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[RP] En toute chose c'est la fin qui est essentielle*

Adele_du_niffelheim
Les rêves aussi finissent par s'envoler.



Près de 26 ans qu'elle traine son nom, sa tignasse et sa bouille sur les chemins du royaume. 26 ans qu'elle cherche des branches ou des repères, parce que les familiaux, il y a bien longtemps qu'ils ont disparu. 26 ans qu'elle rencontre et tente de sympathiser avec tout et n'importe quoi, qu'elle tente de nouer des liens, qu'elle s'attache parfois et qu'elle voit disparaître. 26 ans qu'elle trimballe à l'intérieur d'elle même quelque chose que personne n'aura su voir.
Parce qu'elle est comme ça.
Paul peut être commençait à entrevoir un petit quelque chose lorsqu'en se foutant d'elle il lui balançait "en fait t'es une tendre". Mais d'un rire ou d'un mouvement de main elle balayait simplement l'idée. L'affaire était close.

Elle sourit, elle insulte, elle envoie bouler, elle raconte des conneries à tout va. On la dit chieuse, emmerdeuse, vulgaire et tant d'autres choses. On la dit parfois aussi marrante, le cœur sur la main, la langue acérée et les idées bien en place quand il s'agit de régler des problèmes ou dépanner l'ami. Sauf que voilà, derrière tout ça il y a autre chose que personne n'a jamais su voir.

Là où on sait pouvoir compter sur elle, elle n'aura jamais trouvé vraiment quelqu'un sur qui s'appuyer. Un mariage raté avec un raté, quelques conquêtes rapides, des amis, certains très chers qui l'ignorent, d'autres qui le savent mais qu'elle n'aura pas voulu pourrir de ce qui lui dégomme le cerveau lentement.
C'est tellement facile de faire semblant. Tellement pratique. Finalement les gens qui l'auront aimée n'auront connu qu'une moitié de ce qu'elle est. Et c'est bien que ça reste comme ça.

Nuit du premier au 2 aout 1459

Elle a sa taverne auberge à Rochechouart, une enseigne marrante, insultante peut être pour certains, mais fidèle à l'image qu'elle a toujours voulu donner d'elle même.
A l'étage il y a sa chambre, son repaire, son nid, son refuge. Qui croirait qu'elle avait surtout besoin de cette petite niche là quand elle a ouvert son bouge ? Entre deux crises de rire ou deux engueulades au rez de chaussée c'est là qu'elle se planque et qu'elle laisse la me
rde qu'elle a dans la tête resurgir. Il lui faut ça pour pouvoir y retourner ensuite et faire bonne figure.

Elle a séché ses yeux depuis un bon moment déjà et négligemment allongée sur son lit, épuisée, elle regarde par la fenêtre la pâle lueur de la lune qui se reflète sur les toits environnants. Dormir elle ne peut pas. Quelques semaines déjà que dure l'insomnie.
Des semaines aussi que dans sa tête ça se bouscule, ça se précipite. Ce sentiment de sombrer dans la folie dès qu'elle se retrouve seule, ça lui fait peur. Une légère inquiétude au départ, cette façon qu'elle a de ressasser, de se dire que tout est de la me
rde, que ça ne vaut pas le coup. Et puis il y avait les rires et les sourires dans la foulée. Alors ça passait.
Depuis quelques jours, c'est quasi permanent, cette envie de hurler, de se fracasser la tête dans les murs, de gueuler ou de cogner la donzelle insignifiante qui par ses sous-entendus stupides lui fait comprendre que non, elle n'a plus sa place ici bas. Simplement parce que finalement elle laisse dire et ne relève plus.

Elle a trop joué. Elle ne peut pas revenir en arrière, tenter d'être la gentille brune qu'on vient voir et qui papillonne des yeux quand on lui fait un compliment. Impossible. Elle n'est plus seulement celle qui rigole, raconte des conneries et offre des tournées ou de son temps sans compter. A l'intérieur elle est morte.
Reste à tuer l'enveloppe.
Alors sa décision est prise. Elle sait que Limoges est devenu une place forte, elle ira se jeter dans les premiers défenseurs qu'elle croise et elle finira comme ça. Non qu'elle soit aristotélicienne et qu'elle considère que se planter soi-même une dague dans le ventre soit « le mal ». Mais elle a envie de ressentir cette chose là qui vous fait sourire alors que vous savez que vous allez mourir. Elle a envie d'encourager les types en face de ce mélange de folie et de haine que son regard peut exprimer parfois fugacement, alors qu'elle oublie de se maitriser.
Rares sont ceux qui l'ont vu. Les derniers à le voir seront les soldats sur les murailles de Limoge.

Au loin dans une ruelle une silhouette rapide et légère emprunte un chemin qu'elle ne connaitra jamais. Celui d'une porte qui s'ouvre sur une chaumière chaleureuse, avec en ligne de mire le visage de quelqu'un qui n'attendait que vous.
Quand on attendait Adèle, c'était parce qu'on savait qu'elle ouvrirait sa gueule et finirait par faire marrer tout le monde. Ou fuir, ça dépendait des jours. Et puis au final, elle s'est toujours retrouvée seule. Dans sa tête.

Lentement son corps se déplie, difficilement parce qu'engourdi. La fatigue a fini de l'user. Peut être que demain, comme tous les jours depuis son arrivée à Rochechouart, elle ira au verger se planquer dans un arbre pour faire un somme, mais là c'est impossible, il faut qu'elle bouge pour ne pas penser, ne pas... rêver.
Alors elle descend dans la taverne redevenue silencieuse. Le cheveu les nippes et le visage sont défaits mais elle s'en fout. Comme toutes les nuits après avoir bouclé la porte, elle allume quelques chandelles, s'active, apporte des futs, nettoie, astique les tables, s'occupe les mains et l'esprit.
Par instant des flashs pourtant lui traversent l'esprit. Des paroles entendues, des mots qui l'auraient fait se plier en deux de douleur si elle n'avait pas si bien appris à faire semblant avec le sourire. Des boutades amicales certainement, mais profondément blessantes pour elle qui se voyait sombrer dans cette démence douloureuse jour après jour.

Sourire, toujours sourire. Parfois ne pas y arriver. Et se voir alors rejetée. A quoi bon tenter d'expliquer...

C'est la possibilité de réaliser un rêve qui rend la vie intéressante.**


De rêve elle n'a plus.





* Aristote
**Paulo Coelho

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Adele_du_niffelheim
Ne pleure pas, réjouis toi seulement de les avoir connus.

