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[RP] Une gargouille à trois pattes visite le Poitou

--Zolan


Au fur et à mesure du récit, le visage du gitan s'assombrit.
Qu'est-ce qui lui est passé par la tête de lui demander ça.
Bien sur qu'il était curieux de savoir ce qui était arrivé à cette femme.
Il se doutait bien que ça n'avait pas été une partie de rigolade pour elle.
C'était plus fort que lui, il avait fallu qu'il sache.
Maintenant qu'il savait, il le regrettait presque.
A toi, espèce de grand abruti , de chasser ses pensées dans l'oubli.

La réflexion de la femme lui arracha quand même un sourire.

Plaire , c'est pas vraiment le mot p'tite mère.

Mettant sa main sur le museau du bourricot pour le faire arrêter, il se place devant , une main sur le ventre et s'incline légèrement, le buste en avant.

Zolan pour vous servir, gente dame.

Il lui claque ensuite un clin d'oeil et vint se replacer à côté d'elle, mais toujours à distance prudente tout en continuant de parler, et à marcher tranquillement.

Gitan, rom, manouche, quel que soit le nom que l'on porte et avec fierté, une chose essentielle nous caractérise, notre amour de la famille.
Jamais vous ne verrez un gitan lever la main sur une femme ou un enfant.
Même si je suis seul avec vous sur cette route, je ne suis jamais loin de mon clan.
Si je vous appelle pt'ite mère, c'est un nom affectif et respectueux.
La sagesse de notre chef de famille et sa place dans le clan en tant que plus ancienne, nous inspire à tous le respect.


Zolan regarde la lépreuse ronchonne un peu amusé.
Si je vous ai appelé ainsi c'est plus en gage de respect.
Avouez aussi qu'il est difficile de vous donner un âge.


De sa besace il sort une pâte de fruit qu'il dépose sur l'encolure du baudet pour la femme et en reprend une pour lui en mordant dedans.

Nous autres gitans, nous adorons nous réunir autour d'un feu, former le cercle et nous conter des histoires, rapporter des légendes de la nuit des temps.
Nous sommes un peuple fière et celui qui est invité à partager notre hospitalité sera toujours bien reçu.


Un froncement de sourcil vient creuser son front d'un sillon.

Pour l'instant la lèpre n'est pas un fléau qui nous a touché.
Si un de nos membres en était affecté, nous en parlerions tous ensemble.
Protéger le clan oui, mais abandonner un membre de notre famille, jamais!
Nous trouverions une solution.
C'est pour ça que je vous ai demandé la réaction de vos proches.


De toute sa hauteur, le gitan observe la femme avec un doux sourire puis commence à
chantonner en marchant à une allure tranquille, son regard sombre perdu au loin.
Poppie
Les gitans sont donc meilleurs que je ne le pensais, fit Poppie.

Mais peut-être que les miens pensaient cela aussi avant d'être confrontés à la maladie. Et puis ils ont eu peur...

Haussement d'épaules fataliste.

Sa main se saisit vivement de la pâte de fruit.
Laquelle fut gobée sitôt enlevés les poils de baudet accrochés dessus.
La jeune femme n'avait pas pu résister : comment auriez-vous fait, après deux ans à ne manger que du croûton rassis ?


'Pouvez m'appeler Poppie, ajouta-t-elle.

Pas de longue présentation.
Elle avait la bouche trop pleine et les bajoues en mode hamster boulimique.
Elle commençait à l'apprécier, ce bonhomme-là !


Mais pour votre marque de respect, vous pouvez vous carrer ! Je ne dois pas être plus vieille que vous, et puis je ne suis rien de plus qu'une vilaine boiteuse.

La lépreuse éclata d'un rire bref, que sa voix grondante transforma en aboiement disgracieux.
Elle talonna doucement l'âne pour rester à hauteur de son interlocuteur et l'écouter chanter.
Bien plus joyeux que son histoire.

_________________
--Zolan


Un large sourire se dessine sur la bouche du gitan aux paroles de la femme , tandis qu'il poursuit sa chanson.
Après quelque pas dans le silence de la forêt dont les teintes brunissent peu à peu,
Zolan observe la couleur du ciel.
Fréquemment et sans rien dire, par moment il quitte le chemin pour s'absenter quelques minutes puis revenir.
Après ce petit manège renouvelé deux ou trois fois, il revient enfin avec le sourire.

Pt'ite ... uhm.. Poppie, le soleil décline . J'ai trouvé une petite clairière où nous arrêter pour passer la nuit.
Je vais nous faire un feu et poser des collets. Un pt'it dîner aux chandelles ça vous dit ?


Si la femme voulait se tirer comme bon lui semble, ça n'était pas son problème.
Mais Il avait dans la vague idée qu'elle ne cracherait pas sur de la viande tendre.
En bon macho qu'il est, car n'oublions pas qu' il est homme avant tout et gitan de surcroît, et donc habitué à prendre les choses en main, il n'attend aucune réponse
avant de s'enfoncer dans les bois.

