Kuan
Il était une fois un petit garçon du nom de Kuan. Mesurant 1m41, les cheveux noirs toujours en broussaille, la malice pétillant dans ses yeux sombres, le sourire étincelant, il sifflotait joyeusement dans les rues de Kyiosu, annonçant ainsi son arrivée à la ronde. Le groupe des grands le fuyait depuis qu'il avait lancé Sunuké le mauvais kamis sur leur groupe. Les marchands feignaient de ne pas voir ses larcins depuis qu'il avait rendu fou Masafumi le marchand de udon. Les taverniers lui barraient la porte, très peu enclin qu'il utilise leur tables pour se livrer à des expériences de crotte de nez. Les filles s'accordait à lui octroyer un petit bisou sur la joue pour son tatouage de Lézard sur la nuque, espérant recevoir des faveurs, ou simplement pour le plaisir de voir s'illuminer cette gueule d'ange.
Mais Kuan n'était pas encore foncièrement mauvais. Il n'avait tué que deux personnes dans sa vie (si on exclut les multiples grenouilles et autres petites bêtes) : un tavernier qui l'avait enfermé des jours durant dans le noir (et encore il ne savait même pas que c'était son coup qui avait été fatal), et Sunuké mais ce n'était que de la légitime défense. Ses blagues ne faisaient pas vraiment de mal. On passait des crottes de nez, aux grenouiles étripées, et autres variantes. Pour lui, la vie était un jeu.
D'ailleurs, chaque brigandage, chaque pillage de sô auquel il avait participé avait été totalement désintéressé, laissant l'argent à ses aïeuls, se contentant de faire le fier devant ses copains qui en bavaient d'admiration. La bande des Terreurs dont Kuan était le leader était composée de La Teigne, Gros Molard, Dégeu, Casse-cou, Pif-Paf, l'Oiseau, et Qu'une Main. Si Kuan faisait une bêtise, tous suivaient. En échange le morveux soudoyait des gens pour eux et les protégeait de par son influence durement gagné dans le Cloaque, quartier malfaisant de Kyiosu. Enfin, gagné par ses aïeuls.
Mais les récents évènements tachèrent la personnalité encore innocente de Kuan. Il avait dû tuer un copain parce qu'il voulait le tuer, lui. Les secrets avaient été trahis par d'autres. Les personnes autour de lui l'abandonnaient pour fonder un autre clan. Les copains n'étaient plus copains. Peu importe les raisons d'adultes, pour lui c'était très clair : On l'abandonnait. Alors de cette trahison qu'il ressentit très profondément, naquit un sentiment de méfiance. La confiance avait été jetée aux orties, exceptés pour sa bande des Terreurs.
Il avait toujours frappé pour se défendre lui-même, ou une cause. Persuadé que plus personne ne lui voulait du bien, il finit par se ficher des sentiments qu'il pouvait provoquer. A une époque le gamin rayonnait quand on lui disait qu'on l'aimait, qu'on le cajolait, qu'on l'embrassait, qu'on s'occupait de lui comme il avait toujours rêvé depuis sa naissance. L'arrivée au clan des Lézards avait été un vrai rayon de soleil après la vie miséreuse des chemins à suivre son père de catin en catin. Mais si les gens ne pensaient pas vraiment ce qu'ils disaient ? Comment les croire encore ? Alors que leurs actes niaient leurs paroles ? Pour ne pas se noyer dans la souffrance et la douleur, l'enfant voulut faire souffrir plus le monde autour de lui.
Le premier jour qu'il frappa gratuitement, Kuan se promenait dans les dédales des rues du Cloaque, comme à son habitude, suivit fidèlement par le général Berthe la belette. Se faufilant dans la foule du marché, délestant de leur bourses les propriétaires, il bouscula une vieille dame chargée de ses provisions récemment achetées qui tombèrent toutes au sol. Une fille se pencha pour l'aider à la ramasser, et l'horrible morveux marcha sur sa main, dans le seul but de l'entendre crier. Ce cri l'emplit d'une douce satisfaction. Un sourire mauvais emplit le visage du gosse alors qu'il saccagea encore quelques provisions sous ses pieds, avant de pousser brusquement les personnes devant lui et de s'enfuir... en marchant tranquillement.
- T'es méchant, toi.
Kuan se retourna d'un bloc vers le garçon qui venait de l'interpeller. Celui-ci n'avait pas été gâté par le destin. Il avait de grandes oreilles, les yeux louchant, des sourcils rapprochés, et le côté gauche de la bouche tordue. Rien que pour cette raison, le gosse jugea qu'il avait le droit de faire du mal à celui plus grand qui devait avoir 12-13 ans et affichait un air de benêt. Ceux dont on pouvait se moquer parce qu'ils étaient différents. Ceux qui, parce qu'ils ne comprenaient pas le monde comme vous et moi, parce que toute la portée des choses leur échappait, devenaient des cibles faciles pour des esprits torturés en mal de violence.
