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[RP - Ouvert] Qui part à la chasse... Perd beaucoup.

Khy
Ouvert à tout ceux qui l'ont connu, la connaissent, ont entendu parler d'elle, ou n'ont aucune idée de qui est cette morveuse insolente. Avec un peu de chance, ça fait beaucoup


Elle se tient droite, la dextre en écharpe & la senestre retenant prisonnier son bâton gravé.
Elle se tient droite, le menton haut, les yeux rivés sur les toits orléanais qui lui apparaissent étrangement hauts maintenant qu'elle est arrivée si près du but.
Elle se tient droite, & traîne une Alix épuisée derrière elle.


- Ma demoiselle, devrions commencer par trouver une auberge pour la nuit avant tout, je doute qu'Orléans soit très sur la nuit.
- Tu crois pas si bien dire... Trouve une auberge s'tu veux, j'dormirais pas 'vec toi c'soir.
- Pa... pardon ? Vous vous moquez, je dois veiller sur vous, si jamais dame Nashia entendait ça, mon bon seigneur, elle ne ferait qu'une bouchée de nous !
- Alix... Pour une fois, cesse de t'plaindre. J'suis chez moi ici, j'crains rien. Toi, trouve une auberge.
- Mais....
- Alix !


Et la servante de prendre ses jambes à son cou, tête baissée tel un enfant qu'on aurait grondé. Pourtant, sa maîtresse doit bien avoir dix ans de moins qu'elle.
Oui, mais sa maîtresse, c'est Khy.
Sans doute à peine plus de treize ans, petite & frêle, une peau d'albâtre & des joues toujours rouges.
De grands yeux noirs, la langue bien pendue.
La princesse des bas-fonds d'Orléans, comme on l'appelait il y a peu encore. Lorsqu'elle était encore prisonnière des mauvais quartiers, & que le bordel était sa seule demeure. Lorsqu'elle volait pour manger, & qu'elle fuyait pour que le maquereau de sa mère ne la touche pas. Lorsqu'elle ressortait toujours vainqueur des combats à l'épée de bois, à main nues, ou des courses de vitesse, & qu'elle dirigeait d'une main de fer les autres gamins des rues.


- Hé petite, bouche pas l'passage j'te prie !

Elle arque un sourcil & redresse la tête, observant d'un oeil méfiant le soldat qui l'interpelle. Il y a quelques mois, elle aurait hurlé d'entendre qu'on la nommait petite. Mais elle ne veut pas foutre la pagaille pour le moment. Elle désire simplement retrouver ses quartiers, ses repères, la crasse ambiante & tout le reste.
Sans dire un mot, elle franchit les portes d'Orléans, le coeur battant de se retrouver chez elle.
Elle court, s'enfonce dans les profondeurs de son antre, revivant un peu plus à chaque pas.
Princesse Khy est de retour.

_________________
Petite voleuse & grande menteuse.
--Isabelle.
[Orléans, quartiers crasseux, bordel "A La Louve Affamée", en plein après-midi.]

*BAM*

- C'est pas fini c'boucan ?
- Bouge ton fion, poulette, faut qu'j'te parle, tout d'suite !
- Oui, oui, j'arrive, j'arrive, quelques secondes &...

*BAM*BAM*BAM*

- Vos gueuuuules, y'en a qui dorment, par les couillons du pape !
- Toi la Gertrude, la ramène pas !
- Tu vas sortir d'là oui, 'spèce d'catin engrossée, j'pas qu'ça à foutre, moi !
- J'suis là, j'suis là, j'ouvre !


Le cliquetis d'une serrure, le claquement d'une main sur une joue, un gémissement & le silence reprend enfin ses droits.
Dans la chambre qui vient de s'ouvrir, on retrouve un homme gras, la cinquantaine grisonnante, la face hideuse comme on en fait plus, tenant fermement par la nuque une femme à peine apprêtée d'une robe rouge élimée, ses longs cheveux bruns éparpillés sur son visage que l'on devine fin & délicat.
Les yeux fermés, elle tente de supporter sans crier la pression de la main graisseuse sur son cou, sans essayer même de se débattre, sachant sans doute que le combat serait perdu d'avance.
D'un coup violent sur son abdomen, il la jette à terre, la regardant, satisfait, se cogner la tête sur un pied du lit, & conquérant, la domine du regard, glissant ses petits yeux rouges sur les jambes fines dévoilées par la chute.


