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Maison Cianfarano, réouverture.

Elriol
Le visage déformé par l'horreur Elriol tenta de se remettre de ce qu'il avait vu. C'est que son petit coeur juvénile n'était pas prêt pour de telles épreuves, même si bien sur il avait quelques notions d'anatomies féminines.

Euh... Oui.... Attention!!! Timber!!! Enfin....

Grmblgrmbl


Mais son trouble évident, même si il ne trouvait pas la doyenne de l'assemblée des nobles particulièrement attirante, son trouble donc, n'était pas suffisant pour lui faire perdre totalement ses moyens. Enfin, pas complètement quoi.

Ah? Vous comptez donc bien être comtesse alors? Remarquez que ma source était passablement fiable. Aussi n'avais-je pas trop de doutes.
Mais je dois dire que vous êtes habile, car je ne saurais dire votre opinion sur un sujet quelconque de politique intérieure ou extérieure.


Vous êtes passablement secrète non? Enfin, davantage que ce paravent je suppose? Précisa Elriol en jettant un coup d'oeil à la jambe de l'autre dame qui dépassait de derrière le fin tissu.
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François de Brotel
Chancelier de Provence
Maire de Brignoles
Vice-recteur de l'ordre lescurien

Prunille.
Toute affairée qu'elle était à servir leurs verres de vin, elle n'avait pas remarqué qu'elle avait mal fermé la porte de l'atelier dans lequel elle avait entraîné Elriol... Et qu'il avait encore pleine vue sur le paravent derrière lequel se rhabillait la Baronne d'Orange. Dès qu'elle s'en rendit compte, elle courut la fermer, juste avant de tendre son Pessac à Elriol.

C'est à dire... Elle prenait le temps de la réflexion, avant de lui répondre. C'était préférable à sortir une ânerie plus grosse qu'elle, et un énorme travail que la Blonde faisait sur sa personne... Arrêter de parler à tort et à travers n'était pas chose aisée. Finalement, elle s'assit sur la table, préalablement dégagée des montagnes de tissu qui l'encombraient.


Secrète... Pas vraiment. Mais j'ai fait le choix de m'éloigner de la vie politique provençale, après une divergence avec la Comtesse de Cassis, qui était tête de liste pour mon parti, à l'époque.

Mais de là à dire que vous ne connaissez mon opinion sur rien... Il me semble pourtant que mon nom était cité dans le dernier article AAP concernant la Provence... Car il est vrai que je m'oppose à la prise de régence de Mila, ce qui m'a coûté son amitié, d'ailleurs. Et ce n'est même pas par opposition au Marquisat, comme on veut pourtant le laisser croire, mais simplement juridique... Il n'y a rien dans les statuts du Marquisat qui nous expose les conditions d'une éventuelle régence. La logique veut donc qu'on se réfère à une norme inférieure, que sont les statuts de l'AHAO, qui eux ont des dispositions concernant une éventuelle régence... Régence qui ne peut être accordée qu'à une personne de rang supérieur ou égal au noble qui souhaite se délester de sa charge... Ou à son vassal. Vous en conviendrez donc, la seule personne qui peut prétendre à la régence du Marquisat est un vassal du Marquisat, or, il n'y en a qu'un, c'est le Comte Illustre de Provence.
D'autant plus que, si j'ai bien compris, le conseil comtal ne l'a pas voté en majorité, et qu'on a empêché la Baronne d'Orange de voter au conseil marquisal, sous prétexte que la régence du Marquisat "ne concerne pas la noblesse"...


Elle hausse les épaules, et fait se balancer ses jambes dans le vide.

Pour le reste, et notamment le Marquisat, je fais attention à ne pas prendre position dans le débat, même si, à l'évidence, mon cœur penche plus pour une solution que pour l'autre... Je voudrais qu'enfin, quelqu'un prenne le temps d'écouter la Provence, et non seulement une classe dominante... Et cela doit, à mon humble avis, passer par un vote à bulletin secret, qu'en tant que Comtesse je me chargerai d'organiser... En envisageant différentes solutions, afin que triche il n'y ait pas... Ce qui est plutôt malaisé.

Elle but une gorgée, et tourna ses yeux clairs vers Elriol.
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Elriol
Je vois. Dis Elriol en réprimant un sourire.

