Ethan
Épuisé par des années de luttes acharnées, par des combats sans fin, par des guerres intestines, ce fut sans prévenir quiconque quil avait décidé de se retirer au sein dune des cellules dun monastère presque déserté. Là, oublié de tous, il avait survécu pendant de nombreux mois, se sustentant quotidiennement de quelques bouchées de pain et dun peu deau.
Quétait-il allé chercher là bas ? Rien en fait, si ce nest tenter de retrouver le repos de son âme bien trop perturbée. Il avait tant donné de lui-même, tant découvert dignominie en ce bas monde que toute la noirceur de lhumanité avait imprégné tout son être. Difficile dans ces conditions de demeurer lexemple que lon attendait quil fut.
Les semaines avaient passé inlassablement, sans que daucun ne puisse le trouver. Personne, sauf cette enfant, cette blondinette, dont le pigeon avait retrouvé sa trace on ne saurait expliquer comment. Elle avait grandi la fillette, au point quelle savait désormais manier la plume. Une plume denfant, dont les mots chargés dinnocence avaient eu cette fraîcheur qui lui avaient redonné lenvie de perdurer dans cette voie plus que jamais obscurcie de la Chevalerie. Une voie sans issue, une impasse sans fin au sein de laquelle ceux qui sy engageaient ne pouvaient plus rebrousser chemin. Et lui faisait parti de ceux là même qui avaient choisi dy pénétrer.
Les quelques mots tracés sur cette simple missive lui avaient rappelé que tout nétait pas que ténèbres en ce bas monde. Il existait encore des personnes pour lesquelles il se devait de continuer le combat. Rien nétait jamais ou tout blanc ou tout noir, et jamais tant quil lui resterait un souffle de vie, il nautoriserait le mal à envahir lesprit des innocents.
Storm, son fidèle destroyer qui avait erré dans les champs avoisinants du monastère, neut pas besoin de se le faire dire deux fois pour reprendre du service. Tous deux avaient parcourus tant de lieues, bataillé sur tant de champs, quil nétait nul besoin au cavalier de parler pour se faire obéir. La Forteresse Licorneuse de Ryes fut la première destination atteinte. Quelques heures y furent passées, le temps pour Storm de bénéficier des bons soins des écuyers, et au Blondinet de senquérir des dernières nouvelles
Il ny eut nul repos, car de nouveau le bruit caractéristique des armées saffrontant plus au sud était venu monopoliser tous les Licorneux disponibles. Il se devait donc de les rejoindre sans tarder afin de reprendre la place qui était la sienne Chevalier de lOrdre Royal de la Licorne !
Les deux jours de chevauchée auraient pu leur paraître bien monotone si lidée nétait pas venue à un brigand de grand chemin de vouloir les ralentir. La nuit était sombre, et la frondaison de la forêt Mainoise quils traversaient alors, narrangeait en rien la vision nocturne. Ce fut Storm qui pressentit le danger en premier et en avertit son cavalier. Alors que ce dernier somnolait nonchalamment, se laissant bercer par le léger bruit des sabots de léquidé sur le sol herbeux, le cheval stoppa brusquement, ses oreilles dirigées droit devant comme pour indiquer une présence. Les sens du Licorneux remis en éveil par cet arrêt subit, il ne lui fallut quune fraction de seconde pour détecter la présence cachée sur une haute branche, à une dizaine de mètres deux. Faisant reprendre sa route à létalon comme si de rien nétait, le Blondinet avait déjà posé sa main droite sur le pommeau de son épée, tout en feignant de dormir.
Lattaque fut subite, et si le cavalier ne sy était pas attendu, il aurait certainement été estoqué par la lame de son agresseur. Seulement voilà, tel fut pris qui voulait prendre Au lieu de frapper le sommet du crâne comme le brigand laurait souhaité, son épée ne rencontra que du vent ! Emporté par son élan lhomme alla choir au sol à un mètre de sa cible. Alors quil cherchait à comprendre comment il avait pu louper un coup aussi aisé. Le Chevalier avait déjà bondi au sol, le tenant en respect de son épée. Nul besoin de discours pour faire comprendre au rat quil était pris au piège. Lhomme se confondit en excuse, prétextant vouloir prendre sa revanche sur un brigand layant détroussé quelques jours auparavant. Le Chevalier ne crut en rien à son histoire, cependant il nétait pas là pour rendre la justice des Hommes, aussi le laissa til senfuir.
En cet antépénultième jour du mois de juillet, la matinée était déjà bien avancée lorsque léquipage atteignit les abords de la cité Tourangelle. Il neut pas besoin quon len informe pour constater que létat de siège était déclaré. Les oriflammes, drapeaux, étendards de toutes les couleurs flottaient aux abords de la ville. Des hommes et des femmes grouillaient telle une myriade de fourmis, sagitant en tous sens, sans se soucier du cavalier qui venait à leur rencontre.
