Prunille.
Toujours semblable à elle-même, la boutique n'avait pas bougé d'un pouce lorsque la Dame de Callas en franchit la porte.
Tout ici était imprégné de Gabcha.
L'odeur, les croquis accrochés aux murs, la veste négligemment posée sur le dossier d'un fauteuil. Le cadavre d'une bouteille de Pessac abandonnée sur le comptoir.
Elle s'était promis de ne pas pleurer, mais le mouchoir de batiste trouva tout naturellement le chemin de ses joues humides.
Puis lentement, elle alla dégager la vitrine de ses stores.
La lumière l'éblouit, contrastant avec sa robe d'un noir profond.
Envie de ranger, nettoyer. Faire place nette.
Commencer par les bouteilles vides.
Ranger les rouleaux de tissu par ordre de couleur et de matière, dans les étagères appropriées, ramasser des épingles trainant au sol dans un coin de l'atelier.
Balai à la main, chasser la poussière accumulée.
Et rassembler tous les croquis de Gaby, et minutieusement, tous les accrocher au mur, jusqu'à ce que celui-ci en soit pleinement recouvert.
Reléguant les siens à une boîte en bois, on pourrait toujours les y retrouver quand elle serait morte.
A choisir, quand elle serait très vieille, endormie à jamais auprès de Mateù. Ou sinon, notre blonde aurait aimé mourir en donnant la vie, ou assassinée alors qu'elle sortirait d'un bal, parée de ses plus beaux atours, et fauchée dans la fleur de l'âge.
Mais pas encore tout de suite, elle avait un homme à aimer.
Assise au comptoir, elle laissait à présent vagabonder une mine de charbon sur un vélin, elle devait se remettre à créer, et perpétuer l'esprit de cette maison de couture, héritage de son oncle adoré.
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Tout ici était imprégné de Gabcha.
L'odeur, les croquis accrochés aux murs, la veste négligemment posée sur le dossier d'un fauteuil. Le cadavre d'une bouteille de Pessac abandonnée sur le comptoir.
Elle s'était promis de ne pas pleurer, mais le mouchoir de batiste trouva tout naturellement le chemin de ses joues humides.
Puis lentement, elle alla dégager la vitrine de ses stores.
La lumière l'éblouit, contrastant avec sa robe d'un noir profond.
Envie de ranger, nettoyer. Faire place nette.
Commencer par les bouteilles vides.
Ranger les rouleaux de tissu par ordre de couleur et de matière, dans les étagères appropriées, ramasser des épingles trainant au sol dans un coin de l'atelier.
Balai à la main, chasser la poussière accumulée.
Et rassembler tous les croquis de Gaby, et minutieusement, tous les accrocher au mur, jusqu'à ce que celui-ci en soit pleinement recouvert.
Reléguant les siens à une boîte en bois, on pourrait toujours les y retrouver quand elle serait morte.
A choisir, quand elle serait très vieille, endormie à jamais auprès de Mateù. Ou sinon, notre blonde aurait aimé mourir en donnant la vie, ou assassinée alors qu'elle sortirait d'un bal, parée de ses plus beaux atours, et fauchée dans la fleur de l'âge.
Mais pas encore tout de suite, elle avait un homme à aimer.
Assise au comptoir, elle laissait à présent vagabonder une mine de charbon sur un vélin, elle devait se remettre à créer, et perpétuer l'esprit de cette maison de couture, héritage de son oncle adoré.
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