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Maison Cianfarano, réouverture.

Prunille.
Elle sourit, encore un peu plus, et rougit sur les pommettes. Disait-il vrai, ou cherchait-il seulement à lui être agréable ? Voyons... Non, certaines personnes la haïssaient corps et âme, même s'il s'avéraient qu'elles avaient rendu l'âme depuis la dernière fois qu'il s'étaient adressé la parole... Et puis il y avait ceux qu'elle aimait, mais qui refusaient de lui parler, comme son frère Yueel, mort avant leur réconciliation... Une personne avec qui elle s'était disputée, aussi, il faudrait qu'elle songe à se réconcilier... Même s'il était loin maintenant, et bien plus heureux ainsi. Enfin, ainsi allait la vie, et ces quelques pertes étaient compensées par de nombreuses nouvelles amitiés, et les irréductibles, qui étaient là avec elle depuis le début ! Qu'il était doux de penser qu'on avait des gens sur qui on pouvait compter...

Chacun aime et hait à sa propre manière, je crois... Il n'y a pas d'universelle façon d'aimer... Du moins je l'espère. Ou peut-être que si, finalement... Je veux dire, on aime pas ses enfants ou ses parents comme on aime son amant, mais... Quelle mère ne serait pas prête à se sacrifier pour la chair de sa chair ? Ceci dit, je n'en sais rien, ma mère à moi est morte quand j'étais toute petite... Mais je me souviens qu'elle était belle, et blonde comme moi. Je l'aimais beaucoup, mais je n'ai pas vraiment été malheureuse à sa mort, je pensais qu'elle reviendrait du pays d'Aristote et Christos, qu'en quelque sorte elle était... Partie en vacances.

Peu à peu, sa main se réchauffait dans celle de François, et elle se disait qu'elle n'allait pas tarder à devoir la retirer... Une main moite, c'était totalement aux antipodes du glamour ! Mais comment le faire sans que ça eut l'air... Désagréable, ou quelque chose comme ça ? En quelques instants, l'idée lui vint, une idée de génie ! Bon, elle passerait encore pour une folle, mais s'il voulait vraiment entretenir une relation régulière avec elle, il faudrait qu'il s'y habitue, et puis si cela l'effrayait, et bien... Tant pis... Elle ne savait pas se retenir d'être elle-même plus de cinq minutes. Cianfaranesque, le retour.

François, je suis désolée, mais... Je peux vous appeler François, n'est-ce pas ? En tout cas, appelez-moi Prunille autant qu'il vous siéra tant que nous sommes en privé... En public, je me ferais tirer les oreilles par notre procureur héraldique ! Donc, je disais, je suis désolée, mais là, tout de suite, maintenant, me voici prise d'une indécente et indicible envie... Envie de vous coudre une chemise ! C'est stupide et ce n'est pas vraiment le moment, mais... Je suis bizarre, c'est de notoriété publique !

Et voilà, elle peut enfin retirer sa main, et attraper son mètre-ruban. Loué soit le ciel !

Je vous conseille d'enlever votre chemise, c'est plus pratique, pour les mesures. Ah, au fait, quand je suis prise d'une folie de ce genre, la Maison offre !

Grand sourire, et déjà elle l'imagine vêtu d'une chemise de soie, moulante juste comme il faut... Ahem, on se calme.
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Drak
Cela faisait quelques semaines que Nicolae avait repris la paroisse de Brignoles. Il tenait à rendre hommage à son prédécesseur qui était décédé peu de temps après avoir quitté ses fonctions de curé de Brignoles.

Il le fit donc savoir en premier lieu à la famille et lui envoya un courrier avec l'annonce qu'il avait prévu d'afficher à l'église de Brignoles.


Thufthuf
La Maison Cianfarano. Qu'aurait pensé le fondateur de la lignée de tout cela? Sa descendance, éclatée, partait dans toutes les directions. Surtout les plus opposées à celle que lui avait pris, comme s'ils voulaient effacer de leur mémoire ce qu'avait été la vie du premier Marquis, de ce pourquoi il s'était battu.

