--Desiree
Non !
Une fois de plus, elle a parlé sans permission. Mais il faut quelle parle. Il faut quelle parle vite. Il faut quelle sauve sa vie et celle nichée dans son giron. Cest la panique qui la fait parler.
Mère, il ment ! Je nai pas fui !
Elle renifle, frotte rageusement un il larmoyant de sa manche Et se défrusque. Elle raconte par le menu ce quelle a vécu, nomettant pas ses provocations. Elle affiche sans pudeur le corps ignominieusement marqué.
Pauvre Geoffroi, qui navait certainement pas prévu ça. La peau dalbâtre marque si facilement les coups. Les poignets sont rougis là où le chanvre les a liés. Le ventre marqué là où le poing est tombé. Les cuisses souillées de linfertile assaut quelle a subi.
Et elle lexpose, sans pudeur, narrant chaque détail avant de tomber à genoux aux pieds de la maquerelle.
Je suis grosse, Mère, cela fait quatre mois, et nai-je pas rapporté plus ? Grosse, je nai besoin daucun jour de quarantaine. Jai accompli la mission que vous mavez confiée Mère, au-delà de mes espérances, jai été gratifiée personnellement en supplément du montant dont vous aviez convenu et dont il avait la charge. Jai protégé le pourboire pour vous. Mère ! Je nai pas fui Mère, je veux rester, je veux travailler ! La blondine marque une légère hésitation, et reprend un ton plus bas, un ton plus posé. Je peux travailler jusquà la naissance de mon bébé.
Le possessif nest pas innocent. Il est dans son ventre mais contrairement au reste de son corps, public, propriété de la maquerelle qui en dispose comme elle lentend, lenfant est sien, déjà.
La catin souillée se tait, et baisse la tête avec humilité. Son visage ravagé tente de se dissimuler sous le rideau des cheveux blonds, mais il est inutile de se faire des illusions. Abimée comme elle lest, elle représente un manque à gagner pour plusieurs jours. Peut être trop longtemps pour que la Rouge ne veuille la garder.
Quimporte. Maintenant que tout est dit, elle ne peut quattendre sa sentence.
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