Donc si je résume, vous Prunille de Cianfarino, dame de Callas, propriétaire et tenancière d'une boutique de mode pour noblesse désoeuvrée, vous prétendez vouloir "Prendre le temps d'écouter la Provence et pas seulement la classe dirigeante". C'est un bien noble dessein que le vôtre!

J'avoue ne pas être d'accord avec vous pour le vote à bulletin secret, il me semble que la chose est sans intérêt, tant nous savons vous et moi qu'il n'y a jamais de représailles. Et c'est trop complexe à organiser, vous le pensez vous même au fond de vous.

Vous savez, je pense qu'"Ecouter la Provence" est un bien grand mot qui ne veut rien dire en fait. Vous aurez toujours une partie de la Provence qui n'est pas d'accord avec vous et une autre qui l'est. Rien ne sert de penser rassembler tout le monde. Ce qu'il faut c'est que la Provence sache où on veut la mener, et il me semble que ce n'est pas le cas en ce moment. Pas de direction claire, pas de perspective, pas d'impulsion. Pas de rêve non plus.

Bref, n'écoutez pas la Provence, dame de Cianfarino, écoutez plutôt votre coeur et proposez un rêve à la Provence, et la Provence vous écoutera. Mais je vous avoue que je ne vous connais pas assez pour savoir si vous pourrez proposer ce rêve.

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François de Brotel
Chancelier de Provence
Maire de Brignoles
Vice-recteur de l'ordre lescurien

Prunille.
Le reprend :

C'est Cianfarano, et non Cianfarino !

Elle rit, un peu, reconnaissant bien que c'était une erreur ou une plaisanterie facile à faire sur son nom de famille.
Pour le reste, embraye :


Le dessein ne vous semble pas conforme au personnage ? Il me semble déceler un rien d'ironie dans votre phrase... Je suis blonde, jeune, j'aime la mode et les futilités, et je dirige une boutique de vêtements, donc je ne peux pas m'intéresser sérieusement à la Provence, je ne suis bonne qu'à faire un bon mariage et à dépenser l'or de mon époux en rubans et babioles ?

Un peu chatouilleuse, sur ce sujet là, surtout quand on l'accusait de vouloir se marier uniquement pour s'élever socialement... A croire qu'elle n'était pas capable de sentiments !

Vous pensez réellement qu'il n'y a jamais de représailles ? Et pourtant, la Provence s'en fait spécialiste ! Savez-vous que j'ai du batailler pour obtenir un poste de "Maître d'armes remplaçante" parce que j'avais eu l'audace de me taire lors d'une allégeance qui n'avait pas plu à la Comtesse Illustre de l'époque ? Vous prononcer clairement comme antimarquisal, c'est amenuiser toutes vos chances de réussir dans les hautes sphères politiques ! Vous critiquez ? On veut vous retirer vos terres, on vous dit "vous n'avez pas voix au chapitre", ou on ne vous autorise pas à exprimer vos opinions par un vote, je pense à certains vassaux à l'Assemblée des Nobles.

Quant à la complexité... Nous trouverons une solution. Il n'y a pas de causes perdues.


Puis, il lui avait parlé de rêve... Des rêves, elle en avait pour la Provence, mais pour elle ?

Écouter la Provence et lui proposer un rêve ne sont pas deux choses incompatibles... Je sais bien que je ne pourrai jamais rassembler tout le monde, mais le fait est que, à l'heure actuelle, la majorité des Provençaux ne se sentent pas écoutés par la classe dirigeante, qui n'en fait qu'à sa tête... La Provence n'a même pas d'assemblée populaire digne de ce nom, et cela ne choque personne...

Elle parlait, mes sens pensées vagabondaient ailleurs. Quel but avait sa vie ? En sortant du couvent, elle voulait retrouver son frère. C'était fait, et à présent, elle l'avait perdu. Et puis, elle avait voulu aimer, et être aimée en retour... Ce fut idyllique, les premiers temps, mais cela n'était pas suffisant. Et à présent, quelle nouvelle étoile guiderait sa destinée ? Allait-elle se laisser ronger par le pouvoir, comme Constance ? Aller se reclure dans son château, comme nombre de nobles ? Quitter la Provence, et aller rêver ailleurs ? Impensable.

