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Rue Principale

Vittore_morando
L'italien... Elle en démordait pas! J'étais pourtant sûr qu'elle avait tout entendu de ma discussion avec Diego, et donc mon nom, d'ailleurs comment aurait-elle connue mes origines sinon, mon accent était bien trop léger pour me trahir... L'italien! On pourrait rêver mieux comme surnom, mais ce n'était pas si mal...

Ses yeux avaient plus d'assurance que les miens ; mon regard n'avait jamais bien voulu m'obéir. Ma voix, les traits de mon visage, chaque fibre de mon être savaient parfaitement quand exprimer quoi, que montrer, que dissimuler : pas mon regard. Ainsi, alors que je tentais d'afficher une assurance parfaite, le léger tressaillement de mes pupilles était le seul à dévoiler la tension qui régnait en moi à cet instant.

Si le messire Cerbère n'est pas trop attaché à ses traditions barbares, peut-être que l'on peut se tenir compagnie !

Enfin, mon regard s'apaisa sous le coup d'un clin d'œil suivi d'un murmure.

Une carrure comme ça, ça doit en descendre quelques litres, y a longtemps que je n'ai pas gagné un pari aussi idiot …

Tiens, justement, en parlant d'idiot et de cabot infernal... Je me tournai vers l'hispanique, effaçant en vitesse toute marque de satisfaction de mon visage et empruntant le ton le plus neutre qui soit ; je me retins également de le tutoyer comme il avait osé le faire quelques instants plus tôt, le but n'était pas de venger mon honneur en crachant à la gueule du sien, non: simplement de calmer les nerfs de chacun, et au passage de lui montrer, gentiment, que parfois un tout petit peu de causette et de réflexion, juste assez, ça fonctionne aussi bien qu'un arc et une lame.

Qu'en dites-vous, Diego? Êtes-vous prêt à lui laisser tenter sa chance auprès de Valentine, tout comme vous l'avez fait pour moi, l'infâme et déchu capitaine sans navire?
--Maskarade
Court petite souris, c'est mieux si tu cris !



Sous se masque je m’échappe.
Véritable fantasque je frappe.
Un autre ou dirais-je une autre intrus, cette fois-ci plumée.
Comprend t-elle qu’elle sera abattue ? Peut-être bien allumée ?
Qui sait ? Si l’idée me plaît…
Un feu crépite, ma folie est illicite.
Saignant, moyen ou bien cuit ?
Elle mourra la belle-de-nuit !

Je me cale bien contre le mur m’y fondant tel une tapisserie piquant les yeux.
À vrai dire je suis très voyant sous cette cape rouge éclairer par les faibles flammes dansant sur les murs des ruelles.
Mais peut m’importe, j’ai une nouvelle cible depuis quelques minutes.
Un œil malsain dans sa direction et je devine aisément quel est le trajet qu'elle suivra.
Je connais chaque raccourcis du quartier, mon clan y vie , cela me donne un avantage considérable contre les ennemis s’y promenant...
Accélérant aux pas de course.

TOC TOC TOC PAF

Contournant les ruelles que la jeune femme emprunte, je fais trébucher l’un des gardes qui nettement ne fait pas son travail comme il le devrait.
Ma main eu le temps de rattraper le col de son mantel qu’il est déjà sur ses pieds se posant une ou deux questions quant à cet empressement soudain.
S’il avait été assez futé et à l’écoute de ses sens, il aurait remarquer la dame en noir et son masque à plumes tourner le coin en quête des ruelles sombre du Quartier interdit.
Même moi, homme masqué, à su voir cette femme ignorante du danger régnant en ces lieux…
Je m’approche du but.

Que vais-je donc lui faire ?
Ma foi
, me dis-je caressant la croix volée au prête Scopolie.
Le bûcher me semble une bonne idée mais…
Mais si ! Fait la cramer on en parlera plus demain.
Mon cher ami vous avez une vision des choses très limitée.
Vous savez que seul les fou ne changent pas d’avis ?
Eh bien je crois que vous avez déjà quelques problèmes de cet ordre.
Que vous fais dire cela ?
Déjà vous vous parlez et c’est très troublant ….
Shuttt elle est là…

Je me place sur le côté une fois de plus et j’attend qu’elle arrive au bout de la ruelle.
Hésitante, la peste avance plus lentement, elle se sent épiée… tant mieux suivre ses sens et son instinct est primordial.

Aller approche.
Cette scène sera dramatique…
Vous deviendrez ma marionnette.


Au moment ou le pied de cette dernière dépassa la limite invisible que je m’eus créé.
Je sortis de ma cachette agressivement, déstabilisant au point que ma dague était déjà sous sa gorge prêt à trancher entre le droit de vie ou la peine de mort.
Ma main libre se posa sur la taille de la jeune demoiselle que je plaqua contre le mur.
Elle ne pouvait voir que l’abysse de mon regard masqué, sombre reflet de toute ses années de vie et ma grandeur démesurée un mercenaire, un vrai tout en muscle.
Sa cape rouge sang ne le laissait paraître mais l'on pouvait facilement imaginer.
Une envie se profila à l'horizon de ses pensées...

Une question me brûle les lèvres depuis l’instant ou je vous ai aperçue.

Et c’est aussi sérieusement que perturbant qu’il lui dit…

Ou avez vous achetez ce masque ?

Silence fut de mise un instant et il reprit …

Je suis Maskarade et vous êtes dans le quartier du maître Valentaïne chef des Basilisks.
Et vous êtes ?
La réponse serait… mal prise… je le conçois.

HiHiHi ! HaHaHa!

