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[RP]Les sept plaies ?... Nan, juste la meute indécente !

Drusilia
[Dans l'antre de la chasteté - les premiers jours...]

La blonde s'était présentée devant les portes du couvant,réticente... Mais bon, sont coriaces ses gens-là, et pas envie de se cacher toute sa vie... Quatre jours et après elles lui foutent la paix. Paraît que ça passe vite alors autant y aller. Même si on en a pas envie, et la blonde, elle regrettait déjà d'être devant les portes mais bon... Du courage... 3 grands coups à la porte et voilà... C'est parti pour 4 jours d'ennui...
Prières, repas, cloitre dans la cellule, re-prière... et tout ça dans le silence, ça vous tue une blondinette en un rien de temps! Même pas de quoi s'amuser un peu... Bien triste tout ça, la prochaine fois, retour chez les moines!


"LAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIISEZ-MOI SORTIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIR, J'AIIIIII RIIIIEN FAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIT!"

Une blonde en plein désespoir, ça casse les oreilles et pas que ça en plus... Tambourinement contre les portes de tout le couloir, coups de pieds dans les chandeliers, mais pas trop quand même, ça fait mal!



[Dans l'antre de la chasteté - la veille de la libération...]



Se morfondre dans une couche pas confortable du tout, la petite en avait raz-le-bol, se demandant ce que pouvait bien faire les bestiaux... Parce qu'en plus de mourir d'ennui, ben on a pas le droit d'emmener ses animaux, du grand n'importe quoi ça! Et les autres?? Qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire pendant ce temps??? Grand-Dieu, dire qu'elle allait oublier ça... On lui avait demandé de ramener des souvenirs de son séjour pourtant!
Allez, c'est parti! Sortie discrète dans les couloirs déserts... 'Fin bizarrement pas si désert que ça pour une fois. Courir sans éveiller les soupçons dans la réserve, y a eu une livraison toute neuve dans la matinée en plus! ça va être blindé, y aura bien le choix!! Maintenant, plus qu'à faire son choix! Celui qui est sur l'autel aussi il le faut, c'est le plus grand et le plus beau cierge de tout le couvent, mais ça sera pendant la nuit hein... Pas très discret pendant les offices quand même. Déjà que la blonde est pas bien vue, ils risqueraient de vouloir la garder quelques jours de plus...


"Allez, remplir la besace et retourner dans la cellule ni vu ni connu, ça devrait aller!"



[Dans l'antre de la chasteté - liberté, liberté chérie!]



La nuit n'avait pas été fructueuse... ça serait sûrement plus facile après l'office du soir, avant que toutes les poules aillent se coucher avec le soleil... Encore une longue journée à attendre... Fallait qu'elle renoue avec sa foi, la bonne blague! Elle renouait surtout avec ses penchants cleptomanes en ce moment... C'était plus utile quand même, faut bien l'avouer.
Allez, entrer sans bruit, chaparder le cierge tout neuf qui rentre juste dans la besace déjà bien emplie et se diriger l'air innocent vers la sortie, sans s'arrêter. C'est pas bien compliqué! Pas un bruit, juste ses belles bottes qui résonnent sur le pavé. Le Stote aussi c'est un couche-tôt? Les prières dans la nuit servent à rien dans ce cas...


"A LA REVOYURE LES POULETTES!!"

Trop contente de sentir l'air frais de la liberté, un cri de joie qui a réveillé la gardienne nocturne, pas de bol quand même...

"Vous nous quitté ma fille? C'est quoi cette sacoche"

"Ouep, la liberté m'appelle!

Une sacoche, où ça??? Déjà les doigts crochu se referment sur la lanière...Ah non hein, c'est son trésor de guerre, pas moyen qu'elle lui reprenne! Une blonde qui se débat entre les griffes d'une none trop curieuse, un cri dans la nuit... Une ombre qui se jette sur la vilaine!

"AAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRGGGH UN DEEEEEEEEEEEMON"

Pfffff ce qu'il faut pas entendre quand même! Un gros matou qui défend sa maîtresse n'a rien d'un démon, enfin normalement... Une blondinette qui se carapate sans demander son reste suivie de prêt par la boule de poils toute joyeuse!!! Se diriger sans attendre vers la taverne habituelle pour retrouver ses bons réflexes et aussi ses compagnons qui lui ont tant manqué! Et au moins là-bas, les poulettes de bénitier viendront pas la rechercher...
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Jeanne..
Les jours se suivent et se ressemblent tant à Gien

Les paupières lourdes, Jeanne se força à les ouvrir. Le soleil n’était pas très haut dans le ciel. La fraicheur lui indiqua qu’il devait être tôt. La gamine soupira… Encore une journée…une longue journée...Interminable journée…

