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Rue Principale

Elmazilla
[Quand l'être humain se transforme en sac à patate puis en bête curieuse...]

Qu'y a-t-il de pire que d'être entre les mains d'une brute sans scrupule qui vous regarde fixement avec l'intention de vous violer ? Et bien il y a être entre les mains d'une brute sans scrupule qui vous transporte sous son bras sans ménagement pour vous mener à son chef parce qu'il ne peut décemment pas vous violer alors que vous ressembler à sa fille... C'est à plaindre la compagne et les enfants de cet homme...

Mais pour le moment, la seule que l'adolescente plains, c'est elle-même. Parce qu'elle n'a guère envie de rencontrer l'homme qui est à la tête de ce quartier mal famé... Mais visiblement elle n'a pas le choix... Vu que l'homme pèse trois fois son poids et qu'il l'a chargé sous son bras comme un vulgaire sac... Là aussi s'en est vexant... Il ne peut pas la laisser marcher ?

Mais plutôt que de l'énerver en se plaignant, elle se tait... Sait-on jamais si elle pouvait s'épargner une autre claque dans la figure. Elle se tait donc mais essaie d’échafauder un plan d'évasion, serrant dans sa main son petit couteau qu'elle n'a pas lâché. Mais rien ne lui vient, à part planter l'arme dérisoire dans le bas du dos de son geôlier et prendre le risque de l'agacer plus qu'autre chose....

Aussi reste-t-elle plus ou moins tranquille alors qu'il la trimballe sous son bras... Puis il se stoppe, visiblement avant d'entrer dans un bâtiment. Il frappe un coup, pousse la porte. Des bruits s'élèvent, des choppes qui s'entrechoquent, des rires gras... Visiblement, c'est une taverne, pas la salle principale mais plutôt derrière... C'est sure que dans son état, elle ne mérite pas la grande porte.

Un autre homme salut le premier. Il s'exclame bruyamment quand son acolyte lui annonce sa prise. Voilà qu'on la remet sur ses pieds sans ménagement. Encore on l'observe, et une grimace de dégout s'affiche sur le visage peu engageant.


T'es sur que c'est une fille ? Faudrait peut-être la décrasser un peu avant de la montrer au chef non ? En plus elle pue...

Aussi tôt dis, aussi tôt fait. La voilà transbahutée à l'étage, où une femme sans douceur lui enlève ses guenilles en râlant après la couche de crasse qui la couvrait. Le bac d'eau est glacé, et le savon noir brule sa peau peu habituée au nettoyage. Âpres plus d'une heure de frottage intensif, voilà la pouilleuse qui prend forme humaine.

Debout nue dans la pièce, tremblotante, elle s’avère plus jolie que prévue. Mince quoi qu'un peu maigre de part les privations, elle a un corps bien formé, déjà femme avec ses petits seins et sa taille dessinée. Et son visage à la beauté peu commune, les traits fins, encadré de lourdes boucles brun-roux qui lui tombent finalement aux fesses... Et ses yeux, plus verts que jamais...

Impatiente, la femme lui enfile une chemise d'homme trop grande qui lui tombe à mi cuise et une corde pour ceinture. Elle la renvoie en bas comme ça, pieds nus, ses jambes fines offertes à la vue de tous. En chemin, elle a perdu son couteau... Plus moyen de se défendre... Son geôlier n'en revient pas en la voyant, elle est méconnaissable une fois propre.

C'est sous les quolibets des hommes qu'elle entre dans la salle de la taverne... C'est à moitié nue qu'elle s’arrête devant la table, escortée par celui qui l'a attrapé. Et elle lève ses yeux pour observer enfin celui qui va décide de son sort.
--La_precieuse
La porte s'ouvre devant la jeune femme qui ne bouge point. Elle reste droite, là, et attend. Presque hautaine. Trois hommes s'approchent d'elle. Elle les détaille du regard tandis que ces derniers, d'un oeil vif la déshabille plutôt, du même regard avide qu'elle avait vu dans les yeux des mendiants face aux pièces qu'elle avait pu jeter.
Un frisson la parcours un instant. Ils étaient, sans nul doute bien bâti et la belle aurait du mal à s'en débarrasser si besoin est. Mais elle verrait cela en temps voulu.

