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[RP]En selle, et qu'ca saute!!!

Enguerranddevaisneau
De retour depuis maintenant quelques temps en Bourgogne, le blondin teigneux s'escrimait au mieux à revoir la gueuse au nom noble qui devait dans l'avenir lui servir d'épouse. Tâche ardue en soit, la jeune femme étant aussi insaisissable qu'un courant d'air, conseillère ducale en sus, et fermée aux lettres qu'il lui envoyait.
Il rageait, bouillonnait telle une marmite, menaçant de déverser son contenu avec violence.

La jeune Blanc-Combaz réagissait comme une enfant, pis encore, comme une enfant sans éducation et sans vivre noblement, ce qui attristait le baronnet plus que de raison. A lui alors de régler la situation, sachant que Griotte était un diamant brute qu'il se devait de tailler à son image, que tout Paris à l'avenir voudrait lui ressemblait, et que tout homme noble envierait l'Enguerrand d'avoir rendu sa moitié aussi étincelante que les pierres les plus précieuses.
Qu'on se le dise, Griotte de Blanc-Combaz, future épousée Vaisneau serait la coqueluche du Louvre, de France et de la noblesse mondiale. Il en était de la volonté du jeune homme, et nul ne pourrait la faire changer.

Le cheval d'abord, base de l'éducation noble, art aussi fin qu'important et bien plus élégant que la marche à pieds.

Une lettre est rédigée, un coursier envoyé.

Citation:
De Nous, Enguerrand de Vaisneau, baron d'Ittre, chevalier royal
A Vous Anaon, mercenaire de renom, toute à ma solde.

Que le temps file depuis notre dernière et unique rencontre entre les murs d'une taverne aussi dépravée que ses habitués. Rencontre secrète en soit et qui doit le rester.
N'ayez crainte, je n'ai nullement oublié la prime mission que je dois vous conférer, et cette quête aura lieu, quand je serai entièrement remis.
En attendant, il s'avère que j'ai grand besoin d'un mestre d'équitation, et que votre démarche comme vos atours me poussent à croire que vous assurerez cette tâche à la perfection.
A donc que vous vous rendrez au plus vite en Bourgogne pour donner à une jeune femme, de gré ou de force, quelques leçons d'équitation qui la rendront aussi cavalière que peut l'être une femme. Il va de soit que cette jeune femme ne sait rien de ce qu'il l'attend et qu'elle ne doit rien savoir de moi, étant ma probable future épouse.
Gardez votre langue, malmenez là si vous le souhaitez, mais faites en une cavalière distinguée.
Ne la brutalisez pas plus que de raison, il serait mal aisé de faire de moi votre ennemi.
Rendez vous donc en la baronnie de Digoine, et éduquez Griotte de Blanc Combaz au mieux.

Cordiales salutations.

E de V

Ps: Vous serez payée quand Griotte saura tenir en selle, pas avant.


Et un sourire narquois vint à pourfendre la trogne sublime du baron de Vaisneau.

RP Privé entre le PJ Griotte et le PJ Anaon, si participer vous voulez, à elles vous devez 'écrire, je ne fais qu'ouvrir le sujet, pour une meilleure logique rp.
Bon Jeu!

_________________
Anaon


    La dite Anaon moisissait dans la chambre d’une auberge, en osmose parfaite avec un fauteuil miteux, jouant de la pointe de son couteau sur le bois d’une table qui avait déjà bien souffert. Azurites plantées droit devant elle, elle lorgnait sans les voir les entailles parcourant le mur, témoins des impacts du couteau-tueur-de-mouche. Ennuie…. Mortel ennuie, accompagné de la chaleur étouffante coutumier des étés. Vivement le froid, vivement la neige et le silence. Quand bien même l’Anaon avait toutes les raisons de haïr cette saison, elle préférait l’hivers silencieux aux été grouillants de monde. Continuons dans cette voie et la mercenaire finira desséchée avant la fin du mois d’aout.

    Un énième soupire allait percé ses lèvres quand on frappa à la porte de sa chambre. Deux missives lui furent remises. Le regard las pétilla soudainement de curiosité. Enguerrand de Vaisneau?! Tiens donc! Quelle surprise! C’est avec une attention toute professionnelle qu’elle lut la missive, mais à sa plus grand surprise la mission qui lui fut confié n’était pas celle à laquelle elle s’attendait. Le frémissement d’un sourire réussit presque à étirer ses lèvres balafrées jusqu’au oreilles. Bourgogne… A quelque jours d’ici.

    L’Anaon ne risquera pas de mordre la main qui nourrit, à moins qu’elle ne trouve meilleur pitance ailleurs. C’est donc parfaitement obéissante qu’elle prépara son barda, et en moins de temps qui ne fallait pour le dire, elle fut sur les routes.



[ Digoine, enfin ]

    Austère… Y’a pas à dire.
    Plantée devant la forteresse baignant dans les premiers frémissements de l’aube, la femme observe ce qui va devenir son prochain lieu de travail. Elle semble bien loin, l‘image de la demeure nobliaute transpirant l’opulence… Un fait qui n’est pas pour déplaire à la mercenaire.

    _Aller gamin, on y va…

    Les talons se resserrent mettant l’ibérique au pas. Après avoir montré patte-blanche à la grande porte - chose qui lui fut bien plus difficile que prévue- et après avoir été délestée de toute arme potentielle, la femme put enfin pénétrer dans le domaine. Son regard balaye la cours, scrute, fouille, analyse méticuleusement… une prudence exacerbée n’a jamais fait de mal à personne. Un palefrenier s’approche alors pour venir s’occuper de sa monture. Gardant en main les rênes de l’étalon, elle se contente de suivre l’homme vers le lieux de son intérêt: les écuries.

