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[RP] Coutures, Viscères et Amputations... Tente médicale...

--Achim_al_quasim


Interdum lacrimae pondera vocis habent.*


Attentif aux frémissements, précis dans le geste, la paume de sa main contre la peau tendue de So se veut rassurante. L’aiguille pique, point après point, chaque nœud effectué avec le plus grand soin. Il effleure du bout des doigts les côtés de la plaie refermée avant de reposer l’aiguille et de repasser une fois encore le linge pour effacer les dernières perles de sang, les prunelles noires revenant se poser sur le visage crispé de la brune, comme une caresse après l’avoir respirée pendant toute l’intervention…

Le maure se déplie lentement pour attraper préparation au miel, carrés de linge propre et bande. Apposant la première en douceur, toujours aussi concentré, avant de recouvrir la plaie recousue d’un carré de linge et de ceindre la taille de la jeune femme d’une large bande pour maintenir le pansement en place. Effleurant encore et encore la peau, inspirant la longue chevelure…


Gâcher pareille beauté… est une telle hérésie…

Il sourit à nouveau en prenant l’avant bras blessé dans ses mains, le tournant avec précaution pour examiner la plaie ouverte…
Et puis ce cri, à vous glacer les sangs, qui résonne soudain dans la tente et le fait sursauter. Il en crispe même légèrement les doigts, avant de s’excuser d’un regard auprès de Sorianne. Hésitant presque à tourner le visage vers la fourmi avant de s’y résoudre et de sentir une lente suée froide couler le long de son échine.. Ce regard.. Il l’a déjà vu. Et il comprend ce qu’il veut dire…


Tout va bien Fourmi…

La voix en est troublée alors que les mots sortent presque machinalement. Il ment et elle le sait. Aussi revient il à cet avant bras qui attend ses soins, le nettoie à nouveau avant de sourire aux yeux verts… Alors que sa main repart prendre l’aiguille pour la tremper dans le vinaigre et repasser un fil de soie dans le chas..

Prête ?



*(Ovide) =>Parfois les larmes ont la force d'un cri.
Zahra.2
{ La vie ou la Mort? = réponse= Achim!}

Des grands blessés aux vivants presque morts, ça se bousculaient dans le village , Saumur s'était vu complètement transformée en l'espace de quelques jours, entre les campements militaires, les hospices improvisés, il était facile de se perdre pour une touriste "squatteuse" , qui se confondait dans la masse avec les autochtones et autres personnes dans le coin.

La baronne avait eu le droit une descente en enfer Lunaire, puis à un retour dans cette terre, elle ne fermait plus les mirettes du jour ou de la nuit, la peur de sombrer dans un sommeil éternel, ses blessures encore trop fraiches, n'ont pas été pansés, juste pas mal de mètres de lambeaux de tissus , qu'on lui avait improvisé comme "bandage" , l'entaille "décorant " son ventre avait la largeur de la lame de l'épée de son adversaire, pas très longue, mais assez profonde , elle perdait encore du sang, ses deux sauveurs, les deux hommes qui l'avaient ramassé de sa fausse "aux morts", avaient tenté de lui donner quelques soins, en commençant par la souler dans un premier temps l'alcoolique, rien de mieux pour ne plus sentir la douleur, mais hélas, l'ivresse avait laissé la place à un réveil douloureux, voir mortel.

Au bout de quelques jours de repos dans un coin perdu de la ville, elle s'était décidée à sortir de sa tanière, encore une fois la double Vicomtesse allait lui être de bon conseil, lui suggérant le nom d'un guérisseur.


Azride le boiteux ? son nom ne me dit rien qui va, quoique, le Vicomte à la double vicomtesse a l'air d'être en bonne santé, s'il se fait soigner chez lui...quoique ça ne va pas le faire si je me réveil avec l'envie de ronger des tables, ou de me bouffer les ongles d'orteils ... hum, optons donc pour le choix de la Tiss; un passage chez l'Achim ..


La Zahra en avait des visites de tentes, où soit disant des médicastres faisaient leur œuvre, elle en sortait toujours verte, avec aucune possibilité de courir, tellement elle en avait peur, les jetons de rentrer chez eux avec seulement le ventre déchiré, et en ressortir avec un bras en moins, ou pire un œil en moins .

Elle avait horreur qu'on la trifouille pour raison médicale, pis voila les réflexions bidons qu'on lui avait fait durant ses longues années de services militaire "attention Z. ton foi, tu vas finir par te tuer, modère un peu tes levées de coude".

Aujourd'hui, elle n'avait plus le choix, elle souffrait le martyr, et sentait que si elle ne prenait pas soins de son corps, ses jours seraient comptés, sa soif de vie était grande, ses capacités de récupération était assez importantes, mais cette bataille avait eu raison d'elle, une perte de sang trop grande, puis une absence totale d'hygiène, qui décuplait le risque de se retrouvait avec les entrailles pourris...

Quelle idée de se barrer sans ses armes officielles de Beaulieu au combat, aucune distinction, encore un peu elle allait terminer dans une fausse commune, comme un individu lambda, même qu'en Lorraine ils n'auraient pas pu apprendre qu'elle avait disparu, même que sa fille dégénérée Calyce ne l'aurait pas su! Aucune envie de crever, elle avançait en direction du coin coin toubib improvisé, d'après certains c'était un expert, elle allait en juger à la dégaine du gaillard et à surtout la tronche des autres patients.

Elle avait demandé niaisement à Tiss, " hum il faut faire la queue devant chez lui? ou c'est vide? " Aucune idée, fallait s'y rendre pour voir, c'est donc une Zahra en mode un peu décomposée qui arrive , quelques autres blessés attendaient leur tours, visiblement le maître des lieux était en pleine boucherie.

hum tant que ça ne hurle pas ...on peut dire que ça va.

lui dit une femme qui passait par là pour la rassurer, on dirait que l'inquiétude de la baronne était visible, peut être plus que sa douleur, ou un mélange des deux, se demandant si parfois la mort ne serait pas une délivrance si ça devait faire plus mal que ça.

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Sorianne
Points après points, nœuds après nœuds et de frôlements en touchers légers, la So avait finit par se détendre autant qu'elle le pouvait, se contentant de tendre le dos à chacune des piqûres infligées par le médecin, la lèvre mordillée dans l'attente de celle qui suivrait... Tressaillements quand le linge passe une dernière fois, et elle retrouve les yeux sombres lorsqu'il se redresse. La brune suit le mouvement machinalement, curieusement silencieuse, mais légèrement grimaçante. Elle suit le moindre geste du regard, attentive, et soulève un peu plus les tissus pendant qu'il la panse. Peut-être un peu trop proche... Le rose lui remonte aux joues alors qu'il est penché sur elle, étrange vague de chaleur, et elle finit par se demander si c'est le pavot bu qui lui donne ces sensations...

Sentiments accentués et elle vire au pourpre alors qu'il parle. Pas de réponse, la brunette est devenue muette. Médecin charmeur, elle en aurait oublié la Fourmi reposant non loin alors qu'elle le détaille, sans gêne aucune. Sourire caressant, auquel elle se surprend à répondre tandis qu'il lui prend le bras... Et... Sursaut, hurlement, douleur, grimace, cri retenu, ou dans un autre ordre, pas sûre d'elle pour le coup, mais charme rompu, c'est certain! Le regard d'excuse ne trompe pas, il n'a pas fait exprès, et elle a retenu le mouvement de retrait en le sentant relâcher un peu sa prise sur son avant bras. Au moins elle le sentait toujours, battant dans la main chaude du Maure... Il lui fallut quelques secondes pour se remettre de la douleur infligée sans le vouloir, et réaliser d'où venait ce cri entendu avant de tourner les yeux vers la Fourmi qui semblait éveillée!