ThufThuf avait connu, brièvement, le vieux lion. C'est lui qui, il y a quelques années, avait scellé le laissez passer l'autorisant à s'installer sur les terres de lavande. Celui qui, malgré la sécession de la corse, s'était battu pour garder le Marquisat intact. Par égoïsme? Sûrement pas. Pour le bien des provençaux? C'est envisageable. La seule certitude c'est que l'attitude actuelle de son fils ne lui aurait pas plu. Et que celle de sa nièce aurait de grandes chances d'être réprouvée. Mais Lordfear n'était plus. Et ThufThuf, accompagné de son épouse, s'apprête à pousser la porte du temple de la mode de l'Illustre en place.

Dans son omniscience toute particulière, le Très Haut sait que notre boiteux n'a aucune envie d'y entrer. Des froufrous, de la dentelle, des tissus précieux... Pas qu'il déteste, mais ce n'est pas forcément ce à quoi il s'intéresse. Mais Anyya, maire de son état, désire (à besoin?) de nouvelles robes. Et lui, portier de Madame, gagne maintenant assez bien sa vie pour les lui offrir. Donc, il est là. A se demander comment la petite jouvencelle qui s'habillait de bure et agissait si gentiment avait pu devenir cette petit garce ambitieuse et malpolie qu'il croise depuis quelques temps.

Bref...


Après toi, ma douce.

Sourire, baiser chaste sur la joue de sa femme.
Anyya
Après toi, ma douce.

Anyya retourne son sourire à son époux, qui lui ouvre la porte de la boutique. La clochette tinte pour prévenir de l'arrivée des visiteurs, et la jeune femme franchit le seuil, après avoir glissé un merci à l'oreille du portier qui pour une fois n'officie que pour elle et un baiser au coin de ses lèvres en guise de pourboire.

Et il est heureux, le sourire qui étire sa bouche ourlée. Anyya aujourd'hui est heureuse et bien décidée à savourer son tête à tête avec son époux. Leur progéniture est restée à Brignoles avec celle qui est devenue leur nounou, suite à l'élection d'Anyya comme maire, charge qui n'est guère compatible avec une paisible vie de mère au foyer. Journées à la mairie, allers-retours au Chateau Comtal d'Aix... fort heureusement elle a pu compter sur sa voisine. Petite femme rondelette de caractere et d'une cinquantaine d'année mais veuve sans avoir eu d'enfants, elle a eu tôt fait de prendre Anyya sous son aile, et les petiots en affection, reportant sur eux un trop plein d'amour maternel qu'elle n'a pas eu l'occasion de depenser. Et tout naturellement elle est passée de gardienne d'enfants occasionnelle à nounou à quasi temps plein. Nounou, voir même substitut de grand-mere tellement elle chouchoute les bouts de chou. Ce qui a terminé de rassurer la jeune maman, qui confiante de savoir la chair de sa chair entre d'aussi bonnes mains, a pu concéder de s'éloigner d'eux la journée pour remplir ses obligations.

La journée, et maintenant la nuit. Anyya, arrivée à Aix de bon matin, ne doit repartir que le lendemain après un énième conseil de Bourgmestres, s'offrant le luxe d'une bulle de temps en amoureux avec le sien. Bulle dont elle a bien l'intention de profiter au maximum, à commencer par faire les boutiques en duo. Enfin la boutique. Idée de son époux, qui lassé de l'entendre soupirer après sa garde-robe pas assez compatible à son gout avec un poste de Maire, a su la convaincre que leur situation leur permettait d'y remédier. Bien entendu il lui offrait ce cadeau, sans être vraiment décidé à l'accompagner au départ. Mais la jeune femme, voyant là l'occasion d'une virée à deux, a usé et abusé d'arguments pour le convaincre. Essentiellement licencieux et débridés les arguments. Elle n'a d'ailleurs pas eu à se forcer pour ça, si leurs séparations régulières ne devaient avoir qu'un avantage, ce serait bien celui de rendre leurs retrouvailles... brulantes... Et ses arguments ont fait mouche, puisque les voilà là ensemble.