Elle aurait voulu trainer là toute le jour mais pfiouuuuu……ça s’rait encore plus chiant. Elle finit donc par se lever, nourrit le canard de Drus sans vraiment d’envie, plus par ce qui était devenu une habitude qu’un réel désir. Regard vers le lac, calme, une légère brume le caressait….quelques instants de contemplation, de plénitude dans l’esprit de la jeune fille.
Puis, après avoir pris juste de quoi ne plus entendre son ventre grouiller de faim, elle quitta le bivouac.
Calme… trop calme…les guiboles qui la démangeaient…. L’esprit complètement ailleurs…. l’idée de chercher du boulot qui la rebutait au plus haut point…..et voilà la gamine qui montrait le minois des mauvais jours…

Elle sentait la mauvaise humeur avancer à grandes enjambées… et une moue s’afficha sur son visage. Faut s’occuper, elle arpenta les rues du village…avant de ressortir de celui-ci, sans empressement. La gamine laissait ses pas la guider, la mener là où bon il lui semblait..

Au détour d’un chemin, quelques arbres plantés là, au bord de la rivière, Jeanne en profita pour faire une pause et s’assied à l’ombre de ceux-ci. Le regard sur le chemin, son esprit vagabonde…et les souvenirs remontent…

Froncements de sourcils... souvenirs douloureux qui reviennent en premier, qui viennent la frapper de plein fouet, souvenirs encore trop présent, trop frais, trop vifs…Les poings se crispent, les muscles se tendent…quand les oubliera t elle ?
Comme à chaque fois, une vague de dégoût, un sentiment de honte, et d’impuissance, s’empare d’elle.

Comme à chaque fois, elle enfouit ça au fonds d’elle, forçant son esprit à trouver les moments heureux… Et là… une image envahit son esprit…la mer… Sentiment apaisant, réconfortant… La meute vint prendre place juste à côté... Cette meute… devenue …sa famille.

Elle s’allongea à l’ombre des arbres… respira profondément… Oui ... sa famille. Fallait l’admettre, l’accepter …Elle qui criait encore il y a quelque mois qu’elle n’aimait personne, et qu’elle se fichait de tout… elle devait bien admettre que cela avait bien changé…Confusion dans son esprit rebelle ... Elle avait laissé entrer les sentiments…et le pire c’est qu’elle en ressentait un terrible besoin. Une partie d’elle s’opposait à cette docilité, une autre la suppliait presque de laisser tomber ses barrières.

La gamine soupira, et se releva…. marcha longtemps, alla au hasard des chemins…..avant de reprendre la route pour Gien.

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--Charles_hatant.
Trop occupé à s’occuper de son propre jeu d’apparences hypocrite, il ne remarqua pas la lueur de surprise/dégoût/écoeurement – rayez la mention inutile – qui traversa les prunelles ambrées lorsqu’elle l’avait d’abord découvert. Et de toute façon, il n’aurait pas compris son manque d’admiration ; après tout, c’était un grand séducteur. Tenez, les ribaudes le choyaient chaque jour, et lui juraient qu’il était beau. Et n’allez pas vous imaginer qu’elles sont payées pour dire ça, c’est pas le genre… Eh bien vite, la jeune femme l’avait étudié de bas en haut, de haut en bas, puis avait souri, alors, c’est dire ! Encore une qui était admirative et allait succomber, ça, c’était certain ! Peut-être pourrait-on négocier les honoraires, sait-on jamais. Mais, pour qu’il y ait règlement d’honoraires, il fallait avant toutes choses ausculter, ou plutôt prétendre y connaître quelque chose, et remettre en marche la machine théâtrale.

- Alors comme ça, n’aimez pas l’beurre ? Vous avez raison, j’en abuse parfois un peu trop.

Il se fendit d’un rire gras, et tapota son ventre rond pour ponctuer ses propos, n’en croyant évidemment pas un mot ; vous savez comme les gens qui s’aiment se plaisent à entendre autant de compliments que possible. Cette affirmation attendait bien sûr une négation polie, mais, après tout, pourquoi s’encombrer de patience ? Ainsi poursuivit-il, en haussant les épaules, comme pour lui-même :

- Oh, mais, je sais bien que ça ne se voit que trop peu. Ravi de faire votre connaissance, Naymé – vous permettez que je vous appelle Naymé ? Merci. Charles Hatant. Docteur suffira amplement.