- T'étais au courant, hein ?

La beauté se frotte la tête avant de lever de grands yeux noirs éclatants vers lui, étonnée.

- Répond, sal'té, t'étais au courant !
- Au courant de quoi ? Exprime-toi correctement, au moins, je ne comprends pas la langage des rats.
- Tais-toi !
- Je ne peux me taire tout en te répondant. Essaye de savoir ce que tu veux avant de m'adresser la parole.

Un gémissement fait suite au coup de botte porté sur la cuisse, & la brune se tait, tout en le narguant du regard.

- Ta sal'té d'progéniture, elle est r'venue, hein !
- Pa... Pardon ?
- Ta fille, c'te catin d'mes deux, elle est r'venue, & fais pas cause, t'étais au courant !


La fille de joie ne dit mot, clouée. Son visage, si beau malgré les cernes & quelques rides qui se profilent au coin de ses yeux, se décomposent de secondes en secondes. Non, elle n'était pas au courant, non, & si elle l'avait été, elle ne l'aurait jamais accepté. Sa fille, sa beauté, sa princesse, revenue dans l'antre du démon, revenue se perdre dans un destin qui n'était pas pour elle. Le choc est si brutal que les larmes viennent humidifier ses yeux ébènes tandis que sa fine dextre étouffe un cri aux accents désespérés &.. heureux.
Car malgré tout, une mère ne peut renier la joie que lui procure un enfant revenu au bercail.


- J'vais en faire une vraie ribaude c'te fois, l'va payer pour tout l'fric qu'j'ai perdu à cause d'elle, elle va morfler c'te chieuse, & toi aussi, tant qu'on y est !

Elle ne répond pas. Si sa précieuse est revenue, c'est qu'elle peut s'en sortir, qu'elle a trouvé de quoi se défendre devant le maquereau.
Suffit d'y croire, & l'espoir n'est pas ce qui manque dans le coeur de la catin. C'est la seule chose qui la maintienne encore.

Tournant le dos à son tortionnaire, elle se pare, lentement, précieusement, pour paraître moins lasse de cette vie qui n'en est pas une. Elle noue ses cheveux en un chignon souple, habille ses doigts d'une bague fine, enserre son corps dans une robe d'un rouge sanguin & sans aucun défaut, glisse une goutte de parfum au creux de son cou & sort de la chambre sans un mot, devant un vieillard cloué.
Vieillard qui se ressaisit dès qu'elle a touché de son pied nu le bois moisi de l'escalier.


- T'as pas l'droit d'sortir, j'te rappelle !
- Soit... Je l'attendrai.
Khy
- Oh Khy, t'es d'retour !
- Khy ? C'toi ?
- Par les culottes d'Mémé Gertrude, comment t'as changé !!!
- Bah dis, t'étais pas morte ?

Une nuée d'adolescents plus ou moins grands lui tourne autour. Certains, ceux qui la connaissent, l'interrogent, étonnés, tentent de lui tirer les vers du nez pour comprendre le pourquoi de son retour, le pourquoi de son départ. Les autres, nouveaux pour la plupart, observent interloqués la jeune fille qui soulève tant de ferveur chez leurs compagnons. Car elle n'est pas vraiment belle, car plutôt garçon manqué, avec ses cheveux courts, sa chemise & ses braies. Elle n'a aucune forme, a le parler grossier, & la féminité bien enterrée. Ce n'est donc pas la fille, qui les attire. Mais qu'est-ce donc ?

Khy, elle, avance en répondant de temps à autre, un air blasé profondément ancré sur le visage. Elle sourit parfois, sans doute heureuse de les retrouver, eux, ceux qui ont constitué sa famille pendant toute son enfance. Mais leurs jeux ne l'intéresse pas pour le moment, elle a une mission, un but, & elle ne s'amusera pas tant qu'elle n'aura pas régler ce léger problème.