    Ces odeurs, ces bruissements, cette atmosphère si paisible… L’Anaon est chez elle. Une tape sur l’encolure de l’isabelle aux crins gris et la femme abandonne l’étalon au soin du palefrenier. Elle parcoure alors l’allée pavée, laissant une main glisser sur le bois des boxes. Doux renâclement des chevaux, crissement de la paille que l’on remue. Combien d’heure a-t-elle pu passer, plus jeune, perdue dans les écuries à se délecter du calme des montures? Une paume se tend, attend, et les doigts effleurent le nez de l’équidé qui vient de s’y poser.

    _ Donnez le foin aux chevaux… mais ne faites pas les boxes.

    La main glisse doucement sur le chanfrein de l’animal, et quelques murmures filtrent entre les lèvres tailladée. Les azurites se tourne vers l’homme.

    _ Quelqu’un pourrait me mener aux appartements de Griotte de Blanc Combaz?



[ Leçon n°1: L’équitation, c’est pour ceux qui se lève tôt
-Objectif premier: lever la chose ]



    Plantée devant la porte, ses doigts tapotent doucement la cravache coincée dans sa cuissarde. Une main passe dans ses cheveux, lise les deux longue tresses qui chutent derrière son oreille avant de rehausser les manches de sa chemise blanche. Un coup sec vient tirer le bas de son gilet noir. Or de question de passer pour une gueuse, l’Anaon a une crédibilité à conserver et une réputation à tenir. Elle a reçu une bonne éducation en tous les domaines, mais aujourd’hui c’est l’art de l’équitation qu’elle doit inculquer. Elle a un blond à satisfaire et elle ne manquera pas de l’exaucer, bien que la chose ne sera certainement pas aisé. Au vu des lieux et des instructions du baron, l’Anaon a toutes les chances d’êtres tombé sur LA forte tête de Bourgogne.

    La main se pose enfin sur la poignée et la porte s’ouvre sur l’antre de la Blanc Combaz. Début de la mission. Il faut un certain temps aux prunelles pour s’adapter à l’obscurité et repérer le fin rayon de lumière qui filtre entre les deux lourds rideaux. Pas assurés qui s’y dirigent, les deux empoignent les étoffes et dégagent la fenêtre d’un geste brusque.

    L’Anaon se retourne alors, balaye la chambre enfin éclairée d’un bref regarde avant de tenter discerné sous cette masse de drap la chose qui devient dès à présent son élèves et son martyr.

    _ Debout Demoiselle! L’aube est déjà bien entamée, nous avons une longue journée et les chevaux n’attendent pas!

    Anaon, la douceur à l’état brute.

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Images originales: Victoria Francès, Concept Art Diablo III ----[Clik]
Griotte
    Objectif premier : lever la chose
    Niveau de difficulté : 3/5
    Mission accomplie à 7%

Ouverture des rideaux, grognement étouffé. La morveuse se retourna sur le flanc en entrainant la couverture avec elle, bien décidée à ne pas se laisser perturber par ce halo lumineux dont la clareté venait de faire voler en éclats la torpeur dans laquelle le sommeil l'avait plongée. Laissez-la profiter encore un peu de ce paradis duveteux ! Il était trop tôt pour quitter ce cocon de douceur qui l'emmitouflait de la tête aux pieds. Son esprit était encore vaporeux. Elle allait se rendormir d'un instant à l'autre, à condition que la servante lui fiche la paix et déguerpisse au loin.


Faaanchooon, va-t-'en...

Un baillement et les draps se rabattirent au-dessus de la frimousse échevelée. Fin de la discussion, qui n'a pas eu le temps d'être entamée. Chacun allait retourner vaquer à ses occupations et tout le monde serait heureux !

    La progression de la mission est sur le point de retomber à 0%. Mayday ! Mayday !

On aurait pu penser que la scène s'en arrêterait là, et que la domestique s'empresserait de quitter les lieux pour ne pas s'attirer les foudres de la bâtarde, mais il n'en fut rien. Peut-être parce que la domestique en question n'était pas Fanchon et ne connaissait pas l'humeur de chien d'un Blanc-Combaz contrarié.

Ainsi, contre toute attente, une réponse fut osée. Ne reconnaissant pas le timbre de voix qui lui parvenait étouffé par la masse de plumes lui recouvrant le minois, la jeune ensommeillée se redressa soudain dans son lit. Ses yeux se plissèrent alors qu'elle posa ses émeraudes sur la silhouette qui se découpait en contre-jour, devant la fenêtre.


Z'êtes qui vous ? Qu'est-c'vous foutez là ?

Qui a laissé entrer une inconnue dans la chambre ? Elle a bien parlé de chevaux ?

    Effet de surprise ! Mission accomplie à 50%. Ne reste plus qu'à la tirer hors de son lit !

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Cherche un jeune page et/ou un homme de main peu scrupuleux. MP si intéressé !
Anaon
[ Castelcerf vs Blanc-Combaz
Objectif premier : En cours d’accomplissement
Tactique: Menace diplomatique ]

    Elle attend l’Anaon, bien campée sur ses hanches, droite et austère, prunelles rivées sur l’asticot qui peine à sortir de son cocon. Qui je suis? Ton cauchemar de la journée, ma fille. Et celui-là ne s’appelle pas Fanchon. Laissant quelques secondes de silence s’écouler, la balafrée scrute le visage qui s’est enfin révélé. Jeune la gamine, la tête dans le seau en prime, yeux vert et cheveux noir… Du peu qu’elle voit, elle la dirait plutôt fine. Y’a pas à dire, elle portera bien son surnom de Biscotte. Pas de sa faute à l’Anaon si la première image qu’elle a eu en lisant ce prénom c’est celle de ce carrée croustillant qui a la fâcheuse tendance de toujours tomber du côté où faudrait pas. Capricieux une biscotte. Qu’en sera-t-il de la Griotte?

    L’examen visuel terminé, la femme croise lentement les bras et offre enfin à la jeune fille la réponse qu’elle attend.