Elle s'avance tandis qu'un des homme s'approche lui lançant un sourire qui se voulait charmant. Les trois gardes sentaient les hormones à plein nez, trop enfermé ici ? Cependant elle savait qu'elle n'avait rien à voir avec les catins de ces quartiers. Il se présenta avant de lui demander le but de sa visite. Elle ne se fit pas prier pour répondre.


Je serais Précieuse, en ces lieux.
Pour ce que je viens faire ici ? Et bien je suis à la recherche d'un dénommé Valentine. L'on m'a recommandé d'aller le voir, j'ai à lui parler affaire, sachant qu'il est le maître de ce quartier.


Elle hausse un sourcil. En effet la demeure semblait d'une richesse d'un autre temps, oublié, ancien. Chassé pour laisser place à l'insalubrité et au banditisme qui avait prit possession du quartier.

Je ne connaissais point les gens d'ici. La seule chose que je puis remarquer, et que cette maison devait être riche jadis.

Le regard azur détaille les lieux un instant.

________________
Vittore_morando
Y'a des jours, comme ça, où faudrait pas sortir du lit...

Hélà! Donne-moi ton nom, que je sache qui je vais abattre!

Bon, des situations merdiques, j'en avais connu, et des pas mal. Mais alors, se retrouver de nuit dans un coupe-gorge, au cœur d'un quartier apparemment le plus sanglant de Paris, et être menacé d'une mort imminente par un colosse pointant un arc démesuré en plein en direction de ma mouille, même en cherchant bien, j'avais rarement vu pire...

L'instant d'avant, tout en me recueillant à côté du cadavre éventré, j'avais réfléchi à ma situation. C'était un quartier sombre, sale, ensanglanté, d'accord, mais avant? Avant, un petit paradis au milieu de la Cour, des marchands, de la vie, aucune crainte, alors? Alors quelque chose était arrivé, une vague de violence. Un clan, de criminels, et pas du genre à faire dans la finesse. Au delà de l'horreur qu'ils m'inspiraient déjà, j'avais réfléchi aussi à mes propres affaires: il me fallait de l'argent, dès que possible. Bon, ma dague était neuve mais mon habileté quelques peu rouillée, on a pas souvent l'occasion d'en user sur un navire... Enfin j'avais quand même de bons restes, suffisamment pour servir les intérêts du maître des lieux. Quant à feu le jeune homme, je supposais vite qu'un bourgeois comme lui ne devait être que de passage ici, à l'origine... Je pouvais donc me targuer de l'avoir moi-même éliminé, mais il était dangereux de commencer à mentir en un lieu pour l'instant totalement inconnu, trop dangereux.

J'en étais à peu près à ce moment de ma réflexion lorsque le fort accent hispanique m'en avais tiré. Sa question ne laissant pas une seule ombre d'ambiguïté quant à ses intentions, je cherchai l'espace d'une seconde comment réagir face à l'homme qui se présentais comme étant mon bourreau, et qui avait effectivement de forte chance de le devenir: debout face à lui, je tentais de prendre un air relativement calme, léger tout en évitant d'être trop hautain, et lui répondis tout en rangeant négligemment ma dague, le quittant même des yeux pour chercher le petit fourreau de cuir dans l'obscurité:


Ah! Enfin, quelqu'un qui semble être du coin... Avant que vous ne m'abattiez comme vous dites, j'aimerais préciser que je viens pour travailler aux services de votre chef, et que même si pénétrer ainsi sur votre territoire peut paraître suspect, mes intentions sont tout ce qu'il y a de moins hostiles... A cet instant, je dégainai ma dernière carte: un très léger sourire, presque charmeur, et qui avait toujours eu tendance à renforcer mon charisme, aussi bien auprès des femmes que de la gente masculine. Et pour répondre à votre question, vous n'aurez qu'à inscrire sur ma tombe «Vittore Morando», pour vous servir!