Oh et je veux savoir se que vous venez faire en ces lieux interdits tant qu’à questionner aussi bien le faire d’un trait !
--Kate_e
La demoiselle sentait le danger et la peur s’infiltrer dans ses veines. Elle se demandait si ses tuteurs et amis n’avaient pas raison. Il était temps qu’elle grandisse et arrête ses bêtises.
Mais dès qu’elle avait quelque chose en tête, elle ne pouvait rien faire de plus que d’assouvir ses envies.
La Cour des Miracles. Mille et une histoires planaient sur ce lieu. En Limousin elle avait été fascinée par celle du fameux Masque. Elle avait lu et relu, jusqu’à s’en abîmer les yeux , ce qui se disait sur le bel Aelthys et Brunehilde, alias le masque et vivelame.
Comme toute gosse née dans un berceau d’or et d’argent, elle avait fait nombre de rêves sur leur histoire.
Mais là, c’était réel. Elle aurait dû se contenter de fermer les yeux.
Pour tenter de se rassurer, elle chantonnait tout bas, un murmure qui à une certaine époque aurait glacé le sang des personnes, même ici. Chanson enfantine qui pourtant engendrait les pires des horreurs.


« Promenons-nous dans les bois, pendant qu’le…. »



Sauf que là, cela ne servait à rien. Encore elle sentait une présence. Elle avait l’impression de sentir un souffle froid sur sa nuque, ou encore une main frôler son dos.


« Encore un pas… et je fais demi-tour… Non, pas maintenant, je veux savoir… » L’esprit de la petite princesse ne cessait de se contredire. Elle savait pertinemment qu’elle n’avait rien à faire ici. Mais elle devait. Quelque chose la poussait à aller plus loin…

Pendant encore une seconde, elle se battait contre elle-même. Puis tout changea. Un éclair flamboyant, un tissu rouge qui brouilla sa vue et la plaqua contre un des murs sale de la ruelle.
Juste un cri de surprise qui sort de sa gorge. Un miaulement comparé à ce qu’elle avait ressenti dans ses veines.
La force de la prise ne lui permettait même pas un mouvement, à peine une infime pression montrant son envie de fuir.
Son regard clair qui apparaissait derrière son fin masque noir plongea dans celui sombre de son agresseur.
Les lèvres hautaines et fiers qui s’entrouvrent de peur, mais vite se referme, laissant une moue dédaigneuse apparaître.
Ne montre pas ta peur Catherine, jamais. Lui dit souvent sa mère. Comme avec un chien. Si tu montres que tu le crains, alors il te mordra.
N’oublie pas qui tu es.

Elle parla alors, dans un souffle, mais articulant bien chaque mot, d’un ton autoritaire et froid


Ce masque, je ne l’ai pas acheté, mais conçu de mes mains.


Elle ne dit rien pendant une seconde puis reprit, tentant de garder un visage sûr. Cet homme lui glaçait le sang et un mauvais pressentiment la troublait. Elle savait bien qu'elle n'aurait aucune chance alors autant tenter le tout pour le tout

Qui je suis, cela ne vous regarde pas. Votre maître n’est pas le mien, et je vais où bon me semble.

Maintenant lâchez moi, où vous le regretterez !



Pere_jean
Voilà donc les recrues du Maitre du lieu. Des amiraux d'eau douce déchus, des blondes qui se croient dans un salon de thé. Allez boire une chope? Et puis quoi encore, pourquoi ne pas aller au bordel ensemble? Je ne comprenais déjà pas que des intrus aient pus entrer icelieu. On est pas dans une réception mondaine. Je jauge du regard les deux causeurs; la blonde me parait la plus dangereuse, encore qu'avec son coupe-choux de deux mètres elle va pas me faire grand-mal. Une arme comme ça, c'est bien pour un chevalier cuirassé en pleine bataille, mais dans un coupe-gorge, le temps de simplement tirer les dizaines de kilos de l'épée et vous pouvez contemplez vos boyaux au sol. Aussi, malgré la taille imposante de son épée, je considère la donzelle comme une amateur, une femme qui n'as rien à faire ici. Aussi je m’avance rapidement, lève la main droite et l'abat avec force sur la joue de la blonde. Pas méchamment, oh ça non, mais dans les règles de l'art, avec tout mon poids derrière;, assez fort pour qu'elle se retrouve les 4 fers en l'air. Et histoire de montrer qu'ici, si ils veulent survivre, il vaut mieux faire profil bas. Comme dans les sombres jungle du grand Sud, le plus fort gagne à la Cour. Je connais ce milieu, les règles sont les mêmes que celles qui règlent la vie des hommes d'armes que nous sommes, nous, mercenaires. Je ferme le poing droit et me tourne d'un bloc vers le Vittore, en surveillant du coin de l’œil la blonde, au cas ou elle serais plus résistante que prévue. Si elle se relève, ma dague saura l’accueillir.

Vous êtes pas ici pour boire un verre, compris ça? Alors maintenant vous le bouclez ou vous avez droit à ma main sur la gueule.

Je regarde l'ex-amiral.

Donnes-moi ta dague, ou j'pourrais le prendre comme une menace. Compris? Et vous allez m'suivre, tous les deux. Le premier qui se rebiffe a droit à la place d'honneur, au sommet d'un gibet.
Evil_erin
Une gifle ! Une gifle ? Le chien de garde se sent mal de ne pas avoir bien fait son boulot et voila qu'il passe ses nerfs sur elle ? C'est cela !

Je m’écroule au sol sous l'impact inattendu, parce qu'en plus il manquait surement de courage et avait attendu que je range ma dague pour me frapper. L'abruti ! Il ne savait pas ce qui l'attendait ! Il pouvait toujours faire son petit chef, un jour il finirait avec ma lame en travers des cotes et là, sa grimace serait bien plus comique !

Sans poser ma main sur ma joue, que je sentais brulante, je me redressais. Mon regard émeraude se fixa sur lui et je lui crachais entre mes dents une menace qu'il ne devrait pas prendre à la légère.


Sois bien sur tes gardes ! Un jour ou l'autre, tu comprendras qu'Evil Erin n'est pas juste une femme ! C'est toi qui fermera ta gueule lorsque tu verras la mort en face, crétin !

Je crachais un peu de sang par terre, ma joue fendue à l’intérieur de ma bouche saignait légèrement.

Continue comme ça, et bientôt c'est contre vous que les brigands se ligueront. Tu n'as rien compris au recrutement, pauv' grouillot que tu es !

Je jetais un œil à l'autre homme et lui lançais en grimaçant un sourire en coin.