    _ Je suis Anaon, votre Maistre d’équitation, chargée de vous faire tenir à cheval plus solidement qu’un pou sur un crâne… Chose à laquelle j’aimerais m’appliquer dans les plus bref délais. Si vous vouliez bien vous donner la peine de vous levez Demoiselle… Je ne voudrais pas commencer cette belle journée en usant ma semelle contre votre séant, qui sera d’ailleurs plus apprécié sur une selle que dans votre lit.

    Ton calme et monocorde qui affirme tout de même la trempe de l’Anaon. Une trentaine affirmée, un caractère trempé dans l’acier même, la femme s’affirme et s’impose. Toute sa personne transpire d’une seule et unique phrase:" Sauf le respect que je vous dois, c’est moi qui mène la danse."

    Azurite contre Émeraudes, le Maitre attend l’élève et un sourcil se perche alors sur le front de la balafrée.

    _ Vos draps sont-ils trop lourds? Si ce n’est que çà, je peux vous aider à vous en dégager…
Griotte
    Objectif premier : lever la chose
    Niveau de difficulté : 3/5
    Mission accomplie à 50%
Azurites contre émeraudes. Emeraudes contre azurites. La morveuse ne baissa pas les yeux face au regard perçant qui la détaillait sans vergogne. Elle observait avec avidité les traits de cette inconnue qui semblait si sure d'elle, tentant de les imprégner dans sa mémoire, cherchant à savoir si elle avait déjà croisé cette femme quelque part, mais ce visage balafré ne lui était pas familier et ne lui inspirait rien de bon.

« Quels mauvais actes avaient été punis par ces lèvres, au sourire étiré par deux longues cicatrices ? Durant quelle bataille avait-elle hérité de cette défiguration ? Malheureuse victime ou coupable châtiée ? » Autant de questions qui suscitaient la méfiance de la bâtarde, d'autant qu'elle n'avait jamais émis le moindre souhait d'avoir un maître d'équitation et qu'il n'y en avait jamais eu à Digoine. Ca sentait l'entourloupe, le piège ou le traquenard.


Mes draps sont très bien où ils sont. C'est vous qui allez dégager...

Le ton était donné. La Blanc-Combaz ne comptait pas obtempérer. Elle se laissa retomber dans le moelleux de son matelas en tirant les draps vers elle. La tête enfoncée dans son oreiller, elle gardait toutefois la "Maistre d'équitation" à l'oeil.

Mais avant vous allez m'dire qui vous envoie. C'est mon père, c'est ça ? Il a rien trouvé d'mieux à faire, depuis la lointaine Guyenne où il s'est retiré ? A moins qu'ce soit encore une idée pourrav' de Breiz.

Causer, poser des questions d'un ton assuré pour donner l'impression d'être à l'aise, tandis qu'une main se glissait discrètement sous l'oreiller en plume, pour se saisir du poignard qui y était caché depuis que la jeune fille avait été violée. On est jamais trop prudent.

Z'avez une lettre d'embauche pour prouver vos dires ?

Les doigts se resserrèrent sur le manche de la lame.
« Approche d'un peu trop près ma jolie et tu y auras droit. »

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Cherche un jeune page et/ou un homme de main peu scrupuleux. MP si intéressé !
Anaon
[ Objectif Premier: voir sous objectif
Sous Objectif: Terminée illico presto le premier objectif]



    L’Anaon ne s’est pas loupée: on est loin de lui avoir refiler l’agneau de bourgogne. La gamine s’enfouie dans son oreiller tirant un soupir discret de la femme. Le pouce et l’index viennent pincer le haut de son nez alors qu’elle écoute d’une oreille distraite les jérémiades étouffées de la môme.

    Pourquoi… Pourquoi la vie n’est-elle pas un long fleuve tranquille, parsemé de chaperonnage naïf de petite vierge docile, d’après-midi comblé de jardinage ou de dressage de poney shetland? Non, adieu l’élevage de chou! Affronter les dragons, c’est tellement plus passionnant… et tout féminin soit il, celui qui ronchonne dans son lit n’en semble pas moins caractériel.

    Quand la Biscotte mentionne une éventuelle lettre d’embauche, les yeux de l’Anaon s’ouvrent à nouveau. " Elle ne doit rien savoir de moi" , qu’il lui a écrit le blondin. Elle ne sait pas exactement dans quelles mesures elle doit se taire, alors dans le doute autant ne rien dire. Les poings se referment et retrouvent leur place sur ses hanches.


    _ Navré pour la lettre, mais je ne m’embarrasse pas de paperasse - mensonge! - et qu’importe le commanditaire, songez donc plutôt à vous lever!

    Ecoute cocotte, mon argent je l’aurais après t’avoir coller sur un canasson alors je te jure que j’vais t’y foutre sur une selle, même si je dois t’y clouer les braies! Oui, il fut un temps où l’Anaon était patiente, il fut un temps où l’Anaon était mielleuse mais il FUT un temps…. Aujourd’hui la balafrée se contente de rejoindre le pied du lit. Elle empoigne les draps qu’elle tire d’un coup sec pour découvrir l’élève récalcitrante. Les étoffes volent dans un fracas feutré avant de s’échouer sur le sol là où les mains l’ont lâché.


    _ Maintenant, on s’lève demoiselle! Vous allez bien sagement vous habillez, prendre une collation rapide et rejoindre illico presto les écuries avant que je ne vous y traîne pas la peau des fesse!

    Voix sévère. Une main rejoint la poignée de la cravache qu’elle serrent du bout des doigts. Les azurites se pointent férocement sur le corps juvénile.

    _ Vous avez trente secondes!

    Passez ce délais, je met mes menaces à exécution. Nan mais oh, c'pas une gosse qui va faire la lois, foi d'Anaon!

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Images originales: Victoria Francès, Concept Art Diablo III ----[Clik]
Griotte
Qu'importe le commanditaire. Et bla bla bla... Pourquoi faire preuve d'autant de mystère ? Le commanditaire en question ne devait pas en avoir beaucoup dans les braies, s'il avait à ce point peur de la réaction de la bâtarde, pour une simple histoire de cours d'équitation. Avait-il peur de perdre ses bonnes grâces en lui imposant ces leçons, qu'elle exècrerait ? Le commanditaire était donc quelqu'un qui la connaissait assez bien pour savoir qu'elle n'aimait pas monter à cheval. Ou alors il s'agissait d'une pure coïncidence, mouais...