Voilà, les dés étaient jetés... Ne restait plus qu'à espérer, espérer que ma théorie soit juste, espérer que l'homme fasse effectivement partie de ce clan, sinon... Je jetai un coup d'oeil furtif sur les murs de la ruelle ; après tout, ce cul-de-sac plein de vermine n'était pas un si terrible tombeau, songeai-je.
Evil_erin
J'avais échoué avec ce coup là, visiblement j'avais misé sur la mauvaise gosse et elle n'avait pas réussi. Morte, une de plus, mais pas par moi, même si je n'aimais pas les morveux, je ne les tuais pas !
A errer de ruelle en ruelle, de quartier louche en quartier crade, de longer tous ces murs noirs qui semblaient ne faire qu'un sans discontinuer, je ne savais plus très bien dans quel coin de la cour des miracles je me trouvais. Le problème primordial était que je n'avais quasiment plus d'argent et ça c’était dur ! Plus d'argent, plus de boisson !

Soudain je perçus ce qui semblait la fin d'une discussion.


[...]
Et pour répondre à votre question, vous n'aurez qu'à inscrire sur ma tombe «Vittore Morando», pour vous servir!
[...]


Un mort vivant ? En tout cas, il semblait le penser. Je voyais un grand type qui en cachait un autre, je me collais le long de la paroi en les gardant dans mon champs de vision et sortit la dague de sa cachette dorsale.

*Bien ! Si ils s'entretuent, je pourrais peut-être récupérer quelque chose !*

J'attendis patiemment, yeux et oreilles aux aguets, attendant la suite des évènements.
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Pere_jean
Je suis de mon arc chaque mouvement de l'homme. Allez savoir pourquoi, mais mon instinct me dit qu'il n'as rien -mais vraiment rien- à faire ici. Un homme comme lui, venu se mettre au service des Basilisks? Quand à son nom, il ne m'étais pas étranger. Vittore Morando! Un des meilleurs capitaines de Venise, qui en comptait pourtant de sacrément bon! Je l'ai croisé, il y a de cela quelques années. Avant que je ne mettes ma lame au service des rois de la péninsule Ibérique, j'ai servi durant un an en Italie, ou j'ai appris la guerre réglée comme du papier à musique des Condotierre. J'y ait également croisé ce Vittore, alors un des capitaines les plus prestigieux de Venise, homme riche et respecté. Je n'avais plus le voir que de loin, écrasé par tout ce qui faisait de lui un homme: la richesse, le luxe, le pouvoir. Maintenant, le même homme, que nous craignons il y a quelques années, ce même homme en est réduit à me supplier de ne pas l'abattre! Je prends la parole, d'une voix sarcastique.

Vittore Morando, le célèbre capitaine vénitien, réduit à faire les coupes-jarrets dans le lieu le plus dangereux de France et de Navarre? Et qui dit vouloir se mettre au service d'un clan de tueur?


J'abaisse un peu mon arc. Mais combien de secondes me faudrait-il avant de le braquer sur mon interlocuteur? Une seconde? Je reprend, d'une voix doucereuse.


Vous savez, il y a quelques années, j'ai servis sur vos flottes pendant un mois. Vous ne nous accordiez pas un regard, tout juste un peu de nourriture ou nous trouvions bien plus souvent des cafards que de la viande. Vous nous considéreriez comme des bêtes.

L'arc reprend sa place menaçante, braquée sur la poitrine de l'homme déchu.

Pourquoi ne vous considérerais-je pas, moi aussi, comme un bête?
Vittore_morando
Le monde est petit, et il faudrait penser à l'agrandir un d'ces quatre...

C'est pas croyable ce que je peux avoir de la veine certains jours! Tomber nez-à-nez avec un ancien membre d'équipage, que j'ai maltraité comme tous les autres... Il faut dire que j'en ai eu tant! De la viande bourrée de cafard? Pourquoi cela ne m'étonne-t-il pas... Il fallait en réserver, de l'argent, pour payer les repas de faisans et autres gibiers nobles réservés aux officiers supérieurs, dont je faisais partie! Et apparemment, ce pauvre homme se rappelait très nettement le goût amer de la vermine mêlée à la nourriture fade, filandreuse parfois, écœurante toujours ; et ce n'était là qu'un des nombreux aspects de la vie en mer qu'il devait se remémorer à cet instant précis...