Range ton arme l'italien, le toutou préfère frapper les gens désarmés !!
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Pere_jean
Cette fois elle va trop loin. Décidément, j'aurais mieux fait de l'abattre. Une femme incapable de comprendre quand fermer sa gueule. Je ne pense pas que le clan ai besoin d'une midinette comme ça. Mais bon, pas à moi de juger: seul Valentine en est apte. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas lui faire comprendre la place qu'elle occupe ici: celle d'une étrangère, d'une visiteuse qui n'a rien à faire ici. Elle a commis la grossière erreur de m'insulter. Quoi, cette femme me menace, moi? Je laissais temporairement sur le coté l'italien. Je relève la main gauche, cette fois, et frappe la joue gauche avec toute ma force: la souffrance est ainsi mieux répartie. Mais, cette fois, la grande gueule n'a pas le temps de choir à terre: je la saisit brutalement par l'épaule et lui place ma dague sous la gorge. Le tout est rapide, professionnel. Les gestes d'un homme habitué à tuer.

Pour qui te prends-tu, petit morveuse? Ici tu n'est rien, rien. Je devrais te tuer, mais je ne le ferais pas, le Maitre s'en chargeras.

Je la pousse brutalement vers la sortie de la ruelle. Je rengaine ma dague dans la foulée et prends mon arc, dans lequel j'engage une flèche, que je pointe sur le dos de la donzelle.

Fais mine de te retourner et tu subiras son sort, dis-je en montrant du doigt le cadavre au-dessus duquel trône l'empennage blanc de ma flèche. Menace-moi encore une fois et je te tue. Maintenant direction la taverne: au moindre faux mouvement je t'abat.

Je la pousse d'un grand coup de coude dans le dos vers la rue principale. Direction la taverne et le Maitre Basilisks.


Quand à toi Vittore, dépêche-toi de t'y rendre, il est dangereux de roder ici sans autorisation...
--Maskarade
Proposition... Donne moi ton attention !



Un mot de trop
Peu être à tu déjà tirer ta dernier carte de tarot ?
Ton avenir ne tien qu’à mon humeur
Suis-je un sans cœur ?
Si, si totalement je le suis !
Mais tu m’as séduis …
Masque à masque je ne peux que vouloir voir qui s’y cache …
C’est pourquoi je te l’arrache !
Tu crains l’inconnus …
J’en suis repus.


Je souris sans réel but puisqu’elle ne peut le percevoir mon regard reste de marbre malgré mes émotions.
Mon masque, est sans nul doute l’un des plus effrayant existant mais je connais quelques individus qui ne laissent pas aisément leur place sur le sujet.
Je sais qu’elle m’a menacée mais l’envie de la tuer n’est plus…
J’ai découvert qui se cachait derrière se masque et ma curiosité est satisfaite.
Blonde et belle … que me vaut l’honneur de cette présence ?
Probablement que sa présence n’était pas forcément sensé m’être destinée disons juste que j’ai forcé un peu les choses.
Ma main qui était sur sa hanche était à présent dans les airs masque bien encré entre ses grande mains virils et ganté d’un cuir noircit par les années malgré que c’est deux termes n’aillent pas très bien ensemble.
J’observe le masque, dague toujours contre le cou de la sauvageonne qui m’adresse la parole tel un larbin.
Elle est loin de son palais la princesse …
Elle va apprendre ce que sa en coûte de me parler ainsi je suis humain ! Du moins pour ce qui reste de mon humanité.
Je ne l’ai pas encore tuer cela est un bon signe.
Ma folie n’a su prendre le dessus à cet instant et c’est tant mieux pour elle.
D’un geste rapide je range ma dague et c’est lorsqu’elle se sent hors d’atteinte que ma main attrape son petit cou frêle plaquant ‘’ tendrement ‘’sa tête contre le mur serrant un peu lui démontrant qui est dominant.
Ma tête de penche sur le côté et alors qu’elle tourne au rouge je relâche la pression.

Je dois m’avouer que vous avez faits du très bon travail … je déteste … je tiens en horreur les gens qui ne font pas eux même leurs masques !
Un point … un petit petit petit petit petit point que je veux vous faire remarquer !
Je ne suis pas l’un de vos abrutis de larbins.
Peut-être suis-je fou ?
Oublié oui je le suis !
Mais cela ne vous donne en aucun cas le droit de me parler ainsi !
Vous êtes sur notre territoire vous vous pliez aux règles sinon vous finirez au PIT … PIT PIT PIT ! Petit oiseau de nuit qui mourra bien vite … !


D’un geste désinvolte je lâche sa personne et m’éloigne avant de me retourner en me rapprochant rapidement.
Place à la comédie.

Oh pauvre PAUVRE petite sotte !
La vie vous as dénué de cerveau !

Je me trouve à genoux la pointant de mes mains tendu vers elle en une posture désespérée.
Mais n’ayez crainte !
Je me relève promptement l’air enjoué.
Je suis ici pour vous délivrez et vous rentrer du plomb dans la tête !
Mon épée certes l’envie m’en as prit mais maintenant je n’ai qu’une envie !
Vous violez ? Non vous proposer un marcher.

Dis-je le doigt en l’air.
Je vous laisse la vie sauve en échange de votre participation.
À quoi ? Tel est la question.

Posant ma main contre mon menton en un air interrogateur.
Votre tête, j’y entend résonner mes mots.
Bien vide pour l’instant, instaurons y une idée…
Vous n’avez pas froid aux yeux et cela est une qualité.
Alors je me lance à petits trots.

M’approchant de la jeune femme m’arrêtant net devant elle.
Voulez vous rejoindre les Basilisks et tuer à notre compte ?
Une femme tel que vous se promenant aussi sereinement dans de telle rue doit savoir se défendre … j’imagine…
À moins que ma première impression soit vrai vous êtes simple d’esprit ?…
--Kate_e
Nudité.

L’impression que plus rien ne la couvrait, d’être offerte aux yeux de la nuit effrayante, et sans doute plus encore dans ce lieu. La douce caresse des soieries de ses vêtements sur sa peau ne la rassurait pas pour autant. Sans ce masque qui protégeait son visage de tout sentiment, elle se sentait nue, elle dévoilait à cet homme et aux murs de cette ruelle, le miroir de son âme. Son visage.

