Miguael_enguerrand
Derrière ce titre ambigu, trompeur et même intriguant, se cachait nombre de subtilités que l'auteur serait bien incapable de dévoiler tout de go.
Étrange comme un titre si racoleur et enchanteur peut cacher une histoire si triste. Celle d'un jeune garçon à peine majeur qui se retrouve orphelin, perdu et noyé dans ce monde qui décidément tournait trop vite pour lui. Alors certes, ces temps de barbarie laissaient sur le bord du chemin de la vie un nombre effarant d'orphelins, et bien que les statistiques pourraient considérer cela comme une tendance généralisée et normale, chaque cas individuel s'avérait être un véritable drame.
Ces turpitudes de la vie n'épargnaient pas Miguaël Enguerrand de la Louveterie, jeune garçon qui mariait des origines diverses et variées, du Franchimont maternel à la Bretagne paternelle, en passant par leurs duchés d'adoption respectifs : la Touraine et la Bourgogne. Lui était né dans sur cette terre, et c'était dans ce duché qu'il devait hériter des fiefs paternels.
Il avait perdu sa mère dans sa plus tendre enfance, il n'en gardait d'ailleurs qu'un vague souvenir, une caresse, une tendresse infinie. Aucune image, pas même un visage ne sortait de sa mémoire. Le seul qu'il lui connaissait venait des portraits qui avaient été fait d'elle de son vivant, et bien sûr des descriptions que lui en faisaient son père. Ce père retrouvé mort il ne savait plus quand sur des chemins entre Dijon et Sombernon.
Et de cet abandon, s'en était suivi un exode. Un départ sur les routes de France, il ne savait trop où, une vague idée... Et de belles retrouvailles eurent lieu, le ramenant vers ce duché qu'il avait fui. De ces épisodes, la mort, la solitude, l'affliction, le voyage, il revenait exténué, inhibé, esquinté.
Des lettres qu'il avait envoyées, une en particulier avait une grande importance à ses yeux, et ce fut celle qu'il avait faite porter à celle qu'il allait rencontrer en ce jour. Celle qui était une proche de son Père, évêque de tutelle de celui-ci (il paraitrait ?), héraut ès généalogie de la famille, témoin du mariage de ses parents et sa Marraine devant Aristote et le Très-Haut. Tant de choses regroupées en une telle personne, c'était donc et à tant d'égards celle que Miguaël devait rencontrer, que ce soit pour régler les affaires administratives, familiales, mais aussi et peut-être le plus important pour le jeune homme, le guider et lui apporter ce soutien qui lui faisait tant défaut.
Toutes les histoires qu'il avait pu entendre d'elle la décrivaient comme froide, distante et inhumaine. Pourtant le garçon l'avait toujours connue comme chaleureuse, tendre et proche de lui. Il ne croyait donc absolument pas à ces fadaises et bien que son Père refusait des mois durant avant sa mort de lui parler de sa Marraine, il lui était impossible de juger différemment cette femme qui malgré le peu de rencontres entre eux, il aurait pu considérer comme une mère de substitution.
Il s'était donc défait de ses compagnes de voyage, auxquelles il avait expliqué la situation, pour venir rencontrer Ingeburge qui se trouvait d'après les rumeurs dijonnaises, dans son duché, à Auxerre. Miguaël y était déjà allé, et c'était d'ailleurs l'un des derniers endroits dans lesquels il l'avait rencontrée, un beau souvenir dans l'esprit du garçon.
Le trajet entre Dijon et Auxerre était long, mais au moins il lui laissait le temps de dormir, en effet, vivre en compagnie de Jehanne Elissa -en particulier- n'était pas de tout repos... Et puis... Les rêves étaient encore le seul instant où il parvenait à s'extraire de la triste réalité qui l'accablait, ceux des jours qui suivirent la mort du Père avaient été noirs, mais en ce jour ils n'existaient plus qu'épisodiquement, presque anecdotiquement comparés au chaos qu'était sa vie émotionnelle.
Arrivé dans le duché de sa Marraine, il se fit annoncer.
"Miguaël Enguerrand de Montfort et de la Louveterie." C'était tout, pas de titres, pas de charges, juste les prénoms que lui avaient donnés son père et sa mère et les noms de famille de ses géniteurs.