Anyya pénetre dans la Maison Cianfarano d'Aix, ouvrant de grands yeux emerveillés devant les étals de tissus, les croquis sur les murs. Elle se retourne vers son époux qui referme la porte derrière lui, et s'exclame joyeusement :


Ce serait quand même bien le diable si je ne trouve pas de quoi me rhabiller ici !

Il n'y a personne dans la pièce, mais quelqu'un ne devrait pas tarder à venir, le carillon de la porte d'entrée finissant de résonner à leurs oreilles. Elle profite de ce répit d'intimité pour rejoindre Thufthuf et frotter son nez dans son cou en lui susurrant, d'une voix qui pétille autant de malice que ses yeux émeraude:

Pour peu, je te demanderais ce que tu as à te faire pardonner pour me faire un tel présent.
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Prunille.
Arrière-boutique. La jeune, la belle, la blonde (au moins trois choses qui n'avaient pas changé) Prunille s'affairait. Penchée sur son ouvrage, la langue tirée, elle brodait, sur un morceau de soie blanche, quelque inscription au fil d'argent. "Charly pèr sèmpre", en fait, elle préparait la culotte de mariage de Manon, son bailli, culotte qu'elle comptait bien lui offrir dans les jours qui suivent, si seulement on arrêtait de la déranger tout le temps... ! A n'en pas douter, c'était Roro, la Gourmande, qui venait encore quémander quelques pièces pour aller assouvir quelque envie de vinasse ou de putasse, selon son humeur du jour. Connaissant Roro, il ne lui lâcherait pas les basques avant d'avoir eu ce qu'il voulait, elle laissa donc échapper un :

- J'arrive !

Et, sans se presser, elle reposa son ouvrage, remit de l'ordre dans sa chevelure, et enroula son mètre-ruban autour de son poignet. Puis elle quitta la pièce pour se rendre dans la boutique même... Où elle ne trouva pas Robert, comme elle s'y attendait pourtant, mais Thufthuf, et Anyya. Bigre !

Oh ! Bonjour vous deux ! Quel bon vent vous amène ?
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Rhys_sage
A pas comptés, je sillonne les devantures pour repérer la bonne.

Il ne m'en faut qu'une.
Une seule et unique.

Pourtant, ça ne pourra être pareil.

Quand enfin, je repère la boutique cianfaranienne, j'hésite.

Il manque une partie de l'âme qui avait aidé au repos de l'amie de maman.

Il était presque temps que je passe par là.. même si je n'aime pas les émotions que véhiculent mon passage.

Entrant sans bruit, je salue ma.. heu.. grande cousine? tante?.. cousine-tante?..

En non connaisseur, je regarde ensuite alentour et salue les présents, attendant patiemment mon tour, si tour il y a.
Je n'ai entendu parler d'ici que par maman, Chloé et Jen.. et leurs tenues.. puis pour le linceul mère-feuillage.


Bonjorn.
Dis.. tu crois que c'est possible.. d'avoir .. de quoi .. heu.. quelque chose un peu comme Tante Rène? enfin, Hirene? Pour..


Surtout ne pas blêmir.

Pour.. les parents et les jumeaux.

Je plisse les yeux.
A force de bafouiller et de ne pas être clair, je ne sais même si je serais compris.
Encore...

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Prunille.
Anyya et Thuf n'eurent même pas le temps d'en placer une que la clochette de la porte d'entrée tinta de nouveau. Tout naturellement, le regard de la Prune se dirige vers l'entrée de la boutique... Et quelle ne fut pas sa surprise que de voir entrer Rhys Sage ! Son petit-neveu, qui venait de perdre ses parents et ses frères et sœurs...

