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[RP ouvert] Le souffle du Paon

Tokugawa_hakumei
" Je suis un paon aux plumes d’eau.
Je suis l’élégance et l’insaisissable. "



    *
    Au cœur de la terre, il règne l’eau. Elle s’écoule de la roche alors que le temps s’emprisonne dans la bruine qu’elle suspend dans sa chute. Sur elle rien n’a d’emprise, elle est la puissance qui impose son vacarme à la nature. Si tonitruante, mais pourtant si calme.

    Au pied de la chute, là ou la rivière reprend son chemin, de large pierres, rondes et plates forment un chemin naturel pour rejoindre une rive boisée à l’autre. Géométrie imparfaite pourtant douce et harmonieuse, elles sont les seules témoins de l’œuvre humaine en ce lieux ou la nature a tout ses droits.

    Devant la fureur calme de la cascade, Elle, petite silhouette dansante, semble bien frêle…

    Les éventails se déploient dans les mains fines. Ils décrivent leurs courbes lentes et graciles dans l’air humide. Les yeux sont clos. Le pied se tend, la jambes se lève avant de s’abaisser en entrainant le corps dans sa descente. Le pieds nu semble caresser la peau froide de la pierre, y glisse et s’y arrête. La jambe se plie, supporte le poids, la seconde se tend pour approcher au plus près de la roche le corps souple qui s’étend comme un chat… Et elle se redresse avec la même langueur.

    Les pieds se croisent sans se gêner, les éventails dansent dans l’air avec une infime délicatesse, comme s’ils se mouvaient dans un voile fragile qu’ils auraient peur de déchirer. Elle est la plume gracile qui ne tremble pas, défiant les lois de la pesanteur. Elle se joue de la gravité sans chercher précipitamment l’équilibre qui lui manque. Comme l’eau, elle est la fluidité, comme la bruine elle est la légèreté.

    Répéter inlassablement les mêmes gestes. Faire du combat une danse où chaque pas est un art. Rechercher l’exactitude dans chaque gestes, la perfection jusqu’au bout de l’éventail. Elle a fait du tessen-jutsu La grâce qu’elle veut atteindre. Elle veut faire de cette grâce le souffle qui l’anime. L’éventail pour prolongement de ses phalanges.

    Le kimono glisse sur sa peau en une caresse ondulante qui prend vit au rythme de ses gestes. Les éventails se replient, fendent l’air avec douceur, avant de s’épanouir de nouveau, comme ces beautés de chine qui déploient toute leur élégance en un mouvement de plumes.

    La danse des soies s’essoufflent dans un bruissement. Une seconde immobile, comme le temps suspendu dans les perles liquide. Une seconde éphémère pour savourer la perfection effleurée du bout des doigts. Une seconde où les paupières s’abaissent…Avant de s’ouvrir de nouveau sur le monde.


Hrp: A tous joueurs qui acceptent de croiser nos plumes

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De retour - Navrée pour mes retards!
Karzimor
Qu'il est doux de pouvoir se promener loin de la ville, de ses bruits, de ses habitants et de ses immondices ! Combien aime-t-elle se perdre en cette forêt, longeant un ruisseau pris au hasard, essayant de remonter jusque sa source ! Combien de fois a-t-elle entrepris cette aventure, cette folie, ce délice !? Elle s'y adonne avec tant de plaisir, sans compter, sans vraiment réfléchir. Ce sont ses pieds, ses sens qui l'attirent en cet endroit, là où elle semble se ressourcer, reprendre vie, refaire le plein de cette vitalité qui la caractérise tant et dans laquelle la vie urbaine semble puiser à pleines mains.

Elle s'arrête un instant, écoute, attentive. Rien, elle n'entend rien d'autre que le bruit forestier, le bruit éolien qui secoue les feuilles, les chats des oiseaux et les pas de quelques animal qui s'enfuit en sentant sa présence. Elle retrousse le nez et sourit, heureuse de ne sentir que l'air pur et forestier, empli de cette odeur résineuse, empli de cette odeur de bruyère, empli de cette odeur minérale de l'eau qui se bat avec les pierres qui se dressent au milieu de son cours.
Elle remonte son kimono, l'insérant dans son obi pour garder les mains libres, ne s'occupant pas de ses jambes qu'elle dévoile. Ici elle pourrait se mettre nue, personne ne viendrait s'en plaindre ou s'enquérir de la possibilité d'utiliser son corps. La nature elle même est nue, et ne s'offusque pas des corps dévoilés.
Un frisson la parcourt lorsque son pied crève la surface acqueuse et froide. Comment la nature trouve-t-elle la force d'être froide en ce temps si chaud !? Le second pied rejoint le premier et la marche reprend, plus lente car rendue difficile par la lutte contre le courant, par la recherche de l'appui.
Elle se penche et sa main effleure la surface du ruisseau, comme une caresse.