Pourquoi ne vous considérerais-je pas, moi aussi, comme un bête? Ma réponse fut instantanée:

Parce que la loi du Talion n'est qu'un des relents les plus primitifs de la bêtise humaine: que vous apportera ma mort? Rien, si ce n'est d'avoir apaisé une vieille rancœur que toute une existence aurait peut-être pu soulager, même sans l'effacer. Que vous apportera ma vie? Bien plus, même si cela reste peu, je vous le concède. J'offre mes services à votre clan, et les intérêts de ce clan sont les vôtres, a priori... Je me décidai à jouer jusqu'au bout la carte de la franchise, puisque l'autre m'avait poussé dans mes retranchements.

Quant à ma situation actuelle, je dois avouer que c'est la plus déplorable que je n'ai jamais connue. Il se trouve que je suis actuellement poursuivi pour de graves crimes dont je vous épargnerai les détails, vous devez assez bien supposer la peine que l'on cherche à m'infliger... Oui, je viens de connaître la décadence. Non, je n'en tire aucune honte, quelques regrets tout au plus. Je me mis à observer pensivement les alentours désormais plongés dans une pénombre profonde, y cueillant comme à mon habitude l'inspiration de mon discours.

Je prend cela comme une nouvelle vie, qui après les broderies, les dentelles, les dorures de mon ancienne existence, me fera connaître la vomissure, la pisse, les bas instincts. Peu importe, dans les deux cas, mon trajet sera maculé de ce même rouge qui se noirci au temps. Mes yeux s'étaient jetés sur le corps froid et roide, avant de plonger dans ceux de l'homme.

Me comprenez-vous?
Pere_jean
Non.

Tout en un mot. Non, je ne comprendrais pas cet homme. Je m'y refuse. Cet homme puissant, même mis à terre, et riche, même obligé de quitter tous biens, me répugne. Il n'est pas comme moi, comme nous autres, mercenaires, qui savont ce que nous valons et faisons profil bas, du moins jusqu'à ce que l'orage éclate et que nous déchainions notre fureur, que nous tuions pour vivre, contraste chaque jour répété jusqu'à la mort. Hier méprisant, il mendit aujourd'hui la vie. Son âme corrompu par l'argent ne connait plus la fierté et l'honneur, du moins à mon sens.

Tu veux offrir tes services, Vittore. Mais ici, tu ne peux espérer mieux que le commandement qu'une barque sur la Seine.

Je le tutoie intentionnellement; je connais l’excès d'amour-propres de ces grands officiers, et je suis bien décidé à fouler le sien aux pieds, ne serais-ce que pour lui faire comprendre qu'ici le passé n'as plus lieu.

Qu'as-tu à nous offrir, Vittore? Tu n'es pas un mercenaire, encore moins un tueur. Pas plus qu'un coupe-jarret. Et, si tu étais craint dans toute la méditerranée occidentale, c'est grâce au fer de tes hommes, pas au tien. Ici, tu peux trouver les meilleurs guerriers. Toi, qu'es tu? Peux-tu prétendre être aussi habile qu'eux? Je connais la réponse. C'est non; tu es peut-être bon bretteur, mais ici un bon bretteur n'est qu'un enfant comparé aux autres. Quand à tes soucis; tu fuis la prison, peut-être la potence; peut m'importe. Beaucoup cachent des choses dont il vaut mieux ne pas parler.

Ce n'est pas toi qui as tué cet homme, même acculé aux pires tourments, tu ne l'aurais pas fais de sang-froid. Je connais les hommes, Vittore, et je sais que tu ne t'abaisserais pas à tuer pour du pain. Tu n'es pas de notre race, de celle qui vends sa vie pour gagner son pain à la pointe de son épée.


Je baisse mon arc.

Chacun à droit à une seconde chance. Profites-en, tu n'en auras pas d'autres. La Cour ne pardonne pas. Bienvenue parmis nous, Vittore. Et n’oublie jamais qu'ici tu n'es rien de plus que chacun de nous. Tous égaux.


Les pensées m'assaillent. Que faire de cet homme? Ais-je eu raison ou aurais-je du l'abattre, comme un chien? Je glisse la flèche dans l'étui de cuir prévu pour et glisse mon arc dans mon dos.