Le bilan

Nuit du 3 au 4 aout 1459

A nouveau seule, sous les plumes duveteuses de ce couvre lit qu'elle s'est offert en douce, parce qu'elle pensait crever dessous et que finalement crever sous la plume ça doit être agréable. Quelques chopes de trop qui rendent sa douleur lancinante. L'alcool peut la faire oublier comme la réveiller puissance dix.
« tu picoles trop » « t'es une pocharde » « arrête de boire c'est n'importe quoi »...
A l'intérieur elle hurlait « fous moi la paix je me soigne », mais elle souriait et confirmait que oui, elle était une pocharde, qu'elle buvait trop et qu'elle les emmerdait tous. C'était tellement faux qu'elle se demande encore comment ils ont pu la croire. Des années de pratique certainement. Faire croire aux gens qu'on s'en fout d'eux autant qu'ils peuvent s'en foutre de soi même, c'est un art auquel elle aura su s'adonner jusqu'au bout.

D'aussi loin qu'elle se souvienne, alors que sans qu'elle s'en rende compte depuis ses yeux jusqu'à son duvet d'oie coule de l'eau salée, elle se remémore des visages, des lieux, des moments, des aventures.

Des canards, des pique sous, une bande de gougnafiers qu'elle avait fini par prendre en sympathie à Craon. Elle ne réalisera que plus tard avec dépit que ça n'était pas réciproque. Un bordel qu'elle ouvre, quelques filles qu'elle embauche et puis surtout la petite Isodel. Cette gamine là qui quelque part l'avait fait se retrouver elle même, qui lui avait donné l'envie d'avancer. Des mots, des expressions enfantines qui lui tirent un incontrôlable sanglot qu'elle réfrène immédiatement pour ne plus penser qu'au vinaigre sur les cheveux, à cette petite chaine qu'elle lui avait laissée alors qu'elle devait s'en aller et que la petite ne pouvait pas la suivre.
Un premier gros déchirement, mais pour, pensait elle, retrouver un homme qui saurait la rendre heureuse, quelque part là bas, en Auvergne. Elle reviendrait chercher Iso, et à nouveau elle verrait ce sourire aux dents absentes qui l'avait tant fait fondre. Elle aurait donné sa vie pour cette gamine, elle n'aura pas eu l'occasion de le faire.

Et puis elle se marie. Dans sa recherche d'une branche à laquelle s'accrocher elle a cru toutes les balivernes de cet homme qui se disait si fier d'avoir une femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, qui sait se défendre et n'a finalement besoin de personne. Même lui n'avait pas su comprendre que si, elle avait besoin de lui. Si absent, si silencieux sauf quand il s'agissait de godriole. Les seuls moments finalement où elle l'aura vu sourire.

Alors un jour elle s'en va, au hasard, vers le sud, abandonnant un mari qui ira se réfugier chez les moines. Et revient à ses premières amours. La Gascogne. Là bas elle avait il y a bien longtemps rencontré Stefanjump.
Stef aurait pu être celui qui la sauve. Mais Stef est si gentil, si adorable qu'avec lui comme avec tout le monde elle fera semblant. Pour ne pas l'abimer, pour ne pas l’attrister.
Par des sous entendus d'abord, et puis plus tard par des mots plus directs il lui dira ses sentiment. Toujours elle lui dira qu'il ne peut que trouver mieux ailleurs, qu'elle ne saura pas le rendre heureux. Jusqu'il y a deux jours, lorsque Stef lui a annoncé qu'il retournait en Gascogne. Sentiment d'une branche qui se casse, un bruit sec dans la tête. « viens me rejoindre dès que tu peux, je t'attendrai »... ce sont les derniers mots qu'elle aura entendu de lui, avant qu'il ne s'éloigne et la laisse désemparée plus que jamais. Elle lui aura répondu avec son éternel sourire que oui, dès qu'elle pourra elle ira le rejoindre, alors qu'à l'intérieur elle savait déjà.

Dulin,
un nom qui sonne à ses oreilles comme le roucoulement matinal de la tourterelle dans l'arbre qui jouxte la fenêtre de votre chambre. Reposant, berçant, qui vous donne envie de rester au chaud et de contempler le temps qui passe.
Dulin le calme, le silencieux, le faiseur de bon mots, le sentiment de l'ami de toujours. Celui qui, comme Stef, partout où elle voudra aller la suivra, quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse, quelle que soit son attitude, il aura été là, toujours. Elle ne lui dira pas ses intentions, elle ne veut pas voir la tristesse dans ses yeux. Mais pour lui comme pour tout le monde, elle ne peut plus rien.

Jean-gonzague.
Gamin de six-huit ans. Petit bonhomme au sourire édenté lui aussi. Ramasseur de crânes dans les cimetières et amateur de castagne, quelle que soit la taille du type en face. Adèle veillait, souriait, sincèrement, de voir le petit homme grandir doucement. Elle avait imaginé un avenir auquel elle aurait participé, elle l'aurait aidé, soutenu dans ses choix. Et puis il y a eu Rieux. Deux semaines auparavant. Jean Gonzague a disparu. Elle l'a cherché, appelé, elle a même hurlé son nom dans les ruelles du village breton sans jamais apercevoir la moindre mèche folle de cette petite bouille qu'elle avait appris à tant aimer. Une autre branche qui se casse. Une grosse branche. Mais elle continuera à sourire, à faire croire..

Gmat
Une rencontre qui l'aura marquée. Elle avait fait un long voyage depuis l'autre bout du royaume pour le rencontrer. Le héros qu'elle aurait aimé devenir. L'homme qui inspire le respect quels qu'aient été ses actes. Parce qu'il les a toujours fait dans une intention de justice. Jamais Gmat n'a volé ou pillé pour le plaisir de voler ou de piller. Des dizaines de gens se précipitaient lorsque Gmat faisait courir le bruit qu'il avait besoin de monde pour régler un compte.
Elle l'avait rencontré, son héros. Elle avait pu parler avec lui, boire des chopes avec lui, il l'avait dépannée de plus d'un millier d'écus, qu'elle aura dépensé pour aider les autres.
Elle avait promis d'être là le jour où il claquerait des doigts parce qu'il recherchait du monde. Mais il s'était enfermé petit à petit chez lui. Le vieil homme était fatigué aussi de ce qu'était devenu le royaume de France.

Isatan
C'est une histoire qui date. Une ressemblance dans l'attitude, ce qui peut être les avait fait se rapprocher. Mais Isatan ne fait pas semblant. Isatan est comme ça. Elle toise, elle dédaigne, elle amuse, elle... elle est parfaite.
Si différentes de par leurs rangs, mais tellement proches dans leur façon d'appréhender l'autre. Et puis Adèle connait le secret de naissance de l'un des enfants de la jarretière. La complicité alors semble évidente.
Alors qu'elle repense à elle sous son duvet de plumes, Adèle ne trouve pas les mots. Elle tentera seulement de se souvenir de ces fous rires qu'elles ont partagé, de ces insultes qu'elles ont pu encaisser dans le Maine entre autres, et de cette façon qu'elles avaient de les prendre par dessus la jambe et, fortes de leur complicité, qu'elles calmaient de quelques salves de mots bien sentis qui laissaient tout le monde pantois. Isa n'est pas une Princesse. Isa est une Reyne. C'est d'une femme comme ça dont le royaume a besoin pour se réveiller. Et non pas de ces pince sans rire qui ne vivent que pour leurs titres et leurs dorures. Elle ne verra pas Isatan Reyne.