Laisse-toi faire, je ne te désire nul mal, je veux juste profiter de ta fraîcheur et de ta caresse. Ne te rebiffe pas contre moi, je ne fais que passer.

La main plonge doucement, prélève un peu de cette eau pure qui est amenée à sa bouche. Et la marche reprend, paraissant plus facile, comme si la nature répondait favorablement à la magicienne. Alors, pour mieux ressentir et profiter, les yeux se ferment, la vue cédant la place au toucher de la voute plantaire sur les fonds ruisselants.
Combien de temps marche-t-elle ainsi, elle-même ne le sait pas tant elle est indifférente au temps, se contentant de ressentir.

Ressentir.... ressentir cette présence, cette anomalie dans l'espace qu'elle occupe. Son nez se retrousse plusieurs fois, happant l'air, à la recherche de la provenance de cette odeur étrangère mais familière. Son pied reste en suspend dans les eaux, comme s'il n'osait pas se poser avant d'avoir identifier la perturbation.

L'oeil s'ouvre et voit enfin ce que le nez avait deviné. Un humain !... enfin une jeune fille plutôt. La tête se penche, intriguée et observe la danse lente et somptueuse de l'être perturbateur.
Les lèvres se meuvent, dessinant un doux sourire. Non, de perturbation il n'est point question. Cette présence lascive est en harmonie avec l'espace, avec la nature qui, nullement dérangée par l'intrusion des deux êtres, continue sa danse et son avancée vers le futur.

La destinée de Karzimor change et elle oblique légèrement pour sortir de son carcan humide et frais. Elle se revêt puis s'adosse à un chêne pour continuer à profiter du spectacle. Sa main caresse l'écorce, et elle préfère croire que le frisson qui traverse le feuillage de l'arbre est dû à sa caresse plutôt qu'à celle du vent.


Bonjour, où as-tu donc appris cette harmonie de ton corps petite créature terrestre ?


Elle a choisit de briser la douceur de l'instant, tout en essayant de donner à sa voix une douceur prompte à n'effrayer ni l'humain, ni l'animal, ni le minéral.

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Atsuhito
Je remet la musique du poste d'origine qui était vraiment bien et dont je suis passé à coté la première fois ici

"Calme et silencieux. Pres de la rive, entre début et fin."

    Mes racines se perdent dans les fondations de la terre d'oû je suis née pour me nourrir de son essence. Je me dresse vers le ciel qui m'abreuve de ses larmes quand son oeil, protecteur , se cache derrière les voiles gris porté par le vent. Je ne vois pas, je ressens. Je ne bouge pas mais je vais plus loin que les pas n'iront jamais. Si l'on demandait mon nom, je répondrais "arbre".

    Je suis la, observateur, mes yeux admirent et tentent de percer plus que la simple écorce qui te recouvre.

    Une brise invisible s'empare de toi, s'enlace autour de tes membres et t'emporte en en mouvement harmonieux. La nature t'envie en se moment, révélant encore une nouvelle facette. L'eau réfléchit ton image pour te garder en elle, les arbres te regardent d'un oeil discret alors que la pierre sur laquelle tu danse s'imagine être ton partenaire.

    Mon coeur est lent, l'air parfumé me gonfle de vie. Je n'ai d'autres besoins, je suis bien, dans se "tout" qui me rend "rien", qui me rend "lui". Si l'on me demandait mon nom, je ne répondrais pas.

    Mais une autre forme s'avance, une autre vie qui nous rappelle dans sa simplicité que rien n'est figé dans l'éternel, que tout n'est qu'un souffle mais que celui si ne s'arrêtera pas, pas encore. Va et revient nous encore, vie et meurt, en une nouvelle danse.

    Je recule de quelques pas et me détourne, sans rien changer a se qui m'entoure, sans rien déranger. Présence invisible, je retourne dans mon monde, seul et silencieux le coeur léger. Je suis moi a nouveau.

    Si l'on me demandait mon nom, je répondrais le mien: Atsuhito.