Va voir Valentine, à la Taverne. Si tu te perds, demande ton chemin à nos compagnons. Dis-leurs que tu viens de la part de Diego, l'archer.

Je me tourne et avance à grands pas vers la rue principale, laissant l'ex-capitaine se débrouiller. Qu'il fasse connaissance avec la Cour! Il en auras bien besoin.


Bonne chance, et à bientôt Vittore.

Je me fond dans l'obscurité, marchant vers une destination connue de moi seul.
Evil_erin
J'observe et j’écoute les deux hommes, je note dans ma tête les noms prononcés au cas ou, ça peut toujours être utile. Je fais une grimace lorsque le premier annonce avoir tout perdu de sa "glorieuse" existence, ça signifie surement qu'il n'a plus un rond ! L'autre semble sur de lui, un homme de main de ce Valentine visiblement. Nouvelle grimace ! Les chiens de garde sont généralement ceux qui aboient le plus fort et qui vous mordent de dos, lorsque vous pensez qu'ils vous laissent passer !

L'archer parait avoir laissé s’écouler tout son fiel et finit par accepter l'autre sur son territoire. Sourire en coin, comme si moi j'allais demander à un homme où je pouvais poser mes pieds ! "Bienvenue" "Bonne chance" "A bientôt" ! Mais c'est qu'il serait presque trop aimable le toutou ! Je le laisse filer à ses turpitudes, la dague toujours à la main, je la tiens en long entre ma paume et mon poignet puis décide de m'approcher du marin sans port.
Sans bruit je sors de l'ombre du mur et me dirige d'un pas lent vers lui, mon regard fait l'aller-retour entre ses mains et son visage, à la recherche d'un éventuel danger.


Pourquoi le laisser parler comme ça ... Il a une drôle de façon de recruter ! Et il offre quoi ce Valentine ?

Mes yeux essaient de percer l’obscurité, cherchant à savoir si l'autre est bien parti. Je parle d'une voix basse, un peu rauque du au manque d'alcool, il faut vraiment que je trouve une solution.

Et cette taverne, elle est où ?

J'imagine déjà le haussement d’épaules du gus en face de moi, une idiotie tout droit sortie de sa bouche de mâle supérieur ou même un dénigrement total, mais peu importe j'ai l'habitude de leurs manières !
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Pere_jean
Un oubli qui me force à revenir sur mes pas. Le macchabée à coté de l'amiral en rade: Les basilisks ont pris à cœur de nettoyer le quartier à fond, enfin plutôt de considérer cadavres d'hommes et femmes comme pièces de bois pour le bûcher. Enfin bref, va falloir que j'aille chercher le corps. Et accessoirement faire une ronde dans le quartier: les brigands sont bien trop laxistes. Tous les rustauds et manants du coin semblent avoir trouvés leur place ici. Nous sommes bien loin du repère de mercenaire des premiers temps, de cette atmosphère de caserne, grouillante comme une fourmilière, cet aspect de forteresse de la Cour, grouillante d'hommes d'armes. Non, vraiment, ici, il serais urgent de tout nettoyer par le fer et le feu. Les coupes-jarrets ne craignent même plus de laisser leurs "immondices" dans nos ruelles. En levant les yeux, je vois le globe lumineux de la Lune au-dessus de nous, éclairant d'une lueur blafarde toute la ville. Je reporte mon attention devant moi, et j'aperçois une silhouette sombre qui se faufile, collant au mur. Je saisit mon arc, y engage une flèche et vise. Ladite silhouette marche rapidement à 30 pas devant moi.

Halte, qui vas là?


La silhouette sombre se retourne, m'aperçois et court plus rapidement, cachée sous une cape noire. Il m'est impossible de voir son visage; peut-ètre une femme, mais ce n'est pas mon souci, je suis ici pour me battre et pour abattre les intrus, pas pour faire de sentiments. J'ai laissé la vie à Vittore car il peut nous ètre utile, mais cette silhouette qui s’enfuie, elle, en revanche... Encore un intru, pensais-je. Je plante genoux en terre, tend la corde de l'arc au maximum et vise soigneusement le dos de la silhouette, qui court. Je relâche la corde et la flèche part en sifflant vers le fuyard. Un bruit mat: je le vois qui s'effondre, touché entre les épaules. Le corps gise juste à l'entrée de la ruelle ou se planque encore Vittore. Je vois, un peu plus loin, quelques silhouettes fuir en courant. Ils n'ont rien à faire ici, mais la vue de leur camarade mort a du les persuader qu'il est dangereux de venir ici quand vous n’êtes pas mercenaire.