D'une senestre hautaine qu'elle secoue devant leurs yeux ébahis, elle leur ordonne de se disperser pour ne plus attirer l'attention, & elle file, sans un mot de plus, direction le bordel.
Princesse un jour, princesse toujours, les enfants des rues sont toujours aussi obéissants.

La porte est poussée, & grince comme si les gonds n'avaient jamais été huilés.
Elle, a le coeur qui bat, & retient sa respiration tant elle redoute ce moment.
Serrant son bras bandé contre sa poitrine, elle avance, lentement, prudemment.

Jusqu'à ce qu'un objet non identifié la percute de plein fouet & l'enserre dans ses bras jusqu'à l'étouffer.


- Khy, ma princesse, ma princesse !

C'est un murmure, qui pourtant lui éclate les tympans, fait vriller ses oreilles.

- M'man...

Son coeur a un raté alors qu'Isabelle la sert toujours plus contre elle, l'empêchant de lever la tête & de regarder sa mère dans les yeux.

- Fuis mon ange, fuis, je t'en supplie. Tu n'as plus ta place ici. Tu ne l'as jamais eu. Tu ne seras pas catin ma fille, alors fuis, c'est un ordre. Sors d'ici ma beauté, & retrouve ton.. retrouve ton père...

Un silence inquiétant prend place, alors qu'Isabelle lâche l'enfant restée muette & farfouille dans son corset jusqu'à en sortir une missive roulée dans une bague. Le vélin est doux au toucher, la bague, aux quelques bougies allumées, semble de bonne facture. Le présent est posé dans la main de la morveuse sans qu'elle ne réagisse.
Khy, elle est captivée par le visage de sa mère enfin dévoilé, ce visage qu'elle n'a pas vu depuis trop longtemps & qui a pris un peu plus de rides, un peu plus de coups, & un peu plus de beauté encore. Captivée par ce visage qui lui a menti en affirmant que son père était mort, qu'il n'avait pas de famille, qu'elle n'avait pas de famille.
Elle ne dit rien lorsque sa mère la pousse en dehors du bordel & qu'elle sent les rayons de soleil ricocher sur sa peau.
Elle ne réagit pas encore lorsque les larmes d'Isabelle glissent sur sa peau, & lorsque qu'après avoir claqué un unique baiser sur sa joue elle referme sèchement la porte.

Elle se contente de reculer, puis de tourner le dos au lupanar. Elle se concentre pour ne pas s'évanouir, enchaîne un pied devant l'autre, de plus en plus vite jusqu'à pouvoir courir, serrant dans sa senestre le cadeau de malheur. Elle court en ignorant les gamins qui reviennent vers elle, les sème dans une ruelle étroite & entre dans la première taverne venue, s'effondrant dans un coin en pleurant toutes les larmes de son corps.
Elle voulait que sa mère lui demande de rester, ou de la sortir de là. Elle voulait affronter le maquereau, lui montrer qu'il n'était plus rien. Elle voulait se battre, briser ces années de terreur.
Elle voulait tant de choses, & sent désormais que tout ces rêves n'étaient qu'enfantillages. Elle se retient même de jeter la missive qui ne peut que lui faire plus de mal encore.

Elle ne sait pas que sa mère aurait voulu la même chose, mais que quelques instants avant, elle avait assommé le maquereau avec un chandelier & secoué toute la maisonnée. Elle ne sait pas que les "collègues" de sa mère, qui la haïssaient pour sa beauté, étaient prêtes à en découdre & qu'elles n'attendaient que le départ de Khy pour se jeter sur Isabelle.
Elle ne sait pas, & ne saura sans doute jamais que sa mère en cet instant était prête à se sacrifier pour elle.
Et l'a fait.

_________________
Petite voleuse & grande menteuse.
--Isabelle.
[Je suis venue te dire que je m'en vais...]*

C'est lorsque le maquereau est descendu à sa suite pour lui faire payer le prix de son insolence qu'Isabelle a refermé les doigts sur le chandelier pour assommer son martyr.
C'est quelques secondes plus tard que sa précieuse est entrée, & qu'elle lui a ordonné de fuir avec des accents désespérés.
C'est lorsque que le fruit de ses entrailles est repartie en courant qu'elle s'est effondrée, laissant les cris des catins résonner dans l'escalier, & un peu plus tard entre les murs fissurés du lupanar.
C'est à cet instant qu'elle sait qu'elle n'est plus.