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Tokugawa_hakumei
"La danse est une cage où l'on apprend l'oiseau"
    -Claude Nougaro-

    Le regard reste en éveil. Les prunelles d’un gris terreux cherchent à capter cette présence. Ephémère. Un mouvement parmi les arbres. L’impression d’un regard. Le vent soulève doucement quelques unes de ses mèches ébènes qui retombent, nonchalantes, sur son visage juvénile. Elle croit l’apercevoir, lui, cet homme qu’elle a mainte fois croisé au détour d’un couloir. Bruissement des soies bleues. Douce sensation.

    Une voix vient mettre fin à sa contemplation. L’échine se crispe, venant tendre d’avantage la posture déjà figé. Elle n’ose plus respirer et se concentre sur l’air, comme s’il s’infiltrait par tous les pores de sa peau pour lui dire ce que son dos ne peut pas voir. Instinct. Comme une fleur à qui l’on demanderait d’éclore sur un ordre, il faut un temps pour que son esprit s’ouvre de nouveau sur le monde. La question lui apparait alors dans toute son ampleur.

    Où?


    Les paupières se ferment.

    J’ai vu des éventails danser avec plus de légèreté que la chute d‘un flocon une nuit d‘hiver, se déployant dans un bruissement pareil à soupir. Je me rappelle une danse, des pas comme traçant une toile, voluptueuse et invisible, piégeant la contemplation du mortel qui y posait son regard. J’entend encore le chuintement délicat de la soie… et cette voix à en faire pleurer les âmes.

    Je me souviens aussi, enfant, la première fois que j’ai été confronté à ces merveilles venues par delà la mer. En un froissement de plume, c’est tout un monde de couleur qui s’offrait au regard. Une roue faite de dizaine d’yeux qui captivait toutes les pupilles. Une grâce à en faire pâlir les plus belle poupée nipponne. J’en suis rester pantoise, lui est resté fier.
    Et ce cris, venu du fond des âges… je l’entend encore raisonner dans mon âme.


    Frémissement des paupières. Les lèvres acceptent enfin de se délier et la parole filtre, pareille à un murmure.

    _ J’ai appris en observant le paon danser…

    Les paupière s’ouvrent de nouveau. Le corps figé s’anime enfin de vie. Avec la même langueur, elle se retourne faisant face à l’inconnue. Les éventails demeurent déployés. Le pied prend appuie devant l’autre et elle porte sur la femme son regard insondable

    La danse n’est pas terminée.

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De retour - Navrée pour mes retards!
Karzimor
Le paon.... Cette réponse laisse la jeune fille incrédule. Le paon... sa caresse s'arrête, laissant l'arbre insatisfait. Son esprit vagabonde, le chemin étant dicté par cette réponse : le paon.

Un soupir de dédain traverse le nez de Karzimor. Le paon... cet animal qui est la caricature même du mâle humain. Regardez le faire le beau pour ébahir la femelle ! Regardez à quel point il est prêt à s'abaisser pour séduire. Regardez à quel point il met de l'importance à mettre la femelle sous son corps, prêt à s'embarrasser d'une queue inutile, uniquement pour pouvoir l'exhiber lorsque que le temps de la séduction est venu. Karzimor pense alors à tous ses mâles qui singe le paon, prêt à toutes les extrémités pour réussir à mettre une femme dans leur couche. Mielleux, prévenant avant l'acte, dédaigneux une fois que la nuit est passée et qu'ils ont une victime de plus à leur actif.

Pourquoi une femme voudrait-elle prendre en exemple cet animal pour expliquer la grâce d'une danse, la communion du corps avec la nature.

La main se lève et s'abaisse sur ses vêtements, retirant quelques feuilles que l'arbre n'a pu empêcher de s'évader, feuilles avides du contact humain.


Le paon.... drôle d'idée. Pourquoi ne pas avoir plutôt choisi la danse lascive et hypnotique de la mante religieuse.

Les mains de la jeune fille se joignent devant son visage, imitant la posture de l'insecte, pendant que sa tête se meut au dessus de ses épaules fixes.

Oui.. la mante religieuse, beaucoup plus noble comme animal, qui rend à la femelle son rang et sa dignité. Aucun mal ne peut s'enorgueillir de la nuit passée avec la femelle, aucun rire graveleux sur les prouesses passées, aucun regards gourmands et répugnant des camarades du mâle, rabaissant la femelle au rang de gibier, pire de bibelot que l'on collectionne.
Non, le mâle de la mante ne peut que se soumettre à l'appétit de la femelle, payant le plaisir fournit de sa vie.

