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[RP Tréssss ouvert] La caravane d'Ahmes : Escale Tourangelle

Errance.


Nobles dames, riches bourgeois, curieux, vauriens, gentils ou grosss michants....
la caravane est ouverte à tous !

Car si la caravane passe...se pose....
elle ne s'attarde que si y'a du client, d'la rencontre, de l'embrouille, du festif......
alors....au plaisir de jouer avec vous !



La caravane dormait encore sous la timide aurore.
Seuls deux gardes veillaient, dans la fumée de braises rougeoyantes…

L’air vibrait des pépiements multiples des oiseaux saluant le nouveau jour...
Le sourd blatère des chameaux venant y ajouter, parfois, une note... incongrue.

Derrière la grande tente du prince, blanche voile gonflée, comme tendue sous un vent paisible, apparaissait, au loin, les remparts de la ville.

Ils étaient arrivés la veille au soir, et les hommes de mains de l’égyptien s’étaient empressés d’aller clamer la nouvelle de l’arrivée de ces marchandises d’Orient, qui bientôt, quitteraient les grandes et lourdes malles pour aller emplir les étals de saveurs épicés, d’herbes aux envoûtants parfums, de cages aux étranges voir inquietants pensionnaires, de tissus chamarrés, de délicats bijoux et autres armes exotiques….

La caravane dormait encore sous la timide aurore.
Seuls deux gardes veillant autour de quelques braises….

Le sommeil fuyait Beltaine depuis des heures déjà, longue attente du jour rythmé par la chaleur de la gamine lovée contre elle, et la respiration lente d'Ahmes, plus loin, habitant l’obscurité d’une nuit sans lune.

Longues heures à repenser à cette rencontre qui la faisait maintenant voyager avec eux, pensées désordonnées oscillant entre curiosité, fascination pour les couleurs, les senteurs qui suivaient le sillage de l’égyptien, ce cœur, ce maudit cœur, de nouveau assoiffé de l’espoir d’une famille…. et quelques autres émois…perturbants...

Quand enfin elle put distinguer formes et ombres sous le lourd tissu tendu, elle posa un baiser sur le front de Marine, la repoussant doucement, et vêtue d’une grande liquette blanche, qu’Ahmes nommait comment déjà ?...ah vi d’tchéllaba…..- partit sur le pointe des pieds vérifier qu’il dormait bien encore.

Dans la pénombre sa peau semblait plus sombre encore…
….il ronflait doucement, lèvres entrouvertes légèrement souriantes sur sa barbe tressée…. les yeux clos.

Moults précautions de pudeur valant mieux qu’une, Beltaine commença par enfiler ses braies élimées par-dessous le large tissu et se contorsionnant tant bien que mal réussit à passer sa chemise fétiche car unique et donc tout aussi défraîchie et usée….mais il n’y avait guère que dans cette tenue fidèle des routes qu’elle se sentait à son aise…et elle-même…..

La caravane dormait encore sous la timide aurore.
Seuls deux gardes veillant autour de quelques braises…
Et une rousse tignasse émergeant de la tente.

Ils la regardèrent passer, pied nus dans la rosée, répondant à son sourire, par quelques mots de cette langue chantante, gutturale, inconnue… qui finirent en un éclat de rire…

Belt' préféra ne pas savoir, pas comprendre ce qu’ils avaient bien pu dire et se dirigea vers une des grandes malles entreposées. Elle en souleva le lourd couvercle, les narines assaillies d’odeurs de plantes sèches et sans trop de mal réussit à trouver ce qu’elle y chercher.

Regard sur le campement….pas de roulotte à lanterne rouge en vue…..fallait t’il qu’une rencontre en chasse une autre…..des jours qu’elle n’avait vu Grenade….ceux d’ici…jamais….grâce à la gamine qui savait écrire, échange de mots dans la roulotte désertée par sa tenancière…. « Où est tu? ça va ? je suis là.... je vais là…. » « J’vous suis.... de loin »….et la route……sans elle…..fou comme elle s’était faite à la présence de la sulfureuse pourtant la pouilleuse...

Légère prière à on ne sait quel dieu espérant son arrivée prochaine et sachet de saponaire en main, elle versa une outre pleine d’eau dans un seau et se dirigea vers un proche bosquet.