Pas le temps de poursuivre ses réflexions, que l'Anaon passait à l'attaque en attrapant les draps qu'elle tira brusquement au bas du lit, entrainant la récalcitrante dans son mouvement. La gamine sentait les plis des tissus lui glisser entre les doigts, alors qu'elle essayait de s'y agripper en se redressant en position assise, mais elle n'avait pas assez de mains pour garder dans sa poigne et les draps, et son oreiller, et le poignard qui devait continuer à se faire discret.

Les couvertures furent donc abandonnées en pâture. Ainsi repoussées, elles dévoilèrent une jeune fille aux émeraudes furibondes, cramponnée à son coussin, qu'elle tenait devant sa poitrine menue, comme s'il s'agissait d'un bouclier. La fine étoffe de sa chemise de nuit ne suffisait pas à la protéger du froid de la lame qu'elle maintenait plaquée contre son ventre pour la dissimuler des azurites la scindant férocement.


Trente secondes...

C'était bien assez suffisant pour que la morveuse balance son oreiller à la tête de son maître d'équitation en se jetant sur elle d'un même mouvement. Arme dégainée, elle se propulsa hors de son lit pour atterrir lourdement sur son adversaire improvisée.

La Blanc-Combaz ne se laissera pas faire aussi facilement, qu'on a dit !

    Objectif premier : lever la chose
    Niveau de difficulté : 3/5
    Mission accomplie à 100%

    Objectif second : contrôler la furie

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Anaon
[ Objectif second: Contrôler la furie
Traduction: Eviter de s’ajouter un nouveau trophée au palmarès des balafres.]


    L’oreiller, elle ne le voit pas arriver et se le prend tout bonnement en pleine tronche. Choc de plume assez brusque pour être surprenant, elle n’ose pas imaginer ce qu’il en aurait été si çà avait été une brique! P’tain mais elle se fou d… La pensée n’a pas le temps de suivre son cours. Les azurites s’ouvrent à temps pour voir la furie fondre sur elle et fuser l’éclat argenté qui brille dans sa main.

    L’avant bras se lève, pas assez vite pour éviter la lame qui lui rafle la pommette avant d’éventrer sans vergogne sa manche et la chair qu’elle recouvrait. Le corps menue la percute assez fortement pour qu’elle en perdre l’équilibre. Les mains en panique cherchent un appuie, le dos le trouve le premier en percutant dans une plainte sourdre une commode callé contre le mur. Elle accuse le coup dents serrée à les éclater et le nez crispé comme une louve prête à grogner et son séant vient alors heurter le sol.

    La gamine au dessus d’elle ne perd pas son temps, la poignard fend l’air. Vif mouvement de tête. Il ne lui faut qu’un battement de cœur pour bloquer l’offensive suivante. Elle attrape en plein vol la main incriminée, broyant sans retenue le poignet entre ses doigts. Le pouce se love au creux du canal carpien, écrasant de sa pression les tendons et les nerfs qui y logent. Elle la transpercera du pouce si elle le peut.

    La main appuyée sur le sol tremble sous l’effet de l’adrénaline. La mercenaire tente de masquer au mieux sa respiration qui s’est brutalement accélérée. Les azurites se rivent dans les émeraudes avec une fureur provocatrice.

    _ Qu’elle âge es tu "petite"? Quinze ans, seize tout au plus… j’ai appris à manier une arme à l’aube de mon dixième printemps. Voilà plus de vingt année désormais que l’épée, la dague et le poison m’accompagne sur toutes mes routes. Je crois que çà se passera de commentaire… Alors ne joue pas à çà avec moi…

    Le ton est acerbe, presque méprisant. La femme darde la gamine d’un regard tout aussi cinglant. Un silence électrique s‘installe. La mercenaire est irascible, mais l’indifférence et le sang froid prévalent toujours sur ses tendances impulsives. Pourtant si la Blancs-Combaz s’engage sur ce terrain, la balafrée ne manquera pas de l’y enfoncer.

    L’Anaon laisse le soin à con cœur de ralentir. Puis lentement la pression se relâche sur le poignet de la jeune fille. Qu’elle se méfie, la seconde main ne sera pas longue à la gratifier de la claque qu’elle mérite! Les muscles de la mercenaire se relâchent sans pour autant perdre toute vigilance. La pression s’évapore, mais les doigts restent accrochés au bras de la gamine.

    _ Si tel est votre souhait, je pourrais vous apprendre l’art du combat à cheval, ou simplement peaufiner vos acquis quant au maniement d’une arme. Malheureusement ce n’est pas au du programme jour. Il vous faudra d’abord savoir tenir en selle.

    Le voix à retrouvée son ton grave et calme. Comme si l’incident à peine survenu était sans conséquence. Le banal caprice d‘une enfant caractérielle. Pourtant, les perles vermeilles s’épanchent belle et bien des sillons qui lui fendent la peau.

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    Objectif second : contrôler la furie
    Mission accomplie à 100%

Inspirations saccadées. La gamine essayait de calmer les battements de son coeur qui s'étaient soudain emballés, mus par la poussée d'adrénaline qui l'avait saisi dès lors qu'elle s'était jetée sur son maitre d'équitation. Entravée dans ses mouvements, la douloureuse pression exercée sur son poignet lui avait fait lâcher la lame qu'elle enserrait un instant plus tôt. Le poignard gisait au sol, abandonné sur la pierre froide, bien que ses doigts puissent encore l'effleurer de leur pulpe.