Thoros
Rencontré des années auparavant, et puis disparu de son paysage pour réapparaitre un jour avec des milliers d'idées et un enthousiasme débordant qui avaient redonné à Adèle l'espoir que finalement quelque chose était encore possible ici bas. Déjanté, drôle, branleur, dédaigneux mais tellement charismatique. Une sorte de Gmat en devenir. Avec cette folie particulière en plus. Il ferait un bon roy aussi, faute d'être maire ou duc. Oui un bon roy pour réveiller le royaume. Si elle en avait eu l'énergie elle aurait bien tenté de marier celui là avec la jarretière. Elle ne le fera pas.

Paul
Paul c'est un visage, mais aussi une attitude rentre-dedans derrière laquelle elle sent autre chose. Elle a appris à le connaître, à l'apprécier et peut être même plus. Paul est un peu comme elle. Derrière cette façade dure, elle a senti des blessures pas cicatrisées qui le font se montrer si abrupt et acerbe. Mais avec elle il avait fini par changer d'attitude. « au fond t'es une tendre ». Il avait saisi.

Le nez s'enfonce dans ce qui lui sert d'oreiller pour étouffer un nouveau sanglot. Elle aurait aimé faire un bout de chemin avec lui. Elle aurait aimé des tas de choses. Mais ils ont une vision tellement différente de la vie qu'elle a fini par comprendre que Paul était aussi une branche qui un jour se casserait, la laissant encore plus ravagée que jusqu'alors.

Cat
Cat c'est l'ami de toujours, celui qu'elle connait quasiment depuis sa naissance. Cat le magouilleur de marchés, celui qui lui aura appris la spéculation et comment gagner deux trois écus quand on est vraiment dans la dèche et qu'on n'a plus qu'une miche de pain pour seule richesse.
Leurs routes se sont séparées puis retrouvées sans cesse depuis toujours. Cat c'est le grand frère qu'elle n'a jamais eu. Celui qui a veillé sur elle, même de loin. Celui qui a toujours répondu présent lorsqu'elle voulait mettre le bordel quelque part. Celui qui les soirs de tristesse ou lorsqu'elle ne se sentait vraiment pas bien avait su la faire rire aux éclats et la faire oublier cette bouillie dans sa tête.
Nouveau sanglot incontrôlable.

Pourquoi ne peut elle donc pas s'accrocher à ces quelques personnes pour qui elle donnerait sa vie, pour ne pas la perdre justement ? Pourquoi est ce qu'elle n'y arrive plus ? Incompréhensible pour qui regarderait de l'extérieur une petite brune qui rit aux éclats, et qui ne comprendra pas que deux jours plus tard elle ne sera plus qu'un corps mort aux portes d'une capitale.

Incompréhensible pour elle aussi peut être. Mais elle n'est plus en mesure de réfléchir.

Peut être que finalement la mort est la seule issue pour ne plus avoir mal.
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Adele_du_niffelheim
4 aout 1459
Ce sera le dernier.


Les portes de la taverne ont été ouvertes à l'aube, y faire entrer un peu de fraicheur ne peut pas nuire. Viendra qui voudra. Non qu'elle s'en foute parce qu'elle espère bien revoir les visages de ses amis avant de lancer sa jument sur le chemin qui sera le dernier qu'elles fouleront ensemble. Juste pour avoir de belles images alors qu'elle fermera les yeux une fois pour toutes.
Le village est encore endormi, la fraicheur du petit matin est parfumée d'odeurs de terre et de foin qu'une légère rosée sublime. Sur le parvis de sa porte elle inspire à plein poumons quelques instants et se lance d'un pas trainant vers le lavoir du village.
Elle ne croisera que deux ou trois ombres courbées qu'elle regardera avec une pointe de compassion, consciente qu'elle est que ces vivants là continueront à avancer sans pour autant être plus en vie qu'elle.
Au seul point d'eau du village si on excepte la fontaine au milieu de la grand place, elle nettoie sa houppe, sa chemise et toutes les affaires qu'elle portera ce soir au moment de son départ. S'ensuit une petite sieste au soleil levant le temps que le tout sèche. Le temps de quelques rêves mouvementés, d'un étirement puis elle se rhabille, cernes sous les yeux parce que finalement dormir c'est pas son truc, et que quand elle y arrive c'est pas joli dans sa tête. Elle laisse au bord du lavoir son nécessaire qui servira certainement à d'autres et reprend la route vers sa taverne. Vide. Normal, il est encore tôt.
Alors elle profite de ce moment de calme pour faire un monticule de ses biens. C'est pas grand chose mais ça pourra servir à d'autres. Une charrette doit passer dans la journée. Tout ira à l'armée, elle n'aura pas besoin de ça là où elle va.
Et puis le temps s'écoule, les visages familiers se suivent, et surtout les plus aimés. Elle annonce la chose, et se fait traiter d'égoïste. Un peu maladroit comme terme quand on pense qu'elle serait très riche aujourd'hui si elle n'avait pas dilapidé son argent à aider les autres. C'est pas grave, elle encaisse, elle s'attendait à pire. A mieux aussi sur certains points.

Dedans ça bouillonne, elle hésite, partir tout de suite pour éviter la peine des adieux ou rester pour profiter d'eux au maximum. Elle aurait bien deux trois choses à dire avant de s'en aller, mais après avoir écouté tout le monde elle décide qu'elle s'abstiendra. On lui en veut. Bien sûr qu'on lui en veut. Mais elle sait aussi qu'ils continueront à bien se marrer sans elle. Elle sait surtout qu'elle ne se posera plus les sempiternelles question « qu'est ce que je fais là ? » « pourquoi je suis encore là ? » « à quoi je sers ? » « pour qui j'suis là ? » et autres colles du genre.

Tard le soir

Un grand coup de poignard dans le coeur pour terminer en beauté, un dernier adieu tellement froid qu'il lui transperce le coeur. Finalement elle ne s'était pas trompée sur ce que sont les gens, même ceux qu'on croyait les plus proches.
Son problème à Adèle, on le lui avait dit maintes fois c'est qu'elle avait un trop grand coeur, qu'elle ouvrait à tout le monde. Pour au final se rendre compte qu'en face, les coeurs sont secs.
La folie, ce qu'elle appelle folie c'est peut être tout simplement son incapacité à vivre dans un monde où chacun est uniquement centré sur son nombril.
La seule fois où elle daigne, où elle ose honteusement penser à elle, on lui tourne le dos. Alors elle mourra comme elle est née, comme elle a grandi. Seule.