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Étrange comme un titre si racoleur et enchanteur peut cacher une histoire si triste. Celle d'un jeune garçon à peine majeur qui se retrouve orphelin, perdu et noyé dans ce monde qui décidément tournait trop vite pour lui. Alors certes, ces temps de barbarie laissaient sur le bord du chemin de la vie un nombre effarant d'orphelins, et bien que les statistiques pourraient considérer cela comme une tendance généralisée et normale, chaque cas individuel s'avérait être un véritable drame.
Ces turpitudes de la vie n'épargnaient pas Miguaël Enguerrand de la Louveterie, jeune garçon qui mariait des origines diverses et variées, du Franchimont maternel à la Bretagne paternelle, en passant par leurs duchés d'adoption respectifs : la Touraine et la Bourgogne. Lui était né dans sur cette terre, et c'était dans ce duché qu'il devait hériter des fiefs paternels.
Il avait perdu sa mère dans sa plus tendre enfance, il n'en gardait d'ailleurs qu'un vague souvenir, une caresse, une tendresse infinie. Aucune image, pas même un visage ne sortait de sa mémoire. Le seul qu'il lui connaissait venait des portraits qui avaient été fait d'elle de son vivant, et bien sûr des descriptions que lui en faisaient son père. Ce père retrouvé mort il ne savait plus quand sur des chemins entre Dijon et Sombernon.
Et de cet abandon, s'en était suivi un exode. Un départ sur les routes de France, il ne savait trop où, une vague idée... Et de belles retrouvailles eurent lieu, le ramenant vers ce duché qu'il avait fui. De ces épisodes, la mort, la solitude, l'affliction, le voyage, il revenait exténué, inhibé, esquinté.
Des lettres qu'il avait envoyées, une en particulier avait une grande importance à ses yeux, et ce fut celle qu'il avait faite porter à celle qu'il allait rencontrer en ce jour. Celle qui était une proche de son Père, évêque de tutelle de celui-ci (il paraitrait ?), héraut ès généalogie de la famille, témoin du mariage de ses parents et sa Marraine devant Aristote et le Très-Haut. Tant de choses regroupées en une telle personne, c'était donc et à tant d'égards celle que Miguaël devait rencontrer, que ce soit pour régler les affaires administratives, familiales, mais aussi et peut-être le plus important pour le jeune homme, le guider et lui apporter ce soutien qui lui faisait tant défaut.
Toutes les histoires qu'il avait pu entendre d'elle la décrivaient comme froide, distante et inhumaine. Pourtant le garçon l'avait toujours connue comme chaleureuse, tendre et proche de lui. Il ne croyait donc absolument pas à ces fadaises et bien que son Père refusait des mois durant avant sa mort de lui parler de sa Marraine, il lui était impossible de juger différemment cette femme qui malgré le peu de rencontres entre eux, il aurait pu considérer comme une mère de substitution.
Il s'était donc défait de ses compagnes de voyage, auxquelles il avait expliqué la situation, pour venir rencontrer Ingeburge qui se trouvait d'après les rumeurs dijonnaises, dans son duché, à Auxerre. Miguaël y était déjà allé, et c'était d'ailleurs l'un des derniers endroits dans lesquels il l'avait rencontrée, un beau souvenir dans l'esprit du garçon.
Le trajet entre Dijon et Auxerre était long, mais au moins il lui laissait le temps de dormir, en effet, vivre en compagnie de Jehanne Elissa -en particulier- n'était pas de tout repos... Et puis... Les rêves étaient encore le seul instant où il parvenait à s'extraire de la triste réalité qui l'accablait, ceux des jours qui suivirent la mort du Père avaient été noirs, mais en ce jour ils n'existaient plus qu'épisodiquement, presque anecdotiquement comparés au chaos qu'était sa vie émotionnelle.
Arrivé dans le duché de sa Marraine, il se fit annoncer.
"Miguaël Enguerrand de Montfort et de la Louveterie." C'était tout, pas de titres, pas de charges, juste les prénoms que lui avaient donnés son père et sa mère et les noms de famille de ses géniteurs.
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