Je n'aime pas tuer, comme je viens de le faire. Ce n'est pas un combat, mais un massacre. J'y suis pourtant obligé: nous autres mercenaires savons faire passer les ordres avant nos propres idées. Se mettre au service d'un autre exige un formidable effort de dénigrement de soi, de ce que nous sommes, pour devenir ce que nous devons être. Enfin maintenant, en tout cas, j'ai deux corps sur les bras. Je décide de commencer par l'éventré, et je m'approche de la ruelle.


Pourquoi le laisser parler comme ça ... Il a une drôle de façon de recruter ! Et il offre quoi ce Valentine ?

Une voix féminine et inconnue. Je tire ma dague et m'avances un peu, jusqu'à me planter à quelques pas de la donzelle.

Pourquoi me laisser parler? Parce que faire le contraire est très dangereux, si vous ne me croyez pas vous n'avez qu'à essayer. Quand à ma façon de recruter, je connais Vittore, mais pas vous. Ce n'est pas une péronnelle haute comme trois pommes qui va me dire ce que je dois faire, surtout que vous n'avez rien à fiche ici.


Je la toise de haut, très haut. Encore une petite prétentieuse, qui crois savoir jouer de la dague alors qu'elle n'as pour adversaire que quelques grandes gueules de tavernes passablement éméchés. Je me rends compte que finalement, bien peu à la Cour se sont autant battus que moi, et encore moins on servis dans de véritables armées. En revanche, beaucoup se prennent pour des bretteurs hors pairs après avoir détroussés un malheureux à coups de gourdins. La Cour et les hommes ne sont plus ce qu'ils étaient...
Vittore_morando
Jamais deux sans trois

Bonne chance, et à bientôt Vittore.

Je le regardais s'éloigner d'un œil noir. Le pire dans tout ça, c'est qu'il n'avait pas tort. Je n'avais pas réalisé, jusqu'à cette rencontre, à quel point mon passé était mort ; à présent, il ne me restait plus qu'à l'enfouir entièrement dans les tréfonds de l'oubli. Comme je l'avais dit, une nouvelle vie commençait. Il ne tenait qu'à moi qu'elle dure aussi longtemps que possible.

Je n'eus pas le temps de retourner ses paroles dans mon esprit qu'un léger bruit se fit entendre, on aurait dit des pas...

Pourquoi le laisser parler comme ça... Il a une drôle de façon de recruter ! Et il offre quoi ce Valentine ? Et cette taverne, elle est où ?

Pris par surprise, je fus parcouru d'un léger tressaillement à ces quelques paroles. Bordel! Il fallait vraiment que je me fasse aux habitudes du quartier! La féminité de la voix arrivait à percer le voile rauque de l'alcool, ou plutôt du manque... Pas le temps de cogiter, ni même de répondre, que le sifflement d'une flèche et le son mat d'un corps à terre se suivirent ; je n'avais même pas remarqué la gaillard qui gisait désormais près de l'entrée de la ruelle. Et le même accent hispanique de tout à l'heure répondit à ma place:

Pourquoi me laisser parler? Parce que faire le contraire est très dangereux, si vous ne me croyez pas vous n'avez qu'à essayer. Quand à ma façon de recruter, je connais Vittore, mais pas vous. Ce n'est pas une péronnelle haute comme trois pommes qui va me dire ce que je dois faire, surtout que vous n'avez rien à fiche ici.

Et bah, des molosses butés qui gueulaient dès qu'on foutait les pieds à moins de dix pas de leurs gamelles, j'en avais vu, mais alors des comme-ça! Furtivement, je passai ma main droite dans le dos et sortis mon unique arme de son étui, sans la pointer directement ; le problème n'était pas temps mon manque d'habileté face à ses deux experts des coupes-gorges, mais plutôt le simple fait que je ne savais même pas de quel côté me mettre au cas où la discussion, même si tout à fait aimable pour le moment, venait à dégénérer... Après tout, je ne faisais pas encore partie du clan, et n'avais aucune idée de ce que ce fameux Valentine avait à m'offrir! Et je n'en savais pas plus de la femme...