Que lui restait-il ?


Attendez, ne bougez pas...

Elle se relève, doucement s'approche, et remet le col d'Elriol à sa bonne place. Vestimentairement perfectionniste ? Peut-être bien ! Elle se fend d'un clin d’œil, et retourne à sa place, grimpée sur la table.
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Elriol
Elriol esquissa un mouvement de recul en voyant la main de Prunille s'approcher. Raide comme un piquet il regarda la Blonde se rasseoir avec un air de totale incompréhension, du moins quand à son caractère...

Cianfarano? Oh, milles excuses! Je vous assure que ce n'était pas volontaire.

Et en plus il disait vrai... Il fallait qu'il se reprenne, impérativement.

Vous savez toutes les tentatives d'assemblée populaire ont échouées. Mais il y a d'autres choses qui me choquent davantage. Les provençaux ne savent plus jouer par exemple. Il n'y a plus de joutes, confisquées qu'elles sont depuis quelques années par la noblesse. Il n'y a plus de compétitions de tir à l'arc, de soule, ou de choppes de bières. Il n'y a plus rien qui fasse que les provençaux se sentent bien chez eux et fiers d'en être.

Il y a toujours eu des intrigues politiques, des coups bas, des coups vaches, mais cela se perdait dans le tumulte des fêtes! Plus maintenant. Il ne reste que cela.


Elriol se prit un court instant à penser aux soirées de Forcalquier, son village natale s'il pouvait dire.

Il n'y a plus de poésie non plus! Bref... Vous voyez ce que je veux dire?
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François de Brotel
Chancelier de Provence
Maire de Brignoles
Vice-recteur de l'ordre lescurien

Prunille.
Plus de fêtes, non...

Il faut dire que nous n'avons pas eu de chambellan un tant soit peu investi depuis... Janvier-février, je dirai, et comme personne ne se sent de prendre la direction du comité d'animation... Oh, bien sûr, je pourrais le faire, mais avec l'AHAO, le barreau, Callas, plus les débats à l'ADN, la campagne à préparer, la boutique, les bains... J'aimerai aussi avoir un peu le temps de vivre !

Et la poésie...

Vous avez raison sur ce point également... Plus rien, depuis que le peu qui restait s'en est allé avec Véro de Beausoleil, ravisseuse de votre mère... Et en parlant de votre mère...

Observe encore un instant, avant de se prononcer.

... Vous avez ses yeux.

Et tandis qu'elle dit cela, son esprit vole à des lieues... Plus de poésie, non. Que dire du romantisme, des sentiments, de l'amour... ? Depuis quelques mois... Les enchères, peut-être, en fait, même une huitre aurait été plus romantique que Grimaud. Le pire étant qu'elle ne disait rien... Elle subissait, en silence, dans une soumission qui, sur l'instant, lui fit horreur. Peut-être était-ce le vin, un accès brutal de réalisme ou la présence d'Elriol face à elle, mais il venait de lui prendre une furieuse envie d'aller voir ailleurs si l'herbe était plus verte.

Elle était jeune, pas trop bête, malgré les apparences, et attirante, elle le savait. Alors...


François, j'ai une question à vous poser.

Et, sans lui laisser le temps d'acquiescer, enchaîne, cash :

Vous me trouvez séduisante ?

Autant être fixée tout de suite.
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Elriol
Pourquoi fallait-il qu'il ait toujours et sans cesse l'impression que le fil de la conversation lui échappait? Les choses prenaient un tour pour le moins particulier, et il ne savait pas vraiment s'il était disposé à laisser la pente devenir glissante.

Et puis, de toute manière, les choses n'étaient jamais simple avec Elriol. Jamais. Bon, de toute manière il fallait répondre, et la femme qu'il avait en face de lui était plutôt du genre séduisante, oui...


Bon courage... Dans un premier temps ne pas répondre directement aux questions qui fachent:

Et donc forcément, afin d'avoir un peu le temps de vivre, vous postulez pour devenir comtesse. C'est logique. Comme cela vous pourrez rajouter à vos multiples occupations quelque chose de plus détendant.

Deuxième étape, retourner la question afin de demander des explications.