La petite brune se sentit soulagée de voir les yeux de la jeune femme ouverts, elle n'était pas morte! Elle était revenue, et cela réjouissait la So. Est-ce qu'elle allait aller bien? Est-ce que les soins donné par Achim allaient suffire? Elle trouva étonnant qu'il n'aille pas la trouver, et bégaya légèrement alors que la petite brune le vit reprendre aiguille, fil et... Son bras. Si elle était prête? Maintenant sortie de la torpeur, de la langueur dans laquelle elle s'était trouvée plongée, pas certaine d'y être, et c'est avec une légère grimace cachée derrière un sourire peu sûr, qu'elle lui répondit...


J'ai pas vraiment le choix...

Tissus de chemise relâchés, la jeune femme se redressa un peu plus en prenant soin d'éviter tout mouvement douloureux et se pencha vers le médecin qui avait paru troublé l'espace d'un instant.

Est-ce que c'est vrai? Que ça va bien aller? ... J'aimerai aider...

Oui, elle n'avait rien pour elle, mais voulait faire de son mieux, appréciant la Fourmi malgré le peu qu'elle connaissait d'elle. Si elle pouvait aider ne serait-ce qu'un peu... Du mouvement à l'entrée de la tente, et après un sursaut en sentant l'aiguille pénetrer la chair de son avant bras, la So aperçut une silhouette féminine avant de sourire à Achim.

Je crois que vos méthodes font parler d'elles, voilà du monde.
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Une belle bannière?
--Achim_al_quasim




L’emprise des doigts qui retiennent le bras se resserre sans pour autant se faire trop appuyée. D’une douce fermeté, alors qu’il revient capter le regard émeraude de la belle tandis que de l’autre main il effleure du bout des doigts la chair pour la détendre avant de piquer de l’aiguille, à nouveau concentré uniquement sur le travail, les chairs à recoudre, sans état d’âme ni atermoiement d’aucune sorte. La plaie est propre, la couture relativement simple est effectuée presque machinalement, s’il n’y avait ses doigts qui trainaient, presque caressants.

Il est possible que vous gardiez une sensation d’engourdissement quelques semaines, rien de bien méchant, si un nerf a été touché…

Nouveau pansement posé, nouveau bandage serré, avant qu’il ne lui sourie une fois la chose terminée, laissant ses longs doigts trainer sur la main de la jeune femme avant de se redresser lentement.

Il vous faut du repos. Et changer les pansements dans quelques jours, sauf si vous ressentez des démangeaisons.. ou de la fièvre.

Il retourne à la table où siège son matériel, met les instruments utilisés à tremper avant de préparer deux doses de solution à l’extrait de pavot, ayant aperçu lui aussi la silhouette de la femme qui s’avançait à l’entrée de la tente.
Le regard sombre parcourt rapidement la parcourt rapidement, scrute les gestes et la pose pour deviner origine et localisation du mal qui amène la nouvelle patiente à lui, avant de se diriger vers la table où repose la Fourmi.
Dans ses yeux il cherche la flamme, mais elle semble absente, les prunelles noisettes fixes, figées dans une expression d’horreur qui le fait frémir. C’est à peine si elle réagit d’un souffle plus prononcé lorsqu’il glisse ses bras sous le petit corps pour le soulever de la table et aller le déposer sur une paillasse propre au fond de la tente. Remontant le drap sur elle pour couvrir son corps menu, effleurant le galbe d’un mont ivoirin.
C’est à pas presque lents qu’il revient vers Sorianne en lui tendant à nouveau à boire, un sourire charmeur accroché au bec.


Tenez, si vous voulez éviter que la douleur ne se réveille d’un coup…

Avant de tourner la tête vers la demoiselle en attente…

Entrez donc, et installez vous sur la table… J’arrive tout de suite…

Nouveau regard caressant sur le visage inquiet de Sorianne, et c’est d’une voix rauque et basse qu’il poursuit presque à son oreille:

Je doute qu’elle soit aussi charmante et patiente que vous ne l’êtes…

Avant de se redresser et de se diriger à pas vifs vers sa nouvelle patiente, en lui souriant à elle aussi mais prenant le temps quand même de laver avec soin ses mains à l’eau vinaigrée en maugréant :

C’est à croire qu’en cette contrée seules les femmes sont suffisamment vaillantes pour aller au devant de l’ennemi en première ligne… Plutôt que d’être choyées comme des reines…

C’est presque insoutenable pour lui et son éducation de mâle dominant de constater les dégâts infligés à ces corps qui ne devraient être dédiés qu’à l’amour et à la satisfaction du plaisir des hommes…
Sorianne
So écouta les conseils dispensés par le chirurgien, laissant la main chaude parcourir la sienne sans même chercher à s'en défaire. Elle le suit du regard, jusqu'à son matériel, puis jusqu'à la Fourmi. Inquiète pour elle, La brune observe de sa place. Ils se connaissent, et va se faire discrète malgré le fait qu'elle aurait aimé aider un peu. Se sentir utile... Non. Mieux vaut le laisser faire, elle aurait peur de l'ennuyer.

Et la petite brune lui offrit un sourire avant de prendre de nouveau le petit calice tendu. Ah non, lui n'était pas de ces bouchers qui faisaient leur office en assommant d'alcool le patient souffrant. Droguer était tout de même plus fin... Et la jeune femme prit son temps avant de finir le pavot, se demandant si elle allait supporter la dose. Première fois qu'elle en prenait... Et le regard se tourne vers la nouvelle venue avant de piquer un fard de nouveau en entendant Achim à son oreille... Frisson qui lui parcourt l'échine et la So qui lève les yeux vers lui, troublée... Elle reviendra sans doutes... Pour ce fameux pansement...

Une fois qu'il fut parti en direction de la nouvelle venue, la petite brune prit le chemin de la sortie, lançant un dernier regard en direction de la Fourmi, espérant que tout irait pour le mieux, et un dernier sourire au chirurgien.


Merci... Je repasserai dans quelques jours... Et prenez soin d'elle!

Tenture retombée, et petite So partie... Toujours troublée..
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Une belle bannière?
Zahra.2
L'attente ne fut pas très longue, la brune écoutait les gens de passage, commenter les dernières batailles, pas mal de morts, pis beaucoup trop de blessés; pourtant elle n'avait qu'une envie comme tant d'autres , elle voulait se remettre sur pied, puis y retourner, consciente que son état était plutôt grave, elle allait prendre son mal en patience, le bouche à oreille rien de mieux pour connaître les meilleurs adresses , c'est ainsi qu'elle remet son sort entre les mains du destin, car le Très Haut, lui avait refilé une occasion de voir la Grande Faucheuse dans les mirettes, pis de choisir la vie au lieu de rendre l'âme.

Habituellement la Zahra est de nature curieuse, elle cherche à savoir ce qui l'entoure, là, elle ne s'attarde pas trop sur ce que ses yeux peuvent voir, encore un peu trop éprouvée par les bains de sang, les coups, les cris, les patients ne se bousculent pas encore aux portillons, et pourtant elle croise deux visages qu'elle a déjà vu à Saumur, la femme Insecte était tombée quelques jours plus tôt, dans la première baston , tandis que la voix du médecin attire son attention , elle salut Sorianne, et celui qui devait être Achim, d'un signe de la tête, puis s'installe.