Soumise, la gamine l'était, mais l'air revêche qui habitait son regard ne la quitta pas, tandis qu'elle restait immobile et impassible sous la poigne de fer et les paroles tranchantes d'Anaon, une femme dont l'expérience au combat ne faisaient plus aucun doute. La morveuse ne remit pas en cause la véracité de ses dires, qui accrurent la curiosité qu'elle éprouvait à l'égard de cette inconnue.

Qui était-elle ? Une mercenaire aguerrie. Une arme qui pouvait s'avérer redoutable et qu'il valait mieux ne pas pointer sciemment vers son torse. Qui l'avait envoyé ici ? Aucune importance, l'essentiel étant l'enseignement détourné qu'elle proposait à la bâtarde, en lui faisant miroiter sous les yeux la promesse d'un savoir qu'elle convoitait secrètement depuis son viol : celui de donner la mort, cette mort vengeresque et libératrice.


Marché conclu.

Deux mots qui s'échappèrent solennellement des lèvres entrouvertes. Ils scellèrent un accord dont l'étendue des tenants et des aboutissants étaient encore à dessiner entre les deux protagonistes.

J'vous laisse faire vot' boulot et m'apprendre à monter en selle, mais en échange vous m'enseignerez le reste de votre savoir.

Accord tactique, la trêve après l'effusion de sang. Toutes traces d'hostilités avaient à présent disparues dans l'attitude de la jeune fille, qui dégagea son bras de la poigne d'Anaon pour s'écarter lentement et finir par se relever. Ramassant son poignard dont elle essuya négligemment la lame sur un pan de sa chemise de nuit, y laissant des marbrures vermeilles, la Blanc-Combaz tourna le dos à la mercenaire.

L'épée, la dague, le poison, le combat à mains nues, les coups tordus et autres joyeusetés du genre, je veux tout savoir, mais ça devra rester entre nous. Rien que nous...

Disparaissant derrière le paravent qui se trouvait dans un coin de la chambre, la bâtarde commença à se changer en poursuivant d'une voix neutre :

Vous pourrez prendre vos quartiers à Digoine, dans l'aile réservé à la domesticité, cela va de soi. Vous serez nourrie, logée et blanchie, si vous le désirez. Vos services vous seront monnayés si je m'en estime satisfaite, et à quiconque vous demandera le pourquoi de votre présence icelieu, vous répondrez simplement que vous êtes mon maistre d'équitation.

Vêtue d'une tenue masculine et bottes aux pieds, la morveuse refit son apparition. Posant les mains sur ses hanches, elle toisa la mercenaire d'un air impassible.

Cela vous convient-il ? Si oui, je suis prête.
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Cherche un jeune page et/ou un homme de main peu scrupuleux. MP si intéressé !
Anaon
[ Récapitulatif:
Objectif Premier ✔
Objectif Second ✔
Note perso: prévoir l’armure et la côte de maille quand on réveil une Blanc-Combaz]


    Surprise. Surprise que sa proposition soit reçu avec autant de sérieux. La lueur qui luit dans les émeraudes arrivent attiser la curiosité de l’Impassible. Elle a lancé sa proposition pour faire mouche et dans l’optique de s’y tenir pour peu qu’elle soit acceptée, mais elle ne pensait attiser l’intérêt de la Blanc-Combaz de manière aussi grave et sérieuse.

    Alors qu’elle n’a plus à faire à une gamine effrontée, mais belle et bien une jeune femme déterminée et résolue, une question se pose: Pourquoi? Pourquoi une fille aussi jeune, bien née de surcroit voudrait maitrisé ce genre d’aptitude? Mystère, mais ne serait-ce pas l’hôpital qui se fou de la charité, Anaon? Aurais tu oublier qui tu as suivis aveuglément durant ton enfance? Elle avait onze ans quand elle a nourrit son sentiment de vengeance, il a fallut attendre qu’elle en ai quatorze pour tuer son premier homme et finir aussi balafrée que tu ne l’es à présent. Tu as été naïve et pacifiste Anaon, mais tu as toujours été une meurtrière en puissance.

    La gamine se lève suivit peu après par l’Anaon. Attentive à ces paroles elle n’en reste pas moins étonnée de leur sérieux. Les azurites suivent la silhouette qui disparait derrière le paravent. Le pouce vient effleurer la petite entaille sur sa pommette, récoltant les gouttelettes vermeilles qui s’en épanchent. Son regard se pose ensuite sur le sillon qui lui parcoure l’avant bras tout en écoutant la Blanc-Combaz. Elle ne l’a pas loupé!

    Comme prise en flagrant délit, la tête se redresse subitement et le bras s’abaisse quand le visage de la gamine réapparait. Une révérence minime vient alors répondre à sa question.

    _ Il en serait fait comme vous le désirez et je répondrais à vos exigences en temps venu. De toute manière, il ne vous faudra pas qu’une leçon pour tenir à cheval. Chaque jour vous aurez droit à un cours d’équitation ainsi qu’un enseignement aux… armes. Si vous n’êtes pas trop " cassée " nous débuterons la secondes partie du programme dès demain. Pour l’heure, contentons nous du cheval.

    Et la porte est ouverte pour la petite rebelle. La rencontre avec le Vaisneau à décidément été une véritable aubaine, l’Anaon a sut dégoter une véritable petit mine d’or. Un travail en amène un autre, deux salaire puis un troisième, que demande le peuple! Assez amusant de constater que désormais elle travail secrètement pour les deux partis.

    L’Anaon en sourirait presque. Pour sûr, elle fera en sorte de rester le plus longtemps possible dans les petits papiers des deux nobliots.



[ Leçon n°2: Patauger dans la même mouise, çà crée des liens ]


    Le passage en cuisine fut bref, juste le temps pour la Biscotte de faire sa tambouille du petit matin et permettre à l’Anaon de se dégoter un bandage. Maintenant elles sont enfin sur le lieux des hostilités... euh festivités! Tout domaine digne de ce nom possède une écurie et la cavalerie qui va avec. Quand bien même la maitresse de maison abhorre les équidés, il y a toujours assez de chevaux pour tiré le coche, suffire au garde ou simplement faire valoir sa richesse. Car oui, à cette époque un noble sans cheval c’est comme un peintre sans main… D’une, il a l’air manchot, de deux il va pas bien loin. Digoine ne fait pas exception à la règle.