Elle fait signe au couple brignolais de bien vouloir patienter quelques instants. Se tourne vers Rhys, écoute sa demande. Seigneur, quelle tristesse ! Quasi maternellement, elle pose une main sur son épaule, et l'embrasse sur le front.


Viens donc t'asseoir.

Et, quasi d'autorité, l'invite à prendre place dans un gros fauteuil rembourré d'une demi douzaine de coussins (on ne fait jamais dans la demi mesure chez les Cian' !). Un instant, s'éclipse dans l'arrière boutique, revient avec un plateau chargé de trois verres de Pessac, et d'un de lait au miel, plus une assiette de macarons.
Tendant le verre de lait à Rhys, et un verre de Pessac à Anyya et Thuf, elle attrapa le sien et piocha un macaron. Il ne lui fallait pas moins pour réussir à travailler correctement.

D'un signe de main, elle indique deux fauteuils aux Brignolais, et élit domicile dans un quatrième.


Alors donc ? Que puis-je pour vous ?
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Rhys_sage
Au moins la main est douce..
Le regard hésite plus qu'autre chose.
Le bisou est humide avec une légère et prompte chaleur.

Puisqu'il le faut, autant s'asseoir.
J'observe désemparé le fauteuil où je ne suis même pas sûr de pouvoir caler une demi-fesse.

De la voir virevolter pour filer, je ne suis plus certain du bon choix du moment, du lieu, de ma demande...
Trop futile pour elle peut être?

J'enlève un ou deux coussins pour me caler bien au fond du fauteuil.
Plus de place et presque tout autant confortable.

Récupérant le verre tendu à son retour, j'attends sagement en sirotant sans trop de bruit, un macaron bien mâchonné, collé au milieu des dents.

Eviter surtout de se tortiller..
C'est au moins une bonne récréation avant le départ pour... la mise en terre..
Ne sachant si elle voudrait bien .. pourrait même simplement.. accéder à sa requête.. j'en oublie de faire autre chose que de profiter du verre et de la friandise.

Et ce n'était pas encore mon tour..
Pas plus que mon tour de mourir..

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Anyya
J'arrive !

Les deux mots résonnent dans la boutique, brisant là le répit d'intimité. Anyya exhale un tout petit soupir de regret, écartant du cou de son époux une bouche coquine et de son torse des doigts joueurs. Et c'est un couple à l'air tout à fait sage que Prunille découvre, si on ne s'attarde pas sur les joues rosies de la jeune épouse.

Oh ! Bonjour vous deux ! Quel bon vent vous amène ?

La Comtesse Illustre en personne ! En même temps, me direz vous, c'est sa boutique. Anyya éxecute une petite révérence gracieuse. Certes elle n'est pas venue voir la Comtesse, mais la styliste, mais ne sachant dans quelle mesure cette dernière est à cheval sur le respect des convenances, autant éviter le faux pas maladroit.

Bonjour votre Illustre Grandeur.

Jeunes, belles, blondes, toutes deux. Au moins trois points communs. Plus l'élan de sympathie qu'éprouve Anyya pour celle qui lui fait face. Elle n'a pas oublié un certain enterrement à Brignoles, ni la tristesse. Elle sait trop elle même ce qu'est être triste pour pouvoir rester insensible à celle d'autrui.
Elle esquisse un sourire en coin.


Je vous dirais bien que je souhaite quelques robes pour mon époux, mais vous en conviendrez, j'ai peur que cela ne mette pas en valeur le galbe de ses jambes !

Le sourire fait pétiller le regard émeraude, qui prend comme complice celui de Prunille à ce trait d'humour. Elle s'apprête à continuer, quand le carillon de la porte d'entrée lui coupe la parole. Un tout jeune homme entre, et l'aura de tristesse qu'il dégage est presque palpable. Prunille se dirige vers lui, après un signe de tête vers le couple, et Anyya ayant compris le message, reste en retrait respectueusement, au côté de Thufthuf.