Il est temps d'y aller. Loca est sellée. Les adieux à Léonard son âne sont faits, cadeau pour Paul.
Il y a des tas de choses qu'elle n'a pas dites et qu'au moment où elle enfourche sa jument elle regrette. Trop tard. Les regrets ne servent à rien.
C'est une belle nuit traversée d'averses. Une belle nuit pour mourir. De longues minutes elle va rester là dans l'ombre, les cheveux dégoulinants et le visage trempé, de quoi on ne saurait dire, à observer les silhouettes connues et aimées au travers des fenêtres brouillées de sa dernière taverne.
Jusqu'au moment où elle va talonner de toutes ses forces et filer vers limoges.

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Adele_du_niffelheim
Limoges - 5 aout 1459.
Ben finalement non, il en restait au moins un.

Elle a galopé toute la nuit, enfin une partie de la nuit, l'autre partie elle l'a passée à marcher, laissant Loca brouter et faire sa petite vie tranquille. Pas du genre à partir sans sa maitresse. Pendant ce temps, Adèle mâchouillait des brins d'herbes ou faisait des haltes "réflexion et souvenirs".
Et puis Limoges est apparue au loin. Très éclairée, des torches tout le long des remparts qui font qu'on ne peut pas la louper. Le moment était venu de foncer dans le tas.
Trois oriflammes flottent au vent. Elle n'a aucune chance de s'en tirer, il doit y avoir au moins 12 000 bonhommes là dedans prêts à la découper en morceaux.
Il est donc temps de se séparer de sa jument. Hors de question qu'elle paie pour les voeux de sa patronne. Quelques instants sont nécessaires pour des adieux presque plus difficiles que ceux faits la veille au soir. Dans un serrement de coeur, le filet est retiré et balancé dans les fourrés, la selle glisse au sol dans un cliquetis de sangles. La jument frémit et s'agite, comprenant que quelque chose se prépare.
Fermant les yeux et s'imprégnant de l'odeur de l'animal, Adèle se souvient de toutes les contrées traversées avec elle, de tous ces moments qui font qu'on s'attache presque plus à un animal qu'à un congénère sur deux pattes.
Et puis soudain un claquage de main sur la croupe, des bruits de bouche pour effrayer l'animal qu'elle renvoie dans la direction opposée, retour à rochechouart.
Lorsque le galop est devenu indistinct elle se tourne vers Limoges et entame les derniers dizaines de mètres qui la séparent des hommes en armes. Elle n'a pas envie de se défendre, elle a juste envie d'en terminer vite, très vite.
Etrangement pas de bousculade dans les rangs, rien qui ne bouge, pas un appel du haut des remparts qui dirait "oh là la pécore tu vas où comme ça ?".
Rien de rien du tout. Ça joue aux dés, ça picole et ça discute. Du lointain lui arrive même aux oreilles une engueulade entre plusieurs soldats, mais personne ne prête attention à elle.
Alors elle traverse trois armées, d'abord tendue, s'attendant au coup qui la verra tomber, puis étonnée à mesure qu'elle s'avance au milieu, fixant effrontément les types armés jusqu'aux dents et les suppliant presque du regard de faire d'elle du hachis pour les chiens de guerre.
Comble du comble deux ou trois lui balancent même des


"elle fait quoi là la p'tite dame ? elle sait pas que c'est dangereux de trainer dans le coin ?"

Allez hop hop hop !! on rentre chez soi bien au chaud, ce s'rait dommage d'abimer un si joli minois quand même !!

ou des sifflements, et même un


"pourriez pas nous rapporter un tonnelet de la taverne municipale ? on n'a plus rien à boire là !!"

Elle est quand même pas venue là pour taper la discute avec une bande de débiles !!!
C'est quoi ces crétins ?
Elle hallucine, les regarde avec des yeux de merlan frits, ceux qu'elle reprochait à certains d'avoir quand parfois elle leur balançait une saloperie à la trogne. Elle retire son chapeau, le malaxe dans ses mains, et fait une ultime tentative pour les convaincre que oui, faut la buter.


Heu... j'dis ça comme ça, mais là j'arrive de rochechouart, j'étais avec les vilain pabo qui ont pris ce village de merde, on a tout défoncé, tout brulé, les femmes ont été violées, les hommes aussi et même les chiens y sont passés. Personne, y'a plus personne. A part deux trois boiteux, et là bas ils attendent que ça boite moins pour les violer aussi. Moi personnellement j'ai enterré une demie douzaine de gosses, pas morts hein, j'les ai enterrés vivants, et après j'ai dansé sur leurs tombes.

Vous voulez pas m'tuer ?


HAHAHAHAHAHAHAHAHA
MOUAHAHAHAHOHOHOHHUHUHU

Z'entendez ça les gars, on nous envoie une conteuse pour nous divertir !! Elle est trop marrante ! v'nez !! mais v'nez, elle est trop bonne !!"
vas y ma poulette, finis ton histoire


Là on touche le fond. T'as envie d'crever tu traverses trois armées sans qu'on te perce le moindre bouton sur le front alors que parfois tu vas juste chercher ton pain au village à côté et tu passes l'arme à gauche. Y'a pas à tortiller, elle tentera le même chemin à l'envers sans tarder.

Alors la fin de l'histoire, hihihihihi, j'vous la raconterai la nuit prochaine si vous êtes sages bande de petits sacripants, là je dois aller chercher le tonnelet pour le... t'es quoi mon chéri ? sergent ? tu t'appelles comment ?
Elle lui demanderait bien aussi ce que sa maman lui fait à manger, mais peut être que c'est trop...

Biffin m'dame ! j'suis biffin et j'm'appelle Dugland


M'étonne pas..
Donc je dois aller chercher le tonnelet pour le biffin Dugland. Si j'suis pas revenue dans une heure, c'est qu'en chemin j'aurai trouvé un de vos camarades pour faire des galipettes.. Hihihihih.


C'est pas possible une bande de tarés pareils, mais c'est pas possible. Paul lui avait dit pourtant, c'est des dégénérés, ben là elle a confirmation.


Le rouge et le vert sont réservés à la censure merci d'utiliser une autre couleur. Deirdre.
édit pour changement de couleurs : j'avais cru lire au jncp que justement le vert n'était plus réservé à la censure. Quand on a plusieurs persos qui interviennent on n'a pas forcément le choix si on veut que ça reste lisible. Le jaune m'agresse les yeux et je ne pense pas être la seule.
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--The_garde
[On n'est pas à la foire à la saucisse ici]*


Somnolant d'un oeil, le beau, le grand le magnifique Mykingdomforacastle, originaire d'angloisie, avait sursauté en entendant rire une femelle.