Car, et oui, voilà que depuis deux jours la crasseuse donzelle avait pris l’habitude de se débarbouiller….
oh une toilette de chat pas copain avec l’eau….
mais le visage, les mains, les pieds tout au moins….
allez comprendre pourquoi….


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Beltaine dicte "Errance"....
Marineblanche
Marine Blanche se réveilla sous l'odeur des différentes épices, parfums venant d'Egypte. A l'intérieur de la tente, c'était un autre monde, un autre pays plutôt. La petite fille n'aurait jamais imaginé qu'au delà de l'eau, il y'avait un autre pays, elle pensait que si on allait au bout, on tombait dans un trou. L'Egypte, c'était une autre croyance aussi. Là encore, la petite fille n'en revenait pas mais après tout, tout était possible.

Elle sortit de la tente où les gardes étaient toujours présents, discutant dans une langue qu'elle ne connaissait pas, elle les salua d'un sourire avant de se diriger là où il y'avait les étals. Son regard se posa sur les cimeterres, armes qu'utilisaient les armées Egyptiennes. Qu'est-ce qu'elle adorait les armes. C'est alors qu'elle se retrouva nez à nez avec un dromadaire. Elle ouvrit de grands yeux, impressionnée. C'est que c'était quand même plus grande qu'elle, hein ! Elle se recula avant de partir dans le chemin inverse ! Boudiou ! Elle tomba sur l'étal où étaient présents des tissus, vêtements égyptien bien évidemment, elle les toucha du bout des doigts, c'est qu'elle ne connaissait pas cette texture si...douce. A côté, une étal avec des parchemins.

La gamine tomba sur un homme d'arme d'Ahmès qui trainait par là, il avait une sorte de flûte dans sa main, elle regarda, intriguée. Elle lui demanda de jouer un air de flûte. Ce qu'il fit. Un air envoûtant commença à charmer l'air d'un son mélodieux.

Et là, la gamine resta là.
Grenade
Grenade avait choppé une maladie hors du commun qui l’avait laissé clouée dans sa baraque sur roues. Un truc impressionnant qu’aucun médecin du royaume n'avait su guérir, elle était bien certaine d’avoir attrapé cette saloperie à cause de l’autre gars bizarre que la petite rousse fréquentait depuis peu.
Comment s’appelait-il déjà ? Un nom de barbare, aux consonances toutes pourries… ah ouais… aloès…aimouès…. Ahmes… bref un nom trop nase.

La fille de joie bougonnait assise sur un rocher aux abords du campement. Elle avait entraperçut la veille, entrer dans la caravane, la jolie Beltaine un peu trop bien entourée à son goût.
Après la colère, l’audace, la mauvais foi et la grossièreté, Grenade avait « encore » un autre défaut….la jalousie. Et, en tailleur sur son bout de caillou, la belle de nuit était entrain de ravaler ce sentiment qui la faisait bouillir depuis la veille au soir.
Alors qu’elle étirait ses longues jambes meurtries par une mauvaise position, elle entendit des craquements de brindilles et des bruissements de feuilles.

La jolie rouquine apparut un seau à la main et se mit à se frotter le museau.

« Alors la nuit a été difficile ? Sûre qu’à force de dormir les uns sous les autres, le sommeil manque…. »

Le nez en l’air, Grenade tentait de ne pas montrer un agacement certain, chose qu’elle réussissait à faire sans succès.
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Eilinn_melani
[Parce que le hasard nous amène dans des lieux inattendus]

Eilinn Melani n'avait pas prévu de faire escale en Touraine au départ. En compagnie de celle qui était autrefois sa fille adoptive, et désormais pupille de feue la Reyne, l'Avize s'était retrouvée coincée à Tours pour cause d'un cheval boiteux...
Et il n'y avait rien qui insupportait tant Eilinn que l'inactivité. Laissant la pupille royale à l'auberge ou elles avaient pris logis, l'Avize avait pris la poudre d'escampette, ne souhaitant pas visiter Tours, mais ne voulant pas non plus rester enfermée à ruminer sur cette péripétie du voyage qui la bloquait.
Le bruit courait qu'une caravane exotique s'était installée. En temps normal, peut-être qu'Eilinn serait restée à distance, l'exotisme n'étant pas son fort, mais présentement, l'envie de se changer les idées fut la plus forte.