    Un regard satisfait parcoure la rangée de box et la paille souillée qui les encombres. Les azurites de la mercenaire s’attardent un instant sur son Ibérique qui a trouvé sa place au fond de l’écurie avant de venir se poser sur la fourche et la brouette qui les attend bien sagement.

    Elle se saisit du manche et le tend à la biscotte.

    _ On fait les boxes deux fois par jour. Le matin on les vide complètement, l’après midi on enlève ce qu’il y a à enlever. Une fois par semaine on les lave. Une litière ne se fait pas n’importe comment. Elle doit être assez épaisse pour isoler le cheval du froid de la pierre et absorbé l’urine. D’autant plus qu’un cheval mange sa paille. Il faut faire remonter le paille sur les bords du box pour que qu’elle fasse comme une petite cuvette. On appelle çà une litière " en bateau " .
    A vous de jouer jeune fille, et oui je suis parfaitement sérieuse.


    Et oui, c’est toute une technique. La Biscotte n’échappera pas à la tâche. Elle sait parfaitement qu’elle n’est pas là pour en faire une palefrenière et que sera certainement la première et la dernière fois que la gamine fera un boxe, mais pour l’Anaon il est essentiel qu’elle le fasse. Est cavalier celui qui sait monté à cheval, mais celui qui se contente de s’assoir dessus pour le ranger une fois la tâche achevé n’est pas Homme de cheval. Plus que lui apprendre à tenir bêtement à cheval, elle veut que la Biscotte « comprenne » le cheval. Ca lui évitera bien des désagréments une fois en selle, car les mauvais cavaliers sont souvent ceux qui ne connaisse que l’équitation et pas le cheval. Rien de mieux que de commencer par le commencement. Et puis, çà lui fera les pieds par la même occasion!

    La balafrée vient poser la brouette devant le premier boxe puis elle s’appuie confortable contre le mur d’en face, bras croisé.

    _ Vous avez toute la rangée à faire. Après vous pourrez monté.

    On ne le croirait, mais pailler une écurie c’est bien plus physique qu’on ne le pense. Sadique l'Anaon? Non... ?

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Griotte
    Deuxième manche [en cours]
    Objectif premier : vider les boxes
    Niveau de difficulté : inconnue
La première mission confiée par la Maitre d'équitation était déroutante. Son élève ne put cacher sa surprise à l'énoncé du sort qui l'attendait pour les heures à venir, car nettoyer cette rangée de boxes ne se ferait pas en un claquement de doigts. La tache serait ardue. La morveuse allait en suer. Dans un premier réflexe, elle voulut s'opposer aux ordres d'Anaon en refusant de jouer à la boniche au lieu de monter à cheval, mais devinant qu'il devait s'agir d'une sorte de mise à l'épreuve, la bâtarde retint finalement ses ardeurs, se contentant de serrer les dents en maudissant intérieurement sa nouvelle tortionnaire.

Bien décidée à relever le défi avec brio, la Blanc-Combaz agrippa fermement la fourche et pénétra dans le premier box de l'allée. Silencieuse et la mine fermée, elle enfonça brutalement les dents en fer dans la paille souillée. Ses gestes secs trahissaient la colère et l'impatience qui bouillonnaient en elle, mais aucune plainte ne s'échapperait de ses lèvres, non. Elle ne ferait pas ce plaisir à Anaon.

Ainsi, les minutes de dur labeur s'écoulaient au son des froissements de pailles et des chocs de la fourche heurtant la brouette, qui s'emplissait petit à petit. De temps à autre, la jeune fille s'arrêtait pour essuyer son front en sueur du revers de la manche et reprendre son souffle. L'activité était physique, mais n'avait rien d'insurmontable, du moins sur deux ou trois boxes. Restait à voir si la Griotte ne finirait pas en compote une fois parvenue au bout de l'allée. Et après ça elle devait encore monter à cheval ? Y en a qui doutent de rien !

Box vide, brouette pleine, la bâtarde se planta à coté de celle-ci et toisa son Maitre d'équitation, qui n'avait pas bougé d'un pouce. N'y tenant plus elle s'exclama finalement :


Vous pourriez aller vider la brouette, nan ? Ou bien m'filer un coup d'main. Ch'ais pas, mais restez pas là à rien fout', ça m'énerve. On peut très bien être deux à vider les boxes. La leçon qu'vous voulez m'donner sera la même.

Appuyée sur sa fourche, la morveuse se lançait dans la résistance.
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Cherche un jeune page et/ou un homme de main peu scrupuleux. MP si intéressé !
Anaon
Deuxième manche: En cours de fin
Objectif Premier: Vider les boxes
Niveau de difficulté: Variable selon les compétences physiques.
    Niveau actuelle de la suppliciée: Crevette
    Réajustement de la difficulté: 3.98 sur 5


    Le pied gauche se croise sur son homologue tandis que le corps se détend dans cette posture plutôt confortable. Bien callée, cela va sans dire, la Maistre analyse calmement chaque geste de son élève. Les coup rageurs de la gamine l’amuse. La paille virevolte autour de la brasse bouillon et quelque brins - soigneusement compté - ne manquent pas de trouver refuge dans la tignasse de la Blanc Combaz. Quelle est mignonne la Biscotte! Un raclement de gorge vient réprimer le sourire qui cherche à naitre quand les émeraudes la maudissent d’un regard.

    "Vous pourriez aller vider la brouette, nan ? "


    Marde, j’en étais à combien? Huit? Quatorze?

    _Hum?

    Les azurites dé-bug de la couronne de paille pour lorgner la jeune fille le temps de sa réflexion. La réponse vient d’elle-même, pas chiante l’Anaon, mais elle ne va certainement pas opiner sans rien dire. D’un air innocent, elle désigne les manches immaculés de sa chemise.