Entrez donc, et installez vous sur la table… J’arrive tout de suite…

Surtout ne pas fixer les "ustensiles" de cuisine, pourquoi qu'elle compare ces instruments à ceux d'un marmiton? Il y a des odeurs qu'émanent de partout, mais que ressentir? ce nez qui depuis quelques jours n'a que le sang comme parfum ambiant.

La baronne délasse sa chemise, puis passe sa main sur le bandage de fortune, c'est que les bougres l'avaient saucissonné, au moins ce camouflage lui avait permis de tenir jusque là.

Elle note le soin avec lequel le médecin se nettoie les menottes, soulagée, de voir qu'autour c'est plus ou moins propre, on dirait qu'il n'y a pas encore eu de nombreux passages, contrairement aux autres tentes qu'elle avait eu le temps de voir avant de le trouver lui, les autres se résumaient à un mot "boucherie".


C’est à croire qu’en cette contrée seules les femmes sont suffisamment vaillantes pour aller au devant de l’ennemi en première ligne… Plutôt que d’être choyées comme des reines...

A cette remarque, elle devine qu'il y a eu plus de femmes blessées qui lui ont rendu visite, que d'hommes, par ce qu'à son souvenir la baronne avait vu autant d'hommes que de femmes, d'ailleurs elle se demandait si le borgne, puis le Géant s'en étaient tirés ou pas, elle les avait suivi les instructions à la lettre, se cacher derrière lui, derrière eux, mais elle n'a plus aucune idée de ce qui a bien pu se passer par la suite, tellement d'ennemis ... et plus qu'une seule envie, se défendre et survivre.
Tandis qu'elle songe à cette bataille, puis à la réflexion du médicastre , elle sourit, se souvenant de sa promesse moyennement tenue, " venge moi" lui avait écrit son frère d'arme, tombé quelques jours avant elle, "promets moi que tu n'es pas pleutre", la déception est là, puis la douleur aussi.


On va dire que l'ennemi est pleutre qu'il frappe les femmes d'abord et les hommes ensuite, si vous voulez bien, ou que nous sommes assez folles pour nous rendre en première ligne.


Un regard qui fixe la fourmi, qui se trouvait apparemment dans la même section qu'elle , des jours avant, pour sur qu'à elle aussi le Géant et le borgne ont du dire "cachez vous derrière", elles n'étaient pas tout à fait en première ligne ? ou bien si, l'esprit de la Zahra s'embrouille.


Messire... ou docteur devrais-je dire, on m'a vanté votre savoir faire, je remets mes maux entre vos mains, j'ai bien un tas d'écorchures et hématomes, que je peux facilement oublier, mais ...


Elle ouvre ses bandages, (combien de tissus ont-il pu lui refourguer?), grimace légèrement , "ça arrache!!!", du courage pour réussir à le retirer, et voir pour la première fois sa première blessure de guerre, jamais la baronne n'était tombée lors d'une bataille, enfin si une fois, il y 'a quelques mois, l'était visiblement sobre et avait cherché des "noix" à un maréchal en service, résultat, une armée disloquée, pis quelques bosses dans le crane , de quoi la rendre un peu plus barge que d'accoutumé.
Elle se mord les lèvres pour ne pas gueuler, "c'est laid ! et c'est sur elle", le sauvage qu'elle avait eu en guise d'adversaire voulait l'embrocher , la profondeur de la blessure, puis le sang qu'elle avait perdu et qu'elle perdait encore.


Ma vielle nourrice, paix à son âme; me disait souvent ne rien cacher à un médicastre, ne pas avoir honte de dire tout ce qui ne va pas etc..
hum j'ai perdu pas mal de sang à tout niveau si je puis dire ...voila un ou deux jours que je ne crache plus trop de sang, mais si non ... je saigne encore beaucoup.


Elle a trop parlé, fatiguée , elle regarde Achim, pleine d'espoir...


je ne veux pas voir mes entrailles, ...... j'ai peur que touts mes secrets sortent de là, aidez moi, à n'importe quel prix, hum par contre qu'on évite d'en venir aux mains ou aux pieds, je vends pas mes membres pour une quelconque sorcellerie, quelques tentes plus loin, un charlatan a tenté de troquer ma guérison contre un œil.



Elle 'a déjà tué un sanglier et pis des moutons la baronne, elle sait ce qu'il y a dans un ventre et sa plus grande frousse est de voir ses boyaux sortir de cette plaie.

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--Achim_al_quasim




Pas de temps mort pour le chirurgien. Non.
Une morte, certes, en lutte encore contre la vie qui tentait de revenir doucement faire battre son cœur. Mais de temps mort aucun pour le maure.
A peine eut-il le temps de suivre le déhanché gracieux de Sorianne qui sortait de la tente en souriant à l’idée des pansements à venir…

Il écoute Zahra, concentré, acquiesçant mollement sur l’ennemi et sa misérable condition, hausse un sourcil étonné sur son savoir faire déjà connu, avant de passer aux choses sérieuses.
Une inspiration profonde avant qu’il ne dévisage sa nouvelle patiente, son sourire charmeur toujours en coin de lèvres. Loin de lui l’idée de se moquer, mais il lui avait toujours paru plus judicieux d’afficher un visage agréable et serein aux patients plutôt qu’une mine soucieuse qui risquait de les affoler plus encore qu’ils ne pouvaient l’être déjà. D’autant plus lorsqu’il s’agissait d’une femme. Guérison étant souvent synonyme de rétribution plus savoureuse.

En gestes lents il accompagne les mains légèrement tremblantes de la femme assise devant lui, pour dévoiler la blessure récente, presque béante, la débarrasser de pansements trop vite posés sur des chairs encore à vif. Décidément, le camp adverse n’y allait pas du plat de l’épée. A croire qu’il avait été décidé d’occire dans un même temps les futures générations en amputant les femmes de pouvoir de maternité ou alors ils avaient compte à régler avec le sexe faible.
La blessure est laide. Les sourcils se froncent au dessus de son regard qui s’assombrit avant de se lever sur le visage de sa patiente.


Pitié, ne me dites pas que vous avez déjà vu un médicastre…

Etant donné l’absence de soins apportés cela lui semble évident, mais après tout ce qu’il avait pu voir, des patients qui espéraient en injonctions de prélâts, comme si Deos n’avait que ça a fiche de faire plus que se pencher pour leur insuffler un souffle de vie.
En l’état, elle risque nécrose et à terme gangrène et mort dans d’atroces souffrances.


C’est une blessure sérieuse.

Il a repris sa voix empreinte de gravité professionnelle, où remettre ses décisions en cause n’est pas permis. D’autant qu’elle est venue d’elle-même.
Le bras s’étire, presque langoureux, pour aller chercher le hanap qu’il avait préparé en la voyant dans l’entrée, puis revient lui tendre.


Tenez, buvez..

Le ton se fait plus ferme encore. Et il attend patiemment, achevant en gestes lents et délicats tout tissu aux abords de la zone, avant de l’inviter à s’allonger sur la table.
La laissant faire, à son rythme, le temps pour lui de retourner se laver les mains et préparer instruments, linges propres et bassinet. Un carré de tissu se voit imbibé de préparation vinaigrée et posé sur le bassinet. En attente. Alors qu’il prépare rapidement une nouvelle dose de pavot.
Pinces, scalpels, aiguilles et autres joyeusetés du genre viennent prendre place, prêts à servir le savoir faire du maure, alors qu’il récupère le linge mouillé pour l’approcher de l’abdomen de Zahra.


Ca va piquer…

Les mots restent en suspens, qu’elle se prépare du mieux qu’elle le peut.