Il y a l'air d'avoir beaucoup de malheurs en ce moment en Provence...

Ses yeux se voilent alors qu'elle prononce tout bas ces mots, si bas qu'il n'est même pas sûr que son mari les entende. Pourvu, pourvu que le malheur les épargne, ils ont eu leur lot...
La maitresse de maison virevolte de ci de là, avant de tous les entrainer dans un coin où tronent quelques fauteuils. Rembourrés, débordants de coussins, énormes, les fauteuils. Si elle n'était à cet instant par trop sensible, eu égard à sa propre histoire, à la mélancolie ambiante, sans doute cette vision arracherait elle à Anyya un sourire, voir un regard coquin quand à l'usage qu'on pourrait en faire. Mais le moment est mal choisi pour ce genre de pensées.
Prunille s'installe, le jeune homme en fait de même timidement. Sans demander son reste, Anyya entraine Thufthuf avec elle, et c'est ensemble qu'ils partagent un siège capitonné, bien assez large pour y tenir côte à côte, mais pas assez toutefois pour qu'ils ne se retrouvent pas serrés l'un contre l'autre. Cela tombe bien, c'est ce à quoi elle aspire, éprouver contre elle la solidité de l'épaule virile de son Amour, rempart qui l'empêche de sombrer dans son propre gouffre depuis qu'elle l'a retrouvé. Ce gouffre dont le souvenir se fait pressant dans cette ambiance grise. Elle glisse une main dans celle de son mari, entremele leurs doigts. De l'autre elle attrape le verre tendu, remercie d'un sourire.


Alors donc ? Que puis-je pour vous ?

Et bien...

Le regard d'émeraude coule sur le jeune homme, qui semble perdu au milieu des coussins. Perdu, et pas qu'au sens propre.

A vrai dire c'est pour moi que j'aurais souhaité quelques robes. Mais peut-etre avez vous des choses plus urgentes à faire ?

Les yeux d'Anyya viennent croiser ceux de Prunille, exprimant tacitement leur compréhension.
Il y a des choses plus graves et moins futiles que les robes, elle le sait bien.

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Thufthuf
Me faire pardonner des choses, moi? N'importe quoi!

C'est une des choses que ThufThuf aurait pu répondre s'il en avait eu l'occasion. Mais là, frissonnant doucement, le corps de sa femme contre le sien et le souffle féminin dans son cou, il avait bien d'autres choses en tête. Et ailleurs. Heureusement pour eux, la jeune souveraine de la mode (et du Comté, accessoirement), vint à sa rescousse et les accueillit avant qu'ils ne se retournent tous les trois vers un nouveau client.

Inconnu de l'éclopé et de sa joyeuse épouse, le jeune homme, mais pas de Prunille. D'instinct au tant que par charité, les deux amants se reculèrent le temps qu'elle prenne soin du désespéré, profitant de et instant pour se coller à nouveau l'un à l'autre, plus sagement cette fois, pour ne pas avoir l'air de deux indélicats. Le malheur, en Provence, semble être une tradition. Guerre, famine, banqueroute, mines effondrées. Depuis son arrivée il y a quelques années, le Comté n'a fait que souffrir. D'aucuns disent que c'est à cause de l'indépendance, d'autre du Marquisat, certains maudissent le destin et les derniers, fatalistes et résignés, encaissent sans broncher. Quoi qu'il en soit, le garçon semble porter tout le malheur de la terre de lavande sur ses épaules. Un soupçon de douleur en plus pourrait suffire à le faire tomber. Un nouveau souffle se perd dans son cou, le poussant à passer un bras autour des épaules de sa compagne et à poser un baiser dans ses cheveux, sans un mot.