Il sourit, modeste comme pas deux, évidemment. Notre souriant moustachu referma la porte de ses grosses mains moites, soufflant lourdement, comme il piétinait et s’essoufflait. Elle voulait être auscultée, ça, il l’avait deviné – allez savoir pourquoi, mais les visites de courtoisie de ce genre de très jolie jeune femme étaient plutôt rare pour Charles. Sans doute un problème giennois, il n’y voyait pas d’autre explication. Enfin, c’est ce qui traversa son esprit comme elle avait rapidement noué sa chevelure, certes avec élégance.

Elle semblait peu à l’aise, aussi lui présenta-t-il un siège, pour le coup confortable : il avait pu se payer un mobilier flambant neuf suite à l’arnaque d’une noble de la ville, et avouez qu’en jeter plein la vue au péquenots du coin le faisait passer pour plus important qu’il n’était. N’empêche que son attitude et ses hésitations lui firent noter « confusion mentale apparente » sur un petit calepin posé sur son bureau, avant qu’il ne relève la tête, toujours aussi faussement souriant. Les yeux et les oreilles ?! Bon, en tout cas, c’était râpé pour justifier une éventuelle demande qu’elle ne se dévêtisse. Il pesta intérieurement, et poursuivit :


- Vous ausculter… les yeux, les oreilles ? Fort bien, vous avez frappé à la bonne porte, ce sont justement-là mes domaines de prédilection ! Vous êtes vraiment chanceuse, Naymé, je vous félicite de votre excellent sens du jugement.

Menteur, flatteur ? Oh si, peu ! Et puis, il faut bien entretenir le petit commerce, ma p’tite dame… Bref, retour à nos deux protagonistes. La vieillesse, ça, oui, il connaissait. Mais d’aucuns pourraient se flatter d’avoir un jour atteint son âge, et le confort de vie dans lequel il évoluerait jusqu’à ce qu’un client un peu trop fâché de ses arnaques, ou un peu trop vengeur ne lui fasse rendre gorge. Ca lui pendait au nez aussi sûrement que cette large moustache qu'il arborait, l’inconscient, mais que voulez-vous, l’avarice, le côté blin-bling moyen-âgeux… ça menait toujours à ça, inévitablement. Et lui, pas sûr qu’on le regretterait, d’ailleurs. Mais, bien loin de ces pensées, le comédien prit place derrière un grand bureau, dans un siège aussi large que lui, et joint ses mains lentement, ce qu’il pensait être l’attitude professionnelle par excellence de tout toubib.

- Expliquez-moi donc votre problème plus avant, Naymé.
Drusilia
[Encore une journée... Une journée ennuyeuse à Gien?]



Réveille de la blonde ce matin, une matinée brumeuse... Réveille de bonne humeur d'ailleurs! Une journée spéciale? Peut-être bien! Une petite toilette dans l'eau fraîche du lac, enfiler son corsage et sa jupette,lacer ses belles bottes presque neuves, enfoncer son chapeau sur sa caboche et voilà la ravissante petite blonde qui se dirige vers le village. Un tour en taverne lui apportera peut-être une agréable surprise qui sait... Elle avait envie de s'amuser aujourd'hui, de prendre du bon temps, profiter de la vie quoi!!! Bon, pas dit qu'elle trouve ce qu'elle cherche dans le village mais ça coûte rien d'aller vérifier non? Surtout qu'elle avait des efforts à faire hein! Fallait qu'elle se convainque d'une chose super importante, elle l'avait promis à Nat... Alors le mieux, ben c'est de s'entraîner!!
Pis le charmant sir il a dit qu'ils se reverront avant son départ, ça serait quand même dommage de le louper,non?

Un bon repas plein de légumes frais bons pour le teint, rien de mieux pour commencer une belle journée, pas vrai? Quelques rencontres amicales et il est temps d'aller chercher un travail qui permettra de se faire un beau cadeau! Enfin pas tout de suite hein... La belle cape dont elle a envie est encore un peu chère pour elle... Mais elle trouvera sûrement autre chose! La journée ne faisait que commencer après tout!!

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Natasha
[Docteur ès lipides]

Sans doute abusait-il du beurre et pas seulement, mais surtout plus que parfois… Il était davantage graisseux que gracieux et d’une suffisance détestable selon la jeune femme qui, de fait, minimisait sa propre vanité. S’il espérait le moindre compliment quant à son physique, il attendrait longtemps ; déjà qu’elle n’en faisait que rarement pour ne pas dire jamais, mais là, c’était tout simplement impensable !
Quand la porte se ferma, elle frisa la nausée… la pièce, certes confortablement meublée, était plongée dans une pénombre pesante ; des relents nauséabondes flottaient dans l’air vicié et, la précieuse d’en saisir rapidement l’auteur. Celui-là ignorait les travaux de force à n’en pas douter, il suffisait de l’entendre anhéler pour quelques pas le séparant de son bureau. Lorsqu’il l’invita à s’assoir, elle hésita un instant mais déjà il reprenait la parole, aussi s’installa-t-elle sagement ; les ambres le scrutaient, tachant de percevoir ce que les mots ne disaient pas…


--Charles_Hatant. a écrit:
- Expliquez-moi donc votre problème plus avant, Naymé.