…beaucoup.


Piquer. Tout bien réfléchi, il aurait sans doute du dire que ça allait brûler. Comme un tison plongé dans ses entrailles. Cuisant. Aussi se prépare-t-il à subir les conséquences sonores de ses gestes alors qu’il commence à nettoyer consciencieusement les bords écartés de la blessure profonde, tout en maintenant la jeune femme de son mieux de l’autre main pour l’empêcher de trop bouger, avant de passer à l’asepsie complète de la plaie. De muscle tranché en viscères abîmées, suintantes et malodorantes.

Chose faite, il laisse choir le ligne au sol, songeant à nouveau à combien son Mouss fait défaut en dépit de ses nombreux défauts.
Prunelles noires qui reviennent au visage de Zahra, pour vérifier qu’elle ne soit pas tombée en syncope avant qu’il n’ait eu le temps de lui faire prendre de quoi assommer un cheval le temps de l’intervention. Histoire d’éviter qu’elle ne s’éveille au beau milieu pour voir ses tripes exposées le temps des sutures qu’il allait devoir effectuer.
Stamat77
La nuit avait été longue… Très longue… L’offensive avait été violente… Très violente…

A trop narguer la mort, un jour elle se paye et c’est douloureux… Stamat n’avait pas échappé à la règle…

La nuit avait été longue… Très longue… Trop longue…

Les deux camps s’étaient rués dans la mêlée dans un fracas assourdissant d’armes et de cris… Stamat s’était élancé avec les autres, galvanisé par l’adrénaline ayant remplacé, l’espace d’un instant, le sang dans ses veines…

Mais à ce jeu, où l’on côtoie la faucheuse, où on la frôle même, jamais… Jamais on ne l’apprivoise et le froid acier d’une lame tourangelle l’avait rappelé à Stamat en cette trop longue nuit…
Tu peux abréger, je souffre moi Ha oui juste, pardon… Donc… Une lame l’avait accueilli avec une extrême violence, marque de fabrique de l'hospitalité tourangelle s'il en est, si bien que son épée et son bouclier avaient été détruits sous le choc. Le sang se mit à couler et Stamat sombra dans le noir, le vide, le néant…

Bien plus tard, des bras bienveillants le portèrent et le déposèrent à l’entrée de la tente médicale… Un mot fut gribouillé avec hâte et épinglé sur le revers de son mantel maculé de terre et de sang…


Citation:
Sauvez-le… S’il vous plait


Dans un sursaut de conscience, Stamat compris qu’il devrait dire où il avait mal lorsqu’on lui demanderait… Il avait mal partout, il se répétait sans cesse, pour être certain de ne pas oublier, pour que cela s’arrête surtout mon bras, mon flan, mes côtes, ma tête… ma tête mais lorsqu’il ouvrit la bouche pour s’exprimer… Il ne put qu’articuler péniblement

Rhaaaaa
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Zahra.2
{Patiente Z. ça fait un bruit comme "aïe aïe aïe aïe maman" }

La Zahra évite de fixer cette plaie béante, la douleur est trop grande, et pourtant elle tente de se contenir, le plus difficile allait venir sous peu, le Achim avait quelque chose de rassurant, elle qui avait pour habitude de se méfier de toute personne qui s'approchait de ses blessures, à l'armée on apprend à souffrir en silence, c'est ainsi qu'elle essaie de dissimuler toutes expressions, il l'avait aidé à retirer tout ce bandage , à croire qu'elle avait été momifiée.

Pitié, ne me dites pas que vous avez déjà vu un médicastre…

Elle secoue la tête en guise de réponse, non, aucun médicastre ne l'avait touché, mise à part les deux hommes qui lui avait porté secours, pis ça se voyait à la dégaine qu'elle avait, juste saucissonnée la Zahra dans un tissus cache misère et cache balafres.

C’est une blessure sérieuse.


Si elle n'était pas sérieuse l’entaille, elle ne serait pas venue l'alcoolique notoire lorraine non, elle se serait auto-soignée comme elle le fait toujours, là elle savait que c'était déchiré, que c'était "mort d'avance" en somme, que sans son aide à lui, à un expert, elle n'aurait plus longtemps à vivre , qu'elle flirtait avec la mort de près, elle n'a pas envie de rendre l'âme la baronne lorraine, ah ça non, donc elle lui fait confiance à cet inconnu, elle espère tout simplement.

Il lui tend à boire, elle ne se fait pas prier la brune, elle boit quelques gorgées difficilement, elle a soif, elle crève de faim aussi mais rien n'arrive à passer, elle a peur de remplir sa panse, ses boyaux, trop peur.
Elle repose le récipient, n’ayant que le goût du sang dans la bouche, elle ne sait même plus apprécié ou pas ce qu’elle boit, pis elle s'allonge avec difficulté, le toubib a bien le profil d'un professionnel, sa propreté laisse la Zahra confiante, une odeur encore curieuse vient chatouiller ses narines, vinaigre ? presque comme de la mauvaise vinasse, qu'on lui a servit il y a quelques jours dans une auberge, petite pensée à son vice préféré, l'ivresse qui lui permettait pas mal de chose, comme l'oubli .. Voila qu'il s'approche à nouveau d'elle, les mains tenants du linge, elle tremble légèrement, la douleur, la peur un mélange de tout...


ça va piquer....

Il est trop bon! Il la prévient ? oui psychologiquement ça fait quoi quatre jours qu’elle s’y préparait, elle a laissé le temps à la "chose" de pourrir comme il faut, elle a perdu le sens du temps, mais elle attendait ce moment avec appréhension. Comme le jour fatidique on son adversaire a voulu lui ôter sa vie ; et BAM, voilà ça recommence, que dire ? Achim entame ses soins, oui ; elle le sent bien, ça ne « pique » pas non, ça ARRACHE ! La baronne se mord les lèvres, pour ne pas crier, et pourtant, elle hurle oui « maman » c’est curieux, ce réflexe qu’on a d'appeler sa mère quand tout va mal, pourtant la baronne ne l’a que peu vu sa mère, elle pleure carrément , la douleur est pénible, Mode chochotte ON.

Le royaliste à l’accent du sud ne s’était pas battu pour de faux , il avait plus ou moins réussi son coup, elle était morte de l’intérieur la brune, le ténébreux médicastre lui faisait revivre ce souvenir trop frais dans sa caboche, ce linge , avec quoi il l’a panse est telle une lame de fer aiguisée, chaude bouillante, à ce moment là, la Zahra a l’esprit vide totalement, seule la souffrance est là, puis le flou, un peu comme quand elle est enivrée, rien n’est plus clair devant elle, ses paupières sont lourdes, elle sombre , il n’est pourtant pas l’heure de s’endormir non ?

« C’est juste la surface ? attends qu’il touche à l’intérieur et tu vas morfler » une petite voix dans sa tête, elle entre ouvre ses yeux, elle lutte pour ne pas se laisser aller… " je suis venu avec mes propres gambettes, faut pas que j'y reste non, non, à ce train là je vais bouffer ma langue si j'ai plus de lèvres, ça fait malllllllllleuh."

Son regard se porte sur ses instruments de médecine , du fer, et du fer et encore du fer, que de lames autour d'elle, une sueur froid parcourt son corps, elle a hurlé sa mère, juste en étant "caressée" par un morceau de tissus mouillé, qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir faire quand il l'a trifouillera avec ses "outils", nan nan pas question d'y aller à la sauvage là, faut qu'elle soit défoncée voila à quoi elle pense soudain.


