pouvoir plus tangible sur du long terme, une aide pour mon Suzerain plus efficace que des institutions changeantes.


Je prends alors un bol de bois et me sers une soupe, y trempant un peu de pain.

Pouvoir vraiment faire mon devoir de vassal, ce que mes aïeux ont toujours voulu. Je me suis pris à rêver, en lisant leurs écrits. Mon rang me donne des pouvoirs, mais aussi des obligations. Vous pensez qu'il est raisonnable d'aspirer à tout cela conjointement ?

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Ariana_anthea


Au fur et à mesure qu'il parle, elle sent son cœur se serrer. Elle a lâché la main du jeune homme maintenant, et repousse finalement l'écuelle qu'elle avait prévu de remplir du brouet quotidien. Elle n'a plus faim, l’appétit coupé par les sentiments qu'il exprime.
Il la considère comme une mère, même si elle le sait déjà, elle avait escompté qu'il ait suffisamment grandi pour ne plus avoir de telles pensées...

Elle tourne son pain entre ses mains, faisant mine de s'y intéresser, alors qu'en fait elle cherche à se donner contenance. Les larmes lui montent aux yeux malgré elle, il ne faudrait pas qu'il les voit.

Elle se lève sous le faux prétexte d'ouvrir un peu plus l'unique fenêtre et regardant la forteresse essaye de calmer les élans de son cœur. Elle l'écoute toujours, il parle désormais de ses envies concernant son rôle au sein du Comté. Elle aimerait lui répondre, mais la gorge serrée, elle n'ose le faire, craignant de dévoiler par le ton de sa voix la détresse et la peine qui l'étreignent....

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Jehan_djahen
La voyant se lever, je m'en inquiète, elle n'a pas touché au repas. Je fronce les sourcils et lui demande.

Donà Ariana ? Quelque chose ne va pas ? Je vous sens lointaine.

Et je me sens seul aussi. Mais ça, je ne le lui dit pas. Sans un mot, froid et glacial, je termine mon repas. Chaque fois qu'elle s'éloigne ainsi, je prends une bonne claque, et comprends que je dois rester à ma place, je suis son suzerain, et elle me le signifie durement. Un bref soupir, je mange sans appétit, parce qu'il le faut bien, et termine mon bol de soupe. Je prends alors un fruit. L'appétit n'est plus là. J'espérais une discussion fraternelle, amicale, et je viens de me prendre un vent glacial. Les seuls mots que j'arrive à prononcer, alors que je me lève sont :

Vous me voyez désolé de vous avoir blessée. Vous pouvez vous retirer si vous le souhaitez.


Remettant les affaires sur le plateau, cette tache ingrate que je ne fais qu'en privé, pour me rappeler que je ne suis qu'un homme, bien plus maladroit que mes serviteurs, qui eux, le font prestement, et sans rien renverser, ce qui est loin d'être mon cas. D'une voix blanche, blessé par son attitude plus que je ne saurais le dire, je termine.


Je vais rester icelieu, j'ai encore quelques missives à rédiger.

Seul. Pourtant elle est là, mais si lointaine, si distante, que je me sens seul, abandonné. Elle vient de briser l'amour en moi. J'en pleurerais, mais un homme, ça ne pleure pas.

Jamais plus, je ne me confierai ainsi. Elle m'a blessé, une fois de trop, et plus sûrement qu'avec une dague. Je ravale donc ma peine, et me dirige vers la table de travail, droit, froid, distant, et me saisis de ma plume d'une main, croquant dans une pêche de l'autre.

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Ariana_anthea


Elle sent son regard sur elle, sa voix se fait de plus en plus dure et froide, au final, il la congédie, comme on le ferait d'une servante. Elle sait qu'elle doit bouger, quitter la place, mais elle ne le peut, engourdie par le ton qu'il a fini par prendre. Elle ne sait plus comment agir avec lui. Il est son Suzerain, mais elle l'aime, est-ce si mal ?

La seule chose qu'elle devrait faire est de partir, de contrôler ses humeurs, de ne rien montrer comme elle le fait à chaque fois. Mais ce jour, elle ne le peut, elle n'en a pas la force, elle dissimule depuis si longtemps, depuis le premier jour, depuis l'arrivée de l'enfant en Exat. Elle aurait aimé de pas s'attacher autant à lui, mais comment cela aurait-il pu être possible ? Peut-on rester de marbre face aux peurs et au besoin d'affection d'un enfant ? Certains, sans doute, elle, elle ne le peut, elle n'y est jamais arrivée. Tout est de sa faute, elle aurait du se montrer forte, capable de contenir ses émotions, laisser à d'autres le soin de l'aimer et s'en tenir aux leçons qu'elle avait en charge de lui donner.

Elle sanglote désormais, ses larmes brouillant sa vue, elle n'a que la force de mettre sa main devant sa bouche, espérant illusoirement qu'il ne l'entende pas. Lentement, elle se laisse glisser à terre n'ayant que le courage de murmurer


Je vous demande pardon...

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Jehan_djahen
Alors que je m'enfermais dans ma forteresse de solitude, dans ma tour d'ivoire, sans plus prendre garde à personne, elle me parle. Elle, Donà Ariana, et je ne peux m'empêcher de la regarder, de me tourner vers elle.

C'est alors que je la vois, là, si faible, alors qu'elle est si forte habituellement, si fragile, elle qui est mon pilier dans la tempête. Je me lève d'un bon, renversant mon encrier sur le parchemin que je rédigeais, il me faudra le recommencer, mais je n'en ai que faire, et que je me précipite vers elle. Alors que je me transformais en monstre de glace, son désespoir flagrant me touche, et perce ma carapace. La voir pleurer est le dernier de mes souhaits.


Seigneur ! Dieu Très-Haut ! Mais que vous arrive-t-il donc ?