Même si elle savait exprimer mille sentiments par divers expressions, son faciès était comme un tableau noir, qui écrivait au gré de ses émotions, l’histoire de ces ressentiments.

Ainsi se fut une surprise effrayée qui vint ajouter une flamme violette dans le bleu de ses yeux, tandis que sa mâchoire se crispait sous l’effet de la colère d’avoir été ainsi dévoilée.

Son menton reste relevé, tête plaquée sur le mur de cette ruelle ennemie, avec sans doute l’espoir de passer au travers, pour ne plus sentir le froid de la dague sur la fine peau de son cou.
L’a-t-elle souhaité si fort que de Là-Haut elle fut entendue ? Ou simple coïncidence. Certainement.
Car lorsque le glacial de la lame quitta enfin sa gorge, il fut remplacé aussi vite par la douceur rugueuse du cuir enveloppant la main de son adversaire.

Encore cette fois, l’agitation de ses sens se reflètent sur son visage nu de tout masque. D’abord l’effleurement passager de la haine pour cet homme qui ose porter la main sur elle, bien vite remplacé par une frayeur enfantine, comme celle de notre douce progéniture, tremblante, quand elle pense au monstre caché sous son lit.

Puis ses doigts se resserrent dans les paumes de ses mains, en même temps que ceux de l’homme enserrent son cou gracile, les siens serrent tant que ses ongles viennent écorcher la peau fragile, tandis que ceux de l’inconnu la prive d’oxygène.

Ses poumons crient au supplice, et alors qu’elle commençait à apercevoir quelques étoiles brouiller sa vue, il relâche la pression.

Inspiration. L’air n’a jamais été aussi pur dans cette Cour sordide.

Puis les mots du masqué viennent troubler cette pureté bénéfique. Ils étaient comme un poison s’insinuant dans ses veines.

Brûlure.

Les mots ne sont rien, seuls les actes comptent. Mais les siens résonnaient dans son esprit à la manière de mille sons de cloche prévenant du danger.

Il s’éloigne. Infime regard vers la gauche… Etait-ce le moment de fuir ? Mais cette question fut vite remise à plus tard car déjà il revenait et entrait en scène.
Il ne laissait pas le rideau tomber aussi vite.

Ce qu’il dit danse dans son esprit, tout tournoie, de plus en plus vite. Elle se sent projetée dans les airs, entamant quelques pas avec la Lune, puis tombant dans un gouffre sans fond, alors qu’une nouvelle bourrasque la reprend et l’attire vers le haut.
Danse, danse encore tant que tu vis. La mort est immobile, la mort abaissera le rideau pour de bon, et sans ton ballet de vie, il ne se relèvera jamais.
La peur, le doute, entament ta raison. Elle n’a plus sa place en ce lieu. Pourquoi es-tu venue ? Voilà ta réponse.

Tu cherches vengeances, tu souhaites la mort de certains. Prends donc ce cadeau enrubanné de sang qui s’offre à toi.

Puis sonne la fin du premier acte, et de nouveau il se retrouve face à elle.

Ses traits marquent l’interrogation, voilés encore d’une certaine crainte. Mais crainte naturelle. Car elle savait que rien n’était encore joué.
Ses mots résonnaient encore dans son esprit. La demoiselle était prise dans un filet, et quoi qu’elle fasse ou dise maintenant, elle garderait toujours des liens qui enserreraient sa cheville.

Le refus engendrerait sa mort, l’acceptation une danse macabre. Macabre mais intrigante, et qu’elle était venue chercher, inconsciemment.

Le tout pour le tout. Ou rien.

En à peine une seconde, elle prit sur elle et retrouva bien vite un visage sûr et fier. Ses yeux clairs vinrent chercher les siens au travers du masque effrayant, tandis qu’un sourire glacial se dessina au coin de ses lèvres, offrant pourtant deux fossettes cherchant à contredire ce qu’elle était.


Je ne suis pas sotte, et ma seule crainte est de mourir avant d’avoir pu assouvir les vengeances qui me compriment le cœur.
Je parle sur le ton qui me plait, et je respecte ceux qui en font de même envers moi. Je n’ai aucun larbin, car ceux qui travaillent pour moi le font avec un certain plaisir, et une grande envie de me satisfaire.


Léger pas en avant, quasiment imperceptible, voulant appuyer sur le refus de la peur qui se battait avec l’inconscience.
A son tour, son visage se penche légèrement sur le côté, mimétisme enfantin, sans lâcher le sombre du regard de son interlocuteur.


Vous m’offrez le choix entre la vie et la mort. Entre vos deux propositions se trouve le néant. Dans mon monde ne se trouvent pas que le blanc, et le noir.
Le gris prédomine souvent, variable selon les actes et paroles qui sont lancés.

Sa main gauche avait resserré son étreinte sur la médaille de baptême attachée à son poignet par un lien en cuir.

Je n’ai qu’un Dieu et aucun maître. Par habitude, je danse seule…

Son regard se lève pour regarder un instant la lune bleue, puis se rabaisse vers le sien


Mais si les pas de votre clan coïncident avec les miens, les miens avec les leurs, si en trouvant votre chorégraphie j’arrive à poursuivre la mienne, alors peut-être, vous dévoilerais-je mes danses.

Un sourcil qui se hausse légèrement

Vous ne m’offrez aucun choix, autre que d’accepter ou de laisser le rideau tomber. Alors je le retiens.
Si vous le permettez.

A moins que la niaiserie ne soit pas là où l’on s’y attendait ?



Vittore_morando
Suite de la discussion de la taverne crevarde:


Une pluie fine s'insinue, insidieusement, dans le tissu de ma chemise, sa froideur se frayant un chemin jusqu'à ma peau, avant de pénétrer la chair elle-même, faisant frissonner les muscles et se tendre les poils. Voilà, maintenant, en plus de m'emmerder, j'me les pèle.

-Ah! Bordel de soirée...