C'est donc verre en main, leurs trois fesses calées l'une contre l'autre dans un fauteuil confortable, les doigts emmêlés et les corps soudés l'un à l'autre que les deux amants négocieront avec la maîtresse des lieux. Et c'est en réprimant une quinte de toux que le boiteux repose son verre sur un guéridon. Vide le verre, vu le sursaut que sa femme a provoqué. Et pas ses provocations habituelles, non non non. En général, pour provoquer une telle réaction, elle se fait aguichante, entreprenante, pressante, ... Comme quand elle l'a convaincu de l'accompagner ici. Pour l'heure, rien de tout ça. Juste des mots. Quelques robes. Non pas une, comme lui l'avait pensé et suggéré, mais plusieurs! Oubliée, la mélancolie envahissante, du troisième invité. Oubliées, ses pensées concernant la couturière comtesse. Oublié, le compliment concernant le vin (délicieux au demeurant). La seule chose qui reste bien calée dans sa tête, c'est le prix des vêtements de la Casa Cianfarano. Et la recherche d'un moyen pour désamorcer cette situation.


Hum, ma douce... Je n'ai rien contre l'idée de te voir magnifiquement habillée... Bien que je préfère te voir nue, ajoute-t-il pour lui même, Mais Madame la Comtesse n'est pas la seule couturière de Provence. Ne préférerais-tu pas diversifier ta garde robe?

Pas extraordinaire comme argument. mais on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a.
Prunille.
Macaron enfourné, c'est un peu plus difficile pour répondre à la demande d'Anyya...

Che vais vous faire cha !

Avaler sa bouchée, le temps de couler un regard menaçant au PP marquisal...

Quand on peut avoir l'excellence, on ne va pas habiller sa chère et tendre à "la schöne Dadame", sauf si les napperons vous excitent !

On ne suggère pas qu'on pourrait trouver meilleur qu'ici devant la maîtresse des lieux ! Ladite maîtresse des lieux se lève, et tend la main à la jeune maire, pour l'inviter à se lever.

On va commencer par prendre vos mesures.

CHRISTINAAAAAAAAA !!

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--Christina


Arrive la nouvelle couturière de chez les Cian', un peu bizarre avec ses cheveux courts et son accent d'on ne sait trop où... Et toujours à l'Ouest. Passant la porte de l'atelier, devinez ce qui arriva ? Elle se dirigea droit vers Thuf, en s'exclamant bien fort :

Oulalalalalala ! Ma chérie, ça né va pas dou tout ! Tou as bien fait dé venir, y'a du boulot !

Et, sans que personne n'ait le temps de réagir, elle se dirige vers l'atelier, et en revient avec... La commande de Delta, "Madame", pour son nouveau portier.

Tiens ! Tou vas m'essayer ça rapido !
Anyya
Hum, ma douce... Je n'ai rien contre l'idée de te voir magnifiquement habillée... Mais Madame la Comtesse n'est pas la seule couturière de Provence. Ne préférerais-tu pas diversifier ta garde robe?

La douce en question se tourne vers son époux, et fronce les sourcils, alors que son coude va légèrement s'égarer dans les côtes masculines pour le faire taire. Déjà ce n'est pas ce qu'il y a de plus poli, de dire ça devant la dite Comtesse. Et non elle ne préfère pas. La boutique lui plait, la couturière aussi. Et ce n'est pas comme si elle changeait de garde-robe tous les quatre matins. Depuis leur (re)mariage, pour lequel les soeurs du couvent lui ont cousu en présent un trousseau de bonne facture, elle n'a pas racheté une robe ! Il faut dire qu'avec sa grossesse récente, cela ne valait guère la peine. Mais là, ça y est, elle a retrouvé sa ligne svelte, ses courbes galbées, alors non elle ne va pas bouder son plaisir. Et ses yeux d'émeraude posés sur Thufthuf brillent de cette ferme résolution.
Prunille l'invite à se lever pour prendre ses mesures, la jeune femme obtempère de bonne grâce, apres avoir posé son verre où elle a à peine trempé ses lèvres à coté de celui vide de son conjoint.
Arrive alors, sur l'appel de la maitresse des lieux, une tornade aux cheveux courts et pleine d'énergie. Mais qui n'a pas l'air d'avoir saisi où elle est censée la dépenser, cette energie, puisqu'elle fonce droit sur Thufthuf, le zyeute de haut en bas, et repart chercher quelque chose, non sans une remarque sur le travail à faire. Anyya se mordille la levre pour retenir un sourire, certes son époux n'est pas une gravure de mode, même si il n'est pas dénué de charme, à sa manière. Rugueuse et brute, la manière, et elle aime ça...
Christina revient, des vetements dans les bras. Anyya tende un hasardeux:


Hum... En fait c'est pour moi qu'on est venus...