Dépassant les remparts de la ville, sans escorte si ce n'est celle d'un valet semblant agé qui ne quittait jamais son sillage, Eilinn se dirigea vers les roulottes qui s'étaient installées. Qu'allait-elle découvrir ? De toute façon, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle cherchait, le hasard agirait pour elle.


Holà, de la caravane !
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--Legardeegyptien
Habillé avec la shenti*, le Garde Egyptien faisait sa petite ronde en regardant les alentours, tout était tranquille malgrè le fait qu'il avait envie d'aller boire une de ces cervoises que les français font, dans une taverne mais non, il devait rester à surveiller. Oh mais il n'était pas le plus malheureux ou le plus à plaindre, le plus souvent, il reluquait les fesses des belles femmes qui passaient par là et plus particulièrement, celle de la rouquine crasseuse qui maintenant faisait sa petite toilette, elle était pas mal, elle. Si le Prince n'était pas là, il aurait bien essayé sa chance.

Soudain, un bruit lui fit froncer les sourcils, sa main vient de poser sur sa cimeterre, il murmura quelques mots en arabe avant de s'approcher et de voir une femme. Son regard la détailla et il ne pût s'empêcher d'esquisser un petit sourire. Normalement, il devrait se taire et prévenir le Prince mais là, il allait désobeir.


Sâlam. Hapi, enchanté.

Difficile quand on ne parle pas la langue de dire tout ce que l'on désire mais grâce à tout ce temps en France, il avait appris quelques mots pour se faire comprendre. Il s'inclina bien bas devant la femme avant de se relever.

- Vous cherche?

*un sorte de grand rectangle de tissu que l'on fixait autour des reins par une ceinture
Eilinn_melani
Au bout d'un moment, un homme se présenta. Eilinn écarquilla les yeux, et tenta de trouver une contenance, n'ayant pas l'habitude de voir des gens si peu vêtus. Elle décida de se concentrer sur la tête du garde, voire de regarder un peu les tentes.

Salam. Eilinn, enchantée.

Le tout était dit avec hésitation, Eilinn ignorant totalement si c'était la façon de répondre qui convenait. Elle opta pour une légère inclinaison du buste, ne voulant pas commettre d'impair. Ce n'était pas le moment de se mettre à dos un garde en jouant les arrogantes, ce qu'elle n'était de toute façon pas, d'ou l'impasse sur son nom et ses titres.
Il lui demanda alors ce qu'elle recherchait, et finalement la réflexion d'Eilinn fut rapide.


Des épices, pour la cuisine, vous avez ? Quelque chose... inconnu ici ?

Elle n'était pas responsable des cuisines du Louvre pour rien, l'exotisme pourrait être fort apprécié du prochain palais royal.
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Errance.
[Pendant ce temps….pas loin …]


On se croit seule, bosquet planqué, minois lavé...
Et on l’est pas….
Soudaine voix, valse le baquet, eau se répand, et le palpitant qui fait des bonds, obligé.

La dernière fois que la sulfureuse lui avait fait telle frayeur c’était à leur rencontre…. Mais cette fois pas de guéridon sur lequel se fracasser le crâne en se demandant si c’est maintenant qu’on crève ou pas ….

Sourire « adoucit » de quelques jurons bien sentis - inspiration grenadesque, Belt' bonne élève- et se précipiter vers elle, lui chopper le bras comme pour être sure qu’elle est bien là, palpable, qu’elle roupille pas encore à rêver ce qu’elle attends de trop.

« P’naise ! Par l’Cornu !
‘spéce de bagasse ! T’étais passée où toué ?????
T’as fini d’battre le velours ? Tu repenses à moué ?
Ça y est ?????»


Et de la serrer dans ses bras le palpitant qui fait des bonds mais de joie cette fois, baiser qui claque dans la douceur du cou jasminé, mais la sentir se tendre, se piquer, croiser son regard, sourcils froncés sur pupilles noircies de reproches, remarquer sa pâleur aussi, albâtre terne, maladif sous lèvres pincées….
Se rebiffer …

« Rhhhoooo….héééé
On dors pô les uns sous les autres namé ! Pis là franchement t’es mal placée !
Je t’attendais ! T’as pas eu les mots de la gouillatte sur ta roulotte ?
Si bien sur que si ! Tu serais pas là sinon nan ? »


Se radoucir, léger sourire, inquiet

« T’as pas l’air bien…ça va ? »

Passer une main sur sa joue, son front…être rassurée….à moitié

« Viens »

Mêler leurs doigts

« Y’a plein d’herbes las bas….sur qu’on va trouver de quoi te requinquer »

Et vers les étals colorés que quelques silhouettes et le chant d'une flûte venaient déjà animer, l’entraîner….