Ce n'est qu'après avoir lâcher cette phrase que je me souviens qu'une dame m'accompagne... Des semaines de marche solitaire m'ont habituées à l'immuable présence de l'absence, aussi je ne prend plus la peine de museler mon vocabulaire.

Cela doit faire une dizaine de minutes que nous avons quitté la taverne, Rodrielle et moi-même, délaissant quelques compagnons éméchés après leur avoir indiqué quel chemin prendre pour nous rejoindre, une fois qu'ils auraient décuvés... Ma dague, aimablement confisquée par Diego lors de notre légère incartade de tout à l'heure et déposée sur une table de la taverne, a maintenant repris sa place, et je sens la pression aussi légère que rassurante du fourreau plaqué contre ma hanche. Et plus nous avançons, plus je ressens l'envie, vive et secrète, de pouvoir enfin utiliser une lame encore jamais souillée.

Cette nuit ne s'annonçait pas franchement palpitante, et elle a décidée d'être en deçà de nos espérances ; plusieurs gardes surpris par ci par là au beau milieu de leur roupillon digestif, les cadavres égorgés de quelques intrus laissés à l'abandon, voilà tout ce à quoi se résumaient nos aventures pour l'instant. Voilà voilà...

La fameuse ruelle, enfin. Là encore, personne, mais il est évident qu'elle débouche sur le territoire d'un autre clan. Parfait pour l'espionnage, je confirme...

Nous nous y postons. Ça y est, l'ennui commence à avoir raison de moi ; en attendant qu'un providentiel passant ai l'amabilité de venir se faire égorger, je me laisse aller à la discussion et aux questions personnelles, quitte à devoir moi aussi donner des réponses, aussi gênantes puissent-elles être:

-Si cela ne vous dérange pas, je serais curieux de savoir ce qui a pu vous pousser si loin de la mère patrie... Surtout pour atterrir dans un coin pareil!
Rodrielle
[Après la taverne - Entre italiens]

Même le temps de chien ne changeait en rien la bonne humeur de la Tatouée. Peut-être était-ce l'alcool qui faisait son effet, peut être était-ce la personne qui l'accompagnait (c'est à dire, un homme) ou encore le calme du clan, mais en tout cas elle était de bonne humeur. Alors la pluie, elle l'accepta sans broncher, levant même la tête pour recevoir les fines gouttes sur son visage.

Ce n'est que lorsque Vittore rompit le silence que Rodrielle se tourna vers lui avec un fin sourire. C'était bien un mercenaire, rien ne pouvait les empêcher de dire ce qu'ils pensaient. Naturels et directs. Autant ne pas faire dans le poli, entre eux. Bref ! En tout cas l'italienne regardait autour d'elle cette nouvelle ruelle avec attention. Très pratique pour espionner et pour surveiller les autres clans. Prenant place sur un tonneau sous une terrasse et soupira. Elle aussi commençait à s'ennuyer... Pour un premier jour, le clan commençait relativement mal.

"Si cela ne vous dérange pas, je serais curieux de savoir ce qui a pu vous pousser si loin de la mère patrie... Surtout pour atterrir dans un coin pareil !"

Oui, ce n'était pas le moment de ne plus croire au clan ! Rodrielle se tourna vers Vittore et lui sourit. Il n'avait pas tort, finalement. Alors elle haussa les épaules.

Je suis arrivée ici quand j'étais jeune. Une dizaine d'années. Mes parents sont décédés donc je suis arrivée ici parce que des Corleone s'y trouvaient. Et puis j'suis arrivée en Bourgogne et j'ai fait ma vie là-bas avant de devenir mercenaire et de ne plus avoir de vie du tout...

Elle soupira une nouvelle fois, avec un peu de vague à l'âme. Effectivement, elle n'avait plus de vie depuis qu'elle avait choisi la voix du mercenariat. Pas d'époux, des enfants perdus, peu d'amis. Rien. Une simple vie seule en compagnie de morts. La joie, n'est-ce pas ? Retour vers le Morando.

En même temps, vous êtes ici aussi... Vous ne vivez pas en France ?

Et oui, donnant - donnant.

_________________

Envie de jouer le fils jumeau de Rod' ? = MP !
Astana
[Ici ou là-bas, quelle différence ?]


La Cour des Miracles… voilà bien longtemps qu'elle n'y avait pas mis les pieds. Combien de temps, exactement ? Depuis combien de mois, d'années, n'avait-elle pas traîné dans les profondeurs intrigantes et puantes de la Capitale ? Rien qu'à sentir les miasmes aux alentours, son nez s'était retroussé et ses lèvres formaient un rictus légèrement amusé. L'encapuchonnée déambulait dans les rues, jetant des regards noirs aux mâles ayant le malheur de poser leurs yeux vitreux sur son beau minois. Des os elle en avait fracturé pour moins que ça… Car même si l'on ne pouvait voir avec exactitude son visage, l'on distinguait néanmoins des traits fins, une chevelure dorée et une peau blanchâtre sous les plis de sa cape. Joli contraste que celui-là, quand on la comparait avec la noirceur ambiante… Tout n'était que noir et ténèbres, alors qu'elle n'était que symbole de pureté… en apparence. Toujours se méfier de l'eau qui dort. Une grande partie de sa force résidait là dedans : l'Illusion. L'on sous estimait souvent la jeune slave au regard glacial, car qui oserait penser qu'elle était… si mauvaise ?

Des endroits malfamés, la blondeur en avait parcourus, visités. Mais celui-ci, cette immensité, cette foule grouillante dont les effluves en incommodaient plus d'un, avait toujours eu une place toute particulière dans son coeur. Ses débuts, la jeunesse… Des souvenirs heureux, d'autres moins. Quoique… avec le Temps… tout finissait par paraître doux. On lui avait porté de nombreux coups, à l'époque… sa figure couverte de bleus, des cotes cassées, aussi… mais jamais à terre pour autant. Toujours debout, le regard fier, un éclat meurtrier dans les yeux.