Ce genre de rires là n'était pas monnaie courante dans le coin. Ici c'était plutôt rire gras et compagnie.

Se redressant, il sortit avec la prestance qui le caractérisait du 10 m2 qui lui servait de tente et s'approcha avec la grâce d'un félin de l'attroupement.

Une gueuse, bien gaulée, faisait la conversation à un tas de trouffions légèrement éméchés alors même que sur les remparts ça s'activait et qu'en plaine l'on s'entraînait. Ouais y a pas d'heure pour s'entraîner.


Prenant son air le plus avenant, il tapota l'épaule de la brune, toussota et prit la parole.


Alors comme ça on veut faire la maligne ?

Nom, âge, sexe... Oui enfin là c'est visible, quoique... Une fois mon cousin croyait avoir à faire à une femme et ... Enfin c'est pas l'sujet.

Vous avez envie d'goûter la paille de nos prisons ? Ben vous allez m'suivre hein? Pi on va aller causer d'tout ça à qui de droit hein ?



Arrimant sa main au bras de la donzelle, il fit son regard numéro trois aux quelques sbires dégrisés par la situation et qui s'empressèrent d'aller faire leur patrouille. Le regard numéro trois ne présage rien de bon, je vous le garantis.

Quant à lui, il prit la direction du castel, muni de la brune et rapidement rejoint par sa garde personnelle.

C'est que Mykingdomforabottle (ça c'est son deuxième prénom, c'est pour éviter la répétition) c'était pas de la gnognotte.











(*Pr Latouche in l'élève Ducobu. Oui je touche le fond question références^^)


(Pas là avant ce soir)
--Huitre_bleue


L'Huître Bleue était contente.
Elle filtrait le zooplancton avec enthousiasme et même excitation.
Une oreille attentive d'un fidèle éclairé aurait pu entendre claquer sa coquille en un semblant d'applaudissement cosmique. Car l'Huître Bleue est Cosmique. Evidemment. Elle voit tout, entend tout, Peut tout. Comme mettre Limoges en émoi avec une seule de ses fidèles. Mais pas n'importe quelle fidèle. L'Ostréa Edulis elle même. Grande Mazafaka du Culte, équivalent plus ou moins au statut de Papesse dont les aristotéliciens étaient cruellement dépourvus.. eux.
La Mazafaka en Mission pour le culte. Limoges investie par la Sainte Ferveur.
Entre les lamelles battantes de micro algues, l'Huître envoya une pensée à sa fidèle.

- Bon c'est fini les conneries maintenant. Tu rentres à la bourriche ma petite chérie. Tu as gagné ta place au Panthéon. Tu auras ton poids en perles noires, les pinces et la queue. On a vu qu'on entrait à Limoges comme dans du beurre de Bénodet, pas la peine d'en faire des tartines.

Un fidèle aussi acide qu'un filet de citron tira l'Huître par la manche.
- Dites z y qu'elle aura son câlin si elle revient.
L''Huître, peu habituée à autant de familiarité, se referma aussitôt hermétiquement et entreprit de polir sa Perle Finale, celle qui emporterait le monde.

Adele_du_niffelheim
Ben on n'est pas rendus de l'autre côté


Dugland... faut vraiment être limousitois pour s'appeler comme ça. A coup sûr le prochain qu'elle croisera s'appellera Dujnou ou Dlaballe...
Toujours sous le choc, elle décide de filer vers le "centre ville" histoire de descendre une chopine ou deux pour se remettre de ses émotions. Parce que non contents de l'avoir laissée passer comme un blanc sec glisse dans l'gosier en douceur, elle qui avait remis les compteurs à zéro la veille se retrouve avec les bénefs de sa taverne en poche. Un gars arrivé de Roche lui aussi qu'est passé comme une fleur et qui lui a remis la petite bourse adéquate. Monde de fous. Plus exactement dans la tête d'Adèle c'est "pays d'tarés".

Donc elle va pour entamer sa petite visite du village, quand un type mal élevé mais plutôt bien bati et du genre brun ténébreux, la croche par le bras et la menace carrément.


Alors comme ça on veut faire la maligne ?

Plan HS, Hors Sec (c'est fait exprès hein je sais que c'est Orsec, mais rapport aux huitres toussa toussà). plan d'extrème urgence en cas de coup dur... battement de cils qui va bien, petite mine chafouine genre je suis trop trop triste monsieur l'agent, je comprends pas ce qu'il m'arrive, et pour finir un petit sourire timide histoire d'amadouer l'bulot.

Mais non je ne suis pas maline monsieur le... mmmmmh magnifique gardien de la sécurité de la plus belle capitale du monde. On dit que j'suis une quaiche...

Citation:
(Marine) (Vieilli) Petite embarcation, à un pont, des mers du Nord.
La quaiche est mâtée en fourche comme le yacht.
(qui est devenu avec le temps "me prends pas pour une quaiche, et et bien plus tard, après l'invention du lardon, "me prends pas pour une quiche")


... monsieur le mmmmh... magnifique gardien du temple. Mais j'sais faire la tarte aux courges, et j'ai entendu dire que le limousin est un grand (re)producteur de courges, j'peux vous en faire une si vous voulez, rien qu'tous les deux, une tite tarte... aux courges...

Nom, âge, sexe... Oui enfin là c'est visible, quoique... Une fois mon cousin croyait avoir à faire à une femme et ... Enfin c'est pas l'sujet.

rho là là vous et l'administratif, hihihi, moi les beaux hommes en armes avec de l'autorité comme ça, mmmmh... j'adoooooore,
Bon alors mon nom c'est Mazafaka, grande prêtresse du culte de l'huitre bleue. Vous pouvez m'appeler Ostréa Edulis, ça veut dire "huitre bonne à manger". C'est du latin, moi je connais pas trop mais Paul il est très doué en langues étrangères, et il m'a dit que ça veut dire ça.
Sinon j'ai 14 ans

Ca elle sait pas s'il va gober, mais ça vaut le coup d'essayer
Et pour ce qui est de mon sexe, oui, j'en ai un. Je vous dis pas les boules sinon.

Vous avez envie d'goûter la paille de nos prisons ?