.....Achim, c'est ça votre nom, on s'y prend comment pour endormir les patients chez vous?
ma Nourrice elle nous assommait pour faire ce qu'elle avait à faire quand on était mal, j'ai beau vouloir boire pour oublier je n'arrive que peu ...l'ivresse aussi ne m'aide pas là aïe....


Elle passe sa main sur son front, la brune n'a pas été touchée au visage...

hum un coup sur la tête ? ça m’assommera bien, faut juste éviter de m'écorcher ça.


Suggestion d'une amatrice à un toubib professionnel.

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Eikorc
[De la vie à la mort…]

Le sang n’a pas cessé de couler, encore et encore, maculant les vêtements de plus en plus poisseux alors que peu à peu le palpitant ralentit… Juste assez pour que dans la caboche colossale, l’esprit se laisse entraîner ailleurs, abandonnant l’immense carcasse qui ne lui sert plus à rien pour le moment… Il ignore complètement les autres âmes qui elles semblent en proie au doute, lui arrachant même un ricanement mauvais alors que lui file sans même y réfléchir vers l’endroit qu’il reconnaît…
Ce n’est pas la première fois qu’il vient, et il sait qu’il n’a pas sa place vers la lumière… Alors c’est la face blanche de la lune qui aura le plaisir de voir son esprit torturé s’écraser au milieu des princes démons. Parce que pour lui, ils s’agitent tous, aussi pressé les uns que les autres de l’attirer dans l’enfer lunaire… Mais il les connait, ce n’est pas la première fois qu’il les rencontre. Et les souvenirs éthérés se font plus présents alors que ses plus grands vices prennent forme face à lui… Léviathan, Asmodée et Belzébuth… Sans oublier les quatre autres qui tournent autour de lui.

Un large sourire vient étirer sa trogne balafrée alors que son regard pétille… Certes, il aperçoit aussi les tourmenteurs des âmes damnées qui attendent son choix pour commencer leur office, mais il n’a pas peur. Au contraire même, il sait qu’il pourrait prendre la place de l’un ces princes démoniaques… Et il hésite, parlementant avec chacun des démons, s’amusant d’Asmodée qui lui vante tout les plaisirs de la luxure, tout le plaisir qu’il prendrait à plonger dans le vice dans l’enfer alors que Léviathan lui confie qu’il pourrait laisser libre court à la rage qui le faisait vivre, encore et encore…
Tentant n’est-ce pas cette vie ? Pour lui en tout cas, elle est plus que tentante… Mais il sait au fond de lui que l’heure n’est pas encore venue d’abandonner, de cesser son jeu avec les autres mortels… Faire connaître la haine, faire naître la moindre petite étincelle de vices dans les vies si bien rangées… Un grognement sourd monte même dans la gorge d’El Diablo, lui qui se prend pour un avatar du Sans Nom sait bien qu’il n’a rien d’immortel, mais ce pourrait tout de même être le moment de le devenir.

Mais c’est sans compter sur ce qu’il se passe en bas… Un borgne qui arrive à ressentir le mince souffle d’air qui s’est échappé de ses lèvres avant que l’âme ne se soit envolée… Des soldats puants et couverts de sangs qui se voient contraints de construire une sorte de civière pour réussir à porter la carcasse colossale à grands renforts de gémissements, d’ahanements et d’insultes… Jusqu’à ce que le plus malin pense à faire traîner le quasi cadavre derrière un canasson pour rejoindre la ville au plus vite…
Quelques jours sans doute pour ramener l’immense masse jusqu’à Saumur… Quelques heures pour dénicher l’endroit où sont menés les blessés et quelques minutes pour y traîner le mort comme l’a ordonné le cyclope. Et à nouveau les soldats crasseux se mettent à débattre après avoir vu un maure en pleine opération sur une femme brune lorsque la toile s’est déplacée… Faut-il oui ou non imposer la montagne de muscles recouvertes de boues et de sang à un médecin de cette race ? Et si oui on non le borgne les cognerait pour l’avoir laisser crever ?

Peu à peu le ton monte, et les voilà à nouveau en train de s’engueuler plus du tout discrètement… Tandis que beaucoup plus loin, l’âme quasi-démoniaque du Colosse se rapproche peu à peu d’un séjour complet dans l’enfer lunaire…

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"Pour toujours... Et à jamais."

Zoko & Fablitos
--Achim_al_quasim



Atelier Couture.

Et le temps s’en allait…
La notion de temps se perd aussi pour le chirurgien qui officie. A moins que ce ne soit le flot de paroles dont l’inonde sa patiente qui ne l’entraîne dans une sphère spacio temporelle à la rotondité irrégulière, un truc quasi levanesque, tirant sur l’élasticité infinie de la chose…
"Mais bon sang quelle pipelette !"
Pourtant il continue de lui sourire, charmant et rassurant en attendant que le pavot fasse pleinement effet.


Fermez les yeux.. et détendez vous…

La voix se fait plus basse, plus chaude alors qu’il l’invite à se laisser aller.
D’autant qu’il se dirige vers l’homme qu’on vient de déposer sans un mot, tout juste une ombre furtive qui déjà s’étiole et se dissipe au loin, ne serait ce griffonnage effectué à la va vite qu’il découvre accroché au vêtement. Esquisse narquoise en coin de lèvres se dessine.. Une maîtresse peut-être ? Qui n’aura pu rester, devant rejoindre époux sans pouvoir se résoudre à totalement abandonner l’amant à son sort…

Toutefois le maure goûte assez peu qu’on lui laisse en charge du déplacement du corps. Il examine grossièrement l’homme étendu là, évalue les priorités, avant d’être dérangé par des bruits d’altercation allant crescendo à l’extérieur de la tente. Distrait par les cris, il se dirige vers la source de cet agacement soudain, ouvrant un pan de tissu de l’entrée pour découvrir plusieurs soldats crasseux débattant au dessus d’un nouveau corps ensanglanté…


Vous là ! Au lieu de braire comme ça… Venez m’aider à porter celui là…

D’un geste de la main il désigne le corps de Starmat qui gît tout près, avant de poursuivre d’une voix aux accents d’autorité naturelle.

Puis vous amènerez le vôtre à l’intérieur…

Balayant d’office toute réaction négative, il revient vers la table occupée par Zahra, non sans jeter un œil désapprobateur en direction de la Fourmi qui reste coite, grommelant qu’il serait temps, qu’un coup de main serait le bienvenu… Que les marauds préfèreraient certainement minois délicat sur lequel ouvrir les yeux…
Derrière lui la soldatesque finit de déposer le premier sur une paillasse, tandis qu’il vérifie l’endormissement de sa patiente avant de plonger ses mains dans l’abdomen béant pour en extraire lentement l’intestin abîmé, le pressant pour s’assurer d’en trouver chaque blessure, faisant sortir quelques résidus digestifs qui viennent empuantir un peu plus la tente.


Et ramenez moi des seaux d’eau claire !!!…

Le ton se fait encore plus autoritaire, alors qu’il essuie ses mains dans un linge, pestant contre la lenteur des hommes qui peinent encore à trainer le corps du mastodonte jusqu’à la paillasse la plus proche, avant de se concentrer sur le fil de catgut qu’il passe dans l’aiguille pour recoudre les boyaux nettoyés. Et la main sûre d’elle revient prendre les viscères tandis que de l’autre il pique, recoud à points serrés, pour en rétablir l’étanchéité originelle… Avant de prendre nouveau catgut pour recoudre à deux aiguilles le péritoine déchiré, ne s’interrompant qu’après avoir terminé la suture du muscle pour jeter un œil dans la tente…

Les corps sont étendus, en attente… Les seaux apparus en moins de temps qu’il n’avait fallu pour le dire… Et pourtant il gronde en regardant à nouveau en direction de la petite forme allongée dans le fond…


Fourmi… Bougez vous.. Ils ont besoin de soins… N’allez pas les laisser mourir par… paresse !