Si jamais je vous trouvais séduisante, pensez vous que ce serait un mal incurable?

Aie, un peu violent, il fallait rectifier le tir, parce que rien n'est pire qu'une femme blessée.

Mais si maladie il y a, est-elle causée par le charme de votre personne ou l'intelligence de vos propos?

Bon, c'était bien compliqué... autant dire les choses. Elriol poussa un soupir de désespoir et dit:

Oui. Mais est-ce le sujet?
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François de Brotel
Chancelier de Provence
Maire de Brignoles
Vice-recteur de l'ordre lescurien

Prunille.
Avouer cela avait l'air de bien le faire souffrir... Timidité, mauvaise conscience, mensonge ? Un petit pli de contrariété naquit sur le front de Prunille. Pouvait-on la trouver laide, elle, la Rose de Provence ? Non, sans doute avait-il tout simplement des goûts de chiotte... Ou alors, il aimait les hommes, comme feu Tonton Gabcha (car, même si on ne lui avait jamais dit, elle avait de sérieux soupçons, la Prupru...).

Alors, oui, encore une fois, elle s'était laissé déborder par sa capacité à dire absolument tout ce qui lui passait par la tête... Mais n'était-il venu que pour parler de politique ? Entendons là... N'avait-il qu'un seul et unique centre d'intérêt ? Pas une seule seconde ne l'effleura l'idée qu'elle pouvait mettre les gens mal à l'aise, avec des questions un peu trop directes... Elle hausse les épaules, et lui répond :


Je ne sais si ce serait un mal ou un bien, quoique à voir votre tête, je pencherai plutôt pour la première solution, mais incurable, ça non... Dans vingt, trente ou quarante ans, les gens auront bien tôt fait de me trouver vieille et laide !

Gros effort pour ne pas en rajouter... Parler des rides, de la peau d'orange, des seins qui tombent, du ventre flasque... Elle l'avait déjà bien assez effrayé pour la journée.

Pour le reste, beauté, intelligence ou les deux... Je ne suis pas experte en la matière, n'en étant pas un moi-même, mais je pense que chaque homme doit avoir sa façon personnelle d'apprécier les femmes... Du moins, j'ai l'impression que c'est ainsi chez nous... Quand un homme du monde est paré de toutes les qualités, ou du moins n'a pas de défaut rédhibitoire, chacune sera plus ou moins séduite par un aspect de sa personnalité ou de son apparence... Je crois.

Mais, très fort, penser "bien qu'une belle paire de fesses fasse toujours l'unanimité". Et puis, revenir sur le terrain de prédilection de son interlocuteur, et le laisser prendre les rênes de la conversation :

Quant au poste de Comtesse... C'est tout de même autre chose que de faire de l'animation, vous en conviendrez sans doute... Et il est un tel besoin en Provence d'une figure de proue, surtout depuis que votre mère a commencé à être décriée, encore plus depuis son enlèvement, que je puis m'empêcher d'avoir l'orgueil de penser que peut-être, si j'ai vraiment de la chance, l'intelligence et le courage nécessaire pour assumer cette charge, alors... Pourquoi pas ?

Et puis, ce n'est que pour deux mois, je ne me fais pas élire ad vitam aeternam !

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Elriol
Vieille et laide? Quelle idée?!

Elriol tenta d'imaginer la tête que pouvait avoir une Prunille vieille et laide, mais c'était quelque chose de proprement impossible à penser. Prunille était blonde et jolie. Point.

Si en plus elle se montrait intelligente pourquoi pas... Mais Elriol ne pu s'empêcher de penser qu'elle manquait un peu de charme piquant. Quelle différence avec... bref, mieux valait ne pas penser au passé surtout quand il avait cette tête là. Je me demande si elle viendra un jour en Provence... Peut-être ne vaut-il mieux pas...


Recollant au fil de l'histoire, Elriol répondit:

Je pense que l'on tombe sous le charme de manière bien particulière, personnelle, mais je crois que l'amour est autre chose. Plus raisonnable dirais-je. Une sorte d'inclination de l'esprit qui fait que l'autre est aussi naturel pour nous que nous le sommes nous même.