*En Bretagne, j'aurais du aller directement en Bretagne, songeai-je intérieurement... Au moins, là-bas ils avaient des navires, et du chouchenn!
Evil_erin
Pourquoi me laisser parler? Parce que faire le contraire est très dangereux, si vous ne me croyez pas vous n'avez qu'à essayer. Quand à ma façon de recruter, je connais Vittore, mais pas vous. Ce n'est pas une péronnelle haute comme trois pommes qui va me dire ce que je dois faire, surtout que vous n'avez rien à fiche ici.

Il me toise, il me prend pour une idiote sans cervelle qui doit mieux savoir se servir de ses fesses que de son épée mais il se trompe. Les premières n'ont jamais servies, alors que ma Chantebrume n'a guère le temps de rouiller ! Il est grand c'est vrai, pourtant ma taille d'un mètre soixante dix, pour une femme est loin d’être minime. Et puis le tas de muscles qu'il est n'est surement pas assez intelligent pour comprendre que ce n’était pas à lui que je m'adressais !

Je jette un œil à l'italien, d’après son nom, qui semble prêt à prendre la fuite. Les dents serrées, je ne sais si j'ai un ou deux adversaires contre moi, il ne faut pas que je laisse mon tempérament colérique prendre le dessus.


Je me fiche bien de savoir qui fait la loi dans votre taudis. Lorsque j'ai besoin de quelque chose, je le prend là où il se trouve ! Maintenant si votre plaisir est de vérifier si je sais me servir de mon épée, ça ne me pose aucun problème. Ne vous fiez pas au fait que je sois une femme, ça pourrait vous trahir !

Je range ma dague dans mon dos, lui montrant que moi, je ne cherche pas l'affrontement puis fais un pas sur le coté, me dégageant une ouverture au cas où je devrais sortir mon arme sous une traitrise de sa part.

L'italien à une langue .... Pas la peine de répondre pour lui ..... A moins que travailler pour votre Valentine veuille dire se la boucler en votre présence ?

Légère irritation qui me pousse à une provocation toute aussi legere. Le manque d'alcool commence à m'embrouiller et je peine à garder mon calme.
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Vittore_morando
Hey! L'italien il a pas qu'une langue, il a un nom aussi! Bon passons sur ce détail, qui n'aurait guère d'importance que dans une réception mondaine.

Elle se laissait pas faire, la belle, même si de toute façon je me doutais bien qu'une femme armée et qui trainait dans ce genre de quartier ne devait pas se laisser malmener facilement... Apparemment, mon "nouvel ami" (c'est l'avantage de l'ironie: elle a sa place dans toute les situations) n'avais pas fait le rapprochement, je voyais d'ailleurs mal comment il avait pu la prendre pour une "péronnelle"... C'était pas un recruteur de première, le Diego!

Bon, il était peut-être temps de s'occuper de mon honneur, car je sentais confusément qu'il en avait pris un sérieux coups depuis mon arrivée ici...

L'italien à une langue .... Pas la peine de répondre pour lui ..... A moins que travailler pour votre Valentine veuille dire se la boucler en votre présence ?

J'espère bien que ce n'est pas le cas, lançai-je plus à Diego qu'à celle qui avait posé la question, car sinon je crois qu'on risque de mal s'entendre... Je veux dire, encore moins bien qu'auparavant...

Maintenant, ma dague était tout à fait sortie de son fourreau, mais je ne la pointais que vers le sol.

Je dois avouer que moi non plus, je n'ai pas saisi toutes les "subtilités" de votre recrutement: ainsi, dès qu'une personne susceptible de venir grossir les rangs de votre clan arrive dans le quartier, vous vous jetez sur elle babines retroussées? Vous êtes certainement bien meilleur que moi au combat, armé ou non, et vous avez sans le moindre doute un sens de l'honneur bien plus développé que le mien (quoique je ne considère pas cela comme une qualité) ; mais les principes de base des contacts humains n'ont pas l'air d'être votre fort!