Aussi, lorsqu'un vieux fou avait tenté de la retenir en la voyant s'engager en direction de la Cour des Miracles, elle lui avait rit au nez. Foncer, réfléchir ensuite. Pas tremblante pour un sou.

Raison de sa présence ici ? Une source sûre lui avait parlé d'un clan comme on en faisait encore peu - avec un chef sadique en prime peut être mort à l'heure qu'il est - qui pourrait l'intéresser. Selon cette même source, on les appelait le "Clan des Basilisk", et ils semblaient se rassembler dans un quartier répondant au même nom, quelque part dans les bassesses de la Capitale. Cela pourrait toujours être divertissant… voire instructif. Les Sensations lui manquaient.

Sa démarche se fait féline alors qu'elle regarde une nouvelle fois le bout de parchemin sur lesquels ont été rapidement notées quelques informations. Son regard, lui, est perçant, fureteur, cherchant à dénicher l'Antre en question…
Et doucement, s'appuyant contre le mur venu…

… Elle Attends que l'on vienne la chercher.

On ne rentre pas ainsi chez les gens... Qu'ils soient mercenaires, assassins, ou même fous.
--Maskarade
De là haut, tout es beau.



Sans un bruit. le clan reprend vie.
Je veille de la haut.
J’agis tel un maestro.
Je vois tout, je sais tout.
Je connais votre itinéraire.
Vous êtes venue pour faire affaire.
Bonne nouvelle, le maître est un miraculé.
Vous pourrez l’admirer.
Je vous surveille petite insouciante.
Cette rencontre sera peut-être florissante.


D’un bon, je saute sur le toit adjacent à celui ou je me trouve.
Je fais très attention, car les toitures sont très glissantes la petite neige tombant du ciel n’aide en rien mes déplacements.
Je devrai bientôt renoncer aux toits, si je ne veux pas finir sur les pavés de la cour des miracles gisant dans mon sang, les deux jambes casées, écrasées par mon propre poids.
Je me déplace dans le silence le plus complet évitant d’attirer l’attention sur le ciel.
Il fait jour, je ne suis pas très subtile de par ma cape rouge et mon masque d’épouvante.
Par chance les gens ne lèvent que très rarement les yeux au ciel peur de se prendre un couteau dans les boyaux et avec raison.
D’un geste rapide je glisse le long de la toiture et me laisse tomber dans le vide en me rattrapant par la suite au rebord d’une fenêtre.
Cascade dangereuse que j’ai l’habitude d’effectuer, malgré ma forte musculature et ma grandeur considérable.
Je suis fort et agile un mercenaire comme il s’en fait peut.
Je descend le long du mur, quelque peu avant de me laisser tomber au sol en un bruissement de cape et un claquement à quelques mètres de ma victime.

KEKLACK

Je suis sa réaction de derrière mon masque.
Je la regarde, je la fixe.
Aucune chance qu’elle croit à un mal entendu ou une erreur sur la personne.
Je m’avance vers elle, d’une posture crispée prêt à l’attaquer si elle tentait une quelconque
manœuvre.

TOC TOC TOC TOC …

Un érudit passe devant moi, je pose ma main sur son épaule et l’écarte de ma route brusquement.
Nous contrôlons le quartier et il le sait, il n’osera rien si ce n’est que fuir le lieu.
Ma main est posée sur la paume de mon épée ne sait-on jamais.
J’accueille les intrus car ils ne savent jamais vraiment ou aller.
Je leurs donnent une raison de vivre, ou une raison de mourir.
Ainsi leur trajet est-il écrit dans le sang.
Un bon mètre de distance nous séparent, je reste silencieux.
Je baisse la tête pour la regarder dans les yeux, je la jauge de façon fixe penchant légèrement la tête sur le côté, elle ne semble pas se laisser impressionner facilement.
Je ne peux m’empêcher de décrocher quelques mots, après tout cela ne peut simplement pas demeuré une scène muette.

OH pauvre PAUVRE pettite enfant perdue dans les ruelles du désespoir !
Jamais OH jamais je n’ai vu votre petit visage ici lieu !
Êtes vous perdue ? Ou peut-être voulez vous faire affaire avec le Maître Valentaïne qui sait ?
Sachez simplement que vous vous engageriez sur un chemin encore plus sombre que ses ruelles.
Plus sombre que les raisons qui vous ont conduites ici.
Le choix est vôtre.
OH oubliais-je !
Pour qu’il y est un choix, il faut qu’il y ait une deuxième option.
Alors voilà.

Ou sinon vous mourrez ici !
Alors j’espère que vous êtes sérieuse dans ce que vous entreprenez.

HAHAHA !


Je laisse échapper un rire sinistre de sous mon masque.
J’aime parler.
J’aime m’écouter...
--Ziou.

Ziou.
C'est la Folie, la douce, qui vous enferme dans ses bras blancs & vous dépose des baisers sanglants.
Ziou, elle est Folie, elle est ombre, & elle n'a pas changé.
Pas d'un poil.

Un éclat de rire par ci, un éclat de rire par là, on ne sait trop où elle va, où elle est, mais on sait.
On sait que lorsqu'on l'entend, c'est la Folie qui nous gagne. On sait que lorsqu'on l'entend, c'est trop tard. Bien trop tard.

Son Roi l'a autorisé à tuer. Alors elle tue. Et même si le Roi n'est plus, elle, elle tue. Et ne s'arrêtera pas tant qu'il ne l'en empêchera pas.
Alors elle tue, tout ce qui passe, tout ce qui n'est pas assez coloré pour elle, elle tue & ajoute des touches de rouge sur les vêtements délavés, elle tue & comble de sang les rigoles encrassées.
Elle tue, le malheureux qui aura eu l'honneur de lui tomber dessus.
En l’occurrence, c'est sur ce pauvre homme tentant d'échapper au fou de la ruelle & qui tombe sur la folle de l'impasse qu'elle s'en prendra.
Et pouf, l'érudit a la gorge tranchée, l'érudit n'a plus de tête, l'érudit n'est plus parce que la magnifique hache de la rousse a fauché d'un seul coup.
Et quand il s'effondre en tachant sa robe d'un écru passé & dépassé, elle rit. C'est qu'un corps étêté fait de magnifiques fontaines de sang.