Derrière elle, elle entend le maquereau se redresser en grognant & détacher une dague de sa ceinture.
Elle sait, à cet instant, ce qui va se produire, & que les yeux brillants de sa fille sont les deux dernières choses qu'elle verra.
Car elle ferme les yeux obstinément, donnant à son visage souillé de larmes un air de vierge éplorée.
Elle est belle, incroyablement belle pour une simple catin.

Toute sa vie pourtant elle s'est vendue au plus offrant, ou au plus dominant. Elle n'a jamais cherché à sortir de cette situation qu'elle jugeait toutefois obscène. Sa soeur, bourgeoise aux rêves de noblesse, l'avait rejetée bien avant qu'elle se donne, & ses parents étaient morts trop tôt pour qu'elle ait encore quelque chose à quoi se raccrocher le jour où elle avait rencontré ce maquereau.
Sa bonne éducation lui avait permis de se faire une place, de ne pas se faire marcher sur les pieds. Jusqu'à ce qu'Il arrive, Lui & ses belles promesses, son accent italien & sa volonté de fer. Jusqu'à ce qu'Il reparte à des occupations plus nobles, ne lui laissant qu'une bague & un enfant dans les entrailles. Il avait promis, & Il avait écrit. Trois lettres, trois petites lettres de rien du tout, dans lesquels il jurait revenir & la sauver des griffes de son tortionnaire. Et plus rien.
L'enfantement, les secrets sur la naissance de Khy, les soupçons, la découverte de l'enfant par le vieux, & le début des véritables problèmes.
Les coups, les abus, les insultes.
Longtemps qu'elle était morte. Bien longtemps.

Khy la ravivait parfois, lui redonnant l'étincelle qui la rendait plus déesse que femme.
Puis Khy était partie, avait fui pour un destin qu'Isabelle espérait plus prospère, plus beau, plus libre.
Khy devait vivre, à tout prix.

Elle ressent la lame qui lui transperce le coeur avec une chaleur inespérée.
Un soulagement qu'au grand jamais elle n'aurait imaginé.
Son corps de diva s'effondre lourdement au sol lorsque la dague est retirée, tandis qu'Isabelle se laisse entièrement aller.
Elle voit le sourire de sa fille, entend son rire, sent ses chatouilles, ressent ses joies.
Elle voudrait lui dire tant de choses.


Tu te souviens de jours anciens, & tu pleures
Tu suffoques, tu blêmis, à présent qu'a sonné l'heure.*

*Je suis venu te dire, Gainsbourg.
Melianne
-"Khy ?"

La voix est inquiète.
Mélianne a prit l'habitude de faire le tour des tavernes. Non pas qu'elle soit portée sur la boisson, loin de là, mais prenant son rôle de tribun très à coeur, elle met un point d'honneur à rencontrer un maximum de personnes.
L'endroit semble désert et pourtant un bruit de sanglots lui parvient aux oreilles.
Le temps de s'habituer à la pénombre des lieux, le tribun remarque une forme recroquevillée dans un coin.
Elle s'agenouille à ses côtés et pose une main compatissante sur l'épaule de la jeune fille qu'elle vient de reconnaitre
Elle insite :


-" Khy, c'est Mélianne, que t'arrive t il ?"
Khy
Recroquevillée dans son petit coin de taverne, suffocante & effondrée, elle n'entend pas la porte grincer, ni les pas féminins se rapprocher d'elle. Ce n'est que lorsque la main compatissante se pose sur son épaule que son corps endolori d'être trop resté à terre sursaute violemment, comme si on l'avait agressé.
Un oeil humide se lève vers la tribun, qu'elle reconnait à peine, tandis que son nez produit un reniflement désagréable.


- Mé.. Mé.. Mélianne ? C'toi ?