Profond soupire qui s’échappa des lèvres, tout aussi profonde réflexion et la platine d’afficher une moue perplexe… Mais qu’est-ce qu’elle foutait là ?!... De nouveaux le regard se posa sur le ventripotent et les mâchoires se crispèrent subrepticement ; évidemment, le calme n’était que leurre et la caboche turbinait à plein régime… les noms d’oiseaux et tout autre vocabulaire tout aussi chaleureux fusaient silencieusement, à l’encontre de ses cadettes puisque, bien entendu, c’était leur faute ; déjà, elle songeait à quelque vengeance démesurée comme elles avaient osé contester sa perfection… modestie quand tu nous tiens.
L’attention se reporta sur le toubib et la délicieuse créature –si, si, elle l’était encore à cet instant- s’accouda sur le bureau et fixa les yeux porcins :


Pour faire court… j’ai vu quelque chose qui, d’après certaines, n’existe pas et de fait, j’ai entendu des paroles qui n’auraient pas été prononcés… en gros, j’suis une VIEILLE dinde aveugle et sourde !


Piquée au vif et c’était peu dire, elle papillonna des cils… l’air outré, on l’aura compris. A toi toubib… et pèse tes mots !
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--Charles_hatant.
[Officine du bonimenteur]



Un sourire… A noter : lassitude. Important, ça, la lassitude. C’était un bon point pour vendre sa soupe. Lassitude, donc, notons. Moue changeante. Ca aussi, pas négligeable. Pour peu qu’elle soit cinglée mais un minimum lucide, il pourrait lui refourguer tout un stock de bouteilles de son remède foireux. Mais déjà elle appuyait ses coudes sur le bureau, et son menton sur ses mains, les yeux fixés sur les siens, pour affirmer :

Natasha a écrit:
Pour faire court… j’ai vu quelque chose qui, d’après certaines, n’existe pas et de fait, j’ai entendu des paroles qui n’auraient pas été prononcés… en gros, j’suis une VIEILLE dinde aveugle et sourde !


L’air qu’elle afficha ensuite était à faire fondre le plus solide des icebergs, et c’est compatissant qu’il faillit en oublier de proposer son breuvage infâme et atrocement onéreux. Il se ravisa tout-de-même, et d’un air le plus sérieux du monde, nota sur ses fiches « Entend des voix. A des visions. Se prend pour un gallinacé... Définitivement cinglée. », soulignant les deux derniers mots de deux traits de plume, comme pour affirmer et confirmer son diagnostic. Pour celle-là, pas de doute : elle était jolie, mais folle à lier. Pour le coup, être toubib, c’était pas bien compliqué. Il toussota, et lui sourit :

- Aheum. Vieille, je ne dirais pas ça… Vous avez quoi ? Vingt ans, à tout casser ? La sénilité paraît a priori bien loin. Cela dit, si vous entendez des voix et que vous avez des visions, ça me semble plutôt grave, mon petit, très grave, même.

Il hocha la tête, affichant cet air dépité qu’il montrait toujours avant de proposer la vente de son remède miracle, et décida d’appuyer un peu plus son propos par un soupir ostensiblement profond, ne ménageons pas nos effets :

- A priori, vous êtes cinglée. Folle, barrée, secouée, ravagée, appelez ça comme vous voudrez. Mais je vais tout-de-même regarder, hein, permettez.

Ceci dit, il fallait vérifier l’état de ses oreilles ; elle avait peut-être un bouchon de cire, ou bien un cafard coincé – ça arrivait parfois. Et pour les yeux… Un orgelet, ou une brindille, qui sait ? De toute façon, elle aurait pu être aveugle et sourde qu’il aurait été incapable de le confirmer, il n’y connaissait rien en médecine, souvenez -vous. Ceci dit, soyons commerçant, faisons semblant de nous intéresser à l’éventuel futur client. Il alluma une bougie et s’approcha d’elle.

- Je vais approcher cette flamme de vos yeux, et la faire aller de droite et de gauche d’abord, puis de bas en haut - ou inversement -, tentez de suivre la lumière, que je regarde l’état de vos prunelles. Je vous conseille de ne pas bouger, un accident est si vite arrivé.