Elle l'agremente d'un signe de la main pour attirer son attention, quand la sienne se fige soudain sur la tenue que déploie la couturière. Une chemise fine à l'échancrure profonde, et un pantalon qui semble si moulant que même Thuf avec son bout de fesses en moins risquerait de s'y trouver comprimé. Le tout dans des tons carmins, qui ne font que rajouter à la suggestivité flagrante de la tenue. Anyya leve les yeux sur son époux et le fixe du regard. Elle essaye de l'imaginer ainsi accoutré, et reste coite, n'arrivant pas pour le coup à se decider.
S'indigner, s'amuser, ou rougir du fruit de son imagination ?

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Rhys_sage
Finissant de manger sur le cri hystérique bien trop proche à mon goût, je grimace en manquant de m'étouffer.

Je mâche consciencieusement le temps que l'appelée se pointe et avale juste à temps pour l'entrée fracassante..

Quitte à être bouche bée, autant qu'elle soit vide et que le ventre soit plein.

Sourire contenu et léger rire intérieur.
Une homme avec une tenue pareille? arf!!
Mais.. malheureusement, maman ne sera plus là pour m'habiller..

Je passe la main dans mes cheveux ébouriffés, machinalement.
J'en suis bien content, de mes mèches rebelles.
Elles ne sont pas assez longues pour qu'on me confonde avec une femme..

Un instant de réflexion..
Est ce finalement une chose pour accompagner des morts des morceaux de tissus?
Ou plutôt pour les vivants?
Ceux qui s'en soucient?
Qu'irait donc alors contenter les défunts?..

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Thufthuf
Tiens ! Tou vas m'essayer ça rapido !

Mais! Mais! Mais! Si je veux, oui! Ca va pas la tête non?

Il ne l'a pas dit, mais il l'a pensé très fort. Après le froncement de sourcil et le coude pointu de son épouse, le regard menaçant et le verbe méprisant de la couturière, voilà qu'il doit subir les assauts d'une femme coiffée comme un homme et à l'accent encore plus prononcé que le sien.

Après s'être remis de sa surprise, il jette un oeil sur la tenue que Conchita veut lui faire enfiler, et réprime un sursaut. Carmin, soyeux, coûteux. A n'en pas douter, une des tenues que Madame lui avait fait faire. Grognement.


Vous devez faire erreur... Vous me voyez, moi, dans cette tenue? Allons, soyez sérieuse! Qui prendrait au sérieux un Porte Parole habillé de la sorte?

Et, se tournant vers Prunille, regard mauvais:

Comtesse, si c'est là une plaisanterie, elle n'est pas drôle! Nous avons eu quelques différends à Avignon, mais quand même!

Espérons que l'irritation était la bonne réaction à adopter pour calmer les éventuels soupçons d'Anyya. Car même si jamais il n'avait mis les pieds ici, les tenues que Madame lui fournit sont toujours ajustées au millimètre. Et celle-ci ne déroge pas à la règle, quoi qu'en dise Conchita. Heureusement qu'il ne l'a pas enfilée, sinon il aurait eu quelques problèmes. Un dernier quart de tour pour se retrouver face au regard perdu et à la bouche entrouverte de sa compagne. Petit sourire, tentative d'humour.

Voyons, ma douce... qu'en dis-tu? Tu crois que récolter les légumes dans cette tenue ferait augmenter le salaire?
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