Je m'approche, et m'assois près d'elle, à même le sol. Ma voix se fait plus douce, alarmé que je suis de la voir dans cet état.

Donà Ariana ? Parlez-moi, dites-moi ce qui ne va pas. Je suis votre Suzerain, mais j'ose espérer qu'à Exat, il est question de liens plus forts que ceux-là.
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Ariana_anthea


Elle n'arrive pas à endiguer le flot de larmes qui la submerge, elle est là, au sol, sanglotant, tout ce qu'elle exècre. Montrer ses faiblesses, celle-ci surtout, et devant celui qui n'aurait pas dû savoir. D'ailleurs sa voix s'est faite plus douce, il s'est assis près d'elle et il veut comprendre, savoir ce qui la met dans un tel état.

Elle ose lever les yeux sur lui, ses pleurs déferlant sur ses joues. Elle ne prend même pas la peine de les essuyer afin de les cacher, il est trop tard. Il s'ouvre à elle si souvent, lui dévoilant ses joies comme ses peines, cette fois, ce sera son tour. Ils sont seuls et elle a repoussé ce moment si longtemps.


Vous êtes mon Suzerain, voilà tout est dit...

Elle le regarde, comprenant que si elle s'arrête là, il ne prendra jamais conscience de ce qui la chagrine. Elle reprend donc, en essayant de sourire

Vous me parlez de famille, vous me demandez si vouloir être aimé lorsqu'on est orphelin est mal ? Vous me voyez comme une mère me dites- vous....
Si je ne vous ai pas répondu, ce n'est pas parce que vous m'avez blessée mais plutôt parce que vos mots m'ont touchée. N'avez vous toujours pas compris toute l'affection que je vous porte, celle que je n'ai pas le droit de vous témoigner et que cela me cause grande souffrance ?

Elle passe doucement sa main sur la joue du jeune homme près d'elle et reprend

Je vous ai aimé dès le jour de votre naissance, dès l'instant où je vous ai tenu dans mes bras. C'est moi qui vous ai préparé afin de vous présenter à votre mère....
Lorsqu'il a été décidé de vous confier à un couvent, j'en ai eu tant de peine, j'aurais aimé demandé la grâce de pouvoir m'occuper de vous, mais vous étiez déjà en chemin. J'ai souvent pensé à vous, à la vie qui devait être la votre, à votre solitude sans doute.

J'ai honte à le dire, mais lorsque j'ai su que vous nous étiez rendu, j'ai été si heureuse...jusqu'à ce que je comprenne que me montrer aimante envers vous risquait de vous affaiblir, de vous empêchez de devenir celui que vous êtes aujourd'hui. Un homme déjà, malgré votre jeune âge, un Suzerain capable et conscient de ses devoirs. Je suis fière de ce que vous êtes devenu.
Je suis beaucoup moins fière de ce que j'ai du faire pour vous guider dans cette voie.

Ce jour, je vous demande pardon du mal que j'ai pu vous faire, de ma véhémence face à vos sottises d'enfant, du peu de tendresse que je vous ai témoigné alors qu'il était évident que vous en aviez besoin.
Je suis tellement désolée, si affligée de ne pouvoir vous montrer que vous avez place dans mon cœur comme Olivièr en a une.


Ne sachant qu'ajouter, elle le regarde toujours, espérant que cette fois, il comprendra que ses gestes ne sont pas froideur, mais simplement amour.

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Jehan_djahen
Perdu. Complètement perdu. Voilà dans quel état d'esprit je suis. Je m'adresse de nouveau à elle.

Mais, Donà Ariana, jamais je n'ai soupçonné que vous aviez pu ressentir cette douleur. Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ?

Je déglutis, abasourdi.


L'amour n'empêche pas de me donner des limites, vous avez bien su le faire, et je vous en suis reconnaissant. Je ne serai pas l'homme en devenir que je suis sans vos conseils, vos remontrances, vos punitions, et vos tartines beurrées au miel.

J'étais attiré par certaines lueurs noires, des idées de vengeance, aujourd'hui, j'ai des idées plus nobles, je souhaite avancer. Sans vous cela n'aurait pas été possible.


Je lui prends la main et la fait se relever, me levant avec elle.

Vous n'avez pas à me demander pardon pour avoir fait votre devoir de vassale d'Exat & de Portes, encore moins pour l'éducation que vous m'avez prodiguée.

Et taquin, je lui fais un clin d'oeil.

Par contre, avoir voulu éloigner Olivièr au risque de vous faire souffrir vous-même, cela oui, c'est une chose que je vous n'auriez même pas du penser. Mais vous êtes toute pardonnée.

Vous savez, mes parents me manquent, beaucoup. Je me sens trop petit, trop jeune face à toutes les attentes qui pèsent sur mon nom, face à mes devoirs, et mes responsabilités, et oui, je leur en veux d'être partis, même s'ils n'y sont pour rien, vu qu'ils sont morts sans nul doute possible à mes yeux, assassinés. Je n'étais pas prêt, et il me reste énormément à apprendre.

Donà, sans vous, je serais à me morfondre, à vouloir chercher la vengeance, à partir sur des querelles stériles. Aujourd'hui, je ne souhaite que justice et aller de l'avant. Que justice soit rendue, afin de pouvoir tourner la page sur les heures sombres que ma famille a vécues, qui étrangement sont en parallèle avec les pages sombres de l'Histoire du Languedoc, pour écrire de nouvelles pages, des pages vierges, heureuses et riantes.


De nouveau, je la regarde, admiratif.

Vous avez beaucoup sacrifié, mais les petites attentions que chacun des membres d'Exat m'apportent sont autant de petites notes de musique, qui me permettent d'aller de l'avant, pour écrire une nouvelle partition.

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