Dans la petite clairière entourée d'arbres et de fourrés, Zolan se met au travail.
Un paquet de feuilles sèches est assemblé en tas pour Poppie, au cas ou elle voudrait mettre son postérieur dessus.
En un tour de main, brindilles et petit bois forment un tas dans lequel il frotte à plusieurs reprises sa pierre à feu avant que jaillissent des étincelles qui font naître les flammes.
Toujours sans un mot , le gitan s'éloigne pour poser non loin ses collets .
Ensuite il revient et s'accroupit près du feu pour l'alimenter de petits bois puis lève les yeux.
Poppie
Poppie leva son nez en forme de prune écrasée.
A travers les feuillages, elle pouvait distinguer le ciel qui rougissait.
Il était temps de trouver un coin pour la nuit... en espérant que le gitan soit plus débrouillard qu'elle et sache allumer un feu.


Parfait, fit-elle avec soulagement, quand l'homme lui proposa une halte.

Elle n'eut pas le temps d'en dire plus qu'il avait déjà disparu.
Le gaillard semblait avoir la bougeotte.

Poppie haussa les épaules et se pencha vers sa monture.


Un vrai goujat, ton patron. Il est parti par là, je crois. Arrête-toi.

Mais la bourrique avait visiblement décidé que sa route n'était pas terminée.
La lépreuse ronchonna, tira sur les guides, n'obtenant d'autre résultat que l'âne se mit à trotter, braire, puis aller s'enfoncer dans un buisson d'épines.
Enfin, docilement, il s'arrêta.


Sale bête !

La vagabonde lui flanqua un coup de pied et attrapa son bâton.

Me reste plus qu'à marcher, maintenant. Sais même plus où c'est qu'il est parti, va falloir retrouver ! C'est de ta faute. Viens par là. Et si tu me suis pas, c'est toi qu'on va faire griller !


C'est une bonne demi-heure plus tard que la lépreuse s'approcha du feu, plus dépenaillée encore qu'auparavant.
Et traînant derrière elle un baudet à l'air renfrogné.

Sans s'excuser le moins du monde pour son retard :


Ah ben vous avez déjà tout préparé !

Elle se laissa lourdement tomber sur le sol.
_________________
Ilargia
Par les cornes du Sans Nom et les doigts crochus de Belzebuth ! Me voilà bien tiens ! Et par ta faute, engeance du diable !

Rouge de colère, la voyageuse coula un regard torve à sa mule. Si cette maudite bestiole ne s'était pas entêtée toute la journée à vouloir changer de direction, elle serait déjà arrivée à la prochaine ville, et aurait pu s'offrir le luxe d'une nuit de repos dans un bon lit d'auberge. Au lieu de quoi, elle se retrouvait plantée au beau milieu d'une forêt à la tombée de la nuit. Un vrai décor pour conte d'horreur tiens!

Parce que bon, la jeune femme avait beau n'être pas particulièrement peureuse, elle n'était pas naïve non plus: isolée au milieu de nulle part, elle faisait une proie idéale pour les habitants de cette forêt, qu'ils soient à deux ou quatre pattes.


Ca valait bien la peine de passer sans dommage entre les rangs d'une demi-douzaine d'armées pour finir égorgée dans les bois !

Devait-elle poursuivre malgré tout, et tenter de sortir d'ici avant que les derniers rayons de soleil ne disparaissent à l'horizon? Hésitante, elle cessa de vitupérer pour s'interroger silencieusement. Silence qui lui permit de percevoir, parmi les multiples bruits de la forêt, quelque chose qui ressemblait fort à un murmure de voix.

Elle se figea. Brigands ou voyageurs comme elle? Impossible de le deviner. Préférant tenter sa chance plutôt qu'attendre gentiment qu'on vienne la détrousser, la jeune femme s'approcha aussi silencieusement qu'elle le put et découvrit une clairière baignée par la clarté diffuse des flammes. Autour du feu de camp, deux silhouettes. Qui n'avaient pas l'air particulièrement menaçantes.

A demi-rassurée seulement, elle s'approcha. Mais pas trop non plus. Juste assez pour voir et être vue, en somme.


Le bon soir compagnons! Y aurait-il une place près de votre feu pour une voyageuse fatiguée?
--Zolan


Elle s'était décidé finalement.
Le gitan sourit en coin à l'arrivée de la lépreuse râleuse, aussi têtue que le bourricot qu'elle tirait derrière elle.

Presque tout.

Comme pour répondre au " presque", un couinement se fait entendre dans la forêt avoisinante.
Zolan se lève, déployant ses longues jambes et disparaît pour revenir peu après.
Dans sa main un lièvre pantelant et dans l'autre les trois collets qu'il avait posé.
Triomphant il lève le fruit de son piège.