Un hoquet fait tressauter sa poitrine, & sa senestre vient essuyer vulgairement les larmes qui dégoulinent sur ses joues rosées.
Ce qui lui arrive ? Elle n'en sait fichtre rien.
Après tout, que pensait-elle en venant ici ? Que sa mère l'accueillerait à bras ouverts ? Que toutes les deux, elles partiraient vers des contrées plus lointaines, plus verdoyantes, plus luxuriantes, & qu'ensemble elles renverseraient l'ordre du Royaume & s'autoproclameraient Reyne & Princesse ?
Les larmes qui coulent ne sont que rêves brisés.
Ses hoquets incessants sont terreur d'une vie qui s'offre pourtant devant elle, maintenant qu'elle se pense libérée de toutes chaînes.
Bo-boum, bo-boum. Son coeur n'est plus qu'un morceau de chair mal découpé à lancer aux chiens.
Bo-boum, bo-boum. Elle n'est plus rien.
Voilà ce qui lui arrive.


- J'ai plus ma place à Orléans, pas vrai ? J'ai plus rien à faire ici. M'man veut plus d'moi. M'man veut plus d'moi... J'suis plus rien...

Sa voix n'est qu'un murmure à peine audible entrecoupé de hoquets bruyants. Un instant, elle observe Mélianne, cherchant dans ses yeux quelque chose à quoi se raccrocher, une étincelle d'espoir, une pincée d'avenir.
Elle cherche, mais elle ne trouve pas, parce que dans ses propres yeux il n'y en a pas.
Alors les larmes roulent sur ses joues, les sanglots font tressaillir son corps maigre, ses membres tremblent de n'être plus rien.
Une perdue de plus.
Bo-boum. Bo-boum.
Bo-boum. Bobo.

_________________
Petite voleuse & grande menteuse.
Melianne
La tribun ne sait pas, ne comprend pas. Elle reste un instant pantoise devant tant de désespoir puis tente désespérément d'arracher la jeune fille à sa douleur.

_" plus ta place ici ? ta maman ?...."

Des plis de tristesse et d'inquiétude se creusent sur son front.

-" je ne savais pas que ta maman était ici..." souffle t elle comme regrettant son manque d'informations.
Elle sert la petite forme qui tremble dans ses bras et la laisse déverser son chagrin


-" ma puce" hasarde t elle timidement d'une voix qui se veut la plus douce possible "tout le monde a sa place, toi comme les autres.
Essaie de te relever, viens près de moi, raconte...je ferai tout pour t'aider si cela est mon mon pouvoir et si tu le veux. Tu peux compter sur moi..."

Elle se veut convaincante mais la tristesse de Khy l'atteint. Elle se sent troublée devinant que la jeune fille possède un terrible secret.
Khy
Les mots s'embrouillent dans sa caboche maltraitée.
Sans doute Melianne ne lui veut-elle que du bien. Sans doute veut-elle l'aider, soulager sa souffrance, son chagrin, consoler l'enfant qu'elle est encore. Sans doute est-elle inquiète pour cette gamine qu'elle ne connait que parce qu'elle lui a vendu son champ par correspondance, sans doute même l'aime-t-elle déjà.

Aucun doute cependant que Khy ne l'entend pas.
Elle est cloîtrée dans son malheur, enfermée dans une douleur qu'elle est bien incapable de gérer. Enfermée dans la bulle de souffrance dont elle s'était détachée depuis son départ d’Orléans.
Délaissée.


- Lâche-moi !

Le cri vient du coeur bien qu'il écorche ses lèvres desséchées.
L'affection la répugne depuis sa plus tendre enfance & bien plus maintenant qu'elle est rejetée par la seule personne pour qui elle aurait donné sa vie.
Son corps se redresse d'un bond sec & violent, ses doigts frêles agrippent désespérément son bras mort, sa détresse s'empare de son esprit déjà bancal.
Elle est instable.
Prête à exploser, à tout détruire sur son passage.

Trois pas en arrière, ses yeux affolés cherchent une porte de sortie.


- T'approche pas... J'suis plus rien...

Le sens de ses propres mots lui échappe, mais elle n'en a que faire.
Demi-tour, pour s'enfuir sans demander son reste.
Courir, courir jusqu'à ce que ses jambes ne la portent plus, que ses poumons éclatent, & après ça, courir encore, jusqu'à en mourir.
Jusqu'à s'envoler.


- ARISTOTE, ARISTOOOOTE !!!

Si seulement tu pouvais lui venir en aide.
_________________
Petite voleuse & grande menteuse.
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