La jeune femme, toujours mouvant, se dit que si les hommes devaient subir le même sort que cet animal, sûr qu'ils y regarderait à 2 fois avant de se pavaner tel un paon. Sûr aussi que les femmes seraient un peu mieux considérées, ne seraient pas rabaissées au second plan.

La danse de la jeune fille s'arrête, ses traits se déforment de tristesse. Que s'est-il passé en elle pour que de telles pensées habitent son esprit. Elle, si prompte par le passé à utiliser la faiblesse des hommes, en vient à désirer les éviter...
Ses mains traverse l'espace qui les séparent de son visage, lequel s'y enfouit, cachette providentielle et rassurante. Juste le temps que la mélancolie la traverse, puis s'éloigne, laissant la place à la joie de vivre habituelle chez la magicienne.

Patience.... patience donc... juste un peu de temps...

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Tokugawa_hakumei
    Drôle d’idée?

    L’incompréhension se lit dans les prunelles brunes et l’incertitude voile ce visage qui se mure toujours dans une assurance glaciale. Question inattendue. Pourquoi pas la mante?

    La jeune fille observe l’inconnue qui imite l’animal alors que sa question flotte dans son esprit. Etrange qu’une question si innocente la laisse autant pantoise. La bouche s’entrouvre, puis se ravise, hésite, comme l’élève qui a peur de ne pas avoir trouver la bonne réponse.

    Pourquoi le paon?
    Parce que le paon est l’élégance même. Une beauté rare qui ne vit pas en nos terre. Le paon captive par ces plumes sublimes, le paon séduit. C’est la Grâce éthérée qu’on frôle de regard, tout comme un rêve éveillé qu’on effleure du bout des doigts. Par ce que le paon est comme Yamiko…


    Les prunelles sombres fixent ce visage qui change d’expression, les mains qui s’y portent. Impassible, elle attend. Durant cet instant où la jeune femme se perd dans ses émotions, la jeune fille elle tend l'oreille, à la recherche d'un bruissement, d'un murmure. Est-il encore ici? Frémissement.

    Le regard de la femme se loge de nouveau dans le sien, captivant de nouveau l'attention juvénile.

    _ La mante… est agressive, vive et foudroyante. Elle a la patience, mais pas la langueur. Elle se cache dans son paysage alors que le paon assume son orgueil aussi méprisable soit-il… Bien que là ce ne soit pas mon avis. Je ne vois dans la fierté du paon, pas plus de dédain que dans la noblesse d’un samouraï.

    Sa propre réponse lui redonne un regain de confiance. L’éventail claque, se refermant et elle vient le placer devant son visage. Lentement, le corps se meut reprenant sa pose, la jambe se tend l’autre se plie.

    Qu’elle sera la réplique de l’inconnue?

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De retour - Navrée pour mes retards!
Karzimor
La paix reprend le dessus, la joie de vivre chasse la mélancolie et le visage de Karzimor réapparaît, tel qu'il était à son arrivée, frais et souriant. Abandonnant la danse à ceux qui excelle dans cet exercice, elle reprend une activité où elle se sent plus érudite, la caresse arboricole. Ses doigts suivent les défauts de l'écorce, chacun étant la cicatrice d'une rencontre, chacun racontant une histoire.

Là, devant-elle, les yeux semblent essayer de la percer, elle est comme enchanté par ce regard qu'elle sent plein de sens, y détectant une tristesse enfoui. Et les mots, qui viennent percer la bulle d'impressions.


Citation:
La mante… est agressive, vive et foudroyante.


Bien sûr, telle est la mante, et telle devrions-nos être face à l'homme qui ne nous considère que comme un outil de plus à son service. J'ajouterais toutefois captivante et enivrante, car sans ces qualités elle ne trouverait pas mâle pour assouvir sa soif d'égalité.

Elle se surprend elle-même. Comment a-t-elle soudain pu passer de la jeune femme japonaise dans toute sa splendeur, soumise à l'homme, n'ayant qu'à l'esprit le désir de répondre à ceux de celui qui partage sa vie et sa couche, à cette rebelle aux griffes acérées, assoiffée d'égalité et de vengeance ? Quelle rencontre a bien pu la transformer à ce point ?