La ferme, face de rat.
Un coup de pied fut envoyé dans le mollet de son nouveau souffre-douleur. Les yeux rageurs, le môme serra les poings, prêt à en redonner s'il en voulait encore.
Mais Kuan n'était pas encore foncièrement mauvais. Il n'avait tué que deux personnes dans sa vie (si on exclut les multiples grenouilles et autres petites bêtes) : un tavernier qui l'avait enfermé des jours durant dans le noir (et encore il ne savait même pas que c'était son coup qui avait été fatal), et Sunuké mais ce n'était que de la légitime défense. Ses blagues ne faisaient pas vraiment de mal. On passait des crottes de nez, aux grenouiles étripées, et autres variantes. Pour lui, la vie était un jeu.
D'ailleurs, chaque brigandage, chaque pillage de sô auquel il avait participé avait été totalement désintéressé, laissant l'argent à ses aïeuls, se contentant de faire le fier devant ses copains qui en bavaient d'admiration. La bande des Terreurs dont Kuan était le leader était composée de La Teigne, Gros Molard, Dégeu, Casse-cou, Pif-Paf, l'Oiseau, et Qu'une Main. Si Kuan faisait une bêtise, tous suivaient. En échange le morveux soudoyait des gens pour eux et les protégeait de par son influence durement gagné dans le Cloaque, quartier malfaisant de Kyiosu. Enfin, gagné par ses aïeuls.
Mais les récents évènements tachèrent la personnalité encore innocente de Kuan. Il avait dû tuer un copain parce qu'il voulait le tuer, lui. Les secrets avaient été trahis par d'autres. Les personnes autour de lui l'abandonnaient pour fonder un autre clan. Les copains n'étaient plus copains. Peu importe les raisons d'adultes, pour lui c'était très clair : On l'abandonnait. Alors de cette trahison qu'il ressentit très profondément, naquit un sentiment de méfiance. La confiance avait été jetée aux orties, exceptés pour sa bande des Terreurs.
Il avait toujours frappé pour se défendre lui-même, ou une cause. Persuadé que plus personne ne lui voulait du bien, il finit par se ficher des sentiments qu'il pouvait provoquer. A une époque le gamin rayonnait quand on lui disait qu'on l'aimait, qu'on le cajolait, qu'on l'embrassait, qu'on s'occupait de lui comme il avait toujours rêvé depuis sa naissance. L'arrivée au clan des Lézards avait été un vrai rayon de soleil après la vie miséreuse des chemins à suivre son père de catin en catin. Mais si les gens ne pensaient pas vraiment ce qu'ils disaient ? Comment les croire encore ? Alors que leurs actes niaient leurs paroles ? Pour ne pas se noyer dans la souffrance et la douleur, l'enfant voulut faire souffrir plus le monde autour de lui.
Le premier jour qu'il frappa gratuitement, Kuan se promenait dans les dédales des rues du Cloaque, comme à son habitude, suivit fidèlement par le général Berthe la belette. Se faufilant dans la foule du marché, délestant de leur bourses les propriétaires, il bouscula une vieille dame chargée de ses provisions récemment achetées qui tombèrent toutes au sol. Une fille se pencha pour l'aider à la ramasser, et l'horrible morveux marcha sur sa main, dans le seul but de l'entendre crier. Ce cri l'emplit d'une douce satisfaction. Un sourire mauvais emplit le visage du gosse alors qu'il saccagea encore quelques provisions sous ses pieds, avant de pousser brusquement les personnes devant lui et de s'enfuir... en marchant tranquillement.
- T'es méchant, toi.
Kuan se retourna d'un bloc vers le garçon qui venait de l'interpeller. Celui-ci n'avait pas été gâté par le destin. Il avait de grandes oreilles, les yeux louchant, des sourcils rapprochés, et le côté gauche de la bouche tordue. Rien que pour cette raison, le gosse jugea qu'il avait le droit de faire du mal à celui plus grand qui devait avoir 12-13 ans et affichait un air de benêt. Ceux dont on pouvait se moquer parce qu'ils étaient différents. Ceux qui, parce qu'ils ne comprenaient pas le monde comme vous et moi, parce que toute la portée des choses leur échappait, devenaient des cibles faciles pour des esprits torturés en mal de violence.
La ferme, face de rat.
Un coup de pied fut envoyé dans le mollet de son nouveau souffre-douleur. Les yeux rageurs, le môme serra les poings, prêt à en redonner s'il en voulait encore.