Un qui serait pas con ? Un qui aurait senti qu'elle se foutait de lui ? Faut pas l'perdre.
Si les battements de cils ne fonctionnement pas y'a deux solutions.
1. On lui trouve un autre garde bien bâti parce que ce type n'aime que les hommes
2. on lui rentre dedans.
Elle n'a pas le temps pour la chasse à l'homme, elle a la chopine du condamné à prendre avant d'aller chercher une bande de brigands, un mercenaire égaré ou même une petite vieille avec une canne pour la faire calancher. Si trois armées n'y sont pas parvenues, peut être que mamie jacotte va y arriver.. elle !!
Donc ce qui devait arriver arriva. Elle se dégage du bras du beau gosse, même si un tour entre SES bras ne serait pas pour lui déplaire et le fusille du regard, de celui qui tue dont on parlait plus haut quand elle pensait qu'elle n'avait plus que quelques heures à vivre


Bon, alors maint'nant tu m'laches ! Ta prison j'm'en cogne. J'ai une mort prévue, la mienne si ça t'intéresse, et j'aimerais bien que la bande d'abrutis là dehors se rue sur moi, non pas pour une partie d'jambes en l'air ça ferait trop quand même, mais pour tester l'affutage de leurs lames.
Alors tu m'fous la paix, tu m'laisses finir ma vie peinarde et tu m'gonfles pas avec...


Ben vous allez m'suivre hein?

Ah attends j'ai un napel.
De la poche droite de sa houppe elle sort une coquille d'huitre vide, son huitrefone (ancètre du iphone, les adorateurs de l'huitre bleue sont de grands précurseurs), et la plaque sur son oreille. Une main fine et délicate se pose sur le bras du charmant et magnifique gardien qu'elle en a jamais vu d'aussi beau, pour le faire patienter
A l'eau ? mh... moui... ouais c'est moi ouais.

Pi on va aller causer d'tout ça à qui de droit hein ?

attends quitte pas...

Y'a moyen d'avoir une conversation privée là ou pas ? p'tainnnnnnn c''pas possible.
Rappelle moi plus tard O grande et majestueuse Huitre Bleue, y'a un type qui me lache pas la coquille là.
Pour l'calin, dis à qui tu sais qu'il a eu sa chance, et qu'fallait pas m'envoyer chier.
ouais.. d'accord... ouais vers huitre et d'mie ou neuf, ça devrait aller. Mouais ? nannnnnnnn sans déconner, t'es trop forte. Bon j'te laisse y'a un beau gosse... nan nan il est pas des nôtres, pas encore... ouais... mouahahaha... j'lui dis t'inquiète. Hein ? nan j'sais pas, y dit qu'il veut m'amener voir kidedroi, j'sais pas qui c'est.. ça roule mon prestigieux mollusque, j'te tiens au parfum... Ouais ! hahaha... t'es con j'te jure... bon allez j'te laisse l'autre est tout rouge. Ouais, la bise !! on s'rappelle !!


Coquille intersidérale et multifonction retourne dans la poche. Et rassérénée par cette petite conversation psycho-téléphatho-huiphonique, elle se tourne vers le gardien, sourire aux lèvres.

Nan mais faut pas l'prendre mal, j'étais un peu énervée quoi ! j'devrais être morte à cette heure ci t'comprends..
On fait quoi ? on va où ? t'aimes les huitres ?


_________________
--Momo_du_chateau
Derrière les hautes murailles, les hommes déambulent en ordre de marche, torche à la main. Semblables à des lucioles perçants le noir qui engloutit tout le reste, les soldats voletaient d'un bout à l'autre du château.

Sur les remparts, certains prient. D'autres attendent simplement que se lève le jour, calés entre deux merlons, les jambes dans le vide. Beaucoup pensent. Tous ou presque étanchent leur soif, la bouteille constituant la meilleure alliée lors de ces soirées de garde.

Momo, de la longue lignée des vendeurs de gaufres, marche en comptant.
Il n'a jamais été un modèle aristotélicien, a toujours eu peur de piquer du nez, de basculer accidentellement par dessus les remparts. Alors il maintient ses sens en éveil, s'applique en rondes, trace des cercles concentriques dans le périmètre de défense qui lui a été attribué. Et dénombre. Un intellectuel de la marche à pieds en quelque sorte.

Trois cent cinquante six..... trois cent cinquante huit.... trois cent cin....

Le soldat dresse aussitôt la tête la tête, à l'affut des sons persistants qui lui bourdonnent dans les oreilles, captant assez distinctement la voix de Mykingdomforsomething.
Alerté par les jacasseries incessantes d'une mignonne qui paraissait faire du gringue à son collègue en contre-bas, momo décide sans réfléchir plus que ça -il n'est d'ailleurs pas payé pour cogiter- de lui venir en aide.

Fin du ballet nocturne, il descend les marches quatre à quatre, arrive à pas feutrés dans le dos de l'aguicheuse. Une coquille de bivalve dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom semble tenir dans la paume de la jeune femme. Son sang ne fait qu'un tour, il n'ose trop y croire, n'a encore jamais aperçu un civil en possession de l'enveloppe solide interdite. Seul l'adjugent-chef lui a permis d'en toucher une, quelques jours plus tôt, en leur présentant la chose ajoutée dans la liste des illicites.

La brune enfonce alors la main dans sa poche, ne lui laissant pas le temps de s'assurer de l'authenticité de sa vision d'horreur.
La nuit et la distance diminuaient nettement son acuité déjà peu folichonne. Il n'était pas tellement réputé pour avoir un œil de lynx. Peut-être s'est-il fourvoyé après tout ?
Pourtant les consignes étaient claires: quiconque attrapait un étranger en possession d'une coquille de mollusque dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom devait l'amenait devant les autorités compétentes.

Les doigts glissants sur le pommeau de son épée, Momo tend le bras libre en direction de la jeune femme, lui tape sèchement sur l'épaule, la sommant de se retourner.


Haut les mains !

Cette fois il en est sûr, elle a prononcé le mot interdit. A parlé de mort, aussi. Le reste de la conversation lui a échappé. Un regard complice s'offre à son frère d'armes, lui indiquant clairement qu'il n'avait plus rien à craindre.

Un souci miquigeuxdommefort ?, questionna t-il dans un anglois approximatif.

Dévisageant la jolie créature jamais croisée auparavant, Momo y va de son avis personnel.

La p'tite dame serait bien inspirée de nous suivre sans opposer de résistance. Z'avez pas l'air très en règle vous. Et si vous croyez qu'on va vous laisser crever quand vous l'voulez, c'est bien que vous ne connaissez pas la garde limougeaude.

Se voulant malin, le soldat joue la carte du leurre, imaginant qu'on attire l'huître de la même façon que l'âne avance à la carotte.

Il y a de jolis colliers de perles là où vous emmène m'dame, je suis sûr qu'ils vous plairont.
Miki, embarque la. Je vous accompagne.


(édit pour changement de couleur, parce que le bleu c'est bô )
--The_garde
Micky le ténébreux, oui c'est le surnom que lui donnaient les grimpe-minauds, prit un air faussement docte.