Citation:
Je ne vois dans la fierté du paon, pas plus de dédain que dans la noblesse d’un samouraï.


Elle ne peut réprimer un soupir sonore, ponctuant son désaccord.

Ma jeune fille, je t'envie, oui, j'envie ton innocence et ta simplicité. Tu me rappelles ma jeunesse, pas si lointaine, où moi aussi je trouvais que les choses étaient telles qu'elles étaient et devaient être.
Mais la vie t'apprend, bien souvent à tes dépends,et aujourd'hui je ne vois dans la noblesse qu'orgueil, dédain et mépris. Ce que certains appellent noblesse dans la façon d'être n'est-il pas en fait qu'un moyen de rappeler aux mal nés que le noble a eu la chance de bien naître, et ainsi le rabaisser en lui montrant qu'il ne sera jamais autre que celui qu'il est !? Pourquoi le sang ferait-il un homme supérieur à l'autre !? Regarde, observe et montre-moi où est la noblesse en Oda ?


Ses doigts se crispent, ses ongles déchirent l'écorce. Le feuillage semble alors agité de secousses, comme si l'arbre se plaignait du traitement infligé. Les lèvres de Karzimor se retrousse sur ses dents en une grimace féline. Un feu intérieur la brûle, une fureur lui prend les tripes. Un grondement sourd naît dans ses entrailles et vrombit dans sa gorge. La mante disparaît et la tigresse prend forme.

Soudain la jeune femme se lève et bondit vers la fille-paon. Son attitude agressive dénote avec ses yeux, perplexes et tendres, preuve d'un combat interne, combat qu'elle pensait pourtant avoir déjà mené et gagné. Un sursaut de lucidité prend le dessus sur l'agressivité, et le bond suivant la jette dans le ruisseau où elle espère pouvoir reprendre ses esprits.

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Tokugawa_hakumei
"Innocence…
Je suis l’innocence coupable." 


    Durant un court instant, le silence se ponctue d’une bise silencieuse qui vient danser dans les mèches corbeaux. Elle écoute les paroles auxquelles elle a tant à redire, mais s’abstient de la réplique. Un mot. Les narines se crispent subtilement en une expression de mépris.

    Innocence… Je t’envie, toi qui a connu l’innocence! Je suis la candeur souillée d’un plaisir coupable. Je suis le fruit honteux qui s’est acharné à vivre sur une branche putride. Une cerise qui a pourrie bien avant de grandir.
    Ce n’est pas l’innocence que tu as devant tes yeux!


    Au fil des mots qui se noient dans l’air, le visage de l’inconnue se crispe comme sa voix s’élève. Soudain, elle bondit. Survie. En un souffle le paon déploie ses toiles. Les muscles souples se figent, prêt à l’attaque et aussi rapidement qu’elle avait surgi, la féline se jette d’un bond dans la rivière.

    Le corps infantile se crispe sous la surprise suivant de ses pupilles perplexes la surface ondulante. La tension se relâche et le corps se meut lentement. Elle s’immobilise au bord de la pierre avant de reporter sur l’onde frémissante son regard insondable.

    Les perles d’un gris terreux attendent alors que le visage de la femme perce à nouveau le voile liquide.

    _ Tu quémandes un respect que tu n’es pas prête à offrir. De ta prétention tu m’insultes, moi et ma famille.
    Les biens nés que tu méprises tant naissent pour donner l’exemple au peuple qui est sa patrie. Ces biens nés deviennent samouraï et ils se mettent au service du Daimyo et des habitants qu’ils protégeront dans l’honneur jusqu’à offrir leurs vies. Comme le samouraï n’est rien sans son Katana, le Katana n’est rien sans les artisans qui déversent leurs âmes dans son métal pour le faire naitre. Tout comme l’artisan respecte le samouraï qui voue son existence à défendre leur vie, le samouraï respecte celui qui lui a donné sa raison d’être. Ainsi les biens né qui portent les armes, manient la faux quand le temps de la guerre n’est plus. Ils sont aussi Le peuple. Ils sont les portes paroles de la discipline et la sagesse dont chacun devrait faire preuve. Chaque place dans ce monde est honorable, du paysan à l’érudit, tant qu’elle est destinée à l’élévation du Japon. Libre à chacun d’inspirer l’estime ou le mépris.

    Toi, tu blâmes ceux qui font la puissance de notre empire. Tu traites d’ingrats ceux qui sont le respect même. Ne répand pas la stupidité de quelque uns sur l’honneur des autres.