Il sourit, et approcha la bougie, pour n’émettre qu’un « Ah. » assez flou pour lui permettre d’avoir assez de temps pour trouver une idée. Un ou deux « Ah. » de plus ajouteraient bien suffisamment de mystère. Il en fit de même avec ses oreilles, qui étaient impeccables, évidemment, mais si le rituel du « Ah. » fut remplacé par celui du « Oh. », le stratagème était le même. Il retourna s’asseoir, s’accouda et joint ses mains, la fixant d’un air contrit.

- Ma chère Naymé… Ah, ma chère Naymé…

Alors bientôt aveugle et sourde, ou foldingue ? Qu’est-ce qui rapporterait le plus ? Les trois, pardi ! En avant Guing… Hatant, à toi de jouer ! Il reprit, donc :

- J’ai bien peur, chère amie, que les nouvelles ne soient pas excellentes… Bien au contraire. Vos iris et vos oreilles sont endommagés. Véritablement. Ajoutez à cela la sénilité qui semble, contre toute attente, s’emparer lentement de vous malgré votre jeune âge... vous conviendrez que l’évolution de votre mal paraît irréversible.

Il laissa passer quelques secondes de silence, pour le suspense, et continua :

- Par chance… Car vous êtes chanceuse, Naymé, mes travaux en la matière m’ont justement mené à concocter un remède à ces trois différents maux. Quelques bouteilles de cet excellent médicament devraient stopper l’évolution de vos affections multiples, et les résorber. Cela dit, je n’ai plus qu’une douzaine de flasques, et vous conviendrez aisément que ce qui est rare est cher…

Il désigna le léger stock de bouteilles qui se trouvait dans une caisse, près du mur. La caisse avait été choisie avec soin et était très large, évidemment, pour ajouter à l’idée de rareté du liquide en vente. Le début de la pub. Ou du présentoir de supermarché, c’est selon. Il lui sourit, ravi à l’avance de sa réponse :

- La question est la suivante, mon petit… A combien évaluez-vous le prix de votre vue, de votre ouïe, et de votre santé mentale ?

Quelque chose fait se dire à la petite voix prudente bien cachée au fond de son esprit que si le toubib savait ce qui l’attendait pour son audace, il ne sourirait pas avec autant de niaiserie, et qu’il perdrait toute assurance. Allez savoir pourquoi il le lui prêta aucune attention…
Natasha
[La louve est dans la bergerie… Blondasse vs blatte !]

Il notait, il griffonnait, il dessinait ; elle ignorait pourquoi la plume glissait si souvent sur le vélin et, en vérité, elle s’en serait bien moquée s’il ne lui paraissait pas si suspect… non pas qu’elle soit parano’, quoique si, un brin quand même. Pour sa défense, on ne lui épargnait rien. De coups bas en mensonges, de vacheries en perfidies… rien qui ne pourrisse une vie mais mis bouts à bouts, ça frisait l’acharnement selon elle ; ce qui n’est pas surprenant, puisque ne l’oublions pas, son orgueil n’a pas d’égal et que, de fait, elle frôle le nombrilisme.
De plus, elle possédait un passif non négligeable avec le nid de cancrelats qu’est Gien, ce qui, vous en conviendrez, n’inspire pas la confiance.

Un toussotement la ramena à l’instant présent, au bureau puant, au toubib exsudant ; le regard quitta la main empressée pour revenir aux prunelles bovines… Alerte ! Alerte ! Le charlatan entamait lentement sa descente aux enfers, sans même en avoir conscience…


--Charles_hatant. a écrit:
... Cela dit, si vous entendez des voix et que vous avez des visions, ça me semble plutôt grave, mon petit, très grave, même.

Les ambres s’assombrirent légèrement, mais à l’allure où il débitait ses conneries, elles seraient onyx rapidement… Elle le scruta, dubitative. De deux choses l’une, soit il se foutait d’elle, auquel cas, il était suicidaire ; soit il n’avait pas saisit l’ironie de ses propos, auquel cas, il était stupide… A bien y réfléchir, sans doute cumulait-il les deux. Elle leva l’index afin d’intervenir mais non content d’être vaniteux, il aimait à s’écouter parler et la ravissante donzelle d’ouïr en rongeant son frein comme il reprenait après quelques effets de style.

--Charles_hatant. a écrit:
- A priori, vous êtes cinglée. Folle, barrée, secouée, ravagée, appelez ça comme vous voudrez. Mais je vais tout-de-même regarder, hein, permettez.