T'as entendu Momo ? Elle veut mourir... Elle s'imagine quoi la donzelle ? Qu'on est des malpolis ? Qui c'est y qu'elle croit ho ! On tue pas comme ça, mis à part les bretons en armée qui chargent quand même comme des glands après trois sommations, mais bon celui-là y nous avait obligés... Accident de parcours

Nan, nous, on est raffiné, on fait dans la dentelle... Enfin on n'est pas à Calais... On a la plus belle porcelaine, vous croyez qu'ça s'fait comme ça vous ? On est des délicats nous.

D'abord on cogne, ensuite on cause, enfin on zigouille, mais ça c'est dans les cas rares et les cas rosses comme tous les cas le sont (pardon, fallait que je la place celle-là)


Ouais on a du savoir vivre à Limoges.

Vous êtes suspicieuse avec votre coquille interdite, ici on tolère les moules et le bulots. Les huîtres c'est proscrit comme vous l'a signalé Momo... Tiens d'ailleurs Momo, t'as jamais essayé d'fourrer tes gaufres aux moules ?
(moule à gaufres, non ?Bon ok ok )

Bon on l'emmène voir la procureuse plantureuse et le juge talentueux ?



Option 1 :
Ni une, ni deux, afin d'éviter que le joli mollusque se carapate, il s'accroupit, , emprisonna ses jolies gambettes, et la calla sur son épaule, l'air satisfait.

Option 2 :
Ni une ni deux, il proposa son bras à la gourgandine, afin de l'amener céans vers les hautes sphères.
Adele_du_niffelheim
En route pour les geoles


Ah ben voilà qu'un deuxième larron ramène sa science. Le temps s'brouille. Pas pleurer, pas pleurer parce qu'on voit ses plans partir en quenouille. Une huitre qui pleure, c'est une huitre qui meurt vite. Faut lui garder son eau sinon elle sèche et c'est foutu. Non qu'elle n'ait plus envie de mourir, mais pas dans ces conditions là. Elle veut de la hache et de la lame pour pêter sa coquille. Elle veut une armée en face, une cinquantaine de bonshommes qui lui découpent la carcasse et l'envoient au loin à grands coups de catapulte.
Pas une mort lamentable d'huitre échouée sans faire exprès sur une plage (geole) limousine.

Moins beau celui là. Franchement moins beau, pis l'air aviné. Elle aime pas les mecs avinés Adèle. Y'a qu'elle qu'a le droit. Sinon qui la ramène à la maison après ? Hein ?

S'adressant au nouveau venu...


Heu … sans t'commander, t'as pas l'impression qu'tu déranges un truc en cours là ? On était en train d'faire connaissance le beau gosse et moi. Il m'a dit qu'il allait m'emmener voir son copain Kidedroi. Eh ouais eh ouais eh ouaiiiiiiiis...

En mode crâneuse, regard énamouré au ténébreux, nouveau battement de cils, et elle agrippe le bras qu'il vient de lui tendre, genre c'est ma chose, mon jouet, pas touche, en profitant au passage pour tâter le biceps et l'air de rien mater son petit cul musclé bien moulé dans l'uniforme.

Mmmh... t'sais qu't'es à croquer toi ?

Sauf qu'une huitre, bien que n'étant pas une quaiche, quand elle a sous les yeux un morceau pareil se laisse trop facilement distraire. Erreur parfois fatale. Mais Mazafaka n'est pas L'Ostréa Edulis pour rien. Elle a été choisie pour ce titre honorifique parce qu'elle est capable de remettre vite fait les pieds sur terre, faute de les avoir dans l'eau.
Et là, subitement c'est les ouïes qui frissonnent. Procureuse, juge... ça arrive lentement à son cerveau et ça allume un truc rouge qui clignote dans sa tête. Urgence, sortez les gilets d'sauvetage.


Discrètement elle glisse sa main libre dans sa poche, direction l'huitrephone qu'elle met en mode rat poèle du dernier con toc. Et la joue naturelle, souriante, détachée, parlant suffisamment fort pour se faire entendre depuis le fond de l'océan le plus éloigné, quand bien même une tempête de force 47 secouerait les sédiments sous marins et filerait la gerbe à toute la poiscaille du monde, pourtant rompue à ce genre d'exercice.

Alors on va chez l'procureur ? Et chez l'juge ? Va me falloir un AVOCAT ALORS, et DE TOUTE URGENNNNNNNNCE non ? Ah MAIS SI ! Mais si mais si mais si ME FAUT UN AVOCAAAAAT TRES TRES VIIIIIIITE hein ?

"Paul mon bon Paul, où es-tu donc, toi qui aurais su leur dire à ces pécores qu'on ne traite pas L'Ostréa Edulis comme on traite une vulgaire limousinoise. T'es là bas. Et normalement j'devrais même pas avoir de peine parce que j'devrais être morte. Mais j'suis pas morte, alors vous m'manquez bande de grosses connasses"

Et voilà, elle recommence à ruminer des trucs qui servent à rien, qui lui foutent les boules. C'te manie qu'elle a d's'attacher aux gens aussi.

Dis beau gosse ? On s'marie ?

Reste à espérer qu'ils lui envoient la meilleure avocate du monde de l'ostréiculture, et vite fait. La grande "Mais si" du dogme de l'huitre bleue. Parce que le danger est double.
1. finir au fond des geôles Limousiniettes pour port illégal de coquille et y crever comme le dernier des glands.
2. Va pas falloir qu'elle traine dans le coin, elle serait foutue de devenir limousinoise rien que pour pas être seule.

Pour l'heure elle sait qu'il faut profiter, alors au bras de son charmant garde fort altier, elle pavane dans les rues de la capitale limousine, narguant les donzelles qui le regarderaient avec un peu trop d'envie, filant un coup de botte à quelques unes au passage en les massacrant de son regard meurtrier.

Gagner du temps, il faut gagner du temps...


On s'arrête boire une chope ? C'est moi qui rince !!