    _ Je ne vais quand même pas me salir!

    Et aux quelques secondes de silence, se suit un soupir faussement contraint tandis que la balafrée s’exécute de bonne grâce.

    Brouette vidée et de nouveau posée face au seconde boxe, l’Anaon enquille sans stopper son avancé.

    _ Maintenant que c’est vide, faut remplir et passer au second boxe! Allez-y, vous êtes sur la bonne voie!

    Claquement d’un loquet qui saute. La femme s’engouffre dans le boxe qui contient sa monture. Une tape amicale vient flatter l’encolure de l’ibérique. Regard suspicieux lancé à la Biscotte.

    _ J’vous surveille vous là-bas! Allez allez! On y va! Faut pas vous refroidir, çà va être pire après!

    Les jeunes de nos jours, c’est plus c’que c’était! Et à la mercenaire de se tourner dignement les pouces alors que la jeunette s‘active. Le privilège de commander, c’est le luxe de rien glander. Accompagnée pas la douce mélopée des coups de fourche et la paille froissée, la femme entreprend de titiller les nerfs de son cheval d’un geste machinal. De l’index elle fait vibrer la lèvre inférieur de l’équidé qui ne l’entend pas de cette oreille. Oreilles plaquées, cherchant d’abord à se soustraire à l’emmerdeuse, il conclut son avertissement d’un claquement de dents dans le vide.

    _ Ahah! T’aimerais bien me niaquer hein!

    Mais c’con t’as pas le droit. Il est parfois jouissif d’abuser de son autorité. En même temps, l’étalon ne sait jamais privé de lui faire de sacré crasse. Il fallait bien se rendre la pareille. Une expression tendre s’affiche sur le visage tailladé quand la main retourne se niché sous l’épaise crinière grise.

    _ J’’t aime bien quand même, va… sale carne.

    Frustration d’un côté de l’écurie, affection de l’autre, le temps passe tandis que la patience d’un Blanc Combaz trépasse… semble t-il. Quand la rebelle en vient à terminer son troisième boxe, l’Anaon s’active. Rejoignant sa selle qui sommeil à côté de ses milles et une sacoche, elle plonge les mains dans l’une d’elle pour en extraire plusieurs brosses.

    Un sifflement pour attirer l’attention de la Biscotte qui se voit attaquer par trois brosse volante. Advienne que pourra! Soit elle les réceptionne avec sa tronche, soit avec ses mains.. Autre proposition bien venue!

    _ Etrille, bouchon, brosse douce On va passer au chose sérieuse, votre palefrenier se chargera de finir les boxes. Alors? Ou elle est votre monture? Dans cette écurie? En pâture?

    Les deux mains se frottent l’une contre l’autre d’un air très professionnel. Les lèvres hésitent à se délier pour lâcher un « vous êtes charmante » à l’empailler, mais l’Anaon a la sagesse de se retenir. Regarde moi pas comme çà! L’éducation c’est comme le dressage d’un cheval, on affirme son autorité avant de lâcher la bride. Non, non cette séance de paillage de boxe n’était pas inutile.

    _ Posez cette fourche… s’il vous plait...

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Griotte
Soupirs et maugréassions étouffées se succédaient tandis que la morveuse s'afférait à nettoyer son troisième boxe. Le troisième, seulement ! Il en restait encore toute une série d'autres et pourtant ses bras de gringalette aspiraient déjà à une trêve. Ils étaient endoloris par le poids de la fourche qu'elle enfonçait dans les mottes de paille en s'imaginant qu'il s'agissait du torse de l'Anaon.

« Crèves ! Crèves ! Crèves ! », scandait-elle dans sa tête pour se redonner du courage.

La bâtarde était entièrement absorbée par la litanie mortuaire qui résonnait en elle. Oublieuse de l'environnement dans lequel elle se trouvait, elle poursuivait sa tâche avec un automatisme rageur.

Les piques de la fourche s'enfonçaient une énième fois dans les brins dorés.

« Prends ça ! Et ça ! Et ça ! Ordure ! »

Un sifflement perçant fit éclater la bulle coléreuse dans laquelle la jeune fille s'était repliée. Emprise à un moment d'hébétude, elle se redressa en cessant ses mouvements de trident. La bouille en sueur se tourna vers la source de ce son strident, juste à temps pour voir un projectile voler dans sa direction. Instinctivement, la Griotte leva son bras libre à hauteur de son visage, geste de protection qui lui évita de se prendre une brosse en pleine poire, mais qui la heurta néanmoins au niveau du poignet, lui arrachant un petit cri de surprise et de douleur.

Non mais ça va pas la...

Tête, qu'elle baissa de justesse pour éviter les deux autres frottoirs, qui s'écrasèrent sur la cloison du boxe se trouvant derrière elle. Le choc sourd lui arracha un frisson. Qu'est-ce-que ça aurait été s'ils s'étaient fracassés sur sa caboche ?

Z'êtes complètement folle !

Et à l'autre de répondre en énumérant le nom des trois brosses, comme si de rien n'était, ce qui eut le don d'agacer encore plus la morveuse qui lui faisait face d'un air de plus en plus hargneux.

Ma monture ? J'en ai pas, quel dommage... , siffla-t-elle en brandissant la fourche devant elle.
Posez cette fourche… s’il vous plait...

« Mwouah ah ah ah ah ! », ça c'est le rire sadique de la mort qui tue que la bâtarde aurait pu sortir s'il lui manquait une case ou deux, mais comme elle était tout à fait saine d'esprit - si, si je vous jure ! - elle se contenta de menacer sa maître d'armes, d'un air des plus menaçant, évidement :

Maintenant ça suffit cette mascarade. Vous allez m'donner une vraie leçon d'équitation ou bien c'est vous que j'vais utiliser comme monture humaine.

Et d'avancer d'un pas de plus en direction de l'Anaon.
La déconne c'est fini ! Passons aux choses sérieuses.