C’était officiel, celui-là désirait mourir ! Non mais franchement… oser s’approcher sans plus de cérémonie avec une bougie en plus… Mhm ? Ses propos ? Erf, ils n’étaient plus à prouver ; déséquilibrée, elle l’était, elle l’est et le sera jusqu’à la fin… Non, ce qui l’agaçait sensiblement, c’était cette proximité.
Elle s’enfonça dans le siège, reculant son minois de la flamme et, accessoirement, de l’haleine de putois… p’tain, l’hygiène n’était pas son domaine de prédilection pour sur ! Tandis qu’il expirait des « ah » et des « oh », la donzelle améliorait son apnée ; une chance que la nature l’ait dotée de poumons plus que convenables, sans quoi elle se serait asphyxiée. Et cette odeur qu’il dégageait, écœurant mélange de sueur et de parfum bon marché ; son endurance était un allié non négligeable… ouais, ouais, une poitrine à réveiller un mort et de l’endurance à le renvoyer aux enfers… Modeste qu’on vous a dit !!
Bref. Sa plastique n’était pas le thème et surtout, sa perfection n’était pas discutable ; l’empâté ne tarderait pas à en faire la cuisante expérience. D’ailleurs, il remua l’air de nouveau en retournant dans son fauteuil et la sublime créature d’inspirer profondément, mais par la bouche… manquerait plus qu’elle vomisse… en écoutant le diagnostic.

C’était officiel, celui-là acceptait de mourir ! Le visage rubicond affichait une mine désolée tandis que la voix se faisait condescendante… déjà les doigts de la divine étreignaient ses cuisses, frôlant perfidement sa lame favorite ; et les mots résonnèrent dans la caboche ravagée –dixit le cadavre qui s’ignorait encore- comme un appel au sang, une exhortation à la violence. Les lèvres s’étirèrent d’un sourire vicié, encore fallait-il la connaitre un brin pour s’en apercevoir, ce qui n’était pas le cas du dodu ; intérêt chimérique pour ledit personnage qui ne manquerait pas de s’exalter d’une telle attention et toujours d’écouter sagement, calmement… pour l’instant.
Si elle cumulait les défauts, elle n’en jouait que mieux de ses atouts ; le pseudo médicastre vanta sa marchandise et la platine de simuler l’admiration devant tant de talents… qui se méfierait d’une gueule d’ange ? Certainement pas un égocentrique doublé d’un escroc pathologique… sourire digne d’une publicité pour la patte à dent, battements de cils enjôleurs et petit soupire extasié ; aux grands maux, les grands remèdes et Charles était un mal énorme. Manquerait-il seulement à quelqu’un ? S’en assurer avant d’agir… Acte II : séduction destructrice et la voix suave de se faire entendre :


Charles… vous permettez, c’est moins impersonnel… Charles, ma santé n’a pas de prix.

Nouveau soupire sensuel alors que la senestre se posait sur les doigts boudinés et que le miel se déversait de la bouche pulpeuse… rythme réfléchit pour un meilleur effet :

Ce nectar, de part sa rareté, doit être onéreux… Je ne possède rien si ce n’est quelques écus *et hop, la grande scène !* ma fortune se limitant mes aptitudes…

Ses doigts serrèrent délicatement ceux du méprisable individu comme elle mordillait sa lèvre inférieure, affectant un trouble.
C’était officiel, celui-là allait mourir !

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Jeanne..
Sémur , à l'aube

Le soleil montrait timidement le bout du nez, mais la gamine était déjà réveillée. Prête, elle l'était depuis la veille, attendant avec impatience le moment de pouvoir se mettre en action.
Sourire aux lèvres, coup d'œil au bivouac, tout le monde dormait encore...même Drus. Pas un bruit,même les piafs dormaient encore..pour dire qu'il devait être tôt. A peine debout, Jeanne s'habilla rapidement et se rendit près de la couche de Drus.


Aussi discrètement que possible et dans un murmure elle dit, tout en la secouant:


Drus...Drus......Réveille toi...allez....Faut y aller...Après il s'ra trop tard..


Nouveau sourire lorsque Drus ouvrit les yeux...

Bon dès qu't'es prête tu m' préviens, j'vais prépaper tout c'qu'on a b'soin.

La gamine n'attendit pas que la blondinette soit levée, elle s'empressa de chercher toutes sortes de pots, ou autres ustensiles dans le même style, qu'elle enfourna dans sa besace.
Tout en s'affairant, elle marmonnait
" nan mais, faut arrêter d'croire qu'on en fout pas une...pffffff, tous endormis encore...Y a qu'nous pous nous l'ver" .

Trépignant d'impatience, ravie de ce qu'elle allait faire avec Drus, certaine de bien faire, enchantée de se bouger pour la bonne cause..bref..Une journée qui s'annonçait très bonne, et bien remplie.

Elle bailla et s'étira, et prit le temps de manger un maïs en attendant que la p'tite blonde soit prête.