Jugeant que j'avais assez énervé l'archer comme cela, je pris un ton calme et consensuel ; malgré les apparences, me battre contre ce Diego, même à deux contre un, et perdre définitivement mon droit d'entrée pour le clan n'étaient pas mes objectifs...

Cette femme (puisque l'on parlait de moi à la troisième personne, je rendais la pareille) a une arme dont je suis prêt à parier qu'elle sait se servir, un estomac vide et une gorge asséchée à en croire sa volonté de trouver une taverne et il est même plausible, si elle a atterrie ici, que sa bourse soit dans le même état que sa panse...

Je me tournai vers l'inconnue en question.

Pour le moment, ai-je visé juste?
Evil_erin
Vittore sembla se retourner contre son tout nouvel embaucheur. Un sourire sarcastique au coin des lèvres, je me dis que si la situation dégénérait entre les hommes, ce serait tout bon pour moi. Il avait sorti une arme blanche mais tentait le conciliabule. Moi, je jetais un regard au "géant" qui ne semblait avoir envie que de faire son boulot et pas tenir un salon de thé !

Cette femme a une arme dont je suis prêt à parier qu'elle sait se servir, un estomac vide et une gorge asséchée à en croire sa volonté de trouver une taverne et il est même plausible, si elle a atterri ici, que sa bourse soit dans le même état que sa panse...

Haussement de sourcil, mes yeux se reposèrent sur Vittore ! Finalement, il n’était peut-être pas si bête celui là, quoique l’intelligence masculine avait une fâcheuse tendance à disparaitre rapidement dans leurs braies. Mon regard passait de l'un à l'autre, s'attardant sur l'italien, me demandant ce qu'il était venu foutre dans un endroit pareil.

T'as raison ! T'es plus malin que ton "copain" ...

Ouais ! Je ne suis pas bavarde, et il y a deux bonnes raisons à cela : Une, j'aime pas parler aux autres, je n'ai rien à leur dire ! Deux, ça évite de m'attirer des ennuis ! Maintenant s'ils voulaient se faire un dialogue de sourds à qui est le plus fort, je serais aux premières loges pour profiter du spectacle.
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Vittore_morando
T'as raison ! T'es plus malin que ton "copain" ...

Parfait, j'apprécie le compliment. Bon elle avait pas franchement l'air bavarde, tant mieux ça persuaderai peut-être Diego que ce n'était pas une poule juste bonne à caqueter. Et le plus important, je ne m'étais pas trompé ; maintenant, il était temps d'en venir au fait:

D'après ce que j'ai compris et ce que je présume du clan qui règne dans le coin, on y trouve de quoi rassasier toutes ses envies: la faim, la soif, le meurtre... Quand bien même vous ne seriez pas aussi avide de sang et de derniers souffles que la bande de taré qui doit rôder dans le coin, je ne pense pas qu'arracher la vie vous cause tant de remords. Ça nous ferait un point commun, d'ailleurs.

Je plongeai mon regard encore quelques peu hésitant au plus profond de ses émeraudes, pas les plus laides que j'ai connu au passage.

Dès lors, si l'accueil réservé par mon confrère ne vous a pas trop rebuté, pourquoi ne pas nous rejoindre? Avez vous quelque attache qui vous en empêche?
Evil_erin
Un sourcil arqué, un sourire en coin. Nous avons un point commun ? Eh bien heureusement que la plus grande différence qui nous sépare est en ma faveur ! Oui, c'est pas toujours de bonne foi, mais je m'en fiche comme de ma première chemise !

Eh bien voila l'italien ! Pas la peine de se battre si on peut débattre devant une bouteille !

Je soutenais son regard dans lequel semblait s’égarer quelques pensées confuses avant de répondre à son invitation à peine dissimulée.

Si le messire Cerbère n'est pas trop attaché à ses traditions barbares, peut-être que l'on peut se tenir compagnie !

Je fis un clin d’œil à Vittore et soufflais plus bas.

Une carrure comme ça, ça doit en descendre quelques litres, y a longtemps que je n'ai pas gagné un pari aussi idiot ...
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