Je parie que ça fait un moment que vous n'avez pas mangé de la bonne viande ma belle.
Celui là est gras comme un moine !


Pas mécontent d'avoir pris aussi vite une proie dans son collet, le gitan installe des branches pour soutenir le lièvre en broche puis s'adosse à un arbre.
De la pointe de son coutelas qu'il vient de sortir de sa large ceinture de tissu, il montre l'âne.

On avait passé un accord. N'oubliez pas que ce stupide animal est à vous maintenant. D'ailleurs il a l'air de vous avoir adopté.

Zolan se marre tout en dépeçant le lièvre, en se disant que ces deux là étaient fait pour s'entendre.
Soudain il cesse de rire, repoussant la barbaque sur le côté , ses yeux en mouvement pour scruter les alentours plongés dans la pénombre.
Ce n'est pas tant le léger bruissement que son ouïe a perçu, mais surtout le changement qu'il sent dans l'air.
Le sentiment d'être épié persiste .
La main maintient fermement la poignée de son coutelas qu'il cache entre ses jambes, prêt à le lancer entre les deux yeux du premier maraud qui fera son apparition.
A sa grande surprise, c'est une femme, accompagnée d'une mule qui apparaît.

Le gitan reste sur le qui-vive au cas ou l'apparition de la nuit serait suivie par quelques gibier de potence et lui adresse son plus beau sourire.

buonasera bella signora. Venez donc vous asseoir. Il ne fait pas bon voyager de nuit et... seule.

D'un coup sec il enfonce un bâton dans le lièvre, le transperçant de part en part et le dépose en tourne broche au dessus de la braise.

Zolan pour vous servir. Vous partagerez bien notre repas ?

Inutile pour le gitan de présenter Poppie. Elle le fera bien toute seule.
Inutile également de lui parler de son état, elle le verra bien assez tôt en s'approchant du feu.

Deux dames pour accompagner ma soirée, je suis gâté !
Poppie
Poppie se trémoussa sur son tas de feuilles mortes, cherchant une position plus confortable.
Et puis elle était sûre d'avoir senti quelque chose y bouger.
Si ça se trouvait, c'était bourré d'insectes là-dedans !
Frisson dégoûté de la part de la lépreuse...

Elle leva la tête pour observer le gitan qui se pavanait avec sa prise.
Grasse comme le lapin de Pâques, qu'elle était !


J'espère que vous avez du sel ou des épices pour l'accommoder !
Et cessez de prendre cet air triomphal, respectez donc le trépas de cette pauvre bestiole !


La boutade n'était là que pour le plaisir de râler.
C'était un petit bonheur de tous les jours dont Poppie n'était pas prête de se passer...
Et puis la vagabonde était trop fière pour montrer de trop sa gratitude.
Pourtant, de la viande, fraîche de surcroît...
Et cuite ! Quand on ne mange que du croûton froid depuis des temps immémoriaux...!
La gargouille secoua la tête pour reprendre contenance.

Elle lorgna sur l'âne qui bougeait les oreilles, visiblement peu décidé à se tenir tranquille.


À moi... Hé béh, je me demande si les gitans font pas des cadeaux empoisonnés...
C'est comme ça que vous les dressez ? Vous leur apprenez à fuir leur nouveau maître pour pouvoir les vendre une deuxième fois ?


Trop occupée à se plaindre, Poppie ne s'avisa qu'à la dernière minute de l'arrivée d'une inconnue.
Elle eut un mouvement de recul pour s'enfoncer un peu dans l'obscurité.
Les prunelles gris perle de la lépreuse se fixèrent sur la femme, sur le qui-vive.
Fallait pas qu'elle voit les stigmates sur son visage...


Rapprochez-vous du feu, grinça-t-elle d'un ton aimable une fois qu'elle se fût assurée d'avoir le visage caché par les ombres.
Les lièvres sont féroces en cette époque de l'année, d'autant plus que nous tenons l'un des leurs.

Rire rauque pour masquer sa gêne.
À côté d'elle, son âne s'agitait davantage. La présence de la mule ou le sang du lièvre ?
Au bout d'un moment, il se mit à braire puis à ruer et finit par reprendre la course qu'il avait entreprise l'heure d'avant.
Oui, parfaitement. Là, dans le noir. Et dans les bois.

Poppie béait.
Son baluchon... il était dessus !
Sur ce maudit foutredieu de bestiau !

Un bond maladroit.
Cramponnée à son bâton.
Plantant là gitan et demoiselle, elle boitilla de son mieux pour le rattraper dans la forêt.


Reviens vilaine bourrique écervelée ! Vieille rosse ! J'irai cracher sur ton cadavre quand les loups t'auront croqué !

Et c'est ainsi que la gargouille disparut entre les arbres.
Et parvint gentiment à se perdre...

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