    Tes paroles te couvre de honte…


    Aux paroles de se taire. Au regard de s'affirmer.

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De retour - Navrée pour mes retards!
Karzimor
Fraicheur de l'eau qui ferme les pores de sa peau et la fait frissonner. Contraste de l'air réchauffé par le soleil lorsqu'elle quitte l'élément liquide. Contraste des humeurs lorsque le sourire éclaire ce visage, oubliant l'instant passé, oubliant les aigreurs de son âmes, oubliant les combats contre ses propres pensées. Lentement, délicatement, Karzimor se hisse sur un rocher émergé, appréciant le contact rugueux mais chaud de la pierre cuite par le soleil. Contraste de la sensation de la main caressant la pierre, bien plus lisse que l'écorce délaissée.
Le vent fait s'ébrouer l'arbre, créant la plainte jalouse de l'objet délaissée par la jeune fille lui préférant la sobriété pierreuse.

Les mots la sortent de la torpeur dans laquelle les contraste l'avait plongé. Elle écoute et les paroles la font rêver, font flotter son esprit dans l'espace-temps, font revivre en elle ses vertes années, quand sa grand'tante essayait encore de lui inculquer les valeurs fondamentales de l'éducation de toute jeune fille. Ses souvenirs sont flous mais elle imagine très bien la vieille femme tenir des propos similaires qu'elle absorbait comme une morte de faim. A l'époque elle aspirait toute les paroles de cette femme comme du pain béni, croyant dur comme fer les paroles prononcés, adhérant de tout son être et de toute sa conviction aux valeurs inculquées.

Mais depuis le temps a passé, elle s'est forgée son expérience, elle s'est forgée sa propre façon de penser et certaines des valeurs de base se sont étiolés au fur et à mesure des rencontres et expériences passées.


Je vais te donner un conseil, chère enfant-paon, ne change surtout rien, garde cette innocence dans tes convictions. Il sera bien temps pour toi dans le futur de revenir sur tout ce que tu apprends aujourd'hui.
Je pourrais poursuivre, rétorquer en te demandant tout simplement le nom de ton clan, au sein duquel je trouverais aisément les contre-exemples à tes arguments, des personnes qui sont loin de véhiculer les valeurs auxquels elles devraient adhérer.


Sa voix s'adoucit, se veut rassurante.

Mais à quoi cela servirait-il ? Tu l'apprendras par toi-même comme moi-même je l'ai vécu et alors peut être, dans quelques années, tu repenseras à moi.

Elle se laisse aller, son corps se lovant contre la pierre, visage au soleil pour en aspirer les bienfaits.

Mais toi, enfant-paon, à quoi crois-tu ? Pourquoi es-tu ici et fais tu ce que tu accomplis ? Je ne pense pas que tu sois venu parler des valeurs de l'empire. Pourquoi n'es-tu donc pas avec tes semblables à passer ton temps à des occupations de ton âge ?
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Tokugawa_hakumei
    La sévérité qui avait baigné ses paroles et raffermit les traits de son visage s’estompe au fil de son l’intérêt qui diminue. Il est bien dur de conserver l’attention de la jeune Tokugawa dont la concentration est aussi volage qu’un battement de cil.

    Un pied nu se tend et vient caresser la surface ondulante de la rivière. Du bout de l’orteil elle y trace quelque arabesques éphémères tandis que d’une oreille distraite elle écoute les paroles de l’inconnue. Innocence. Voilà qu’elle réutilise ce thermes, mais l’esprit de la jeune fille ne prend pas la peine de buter sur ce mot. " Les mots que l'on n'a pas dit sont les fleurs du silence." Laisser donc fleurir ce silence plutôt que de le souiller de paroles inutiles.

    Elle écoute ses dernières paroles de la femme, mais la bouche ne se délie pas pour y répondre. Un silence tout relatif reprend ses droits uniquement cadencé par la cascade qui écoule son eau dans la rivière.

    Après quelque seconde, quelque minute, le temps d’un soupir peut être, elle ne sait vraiment, elle cède enfin à ouvrir la bouche.

    _ Mes semblables sont les Bushis du clans Ashikaga… Je m’occupe comme doit le faire un samouraï. Qu’importe l’âge…

    Regard plonger dans l’onde, elle continue d’y tracer des formes du bout des pieds.

    _ Toi, que fais tu ici?

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De retour - Navrée pour mes retards!
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