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Beltaine dicte "Errance"....
--Legardeegyptien
L'homme souria en coin en la voyant écarquiller les yeux et essayant de trouver contenance, c'est que les femmes françaises ou italienne étaient si charmantes quand elles sont genées, il s'en amuse légèrement. Eilinn qu'elle s'appelait. Elle avait un charme certain avec sa petite hésitation.

Des épices qu'elle voulait? Elle serait servie donc il hocha la tête en signe que oui et il l'invita à le suivre. Un autre garde était présent et ce dernier marmona, jaloux de voir son collègue en si bonne compagnie mais très vite, il se remit à son travail. En bref, le Garde que nous parlons entraina la femme à travers les étals jusqu'à celle des épices. Il y'en avait de toutes sortes, des feuilles de limes, du piment séché, du curcuma, du curry, des fleurs d'hibiscus sechées, des feuille de molokhiyya et tout un autre tas d'épice qu'il serait long et fastidieux à tout énumérer !


- Epice, ça.
Jaime18
Assis devant la bancale table de la modeste chambre où il s’était installé pour quelques jours, Jaime repoussa le fatras de vélins noircis d’esquisses, de croquis, de portraits volés au grés des jours et choisissant le plus cher de ses parchemins, sa meilleure plume, se mit à écrire.



A Sophicie Tadelle
A l’indomptable Zazou
A ma chère mère

Cela fait fort longtemps que je ne vous donnais de nouvelles, soyez rassurée chère et tendre mère, je vais bien.
Je parcours toujours les chemins du royaume, découvre villes et gens, avec bonheur parfois, ennui souvent. Je suis en Touraine actuellement et l’air résonne du bruit des armes. J’attends un peu pour reprendre la route, vers le sud, vers vous.

Jaime leva sa plume, préférant ne pas l’inquiéter des quelques querelles, combats venus agrémenter son voyage.



Je vous remercie encore de m’avoir laisser ainsi aller, les voyages forment la jeunesse me disiez vous de votre tendre sourire. Et vous aviez raison comme toujours. J’ai appris bien des choses, je me sens plus fort, plus homme….mais vous me manquez, vous et ma jeune sœur. Donnez moi de vos nouvelles. Père est il présent à vos coté ?
Il me tarde d’avoir lettre de vous, de vous revoir.
Qu’Aristote vous protége

Jaime


Il fit couler la cire, l’écrasa sous le sceau de sa bourgeoise famille. Et tout à la pensée de ceux qui lui manquaient, descendit l’escalier, traversa la salle de la taverne vide comme toujours. Il lâcha son pigeon avec l’impatience de le voir déjà revenir et pris la direction de ce champ où il avait ouïe dire qu’une lointaine caravane avait posé campement. Sans doute trouverait il là originaux cadeaux à ramener en Languedoc, car sa décision était prise, il revenait chez lui.
Il marcha une bonne heure et découvrit enfin ce qu’il cherchait. Ralentissant le pas, observant sans cesser d’avancer. Il y avait là des hommes à l’accoutrement et couleur de peau jamais croisés, lui faisant regretter de ne pas avoir pris son nécessaire à dessin, une gamine subjuguée sous le son d’une flûte aux accords lents et inconnus, une jeune dame aux atours de noblesse, des étals plein de promesses, une rousse et une brune arpentant le pré plus loin, main dans la main. Il finit d’arriver et se dirigea, sans même un mot pour ce garde occupé par la nobliaute cliente, vers les lourds tissus, fragiles étoffes, somptueuses soieries exposées. Assuré de trouver là cadeau pour sa mère et sa sœur, il les palpa, les contempla, les soupesa, testant leur qualité, leurs reflets, leurs délicates et extraordinaires broderies.
Theophanie
J’avais rejoins la caravane en « T » et à nouveau comme précédemment, je m’étais sentie transportée dans un univers riche, stimulant et généreux.