Tous les moyens étant bons pour la sortir de l’apathie dans laquelle elle restait, les yeux ouverts sur le tissu tendu au dessus d’elle. Il pousse même à tirer une espèce de robe sans forme, ressemblant assez à la bure sous laquelle elle se dissimule d’ordinaire, et à la poser à portée de la jeune femme, avant de retourner vers Zahra pour poser une dernière série de points, en fil de soie, pour que malgré la gravité de la blessure elle n’en garde trop vilaine marque. Même si vu l’étendue, son ventre ne serait jamais plus celui d’une jeune première, ce qu’elle ne semblait plus être depuis quelques temps déjà. L’essentiel étant de finir le mieux possible… Appliquant onguent au miel avant de poser le pansement et de la bander, ceinturant la blessure de larges pans de tissus serrés.

Chose faite, il prend quelques instants pour aller respirer l’air frais hors de la tente, laisser la caresse de quelques rayons de soleil venir caresser son visage mat, avant de retourner à l’intérieur, de remettre camphre et menthe dans l’encensoir, et renouveler la solution eau-vinaigre-ail dans le chaudron…
Instruments nettoyés à l’eau claire, puis passés dans l’eau brûlante avant d’être rincé une dernière fois dans l’alcool, et le voilà qui repart vers le moins grand des deux hommes…

Bras, flanc déchiré par des lames, la gueule bleuie d’avoir rencontrée le sol ou un bouclier et le sol ensuite…
Il découpe les vêtements sans se préoccuper le moins du monde de savoir si ce sont les seuls de l’homme. Mieux vaut être vivant et en haillons, que mort et en haillons de toute façon. L’homme grommelle doucement lorsqu’il le manipule pour le tourner et le placer au mieux. Vérifiant que les côtes tuméfiées n’ont endommagées aucun organe interne, en pressant et écoutant le souffle ténu qui s’échappe presque régulier entre les lèvres du gaillard… Il est solide. C’est déjà ça.

La couture reprend, plus fastidieuse parce que l’homme gigote doucement en gémissant… Mais point après point le flanc se referme, les côtes se drapent à nouveau de leur drap de peau… Reste le bras, qui se voit recousu à son tour… Les pansements posés, il prend soin d’immobiliser l’avant bras, après en avoir réduit une luxation du coude certainement due à la chute qu’il avait fait en s’effondrant…

Le maure passe une main soudainement lasse sur son front, il aimerait s’asseoir un instant, souffler. Il lui semble qu’il n’a pas senti une chaise sous lui depuis des siècles… Pourtant il s’avance déjà vers le dernier blessé réclamant ses soins. Même s’il ne réclame rien… Haussant un sourcil en découvrant l’homme couché là. Il n’y avait guère prêté attention avant, trop concentré sur ses précédents patients… Et finalement, il espère que la Fourmi restera aussi muette et inerte qu’elle n’a été jusqu’à présent… A nouveau il découpe et défait des tissus collés sur plaies à vif, envisage, pèse les chances et possibilités… Avant de hausser encore plus haut les sourcils en découvrant la petite cicatrice au creux du sternum, perdue entre les tâches de sang et les anciennes marques laissées sur la gigantesque carcasse. Ainsi, il est son patient… à elle… Lors il va se laver une fois encore les mains, longuement…
--Feue.la_norf


[Norf, non. C'est pas ton heure, triple buse!]

La Norf suivait avec attention ce que devenait ceux qui lui avait été si cher, lors de son passage terrestre.
Voyant régulièrement entre les 2 mondes, sans passer par la case purgatoire et échappant aux limbes, la brunette faisait la navette, selon les humeurs des deux patrons. Satan vs St Pierre.

Cela ne la dérangeait pas le moins du monde, bien au contraire. Ayant un caractère sociable et diplomate, elle avait de nombreuses connaissances des deux côtés.

La mi-tourangelle, mi-berrichonne appréciait grandement les bavardage incessants, beuveries agréables, légères, avec sa cousine et autres compagnons de toutes contrées. Promenades, qui, d'ailleurs, avait ravivé un tic de langages dont elle cherchait de son vivant à s'en débarrasser ... La Norf' attitude.
Mais elle se délectait, dans ses idéaux de liberté, de folie et d'aventures, de revoir ses compagnons d'armes, l'Empereur & le Consul d'un temps, ainsi que la compagnie franche d'insectes redoutables au derrière luisant ...

- Va au Diable. Tu me saoules à parler trébuchet et à les regarder.
- Coool. M'ci 'Stote!
- Et arrête de m'appeler ainsi.
- Pourquoi donc? Tu m'interdiras pas l'accès ici, tu sais bien que ma mirabelle est meilleure que ta bière ...
- File avant que je ne t'interdise l'accès à la fontaine à bières.

Norf de norf. Ne jamais chercher à priver une pochetronne de boissons! Jamais. Déjà qu'elle a crevé d'ivresse ... Si même La Haut, y a pas moyen d'étancher sa soif ...
Descente là bas, pour mieux les espionner, les "ex-Zokoiste". Ceux qui ont tant compté pour elle.


- J't'ai dis d'aller te faire cuir un œuf là Haut! T'es trop bavarde...
- Nan, mais j'suis bien ici. Je peux les surveiller.

- Que tu dis. Tu sursautes dès que ton frangin est blessé, tu t'offenses quand ta meilleure ennemie se fait torturer... Je continue la liste?
- Humpf. Boucle la et observe. Ca commence à cogner. 'fin j'crois.


Il ne faut pas hésiter à contredire Satan. Son audace en fait marrer certains, derrière. Mais les noms seront tus, les sources doivent rester anonymes...

Cela dit, il a raison.
Elle n'a jamais digéré le traitement que Félina a reçu. Ainsi que la dissolution de la Zoko. Ni le départ de Mira. Et encore moins leur poutrage au Berry. Qu'était advenu d'une bonne partie de ceux qui avait fait trembler la Gascogne?!

Et cette guerre ci n'était pas pour arranger son humeur. Ça trainait. Aucune ville à piller, non, non, là, ils défendaient. Pire encore. Même pas dans LEUR armée Zoko, mais dans celle d'un .. d'une patate?! Seule le retour de la Lune lui avait arraché un sourire. Vite effacé quand elle vit le géant gisant entre les limbes.



Citation:
Crokinou!Miasme des marais... *rature et réécrit*
EIKORC DE NERRA !!!

Je vous interdit solennellement, très cher ami, que dis-je, ex Maître de la Zoko, de venir me tenir compagnie.
Même si cela aurait été avec grand plaisir de t'accueillir parmi nous, coco, j'ai pas envie de me reprendre des torgnoles de tes grandes paluches. Puis y a trop de donzelles qui sont en pâmoison parce que tu es en pleine descente parmi nous ... Non, non, c'est déjà le boxon ici, dégage, j'veux pas t'y voir.

Pis bon... Comment te dire.
Je sais que je devrai me taire, mais autant que tu sois au courant de suite, histoire de ne pas nous faire une crise cardiaque (chose qui au passage, est assez marrant, en fait, car ca chatouille... ahem... ok), ou que tu redeviennes El Diablo de Varennes.