C'est forcément pas gagné cette histoire là... Ça va finir en eau d'boudin, faute de finir en eau d'mer.
_________________
Isatan
[Rochechouart, terre de tous les désespoirs...*distribution des partitions pour un canon*]

Il se passe quoi dans une ville morte assiégée ?
Si on édulcorait un peu, on pourrait parler de tous ces meurtres gratuits et inutiles. De cette débauche de violence qui caractérise la soldatesque pleine de vin et de bonne chair après un long sevrage dû à la route et ses inconvénients. Ou encore d'orgie géante faite de viols et de luxure plus ou moins forcée - ouais, ouais y'a quelques bourgeoises limousiniaises qui sont pas mécontentes de leur sort hein-. Et si vraiment on voulait tomber dans le kitch, on raconterait que seul l'envahisseur ose se montrer en ville sans frôler les murs et se conduisant comme le pire soudard du moment. - femmes et hommes inclus-
Mais noooooooooooooon ! Rien de tout ça en fait.
Limite si on s'croyait pas en colo pour scout pré-pubères dans un camp fantôme.
D'jà niveau Limousiniais, y'avait pas un pécore. Alors deux, même pas faut y compter.
Ensuite, l'seul qu'avait pas compris qu'il devait se planquer, le cher lieutenant ou un truc dans l'domaine, bah il avait eu l'immense honneur de s'prendre quasi toute l'armée sur la tronche, et autant dire que chacun y était aller à coeur joie, bah ouais, y'a qu'une victimes pour des dizaines de personnes, alors forcément chacun il veut son p'tit morceau souvenir quoi, logique.
Et pour finir, ils étaient bien plus nombreux que tous les habitants réunis du bled.
Alors du coup, eux qu'étaient venus pour tuer tout c'qui bouge et même c'qui bouge pas, z'avaient limite des envies d'meurtres entre eux et s'faisaient mais alors ROYALEMENT, iéch !
La Jarretière peu encline à se mêler à tout l'petit peuple qui composait essentiellement la troupe préférait se tenir à noble distance des autres, toisant ou invectivant dès que possible le premier qu'elle croisait -on s'occupe comme on peut hein- ou donnant des cours de stratégies militaires au grand chef. Ce jour était donc jour de cours et la brune tenait son discours tout prêt, ne souffrant pas la moindre intervention ou même question. En gros tu suis ou pas j'm'en tamponne, tu m'payes et tu fermes ta bouche parce que j'vais pas répéter.


Bon ce jour on va faire l'vocabulaire de guerre, prend l'parchemin et la plume ou trouve quelqu'un pour prendre des notes, moi j'dicte...
Alors...
"A" comme attaque, action d'se jeter comme un taré en buttant, dézinguant, lapidant, violant, crevant, égorgeant, éventrant ou éborgnant tout c'qui passe à porté ou même plus loin.

"B" comme bâtard, attitude à adopter quand tu croises tout c'qui n'fait pas parti de ton armée, gosses, vieilles, même ta mère si il faut. C'qu'est pas avec toi, l'est forcément contre toi.

"C" comme cible, mairies ou châteaux sont des cibles, t'fais pas le regardant, tu prends tout c'qui se présente, on f'ra le tri après.

"D" comme droit de cuissage, ça c'est c'que t'as le droit une fois que t'es dans la place, en gros elles sont toutes consentantes, même si elles disent non, t'occupes, tu prends !

Alors on va chez l'procureur ? Et chez l'juge ? Va me falloir un AVOCAT ALORS, et DE TOUTE URGENNNNNNNNCE non ? Ah MAIS SI ! Mais si mais si mais si ME FAUT UN AVOCAAAAAT TRES TRES VIIIIIIITE hein ?    
Gné ? Procureur ? Juge ? Avocat ? Urgence ? Messie ? Très vite ?
Mais d'quoi ça cause ? Et kicé qui parle ? S'passe quoi là ? Y capte rien le Thoros ou quoi ? L'est en discutage direct avec lui dans son cerveau ?
Bah ça fait peur un peu, parce que bon, ça veut dire qu'il comprend vraiment que dalle à c'qu'elle peut bien y dire... En plus il a une voix de greluche dedans sa tête... P'tet pour ça qu'elle lui a filé le pot de graisse l'autre soir pour qu'il soit pas dépourvu en allant voir celui qui lui sert d'amant et l'avait formé, elle, à la stratégie militaire... Han... Han ! HAN ! L'est une femme dans le dedans le Thoros en fait !


Hum... J'te laisse mettre bien comme il faut c'que j'viens de dire hein... Pis bah... J'vais r'passer plus tard... Tu dois avoir des trucs à faire... M'enfin, j'veux rien savoir hein ! RIEN ! J'suis même plus là d'ailleurs...

Dire qu'Isa prend la jarretière à son cou est un euphémisme, limite si elle bat pas son propre record de vitesse, l'a même jamais été aussi vite pour prendre un château ou une mairie... C'est peu dire...
Pis ça commence à la gaver ça d'entendre des choses. Jamais on sait d'où ça vient, sait juste que ça parle, une vieille voix toute pourrave qui pue la marée, l'a dû bouffer un truc pas frais la voix, parce qu'à chaque fois y'a c't'odeur...
Messie, messie... L'est Princesse ça elle s'en rappelle un coup sur deux.
L'est Isa, ça c'est un coup sur trois.
L'a deux filles, Aurile et Drucibel, ça c'est d'temps en temps.
L'est messie... Ah vi. L'a entendu parler d'ça une fois.
Faut qu'elle d'mande à Adèle. Adèle elle sait elle, l'a l'habitude... Sauf qu'Adèle est partie y chercher d'la porcelaine de Limoges.
Pffff! Pas d'bol pour c'coup là. Pas grave va d'mander à Paul tiens. Y sait lui aussi. -savent rien en fait, ils se servent des trous d'mémoire de la brune pour y faire gober tout et n'importe quoi ces crevards !-


PAUUUUUUUUUL !!!
Y'a la voix du proc dans Thoros qu'a messisé l'juge d'urgence ! Faut un avocat !!! Bien mûr, ça urge j'crois...


Comment ça on comprend rien ? Ouais bah d'jà qu'elle se rappelle de son nom une fois toutes les trois semaines, qu'on a réussi à la convaincre de se pendre parce que c'était le dernier truc tendance, qu'elle croit dur comme fer qu'elle est une princesse parce qu'on lui a dit là aussi, qu'elle a reçu un vrai bourrage de crâne pour vouloir tuer tout ce qui s'approche de près ou de loin d'elle... Alors bon, fallait p'tet trouver quelqu'un d'autre comme Messie, l'Huître Bleue, elle est p'tet bleue parce qu'elle est avariée hein ! L'a pas forcément les meilleurs idées du monde dans l'cas présent !
_________________
--La_fanfare
[interlude, histoire de tenir en haleine. Le bogoss va-t-il épouser la sirène ?]



J'vous ai dit d'dézinguer la bidouille bordel de chiquenouille !

Et les busines vous accélérez trop ! Combien d'fois faudra que j'vous l'dise ? On est en binaire... En bi nai reeuh.

Ca veut pas dire qu'il faut tout défoncer non plus, les temps ça compte aussi, faut pas m'bouffer l'quatrième dediou.

Quoi ? You'r talking to me ?*
Quand on joue comme ça on a la délicatesse de pas trop la ram'ner...

Ah ça c'est sûr, on va les faire fuir les bivalves...




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