En fait je crois que l'on peut être amoureux de toute personne légèrement douée de quelques qualités, pourvu que l'on accepte de porter notre esprit plus sur ces qualités que sur les défauts qui s'y attachent.

Ainsi je pourrais je pense tomber sous votre charme. Mais vous aimer? Je ne puis le dire!


Petit rire léger, un peu sec.

Vous devez me trouver bien rationnel! Mais voyez ici la marque de celui qui a aimé autrefois et qui a perdu celle qu'il aimait tragiquement. ne serait-ce pas un moyen de diminuer la douleur encore des années après?

Pour ce qui est de la politique je je vous souhaiterais bonne chance,et je pense que j'aurais plaisir à travailler en votre compagnie. De toute manière ce ne peut pas être pire qu'actuellement je pense.
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François de Brotel
Chancelier de Provence
Maire de Brignoles
Vice-recteur de l'ordre lescurien

Prunille.
Oh, alors, il y avait un amour blessé à la base de tout ce... Manque de fougue ! Cela la plongea dans un abyme de perplexité. Elle qui n'avait jamais connu d'amour malheureux avait du mal à se représenter la blessure que cela pouvait être, et toute la souffrance qu'il avait du éprouver... Même si elle se doutait que cela devait se rapprocher de la douleur connue à la mort d'oncle Gabcha... En encore plus fort, et plus violent.

Je suis... Désolée, pour votre... Amie. Et oui, sans doute cela doit affecter votre vision de l'amour, le deuil n'est pas encore fait. Êtes-vous de ceux qui ne pensent pouvoir aimer qu'une seule fois ? Que le vrai, le grand amour est toujours le premier, après il ne s'agit que de vaines tentatives de retrouver la naïveté et l'innocence perdue ?

Une lueur de curiosité dansait dans ses yeux azur... Et un féminin instinct de compassion lui donnait envie de le serrer dans ses bras... Elle se retenait, après tout, ils n'étaient que des connaissances, et peut-être le retour au sujet de la politique serait-il une décision plus sage... Elle s'y conforme, de peur de tomber dans un sentimentalisme déplacé sans doute provoquée par une envie d'enfant qui sommeillait en elle depuis le décès de l'oncle Cianfarano. Admirez la chaîne des causalités.

Oh si, cela pourrait être pire, bien pire... Et à vrai dire, ce que je crains le plus risque fort de se réaliser sous peu, c'est comme une intuition... "On" ne compte pas laisser au peuple provençal une chance de se construire différemment, ce qui est une chose qui prend du temps... "On" va revenir, toutes griffes dehors.
Mon cousin Adriano m'a rapporté, dans une lettre de Genève que je serais "la personne qui va détruire la Provence". Amusant, non ?

Mais, ceci dit, je serai ravie de travailler avec vous.

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Elriol
Oui, cela se dit en effet. Remarquez bien que c'est beaucoup de pouvoir en une seule personne. Mais si vous voulez savoir j'ai aussi entendu ce genre de phrase à mon égard. Comme quoi nous avons un point commun...

Mais comme la personne qui me l'a dit est pleine d'intentions positives, je ne le prend pas en mal, plus comme une sorte d'expression du souci que cette personne se fait pour la Provence.


La politique était décidément un sujet plus tranquillisant. Il fallait continuer sur cette voie. Et puis, bon, a quoi bon ressasser des questions qu'il s'était déjà posé mille fois... Enfin, il ne fallait pas non plus qu'elle le voit comme un romantique tourmenté! Ah, bon une dernière phrase sur cette question alors.

Et pour rebondir sur ce que vous disiez il n'y a pas d'amour plus grand que d'autres de manière inéluctable je pense. Disons que les choses seront différentes pour les fois suivantes, mais je ne pense pas qu'on puisse épuiser l'amour en nous. Non, je ne suis guère porté en ce moment à ces sentimentalismes mélancoliques.

Bon, maintenant c'est dit, parfait.

Mais vous même, vous ne vous êtes pas étendue sur vos sentiments. J'ai livré une partie de moi, que pouvez vous me donner en échange?

Il n'avait pas fini de prononcer cette phrase qu'il la regrettait déjà...
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François de Brotel
Chancelier de Provence
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Prunille.
Léger sourire de la Blonde.