J’avais retrouvé avec joie et bonne humeur Beltaine, et sa chevelure rousse, son franc parlé qui sonnait comme un rire de gorge, et montait en moi, heureux.

Je me promenais parmi les tentes guidée par un eunuque nommé Hépi avec qui j’avais lié d’amitié.
Hépi ! ça chantait dans le vent un prénom facile à fredonner, les autres portaient les doux noms de Hetepsekhemoui, Djadjamankh, et encore Djéhutihotpe.
Comprenez donc que j’ai choisi Hépi ! De plus il était chauve !

Hépi donc, avait décidé de m’initier aux us et coutumes du commerce de son pays, et me trainait vers un endroit où étaient exposés toutes sortes de sacs, de pots dans une atmosphère saturée de parfums suaves et envoutants.
Engourdie par les odeurs entêtantes je me laissais guider, nonchalante.


« Là ti vois Tio c’est le henné, avec lis fleurs ti fais parfum, avec lis feuille ti fais couleur… Ti montrerai !
Là li Santal, attention Tio ! Huile pas vendre a pitite soubrette, tris tris chère….
Poudre de santal bon pour marins, débarrasser des fièvres et du mal….
Là Benjoin ! Très bon pour narguilé di Prince, sent bon !
Là ti trouve ….. »


Comme saoule, je le suivais admirant la mouvance de ce corps si gras et pourtant si agile et si souple. Il était plein de grâce et son visage rayonnait de bonheur communicatif.
Mes mains plongeaient dans les sacs, revenaient à mon nez, se posaient sur ma langue, et je laissais ma curiosité gargantuesque se repaître de la leçon.
Je goutais des dattes, pourléchant mes doigts poisseux en poursuivant Hépi, tentant d’imiter sa démarche dansante.
Avisant de petites boites de bois tendre je tendis une main intéressée vers elle lorsqu’un ordre impératif venu de Hépi me stoppa net.


« Pas ça Tio ! Ça être au prince pas toucher ! »

L’ordre était si impératif que je suspendis mon geste docilement. Dérivant mon soudain intérêt pour l’interdit, Hépi, me désigna Beltaine plus loin.

« Tio ! Rigarde qui voilà ! Amie ! Va !»

Hépi, avisant un jeune homme proche de la tente aux étoffes, partit avec une rapidité et une adresse étonnante pour ses formes.
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Eilinn_melani
Le garde la mena jusqu'aux étals supportant des sacs d'épices. Les monticules colorés n'étaient pas sans rappeler à Eilinn ceux du Louvre, même si ceux-ci seraient surement plus exotiques.
Elle adressa un sourire reconnaissant au garde.


Merci ! Je vais regarder !

Sans plus attendre, Eilinn commença à examiner les différents sacs, cherchant les senteurs qui pourraient faire des miracles en cuisine. Les fleurs d'hibiscus retinrent son attention, tant elle savait que les fleurs commençaient à avoir du succès en pâtisserie, comme la liqueur de violette ou les macarons au jasmin d'Ella Durée.

L'odeur de la molokhia ne plut pas à Eilinn, ainsi poursuivit-elle son inspection, les feuilles de lime et leur odeur d'agrume retenant son attention. Autant elle savait utiliser le citron, autant ces feuilles pouvaient se révéler fascinantes à utiliser.
Elle connaissait déjà certains des mélanges d'épices, mais décida d'acheter ce qui lui avait le plus plu. Elle se tourna vers le garde, qui devait probablement surveiller les clients nouvellement arrivés.


J'aimerai ceci, et ceci.

Eilinn désignant successivement les fleurs d'hibiscus et les feuilles de lime, vu qu'elle en ignorait les noms.
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--Legardeegyptien
Regarder? Qu'elle fasse donc. Lui, il regardait autre chose. Elle. C'est qu'elle était vraiment mignonne la petite. Il se mit légèrement en retrait tout en gardant un regard vers elle. Il fronça les sourcils en voyant un homme arriver mais il ne prêta pas plus attention à lui que cela, il était déjà occupé et il y'avait d'autres personnes dans la Caravane donc ils s'en occuperaient.
Ses yeux sombres se posèrent de nouveau vers la femme qui semblait inspecter les épices, elle semblait interessée et ça plaisait beaucoup à l'homme car en Orléanais peu de personnes étaient venus, juste la certaine Theophanie, Errance ou encore la petite gamine rousse.