_________________
--Charles_hatant.
[Officine de Charles - suite]



Elle avait extrêmement bien pris la chose, c’était évident. Le toubib, trop occupé à s’écouter lui-même, n’avait pas vu l’ombre grandir dans les pupilles de la jolie platine, et c’est tout sourire, inconscient qu’il était, qu’il avait achevé son examen et proposé son tord-boyaux « médicinal ». Elle avait bien levé le doigt pour prendre la parole, singe qu’elle reconnaissait, telle une élève devant un maître, l’expertise et l’extrême pédagogie du médicastre. Mieux encore, elle l’admirait, puisqu’elle avait rabaissé son doigt ; sans doute s’était-elle dit que toute question était futile, ou avait-elle réalisé qu’il avait certainement, par ses gestes, répondu à son ou ses interrogation(s). Ah, les femmes… Pauvres petites créatures bien innocentes… Elles sont décidément bien peu de choses face à un homme. Bon, cela dit, même Charles était conscient que cette dernière assertion dépendait du contexte dans lequel elle était tenue.

Et voilà qu’elle toussotait, reconnaissant elle-même sa gêne devant tant de savoir. Cette fébrilité était à la fois attendrissante et gage de la bonne réussite à venir de l’arnaque tant de fois rôdée.

Elle s’était enfoncée dans son siège lors de l’examen ; les femmes sont si peureuses, celle-ci n’échappait pas à a règle, apparemment. Cela dit, elle avait cela de particulier et de fort plaisant qu’elle était plutôt avare de mots ; pour une fois qu’une patiente n’était pas bavarde et ne lui racontait pas en long, en large et en travers les derniers potins de la ville, ou les naissances au sein de son élevage, c’était parfait. Par contre, elle semblait si écoeurée, si… si gênée par l’examen qu’il menait qu’il acheva rapidement celui-ci, histoire de conserver une chance de garder la donzelle dans de bonnes dispositions. Quoiqu’il pourrait toujours, le cas échéant, inclure dans la liste des maux soulagés et soignés par son breuvage les vomissements et autres nausées, si jamais il le fallait. Bah ouais, faut bien gagner sa croûte, hein, m’sieur dame. Il avait ensuite regagné son bureau et tenté de refourguer sa marchandise ; c’est là que se noua définitivement le drame – le malheureux n’en avait pas même conscience, pauvre fou ! Mais elle souriait, et lui, l’inconscient, le suicidaire - le futur mort, soyons honnêtes -, il croyait que c’était par rapport à son extrême professionnalisme, et à ses compétences hautement reconnues, pour le coup. Ben, pour le coup… Pas du tout, mais bon, c’était Charles, hein, imbu de lui-même, fier comme pas d’eux, et doté du charisme d’un poulpe tétraplégique.

Comme elle semblait admirative ! Elle buvait ses paroles, c’était évident ! Complètement captivée. Subjuguée. Et le toubib se fendait encore et toujours de ce sourire satisfait qui exécrait sa stupidité et sa cupidité bien loin de n’être qu’apparentes. Bon, en même temps, toute cette admiration, c’en était presque gênant… pour elle. Pauvre femme, dont la crédulité n’avait d’égale que la plastique sculpturale ! Lorsqu’elle prit cette voix délicieusement mielleuse pour lui parler, le rouge lui monta davantage aux joues ; cette « consultation » était une aubaine, et la jeune femme était plus qu’appétissante, peut-être pourrait-il lier l’utile à l’agréable. Au trèèès agréable, à en juger par la silhouette de la « patiente ». Il prit une grande inspiration pour gagner du temps, et accessoirement, respirer, enfin, TENTER de pouvoir à nouveau, et bredouilla une réponse, décontenancé :


- Oh, je… Oh, a... appelez-moi co... cmme vous v… Enfin, Charles ira tout-à-fait, mon petit.

Vaine tentative de paraître reprendre contenance, puisque déjà lui faisait-elle poser le deuxième genou à terre – au sens figuré, hein, manquerait plus que ça – par un soupir des plus évocateurs, et bientôt l’achevait-elle totalement en posant sa main délicate sur sa grosse main moite et boudinée. Les quelques paroles qui s’en suivirent scellèrent son destin, et précipitèrent les ténèbres, comme en réponse au sucré de sa voix, il osa murmurer, une lueur lubrique dans le regard, une phrase pleine de sous-entendus salaces :

- Oh, mais peut-être pouvons-nous nous arranger…

Et d’esquisser un mouvement du bras pour caresser ses cheveux. La question est : aura-t-il au moins pu parvenir à les effleurer…
Natasha
[L’œil était dans la tombe…]