Je doute qu'à mon égard les paroles soient "pleines d'intentions positives"... Ou du moins, lesdites intentions ne convergent pas en ma direction, plutôt du côté de son propre camp, si on peut appeler ça un camp... La métaphore est mal choisie, nous ne sommes pas en guerre... Du moins, pas une guerre ouverte.

Et puis, question sur ses sentiments... A son tour d'être gênée, elle ne sait quoi répondre. Donc, elle devait livrer une partie d'elle-même... Pas évident quand elle ne savait plus trop elle-même où elle en était. Lui fait signe de patienter un instant, saute de son perchoir et va passer la tête dans la boutique pour vérifier si la Baronne était bien sortie... Et quand elle fut sûre que c'était le cas, elle s'adossa à la porte refermée.

Je suis un peu perdue, en ce moment. Il y a bientôt un an de cela, mon oncle Gabcha m'a présentée au Baron de Grimaud, que je connaissais pour l'avoir entraperçu à quelques cérémonies d'allégeance. Arrivant ce qui devait arriver, je suis tombée amoureuse de lui, et nous devions nous marier, mais comme mon frère s'y opposait, il a fallu attendre que je sois fâchée avec lui pour entamer les démarches... La cérémonie était prévue le 11 avril, mais comme vous l'avez peut-être remarqué, je ne porte pas d'alliance au doigt... Le jour même, j'ai reçu une missive du frère Drak, m'annonçant que la cathédrale était prétendument occupée. Alors qu'elle était vide quand nous sommes arrivés. Mais donc, nous n'avons pu nous marier.

Et je me demande si ce n'est pas plus mal... Depuis quelques temps... Depuis ses mésaventures politiques, en fait, Mateù se fait de plus en plus rare... Et à vrai dire je ne le vois plus qu'une à deux fois par mois, quand je le croise à l'Assemblée des Nobles. Sans compter que...


Se livrer ainsi lui fit peu à peu prendre conscience que tout ceci battait réellement de l'aile... Prunille prit alors une profonde inspiration, luttant des tréfonds de son âme pour ne pas se mettre à sangloter... C'est qu'elle était sensible... Et en plein syndrome prémenstruel.

Sans compter que je pense qu'il a des vues sur la Baronne d'Orange... Il faut le voir dans ses yeux quand il la regarde !

Ceci dit, elle ne peut empêcher un léger reniflement.

Je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout ça, c'est stupide en fait, on ne se connait qu'à peine... Et d'habitude je réserve mes confidences pour mon cousin Adriano, mais il est parti, à Genève, avec sa mère, et la votre, et ce couillon d'Iskander, et je...

Peine perdue, le SPM a vaincu. D'une main, elle tâtonne dans son décolleté pour trouver son mouchoir, de l'autre elle écrase la larme qui roule sur sa joue.

Finalement... La politique, c'est reposant pour les nerfs.
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Elriol
Elriol était dans ses petits souliers. Déjà que par nature il n'avait pas les pieds grand c'était quelque chose d'encore plus insupportable maintenant.

Instinctivement le reflexe d'Elriol en face d'une femme qui pleure était de la prendre dans ses bras. Il n'y avait pas là de mauvaise intentions, mais parfois cela induisait des conséquences fâcheuses. Bien conscient qu'il ne fallait pas céder à l'instinct protecteur qui l'animait Elriol fit un pas en avant vers la Blonde éplorée et lui prit la main alors qu'elle essuyait sa douce et cristalline larme.


Prunille, je vous en prie ne pleurez pas. Il n'entrait pas dans mes intentions d'aviver en vous des sentiments malheureux. C'était une... Tentative maladroite d'espièglerie...

La main était douce, légèrement mouillée par une larme. Elriol l'abaissa légèrement et l'effleura de ses lèvres. Ni de trop loin pour ne pas donner une impression protocolaire, ni de trop près pour ne pas aller plus loin que le devoir le lui imposait.

Mais peut-être que l'amour de votre fiancé n'est qu'en suspend, et que le temps l'amènera enfin devant cet autel que vous appelez de vos voeux. Vous savez il y a toujours dans l'amour un moment ou passé les premiers émois, le tout se refroidi. Et c'est alors que les projets se fondent, que l'amour se solidifie dans la recherche de quelque chose de plus pérenne. peut-être est-ce à cette croisée des chemins que vous êtes?