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Anaon
    La fourche, elle ne la pose pas, et pour la peine, l’Anaon l’écoute à moitié, la Blanc-Combaz. Bien plus concentrée sur son index, elle tente de dévier l’arme improvisée d’une légère pression du doigt. C’pas possible, c’est une pure mission à risque aujourd’hui!

    _ Aucune mascarade Demoiselle. Il fallait bien commencer par le commencement… Vous échauffer les muscles…

    Et les oreilles aussi, mais çà, ce n’était pas au programme initial. Le regard de la balafrée ne s’est toujours pas posé sur la gamine, préférant l’éclat du fer souillé qu’elle tente désespérément d’écarter sans brusquerie.

    _ Par contre, m’avez déjà ruiné ma chemise et l’avant bras au passage. On va peut être arrêter le tir, non?

    J’compte pas mourir aujourd’hui.

    _ Qui vous enseignera l’art des armes et autres joyeusetés douteuses si vous m’estropiez, hein?

    Aux lèvres de se targuer d’un sourire narquois. Les azurites se plantent dans les émeraudes. Oui petite, au final, c’est moi qui ai tous les arguments. La main délaisse la fourche avec précaution, la jeunette serait bien capable de la planter sans prévenir puis la balafrée redresse la tête pour balayer l’écurie d’un regard.

    _ Donc vous avez dis que votre cheval était

    Les perles azurs cherchent. P’tain elle a répond quoi déjà?

    _ pas….là

    Pas là. Pas de monture. Un constat qui est une surprise sans vraiment l’être. Prise d’une certaine angoisse la femme se met à tourner sur elle-même. Lui trouver un cheval. Mais quel cheval? Ici elle n’en connait aucun et ne devra certainement pas compter sur la gosse pour aiguiller son choix. Comment pourrait-elle être sûr de choisir un cheval sans risque pour son élève?

    La solution, elle ne veut pas la voir, mais pourtant elle est bien forcé de s’y arrêter.
    Et les azurites se posent sur l’ibérique.


[Leçon n°3: Un cheval, c’est comme une petite culotte… çà se prête pas!]


    « Allez! C’est pour la gosse…
    Mais c’est mon cheval!
    Allez! C’est pour le Vaisneau…
    Mais c’est mon cheval!
    Allez quoi! C’est pour le fric !
    Mais c’est Mon cheval!
    Rha mais merdeuh! Mais fait pas chier!
    Mais c’est MON CHEVAAAAL! »

    Ainsi sont les pensées d’une Anaon bugée, la bouche grande ouverte prête à gober les mouches. Visgrade. Son cheval. Le seul qu’elle connaisse jusqu’au bout des crins. Le seul en qui elle peut avoir une confiance toute relative. Le seul qu’elle pouvait faire monter à la Biscotte.

    Mais c’est son cheval! Sa bourrique indressable sur laquelle elle s’est bousillée les doigts et les poumons à brailler comme une marchande de poisson., sa selle, sur laquelle elle s’est limée le fion les grands jours de chevauchée. Quinze ans qu’elle se la traine, cette carne, et le cuir de sa selle n’a vu que son unique et royal postérieur. Pourtant…

    La mercenaire se tourne vers la Blanc-Combaz avec la mine boudeuse d’une gamine obligée de céder son jouet fétiche.

    _ Vous…vous allez montez… mon… cheval

    Cà, c’est une phrase qui lui ruine la gorge. D’un pas trainant, elle rejoint le boxe de son étalon sans regarder si elle traine Griotte dans son sillage. De ses deux mains elle encadre la tête de l’équidé plongeant ses yeux bleus dans les pupilles sombres et animal.

    J’suis désolé gamin. C’est une déchirure, mais j’ai pas le choix… fin bon, faut dire qu’il serait peut être temps de te mettre à gagner ta croute hein. Ta pas intérêt à m’la faire tomber, sinon adieu le fric et j’te fous à la diète! Donc tu ne la mord pas, tu ne la bottes et tu ne me l’éjectes pas. Sinon çà va chier des bulles carré, c’est moi qui te le dit…

    Et oui en un regard, on peut s’en dire des choses.

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Griotte
Pas de cheval, pas de cours d'équitation ? Oui, mais non. Ce serait bien trop facile ! La mercenaire venait de briser les espoirs de la morveuse en lui trouvant une monture de secours. Et quelle monture ! Elle lui proposait d'utiliser son propre cheval.

Oui, Griotte avait bien entendu. La jeune femme allait lui prêter son cheval. SON sien à elle ! Et à la vue de la mine déconfite que l'Anaon tirait, il était aisé de deviner le sacrifice que cela devait représenter à ses yeux, ce qui eut le don de réjouir son élève au plus haut point, lui faisant même oublier la mauvaise humeur dont elle avait fait preuve jusque lors.


Je vais monter sur VOTRE cheval ? La classe !

La fourche que la bâtarde brandissait devant elle fut aussitôt abandonnée dans un coin, tel un vieux jouet tout abimé ne parvenant pas à faire face à un concurrent flambant neuf. Les émeraudes, brillantes de convoitise, se posèrent sur l'ibérique, vers lequel la Blanc-Combaz approcha doucement pour tendre une main hésitante en direction de ses naseaux.

Salut mon beau, moi c'est Griotte. Et toi, comment tu t'appelles ?

Comme il semblait évident que l'équidé n'allait pas lui répondre, la morveuse leva un sourcil interrogatif en direction de sa propriétaire. Laissant glisser sa main vers l'encolure du cheval, qu'elle flatta distraitement, elle poursuivit l'interrogatoire :

Il est encore jeune ? C'est un caractériel ? Il risque de m'faire tomber ? Et elle est où sa selle ? J'vais quand même pas monter à cru !

Détournant le regard, elle fit un tour d'horizon, cherchant l'objet en question.

Et m'demander pas de l'équiper. Ch'ais pas faire ! Va falloir m'apprendre. J'connais même pas les noms de tous ces machins trucs.
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