Le sourire ne le quittait plus, d’une suffisance effarante ; il se glorifiait de lui-même, s’en était presque palpable… Dans le même temps, la répugnance qu’il inspirait à la blonde n’avait de cesse de s’intensifier, comme la patience l’abandonnait lentement… Jubiles stupide mâle, exultes cupide individu ; oui, repais-toi de cette proximité qui, doucement, scelle ton destin !
Il rougissait maintenant… sujet à l’hyper ventilation peut-être, à entendre ses difficultés respiratoires… et voilà ! Le bafouillage qui achevait le tableau, pour le moins misérable, du ventripotent. Alors c’était au tour de la platine d’exulter et de porter le coup de grâce ; minaudeuse au possible, enjôleuse fatale… La femme excelle dans l’art de la simulation, elle sait flatter l’égo masculin et ne s’en prive pas ; d’autant quand la victime est si manipulable. Regardes toi Charles, simple pantin entre mes mains ; regardes comme ta fatuité t’aveugle… L’homme distille l’intempérance par tous les pores de sa peau ; il est fébrile face à la pauvre petite créature bien innocente mais ô combien dangereuse… Ah, toubib ! Tu ne mesure pas ta chance !

Quelle fortune ? Direz-vous… mais celle de vivre encore, simplement ! A mesure que le temps s’égraine dans le sablier, l’étau se resserre sur l’imposteur comme la senestre relâche subtilement la moiteur de la main masculine. Tu entends le chant de la sirène, Charles ? Oui, tel un marin, tu chavire ; ton bateau périt dans les eaux troubles sur lesquelles tu naviguais perfidement. Tu cherchais les trésors, tu as trouvé Méduse ! Lentement, tu t’immerges sans même en prendre conscience… Ah, toubib ! Vas-tu te noyer ?

Quelle vaine ? Direz-vous… mais celle d’exister encore, simplement ! Le visage congestionné lui semble prêt à exploser, elle s’est penchée pour entendre le murmure et les prunelles sont scellées comme pour mieux le lire. Tu perçois la chaleur qui t’étreint, Charles ? Oui, tel le bois sec, tu t’embrase ; ta gorge peine à souffler les mots qui enflamment ton cerveau aride de la moindre sensibilité. Tu cherchais le feu sacré, tu vas connaitre l’enfer ! Lentement, tu te consume avec satisfaction… Ah, toubib ! Vas-tu te brûler ?

Et la phrase est dite… le dernier rempart venait de choir et c’est lui qui l’avait abattu ; l’onyx saisit la lueur licencieuse dans la sphère porcine et l’oreille comprend les paroles graveleuses qu’il laisse entendre. Un arrangement, mais bien sur… Ne l’avait-elle pas proposé à demi-mot ? Les lèvres s’étirent afin de laisser apparaitre la blancheur de l’émail –on vous l’a dit hein, digne d’une pub’ pour la pate à dent- qui tranche avec l’incarnat de la pulpe ; divin minois qui lui renvoie insidieusement sa laideur… Pris d’un excès d’hardiesse ou était-ce de la folie, il tend le bras vers elle et…

Action… Réaction !

Son geste n’atteint pas l’objectif que la diabolique saute sur le bureau avec dextérité - et la grâce d’un félin mais est-il nécessaire de le préciser ? Bon, ben c’est fait… juste une piqure de rappel pour les non-initiés quant à la perfection parfaitement parfaite de la délicieuse blonde, toussa toussa. Le genou soumet le membre audacieux comme la dextre saisit la caboche qu’elle plaque contre le bois, non sans difficulté d’ailleurs… mouarf, vous avez déjà essayé de plier un goret vous ? C’est pareil !
La tête suintante est donc contrainte, le pauvre hère dans une position délicate et la monstrueuse de lui susurrer :


J’paye toujours un travail à sa juste valeur, Charles !

Alors le rire cristallin de résonner contre les murs, sonnant le glas. Puis la froideur regagne les traits de la slave tandis que le regard macabre scrute l’homme et que le silence reprend ses droits… Le mouvement est aussi vif que la femme est calme, incroyablement sereine. Il ne verra la lame qu’une fraction de seconde, quand elle libérera sa gorge et ruissellera de son fluide carmin… La scélérate l’observera comme il subira les soubresauts, derniers duels du corps pour échapper à la mort ; enfin, elle l’abandonnera sans une once de compassion en prenant seulement soin de ne point se tâcher, alors qu’il expirera un ultime souffle.

La main sur la poignée de la porte qui la séparait du monde réel, elle s’immobilisa ; les pensées s’évadèrent vers les berges du lac, retrouvèrent une autre période, reconnurent un autre corps. Les liens de l’oxygénée avec cette ville se limitaient au sang versé ; un rictus cruel se dessina alors qu’elle tournait la tête … et regardait le vilain !

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