Ses grands yeux d'un vert tendre se glissent sur les deux premiers protagonistes.
Si elle ne connaît pas l'encapuchonnée, le masqué, lui, le fou, elle sait qui il est. Ils n'ont jamais été présenté, certes, mais elle sait. Son Roi lui en a parlé.
Et lui, Maskarade, il parle du Roi, comme s'il était plus vivant que jamais, qu'il était sorti de sa torpeur, comme s'il était là.

Folie se détache du mur, s'échappe de l'ombre qui lui allait si bien, découvrant son visage poupon & son corps recouvert d'une robe à froufrou & d'un corsage jauni, qu'elle a du voler à une pauvre pucelle qui passait par là. Enfin voler... On ne vole pas les morts, n'est-ce pas ?
Elle veut savoir si son Roi est bien vivant. Et qu'importe si elle doit couper une conversation, elle veut savoir.
Et elle lui portera ce trophée, cette tête qu'elle tient par la tignasse, & qu'elle fourre dans les bras de la femme pour mieux faire face au Fou.
A ce masque qu'elle croit reconnaître, elle sert un sourire enfantin, un sourire de salutation, un sourire agréable & naturel.

- Toi, tu sais ! Mon Roi, vivant ?

Et elle serre fort sa dextre autour du manche de la hache, le visage imprimé d'un espoir démentiel.
Poppie
[Pendant ce temps]

La lépreuse longeait un mur, la moitié de son corps difforme mangé par les ombres.
On ne pouvait pas dire qu'elle était furtive. Ni légère ni silencieuse.
Difficile de l'être quand on a les deux pieds bots et qu'on se cramponne lourdement à une vieille branche.
Un raclement distinct s'élevait à chacun de ses pas laborieux. Ses pieds bandés contre le sol dur.
D'une discrétion quasi-inexistante, la gargouille.

Poppie sursautait de temps en temps, quand un bruit dans son dos ne lui plaisait pas.
Généralement, ce n'était rien. Parfois, un crevard qui lui jetait une quelconque défection.
Ses yeux d'un gris trop clair papillonnaient sans cesse d'un point à un autre, comme un oiseau.
Elle n'était pas à l'aise. Elle n'aimait pas les endroits qu'elle ne connaissait pas.
Et sa bourse pesait trop lourd dans les replis de ses hardes.


Aime pas ça. Aime pas...

Le marmonnement de la pustule se perdit dans un grognement uniquement compréhensible d'elle-même.
Sa voix rauque et étranglée était celle d'un mort.
Mais qui sait si les ladres ne le sont pas ? Ils en avaient toutes les caractéristiques, ou presque.

Poppie se plaqua un peu plus contre le mur par réflexe.
Observant à quelques mètre de là trois personnages qui ne lui plaisaient pas.
Elle ne les quittait pas des yeux. Deux d'entre eux paraissaient trop agités.
Dangereux de ne pas surveiller ce genre de bestioles-là.


Va falloir j'en trouve un vit'fait. Aime pas c'coin.
Yessenia
Un Vent Glaciale...

Je déambule dans les ruelles de Paris tel un insecte infect grouillant dans les moindres recoins de cet énorme cage à rat, je manipule chaque personnage de cette pièce tel une danseuse du ventre charmant ceux qui posent leurs yeux sur moi. Ils sont si simplets, si beaux, ils n’ont rien comprit ces sots, eux et leurs vie insipides. Ils vivent la tristesse en tentant si désespérément de s’accrocher au bonheur. Tel des chiens, ils suivent la dictature, tel des rats, ils se terrent dans leur crasse et tente de voler le premier bout de pain à ceux qui vivent dans la lumière. Mensonge tout n’est que mensonge et ils auront tôt fait de le réaliser… le jour de leur mort.

Je me sens comme chez moi ici. J’ai adopté bien aisément cet environnement salle, depuis le premier instant. Je sens que cet endroit a une force cachée qui m’attire tel un aimant, un aimant à racaille, coureur d’ennuis, mais aussi qui fuient cette ennuie. Notez la nuance.
Cela fais un mois de cela, et déjà, c’est comme si c’était il y a bien plus longtemps. Bien plus longtemps… je frotte machinalement mes doigts avec mes paumes, pour enlever des taches que je ne vois plus.
Je viens à peine de traverser l’âge adulte, il semblerait que cela fait des siècles que j’ai acquis ma maturité. La mort semble si proche, je l’attends avec impatience, mais c’est elle qui va attendre.
Je remonte ma fourrure sur mes épaules. Mon voile cachant mes cheveux de femme (c’est une simple habitude vous comprendrez), j’ai constaté qu’il fait froid ici. Plus froid que d’où je viens, mais peu importe, la chaleur n’a pas besoin de provenir de l’endroit, elle provient de quelque part de bien plus intime qu’une simple ville, village, maison.