Et je peux comprendre que dans ce contexte la politique soit reposante. Bien que la chose soit quand même difficilement imaginable.

L'air toujours aussi grave et tenant toujours la main il continua:

Quoiqu'il en soit, voyez en moi un ami, car c'est ce que je veux être et ce que je suis d'ors et déjà. Je ne sais pas si en politique nous serons toujours d'accord, mais faisons en sorte que cela ne nous amène jamais à des colères et des mésententes!
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François de Brotel
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Prunille.
De quoi avons-nous l'air, à l'heure de l'inventaire ?

Le sentir et le voir prendre sa main était un sentiment on ne peut moins désagréable... Mais un je-ne-sais-quoi de pudeur, qui ne lui était pourtant pas coutumière, l'empêcha d'aller s'épancher dans le creux de son épaule. Ce qui n'était ni Prunillesque ni Cianfaranéen, et qui plus tard la contrarierait beaucoup. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on a la possibilité de se blottir dans les bras d'un homme ! Enfin... Dépend pour qui, mais pas pour elle !

Rougissant légèrement, elle rebondit sur les paroles d'Elriol, s'empêchant de jouer les madeleines.


Le tout se refroidit, et se construisent les projets, oui... Ou alors, on se sépare, et chacun continue la route de son côté avec des souvenirs et des regrets, lui aura sa Baronne, si sa Baronne veut de lui, et moi je resterai vieille fille, j'élèverai des chats, douze !

Pauvre Pru, elle ne pouvait même pas faire une réflexion acerbe au sujet de la Marquise, elle qui aimait tant cela ! Elle considérait d'ailleurs plus la chose comme étant "de bonne guerre", du moins, c'était loin d'être de la haine. Mais en effet, Hersende avait fait mieux qu'elle en ayant un enfant, la preuve vivante était sous ses yeux.

Ceci dit, la moue de déplaisir se changea en un franc sourire quand il lui assura son amitié. Mais une fois encore elle allait devoir le contrarier en s'opposant à ses dires... Juste après avoir serré un peu plus fort sa main.


Je suis heureuse de pouvoir vous considérer comme tel, et j'espère qu'il en sera de même pour moi de votre part... Mais je tiens à vous dire que pourtant, comme nous risquons de nous trouver ensemble sur le terrain politique, nous finirons sans doute par nous disputer... Mais n'y voyez pas de ma part de la méchanceté ou de la haine. Je suis de nature fière et colérique, mais un sourire ou une parole gentille sont de nature à me faire oublier mon ire, si j'ai ces deux défauts là, je ne suis nullement rancunière, et en outre je considère que ce qui se déroule dans le cadre du conseil comtal et de la politique en général ne doit pas influencer mes amitiés réelles... Ainsi qu'il fut avec la Comtesse Ladoce, avant que nous finissions également par nous entendre en politique !

Et cette fois ce fut un léger rire qui s'échappa de ses lèvres... Jean qui rit, Jean qui pleure, merci les hormones !
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Elriol
Douze chats! Comme le nombre d'apôtres de Christos. Faites attention que parmi eux il n'y ait pas un espion politiquement mal informé qui vous vende au plus offrant: Quelle tragédie cela serait!


Gardant toujours la main dans la sienne, après tout c'est un contact chaleureux et rassurant, et si elle laisse la sienne c'est qu'elle n'est pas contre non?


Mais plus sérieusement je suis quelqu'un qui n'aime pas les conflits, et je pense que la politique n'est qu'un lieu de plus où les relations humaines agréables doivent fleurir. Et je suis du genre patient, donc n'ayez crainte! Mais je suis impitoyable avec la mauvaise foi!

Souriant instinctivement en voyant le sourire de Prunille il ajouta sur un ton faussement solennel:

Et puis, si nous finissons par nous haïr politiquement ne dit-on pas que l'amour n'est jamais loin de la haine? Faisons attention à cela aussi! Mais je crains pas cette haine au final. Je crois que nul ne saurais vous haïr bien longtemps au juste.

Cela faisait un peu amoureux transis cela. Toujours cette maladresse de langage qui lui fait dire des choses...
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François de Brotel
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