Ton Autre. Minette...
Elle ... a un amant. Depuis peu, hein. Depuis cette guerre, en fait. Tu sais bien au fond de toi qu'elle a toujours été de ton côté, et as mis tout son cœur pour te redonner espoir, toussa toussa...
J'pense donc qu'il doit s'agir d'une aventure banale -qui dure-. Pas longtemps, mais un peu quand même. T'sais qu'il y a pas mal de balafrés et mecs sexy dans le coin, hein ... humf, j'dis plus rien!

Un conseil d'ami : retourne sur Terre, fais nous des exploits! Du sang, de la sueur, des armes qui s'affrontent et MES TRÉBUCHETS bordel! Je suis certaine que tu la reconquerras ainsi.

Ah. Quant au nom du type. Secret défense, j'en ai déjà trop dit.


Amb'. Mercenaire en herbette, toujours fidèle au poste, même six feets under, ou up in the air.

PS : Baffe mon frère une fois que tu seras de retour! Pourquoi il est encore avec elle? Et quelle idée d'avoir des mômes! Ferait mieux de s'occuper de son neveu ...


Même ectoplasme, elle garde ses traits de caractères ... Râleuse, pochetronne, pipelette, commère, et extrêmement fan des trébuchets!



Cymoril
Heures ? Jours ? Semaine ?
Elle aussi a perdu le compte, pour peu qu’elle l’ait tenu à un moment donné. Rien n’est moins sûr, l’esprit trop claquemuré dans sa tête pour prêter la moindre attention à ce qui l’entoure. Trop concentré à refouler un tant soit peu le kaléidoscope immonde qui s’est imposé à elle, à garder lèvres closes pour ne pas hurler.

Est-ce le cri de Zahra qui l’a faite sursauter et tirée de la langueur morbide dans laquelle elle restait plongée ? Il fait écho dans son crâne à présent, joint aux siens et à tous ceux de cette humanité désespérée et agonisante.
Peu à peu, ses prunelles semblent s’animer, tandis qu’elle continue de maudire ce foutu cœur qui bat dans sa poitrine, mécanique stupide, écœurante de régularité.

La voix du maure résonne à son tour, exaspérante. Entêté chirurgien qui la maintient en vie depuis des mois, refusant de voir l’évidence. "Des morts ?" Le regard éteint de la jeune femme parcourt lentement l’intérieur de la tente et glisse sur les gisants. "C’est la guerre Achim.. Les gens meurent. Chaque jour des gens meurent de tout de rien. C’est la seule constante qui les rassemblent tous. L’élément inéluctable qui rend le prince égal au plus vil. Pourquoi s’en étonner encore ? Pourquoi tenter d’y remédier ?" Aucun son ne franchit ses lèvres résolument closes, et c’est telle une automate qu’elle se redresse en serrant le drap contre son corps pour attraper le vêtement déposé pour elle. Ce serait un sac en toile de chanvre qu’elle le passerait avec la même indifférence.

Se lever. C’est ça… Bouger. Marcher. Les jambes tremblent légèrement alors que machinalement elle se dirige vers la solution vinaigrée pour se laver les mains, alors que sa tête tourne un peu.
Paresse avait-il dit… Elle pourrait en rire, elle qui depuis des années n’a fait que travailler, étudier, inlassablement, écartant de sa vie toute notion de plaisir. Mécanique on vous a dit… Oui, elle aurait pu en rire, si elle se rappelait seulement comment on fait.

Pourquoi l’avoir tiré de sa torpeur ? Zahra dort d’un souffle régulier, apaisé. L’homme est déjà recousu et bandé. Même l’attelle à son bras est posée. Pourquoi alors ? Pour qu’elle constate une nouvelle fois toute l’étendue de son inutilité en découvrant son associé ? Incapable d’assurer les arrières du grand puisqu’elle était tombée avant. Inutile et impuissante. Thème récurrent. A l’ouest rien de nouveau.
Pourquoi Achim n’est-il pas en train de le rafistoler lui aussi ?

Un carré de linge trempe doucement dans un bassinet empli d’eau claire, puis vient débarrasser le torse puissant du sang et de la terre mêlés, séchés, avant de finir au sol. Il devrait reprendre un assistant le maure, ne serait ce que pour la corvée ramassage, nettoyage, blanchissage, remplissage de page…
Nouveau linge pour le visage.
Ses gestes sont certainement moins assurés que ceux du maure. La fatigue, l’appréhension de sentir son regard par-dessus l’épaule, observant, décortiquant pour analyse critique. Sans compter que le grand pourrait avoir réveil agité, toute en finesse…
Que du bonheur en somme…
Les carrés de tissu se suivent sans se ressembler ; à présent imbibés de solution vinaigrée. Elle nettoie en douceur la pommette et déjà son esprit pragmatique compte le nombre de points nécessaires pour la suture. Puis plus délicatement encore, la lacération au côté. Chair et muscles profondément entaillés. Pour un peu, elle pourrait y glisser sa petite main pour aller chatouiller un rein.

Elle retourne laver ses mains fines, cherchant dans l’attitude du chirurgien s’il va s’occuper enfin du grand, avant qu’un froncement de sourcils explicite ne vienne confirmer ses doutes et qu’elle laisse un long soupir désabusé s’échapper entre ses lèvres pâles. Elle voudrait lui rétorquer que c’est lui LE chirurgien, médecin de Grenade, diplômé universitaire de Bagdag, descendant d’une longue lignée d’illustres noms de la spécialité, alors qu’elle ne s’y est mise que pour tenter de rétablir la balance, après avoir d’abord appris l’anatomie pour découper de façon plus rapide et efficace. Mais rien ne franchit ses lèvres cette fois non plus.
Un à un, les instruments prennent place pour l’opération. Aiguilles, catgut, fil de soie… Et une bonne dose d’extrait de pavot.
Paille glissée entre les lèvres du grand et c’est presque au goutte à goutte qu’elle y va. Patiente. C’est dans sa nature de toute façon.

Ensuite les deux aiguilles et le catgut et la séance macramé peut commencer. Concentrée, les mains raffermies. Les gestes sont lents peut-être mais d’une précision chirurgicale tout de même. Points posés à pas de fourmi, le muscle recousu petit à petit. Il lui aura fallu une heure, peut-être plus avant qu’elle ne repose les aiguilles pour prendre la suivante, le fil de soie et ne referme la chair. De nombreux petits points, serrés mais pas trop. Qu’ils tiennent.
Plaie refermée, elle la nettoie à nouveau avant d’y apposer un onguent de miel et d’arnica. Tiens, elle conseillerait la consoude pour le bras de l’autre d’ailleurs… La voilà qui s’ébroue doucement pour éviter de trop se disperser, haussant même les épaules sous l’incongruité de la chose. De simples carrés de tissu viennent recouvrir l’onguent. Pour le bandage ça attendra le réveil. C’est pas elle qui va soulever l’immense carcasse de ses petits bras.

