Linon
Une petite pointe douloureuse lui perça brièvement le coeur en entendant qu'il était marié. Marié... évidemment qu'il l'était après tout ce temps... et les prétendantes n'avaient pas dû manquer. Une fraction de seconde, elle haït celle qui avait pris sa place, lui avait donné les enfants qu'elle avait rêvé porter.
Mais non, c'était bien ainsi... la vie avait passé, chacun d'eux s'en était arrangé et elle avait eu la chance de rencontrer le seul homme sans doute capable de lui faire oublier Maël. Pourtant elle sentait que les retrouvailles ne pourraient pas en rester là. Si ils étaient à nouveau réunis, et dans de telles circonstances, Linon voulait y voir un signe du Très-Haut. Et si ils ne pouvaient plus être amants, ils seraient autre chose. L'amour d'antan dont elle sentait bien qu'il ne demandait qu'à exploser se transformerait en autre chose. Il y avait juste ce doute épouvantable...
Doute que le colosse dissipa enfin, ramenant un début de sourire sur le visage de la jeune femme. Le soulagement était immense... ils étaient vivants ! Et en tout cas, Maël n'y était pour rien. Imperceptiblement, ses épaules se redressèrent, ses cils battirent pour chasser les dernières larmes. Elle s'était reprise et écoutait attentivement les explications sur la situation. D'ailleurs Maël semblait heureux d'en parler. Ses mains tenaient toujours les siennes... transmettant une chaleur qui réchauffait la brune malgré la pluie. Elle hocha la tête en soupirant légèrement d'inquiétude à l'évocation du possible sac à venir de Saumur, la hocha encore fermement quand il ré-affirma n'avoir tué personne.
Je te crois... qui d'autre pourrait-elle croire si ce n'était lui?
Son coeur se serra à nouveau en entendant la douleur de son amour perdu, mais le colosse s'interrompit et ses yeux la quittèrent, ses mains la lâchèrent.
Linon suivit son regard et découvrit son mari qui les fixait, blanc comme un linge, triturant son cher chapeau. Le regard terrible de douleur de Titi.... Elle se décomposa en comprenant ce qu'il imaginait. Maël essayait déjà de s'expliquer, mais elle le sentait prêt à se battre. Se battre? tous les deux? Sûrement pas !
Elle quitta immédiatement Maël pour rejoindre son époux en boitant un peu, essuyant d'un revers de manche ses joues mouillées autant de larmes que de pluie.
Titou, tu es rentré... comment continuer, que lui dire... je... nous... je... voudrais te présenter quelqu'un. Quelqu'un que j'ai connu dans ma jeunesse, Il y a fort longtemps... à Constantinople.
Elle s'écarta un peu pour présenter Maël du bras.
Je te présente Ma... euh... le Duc de... Rhuys. Maréchal de Br.... maréchal, quoi.
Elle se replaça face à Titi, plongea le regard dans le sien.
Titou, il nous apporte des nouvelles du château, de grandes nouvelles... ! Le colporteur m'a menti ! Kilia va bien, tout le monde va bien, personne n'est mort ! C'est plus la peine de raser la Bretagne !
Elle tenta de glisser sa main sous son bras, autant pour le toucher que pour s'appuyer un peu. Les émotions des dernières heures, l'agitation en tout sens, la pluie et ces derniers chocs commençaient à avoir raison de sa jambe encore faible, elle la sentait trembler, se sentait épuisée.
Elle reprit à voix plus basse, le suppliant du regard.
Mon aimé... cet homme ... cet homme m'a sauvé la vie à Constantinople. Je t'en prie, accueillons-le.
Et elle continua précipitamment
Et si on envoyait du monde sur les traces du colporteur, on pourrait lui faire couper la langue et l'écarteler ! c'est pas possible de raconter de telles horreurs !
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Mais non, c'était bien ainsi... la vie avait passé, chacun d'eux s'en était arrangé et elle avait eu la chance de rencontrer le seul homme sans doute capable de lui faire oublier Maël. Pourtant elle sentait que les retrouvailles ne pourraient pas en rester là. Si ils étaient à nouveau réunis, et dans de telles circonstances, Linon voulait y voir un signe du Très-Haut. Et si ils ne pouvaient plus être amants, ils seraient autre chose. L'amour d'antan dont elle sentait bien qu'il ne demandait qu'à exploser se transformerait en autre chose. Il y avait juste ce doute épouvantable...
Doute que le colosse dissipa enfin, ramenant un début de sourire sur le visage de la jeune femme. Le soulagement était immense... ils étaient vivants ! Et en tout cas, Maël n'y était pour rien. Imperceptiblement, ses épaules se redressèrent, ses cils battirent pour chasser les dernières larmes. Elle s'était reprise et écoutait attentivement les explications sur la situation. D'ailleurs Maël semblait heureux d'en parler. Ses mains tenaient toujours les siennes... transmettant une chaleur qui réchauffait la brune malgré la pluie. Elle hocha la tête en soupirant légèrement d'inquiétude à l'évocation du possible sac à venir de Saumur, la hocha encore fermement quand il ré-affirma n'avoir tué personne.
Je te crois... qui d'autre pourrait-elle croire si ce n'était lui?
Son coeur se serra à nouveau en entendant la douleur de son amour perdu, mais le colosse s'interrompit et ses yeux la quittèrent, ses mains la lâchèrent.
Linon suivit son regard et découvrit son mari qui les fixait, blanc comme un linge, triturant son cher chapeau. Le regard terrible de douleur de Titi.... Elle se décomposa en comprenant ce qu'il imaginait. Maël essayait déjà de s'expliquer, mais elle le sentait prêt à se battre. Se battre? tous les deux? Sûrement pas !
Elle quitta immédiatement Maël pour rejoindre son époux en boitant un peu, essuyant d'un revers de manche ses joues mouillées autant de larmes que de pluie.
Titou, tu es rentré... comment continuer, que lui dire... je... nous... je... voudrais te présenter quelqu'un. Quelqu'un que j'ai connu dans ma jeunesse, Il y a fort longtemps... à Constantinople.
Elle s'écarta un peu pour présenter Maël du bras.
Je te présente Ma... euh... le Duc de... Rhuys. Maréchal de Br.... maréchal, quoi.
Elle se replaça face à Titi, plongea le regard dans le sien.
Titou, il nous apporte des nouvelles du château, de grandes nouvelles... ! Le colporteur m'a menti ! Kilia va bien, tout le monde va bien, personne n'est mort ! C'est plus la peine de raser la Bretagne !
Elle tenta de glisser sa main sous son bras, autant pour le toucher que pour s'appuyer un peu. Les émotions des dernières heures, l'agitation en tout sens, la pluie et ces derniers chocs commençaient à avoir raison de sa jambe encore faible, elle la sentait trembler, se sentait épuisée.
Elle reprit à voix plus basse, le suppliant du regard.
Mon aimé... cet homme ... cet homme m'a sauvé la vie à Constantinople. Je t'en prie, accueillons-le.
Et elle continua précipitamment
Et si on envoyait du monde sur les traces du colporteur, on pourrait lui faire couper la langue et l'écarteler ! c'est pas possible de raconter de telles horreurs !
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