Mon pied se déposant sur les dalles de la ville, je ressens un sentiment que je n’explique pas prendre de l’ampleur. Je cherche la source.
Mes yeux se posent sur chaque passant, je deviens de moins en moins discrète. Ils me fixent, et je le comprends parfaitement, je n’ai pas l’habitude d’avoir le visage à découvert, d’être aussi exposée, et je les dévisage sans scrupule. N’ayez craintes mes chéris, ces yeux qui ont vu ne vous ferons pas de mal; ma main allant se poser sur ma dague; comprenez bien que ces mains par contre…
Je m’arrête brusquement. Il y a quelque chose dans l’air ici… je regarde aux alentours, je fronce les sourcils… j’ai tout compris… j’aperçois un vieillard couvert de loques déambulant non loin de moi, je le prends par le col et l’approche de mon visage. D’un ton sérieux :
-Dites moi quel est cet endroit.
Le pauvre, surpris par mon insolence et mon accent singulier, tout en se débattant, bégaya ce que je crus percevoir comme :
-L-l-laaa c-c-cours d-des m-miracles!
Et je le repoussai aussitôt.
Son haleine fétide m’emplissait encore les narines, malgré qu’elle n’ait d’égal que l’odeur s’échappant des caniveaux et des sous bassement de la ville. Je lui jetai 10 pièces d’or et continua mon chemin. Je crus l’entendre m’intimer de ne pas m’y aventurer. D’un coup d’œil dans sa direction, je lui décoche un regard noir. Il n’avait rien compris ce sot! Moi par contre j’ai tout compris. Cet aimant, ce n’est pas Paris, mais cette fameuse cours miraculeuse… j’ai finalement trouvé ce que je suis venue chercher; peut-être… Il se détourna et s’empressa de ramasser les pièces d’or que je lui avais jetées.
L’odeur était encore plus âcre ici. Cette odeur, il n’est pas nécessaire de préciser était celle du sang séché qui couvrait une bonne aire de la Cours des Miracles.
J’essuyai du revers de la main le coin de ma bouche. Ça aussi c’était machinale. J’utilisai l’odeur pour me guider aux travers des murs de ce cartier. Je me fis discrète, tel un serpent croulant le long des murs, parce que je savais que dès lors, les gens d’ici n’étaient pas de simples racailles ou de petits pilleurs de poches. C’était le territoire aux clans dangereux, aux psychopathes et aux terribles mercenaires. Me défendre contre des grosses brutes qui ne pensent qu’à leur dard, c’est facile, même un jeu d’enfant. Me défendre contre des gens complètement dément, un affrontement mal préparé et j’y laisse ma peau… mais ce n’était pas pour ça que je suis venue au départ? Que j’ai été attirée par ces pavés tachés de sang et le parfum aigre et piquant de la chair en décomposition? Ah non… je suis à coté de la plaque. Je dois chercher…
Je lève les yeux au ciel; les nuages grisâtres s’accordant à la couleur de mes yeux, je fixe le symbole religieux qui orne cette grande bâtisse qui semble accueillir le premier venu, et pourtant le plus flagrant et illogique dans tout ça est que la principale source de l’odeur provient de l’enceinte de l’église. Tiens, tiens, encore d’autres qui n’ont rien compris, incompétents, bandes d’imbéciles. Ces religions à la con : l’invention de bourgeois avides de pouvoir…mon accent déformant ces quelques mots français que je crachai entre mes lèvres.

Il y a beaucoup de mouvement dans ce quartier. Restant à l’ombre pour ne pas attirer l’attention, je demeure néanmoins attentive et aux aguets. Mes sens aiguisés me permettent de survivre aisément parmi le danger. Et ce danger est présent. Il y a de la fébrilité, je la sens, je l’entends, et surtout, elle est palpable. Mon cœur bat la chamade, il se débat dans ma poitrine, je presse ma main entre mes seins pour le retenir. Je sais une fois de plus que je dois trouver quelque chose. Mon instinct si aiguisé ne m’a pas trompée jusqu’à présent, et je compte bien lui faire confiance un bon moment encore, cela jusqu’à ce que la folie s’empare de lui…
Un homme attire mon attention, avec sa carrure imposante de primate et son regard de chien de garde, il marche d’un pas assuré parmi les ombres des bâtisses. Il ne m’a pas vu et c’est très bien comme ça. Je le suis discrètement, le fixant tel un chat avant de jaillir sur sa proie. Il nous mène dans une ruelle un peu plus sombre, où quelqu’un l’attendait déjà parmi les boites et les déchets qui jonchent le sol. Je me tiens à l’écart pour les écouter. Ils semblent si fragiles ces énormes brutes sanguinaires. Je devine sous leurs capes un attirail complet d’armes, la prudence est primordiale. Le deuxième homme commence:
-Tu as entendu les rumeurs?
-Oui… et je n’en reviens pas. Il est revenu, incroyable! Il devait y laisser sa peau et il a survécu!
-Alors tu y crois?
-Oui bien sur. Je tiens l’information d’une source sure. Le maitre est revenu d’entre les morts et semble vouloir rebâtir le clan.
-il est toujours à la taverne crevarde?
Oui, tu le connais bien, il ne laisserait …attends, tu as vu?

Ils se retournent dans ma direction, ils ont vu quelque chose et c’est bien dommage parce que je voulais en entendre davantage. Cachée derrière les boites, je reste là à attendre. J'entends le bruit de leurs pas qui s’approche. Je saisi ma dague et la tiens prête. Rendue à quelques pieds de moi, je tire brusquement mon sabre dans un crissement de métal et bondi sur les deux mastodontes, mes armes pointés vers leur tête. Je vois leurs expressions de stupeur juste avant d’entailler leur cou d’un geste adroit.
En quelques secondes le sang jailli de leur carotide et asperge les dalles de pierre de sa couleur rouge. Je retombe aisément sur mes pieds, me retournant pour observer le spectacle. Les deux hommes qui paraissaient si solides sur leurs jambes l’instant auparavant, retrouvent leur aspect vulnérable que seules leurs mères ont pu observer il y a fort longtemps. Je me penche vers eux, ils me fixent toujours avec leurs yeux injectés de sang, s’étouffant dans leur agonie. Je leur baise un à un le front. En me relevant, j’essuie le sang qui couvre mes lèvre et mes joues et portes mes doigts à ma bouche, m’en délectant.
J’essuie mon sabre et ma dague sur leurs vêtements, puis je me dirige prendre le foulard qui a tomber pendant la confrontation. Le vent froid ballait mes cheveux longs sur mon corps encore palpitant. Je regarde mes doigts, couverts de sang par endroit, que je m’empresse de frotter avec vigueur, oubliant déjà peu à peu ce qui vient de se produire.
Je me retire…
Ils étaient si insignifiants, ils étaient les pions d’un maitre… selon leur ton, ce maitre doit être énormément respecté, il doit être brillant, faire partie de ceux qui comprennent…
AIE!
Mon cœur fait un saut, comme s’il tentait de briser cette cage dans laquelle il est retenu.
Chut..chut… calme toi…
Encore une fois il m’a envoyé un message. J’ai le sang qui bouillonne en moi. Il est là mon futur; ce maitre est un mercenaire je le sens. Il est temps pour moi de le trouver...
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