Quand la femme montra ce qu'elle voulait, il hocha la tête, prit un petit sac en tissus et mit généreusement les fleurs d'hibiscus dedans et fit pareil pour les feuilles de lime, tout en tendant le tout à Eilinn.


- 6 écus l'tout.

Il s'éloigne légèrement avant de prendre une amulette, représentant un faucon.

-Horus, pour protéger les voyageurs, femme. Cadeau.
--Eunuque_hepi
Pendant ce temps au banc des étoffes....

Hépi arriva vers le jeune homme, son visage débonnaire, regardait le rouquin, avec l’œil de celui qui peut lui rendre service, deviner le moindre de ses désirs, et l’exaucer comme un bon génie.

Bijour mon prince, peux vous montrer étoffes de rêves ?
Pour votre princesse, la parer des plus belles et plus riches soieries qui nous avons.

Rigardez, mon prince …


Agitant son gros corps avec souplesse, Hépi se déplaçait en déversant des flux de paroles avenantes et envoutantes, déployait des tissus cousus de fils d’ors, montrant uniquement des vêtements classiques à bon prix, amadouant doucement l’acheteur.

Rigarde belle couleurs pour petite soubrette !

Puis reculant et regardant le rouquin d’un œil critique et aiguisé, il se penche vers lui et chuchote.

Si pour belle dame, moi avoir choses plus somptueuses sous tente mon prince.

Sa voix était aussi mielleuse qu’envoutante, emprunte d’un mystère avenant invitant à le suivre.

Il désigna l’intérieur de la tente d’un geste majestueux et gracile.


Vinez mon prince vinez toucher, magnifiques….
Eilinn_melani
D'un main, Eilinn prit les deux précieux paquets avec précaution, de l'autre elle fouilla dans une bourse de cuir pour en retirer la somme et la tendre à l'égyptien. Elle avait escompté dépenser plus, elle était finalement restée très raisonnable dans ses achats.

Tenez.

Encore un instant, tandis qu'elle donnait les sachets au valet aux cheveux blancs pour qu'il en prenne soin, et le marchand lui offrit une étrange amulette. Eilinn prit un instant pour l'examiner, les dessins étant si étrangers pour un œil occidental. Il y avait également le fait qu'elle était très pieuse, et qu'une amulette était dans la conception aristotélicienne assez décriée.
Mais c'était un cadeau, ainsi elle l'accepta avec un sourire.


Merci beaucoup, je la garderai ! Bon voyage à vous.

Sur ces paroles, Eilinn retourna vers ce qu'il lui semblait être le chemin par lequel elle était arrivée.
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Jaime18
Banc des étoffes

L’homme qui se présenta face à lui était rond comme le poupon d’une géante mère, il en avait la finesse de trait, le glabre de la peau et une certaine grâce qu’ont seuls les enfançons. Son discours en revanche était celui aiguisé du marchand, accent roulant en prime pour l’appât du chaland.

Jaime fasciné autant par l’ambiance qui émanait du camp que par le jeu incessant d’étoffes filant entre les doigts de l’homme n’en laissa rien paraître. Un masque impassible était sa plus sure valeur de possible marchandage.

Est-ce cela, ses doigts tâtant avec surfaite insatisfaction ce que l’homme offrait à son regard, ou son léger hochement de tête réprobateur au mot de soubrette mais voilà que le ton changeait et que s’ouvrait la tente sur quelques trésors promis.

Remerciant l’homme d’un léger sourire, il y pénétra, une main soupesant sa bourse, la questionnant sur son répondant, l’autre s’attardant presque aussitôt comme attirée, sur une riche étoffe en soie naturelle épaisse , texture légèrement granulée avec retombée voluptueuse et brillance accrochée aux délicats motifs floraux…

Qu’elle belle robe cela ferait à sa mange-fleur de Mère….ou à sa benjamine de Capucine….

Combien pour celui-ci ?
Hummm…disons …..10 mètres


Et de se retourner vers l’habile poupon en attente du verdict.
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