Quel beau merdier cela semblait être ! Encore lune de ces missions de protection, où la testostérone des décideurs lemporterait sur leur esprit de raisonnement et de la stratégie. Cela promettait dêtre une belle partie de plaisir à laquelle il faudrait mettre un peu dordre. En parlant dOrdre, il allait lui falloir parvenir à distinguer les couleurs du sien au milieu de cette ruche désorganisée, afin de retrouver ses frères et surs Licorneux De quoi vous occuper un homme une bonne partie de la journée restant à venir
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Quétait-il allé chercher là bas ? Rien en fait, si ce nest tenter de retrouver le repos de son âme bien trop perturbée. Il avait tant donné de lui-même, tant découvert dignominie en ce bas monde que toute la noirceur de lhumanité avait imprégné tout son être. Difficile dans ces conditions de demeurer lexemple que lon attendait quil fut.
Les semaines avaient passé inlassablement, sans que daucun ne puisse le trouver. Personne, sauf cette enfant, cette blondinette, dont le pigeon avait retrouvé sa trace on ne saurait expliquer comment. Elle avait grandi la fillette, au point quelle savait désormais manier la plume. Une plume denfant, dont les mots chargés dinnocence avaient eu cette fraîcheur qui lui avaient redonné lenvie de perdurer dans cette voie plus que jamais obscurcie de la Chevalerie. Une voie sans issue, une impasse sans fin au sein de laquelle ceux qui sy engageaient ne pouvaient plus rebrousser chemin. Et lui faisait parti de ceux là même qui avaient choisi dy pénétrer.
Les quelques mots tracés sur cette simple missive lui avaient rappelé que tout nétait pas que ténèbres en ce bas monde. Il existait encore des personnes pour lesquelles il se devait de continuer le combat. Rien nétait jamais ou tout blanc ou tout noir, et jamais tant quil lui resterait un souffle de vie, il nautoriserait le mal à envahir lesprit des innocents.
Storm, son fidèle destroyer qui avait erré dans les champs avoisinants du monastère, neut pas besoin de se le faire dire deux fois pour reprendre du service. Tous deux avaient parcourus tant de lieues, bataillé sur tant de champs, quil nétait nul besoin au cavalier de parler pour se faire obéir. La Forteresse Licorneuse de Ryes fut la première destination atteinte. Quelques heures y furent passées, le temps pour Storm de bénéficier des bons soins des écuyers, et au Blondinet de senquérir des dernières nouvelles
Il ny eut nul repos, car de nouveau le bruit caractéristique des armées saffrontant plus au sud était venu monopoliser tous les Licorneux disponibles. Il se devait donc de les rejoindre sans tarder afin de reprendre la place qui était la sienne Chevalier de lOrdre Royal de la Licorne !
Les deux jours de chevauchée auraient pu leur paraître bien monotone si lidée nétait pas venue à un brigand de grand chemin de vouloir les ralentir. La nuit était sombre, et la frondaison de la forêt Mainoise quils traversaient alors, narrangeait en rien la vision nocturne. Ce fut Storm qui pressentit le danger en premier et en avertit son cavalier. Alors que ce dernier somnolait nonchalamment, se laissant bercer par le léger bruit des sabots de léquidé sur le sol herbeux, le cheval stoppa brusquement, ses oreilles dirigées droit devant comme pour indiquer une présence. Les sens du Licorneux remis en éveil par cet arrêt subit, il ne lui fallut quune fraction de seconde pour détecter la présence cachée sur une haute branche, à une dizaine de mètres deux. Faisant reprendre sa route à létalon comme si de rien nétait, le Blondinet avait déjà posé sa main droite sur le pommeau de son épée, tout en feignant de dormir.
Lattaque fut subite, et si le cavalier ne sy était pas attendu, il aurait certainement été estoqué par la lame de son agresseur. Seulement voilà, tel fut pris qui voulait prendre Au lieu de frapper le sommet du crâne comme le brigand laurait souhaité, son épée ne rencontra que du vent ! Emporté par son élan lhomme alla choir au sol à un mètre de sa cible. Alors quil cherchait à comprendre comment il avait pu louper un coup aussi aisé. Le Chevalier avait déjà bondi au sol, le tenant en respect de son épée. Nul besoin de discours pour faire comprendre au rat quil était pris au piège. Lhomme se confondit en excuse, prétextant vouloir prendre sa revanche sur un brigand layant détroussé quelques jours auparavant. Le Chevalier ne crut en rien à son histoire, cependant il nétait pas là pour rendre la justice des Hommes, aussi le laissa til senfuir.
En cet antépénultième jour du mois de juillet, la matinée était déjà bien avancée lorsque léquipage atteignit les abords de la cité Tourangelle. Il neut pas besoin quon len informe pour constater que létat de siège était déclaré. Les oriflammes, drapeaux, étendards de toutes les couleurs flottaient aux abords de la ville. Des hommes et des femmes grouillaient telle une myriade de fourmis, sagitant en tous sens, sans se soucier du cavalier qui venait à leur rencontre.
Quel beau merdier cela semblait être ! Encore lune de ces missions de protection, où la testostérone des décideurs lemporterait sur leur esprit de raisonnement et de la stratégie. Cela promettait dêtre une belle partie de plaisir à laquelle il faudrait mettre un peu dordre. En parlant dOrdre, il allait lui falloir parvenir à distinguer les couleurs du sien au milieu de cette ruche désorganisée, afin de retrouver ses frères et surs Licorneux De quoi vous occuper un homme une bonne partie de la journée restant à venir
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