De sa main droite elle vient se masser doucement la nuque. Le corps lourd de lassitude alors qu’elle s’étire lentement, faisant craquer à peine son dos d’être restée si longtemps sur lui. Une fois dépliée, un nouveau lavage de mains s’impose. Rituel du chirurgien avisé, pour mieux passer à la suite. Aiguille fine et fil de soie à nouveau, de petits points précis en nœuds qui referment la pommette. Et un nouveau linge qui repasse sur le visage et le front du grand alors qu’elle soupire de fatigue…
Marzina
Elle hésitait. Elle hésitait depuis plusieurs jours déjà. Elle n’aimait pas trop les médecins. Certes, elle avait étudié un peu les plantes médicinales avec sa cousine, mais elle n’aimait pas lorsque la médecine s’appliquait à elle. Les médecins et les prêtres, ca lui rappelait bien trop le décès de sa mère. Mais pourtant, il lui semblait qu’elle n’avait pas le choix. Ca ne partirait pas seul, elle le sentait bien. Elle avait pris un sale coup durant cette guerre, deux même. Un grand coup sur la tête, et une lame dans la panse. A l’hospice où on l’avait mené, on lui avait recousu ses deux plaies, tandis que sa blonde prenait soin d’elle lorsqu’elle passait de temps à autre. Cependant, si la peau cicatrisait, d’autres problèmes étaient apparus et lui gâchaient la vie, elle était plutôt douillette la princesse, elle supportait mal la douleur. A l’hospice, ils savaient juste recoudre les plaies, coudre, ils ne pratiquaient pas la médecine, ils n’avaient pas su lui répondre, pas su la soulager. Ca l’inquiétait beaucoup.

En taverne à Saumur, on lui avait parlé de ce maure qui maitrisait la science de la médecine mieux que quiconque dans la région. Elle avait tout d’abord refusé, d’autres avaient plus besoin de sa science qu’elle, certains étaient encore proches de l’Ankou. Ce sont les saignements qui l’ont finalement décidée. Lorsqu’elle les avait remarqués, elle avait paniqué. Elle s’était brusquement remémoré la mare de sang sur son lit, la douleur horrible, la sensation qu’elle allait mourir, et puis…son ventre se déchirant en deux. En tout cas, c’était ce qu’elle avait ressenti. Depuis, le moindre saignement suspect l’angoissait. Un sérieux doute l’avait assaillie, il lui fallait savoir, il lui fallait à tout prix savoir c’était…terrifiant.

Elle était donc entrée ce jour-là dans la grande tente du maure. Elle détonnait vraiment du reste des blessés présents ce jour-là, avec sa robe de riche tissu, ses soyeuses boucles blondes, son visage d’ange…Qui aurait cru qu’elle avait eu l’idée saugrenue de faire la guerre ? Si on lui avait dit quelques mois plus tôt, elle-même ne l’aurait pas cru. Mais elle avait compris la leçon, elle avait trouvé un sens à cette blessure : elle devait rester à sa place, et sa place n’était pas sur un champ de bataille. Elle avait donc abandonné l’armure trop lourde pour ses frêles épaules pour revêtir une robe qui seyait mieux à sa condition de princesse bretonne. Préfère la plume acérée à l’épée la plus aiguisée, parce que tu maîtrises l’une à la perfection, tandis qu’avec l’autre, tu ne fais que brasser du vent.

Elle entre donc, poupée à la peau blanche, légèrement recourbée à cause de sa blessure qui lui faisait encore mal, les yeux cernés. Elle fait quelques pas légers et silencieux, et s’arrête là, observe celui qu’elle a reconnu comme le maure, en exercice de son art. Puis son regard se promène sur les blessés autour d’elle. La plupart sont mal en point. Elle regrette finalement d’être venue ici, elle se sent égoïste. Juste un petit saignement…Juste quelques petits problèmes de vue. A coté de ceux qui ont des cicatrices béantes. Elle se torture les mains, hésite à partir. Mais si la gêne est forte, la peur l’est encore plus, l’empêchant de se diriger vers la sortie, faisant monter les larmes à ses yeux.

C’est stupide, cette soudaine envie de pleurer, elle si forte, le cœur glacé…Si émotive pour quelques symptômes alarmants, les yeux noirs d’habitude si hautains, ils étaient humides. Elle venait chercher plus que des remèdes, elle venait chercher des réponses.

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Eikorc
Hey l’colosse y a du courrier pour toi !

Hein ? Du courrier ? Ici ? Alors que j’suis en train de prendre gout à la vie d’un futur prince démon ? Les sourcils se haussent, accentuant encore plus les cicatrices de sa trogne, alors qu’un grognement sourd monte dans sa gorge d’ectoplasme… Et pourtant la large pogne au dos brûlée se tend pour attraper l’espèce de vélin étrange qu’on vient de lui envoyer. Les mots, le style, il le reconnaît et il secoue même lentement la tête alors qu’un soupire lui échappe… Il n’avait même pas pensé à tenter sa chance vers le paradis solaire pour essayer de plaider sa cause auprès du Tout puissant et d’Aristote pour retrouver l’âme de sa frangine adoptive. A quoi bon, puisqu’elle a emmené deux âmes pour le prix d’une ?
Le nez se plisse tout de même parce que quelques secondes son âmes brisée se rappelle les sentiments qu’il devrait avoir, les sensations qui lui ont manqué et qui l’ont rendu fou… Mais à force de traîner sa carcasse vide, il ne ressent même pas l’envie d’aller fracasser le crâne du malandrin qui a ravi la femme qu’il aime… Au contraire même, le vide se fait plus grand et un autre grognement monte dans sa gorge alors que la colère enfle contre lui-même…

Et léviathan de se mettre à frétiller, à se rapprocher même en penchant son immense tête de taureau vers le de Nerra pour humer la haine qui suinte presque de son être. Sans réfléchir le colosse lui décoche un coup, en pleine poitrine, pour l’obliger à reculer, alors que les mâchoires puissantes se serrent encore plus… Un meuglement agressif répond à son geste et le colossal mercenaire se retourne pour fusiller du regard le Prince de la Colère de son regard acier… Il a tout les vices, mais celui là est son plus grand et une fois de plus, grâce à celle qu’il a aimé comme une sœur et bien plus encore, la haine embrase ses sens et enflamme l’azur de ses yeux alors qu’il serre les poings, prêt à en découdre avec l’espèce de minotaure qui lui fait face pour prendre sa place. Pour le plus grand plaisir de celui-ci et de tout les autres démons qui adorent ce genre de spectacle…
Mais c’est sans compter sur l’intervention des médicastres, sans même qu’il ne s’en rende compte, le flux s’inverse… Depuis qu’il était tombé sous les coups des armées royalistes, il n’avait cessé de prendre de plus en plus forme dans cet univers lunaire qu’il était prêt à investir… Une fois de plus on lui arrache le droit de choisir, une fois de plus il sent qu’il sera mieux en bas, histoire de continuer à propager les vices du Sans Nom…


« Viva El Diablo… »

Les mots s’échappent d’eux-mêmes alors qu’un large sourire vient étirer ses lèvres… Et il fait un signe à ses futurs compagnons, car il sait que tôt ou tard il rejoindra cette petite troupe… Juste avant qu’un rire désincarné ne lui échappe, comme tout ceux qu’il laisse échapper sur le champ de bataille quand il laisse libre court à sa folie…
Rire qui se propage, encore et encore, résonnant jusque dans son crâne pour mieux s’échapper doucement d’entre les lèvres quasiment sèche de son ancien cadavre… Pour mieux lui arracher un râle sourd quand il le rire fait vibrer l’immense carcasse et en particulier la plaie béante qui vient d’être refermée à son côté… Et lentement une paupière se soulève, doucement, pour dévoiler une pupille aux reflets métalliques où brûle une fois de plus les flammes de sa rage et de sa folie… Juste quelques secondes avant qu’il ne le referme en serrant les dents, espérant que personne ne l’aura entendu ou vu…

Parce que lorsqu’on est chef de guerre il faut essayer de garder un semblant de contrôle… Et doucement la montagne de muscles de remuer, en grondant doucement, comme s’il reprenait connaissance pour la première fois… Bon retour parmi les fous.

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"Pour toujours... Et à jamais."

Zoko & Fablitos
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